Le pays s'étend depuis les confins de l'extrémité orientale desAlpes au nord-ouest et depuis lesplaines pannoniennes au nord-est, jusqu'au littoral de lamer Adriatique au sud-sud-ouest, en passant par le massif montagneux desAlpes dinariques au centre.
En1991, à la suite de l'introduction dumultipartisme et de ladémocratie, la Croatie (ainsi que laSlovénie) a déclaré son indépendance vis-à-vis de la Yougoslavie, devenant ainsi un État souverain indépendant. Le gouvernement fédéral yougoslave a refusé de reconnaître cette déclaration et a mené une guerre au nom de la préservation de l'État fédéral et de la minorité serbe en Croatie. Cette guerre impliquait l'armée yougoslave ainsi que des groupes paramilitaires serbes. Finalement, le 15 janvier 1992, la Croatie a été reconnue internationalement. En1995, la Croatie a récupéré la majeure partie des territoires occupés par les Serbes rebelles, puis en 1998, avec le soutien desNations unies, elle a achevé la transition des zones restantes, précédemment sous contrôle serbe, pour les intégrer à sa souveraineté.
Après avoir obtenu le statut de candidat à l'adhésion à l'Union européenne en 2004, la Croatie a entamé les négociations avec l'UE dès2005. Ces négociations ont finalement abouti à la signature du traité d'adhésion en2011. En 2013, elle est devenue membre de l'Union européenne.
La Croatie contemporaine est également l'héritière duroyaume croate médiéval, d'abord indépendant puis associé en 1102 à la couronne hongroise puis intégré, en 1527, auxterres des Habsbourg, devenues l'Autriche-Hongrie de 1867 à 1918. Au début duXVe siècle, la province côtière deDalmatie devint vénitienne pour quatre siècles, puis française de 1809 à 1814, au sein desProvinces illyriennes qui mirent fin à larépublique de Raguse. LesCroates aspirèrent à la formation d'unroyaume de Croatie-Slavonie-Dalmatie, dans le cadre de la monarchie austro-hongroise, mais l'accord austro-hongrois de 1867 laissa leroyaume de Dalmatie à l'Autriche, tandis que leroyaume de Croatie-Slavonie demeura en union personnelle avec laHongrie, relation spécifique respectant les subjectivités politiques des deux royaumes, et comparable au lien unissant l'Écosse et l'Angleterre. La côte adriatique a longtemps été peuplée de colons italiens qui érigeront des villes en républiques indépendantes avant de se soumettre à Venise. Néanmoins cesLatins resteront principalement sur les côtes, s'aventurant peu à l'intérieur des terres peuplées deSlaves.
Dans la foulée de lachute du mur de Berlin et de l'effondrement du bloc communiste, lespremières élections multipartites de Croatie sont organisées en avril-mai 1990. Elles voient la défaite de laLigue des communistes de Croatie et la victoire du parti clandestin et nationaliste qu'est l'Union démocratique croate, emmenée par l'ancien-communiste[17], dissident et négationniste[18],Franjo Tuđman. À partir d'août 1990, une rébellion armée conduite par des citoyens yougoslaves majoritairement serbe éclate dans des régions yougoslaves majoritairement peuplé de Serbes : de vastes zones du territoire yougoslave sont soustraites au contrôle des séparatistes croates, avec l'appui de l'armée yougoslave qui s'interpose en protégeant les citoyens yougoslaves. Unerépublique serbe de Krajina est proclamée le sur près d'un tiers du territoire yougoslave, et son maintien au sein de la Yougoslavie est proclamé le. Le, lespremières rixes armées éclatent dans leparc national des lacs de Plitvice avec leur annexion par la Région autonome serbe de Krajina : deux citoyens yougoslaves et un séparatistecroate sont tués. Puis, lors de labataille de Borovo Selo, douze séparatistes croates et trois soldats yougoslaves sont tués[réf. souhaitée]. Ce sont les premiers morts de la guerre qui va suivre, le, le dernier président de la Yougoslavie,Stjepan Mesić, quitte ce poste pour prendre part à la présidence fédérale de laRFS Yougoslavie, en tant que vice-président.
