Elle a lieu pourla première fois en 1930, enUruguay (champion olympique 1924 et 1928), et tous les quatre ans depuis (sauf en 1942 et 1946 en raison de laSeconde Guerre mondiale). Depuis la deuxième édition, en 1934, la Coupe du monde comprend unephase de qualification par zones continentales, actuellement organisée par chaque confédération continentale, et une phase finale qui réunit les équipes qualifiées (16 de 1934 à 1978, 24 de 1982 à 1994, 32 de 1998 à 2022, 48 à partir de 2026) dans un ou plusieurspays pendant un mois environ. Cette phase finale comprendra à partir de 2026 un premier tour parpoules qui qualifie trente-deux équipes pour une phase à élimination directe à partir des seizièmes de finale. Les pays organisateurs de la phase finale sont désignés par la FIFA et sont automatiquement qualifiés.
Sur les vingt-deux éditions disputées jusqu'en 2022, seules huit nations ont déjà été titrées au moins une fois et seulement treize nations sont parvenues en finale (vainqueurs compris). LeBrésil, seule équipe à avoir disputé toutes les phases finales de lacompétition, détient le record avec cinq titres mondiaux et s'est acquis le droit de conserver laCoupe Jules-Rimet en 1970 après sa3e victoire finale dans la compétition, avecPelé, seul joueur triple champion du monde. L'Italie et l'Allemagne comptent quatre trophées et l'Argentine trois. L'Uruguay, vainqueur à domicile de la première édition, et laFrance ont gagné chacun deux fois la Coupe, l'Angleterre et l'Espagne une fois. Ladernière édition s'est déroulée auQatar en 2022 pour la première fois en automne.Celle de 2026, auxÉtats-Unis, auCanada et auMexique, sera la première édition à 48 équipes participantes. Lacoupe du monde 2030 se déroulera enEspagne, auMaroc et auPortugal, dont la candidature commune était seule en lice, selon un communiqué de la FIFA publié en octobre 2023, même si la décision officielle ne sera entérinée que fin 2024, à la suite d'un vote du congrès. Ce dernier confirme la décision le 11 décembre 2024, et annonce que cette édition se déroulera officiellement du13 juin au21 juillet2030, mais que les trois rencontres d'Amérique du Sud, seront programmées le8 et9 juin.
La Coupe du monde de football est l'événement sportif le plus regardé à la télévision dans le monde avec lesJeux olympiques. Économiquement, la compétition est une source de revenus importante pour la FIFA et peut avoir des effets positifs sur lacroissance de certainssecteurs d'activité et sur ledéveloppement du pays organisateur. Desinfrastructures, notamment lesstades, sont construites ou rénovées à cette occasion. Événement mondial, elle est présente dans la culture populaire, sujet de nombreuxfilms etdocumentaires, et est l'occasion de créer deschansons ouhymnes nationaux. Bien que véhiculant des valeurs depaix et d'universalité, la compétition a un aspectpolitique. Elle a été à l'occasion le théâtre deviolences autour des rencontres, et de nombreux forfaits etboycotts, mais aussi réconciliations, émaillent son histoire.
Président de la FIFA,Jules Rimet réussit à convaincre les fédérations nationales de créer la Coupe du monde.
Le projet d'organiser une compétition internationale commence dès la création de laFédération internationale de football association (FIFA) en1904. En1906, la première édition initiée par le dirigeantnéerlandaisCarl Hirschman est programmée enSuisse et quatrepoules de quatreéquipes en guise de premier tour sont mises en place[1]. Mais lors de la clôture des confirmations d'inscriptions pour les seize sélections invitées, le, aucune fédération ne confirme sa participation et le projet est enterré.
Avec la mise en place d'untournoi olympique de football à partir de1908, Hirschmann veut procéder à la reconnaissance de ce tournoi olympique comme championnat du monde de football amateur. L'idée est validée lors du congrès de la FIFA en1914, mais laPremière Guerre mondiale bloque cette initiative[2].
Ce projet est adopté par la FIFA, lors d'un congrès tenu en marge desJeux olympiques d'Amsterdam le, par 25 voix pour et cinq contre et une abstention[c],[3]. Le congrès de la FIFA tenu àBarcelone le confirme la première édition de laCoupe du monde de football association pour 1930 et en confie l'organisation à l'Uruguay, double champion olympique en titre, qui fête le centenaire de sonindépendance cette année-là[4]. Il décide que la Coupe du monde se tiendra tous les quatre ans, les années paires, en alternance avec les Jeux olympiques. À cette époque, presque toutes les équipes ont un statut amateur et présentent les mêmes formations aux deux compétitions. Cependant, les objectifs et valeurs divergent : si le tournoi olympique reste encore en théorie réservé aux amateurs, la FIFA reconnait les équipes qui ont opté pour le professionnalisme et ouvre la Coupe du monde à tous, amateurs comme professionnels[5].
