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Crise du canal de Suez

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Crise du canal de Suez
Description de cette image, également commentée ci-après
Militairesbritanniques àPort-Saïd avec unSU-100 égyptien capturé, novembre 1956.
Informations générales
Date
(9 jours)
(Retrait israélien du Sinaï enmars 1957)
LieuBande de Gaza etÉgypte
(Sinaï etcanal de Suez)
Issue

Victoire militaire des coalisés
Victoire politique égyptienne

  • Retrait franco-britannique sous la pression internationale (décembre 1956)
  • Occupation israélienne du Sinaï (jusqu'en mars 1957)
  • Déploiement de laFUNU dans le Sinaï
  • Fin du blocus égyptien sur ledétroit de Tiran
  • Démission du Premier ministre britanniqueAnthony Eden
  • Revers politique en France pour leprésident du ConseilGuy Mollet
  • Perte d'influence de la France et du Royaume-Uni sur la scène internationale
Belligérants
Drapeau d’IsraëlIsraël
Drapeau du Royaume-UniRoyaume-Uni
Drapeau de la France France
Drapeau de l'ÉgypteÉgypte
Commandants
Forces en présence
Drapeau d’Israël 175 000
Drapeau du Royaume-Uni 45 000
Drapeau de la France 34 000
Drapeau de l'Égypte 300 000
Pertes
Drapeau d’Israël
231 morts
899 blessés
4 prisonniers

Drapeau du Royaume-Uni
16 morts
96 blessés

Drapeau de la France
10 morts
33 blessés
Drapeau de l'Égypte
1 650–3 000 morts
1 000 civils morts
4 900 blessés
5 000–30 000 prisonniers

Conflit israélo-arabe

Données clés

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Lacrise du canal de Suez, parfois appeléeexpédition de Suez,guerre de Suez,campagne de Suez ouopérationKadesh, est uneguerre qui éclata en 1956 en territoire égyptien. Le conflit opposa l'Égypte à une alliance secrète actée par leprotocole de Sèvres, dont les entretiens se sont tenus du 21 au, formée par laFrance, leRoyaume-Uni et l'État d'Israël à la suite de lanationalisation ducanal de Suez par l'Égypte le. Cette alliance entre deux États européens et Israël répondait à des intérêts communs : les nations européennes avaient des intérêts politiques, économiques (ils en étaient actionnaires) et commerciaux (il était principalement utilisé pour le transport de pétrole) dans le canal de Suez. Israël avait besoin du canal pour assurer sontransport maritime entreMéditerranée etmer Rouge, mais utilisait comme prétexte à son intervention militaire une réponse aux attaques defedayins qu'il subissait sur son territoire. Le renversement deGamal Abdel Nasser était également prévu.

Le 29 octobre 1956, conformément aux accords secrets, Israël envahit l'Est du canal, suivi rapidement par les Français et les Britanniques qui bombardent à partir du, parachutent et débarquent leurs troupes le, officiellement comme des troupes de maintien de la paix. Finalement, alors que les Égyptiens sont battus militairement (cessez-le-feu le), les coalisés, en échange de certaines concessions d'ordre économique, sont obligés de battre en retraite sous la pression desÉtats-Unis et de l'Union soviétique. LaForce d'urgence des Nations unies débarque le, lescoalisés finissent de rembarquer le.

La crise est principalement retenue pour les leçons qu'elle apporte sur le nouvel équilibre des forces pendant le contexte deguerre froide. L'impératif d'une relative stabilité de l'ordre mondial entre les deux « géants » ne peut être remis en cause, même par d'anciennes grandes puissances comme la France et le Royaume-Uni, pourtant alliées des États-Unis. En outre, la crise conduit à un renforcement des relations entre l'Union soviétique et l'Égypte, entre la France et Israël, entre le Royaume-Uni et les États-Unis, ainsi qu'à l'accélération dans la mise en place de laforce de dissuasion nucléaire française. Elle entraîne également la démission du Premier ministre britanniqueAnthony Eden et l'attribution duprix Nobel de la paix au ministre des Affaires étrangères canadienLester Pearson pour son rôle diplomatique dans le règlement de la crise.

Si l'échec de la France et du Royaume-Uni à l'issue de la crise est apparent, celui d'Israël, qui a démontré sa supériorité militaire sur l'Égypte et sa capacité de mobilisation, est moins évident. Le déploiement de la première force d'urgence des Nations unies permet à Israël de garantir la sécurité de safrontière avec l'Égypte, bien que le stationnement desCasques bleus dans leSinaï puisse être sujet à révocation sur demande égyptienne. De ce fait, Israël ne parvient toujours pas à stabiliser ses frontières après le conflit. Nasser émerge donc comme le grand vainqueur de la crise, parvenant à transformer une déroute militaire imminente en un triomphe politique retentissant qui accroît considérablement son prestige et sa popularité dans lemonde arabe.

