Cronat fait partie duBourbonnais. Le territoire de la commune se partage entre leplateau de faible altitude formé d'alluvionstertiaires relevant de la région d'Entre-Loire-et-Allier (au nord-est) et le fond de vallée de laLoire, limitrophe de laSologne bourbonnaise (au sud-ouest). Aux collines et aubocage bas, parsemé de forêts defeuillus s'oppose donc le paysage de prairies, de friches et de cultures de laZone humide des rives de la Loire.
Commune rurale, Cronat a une activité économique marquée par l'élevage bovin de racecharolaise, mais aussi par l'emploi industriel (Usine IVECO àBourbon-Lancy) et par le maintien de nombreuxcommerces de proximité dans le bourg.
Une large fraction du territoire de la commune est intégrée au siteNatura 2000 ditde la Vallée de la Loire d'Iguerande à Decize. L'objectif est la préservation de 29 espèces d'oiseaux[3], parmi lesquelles laCigogne blanche qui s'y reproduit, l'Oie cendrée, l'Oie rieuse et l'Oie des moissons, qui y hivernent ou encore l'Outarde canepetière qui y fait étape en période demigration.
Cronat fut desservie par une gare ferroviaire de 1884 à 1954. En effet, le 19 juin 1884 est mise en service la ligne ferroviaire de 43 km à voie unique de Cercy-La-Tour à Gilly-sur-Loire, passant par Cronat[4]. Cette ligne sera fermée aux voyageurs le 18 août 1931, puis aux marchandises le 13 octobre 1954 pour le tronçon Cercy-La-Tour - Bourbon-Lancy, dont faisait partie Cronat.
Au, Cronat est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[12].Elle est située hors unité urbaine[13]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bourbon-Lancy, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[13]. Cette aire, qui regroupe 12 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[14],[15].
Au temps de Jules César, un camp gaulois existait au lieu-dit le Galbry. Ce camp faisait face aux fortifications romaines situées de l'autre côté de la Loire, au lieu-dit le Vivier (site entouré aujourd'hui par les lieux-dits les Maîtres-Jean et les Bonins et le canal latéral à la Loire sur la commune de Gannay-sur-Loire), là où les Romains construisirent une motte castrale (motte castrale des Maitres-Jean). C'est aussi à cet endroit, le Vivier, que les Romains franchissaient la Loire.
En mars 818, le comte Theoderic, au mallum (tribunal) public de Cronat, remet au prochain mallum qui se tiendra après quarante nuits à Autun, la réception des témoins que Fredelus, avoué du comte Hildebrand (Hildebrannus), s’oblige à présenter pour prouver la qualité de serf d’Adelard (Adelardus) du seigneur Louis, de la villa de Perrecy. Adelard était le fils d’Adalbert (Adalbertus). Et en octobre 819, à Autun, en présence de Blilgarius, Missus, et du comte Theodoric, Fredelus produit neuf témoins (Guntardus, Baldeonus, Guitardus, Autarnus, Teutardus, Frobertus, Bernarius, Landrannus et Eugentus) qui affirment sous serment en l'église Saint- Jean d'Autun qu'Adelard, réclamé au mallum de Cronat, était bien serf d'Hildebrand. À cette époque Cronat est cité en latin « Crounacum » ou « Craunacum ».
Un autre mallum fut tenu par le comte Theodoric en 820 à Cronat.
En 1473, le cardinal Rolin, prieur de Saint-Symphorien d'Autun, rattache les dîmes de Cronat à la manse de son monastère.
En 1789, Cronat dépendait du bailliage de Bourbon-Lancy et de la recette d'Autun.
Cronat a été chef-lieu d'un canton du district de Bourbon-Lancy, de 1790 à l'an IV (années 1795 et 1796 du calendrier grégorien) , avec un rattachement intermédiaire au district d'Autun du 13 frimaire au 18 nivôse de l'an II (1793 et 1794 du calendrier grégorien).
En 1826, lors de la rédaction des actes d'état-civil, le maire de la commune écrivaitCronat sur Loire.
En1844 (par ordonnance du 13 février), la commune de Trizy est réunie à celle de Cronat.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[17].
En 2022, la commune comptait 510 habitants[Note 3], en évolution de −6,76 % par rapport à 2016 (Saône-et-Loire : −1,06 %,France horsMayotte : +2,11 %).
L'église, sous le vocable de saint Symphorien, construite entre 1863 et 1865 en remplacement d'un édifice duXIIe siècle qui dut être démoli car il menaçait ruine (avec un financement assuré par la vente de terrains communaux, de dons des fidèles et par une petite subvention de l'État)[20]. L'architecte mâconnais André Berthier fut chargé de la reconstruction. Une grotte de Lourdes est érigée à l'intérieur de l'église. L'église, occidentée, se compose d'une nef de trois travées, flanquée de bas-côtés, d'un transept peu saillant, d’une travée de chœur accompagnée de deux chapelles et d'une abside semi-circulaire à cul-de-four, éclairée par trois fenêtres en cintre brisé encadrée par une voussure portée par deux colonnettes. Le clocher, qui s'élève au-dessus du porche, est coiffé d'une pyramide ; il est haut d’un étage creusé de fenêtres jumelles à retombée médiane sur colonnettes[21].
