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Cuisine de la Rome antique

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Lacuisine de laRome antique a beaucoup évolué au cours de la civilisation romaine. Elle est principalement connue par le seullivre de cuisine qui nous soit parvenu, auIVe siècle, deDe re coquinaria, attribué à unApicius dont l'identité fait l'objet de débats.

Préparer à manger

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Meule à grains romaine.

On a pu remarquer qu'àPompéi, détruite en79, pratiquement toutes les maisons possèdent leur propremeule à grains. Chaquemaison possédait aussi son propre four dans lequel on cuisait despains circulaires et plats. De nombreuses maisons possédaient aussi des moulins àhuile d'olive.

Disposition de la cuisine

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Cuisine romaine reconstituée.

Toutes les habitations de la Rome antique ne disposent pas d'une pièce pour faire la cuisine (culina). Dans ce cas, l'utilisation debraseros en métal était concevable ; mais l'hypothèse de prises de nourriture à l'extérieur est tout à fait plausible. Le grand nombre d'établissements de restauration identifiés à Pompéi semble le confirmer. Les habitants utilisent les tavernes (popina,caupona) pour se nourrir. Les habitants desinsulae devaient, eux, certainement acheter à manger dans lestabernae etthermopolia[note 1].

Des mentions retrouvées dans les textes des auteurs antiques semblent aussi indiquer l'importance d'une vente ambulante dans les rues des villes romaines.

Dans les habitations des classes les plus aisées, la présence d'uneculina est généralisée. Cependant, cette pièce est souvent reléguée au fond de la villa, fréquemment à proximité deslatrines.

L'archéologie montre que ces cuisines disposent d'une structure maçonnée, ditepotager, pour cuisiner. Sur cette structure, et sur un lit de braises, les différents ustensiles peuvent être posés, au besoin sur des supports du genre trépied. Un four à pain peut aussi être installé.

Instruments culinaires

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Reconstitution d'une cuisine romaine auPompejanum (RFA), avec de nombreux ustensiles.

Voici une liste, non exhaustive, d'ustensiles utilisés dans la cuisine de la Rome antique :

  • la marmite, l'olla, sert à faire bouillir les aliments ;
  • la cocotte, lecacabus ou lecacabulus, sert à faire mijoter les aliments ;
  • les passoires et étamines permettent de filtrer ;
  • le plat à four, lepatina, sert à rôtir les aliments ;
  • les poêles, lessartagines, servent à frire ;
  • lemortier, mortarium sert à broyer les aliments pour obtenir la sauce ;
  • les moules, laforma ou laformella, servent à décorer en moulant les aliments ;
  • leslouches, cuillers et couteaux, l'harpago, latrulla, lafurca et lecarnarium, servent à couper les aliments ; lafourchette existe également, apparue auIer siècle dans l'Empire romain, mais son usage reste mal connu[1] ;
  • l'Amphore
  • les jattes

Le livrePots and Pans of Classical Athens, publié en 1961 par L. Talcott, A. Frantz et A. Brian (tous trois universitaires de l'université de Princeton), présente des illustrations de différents ustensiles culinaires, pots voire vases utilisés dans l'Antiquité pour les différents repas ou les différents modes de conservation des aliments[2]. C'est un livre qui rassemble surtout les éléments utilisés par le peuple grecmais nous pouvons supposer qu'il n'y avait pas de grands écarts entre les vaisselles grecque et romaine[Interprétation personnelle ?]. Le peuple romain est aussi bien connupour avoir beaucoup subi l'influence grecque au cours des siècles, il ne serait donc pas étonnant qu'il utilise le même type de vaisselle.[pas clair].

Cuisiner

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Le seul livre de cuisine romain qui soit parvenu jusqu'à nous est leDe re coquinaria, attribué à un nomméApicius. Il donne des indications sur le type de recettes utilisées par les cuisiniers de l'époque.

Les données archéologiques donnent aussi de précieuses indications sur les modes de cuisine.

