Au Moyen Âge les anciensbans d'Olténie étaient à l'origine issus de la familleCraiovești. En Roumanie, beaucoup detoponymes en...ești sont le pluriel despatronymes en...escu et rappellent l’allégeance des personnes concernées à un fondateur (marchand, fermier libre,boyard,voïvode ouhospodar) : ainsi,Craiovești est le pluriel deCraiovescu, patronyme rappelant l’allégeance à unCrai (prince). Comme la plupart des vieilles villes deValachie, il existe des légendes liés au princeRodolphe Bessaraba (dans des chroniques duXVIe siècle[3]) où Craiova est décrite commeCitadelle duJiu ayant unpârcălab (bourgmestre) et gouvernée par leBan (dont le plus connu estMichel le Brave qui fut ensuitevoïvode de Valachie). Lesbans avaient droit de battre monnaie portant leur propre effigie : le mot roumainban (argent, monnaie, centime) désigne encore aujourd'hui le centime duLeu roumain (la monnaie du pays).
Fréquemment désigné sous le nom de "cité" après la première moitié duXVIe siècle, la région de Craiova a été toujours considérée comme une région économique importante de Valachie et de la Roumanie dans son ensemble. Pendant l'occupation par lesHabsbourgs de l'Olténie (1718-1739), Craiova décline en raison des pressions économiques et de l'augmentation du centralisme, malgré les protestations des boyards de Craiova. En1761, sous le règne du princeConstantin Mavrocordat, les bans se déplacèrent à Bucarest, laissant deskaymakams — gouverneurs provinciaux — pour les représenter à Craiova.
Pendant la révolution roumaine de1821, les habitants de l'actueljudeț de Dolj rejoignirent en grand nombre lesPandoures deTudor Vladimirescu, contribuant à la marche révolutionnaire surBucarest. Costache Romanescu, un citoyen de Craiova, figurait parmi les chefs du gouvernement provisoire pendant la révolution roumaine de1848. Les deux dernierssouverains de Valachie,Gheorghe Bibescu etBarbu Dimitrie Știrbei, étaient issus d'une importante famille de boyards résidant à Craiova : la famille de Bibescu.
En1900, Craiova représentait 43,1 % de l'industrie de l'Olténie ; on y dénombrait 924 sociétés industrielles (y compris 20 grands établissement industriels, employant 1 078 ouvriers). Le nombre de grands établissements industriels s'élevait à 40 en1925. Le système bancaire se développa aussi au début duXXe siècle (il y avait alors 6 banques et 2 bureaux de change).
Le est organisée pour la première fois, à Craiova sur l'esplanade du Théâtre National Marin Sorescu, une commémoration des héros de la révolution. À cette occasion, les autorités de Craiova proposent une dégustation desarmale, decassoulet roumain, decozonac et de vin chaud.
Entre 1982 et 1994, la ville est le centre de fabrication de l'Oltcit et de laCitroën Axel, exportée en France entre 1984 et 1988, dont l'usine fut reprise parDaewoo en 1994. Depuis 2007, l'usine est désormais entre les mains deFord. Mais c'est la construction électrique et ferroviaire qui ont fait connaître la ville dans le monde, à traversElectroputere, produisant essentiellement des locomotives et rames de trains et tramways. C'est également le siège dePan Group, grand producteuragroalimentaire roumain spécialisé dans laboulangerie et lapâtisserie.
Le monument le plus ancien préservé dans les environs de Craiova est le monastère de Cosun-Bucovăț. Bien que la dalle inaugurale date du, la cartographie ancienne le mentionne dès 1483. En termes d'architecture, il est caractérisé par la synthèse du stylevalaque local et d'éléments byzantins.
Le manoir des Vorvoreni (casa Vorvorenilor), siège actuel de la présidence de la région d'Olténie, est un palais construit par l'architecte D. Maimarolu ; il présente l'influence tardive de la Renaissance française, caractérisé par des toits mansardés, ornements nombreux et les moulures, les intérieurs richement décorés.
Un autre grand bâtiment est l'ancienne Banque de commerce, aujourd'hui l'Hôtel de ville de Craiova, conçu par l'architecte Ion Mincu, et terminé en 1916 par son élève Constantin Iotzu . Le bâtiment dispose d'un intérieur décoré de stuc, vitraux, mosaïques à la vénitienne et ferronneries. L'ancien Palais d'administration, siège de la préfecture dujudeț de Dolj, est une création de l'architecte Petre Antonescu et a été construit entre 1912-1913.
La basilique Saint-Démètre est construite par lesboyards Craioveşti : son principal fondateur est le prince Barbu Craiovescu. La première mention documentaire date de 1645, citant « la basilique princière de Craiova », mais d'autres sources la dénomment « Băneasa ». Elle a été reconstruite à partir de 1651 par lehospodar Matei Basarab, puis réparée par le grand boyard Petru Obedeanu en 1690, et par son fils Constantin Obedeanu en 1724. Auprès de la basilique fonctionné la plus ancienne école d'Olténie (après N.Iorga). En 1765, elle est devenue le siège du diocèse de Râmnic consacré à larépublique monastique du Mont-Athos. Sécularisé en 1849, elle a été laissée en ruines jusqu'en 1889. Entre 1889 et 1893 le roi de RoumanieCarolIer et son épouseÉlisabeth financent sa reconstruction par l'architecte français André Lecomte de Nouy.
En 1939, la basilique Saint-Démètre devient le siège de laMétropolie de Craiova. Elle abrite des reliques censées provenir des saints suivants : le hiérarque Niphon et les martyrs Démètre deMésie,Serge et Bacchus de Rasafa et Tatiana.
Depuis 1850, le bâtiment devint le siège de différentes institutions de la ville : Palais de Justice, Lycée des frères Buzeşti, Archives de l'État et, depuis 1933, le Musée d'ethnographie de l'Olténie qui abrite aussi des expositions temporaires d'art contemporain, des colloques, des salons du livre ou du film ethnographique.
C'est le principal parc de la ville, conçu par l'architecte françaisÉdouard Redont. En 1900, les plans du parc ont reçu la médaille d'or à l'Exposition universelle de Paris (1900). L'aménagement a commencé en 1901 et a été achevé en 1903. Il est le troisième plus grand parc urbain en Europe. On trouve dans ce parc un pont suspendu mobile, qui relie les deux collines encadrant le lac central, et des installations culturelles, gastronomiques et sportives.
Le Théâtre national de Craiova a été fondé en 1850 : à l'époque, alors qu'il était dirigé par Costache Caragiale et Costache Mihăileanu, il jouait surtout des classiques, en particulier Shakespeare et Molière.
Théâtre national.
En 1854, l'institution a été confiée à Theodor Teodorini, artiste dramatique formé en France et en Italie, travaillant avec des acteurs comme Aristița Romanescu, Constantin Sergiu, Romuald Bulfinschi, Mişu Fotino et Remus Comăneanu.
Sous lerégime communiste, la création et la programmation étaient étroitement encadrées, mais le théâtre « Marin Sorescu » a préservé autant que possible le répertoire classique et roumain avec des acteurs comme George Cozorici, Amza Pellea, Silvia Popovici, Constantin Răuțchi, Victor Rebengiuc, Dumitru Rucăreanu ou Sanda Toma et avec leur professeur, le directeur Vlad Mugur.