Origines du conflit

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Article détaillé :Guérilla des fedayins palestiniens.

Lecanal de Suez, qui forme un raccourci entre la mer Rouge et lamer Méditerranée, est ouvert en 1869. Il a été financé par la France et le gouvernement égyptien. Le Royaume-Uni rachète ensuite auroi Farouk, endetté, la part de l'Égypte dans le canal. Malgré la fin du protectorat britannique en 1936, le canal, axe stratégique sur la route coloniale indienne et indochinoise, reste franco-britannique, avec des troupes pour en assurer la protection. À l'indépendance de l'Inde, le poids stratégique du canal change : il n'est plus le point de passage capital entre le Royaume-Uni etson empire. En revanche, le canal devient un point de passage stratégique pour lepétrole.

Les origines de ce conflit remontent à 1952, lors du renversement de la monarchie de Farouk par lesofficiers libres de l'armée égyptienne. Cette « révolution » à la fois sociale et nationale abolit lamonarchie enÉgypte, d'abord sous la conduite du généralMohammed Naguib, puis du lieutenant-colonelGamal Abdel Nasser, et s'efforce de lutter contre l'impérialisme étranger. Le nouveau gouvernement abandonne les clauses de coopération avec les forces européennes et adopte une tendance nationaliste et autoritaire. Ce changement de position entraîne un conflit avec laFrance et leRoyaume-Uni à propos du canal de Suez, jusqu'alors aux mains de capitaux franco-britanniques. Les troupes européennes doivent quitter le canal et ne pourront intervenir que si une puissance étrangère l'attaque, ce qui vise principalement le risque d'une intervention soviétique. Les troupes britanniques demeurent stationnées dans la zone du canal jusqu'en février 1956 alors que leprotectorat britannique sur l'Égypte est fini depuis l'indépendance du pays, acquise en 1936.

Prémices de la crise

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La conclusion dupacte de Bagdad, en février 1955, pousse l’Égypte à se tourner vers l’URSS et obtenir des ventes d’armes par laTchécoslovaquie[1]. L’Égypte renforce aussi son dispositif par la signature d’un pacte militaire en octobre 1955 avec la Syrie et l’Arabie saoudite, rejointes en avril 1956 par leYémen[1].

Nasser souhaite construire un barrage sur leNil àAssouan, afin de répondre aux besoins de l’agriculture et de produire de l’électricité[1]. Pour sa construction, il sollicite l’aide financière et technique des États-Unis, qui refusent en raison de l’orientation pro soviétique de l’Égypte et des ventes d’armes. En représailles, Nasser menace de nationaliser la compagnie du canal de Suez[1].

Durant l'année 1956, la tension s'accroît aussi entre Israël et l'Égypte avec les raids menés par les combattants palestiniens (fedayin) sur le territoire israélien. L'Égypte, dirigée parGamal Abdel Nasser, bloque legolfe d'Aqaba et ferme le canal de Suez aux navires israéliens. Lorsque Nasser décide de reconnaître laChine communiste, lesÉtats-Unis se retirent, le 19 juillet[2], du financement duhaut barrage d'Assouan. En réponse à ce retrait, l'Égypte, unilatéralement, décide de nationaliser le canal de Suez, voie commerciale vitale alors détenue à 44 % par l'économie franco-britannique. La compagnie riposte par le retrait de ses techniciens britanniques et français. Ils sont remplacés par d'autres fournis par les pays non-alignés, l'Inde en particulier.

Une statue deFerdinand de Lesseps, qui a construit le canal de Suez, est enlevée après la nationalisation du canal de Suez en 1956.

Le Premier ministre britannique,Anthony Eden, convaincu par ses services duMI6 que Nasser veut se rapprocher deMoscou, tente alors de convaincre l'opinion publique de la nécessité d'une guerre contre l'Égypte. Il fait pour cela appel au patriotisme hérité de laSeconde Guerre mondiale en comparant la nationalisation du canal par Nasser aunationalisme deMussolini et d'Hitler vingt ans auparavant. Eden déclare qu'une démonstration de force est nécessaire afin de dissuader Nasser de faire de l'Égypte une nouvelle menace militaire et le fait passer pour le « Mussolini du Nil ».