Le plus de 94 % des Croates se prononcent par référendum en faveur de la transformation de la Yougoslavie en confédération d'États souverains (proposition slovéno-croate), ou, en cas de refus deBelgrade, de l'indépendance pure et simple de la Croatie. Belgrade ayant rapidement rejeté toute proposition visant à démocratiser la fédération yougoslave, le la Croatie est amenée, tout comme laSlovénie, à déclarer son indépendance. Le gouvernement fédéral yougoslave ne reconnut pas cette déclaration et, au nom de la préservation de l'État fédéral et de la minorité serbe de Croatie, mena une guerre avec l'armée yougoslave et des groupes paramilitaires serbes. La Croatie fut reconnue internationalement le. La nouvelle armée croate mena des opérations contre les forces de la république serbe de Krajina soutenues par l'Armée populaire yougoslave (JNA), notamment en 1995, lesopérations Éclair (Operacija Bljesak) enSlavonie occidentale et l'opération Tempête (Operacija Oluja)[19] pour reconquérir la république serbe de Krajina. Ces opérations militaires se sont accompagnées de l'exode de 120 000 Serbes, principalement vers laBosnie-Herzégovine et laSerbie, provoqué par l'évacuation forcée[20] de la population civile ordonnée par les responsables séparatistes croates. La Slavonie orientale et laSyrmie occidentale furent rendues pacifiquement à la souveraineté croate, en1998.
L'élection du modéréStjepan Mesić, en 2000, à la suite du décès deFranjo Tuđman qui avait dirigé le pays au cours des dix années précédentes, a constitué un tournant politique et économique majeur. Le pays s'est démocratisé et s'est ouvert sur l'Europe ; les auteurs d'exactions pendant les conflits militaires ont été poursuivis. Le pays a mené une politique de privatisations et s'est ouvert aux investisseurs étrangers. Cela s'est fait, toutefois, avec de fortes résistances internes du fait de la présence de nationalistes extrémistes dans certaines structures de l'appareil d'État (défense) et dans certaines régions (Split). La Croatie s'est officiellement déclarée candidate, le, à l'adhésion à l'Union européenne et le statut d'État candidat lui a été reconnu officiellement lors duConseil européen des 17–. L'ouverture des négociations d'adhésion avait, toutefois, été retardée jusqu'au du fait de la coopération jugée insuffisante de la Croatie, avec leTribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), en ce qui concerne l'arrestation de l'ancien généralAnte Gotovina finalement arrêté en, pour en fin de compte être acquitté en appel en 2012. Le pays a rejoint l'OTAN dès 2009, soit seulement onze ans après le départ du derniercasque bleu (deSlavonie orientale).
Leprésident de la république de Croatie (Predsjednik) est le chef de l'État ; il est également lechef des armées et il a le devoir de désigner leprésident du gouvernement (le « Premier ministre ») avec l'accord du Parlement. Il a également une certaine influence sur la politique étrangère. Le président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois.
Le Parlement croate, laDiète (Sabor) est unParlement monocaméral composé de153 députés (140 élus dans dix circonscriptions, 10 par les minorités ethniques, 3 par la diaspora) élus pour une législature de quatre ans. Les sessions ordinaires se déroulent du 15 janvier au 15 juillet et du 15 septembre au 15 décembre.
Legouvernement croate (Vlada) est dirigé par le président du gouvernement (couramment qualifié de « Premier ministre » dans les médias croates et étrangers) et se compose de vice-présidents et de ministres en nombre variable. Le pouvoir exécutif a la charge de proposer des lois et un budget, de veiller à l'application des lois et de guider la politique intérieure et étrangère.
En 2000, le social-démocrateIvica Račan devient président du gouvernement, tandis queStjepan Mesić est élu président de la République, ce qui marque la première véritable alternance. Bien que la HDZ revienne au pouvoir dès 2003, le virage proeuropéen pris par son président,Ivo Sanader, marque une nouvelle alternance. Lors de l'élection présidentielle du 16 janvier 2005,Stjepan Mesić a été réélu au second tour pour un second mandat présidentiel face àJadranka Kosor avec plus de 60 % des suffrages. Celle-ci a succédé à Ivo Sanader à la tête du gouvernement en 2009.