Cuissons

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Bouillir
De nombreuses recettes demandent que la viande soit bouillie avant d'être cuisinée[3].
Rôtir
Frire
La friture semble peu utilisée. Et quand elle l'est l'aliment frit est détrempé de sauce[3].
Cuire au four
On peut faire cuire dans le four à pain,furnus, surtout les grosses pièces[4]. L'usage d'un four portatif,clibanus, est aussi fréquent[5]. Se présentant comme une cloche en métal ou en terre cuite qui vient couvrir le plat, leclibanus est posé sur les braises[6] ; une variante est lethermospodium qui, lui, est couvert de braises pour une cuisson à l'étouffée[6],[7].

Les Romains connaissent aussi la cuisson aubain-marie[5].

Types de plats préparés

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Type de marmites romaines (Boscoreale).

Parmi les recettes du livre d'Apicius, trois grandes familles de plats sont données ci-après.

Patina

Lapatina désigne trois choses différentes. D'abord un plat creux en céramique ; ensuite un mode de cuisson ; enfin, des types de plats, aussi variés dans leurs ingrédients que dans leur composition[8].

Minutal

Leminutal est un plat composé de petits morceaux, un hachis grossier[9]. Ce hachis peut se composer de viande, de poisson, d'abats, de légumes ou de fruits[9].

Isicium

Isicium ouesicium désigne une préparation similaire à nos quenelles actuelles[4]. Les ingrédients sont hachés, pilés et façonnés en forme de quenelles[4].

Assaisonnements

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Revers d'une monnaie d'argent de la ville de Cyrène, représentant une tige de silphium.

La cuisine romaine de l'Antiquité utilise les assaisonnements à foison, notamment les herbes aromatiques[10]. Mais le produit le plus utilisé est legarum. Le livre d'Apicius donne très fréquemment dans ses recettes, lepoivre et lesilphium.

Garum
C'est une sauce de poisson similaire aunuoc-mam actuel. Il en existe de différentes qualités, les plus renommées venant d'Hispanie. Cette sauce est présente dans la quasi-totalité des recettes d'Apicius, et mentionnée par les autres auteurs[11].
Silphium
Plante deCyrénaïque donnant une résine fortement aromatique. Disparue de nos jours, elle reste mal identifiée[12]. Sa raréfaction la fera remplacer par les Romains qui se tourneront vers lelaser[13].
Poivre
Venant de l'Inde, cette épice coûteuse est omniprésente dans la cuisine romaine antique[14].

Pour donner un exemple sur l'usage d'aromates, citons une recette tirée de l'ouvrage d'Apicius : une sauce froide pour accompagner du sanglier bouilli[15],« […] poivre,carvi,livèche, graines decoriandre grillées, graines d'aneth et decéleri,thym,origan,oignon, miel, vinaigre,moutarde, garum, huile[16],[note 2] ».

Le cuisinier

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Cuisiniers préparant du gibier (villa Getty, USA).

Si la majeure partie de la population romaine n'a pas recours aux services d'un cuisinier, il devient indispensable pour un banquet ou pour les repas des classes les plus aisées. Dans ce dernier cas, la disposition d'un cuisinier personnel devient un marqueur social. Il est cependant possible de louer les services d'un cuisinier ; ces derniers proposent leurs services sur le Forum[17].

Son rôle est, non seulement, de préparer les plats, mais aussi d'assurer que cette préparation permet de rendre socialement comestibles les ingrédients utilisés. Manger des aliments bruts, « sauvages », est le propre du barbare (boire du lait, manger de la viande peu cuite, par exemple) ; le civilisé, lui, mange des aliments transformés (du fromage, de la viande bouillie puis rôtie, par exemple)[18].

Origine et formation des cuisiniers

Le cuisinier est généralement un esclave, voire un affranchi[19]. Il apprend son métier sur le tas, mais on sait aussi parJuvénal qu'existait à Rome au moins une école de cuisiniers[17]. Située dans le quartier deSubure, elle enseignait par exemple l'art de la découpe en ayant recours à des maquettes[17].