Vue de France la ligne anti-impérialiste, socialiste et panarabe de Nasser apparaît comme une menace. LeFLN, en lutte armée contre la France enAlgérie, a son siège au Caire et reçoit de l'Égypte une importante aide matérielle (notamment des armes) et morale (les représentants du FLN peuvent par exemple s'exprimer à la radio égyptienne). La propagande française présente régulièrement les indépendantistes algériens comme de simples marionnettes de l’Égypte.Guy Mollet, chef du gouvernement français, est acquis à la cause de l'Algérie française et du soutien à Israël. Les agents duSDECE tentent de manipuler lesFrères musulmans pour éliminer Nasser ou le faire empoisonner par un officier égyptien et informateur du SDECE. Des projets d'assassinat sont également élaborés du côté britannique mais tous échouent, notamment à cause de l'aide duKGB aux services de renseignement égyptiens lorsque Nasser se rapproche de l'Union soviétique[3].

Le 26 juillet 1956, Nasser opère la nationalisation du canal et la mise sous séquestre des biens de lacompagnie universelle du canal de Suez, lors d'un discours radiodiffusé àAlexandrie[4] :

« La pauvreté n'est pas une honte, mais c'est l'exploitation des peuples qui l'est. Nous reprendrons tous nos droits, car tous ces fonds sont les nôtres, et ce canal est la propriété de l'Égypte (…) J'assigne aujourd'hui l'accord du gouvernement sur l'établissement de la Compagnie du Canal. »

De plus, depuis plusieurs années, il est question pour l'Égypte de se doter d'un barrage àAssouan afin de protéger les terres agricoles des crues du Nil et de produire de l'électricité. Or, des fonds ont d'abord été demandés à laBanque internationale pour la reconstruction et le développement, puis à l'Union soviétique et aux Étatsoccidentaux, mais ces derniers ont suspendu leurs fonds pourplusieurs raisons, notamment la réception d'armes par l'Égypte en provenance dubloc de l'Est.

Les premières rétorsions britanniques, réticente d'abord au conflit militaire pour ne pas compromettre ses liens privilégiés avec le monde arabe, sont le gel de certains avoirs égyptiens à l'étranger puis le départ des pilotes européens expérimentés du canal. Par ailleurs, dès le, une radio clandestine se met à émettre en arabe sur une fréquence très proche de laVoix des Arabes et produit une critique en règle de Nasser présenté comme une marionnette des Soviétiques trahissant la nation arabe et faisant le jeu du sionisme. Le repérage goniométrique montrera qu'elle émet depuis la région parisienne[2].

Protocoles de Sèvres

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Article détaillé :Protocoles de Sèvres.

Du 21 au 24 octobre 1956, un accord secret est signé entre la France (Christian Pineau), le Royaume-Uni (Patrick Dean (en)) et Israël (David Ben Gourion) àSèvres dans un pavillon appartenant à un ami du ministre de la Défense,Bourgès-Maunoury[5]. Ce pavillon était auparavant la maison d'édition des livres de Jules Verne. Leur objectif est alors de renverser Nasser et de récupérer le canal. Lesprotocoles de Sèvres stipulent :

« L'État hébreu attaquera l'Égypte le 29 octobre 1956 dans la soirée et foncera vers le canal de Suez. Profitant de cette agression « surprise », Londres et Paris lanceront le lendemain un ultimatum aux deux belligérants pour qu'ils se retirent de la zone du canal. Si l'Égypte ne se plie pas aux injonctions, les troupes franco-britanniques entreront en action le. »

Cet accord, qui devait rester secret, établit le rôle de chaque partie. Les alliés s'accordent pour qu'Israël s'engage militairement contre l'Égypte et laissent le soin à la France et au Royaume-Uni d'intervenir ensuite en demandant aux deux belligérants de retirer leurs troupes des rives du canal, puis en menant une intervention militaire franco-britannique surPort-Saïd, connue depuis sous le nom d'« opérationMousquetaire »[6].

Déroulement du conflit

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Article détaillé :Opération Mousquetaire.

Préparatifs

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Parmi les plans élaborés par les Britanniques, l'un d'entre eux consistait à couper le flux des eaux du Nil vers l'Égypte depuis le barrage deschutes Owen enOuganda de manière à endommager le secteur agricole et couper les communications[7]. Les militaires exposèrent ce plan au premier ministre Anthony Eden six semaines avant l'invasion. Il fut abandonné parce qu'il pourrait provoquer de violentes émeutes parmi la population égyptienne, il aurait pris des mois à mettre en place et il aurait aussi mis à mal d'autres pays comme leKenya et l'Ouganda.

Il fut décidé dans un premier temps par le généralHugh Stockwell (en) de débarquer àAlexandrie et de prendre Le Caire le plus rapidement possible afin de renverser Nasser et ainsi mettre l'opinion internationale devant le fait accompli. Ce fut cependant finalement le projet de débarquement à Port-Saïd - Port-Fouad qui fut arrêté, notamment pour des raisons politiques, le but étant avant tout de reprendre le contrôle du canal[8].