La Croatie a obtenu, le, le statut de candidat à l'Union européenne et le Conseil de l'Union européenne a reconnu, le, qu'elle remplissait l'ensemble des conditions pour lancer les négociations d'adhésion. Ceci n'a été possible qu'après que le gouvernement croate a accepté de mieux coopérer avec leTPIY. La Croatie est également membre de l'OTAN[21]. Elle a par ailleurs obtenu au Sommet de Ouagadougou en novembre 2004 le statut d'observateur au sein de l'Organisation internationale de la francophonie. On estime que près de 100 000 personnes parlent lefrançais dans le pays[22].
L'élection présidentielle croate de 2014 – 2015 s'est déroulée les et. Au premier tour, le président sortant Ivo Josipović obtient 38,56 % des suffrages contre 37,08 % àKolinda Grabar-Kitarović, ancienne ministre des Affaires étrangères.Au second tour,Kolinda Grabar-Kitarović est élue avec 50,4 % des voix contre 49,6 % à Ivo Josipović.
L'élection présidentielle de 2019-2020 est remportée parZoran Milanović le 5 janvier 2020 ; il prend ses fonctions le 18 février.
Dans son rapport Rainbow Europe pour2023,ILGA-Europe a classé la Croatie à la18e place sur 49 pays européens en termes d'égalitéLGBT. En 2014, après unréférendum inscrivant dans laconstitution que lemariage est exclusivement réservé à l'union entre un homme et une femme, la Croatie a légalisé lespartenariats civils entre personnes de même sexe, connus sous le nom de « partenariats de vie », offrant aux couples de même sexe les mêmes droits qu'aux couples hétérosexuels, à l'exception des droitsd'adoption. À la suite d'une décision de justice en2020, les couples de même sexe peuvent désormais faire une demanded'adoption conjointe et d'adoption par le secondparent.
Après la clôture de ses négociations d'adhésion à l'UE, le, leréférendum du[24] a donné le feu vert à l'intégration dans l'Union européenne[25]. Letraité d'adhésion, que la Croatie et l'UE ont signé en décembre 2011, fut approuvé par leParlement européen et ratifié par chacun des vingt-sept États membres et par leParlement de Croatie, entérinant son adhésion à l'Union européenne, qu'elle intègre officiellement le. Le 12 juillet 2022, l'Union européenne valide l'adhésion de la Croatie dans lazone euro dès le[26] ; elle intègre le même jour l'espace Schengen.
Leprocessus d'adhésion, qui a duré dix ans, a abouti le, faisant de la Croatie le28eÉtat membre, marquant une étape importante pour ce pays dont lePIB par habitant au moment de l'adhésion représentait 61 % de la moyenne de l'UE[27], lui ouvrant la voie aumarché commun européen et la poussant à renforcer ses exportations et son attractivité[28].
La Croatie a une forme particulière semblable à un croissant ou unfer à cheval, et elle a des frontières avec de nombreux pays : laSlovénie au nord-ouest, laHongrie au nord-est, laSerbie à l'est, laBosnie-Herzégovine au sud-est, leMonténégro au sud-sud-est, et une frontière maritime avec l'Italie dans lamer Adriatique. La partie sud de son territoire continental est divisée en deux parties non contiguës par le port deNeum enBosnie-Herzégovine.
Le relief est assez diversifié et comprend :
des plaines, des lacs et des collines dans la partie nord-nord-est (Croatie centrale etSlavonie, une partie de laplaine pannonienne) ;
Il y a plusieursclimats en Croatie. La partie nord-est du pays est declimat continental alors que le climat du littoral est de typeméditerranéen, et que celui de la partie centrale et sud-estmontagneux.
