La ville de Courtrai est située à une trentaine de kilomètres au nord-est deLille en France, elle est traversée par laLys. La ville compte 80 776 habitants[1]. Elle occupe un espace de 80,69 km2.
Cité marchande depuis ses origines, manufacturière depuis leXVIe siècle, larévolution industrielle en fera une grande capitale industrielle principalement autour des industries textiles et mécaniques. À partir desannées 1990, la reconversion vers lesecteur tertiaire et la réhabilitation desquartiers sinistrés ont donné un autre visage à la ville.
Courtrais enancien français,Cortryck etCortrijcke en ancien flamand.
La formeCortoriacensis est un dérivé avec le suffixe latin-ensis indiquant l'origine, la provenance, à partir du radicalCortoriac-. Il semble issu du celtique*Kortoriako(n), nom primitif de la localité. Il est basé sur le suffixe celtique localisant*-ako(n), précédé d'un élément celtique indéterminé. Il peut être issu directement d'un type toponymique celto-roman*CURTORIACU, constitué du même suffixe au sens étendu de « propriété » et précédé du nom de personne latin (porté par un autochtone)Curtorius, cité parAlbert Dauzat etCharles Rostaing à propos deCourtry[4]. Même sorte de rapport étymologique qu'entre les types toponymiquesTournai etTourny, etc.
Le 15 septembre 1819, les armoiries furent accordées sans les tenants et avec une couronne utilisée pour les villes des Pays-Bas à cette époque. Ces armoiries ont été confirmées le 31 mai 1838 après l'indépendance de la Belgique. Ce n’est qu’en 1987 que les grandes armoiries historiques ont été restaurées et confirmées 11 ans après les changements municipaux de 1976. Cela était dû en grande partie à une série de malentendus et de problèmes bureaucratiques à la fois au niveau de la municipalité et au niveau gouvernemental.
Blasonnement :D'argent au chevron de gueules à la bordure engrêlée du même. L'écu sommé d'une couronne murale à cinq tours d'argent et tenu par deux hommes sauvages ceinturés et couronnés de feuilles de chêne, tous deux au naturel, sur une terrasse de pierre aussi au naturel.
Source du blasonnement : Heraldry of the World[5].
Elle s'est établie dans la vallée de laLys dont plusieurs bras parcourent la ville. Naviguée depuis l'époquegallo-romaine, larivière traverse la ville du sud-ouest au nord-est et forme l'île « Buda » en centre-ville.
LaLys est une rivière au débit faible perdue dans une large vallée. Très fortementanthropisée dès leMoyen Âge, les multiples états de ses canalisations et aménagements, dans un contexte de relief très peu marqué, rendent difficile la perception de son tracé originel.
La ville ancienne était traversée par de nombreux canaux, pour certains issus du cours originel des petites rivières qui convergeaient vers laLys, pour d'autres issus des fossés des enceintes successives ou creusés pour des besoins spécifiques. Soumis à un fort envasement et considérés comme des agents infectieux, la plupart ont été comblés ou transformés enégouts et recouverts au cours duXIXe siècle.
Sept ponts en centre-ville de Courtrai doivent être démolis et de nouveaux ponts doivent être construits, à savoir le « Groeningebrug », le « Collegebrug », le « Dambrug », le « Budabrug », le « Reepbrug », le « Noordbrug » et le « Ronde van Vlaanderenbrug ». Afin de conserver le caractère récréatif des rives de la Lys, le chemin de halage n’est pas interrompu sous les ponts.
Pour un passage aisé des bateaux, quatre types de travaux d’aménagement et d’infrastructure ont été prévus sur toute la longueur du trajet : adaptation de la voie navigable ; adaptation des ponts ; construction de nouvelles écluses ; construction de zones de passage.
La liaison internationale de navigation intérieure est reprise dans le Réseau transeuropéen de transports (RTE-T). La liaison fluviale Seine-Escaut est incluse entre les trente projets prioritaires.
On rencontre à Courtrai les principaux traits desclimats tempérés océaniques : les amplitudes thermiques saisonnières sont faibles, les précipitations ne sont négligeables en aucune saison. Leshivers y sont doux et les étés frais.
Levicus gallo-romain deCortoriacum se trouvait sur la route romaine Cologne – Maastricht – Cassel – Boulogne-sur-Mer et celle qui unissaitTournai etOudenburg. Depuis le hautMoyen Âge, laLys a été utilisée comme voie navigable. Courtrai s'est développée sur ses rives pour devenir un centre commercial important. Au cours duIXe siècle,Baudouin II le Chauve,comte de Flandre, fortifia l'endroit contre lesNormands. La liaison qui existait à l'origine entre la ville et Tournai fut rompue en1071 et Courtrai devint capitale d'une châtellenie.