Au niveau des forces alliées, 155 bâtiments de guerre, dont 5 porte-avions, furent engagés : 103 de laRoyal Navy, 52 de laMarine nationale française, auxquels s’ajoutent une centaine de bâtiments de commerce réquisitionnés, dont 53 français[9]. Un croiseurnéo-zélandais, leHMNZS Royaliste, servit depiquet radar.

Invasion

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Conquête du Sinaï en 1956.

Le, Israël envahit labande de Gaza et leSinaï et atteint rapidement la zone du canal. Comme convenu lors des protocoles de Sèvres, le Royaume-Uni et la France lancent un ultimatum aux belligérants leur enjoignant de se retirer chacun à plus de 15 km du canal. Nasser, dont la décision de nationalisation du canal avait été accueillie avec enthousiasme par la population égyptienne, rejette l'ultimatum et donne ainsi un prétexte aux forces européennes de s'allier à Israël pour reprendre le contrôle du canal et renverser le régime en place. Le, la France et le Royaume-Uni entament une vague de bombardements sur l'Égypte afin de forcer la réouverture du canal. Bombardant les aérodromes militaires, ils détruisent notamment au sol plus de 260 avions égyptiens. LaJordanie, qui a un accord avec le Royaume-Uni, interdit par ailleurs le l'utilisation de son sol par les avions de laRoyal Air Force[10].

Les avions de labase 102 de Dijon participent à des raids sur l'Égypte depuis la base aérienne deRamat-David, près deHaïfa, sous déguisement de l'étoile de David surchargeant lacocarde française. Les aviateurs français porteraient même sur eux de fausses cartes d'identité israéliennes[11]. LesMystère IV sont assistés par une trentaine de soldats français (arrivés par avionsNoratlas après escale àBrindisi en Italie et à Chypre), dont la majorité maintenus sous les drapeaux. Ils sont aussi à Ramat-David et logés sous des tentes près des pistes, sous les ordres du capitaine Julien. Après la guerre,18 militaires resteront jusqu'en décembre et reviendront par le cargoL'Aquitaine.

Le soir du, une partie du2e régiment de parachutistes d'infanterie de marine français appuyé par des commandos de la11e demi-brigade parachutiste de choc saute près de la ligne de chemin de fer bordant le canal au sud de Port-Saïd, est envoyé sur l'aéroport Al-Gamil, prend le contrôle de la zone et établit un point sécurisé afin d'assurer l'arrivée des renforts aériens. Au matin du, les40e et42e bataillons de commandos desRoyal Marines britanniques investissent les plages en utilisant les barges de débarquement de laSeconde Guerre mondiale. Leur assaut est soutenu par les salves des navires de laRoyal Navy et de laMarine nationale française postés au large et causant d'énormes dommages aux batteries de défense égyptiennes. La ville dePort-Saïd est touchée par de nombreux incendies et connaît à cette occasion d'importants dégâts surtout matériels. Le bombardement d'une raffinerie àPort-Fouad cause un incendie important et un nuage noir qui recouvre en partie la ville pendant plusieurs jours.

UnSea Venom de la Royal Navy, touché par laDCA, après son appontage.

Le45e commando progresse dans les terres et marque une innovation dans le domaine militaire en faisant usage d'hélicoptères lors des assauts. Cependant, certains d'entre eux sont abattus par les batteries égyptiennes. D'autre part, le commando et les quartiers généraux subissent des pertes dues à untir ami de laRoyal Air Force. Les combats urbains menés lors de cette opération voient les forces alliées freinées par destireurs embusqués égyptiens.

Les habitants égyptiens, équipés d'armes automatiques et convaincus de l'arrivée de renforts soviétiques, opposent une résistance aux forces européennes. Cependant, devant la rapidité de l'invasion et la suprématie aérienne des commandos, l'Armée égyptienne est forcée de capituler. Les commandos prennent alors le contrôle du canal et se dirigent au sud vers Le Caire.

L'intervention militaire franco-britannique

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Contre l’avis de l’opinion internationale, la France et le Royaume-Uni préparent une opération militaire d’envergure, baptisée « Musketeer » (Mousquetaire), pour les Britanniques et « opération 700 » pour les Français. La mission est de reprendre le contrôle du canal. Le plan (nom de code « Terrapin ») prévoit également une offensive israélienne contre l’Égypte qui débute le 29 octobre. Les États-Unis, en période électorale, ne tiennent pas à voir éclater un nouveau conflit et hésitent à respecter un de leurs traités de l’OTAN. Le commandement de l’opération est britannique, les Français ne conservant que le commandement de leurs unités, sans pouvoir de décision. Le général Keightley, secondé par l’amiral Barjot, en est le commandant en chef. Le 26 août 1956, une force navale d’intervention est mise en œuvre. La force terrestre est forte de 60 000 hommes, mais seulement 15 000 sont employés. Les Français, commandés par le général de corps d'arméeAndré Beaufre, forment la force « A ».