Le pays contient huitparcs nationaux : trois en zone montagneuse (Paklenica,Plitvice,Risnjak) et cinq en zone côtière (Brijuni (Brioni),Mljet,Kornati,Krka,parc national de Sjeverni Velebit) représentant une superficie de79 320 hectares, soit 7,5 % du pays avec comme projet de doubler l'étendue des espaces protégés dans le cadre de parcs nationaux ou d'autres régimes de protection de l'environnement.
La côte croate est très découpée si bien que la Croatie compte698îles,389îlots et78récifs.47 îles sont habitées.
Le sommet le plus élevé en Croatie est le pic deDinara, culminant à 1 830 mètres d'altitude.
La Croatie est composée de cinq régions :
L'Istrie : région proche de la Slovénie et de l'Italie. Un ferry relie l'Istrie à Venise. Cette région possède des villes connues pour leurs influences italiennes.
Les régions de Croatie
LeGolfe du Kvarner : région qui comporte différentes îles, comme l'ile deKrk.
Zagreb et sa région : Zagreb est la capitale de la Croatie, cette région est connue comme la Croatie centrale.
LaSlavonie : c'est la région la plus éloignée de la mer et la plus reculée de Croatie. La Slavonie est frontalière de la Hongrie, de la Serbie et de la Bosnie. Elle comporte une grande ville :Osijek.
LaDalmatie : cette région se trouve le long de la mer et correspond à une des plus grandes régions de Croatie. Cette région comporte également plusieurs grandes villes connues commeDubrovnik,Split etZadar. Lepont de Pelješac relie directement les deux parties non contiguës ducomitat de Dubrovnik-Neretva, séparées par le port deNeum, sans passer par laBosnie-Herzégovine.
La Croatie est une république unitaire. L'organisation territoriale du pays comprend deux niveaux.
Le premier niveau est constitué par21comitats (Županija) ;
le second niveau est formé par les collectivités territoriales qui peuvent être desmunicipalités (encroate :općine, singulieropćina) au nombre de 428 en 2017, ou bien des villes (en croate,Grad) au nombre de 128 en 2013 et en 2017[31],[32].
Aux termes de l'article 4 de la Constitution, l'exercice des pouvoirs de l'État se trouve limité par l'autonomie accordée aux collectivités territoriales et régionales, définie au titre VI de la Constitution. En outre, à chaque niveau d'organisation territoriale (municipalité, villes,županije) correspond un transfert de compétences de l'État vers le type de collectivité considérée, régi par la Loi sur l'autonomie locale du.
Le comitat ouŽupanija est caractérisé par un territoire qui se veut le reflet d'une unité géographique, historique, économique, défini dans l'intention de favoriser le développement coordonné de la région dans son ensemble. La capitale,Zagreb, constitue à elle seule unežupanija.
De manière analogue au rôle rempli par le conseil municipal à l'échelon inférieur, l'assemblée régionale (Županijska skupstina), élue pour quatre ans, constitue l'assemblée représentative de lažupanija et règle par ses délibérations les affaires de celle-ci. L'assemblée régionale, composée d'un nombre impair de membres, compte de 31 à51 membres. Son président, élu parmi les conseillers régionaux, est secondé par deux vice-présidents. Au moins une fois par trimestre, le président (predsjednik Županijske skupstine) convoque les sessions de l'Assemblée régionale, qu'il préside et représente. Ses autres prérogatives sont fixées par l'Assemblée régionale.
L'assemblée régionale est compétente pour :
approuver le statut de lažupanija ;
voter les décisions et dresser les actes généraux relatifs à la vie régionale ;
désigner et révoquer ležupan, ses adjoints et les responsables des services régionaux ;
instaurer les commissions régionales et désigner leurs membres ;
déterminer la composition des services régionaux et fixer leurs compétences.
Les municipalités ou communes, au nombre de 423, comprennent généralement plusieurs localités habitées, dont le nombre sur l'ensemble du territoire croate s'élève à quelque 6 700. Elles comptent au maximum 30 000 habitants. Le statut de ville est attribué aux chefs-lieux desžupanije, aux agglomérations de plus de 10 000 habitants et, à titre exceptionnel, aux cités qui peuvent y prétendre pour des raisons historiques, économiques, urbanistiques, etc. De statut comparable, les communes et les villes sont des municipalités.