L'équipe d'Uruguay victorieuse de la Coupe du monde 1930.
Pour la première édition de la Coupe du monde, la compétition se déroule enUruguay àMontevideo en1930. La FIFA lance les invitations et table sur l'inscription de seize équipes, mais seulement treize nations répondent favorablement pour participer au tournoi. Seuls quatre pays européens traversent l'océan Atlantique en bateau pour disputer la compétition. LaBelgique, laFrance et laRoumanie prennent un navire nommé « Conte Verde »[5] depuisVillefranche-sur-Mer. LaYougoslavie quant à elle embarque à bord du « MS Florida ». Les autres pays européens déclinent pour des raisons financières et d'intendance.Jules Rimet est même contraint de procéder à un tour de France pour convaincre autorités, joueurs et employeurs afin que la France ne rate pas ce premier rendez-vous mondial. Tous les autres pays sont américains, il y a deux équipes nord-américaines : lesÉtats-Unis et leMexique, les autres sont sud-américaines. Impressionnantes au cours du tournoi, les équipes d'Argentine et d'Uruguay, toutes deux invaincues, se rencontrent en finale à Montevideo[6]. Les deux pays voisins sont rivaux et les supporters argentins se déplacent en nombre pour assister à la finale[7]. Cependant, laCeleste est à domicile ce qui lui donne un avantage important. Le match se joue le auStade Centenario. L'Uruguay ouvre le score, mais l'Argentine réagit et inscrit deux buts consécutivement pour mener 2-1 à la mi-temps[6]. La rencontre connait alors un nouveau renversement de situation en seconde période. Poussée par ses supporters, l'équipe uruguayenne inscrit finalement trois autres buts en seconde période et gagne la partie sur le score de 4-2[6].
Épreuves européennes d'avant-guerre et victoires italiennes (1934 et 1938)
L'Italie accueille la deuxième Coupe du monde de l'histoire dans un climat de crise économique et de montée dufascisme dans une partie de l'Europe. Le tenant du titre, l'Uruguay, ne participe pas à la compétition qui regroupe pourtant trente-deux nations, beaucoup plus que lors de la première édition. Un tour préliminaire doit être mis en place pour réduire le nombre d'équipes participant à la phase finale à seize. Entraînée parVittorio Pozzo[8], l'équipe d'Italie reçoit l'Espagne austade Giovanni Berta en quart de finale. Après une première rencontre âpre, les deux équipes sont à égalité et doivent rejouer le lendemain[9]. Le violentLuis Monti oblige un joueur espagnol à sortir sur blessure dès le début du match. L'Italie se qualifie grâce à un but deGiuseppe Meazza et rejoint l'Autriche en demi-finale. Meazza offre à nouveau la victoire aux siens. Dans la seconde demi-finale, laTchécoslovaquie élimine l'Allemagne trois buts à un. En finale, la Tchécoslovaquie ouvre le score parAntonin Puc devantBenito Mussolini et les nombreuxmilitaires présents dans le stade deRome[10],[11]. L'Italie arrache la prolongation à cinq minutes de la fin sur un but deRaimundo Orsi et s'impose finalement après prolongation sur un but d'Angelo Schiavio[11].
Vainqueur de la Coupe du monde 1938 à Colombes, le sélectionneurVittorio Pozzo brandit la « Victoire ailée ».
L'organisation de la Coupe du monde de la FIFA de 1938 est confiée à laFrance. Trente-six pays sont engagés dans les éliminatoires auxquels ne participent pas l'Angleterre, l'Uruguay et l'Espagne, cette dernière nation étant ravagée par laguerre civile. La phase finale ne réunit finalement que quinze équipes, à la suite du forfait de l'Autriche qui venait d'être annexée par l'Allemagne. En huitièmes de finale, leBrésil et laPologne offrent un excellent match àStrasbourg au cours duquel les Brésiliens triomphent 6-5 après prolongation grâce notamment à trois buts deLeônidas[12]. Lors du quart de finale opposant le Brésil à la Tchécoslovaquie, la rencontre se transforme en bataille générale qui se solde par trois expulsions et cinq blessés. Qualifié, le Brésil défie en demi-finale l'Italie en laissant au repos des joueurs cadres comme Leônidas qui a permis à la sélection brésilienne de battre les Tchèques deux jours plus tôt[13]. Les Italiens se qualifient pour la finale grâce à un succès 2-1. Dans l'autre demi-finale, laHongrie se qualifie en battant laSuède sur le large score de 5-1. La finale est de nouveau remportée par l'équipe d'Italie, tenante du titre, qui bat les Hongrois en finale sur le score de 4-2 grâce à des doublés deSilvio Piola etGino Colaussi[14],[15]. L'équipe de Vittorio Pozzo est la première sélection nationale à remporter la compétition deux fois consécutivement.