En avril1190,Philippe d'Alsace confirma les privilèges de la ville à laquelle il accorda le droit de s'administrer elle-même, si bien que les serfs purent s'établir dans la ville en tant que citoyens libres (poorters).
Le deuxième château de Courtrai.
Au cours duXIIIe siècle,Ferrand du Portugal se heurta aux villes de Flandre quand le roi de FrancePhilippe Auguste voulut le faire comte de Flandre. Ferrand se retrancha dans Courtrai et la ville fut pillée par les troupes deGavere et d'Audenarde. Les deux parties se réconcilièrent, mais Philippe Auguste n'accepta pas l'accord. Son fils Louis (le futurLouis VIII) envahit Courtrai à partir de Lille et laissa la ville en ruines. Les comtes de Flandre la firent reconstruire.
Au cours duXIIIe siècle Courtrai devint une ville drapière prospère. La qualité était moindre que celle des villes flamandes plus importantes et on parlait de petite draperie. Au cours duXVe siècle, on fabriqua de la toile avec du lin cultivé sur place, ce qui était plus intéressant.
Les conflits entre le roi deFrance et laFlandre firent stagner l'économie de la ville. À l’occasion de labataille des éperons d’or le 11 juillet 1302, elle fut occupée par les troupes françaises qui bâtirent au-dessus d'elle, pour la surveiller, unecitadelle dont les restes sont encore visibles.
Le 11 juillet1302, l'armée féodale du roiPhilippe le Bel rencontre les milices communales de Flandre aux abords de la forteresse de Courtrai. Cette bataille survient quelques semaines après lesmatines de Bruges, une journée qui vit le massacre de la garnison française de la ville. Les combattants flamands massacrent les chevaliers à terre. Les troupes victorieuses ramènent comme trophées les éperons d'or de tous les chevaliers tombés dans la bataille. Ces trophées orneront l'église Notre-Dame de Courtrai.
Les Flamands considèrent souvent cette victoire comme le début de leur indépendance. Cette bataille est immortalisée par le peintre Nicaise de Keyser (Bataille des Éperons d'Or, 1836). On trouve aussi des détails de cette bataille sur les panneaux en bois d'une malle : la malle de Courtrai.
Le souvenir de cette bataille, romancé notamment par Henri Conscience dans son romanLe Lion de Flandre de1838, est resté présent en Flandre jusqu'à nos jours. Cet événement a acquis une valeur symbolique puisque le jour de la bataille (11 juillet) a été choisi comme date de la fête annuelle de la communauté flamande en Belgique.
80 ans après labataille des éperons d'or, le, dans la foulée de labataille de Roosebeke, victoire des armées franco-bourguignonnes contre les Flamands révoltés dePhilippe van Artevelde, le roiCharles VI tint à montrer sa détermination d'en finir avec les soulèvements flamands. Il décida de détruire la ville de Courtrai devenue le symbole de l'esprit d'indépendance des Flandres. Charles VI, âgé de 14 ans, resta insensible aux supplications deLouis de Male, seigneur de la ville et beau-père du duc de BourgognePhilippe le Hardi. La population fut soumise aux traitements les plus rigoureux et la ville livrée aux flammes. Le duc de Bourgogne décrocha des voûtes de la cathédrale les éperons d'or des chevaliers massacrés par les communiers flamands en1302 et prit sa part du butin en transférant dans sa bonne ville de Dijon une magnifique horloge, lejacquemart, que l'on peut encore voir aujourd'hui sur une tour de l'église Notre-Dame de Dijon ainsi qu'une splendide tapisserie.
En octobre 2018, il est réélu bourgmestre de Courtrai à la tête d'une coalition composée duTeam Burgemeester (liste locale de l'Open Vld), laN-VA etVooruit. La coalition dispose de 25 sur 41 sièges. Le, il est nommé vice-Premier ministre et ministre fédéral de la Justice dans legouvernement De Croo et laisse son poste de bourgmestre à Ruth Vandenberghe (Vld) qui devient bourgmestre faisant fonction.
Après sa démission du gouvernement fédéral, Vincent Van Quickenborne redevient bourgmestre de Courtrai le 23 octobre 2023.
Le Baggaertshof fut créé en 1638 par Joossine Baggaert qui y fit construire 13 maisons destinées aux femmes nécessiteuses. Ces maisons et la chapelle furent construites autour d’une cour intérieure carrée aménagée enjardin botanique proposant plus de 200 espèces d’herbes. Le Baggaertshof est connu comme « le deuxième béguinage de Courtrai ».
Le monument de Groeninghe fut érigé sur le site deGroeningekouter. L’œuvre de Godfried Devreese, en bronze doré, représente la Vierge de Flandre. Elle tente de retenir le Lion des Flandres qui a brisé ses chaînes. La porte fut érigée en 1908 en pierre d’Andenne et porte l’inscription « 1302-Groeningheveld ».
