La première recette de crème brûlée comme on la connaît aujourd'hui est publiée dans l'ouvrage de1691Nouveau cuisinier royal et bourgeois[2],[3] du cuisinierFrançois Massialot[4].
La recette est alors à base de jaunes d’œufs et de lait, avec une pincée de farine. Une fois cuite, le cuisinier dePhilippe d'Orléans précise « qu’il faut la bien sucrer par-dessus, outre le sucre que l’on y met dedans : on prend la pelle du feu, bien rouge du même temps on en brûle la crème, afin qu’elle prenne une belle couleur d’or ». Ce sucre est souvent de lacassonade, sauf en Flandre, où on utilise de lavergeoise blonde. Quant à brûler la crème, elle se faisait autrefois dans les ménages autisonnier en fer rougi au feu[5] que l’on passait à quelques millimètres de la surface.
Il semble cependant que Massialot ait repris et perfectionné deux recettes décrites parFrançois Pierre de La Varenne 40 ans plus tôt dansLe Cuisinier françois, publié en 1651[6]. Ces deux crèmes, respectivement appelées« œufs au lait » et« œufs à la crème » étaient faites en cuisant un mélange d'œufs battus, de lait ou de crème, d'un peu de beurre (dans la recette avec du lait), de sel et de sucre. Une fois caillés, ils étaient« colorés à la palette du feu », et du sucre était saupoudré au moment de servir.
Brûler la surface d'une assiette avec un fer rouge pour lui donner de la couleur apparaît dans d'autres recettes du même livre, comme les œufs au miroir de crème, le ramequin de fromage et le ramequin d' oignon, cette coutume ne se limitait donc pas aux crèmes.
EnGrande-Bretagne, il est fait mention en1879 d’une variante baptiséeTrinity Cream ouCambridge burnt cream. La variante à base de crème fraîche et jaunes d’œufs est moderne.
Une fois refroidi, le dessus estcaramélisé (cuisson du sucre) par uneflamme auchalumeau ou au gril ou parflambage… Elle est servie, tiède ou froide, dans desramequins, avec une croûte sur le dessus chaude et croustillante.
↑Comme l'indique dans la citation au-dessus, la référence à prendre la pelle du feu, bien rouge.
↑La Varenne,Le Cuisinier françois : enseignant la manière de bien apprêter et assaisonner toutes sortes de viandes grasses et maigres, légumes, pâtisseries, et autres mets qui se servent tant sur les tables des grands que des particuliers,(lire en ligne).