LaCoupe du monde de football 1958, sixième édition du championnat du monde, a lieu du 8 au enSuède, choisie en juin 1954 lors du congrès de laFIFA àBerne (Suisse).
Le tournoi voit la révélation d'un prodige du ballon rond, leBrésilienPelé, adolescent de 17 ans dont l'équipe remporte sa première Coupe du monde en battant la Suède en finale par 5 buts à 2, avec des doublés deVavá et dePelé et un but deMário Zagallo. L'équipe brésilienne repart avec laCoupe Jules Rimet qu'elle conservera définitivement après satroisième victoire en 1970.
LaFrance termine à la troisième place après une victoire face à l'Allemagne de l’Ouest lors de la « petite finale », par 6 buts (dont quatre deJust Fontaine) à 3. Durant cette compétition, l'équipe de France est menée parRaymond Kopa, alors auReal Madrid ;Just Fontaine, duStade de Reims, marque treize buts, record toujours inégalé en Coupe du monde.
But du suèdois Liedholm contre le Mexique à la coupe du monde 1958
Cette Coupe du monde a vu la première apparition de l'Union soviétique, mais aussi la qualification des quatre nations duRoyaume-Uni :Angleterre,Écosse,pays de Galles etIrlande du Nord, cette dernière ayant créé la surprise en éliminant l'Italie. Excepté le cas particulier de 1930 (invitation déclinée), 1958 est ainsi la seule Coupe du monde manquée par les Italiens avant2018.
Initialement écarté à l'issue des éliminatoires de la zone Europe, lepays de Galles, second de son groupe derrière laTchécoslovaquie, a été repêché afin de disputer un barrage face àIsraël, qui était en route pour la Suède sans avoir encore joué après que ses trois opposants successifs (Turquie,Indonésie etSoudan) eurent déclaré forfait ! Cependant, le nouveau règlement de laFIFA exigeait que toute équipe qualifiée (en dehors de celle hôte et de la championne en titre) pour la phase finale ait disputé au moins un match éliminatoire. En effet, par le passé de nombreuses équipes avaient obtenu leur qualification pour la phase finale sans jouer après les forfaits de leurs adversaires et la FIFA souhaitait que cela ne se reproduise plus. Le pays de Galles a su saisir sa seconde chance et a remporté le barrage en matchs aller-retour contre Israël, accédant ainsi à son unique phase finale de Coupe du monde jusqu'à celle de 2022. Il atteindra les quarts de finale, seulement battu sur le plus petit des scores (1-0, but dePelé) par les futurs champions du monde brésiliens.
Le tirage au sort de la phase finale, supervisé par Lennart Hyland et Sven Jering, est effectué le, àSolna. Au premier tour les équipes sont réparties en quatre groupes de quatre. Le système des têtes de série (utilisé en 1954) n'est plus appliqué. Chaque groupe tiré au sort est composé d'une équipe d'Europe de l'Ouest (France, Suède, RFA ou Autriche), d'une équipe d'Europe de l'Est (URSS, Hongrie, Tchécoslovaquie ou Yougoslavie), d'une équipe britannique (Angleterre, pays de Galles, Écosse ou Irlande du Nord) et d'une équipe latino-américaine (Mexique, Argentine, Brésil ou Paraguay).
Le champion sortant allemand bat l'Argentine 3-1, alors que l'Albiceleste fait son grand retour après 3 absences en Coupe du monde. Les néophytes nord-irlandais battent les Tchécoslovaques 1-0. L'Argentine bat l'Irlande du Nord tandis que l'Allemagne de l'Ouest fait match nul contre les Tchécoslovaques. LaMannschaft concède ensuite un autre nul contre les Britanniques tandis que les Tchécoslovaques infligent aux sud-américains la plus large défaite de leur histoire. Les Tchécoslovaques et les Nord-Irlandais sont à égalité de points, et doivent à nouveau se rencontrer lors d'un match d'appui. L'Irlande du Nord s'impose une seconde fois contre la Tchécoslovaquie et se qualifie.
Emmenée par une ossature presque 100 % rémoise, la France d'Albert Batteux bat le Paraguay 7-3, alors que l'Albiroja fait son premier déplacement hors de son continent. L'Écosse tient en échec la Yougoslavie 1-1, mais les Slaves se rattrapent en battant la France 3-2, tandis que le Paraguay bat l'Écosse sur le même score. Lors de la dernière journée, la France sauve sa tête en battant les Britanniques. En faisant 3-3 contre les sud-américains, la Yougoslavie termine deuxième. La France se classe première du groupe grâce à une meilleure moyenne de buts.