Interruption et retour de la compétition (1942 et 1950)
Match d'ouverture du stade Maracanã, avant la coupe du monde de 1950.
Le congrès deLuxembourg du signe le grand retour aux affaires de la FIFA après le conflit mondial. En hommage à l'activité du président de la FIFA, le congrès décide que la Coupe du monde sera désormais intitulée « Coupe Jules-Rimet »[17],[18].
Le congrès est marqué par le choix des pays hôtes des deux prochaines éditions et la décision de changer la périodicité de la Coupe du monde. Le trophée sera désormais remis en jeu tous les deux ans (au lieu de tous les quatre ans). Afin d'éviter la concurrence desJeux olympiques une fois sur deux, la FIFA planifie son tournoi mondial les années impaires. Le Brésil et la Suisse (les deux seuls pays candidats) héritent respectivement de l'organisation des Coupes du monde de 1949 et de 1951. Deux ans plus tard, en juillet 1948 la FIFA fait cependant marche arrière en optant finalement pour le maintien de la traditionnelle organisation quadriennale les années paires non-olympiques. La Coupe du monde au Brésil est alors retardée d'un an (1950), celle devant se disputer en Suisse est reportée à 1954[19].
La quatrième Coupe du monde se déroule donc auBrésil en 1950. Pour la première fois de l'histoire de la compétition, l'Angleterre qui avait maintes fois décliné les invitations de la FIFA dans les années 1930 accepte enfin de s'affilier à la FIFA et participe aux éliminatoires, où trente-trois pays sont engagés. À l'inverse, de nombreuses équipes nationales sont absentes de cette première édition d'après guerre, l'Autriche et laBelgique ne s'inscrivent pas aux éliminatoires, l'Argentine, lePérou et l'Équateur déclarent forfait. Dans leMaracanã, stade construit pour l'occasion, 150 000 spectateurs se sont réunis pour regarder un match décisif du premier tour entre leBrésil et laYougoslavie. Grâce à une victoire 2-0, le Brésil se qualifie pour la poule finale[20]. Les Anglais sont battus par lesÉtats-Unis sur un but deJoe Gaetjens[21], puis à nouveau par l'Espagne quelques jours plus tard. LaSuède remporte un match décisif contre l'Italie àSão Paulo et se qualifie, elle aussi, pour le tour final. Le quatrième et dernier groupe est composé de deux équipes, l'Uruguay bat largement laBolivie sur le score de 8-0[22]. Conformément au souhait du pays organisateur la formule du championnat est reconduite au second tour sous la forme d'une poule finale à quatre équipes. C'est la seule fois dans l'histoire de la compétition où il n'y a aucun match à élimination directe. Les Brésiliens sont impressionnants et réalisent un festival offensif contre la Suède puis l'Espagne pour des victoires 7-1 et 6-1 respectivement[23],[24]. Le buteur brésilienAdemir inscrit neuf buts dans la compétition dont il est le meilleur buteur. Leur principal rival, l'Uruguay, est moins flamboyant, mais ne cède qu'un point lors des deux premiers matchs. À l'aube de la dernière journée le Brésil et l'Uruguay sont les deux seules équipes encore en course pour le titre. Elles s'affrontent lors du match final décisif au Maracanã le devant près de 200 000 personnes, considéré comme une véritable finale, à la nuance près que le Brésil peut se contenter d'un match nul pour remporter celle qu'on appelle désormais la Coupe Jules-Rimet. La défense uruguayenne contient les offensives brésiliennes et le score est de 0-0 à la mi-temps[25]. Dès le début de la seconde période, le Brésil marque parFriaça. À la65e minute,Juan Alberto Schiaffino égalise pour les Uruguayens avant qu'Alcides Ghiggia n'inscrive le but décisif pour l'Uruguay[26]. Le Brésil perd la Coupe du monde sur ses terres à la plus grande déception des supporters brésiliens[27]. L'équipe uruguayenne est sacrée championne du monde pour la deuxième fois de l'histoire[28].
Fanion de l'équipe de Hongrie de la finale de la Coupe du monde 1954.