Le conseil municipal est, aussi bien dans le cadre de la commune (opcinsko vijece) que dans celui de la ville (gradsko vijece), l'assemblée représentative de la municipalité qui règle par ses délibérations les affaires de celle-ci. Élu pour quatre ans, il est composé d'un nombre impair de membres :
7 à13 membres pour les communes de moins de 3 000 habitants ;
9 à15 membres pour les communes de 3 001 à 10 000 habitants ;
13 à19 membres pour les communes et les villes de 10 001 à 30 000 habitants ;
19 à35 membres pour les villes de plus de 30 000 habitants ;
51 membres pour la ville de Zagreb.
Son président, élu parmi les conseillers municipaux, est secondé par deux vice-présidents. Au moins une fois par trimestre, le président (predsjednik opcinskog vijeca / predsjednik gradskog vijeca) convoque les sessions du conseil municipal, qu'il préside et représente. Les autres prérogatives du président sont fixées par le conseil municipal.
voter les décisions et dresser les actes généraux relatifs à la vie municipale ;
désigner et révoquer le maire, ses adjoints et les responsables des services municipaux ;
instaurer les commissions municipales et désigner leurs membres ;
déterminer la composition des services municipaux et fixer leurs compétences.
Dans les municipalités de moins de 3 000 habitants, les fonctions relevant de l'exécutif municipal sont remplies par le Conseil municipal tandis que le président du conseil municipal exerce la fonction de maire. Autrement dit, une même personne exerce alors les fonctions de président du conseil municipal et de maire. En revanche, les communes de plus de 3 000 habitants, ainsi que les villes, disposent généralement d'un exécutif municipal propre (Poglavarstvo) dont les membres, élus par le conseil municipal parmi ses membres, renoncent alors à leur mandat de conseillers municipaux (cette fonction étant incompatible avec l'appartenance à l'instance exécutive locale). Le maire, élu par le conseil municipal est, quant à lui, traditionnellement choisi parmi les têtes de liste des partis représentés. Il préside l'exécutif municipal, composé de membres également élus pour quatre ans. Toutefois, dans les communes de 3 001 à 10 000 habitants, le conseil municipal a la possibilité de s'investir du droit d'exercer les fonctions d'exécutif municipal, en l'inscrivant dans le Statut municipal. L'exécutif, composé d'un nombre impair de membres, compte :
3 ou5 membres pour les communes de 3 001 à 10 000 habitants ;
5 ou7 membres pour les communes et les villes de 10 001 à 30 000 habitants ;
7 ou9 membres pour les villes de 10 001 à 30 000 habitants ;
9 à15 membres pour la Ville de Zagreb.
L'exécutif municipal est en premier lieu chargé de :
l'exécution des décisions du conseil municipal ;
de préparer les propositions soumises au conseil municipal ;
diriger l'action des services de l'administration municipale ;
gérer l'affectation des biens mobiliers et immobiliers de la municipalité.
Le processus de transition d'un système d'économie planifiée vers uneéconomie de marché a commencé à la fin des années 1980, mais la désindustrialisation et les dommages dus à la guerre d'indépendance ont ralenti cette mutation. Les privatisations commencées pendant la guerre d'indépendance ont été entachées de scandales politico-financiers.
Une décennie après sonadhésion à l'UE, la Croatie a réalisé des progrès dans la convergence de son niveau de vie par rapport aux autres pays de l'UE. Son niveau de vie, mesuré par la parité depouvoir d'achat, est passé de 60 % à 72 % en moyenne sur une période de dix ans. Cependant, la convergence réelle reste trop lente, ce qui, combiné àl'inflation, pourrait avoir un impact sur le niveau de vie en limitant le pouvoir d'achat. À la fin de l'année 2022, lePIB par habitant s'élevait à 17 240 €, stagnant depuis plusieurs années à 72 % de la moyenne desÉtats membres en parité de pouvoir d'achat. Le salaire moyen brut était de 1 430 €, avec un salaire net de 1 045 € à la fin de l'année 2022, enregistrant une augmentation de 8,17 % en 2022, mais restant inférieur de 2,6 points par rapport àl'inflation.
