| Crash de Noirétable | |||||
Un Vickers Viscount 724 d'Air Inter similaire à celui impliqué dans l'accident | |||||
| Caractéristiques de l'accident | |||||
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| Date | |||||
| Type | collision avec le sol en approche de la piste | ||||
| Causes | Erreur de pilotage due à la non vérification d'informations erronées du radiocompas par temps d'orage | ||||
| Site | Noirétable,France | ||||
| Coordonnées | 45° 50′ 11″ nord, 3° 43′ 33″ est | ||||
| Caractéristiques de l'appareil | |||||
| Type d'appareil | Vickers Viscount 724 | ||||
| Compagnie | Air Inter | ||||
| No d'identification | F-BMCH | ||||
| Lieu d'origine | Aéroport de Lyon-Bron | ||||
| Lieu de destination | Aéroport de Clermont-Ferrand | ||||
| Passagers | 63 | ||||
| Équipage | 5 | ||||
| Bilan | |||||
| Morts | 60 | ||||
| Blessés | 3 | ||||
| Survivants | 8 | ||||
Géolocalisation sur la carte :Puy-de-Dôme Géolocalisation sur la carte :Loire Géolocalisation sur la carte :France | |||||
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Lecrash de Noirétable s'est produit le lorsque levol Air Inter 696Y, assuré par unVickers Viscount d'Air Inter, en provenance deLyon-Bron s'écrase vers19 h 20 dans les monts duForez à la limite des communes deNoirétable, dans laLoire, et deViscomtat dans le Puy-de-Dôme, lors de son approche de l'aéroport de Clermont-Ferrand. Les5 membres d'équipage et 54 des 63 passagers meurent dans l'accident et une passagère blessée décèdera quelques jours plus tard à l'hôpital, portant à 60 le nombre total de décès. L'accident est dû à une erreur de positionnement de l'appareil par les pilotes à la suite d'une défaillance duradiocompas et un non-respect des procédures de calcul de position par temps d'orage.
Le 27 octobre 1972, leVickers Viscount 724 (F-BMCH) d'Air Inter décolle de l'aéroport de Lyon-Bron à18 h 48, assurant le vol IT 696 Y à destination de l'aéroport de Clermont-Ferrand[1]. À Clermont, la plupart des passagers doivent ensuite prendre le vol pour Bordeaux en provenance de Paris[2].
Le Vickers Viscount embarque 63 passagers et 5 membres d’équipage[1]. Il décolle de Lyon sous un violent orage[2], son dernier contact radio avec la tour de contrôle lyonnaise a lieu à19 h 20 et il ne répond plus aux appels suivants[2].
Alors qu'il est en approche pour atterrir à l'aéroport de Clermont-Ferrand, il s'écrase vers19 h 20 dans les bois de la Faye, presque au sommet du massif du mont Picot[2] à 1 000 mètres d'altitude, dans les monts duForez. Le crash se produit à la limite des départements de laLoire, commune deNoirétable, et duPuy-de-Dôme, commune deViscomtat, le massif se trouvant entre les deux villages (le rapport d'accident indique la commune de Viscomtat comme lieu du crash[3], le docteur du village de Noirétable, Claude Bourdelle, qui intervint sur le site, indique que l'avion a percuté le massif côté Noirétable avant de basculer côté Viscomtat[2]).
L'avion avait entamé une descente trop tôt à un endroit où le relief est important.
Malgré 2 000 personnes participant aux recherches[4], celles-ci seront particulièrement longues car initialement les secours pensaient que l'avion s'était accidenté dans laLimagne ; ensuite, la recherche porta sur une grande partie des monts duForez. Un paysan de Noirétable dont la ferme se situait en bas du massif avait vu passer l'avion à une altitude anormalement basse, et lorsqu'il entend au flash d'information du soir qu'un avion s'est perdu dans la Loire, il fait le rapprochement[2]. Il se rend immédiatement à la gendarmerie et les recherches commencent alors sur le massif du Picot avec trois équipes constituées de pompiers, gendarmes et d'habitants de la commune[2].
L'épave n'est retrouvée que tard dans la nuit, à1 h 30 du matin, lorsque l'une des équipes, constituée de pompiers, de gendarmes et d'une personne connaissant bien le massif arrive sur place[2],[4]. L'avion s'est écrasé contre des rochers et la partie arrière fut projetée 200 mètres plus loin. Les survivants dont deux enfants, se trouvaient tous dans cette partie arrière de l'avion. Ils suivirent les progrès des sauveteurs surFrance Inter, unradio-cassette[2] qui se trouvait dans une valise placée sous un siège s'étant allumé tout seul sur cette station en longues ondes lors du choc[5]. Le secours est difficile, il tombe du grésil et il fait nuit, les équipes ne peuvent s'éclairer qu'avec de rares et faibles lampes électriques (les sauveteurs demanderont même à des journalistes arrivés en même temps qu'eux de les éclairer avec leurs flashs[2]).
À 5 heures du matin, tous les blessés ont été dirigés vers les hôpitaux deThiers et de Clermont-Ferrand, les morts sont eux brancardés jusqu'à la Croix du Gât, à un kilomètre du mont Picot, puis amenés auCollège d'enseignement général (CEG) de Noirétable, dont le préau, le réfectoire et d'autres salles du rez-de-chaussée servent alors de chapelle ardente[4].
Une cérémonie officielle se déroule le dimanche avec les familles pour la levée des corps du CEG en présence deRobert Galley, ministre des Transports[2].
Une petite croix blanche avec une plaque marque depuis le lieu d'impact[2].
L'enquête démontrera que l'équipage a fait une erreur de positionnement par rapport à une baliseNDB. Une défaillance duradiocompas serait à l'origine de cette erreur de navigation. Cette défaillance d'indication serait due à des interférences à cause des conditions orageuses[3]. Mais les pilotes n'ont pas suivi les procédures pour calculer leur position par temps d'orage où il est connu que leradiocompas peut donner des indications erronées et qu'il faut donc recouper ces données avec d'autres sources[2]. L'équipage aurait ainsi pu faire un recoupement avec leVOR deMoulins[2]. L'avion entame ainsi sa descente 40 km avant la descente normale, comme pour un atterrissage àThiers[2].
C'était le premier vol du commandant de bord sur cette ligne Lyon-Clermont.
L'alcoolémie du pilote est de 0,41 g/l et le copilote de 0,53 g/l, des seuils assez importants mais à l'époque non répréhensibles[2].
Le crash de Noirétable est l'un des trois écrasements d'avion qu'a connus la compagnieAir Inter dans son existence (1958-1997), tous les trois dans des circonstances assez proches avec l'accident du 12 août 1963 où unVickers Viscount venant de Lilles'écrase à Tramoyes en approche de Lyon-Bron par temps d'orage (16 morts, 1 survivant) et lacatastrophe du mont Sainte-Odile le 20 janvier 1992 où un Airbus A320 en provenance de Lyon-Satolas et en approche sur Strasbourg s'écrase, par temps nuageux et de nuit, à côté du mont Sainte-Odile (87 morts, 9 rescapés).
Le moyen-courrier britanniqueVickers Viscount, lancé en 1948, connut un très grand nombre d'accidents dans sa carrière. Ainsi sur les 445 avions mis en service, 150 accidents ou incidents graves, dont 144 ayant entraîné la perte de la l'appareil, se produisirent (voir l'article sur le Wikipédia en anglais :(en) List of accidents and incidents involving the Vickers Viscount).