Au cœur dumassif de la Sainte-Baume, Cuges est situé dans unpoljé, c'est-à-dire dans une grande dépressionkarstique : à partir de conditions structurales favorables, position synclinale, failles, l'érosion des calcaires a évidé une dépression. La cuvette estendoréique : les rivières en provenance des massifs voisins — et notamment du massif de la Sainte-Baume — s'y perdent dans desponors, points ou zones d'absorption.
Leurs eaux sont supposées resurgir près deCassis, dans lesexsurgences sous-marines du Bestouan et de Port-Miou, mais aucune preuve formelle ne le démontre à ce jour.
Le village est traditionnellement un village de mi-pente, adossé à la colline, afin d'économiser le maximum de terres cultivables. L'urbanisation s'étend cependant de plus en plus dans plaine aux dépens des terres agricoles.
De plus en plus, depuis les années 1970-1980, surtout à l'ouest, le terroir est bâti pour des résidences principales de périurbains travaillant àGémenos,Aubagne ouMarseille.
Les anciennes terres agricoles au nord de la D8n sont maintenant urbanisées.
La plaine de Cuges a la particularité d’être entièrement cernée par la montagne. L’eau n’a d’autre choix pour s’écouler que se frayer un chemin dans les profondeurs du sol. Ce paysage s'est formé il y a quelque 65 millions d’années, à l’ère tertiaire. À cette époque très lointaine, la plaine de Cuges n’existait pas. Il y avait simplement un massif calcaire soumis à l’action des eaux de ruissellement. Au cours de millions d’années, l’eau de pluie trace des sillons dans le calcaire, se faufile dans la roche soluble. Des failles se créent peu à peu, permettant l’infiltration des eaux en profondeur et la formation de véritables rivières souterraines. Sous l’action de ces eaux souterraines, les voûtes cèdent et des effondrements à grande échelle se produisent. Le massif s’affaisse puis une plaine alluvionnaire s'installe dans les éboulis, qu’on appelle poljé (« polyé »). Le poljé est donc un bassin d’effondrement résultant de l’érosion de la roche calcaire par des eaux souterraines[3],[4].
C'est une vaste dépressionkarstique à fond plat de type poljé. Cette dépression est unsystème endoréique: l'ensemble des eaux de précipitation réceptionnées dans le bassin de Cuges sont drainées vers des « pertes » — plus exactement desponors, localement appelés « embuts » — qui permettent leur évacuation souterraine[5].
Ce bassin d’effondrement se rattache à l'ensemble tectonique bassin de Marseille - Vallée de l'Huveaune, qu'il prolonge vers l'est, situé entre la chaîne de laSainte-Baume au nord, qui culmine à près de 1 100 mètres, et le rebord nord du bassin duBeausset au sud, dont les séries duCrétacé supérieur forment un groupe de barres rocheuses jusqu'à une altitude de 430 à 480 mètres.
Alors que le point le plus bas de la dépression est à la cote de 159.9, le point le plus bas de la bordure du bassin est aucol de l'Ange, à la cote 217.5[3]
Les formations quaternaires de la plaine de Cuges peuvent être rangées en trois catégories :
Des cailloutis d'origine torrentielle occupent la bordure Nord et la moitié Est de cette plaine ;
Le lac sur les bords duquel se sont établies les tribus préhistoriquestardenoisiennes a déposé des limons qui en recouvrent le centre et les parties sud-ouest et ouest ;
Sur la bordure sud se trouvent les formations éoliennes (dépôt créé par le vent).
Lors de fortes précipitations, les torrents de la Roque, du vallon de la Serre et de la Madeleine se déversent dans la plaine, inondant les retenues du jardin de la Ribassée, de la Grand Vigne, de la Roque et le point bas de la Curasse. Tous ces ouvrages construits (sans machines) par les anciennes générations sont destinés à protéger les terres agricoles de la Plaine. Cependant lorsque les précipitations sont trop importantes (le fameuxépisode méditerranéen) les eaux surversent les retenues et inondent le point bas de la plaine qui redevient alors un lac, en attendant que l'embut de la Boucanière le vidange. Cet événement est plus ou moins important , le dernier date de 2014, le plus important de ces cinquante dernières années survint en 1978 concomitamment à la dernière crue importante de l'Huveaune. Les deux événements ayant pour sources (au sens premier du terme) le Massif de la Sainte Baume, son versant Sud pour la Plaine de Cuges, son versant Nord pour la vallée de l'Huveaune.[réf. nécessaire]
Ces cailloutis sont des formations torrentielles à éléments assez roulés et constituent les cônes de déjection des torrents qui aboutissent à la dépression de Cuges dont les principaux sont ceux qui drainent le versant sud du massif de la Sainte-Baume. Les cailloutis se sont déposés à toutes les époques du Quaternaire et même à la période historique. les plus récents jalonnent les derniers tracés empruntés par les torrents dans la plaine avant qu'ils ne fussent maîtrisés par l'homme[3].
Les dépôts lacustres sont des limons brun-rouges, plus ou moins argileux ou sableux suivant que l'on s'approche du centre du lac ou des rivages. La couleur devient de plus en plus foncée vers le centre. La teneur d'un échantillon pris dans une zone moyenne est environ: 33 % carbonates (sables), 57 % argiles, 10 % matières organiques[3].