Chasseur de chars Archer de l'armée égyptienne mis hors de combat par les blindés israéliens.

La1re phase commence le par des bombardements d’aviation à partir de Malte et de Chypre puis des forces navales en Méditerranéenne. Le1er novembre, les alliés repoussent la résolution de l’ONU. Malgré la mise en garde de l’ONU, des États-Unis et de l’URSS, la2e phase suit à partir du, par une opération aéroportée, baptisée « Amilcar » pour les Français ou « Hamilcar », pour les Britanniques. Cette opération aéroportée est composée de quatre bataillons britanniques, qui sautent sur le terrain de Gamil, à 10 km à l’ouest dePort-Saïd, du2e régiment de parachutistes coloniaux (2e RPC) commandé par le colonelChateau-Jobert, dit Conan, largué avec une section de la60e compagnie du génie aéroporté (60e CGAP) sur l’usine des eaux à l’entrée de Port-Saïd et au sud de Port-Fouad. La3e phase termine le dispositif par les principaux débarquements qui ont lieu les et. Le Royaume-Uni est fort de la3e brigade de commandos des « Royal Marines », d’un régiment de blindés, d’un escadron du génie, de deux bataillons de la16e brigade parachutiste. La France aligne le1er régiment étranger de parachutistes, troiscommandos de marine, deux escadrons de charsAMX-13, un escadron dechars M47 Patton et trois sections de la60e compagnie du génie aéroporté. La progression des troupes est freinée par les négociations politiques qui se passent à l’insu des Français.

LaLégion étrangère est au sein du dispositif : un escadron du2e régiment étranger de cavalerie, commandé par le capitaine Abraham avec l’adjudantDegueldre comme adjudant d’unité, est intégré au1er REP à Zeralda, avant de rejoindre la base de départ à Chypre. Avec les autres unités françaises, il a pour mission de s’emparer dans la zone de Port-Fouad des points sensibles et de faire la liaison avec les éléments du2e RPC parachutés au sud. Le groupement est commandé par le lieutenant-colonel Brothier, chef de corps du1er REP. Tous les objectifs sont atteints par les compagnies. Le à 8 h, toutes les unités se rassemblent, prêtes à marcher vers El Qantara. Une demi-heure plus tard, le cessez-le-feu est ordonné et les troupes doivent rester sur leurs positions et n’ouvrir le feu que si elles sont attaquées. La section du lieutenant Ysquierdo du1er REP représente l’avant-garde française d’El Qantara et maintient jour et nuit un poste de surveillance, auPK 37,5, à 800 m des lignes égyptiennes[réf. nécessaire].

CharCenturion de laBritish Army débarquant duLanding Ship Tank HMS Puncher (L3036) à Port-Said.

Toutefois, sous la pression internationale, le Royaume-Uni, puis la France, sont contraints d’accepter un cessez-le-feu. Les troupes de l’ONU débarquent le. Le, la force d’intervention quitte l’Égypte. Onze Français et vingt-deux Britanniques ont été tués[12] et130 soldats blessés dont33 Français. On estime que les pertes égyptiennes, essentiellement civiles, s’établissent entre 750 et 1 000 morts dans la zone du canal. Les Israéliens, de leur côté, ont eu176 tués et un prisonnier[12].

Réactions politiques au conflit

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En France, legouvernement Mollet obtient unvote de confiance quasi unanime le30 octobre, moins l'abstention des communistes et despoujadistes. En revanche, la simultanéité de cette crise avec l’écrasement de l'insurrection de Budapest par les Soviétiques débouche sur la création d'une nouvelle gauche, qui s'incarne dans leParti socialiste unifié (PSU), rejetant à la fois le communisme et le socialisme dans sa versionSFIO[12].

Au Royaume-Uni, au contraire, l'opposition se déchaîne. Lestravaillistes et même certainsconservateurs dénoncent le caractère anachronique de cette politique coloniale et le risque de rupture avec les pays duCommonwealth. Eden est hué à laChambre des communes, où les députés lui reprochent de les mettre devant le fait accompli, sans avoir consulté, comme le voulait l'usage, le chef de l'opposition. Les sarcasmes pleuvent lorsqu’il déclare à la Chambre des communes le1er novembre : « Nous [ne sommes pas] actuellement en guerre contre l’Égypte. […] Il n’y a eu de notre part aucune déclaration de guerre. Nous sommes en conflit armé »[13]. Les manifestationsLaw, Not War (« le droit, non la guerre ») se multiplient, la plus importante ayant lieu le 4 novembre, juste avant le débarquement. L'inquiétude grandit quand l'interruption du trafic du canalmenace les approvisionnements pétroliers.