Les hôtes suédois font honneur à leur rang en ne perdant aucun match (victoires 3-0 contre le Mexique, 2-1 contre la Hongrie, vice-championne en titre, et match nul 0-0 contre les Gallois). Le Pays de Galles réalise trois matchs nuls et se retrouve à égalité de points (3) avec la Hongrie qui a pourtant une meilleure moyenne de buts. Mais, bien que le critère de la moyenne de buts soit par ailleurs utilisé pour le classement des équipes, une égalité de points à la deuxième place qualificative d'un groupe fait exception dans le règlement de 1958 qui impose donc, tout comme en 1954, un match d'appui entre les deux équipes concernées. Les Gallois créent la surprise, ils remportent leur première (et unique) victoire en phase finale de Coupe du monde; et se qualifient pour les quarts de finale. Pourtant meilleure attaque du groupe, la Hongrie est éliminée, c'est la fin du "Onze d'Or" finaliste quatre ans plus tôt.
Remarquable en Suisse, l'Autriche va décevoir en Suède. Elle n'engrange qu'un point (match nul 2-2 contre l'Angleterre) et connaît deux défaites (contre le Brésil, 3-0, et l'URSS, 2-0). Le Brésil réalise un nul sans buts contre les Anglais et bat les Soviétiques, qui ne doivent leur qualification qu'à leur victoire en match d'appui contre les Anglais.
La France se qualifie pour sa première demi-finale en gagnant son quart de finale contre l'Irlande du Nord par 4 buts à 0. Elle améliore ainsi sa performance réalisée à domicile, vingt ans plus tôt, où elle avait perdu à ce stade de la compétition contre le futur champion du monde.
Le pays hôte bat de courageux Soviétiques, emmenés par le légendaireLev Yachine, 2 buts à 0. La Suède se qualifie et atteint pour la troisième fois le dernier carré après 1938 et 1950.
Les Brésiliens éliminent les Gallois sur le plus petit des scores et accèdent eux aussi au stade des demi-finales pour la troisième fois. À l'occasion de ce match, Pelé marque son premier but en coupe du monde, à l'âge de 17 ans.
Première rencontre opposant la France et le Brésil lors d'un Mondial, ce match voit la victoire desAuriverdes par 5 buts à 2. C'est d'ailleursà ce jour[Quand ?] la seule victoire du Brésil sur la France en Coupe du monde.
La France arrache la médaille de bronze en battant l'Allemagne de l'Ouest 6 buts à 3. Il faudra attendre l'Euro 2016 pour voir la France battre de nouveau l'Allemagne en compétition internationale.Just Fontaine, grâce à ses 13 réalisations, termine meilleur buteur et demeure le meilleur buteur d'une Coupe du monde sur une phase (il occupe la quatrième place toutes phases confondues derrièreMiroslav Klose,Ronaldo etGerd Müller). Comme 4 ans plus tôt, le champion en titre termine quatrième à l'édition suivante.
Le Brésil reproduit face à la Suède (qui avait pourtant ouvert la marque) le même score qu'en demi-finale contre la France. Pour la première dans l'histoire, une équipe arrive à marquer plus de quatre buts en finale. Les Brésiliens sont ainsi les premiers à avoir gagné une coupe du monde hors de leur continent.
À l'origine, les équipes ayant participé à cetteCoupe du monde n'étaient pas classées au-delà des quatre premières. Cependant, en1986, laFIFA établit rétroactivement un classement final de chaque Coupe du monde, basé sur la progression lors de la compétition, le nombre de matchs gagnés, la différence de buts puis enfin sur le nombre de buts marqués[4].
↑abcde etfClassement après match d'appui. La moyenne de buts est pourtant utilisée en second critère après les points pour classer les équipes, à une exception près : lorsque deux équipes sont à égalité de points à la deuxième place qualificative du groupe, elles disputent entre elles un match d'appui. C'est le cas dans les groupes 1 et 3 où à chaque fois l'équipe qui a la moins bonne différence de buts s'impose et se qualifie au détriment de l'équipe qui se serait qualifiée si le critère de la moyenne de buts avait été intégralement appliquée (comme ce sera le cas en 1962 et 1966). En revanche le match d'appui dans le groupe 4 oppose effectivement deux équipes à égalité parfaite en points et moyenne de buts (même nombre de buts marqués et encaissés), et qui ont par ailleurs fait match nul lors de leur confrontation directe.
↑ÉricLemaire, « Premiers matches, premiers buteurs »,France Football,no 3346 bis,,p. 26