Ces formations éoliennes se voient sur la bordure sud du bassin de Cuges et forment une butte adossée contre le substratum secondaire, de part et d'autre du vallon du Dindolet. Ce sont deslœss sableux, cet apport lœssique s'est effectué au début du paléolithique supérieur et correspond sans doute à la phase de climat sec de la fin de l'Aurignacien[3]
Statistiques 1991-2020 et records PLAN D'AUPS - STE BAUME_SAPC (83) - alt : 605m, lat : 43°20'33"N, lon : 5°43'41"E Records établis sur la période du 01-08-2007 au 04-01-2024
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (83,9 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (86,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (48,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (29,3 %), zones urbanisées (6,1 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (5,8 %), cultures permanentes (5,5 %), zones agricoles hétérogènes (3,4 %),terres arables (1,1 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Dès lenéolithique, le territoire de Cuges est habité, les preuves formelles étant les habitats préhistoriques découverts dans les divers abris rocheux périphériques de la plaine, ainsi que des pierres polies correspondant à des haches préhistoriques sur l'emplacement supposé des grèves du lac préhistorique.
Lors de fouilles archéologiques préalables à la construction de la Zac des Vignaux, les vestiges d'un campement pastoral et d'une tombe préhistorique ont été découverts, datés dunéolithique moyen ouPréchasséen (estiméentre -4450 et -4330)[19]. Lors de ces époques lointaines, la plaine était recouverte d'eau, constituant ainsi un lac. Celui-ci s'est petit à petit asséché pour ne constituer qu'un marécage. Les travaux d'assèchement et de drainage des principaux« oueds » (Dauceran, Pourparel, Vignole, Vallon de Julie) permettent la mise en culture de terres très fertiles au fond du polje.
AuXVIIIe siècle, le célèbre brigandGaspard de Besse rançonnait les riches voyageurs dans le col de l'Ange (218 mètres), sur la route de Cuges. La légende veut qu'il ait enterré son trésor, sur le lieu où il est possible de voir les trois châteaux (Cuges, Gémenos, Julhans) simultanément.
Une activité de vol libre se développe sur la commune avec deux clubs associatifs plus une école professionnelle. Une forte activité équestre se concentre sur le territoire de la commune ; on y recense de nombreux établissements, depuis le simple gardiennage des équidés jusqu'à l'élevage et les diverses activités hippiques.
Cuges constitue la porte d'entrée au versant sud de la Sainte-Baume, l'agrotourisme et le tourisme vert pourraient devenir un axe de développement et participer protection de son environnement spécifique.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[26].
En 2022, la commune comptait 5 949 habitants[Note 3], en évolution de +17,97 % par rapport à 2016 (Bouches-du-Rhône : +2,48 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Jean-Étienne-Marie Portalis, homme d'État, jurisconsulte et philosophe du droit français, considéré comme l'un des pères du Code Civil, car il en fut l'un des principaux rédacteurs est passé à Cuges.
Quelques bornes kilométriques frappées de l'abeille impériale.
Une aire de foulage des céréales superbement restaurée.
Le château des Glandèves, anciens seigneurs de Cuges. Fondu dans un ilot d'habitations , ses contours peuvent encore être distingués (notamment une tour). Des logements, la Poste et un bar autant hétéroclite qu'anachronique occupent désormais les lieux.
Un ensemble fontaines, lavoir, beffroi sur la place du centre historique du village.
Les bassins de rétention réalisés de levées de terres et de déversoirs en pierre de taille qui constituent aujourd'hui " le jardin de la ville" la Ribassée , au débouché du torrent du Dauceran.
Les digues de canalisations des torrents du Pourparel à la sortie du Vallon de la Serre et du Vignole après la cluse dite des Portes de Cuges vers les pertes (ponors) de la Grand vigne et de la Roque.
Le fronton de l'ancienne coopérative vinicole.
Les cultures confidentielles et le conditionnement traditionnel de la câpre et du safran.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Victor Hugo,Œuvres complètes de Victor Hugo; En voyage, tome II.,, p.233
↑abcd eteEugène Bonifay,Les formations quaternaires et les stations préhistoriques de la plaine de Cuges
↑« la plaine de Cuges, une histoire d'eau »,Cuges magazine,
↑Rapport d'opération diagnostic archéologique de l'INRAP; ZAC des Vigneaux du Tardigravettien au Chasséen ancien; novembre 2011
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑AldaFlambeaux, MarionGasnier et AnneHasler, « L’ENCLOS DU NÉOLITHIQUE MOYEN DES « VIGNEAUX » À CUGES-LES-PINS (BOUCHES-DU-RHÔNE) : UN HABITAT ENCORE INÉDIT EN PROVENCE »,HAL - Inrap,(lire en ligne, consulté le).
Max Escalon de Fonton, Eugène Bonifay, « Un gisement tardenoisien à Cuges (B.-du-Rh.) », dansProvence historique, 1950, tome 1, fascicule 1,p. 10-16(lire en ligne)
Histoire de Cuges : La seigneurie, La commune Clément Bonifay (Auteur), Raoul Busquet (Préface), 1948, comprenant les textes originaux et les sources d'archives.