Pressions de l'Union soviétique et des États-Unis

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Au moment où l'armée israélienne s'empare de la presqu'île duSinaï et atteint le canal de Suez, une mise en garde très ferme de l'Union soviétique arrête l'offensive, etIsraël doit se replier sur sesfrontières de 1949. L'URSS menace la France, le Royaume-Uni et Israël d'uneriposte nucléaire[14]. L'OTAN rappelle à l'URSS qu'elle riposterait en ce cas.

LesÉtats-Unis, passifs jusque-là, exigent le retrait des forces occidentales pour désamorcer la crise. Ce pays fait monter la pression contre le gouvernement britannique en lançant uneattaque monétaire contre lalivre sterling. LaBanque d'Angleterre ayant perdu45 millions de dollars entre le et le et l'approvisionnement en pétrole du Royaume-Uni ayant été restreint par la fermeture du canal de Suez, les Britanniques demandent immédiatement l'aide duFonds monétaire international, mais celle-ci est refusée par les États-Unis. Le président américain,Dwight Eisenhower, ordonne en effet à son secrétaire au Trésor,George Humphrey, de se préparer à vendre une partie des obligations en livres sterling détenues par leTrésor américain. Le gouvernement britannique envisageait d'envahir leKoweït et leQatar si des sanctions pétrolières étaient mises en place par les États-Unis[15].

Lechancelier de l'Échiquier,Harold Macmillan, avertit son premier ministre que les réserves de change du Royaume-Uni ne peuvent tout simplement pas soutenir la dévaluation de la livre qui suivrait les actions des États-Unis et que dans les semaines qui suivraient une telle décision, le pays ne serait pas en mesure d'importer les vivres et l'énergie nécessaires pour subvenir aux besoins de la population des îles. Cependant, le cabinet britannique soupçonne Macmillan d'exagérer délibérément la situation financière afin de forcer Eden à partir[16].

Le gouvernement américain envoie ses forces navales et aériennes interférer dans le dispositif franco-britannique et interdit l'usage de matériel militaire français, bien que financé par des fonds américains[17].

Parallèlement aux actions américaines, l'Arabie saoudite lance unembargo pétrolier contre le Royaume-Uni et la France. LesÉtats-Unis refusent de combler le vide jusqu'à ce que les Britanniques acceptent un retrait rapide. D'autres membres de l'OTAN refusent également de vendre le pétrole qu'ils ont reçu despays arabes au Royaume-Uni ou à la France[18].

Cessez-le-feu et retrait des armées

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L'Assemblée générale des Nations unies, réunie en session extraordinaire d'urgence du 2 au, adopte desrésolutions[19] prévoyant l'intervention de laForce d'urgence des Nations unies (FUNU), dont le but est de remplacer les forces franco-britanniques à partir du afin de restaurer la paix ; c'est la première opération multilatérale des Nations unies, qualifiée de « première génération ». Dès lors, les « Casques bleus » sont nés. Le ministre canadien des Affaires extérieures de l'époque,Lester B. Pearson, reçoit d'ailleurs leprix Nobel de la paix en 1957 pour le rôle qu'il a joué dans l'apaisement de la crise de Suez ainsi que pour son initiative de déployer une force onusienne neutre entre les parties belligérantes.

Conséquences

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Exode des Juifs d'Égypte

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Après la guerre, la communauté juive d'Égypte (soit environ 75 000 personnes), présente depuis plus de vingt-cinq siècles, doit quitter ce pays. En effet, le, une proclamation du ministère des Affaires religieuses, lue dans toutes les mosquées, affirme :« Tous les Juifs sont des sionistes et des ennemis de l'État ». Elle promet aussi leur expulsion prochaine[20]. Des milliers de Juifs se voient forcés à quitter le pays avec une seule valise après avoir « fait don » de leurs biens au gouvernement égyptien. Ces Juifs se réfugient en Israël (35 000) ou en France (10 000), une grande partie d’entre eux étant francophones, au Brésil (15 000), aux États-Unis (9 000) ou en Argentine (9 000)[21].

Pénuries d'essence

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Bon d'essence.

À la suite du blocage du canal de Suez par les Égyptiens et de la coupure de l'oléoduc de l'Iraq Petroleum Company par les Syriens, l'essentiel de l'approvisionnement en pétrole de l'Europe est coupé[12]. La France n'est plus ravitaillée en carburant et met en place le un système derationnement. On ne peut obtenir du carburant qu'en présentant des bons d'essence. Ces restrictions se terminent en.