Hiérarchie des cuisiniers
Stèle funéraire d'un cuisinier.

Les auteurs latins donnent différentes appellations pour désigner ceux qui s'activent en cuisine. On peut en déduire une hiérarchie :

  • leculinarius est l'aide-cuisinier[17] ;
  • lecocus (les graphiescoccus oucoquus se rencontrent aussi selon les sources) est le cuisinier[17]. On retrouve la trace de cette appellation dans les expressions de « maître coq » et « queux » ;
  • l’archimagirus est le maître cuisinier[17]. Il peut être secondé par unvicarius supra cocos[20].

À côté de ces titres, on connaît aussi les noms donnés à divers spécialistes s'activant en cuisine. Parmi eux :

  • lescissor est le spécialiste de la découpe[17] ;
  • lepistor dulciarus est le spécialiste en pâtisseries[21].
Le cuisinier vu par les auteurs romains

C'est peu de dire que le cuisinier n'est pas favorablement vu par les auteurs de l'époque. AinsiColumelle écrit :« Nous avons des écoles de rhéteurs, de géomètres, de musiciens ; j'en ai vu où l'on enseignait les professions les plus viles, comme l'art d'apprêter les mets, de les rendre plus friands, d'ordonner un repas somptueux[22][…]. » De son côté,Pline rappelle que naguère on payait un cuisinier le prix d'un cheval, pour déplorer qu'il vaille maintenant le prix de trois chevaux[22],[note 3]. Pour sa part,Sénèque regrette que les écoles de philosophie ou d'éloquence trouvent beaucoup moins de candidats que les écoles de cuisine[22].

Notes et références

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Notes

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  1. Le termethermopolium est une invention dePlaute, auteur dethéâtre comique. Il ne se retrouve pas chez les autres auteurs de l'Antiquité. Bien que de nos jours son usage soit fréquent, il semble qu'il vaudrait mieux ne pas l'utiliser pour désigner les tavernes et les lieux où on achetait des plats préparés à l'époque romaine.
  2. On remarquera le côté sommaire de cette recette, représentative pourtant de celles présentes dans cet ouvrage. Aucune information sur les quantités ni sur le mode de préparation.
  3. Il est juste de noter qu'il déplore aussi qu'un poisson acheté pour le banquet puisse aussi valoir le prix d'un cuisinier (cité parBlanc et Nercessian 1992,p. 54).

Références

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  1. « L'étonnante histoire de la fourchette », surUniversité de Liège,
  2. L. Talcott, A. Frantz et A. Brian,Pots and Pans of Classical Athens, Princeton,coll. « Excavations of the Athenian Agora Picture book »,.
  3. a etbAndré 2018,p. 220.
  4. ab etcQuinot Muracciole 2019,p. 144.
  5. a etbQuinot Muracciole 2019,p. 73.
  6. a etbCorbier 1989,p. 129.
  7. Blanc et Nercessian 1992,p. 61.
  8. Quinot Muracciole 2019,p. 147.
  9. a etbQuinot Muracciole 2019,p. 145.
  10. Quinot Muracciole 2019,p. 127.
  11. Blanc et Nercessian 1992,p. 42-43.
  12. Suzanne Amigues, « Le silphium : état de la question »,Journal des savants,no 2,‎,p. 191-226(lire en ligne).
  13. Blanc et Nercessian 1992,p. 43.
  14. Blanc et Nercessian 1992,p. 42.
  15. André 2018,p. 221.
  16. Apicius, livre 7, V, 4.
  17. abcdef etgTilloi D'Ambrosi 2017,p. 67.
  18. Tilloi D'Ambrosi 2017,p. 61.
  19. Tilloi D'Ambrosi 2017,p. 66.
  20. André 2018,p. 217.
  21. Quinot Muracciole 2019,p. 68.
  22. ab etcBlanc et Nercessian 1992,p. 54.

Bibliographie

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Auteurs anciens

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Articles

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Ouvrages

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Articles connexes

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