Le château de la Baulme (XIXe siècle), en brique et pierre, construit entre 1858 et 1863. Château de style néo-Louis XIII (intérieur de style néo-Louis-XVI). Inscrit aux Monuments historiques (arrêté du 19 janvier 1999).
Le château de Balorre (Renaissance), ayant appartenu à la famille de Jacques Imbert de Balorre, secrétaire du roi en 1769. François Claude Magerand en était le régisseur vers la fin duXIXe siècle.
Le château du pont, au lieu-dit le Pont (Près-Brégat).
La villa de Salnay, au lieu-dit Salnay.
La villa du Sauzin, située rue du Sauzin.
La chapelle Saint-Barthélemy de Trizy (ancienne église de Trizy).
Le monument aux morts.
La façade de l'église et son clocher-porche.
L'église, construite d'après des plans de l'architecte Berthier.
Gaspard Conneau, prêtre, curé de Trizy, et qui fut notamment accusé de l'enlèvement de la femme de Simon Carteron, meunier au moulin de Brure. Le Moulin de Brure était situé après le lieu-dit le Creux-Masson et avant le lieu-dit les Mouilles.
Léonard Commaille, curé de Gannay et de Cronat, auXVe siècle.
François Commarre, notaire royal à Cronat, auXVIe siècle.
Louis Delaud, notaire royal et procureur fiscal au bailliage de Vitry et Cronat, auXVIIe siècle.
François Bernard, sergent royal à Cronat, auXVIIe siècle.
Madelon de Moncorgey, marchand à Cronat et maître de la forge au lieu-dit le Pont-d'En-Haut.
Antoine Jourdier (né à Dijon en 1706, mort à Cronat en 1737), visiteur aux Haras du Roy en Bourgogne, fut maire de Cronat.
Jacques Imbert de Balorre, possédait le château de Balorre (sur la commune de Trizy, ancien fief duBourbonnais). Né àMoulins, le 10 juin 1730. Écuyer, seigneur de la Cour, Jacques Imbert de Balorre devint conseiller auprésidial de Moulins en 1752, puisconseiller secrétaire du roi (Louis XV) en 1769. Il fut condamné par la Commission révolutionnaire deLyon et fusillé le 31 décembre 1793.
Jean-Jacques Gouttoire, né le 14 octobre 1739, fut prieur-curé du Cronat à partir de 1775 et se dévoua pour soigner les malheureux rongés par le typhus et succomba au milieu d'eux, le 24 mars 1812, victime de son admirable charité.
Rose-Charlotte Regnault de Touteuille, née le 18 septembre 1800 à Cronat, fille de Joseph-Charles Regnault de Touteuille, ancien brigadier aux gendarmes de la garde du roi et qui fut maire de Tintury (58).
Nazaire Batillat, né le 13 juin 1749, fut nommé curé de Cronat en 1803 et mourut le 2 mars 1817 à Cronat.
Charles Frédéric Jules Imbert de Balorre (1854-1927), vicomte, se maria, à la comtesse Marie de Cossart d'Espies (1858-1940), à Cronat le 26 novembre 1878. Charles de Balorre partageait sa vie entre le château de Montépain, dans l'Ain, et le château de Balorre à Cronat, ces deux châteaux lui appartenant, en plus de bois sur la commune de Bâgé-la-Ville dans l'Ain.
Louis Gautheron, né en 1866 à Saint Bonnet de Cray, curé à Cronat auXXe siècle.
Pierre Marie Louis Charles Perrault, né le 27 août 1887 à Cronat, décoré de la Légion d'honneur.
Jean Lauprêtre, né à Cronat (au lieu-dit la Bressotte) le 12 mai 1897, mort à Paris en 1989. Mobilisé en 1916, il sera blessé à l'avant-bras en 1917… par un obus français. Après la guerre, il devient cheminot. Syndicaliste (CGT), résistant, député en 1945 (et réélu en 1947) et conseiller municipal communiste de Paris de 1949 à 1965. Il est le père de Julien Lauprêtre, président duSecours populaire français (SPF). Uneplace porte son nom dans le 12e arrondissement de Paris, inaugurée en 2005 parBertrand Delanoë.
Lazare Martinet (1901-1992), ordonné prêtre en 1925 et vicaire à Digoin la même année, curé à Frontenaud en 1930, curé à Cronat de 1950 à 1983 (démission pour raison de santé), et mort le 11 mars 1992 à Autun.
Jean-Marie Fayolle (1893-1963), maire de Cronat, officier du Mérite agricole et Croix de guerre 1914-1918.
François Veillerot (1910-1943), fils de Jean Veillerot et d’Élisabeth Grillard, cultivateurs au hameau du Verdelet. François Veillerot s’engagea dans la Résistance en avril 1943. Il fut arrêté pour détention d'armes, et fut fusillé le 8 décembre au champ de tir de Challuy, près de Nevers.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)