L'économie française pénalisée

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En France, la situation se retourne brutalement en 1956 et 1957, la croissance entre en crise[22]. Le pays ne peut pas financer à la fois laguerre d'Algérie et les conséquences de l'expédition, anticipées sur les marchés de l'énergie.

Au même moment, au printemps 1956 , les hostilités en Algérie se développent et entraînent le rappel de disponibles. Les 400 000 puis 500 000 jeunes servant sous uniforme font cruellement défaut à un système productif qui souffrait déjà d'une rareté de la main-d'œuvre[22]. Des tensions sur le marché du travail augmentent les coûts salariaux[22], ce qui est accru par la politique sociale dugouvernement Mollet, aboutissant à une hausse de 12 % en 1956 puis à nouveau de 12,5 % en 1957 des charges et salaires des entreprises[22].

La crise de Suez prive le pays de 90 % de ses approvisionnements énergétiques, vide les stocks et contraint à importer à prix fort des produits raffinés, le prix moyen des importations grimpant de 50 % en 1956[22]. Les industriels ayant anticipé à la hausse pour faire des économies d'énergie en sollicitant davantage le charbon et l'électricité[22], les conséquences inflationnistes sont vite apparues[22]. Moins d'un an après, laBanque de France réagit en relevant letaux d'escompte, de 3 à 5 % en août 1957[22].

De plus, les capacités de production de la sidérurgie saturent : l'offre ne parvient plus à suivre la demande en produits métallurgiques de base[22]. Après les matières plastiques[22], consommateurs de pétrole importé, le secteur est en2e position pour la croissance (indice 163 en 1958 pour 100 en 1952[22]), où les salaires sont déjà en surchauffe et la semaine de travail à55 heures[22]. L'installation des hauts fourneaux d'Usinor àDunkerque, pour profiter des dérivés duprocédé Ugine-Perrin à lapointe de la technologie des aciers inox, prévue dès 1956, doit attendre, d'autant plus que l'endettement d'Usinor atteint 37 % dès 1958[22].

Le gouvernement renonce à la libération promise des échanges extérieurs[22] et décide de bloquer tous les prix, puis multiplie les subventions budgétaires qui stabilisent artificiellement les prix des213 articles inclus dans l'indice général[22].

Conséquences géopolitiques

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L'Union soviétique gagne en prestige auMoyen-Orient et resserre ainsi son alliance avec l'Égypte. Pour les Soviétiques, la crise de Suez fait aussi diversion auxévénements de Hongrie, où les chars soviétiques ont écrasé l'insurrection de Budapest le.

Le régime égyptien, malgré la défaite militaire, ressort triomphant de cette crise. La défaite politique de laFrance, malgré sa victoire militaire, et le triomphe de l'Égypte renforcent leFLN dans saguerre de libération. L'Irak,hachémite et vassal de l'Occident, passe aux pro-nassériens (amis de l'URSS) par une révolution en juillet 1958. LeLiban, en 1958, est secoué par une « mini-guerre » civile entre les chrétiens tournés vers l'Occident et les musulmans tournés vers le reste dumonde arabe[réf. souhaitée].

La preuve est faite que les pays d'Europe ne sont plus les puissances dominantes dans cette région. Les États-Unis et l'URSS ont tenu à montrer que l'ère coloniale était finie et qu'aucune politique auProche-Orient ne pouvait se faire sans eux. C’est la fin de lapolitique de la canonnière. De plus, des pays comme la France et le Royaume-Uni peuvent être mis en échec par des représailles purement économiques, comme l'a montré l'attaque sur la livre sterling.

La France et le Royaume-Uni en veulent aux États-Unis à cause de leur refus d'utiliser leurdroit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies pour les défendre.

Enfin, la France tire une rancune du retrait des Britanniques à la suite des pressions américaines sans avoir averti ses alliés.

LaTurquie d’Adnan Menderes condamne fermement la nationalisation du canal de Suez par le président Nasser. Par la suite, cependant, il s’aligne à contrecœur sur les États-Unis, son allié le plus puissant, et appelle à un retrait franco-britannique de la zone du canal[23].

La crise déclenche une vague de solidarité venue des pays d'Afrique et d'Asie envers l’Égypte : desCingalais forment des brigades de volontaires pour défendre le canal, les syndicatsindonésiens demandent à leur gouvernement de boycotter les produits occidentaux en cas de conflit avec l’Égypte, lescoolies deCalcutta manifestent dans les rues et le gouvernementjaponais offre des devises fortes pour permettre à l’Égypte de surmonter les difficultés qui découlent du blocage des avoirs égyptiens en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis[24].