L'édition 1954 de la Coupe du monde de football, compétition alors appeléeChampionnat du monde de football - Coupe Jules-Rimet, se dispute enSuisse. Favorite du tournoi, l'équipe hongroise, aussi appelée leonze d'or hongrois, qui domine le football mondial, confirme son statut lors des premiers matchs de la compétition en étrillant laCorée du Sud9 buts à 0 et uneRFA jouant battue d'avance8 buts à 3, l'entraîneur allemand ayant décidé de mettre au repos une partie de ses joueurs en vue du match d'appui contre laTurquie. Lors de ce dernier, les joueurs allemands l'emportent 7-2 et se qualifient pour les quarts de finale. L'Italie est battue en match d'appui par la Suisse qui se qualifie avec l'Angleterre.
En quart de finale, le match le plus spectaculaire (le plus prolifique en buts à ce jour dans l'histoire de la Coupe du monde) se dispute entre laSuisse, pays hôte, et l'Autriche, son voisin : les Autrichiens s'imposent en effet sur le score de7 buts à 5 après avoir été menés3 à 0. Les deux grosses affiches de ces quarts de finale opposent l'Uruguay (tenant du titre) à l'ambitieuse Angleterre, et la Hongrie au Brésil (vice-champion sortant). Tenante du titre, laCéleste est trop forte pour l'Angleterre qui se montre pourtant à la hauteur de l'évènement. La Hongrie bat logiquement, mais dans la douleur (plus au sens propre qu'au figuré) un Brésil plus rugueux qu'inspiré. En effet, alors que la rencontre est à 3-2, Hongrois et Brésiliens commencent à se battre et cela dure jusqu'à l'entrée aux vestiaires des joueurs après trois expulsions[29],[30]. L'Allemagne écarte sans difficulté la Yougoslavie.
En demi-finale, l'Allemagne fait preuve d'efficacité en surclassant l'Autriche 6 à 1. Dans la « finale avant la lettre » opposant les deux équipes les plus impressionnantes du tournoi jusque là, la Hongrie doit puiser dans ses réserves pour venir à bout de l'Uruguay en fin de prolongation et se qualifier pour la finale (4-2) au cours d'un match d'une qualité exceptionnelle, rentré dans la légende comme l'un des plus grands de l'histoire[31],[32]. La finale se déroule le àBerne. La Hongrie mène rapidement 2-0, mais se fait surprendre dans la foulée avec deux buts allemands. À la stupeur générale,Helmut Rahn inscrit le but décisif pour la RFA qui conclut un match surnommé le « miracle de Berne »[33]. La compétition est un succès, au total 943 000 spectateurs ont assisté à la compétition dans les tribunes. Sportivement, le bilan est bon et marqué par un festival offensif avec une moyenne de 5,4 buts par match.
Le Brésil de Pelé et Garrincha victorieux (1958, 1962 et 1970)
Djalma Santos, Pelé et Gilmar après leur victoire finale contre la Suède en 1958.
La sixième édition de la Coupe du monde, en 1958, se déroule enSuède. L'équipe d'URSS fait son apparition dans la compétition. L'édition est marquée par l'échec de l'Italie à se qualifier pour la phase finale de la compétition. Inattendue, l'équipe deFrance étonne par son jeu offensif[34]. La progression des joueurs français est arrêtée en demi-finale par leBrésil sur le score de 5-2 grâce à un triplé du jeunePelé[34]. Dans l'autre demi-finale, laSuède, à domicile, se qualifie pour la finale en battant laRFA. En finale de la compétition, le Brésil l'emporte logiquement 5-2 avec deux nouveaux buts de Pelé et deux autres deVavá[35]. Avec 13 buts,Just Fontaine est sans conteste le meilleur buteur de la compétition bien aidé par sa complicité avec le meneur de jeu françaisRaymond Kopa ; ils permettent à laFrance de se hisser pour la première fois sur le podium en remportant la 3e place face à laRFA, champion du monde sortant.
Quatre années plus tard, la Coupe du monde retourne enAmérique du Sud et s'installe auChili. Cinquante-six pays participent aux éliminatoires, la France, demi-finaliste de l'édition précédente, ne parvient pas à se qualifier[36]. On note rapidement une évolution du jeu vers un style plus défensif. Le pays organisateur, leChili, se hisse jusqu'en demi-finale après avoir éliminé l'Union soviétique en quart de finale. Il est dominé à ce stade par le Brésil de Vavá etGarrincha qui inscrivent deux buts chacun. Dans l'autre demi-finale, laTchécoslovaquie deMasopust,Ballon d'or en fin d'année, écarte laYougoslavie 3-1. En finale, les Brésiliens réalisent le doublé en battant les Tchécoslovaques 3-1[37]. Le YougoslaveJerkovic finit meilleur buteur de l'épreuve avec cinq buts[37] et Garrincha, le dribbleur fou, meilleur joueur en l'absence de Pelé.