Après avoir connu une forte récession en2020 (-8 %) en raison de lacrise sanitaire et desséismes, la Croatie a enregistré deux années de croissance économique dynamique (+13,1% en2021 et 6,3 % en2022). Selon les prévisions de laBanque centrale, la croissance économique devrait être faible pour l'année2023, atteignant 1,5 %, légèrement supérieure aux prévisions de laCommission européenne pour le reste del'UE. En 2022, l'économie croate a été fortement affectée par l'inflation, atteignant un niveau record de 10,7 % en fin d'année, et cette tendance devrait se maintenir avec une inflation prévue à 7 % en2023.
L'économie croate reste largement dominée par lesecteur des services, qui emploie près de 65 % de lapopulation et contribue aux deux tiers du PIB. Letourisme joue un rôle prépondérant, représentant près de 20 % du PIB avec plus de 10 millions de touristes par an, attirés par le littoral attractif de la Croatie. Cette industrie touristique dynamique contribue à limiter ledéficit commercial du pays. En revanche, lesecteur industriel, représentant 18 % du PIB, peine à répondre à la demande intérieure croissante, ce qui entraîne une augmentation desimportations et aggrave le déficit commercial.[2]
En remplacement de lakuna, la Croatie adopte l'euro comme monnaie officielle au[35]. Peu après avoir adopté l’euro, le pays est confronté à une forte hausse des prix, notamment des denrées alimentaires, qui suscite la colère des citoyens et des groupes de protection des consommateurs[36],[37].
Au dernier recensement (2021), la Croatie était peuplée de 3 871 833 habitants[38].La population de la Croatie est en lente diminution depuis la dernière décennie (de 4,3 millions d'habitants en 2007 à 4,1 millions en 2017). Letaux de natalité est faible (environ9 ‰) ; latransition démographique a été atteinte il y a environ cinquante ans. L'espérance de vie moyenne est d'environ75 ans (hommes :71,8 ans, femmes :78,8 ans, en2005[1]) et letaux d'alphabétisation est de 98,5 %, ce qui est assez élevé. En outre, letaux de fécondité était en 2006 de1,4 enfant/femme pour une mortalité infantile de6,72 ‰[1].
Depuis la fin des années 1990, 350 000 personnes ont émigré de Croatie[39]. La population du pays a chuté de 9 % entre 2011 et 2021[40]. Les inégalités, la corruption et le manque d’opportunités constituent les raisons principales expliquant ces départs[39].
La Croatie est habitée principalement par lesCroates (89,6 %). Il y a également une vingtaine de minorités, dont la plus grande sont lesSerbes (4,5 % de nos jours, 12 % avant-guerre, selon le recensement de 1991), tandis que les autres ont moins de 0,5 % chacune.
La religion principale est lecatholicisme (87,8 %). Il y a aussi des minoritéschrétiennes orthodoxes (4,4 %) et musulmanessunnites (1,3 %). Toutes les autres religions ensemble couvrent moins de 1 % de la population.
Ledroit à l'avortement est reconnu depuis la période communiste. Dans les faits toutefois, ce droit est remis en cause depuis plusieurs années sous la pression de l’Église catholique, proche du gouvernement conservateur du partiHDZ. En 2019, 59 % des praticiens invoquaient la clause d'objection de conscience, le plus souvent pour des raisons religieuses, pour refuser de pratiquer un avortement[41].
La langue officielle de la Croatie est lecroate qui est une langue du groupe méridional deslangues slaves, de la famille deslangues indo-européennes. Même si les linguistes utilisent le terme deserbo-croate (peu à peu remplacé parBCMS) pour définir la langue parlée en Croatie, enBosnie-Herzégovine, enSerbie et auMonténégro, officiellement leserbo-croate n'existe plus, chaque pays nommant sa languecroate,bosniaque,serbe oumonténégrin. Il n'y a pas d'isoglosse entre ces langues (les locuteurs se comprennent, sans faire appel à un traducteur dans la plupart des cas), leur définition est historique et politique. En revanche, il y a des différences de lexique (certains mots, certaines conjugaisons ou déclinaisons varient) et une différence d'alphabet : il estlatin en Croatie et dans lafédération de Bosnie-Herzégovine, tandis qu'en Serbie, au Monténégro et dans larépublique serbe de Bosnie cohabitent les alphabetscyrillique et latin.