Nouvelles alliances après la crise
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La France et le Royaume-Uni tirent des conclusions différentes de ce conflit. Le Royaume-Uni s'aligne désormais sur lapolitique étrangère des États-Unis, devenant son plus proche allié en Europe. La France conclut qu'elle doit se donner plus de moyens dans ses ambitions internationales, d'où une accélération dans la mise au point de laforce de dissuasion nucléaire française, dontCharles de Gaulle indique qu'elle est faite pour s'opposer à toute menace potentielle (« dissuasion tous azimuts ») sans adversaire désigné, ce qui n'en exclut aucun, y compris les États-Unis, dans une hypothèse extrême[25].

Par ailleurs, Israël se conforte comme puissance militaire, l'opération ayant détruit une partie du potentiel militaire égyptien. Le pays a également renforcé sa coopération militaire avec la France, notamment par la réception des premiers avions à réaction de l'aviation israélienne (Ouragan,Mystère IV,Vautour,Mirage III), de charsAMX-13, et une coopération nucléaire (livraison d'unréacteur nucléaire) conformément au protocole de Sèvres. Cette alliance franco-israélienne sera brisée par la politique arabe gaulliste et par laguerre des Six Jours.

Notes et références

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  1. abc etdArticle de Anne-Lucie Chaigne-Oudin, sur LES CLÉS DU MOYEN-ORIENT, le 9 mars 2010[1]
  2. a etbHenry Laurens,La question de la Palestine, cours au Collège de France, 29 novembre 2006.
  3. Denis Lefebvre,Les secrets de l'expédition de Suez.1956, éd. Perrin, 2010.
  4. L'opération est déclenchée lorsqu'il prononce le mot clé « Lesseps ».
  5. « La Maison Hetzel », sursevres.fr(consulté le).
  6. Voir le plan sur Philippe Rekacewicz, « L’occupation du Sinaï en 1956 »,Le Monde diplomatique.
  7. Les Britanniques avaient planifié de couper le Nil : source de laBBC sur base dedocuments déclassifiés par les archives nationales britanniques.
  8. Général Beauffre,L'expédition de Suez, 1967.
  9. « Vision d’ensemble du dispositif militaire franco-britannique »[PDF], surservicehistorique.sga.defense.gouv.fr.
  10. « persee.fr/web/revues/.../afdi_… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  11. Philippe Vial, historien auservice historique de la Défense, interrogé dans le document1956, quelques jours en novembre (diffusé sur la chaîne Toute l'histoire en).
  12. abc etdHenry Laurens,La question de la Palestine à partir de 1949, cours auCollège de France, 6 décembre 2006 (lire en ligne).
  13. (en) « Anthony Eden's Speech », surhansard.millbanksystems.com,(consulté le).
  14. http://www.cesa.air.defense.gouv.fr/IMG/pdf/La_crise_de_Suez-2.pdf.
  15. (en) Charles Williams,Harold Macmillan, W&N, 2009,p. 259–261
  16. (en) Keith Kyle,Suez: Britain's End of Empire in the Middle East, I.B. Tauris, 2003(ISBN 978-1-86064-811-3),p. 464.
  17. Une commission américaine arrive ainsi à Suez avec une liste des AMX 13 payés par lesOffshore Procurement Programs et interdit l'usage de ces blindésUS Property. Voir Stéphane Ferrard, 1951-1960, « Une vue d'avenir, 67-73 », dans « Les engins blindés de combat français. Des origines à nos jours »,Histoire & Stratégieno 1, juin-.
  18. (en) Kenneth Love, SuezThe Twice Fought War, McGraw-Hill, 1969,p. 651.
  19. http://daccessdds.un.org/doc/UNDOC/GEN/NR0/752/20/IMG/NR075220.pdf?OpenElement Résolutions 996 à 1003 des Nations unies concernant le cessez-le-feu et l'envoi de Casques bleus.
  20. (en) « The Jews of Egypt », surJewish Virtual Library.
  21. (en) Dr. Victor Sanua, « The Vanished World of Egyptian Jewry », surFoundation for the Advancement of Sephardic Studies and Culture,(consulté le).
  22. abcdefghijklmn etoJean-Pierre Rioux,France de la Quatrième République. L'Expansion et l'Impuissance (1952-1958), Éditions Points, 2014.
  23. WilliamHale,« La Turquie et le monde arabe : de la République kémaliste à la fin de la guerre froide (1923-1990) », dansLa Turquie au Moyen-Orient : Le retour d’une puissance régionale ?, CNRS Éditions,coll. « CNRS Alpha »,, 25–47 p.(ISBN 978-2-271-12221-6,lire en ligne)
  24. Eric Rouleau, « La nationalisation du canal de Suez : une nouvelle force internationale »,Le Monde,‎.
  25. Peter Hercombe et Arnaud Hamelin,Affaire de Suez, Le Pacte Secret, France 5/Sunset Presse/Transparence, 2006.

Voir aussi

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