Trente-sept nations sont engagées auprès de laFIFA dans l’épreuve.Colombie,Costa Rica,Salvador,États-Unis,Guyane Néerlandaise,Japon etMexique déclarent forfait avant le tirage au sort du tour préliminaire, tandis que l'Égypte, seule équipe africaine, se retire peu après.Finlande,Estonie,Irlande,Yougoslavie,Portugal,Palestine,Grèce,Bulgarie,Lettonie,Lituanie,Luxembourg sont éliminés en phase préliminaire. L'Espagne, frappée par la guerre civile, n'est pas autorisée à participer par la FIFA[1]. L’Uruguay renonce une nouvelle fois à s'inscrire tandis que l’Argentine déclare forfait avant de disputer son tour préliminaire contre le Brésil, ce qui ne manque pas de provoquer des réactions très vives des supporters àBuenos Aires. Qualifié sans jouer comme en 1934, leBrésil représentera seul l’Amérique du Sud à la suite d'une tombola nationale dont les bénéfices ont financé la traversée vers l'Europe[2]. L’Autriche récemment annexée (Anschluss) par l’Allemagne déclare forfait. Des joueurs autrichiens seront incorporés dans l’équipe allemande, mais le meilleur d'entre eux,Matthias Sindelar, refusera la sélection (au péril de sa vie). La FIFA offre alors la place laissée vacante par l'Autriche à l'Angleterre qui refuse cette main tendue[3], les Britanniques continuant de snober la plus grande compétition internationale.
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L’Italie conserve la Coupe du monde déjà remportée quatre ans plus tôt en faisant preuve de réalisme. Elle s'impose en finale 4-2 face à la Hongrie. Le spectacle est en revanche assuré par les Brésiliens dont les vedettes se nommentLeônidas da Silva etDomingos da Guia. L'équipe sud-américaine prend la troisième place en battant la Suède sur le même score de 4-2 dans la « petite finale ».
Lestade de Gerland deLyon aurait dû accueillir le match de huitième de finale Suède-Autriche, mais en raison du forfait de l'Autriche, ce ne fut pas le cas.
Le match d'ouverture de la Coupe du monde oppose l'Allemagne à la Suisse et se termine sans vainqueur à la fin de la prolongation. La rencontre est donc rejouée cinq jours plus tard et est cette fois remportée par la Suisse qui parvient notamment à remonter un handicap de deux buts au cours du match. L'Allemagne, médaille de bronze en 1934, et dont l'effectif comporte des joueurs autrichiens à la suite de l'Anschluss (annexion de l'Autriche), est éliminée au deuxième match et réalise ce qui restera pendant huit décennies sa pire performance lors d'un mondial.
La Hongrie atomise une équipe des Indes orientales néerlandaises (future Indonésie) qui doit sa présence en phase finale à la suite de nombreux forfaits au tour préliminaire. C'est la seule fois que deux pays liés (dont l'un dépend de l'autre), participent au même Mondial.
À la suite du forfait de l'Autriche, annexée et contrainte par l'Allemagne peu de temps avant, la Suède parvient en quart de finale sans avoir à jouer son huitième de finale.
Cuba, nation néophyte, et la Roumanie, qui dispute son troisième mondial, doivent s'y prendre à deux fois pour se démarquer. Cuba crée la surprise et se qualifie en remportant le deuxième match.
Qualifiée d'office en tant que tenante du titre, l'Italie fait une entrée timide dans le tournoi en battant difficilement la Norvège après prolongation.
Le Brésil et la Pologne réalisent ce qui sera pendant un temps le match le plus prolifique de l'histoire du tournoi en marquant onze buts à eux deux, dont huit dans le temps règlementaire (4-4). Le Brésil parvient à s'imposer en inscrivant deux buts au cours de la prolongation.
Vice-championne sortante, la Tchécoslovaquie confirme son statut en éliminant les Pays-Bas, mais doit attendre la prolongation pour faire la différence 3-0.
L'Italie monte en puissance et parvient à éliminer la France en faisant la différence en seconde mi-temps. Pour la première fois, le pays organisateur ne remportera pas le titre mondial.
Le Brésil et la Tchécoslovaquie s'accrochent dans tous les sens du terme lors du premier match. Baptisée la « bataille de Bordeaux », cette rencontre livre un spectacle d'une rare violence : Plánička et Nejedlý subissent une fracture respectivement au bras droit et la jambe droite. Košťálek, Leônidas et Perácio, blessés eux aussi, sortent du terrain avant la fin de la prolongation. Le Brésil arrive à s'imposer lors du second match et se qualifier ainsi pour le dernier carré. Ce sera la dernière fois qu'un match de Coupe du monde à élimination directe sera rejoué avant l'instauration destirs au but dans les années 1970.
Le Brésil met Leônidas au repos en prévision de la finale. Mais cette stratégie est mauvaise, puisque les Brésiliens s'inclinent face aux Italiens qui se qualifient pour leur seconde finale mondiale d'affilée.
À l'origine, les équipes ayant participé à cetteCoupe du monde n'étaient pas classées. Cependant, en1986, laFIFA établit rétroactivement un classement final de chaque Coupe du monde, basé sur la progression lors de la compétition, le nombre de matchs gagnés, la différence de buts puis enfin sur le nombre de buts marqués[14].
Finale de la Coupe du monde 1938 de football, l'arbitre français Capdeville entre les capitaines Meazza (G.) et Sarosi (D.), àColombes.La finale de la Coupe du Monde 1938 à Colombes...... vue par les Français.
↑Lestade du nouveau Parc des Sports de Toulouse, dont la construction a commencé en 1937, est initialement prévue pour accueillir les matchs. Mais le Parc n’est pas achevé et les matchs sont déplacés au stade du T.O.E.C. à l’ancien Parc des Sports ([PDF][1]).
↑Georges Aeby, blessé, quitte le terrain en première mi-temps puis rejoint ses partenaires plus tard dans le match.
↑Certaines sources attribuent le deuxième but allemand à Lehner, mais la frappe de ce dernier est renvoyée par le poteau avant de rebondir sur Lörtscher qui marque contre son camp.
↑RSSSF attribue le troisième but cubain à Magriñá.