Kortrijk 1302 : un jour, sept siècles est un musée interactif et multimédia pour les petits et les grands sur le thème de labataille des éperons d'or (). Un musée où vous pouvez toucher des cottes de mailles, des épées et des masses d'armes, où vous voyez revivre les principaux acteurs du conflit, où vous suivez le déroulement de la bataille sur une maquette gigantesque. Pour conclure la visite, vous assistez à la projection d'un film étonnant qui vous explique la tradition qui est née de cette époque et le rôle qu'elle a joué dans le développement d'un sentiment national.
Texture / Musée du Lin et de la Lys : musée sur l'histoire de l'industrie du lin et de la draperie. Nous y découvrons trois salles : la première développe les caractéristiques physiques du lin et de ses différentes utilisations possibles ; la deuxième retrace l'histoire de l'industrie linière et drapières de Courtrai ; la troisième, appelée « salle du trésor » permet de découvrir les plus belles pièces textiles des collections communales.
Broelmuseum ou Stedelijk Museum voor Schoene Kunsten : musée des Beaux-Arts de Courtrai. Fermé depuis 2012.
Musée interactif duBéguinage : complément muséographique à la visite du béguinage de Courtrai. Alliant patrimoine authentique et techniques multimédias modernes, c'est une nouvelle interprétation du phénomène des béguinages qui y est proposée. L'image classique de béguines pieuses est battue en brèche au profit de celle d'une communauté autonome de femmes fortes, indépendantes, à la lisière entre le profane et le religieux.
Le nouveau centre commercialK in Kortrijk en plein centre-ville.
La place centrale qu'occupe la ville au sein de la région en fait un centre d'attraction particulièrement favorable aux activités commerciales. Courtrai est connue comme une ville avec beaucoup de commerces. C'est à Courtrai que la premièrerue piétonne de Belgique, la Courte Rue des Pierres, a vu le jour. De nos jours, il y a une vaste zone piétonne dans le centre-ville.
La plupart des grandes enseignes de distribution sont également présentes à Courtrai, dans le quartier du centre et dans des centres commerciaux, comme le Ring Shopping Kortrijk Noord, Bouwcentrum Pottelberg et le flambant neufK in Kortrijk. Ce centre commercial est situé dans le centre-ville. Il héberge plus de 80 commerces dontSaturn,Zara etH&M.
Dans la grande distribution, Carrefour a implanté un magasin dans le centre commercial Ring Shopping Kortrijk Noord, qui accueille environ 90 commerces.
À Courtrai sont installés des établissements d'enseignement supérieur. Il y a d'une part l'universitéKULAK, une antenne de l'université catholique de Louvain, qui assure les études dans de nombreuses disciplines. D'autre part on trouve des implantations de lahaute école Vives[20]. Cette école possède entre autres des départements informatique, marketing et management. Il y a aussi la haute écoleHowest(nl), où on peut étudier entre autres le tourisme, la communication et le journalisme.
Chaque année, la ville accueille plusieurs centaines d'étudiantsErasmus de tous les pays d'Europe, ainsi que de laRussie et de laTurquie. Ces cours Erasmus sont donnés en anglais.
Le bowl(un module de skatepark) de Courtrai est un des meilleurs spots d'Europe pour les riders. Il a été construit par Team Pain, une société américaine très réputée dans le domaine et aurait coûté environ 300 000 €. LeQuiksilver Bowlriders s'y est déjà déroulé en2007 et2008.
De nombreuxhôpitaux sont implantés dans Courtrai, dont certains sont particulièrement anciens, la tradition hospitalière remontant auMoyen Âge. L'Hôpital de Notre-Dame, fondé en1211, est un des plus anciens établissements de la ville. Symbole de la charité et de l'hospitalité, il fut le seul hôpital de Courtrai jusqu'auXIXe siècle.
Aujourd'hui, on peut citer à Courtrai parmi les principaux établissements l'hôpital Notre-Dame, l'hôpital Maria's Voorzienigheid, hôpital Saint-Nicolas, hôpital Saint-Martin, hôpital Sainte-Famille ou le dernier né, le nouveauAZ Groeninge, situé dans le quartierHaut-Courtrai.
Comité administratif de la Société centrale des décorés de ta Croix de fer,Liste nominative des citoyens décorés de la Croix de fer, Bruxelles, Imprimerie et lithographie de P-M Michelli,(lire en ligne).
↑(nl)MauritsGysseling,Toponymisch Woordenboek van België, Nederland, Luxemburg, Noord-Frankrijk en West-Duitsland (vóór 1226), Tongres, Belgisch Interuniversitair Centrum voor Neerlandistiek,(lire en ligne).
↑Arthur de Ganniers, « Le général Jarry et l’incendie de Courtrai par l’armée française en 1792 »Revue des questions historiques, tome XXIII, livre LXVII, 1900,p. 545.