L'anglais est beaucoup parlé par les plus jeunes, surtout dans les secteurs du tourisme et du commerce, et l'italien est tout aussi présent, surtout vers la côte dalmate où il est même la langue officielle de quelques municipalités à égalité avec le croate, mais aussi dans le reste du pays. Pour des raisons historiques, l'allemand est aussi parlé (la Croatie est une ancienne région de la monarchie austro-hongroise, et aussi, l'allemand est une langue pratiquée par une partie de la diaspora croate qui travaille en Allemagne et en Autriche). Le hongrois, lui, est parlé dans les régions de l'Est de la Croatie enBaranya.
La Croatie s'est associée à la candidature de la diète méditerranéenne à la liste dupatrimoine culturel immatériel en 2013. Les vertus de la cuisine croate pour la santé avaient été observées dans les années 1960 en Dalmatie dans le cadre de l'étude des sept pays[42].
Le catholicisme est la religion la plus répandue en Croatie avec 87,8 % de la population qui se déclare catholique. Cependant la plupart des autres religions sont présentes sur le sol croate dont certaines comme l'orthodoxie, lejudaïsme ou l'islam[43].
Le, l'équipe de tennis de Croatie remporte la finale de laCoupe Davis face à la France tenante du titre 3-1, c'est la seconde fois qu'elle remporte cette compétition de son histoire[46].
Le combattantMirko Filipović surnommé Mirko Cro cop (contraction de Croatian Cop, du fait de son passé de policier et de ses origines Croate) est une légende du K-1 et des arts martiaux mixtes, et a par ailleurs exercé la fonction de député durant un mandat.
Nikola Tesla, d’origine serbe mais né dans une ville de l'actuelle Croatie, a en particulier permis le développement de réseaux électriques en courant alternatif ; son nom est devenu l'unité d’induction magnétique duSystème international d'unités (letesla) et est aussi utilisé par unefirme automobile comme marque des véhicules électriques qu'elle produit ;
Fausto Veranzio (en croate Faust Vrančić) a dessiné l'ancêtre du parachute.
Le tourisme est une source de revenus importante, grâce à la beauté du pays et des diverses activités culturelles et de loisirs. La Croatie, qui ne comptait alors que4,12 millions d'habitants[47], a reçu18,5 millions de touristes en 2017[48].
Le tourisme représentait 18,4 % du PIB en 2018. Cependant,Le Courrier des Balkans indique que « le poids réel du secteur est encore bien plus élevé, si l’on prend en compte les revenus de l’économie grise, des emplois au noir, des chambres et des appartements loués sur la côte sans être déclarés, ce qui fait de la Croatie le pays européen le plus dépendant de la mono-activité touristique »[49].
Dès le début des années 2000, leFonds mondial pour la Nature (WWF) avait souhaité l'émergence en Méditerranée dutourisme durable, en estimant qu'au cours des vingt prochaines années, un groupe de pays méditerranéens comme leMaroc, laTunisie, laGrèce, laTurquie et la Croatie, subiront une montée du tourisme étranger, totalisant environ 350 millions de visiteurs par an, avec de plus en plus de constructions sauvages[50] et non concertées d'hôtels, stations balnéaires et villages de vacances[50]. Il avait appelé l'industrie du tourisme à adopter et encourager despratiques plus responsables[50] afin de renverser la vapeur en défendant des programmes de développement écologiques et en sensibilisant la clientèle au respect de l'environnement[50].
↑Encyclopédie Universalis 2008 article Franjo tudjman
↑L'inauguration d'un Musée de l'Holocauste à Washington Des personnalités juives dénoncent la présence du président croate Article paru dans l'édition du 23 avril 1993LE MONDE