Après la victoire de l'Angleterre à domicile en1966, la neuvième Coupe du monde de la FIFA a lieu auMexique en1970. Un nombre record de pays s'alignent au coup d'envoi des éliminatoires avec 75 sélections nationales différentes[38]. LePortugal, laHongrie, la France, l'Espagne et même l'Argentine échouent à se qualifier pour la phase finale de l'édition. À l'inverse,Israël et leMaroc s'invitent pour la première fois dans les équipes qualifiées[38]. La RFA et l'Angleterre s'affrontent en quart de finale : menés 2-0 à vingt minutes de la fin, les Allemands reviennent à égalité puis s'imposent 3-2 après prolongation. En demi-finale, l'équipe allemande affronte l'Italie dans leStade Azteca, construit pour l'occasion. Après prolongation, l'Italie gagne la partie 4-3 sur un but deGianni Rivera alors queFranz Beckenbauer reste presque une heure sur le terrain avec le bras en écharpe à cause d'uneclavicule cassée[39]. En finale, les joueurs italiens s'inclinent 4-1 face au Brésil et son attaque prolifique[40]. Avec 10 buts, l'attaquant allemandGerd Müller est meilleur buteur de la compétition. Devant le métronome Gerson, Pelé montre une nouvelle fois son talent avec une tentative de lob de 50 mètres surIvo Viktor, un grand pont sur le gardienLadislao Mazurkiewicz et quatre nouveaux buts dans la compétition[41]. Il remporte sa troisième Coupe du monde, la troisième du Brésil qui obtient ainsi le droit de garder la Coupe Jules-Rimet, douze ans seulement après son premier sacre.
Statue représentant les champions du monde anglais de 1966 Geoff Hurst, Martin Peters et Ray Wilson soulevant le capitaine Bobby Moore.
LaCorée du Nord est la surprise de la Coupe du monde 1966 se déroulant en Angleterre. Lors de la dernière journée du groupe 4, la sélection asiatique bat et élimine l'Italie, franchissant ainsi le premier tour. En quart de finale, elle prend rapidement un large avantage contre lePortugal 3-0 avant de perdre pied et d'encaisser cinq buts dont quatre d'Eusébio. À domicile, l'Angleterre est avantagée, d'abord parce qu'elle joue tous ses matchs dans le mêmestade de Wembley et de plus parce que l'arbitrage lui est favorable. En quart de finale, le capitaine de l'ArgentineAntonio Rattín est exclu à la35e minute contre l'Angleterre, laissant son équipe à 10 contre 11[30]. Les joueurs anglais s'imposent et se qualifient en finale après un succès 2-1 sur lePortugal grâce à un doublé deBobby Charlton. En finale, l'Angleterre est opposée à laRépublique fédérale d'Allemagne. Les joueurs anglais encaissent un but rapidement, mais égalisent puis prennent l'avantage. À quelques minutes de la fin, les Allemands égalisent et les deux équipes doivent jouer deux périodes de 15 minutes supplémentaires. À la100e minute, l'arbitre de la rencontre accorde un but litigieux àGeoffrey Hurst. Hurst marque à nouveau à la dernière minute de la rencontre alors que des supporters sont sur le terrain. L'Angleterre remporte sa première (et jusqu'à présent, seule) coupe du monde.
Sur cette action,Johan Cruyff provoquera un penalty dès la première minute mais la RFA finira gagnante.
Après l'édition de 1970 remportée par leBrésil, la compétition a lieu quatre années plus tard enAllemagne de l'Ouest.Haïti crée la surprise en se qualifiant aux dépens duMexique. L'Australie fait également ses débuts dans la compétition. Lors du premier tour, la RFA joue contre laRDA avec pour enjeu la première place du groupe I. Le, la RDA bat le pays organisateur 1-0 d'un but deJürgen Sparwasser[42]. Non sans difficultés, lesPays-Bas, le Brésil et l'Italie, qui est même menée 1-0 par Haïti, se qualifient également pour le deuxième tour qui se déroule également en groupes. La dernière journée de cette seconde phase propose dans les deux groupes des affiches décisives synonymes de véritables demi-finales entre les quatre équipes encore en lice pour le titre : d'un côté les Pays-Bas dominent le Brésil avec la manière tandis que de l'autre la RFA bat la Pologne sur un terrain inondé pour s'adjuger une place en finale. Les Pays-Bas, emmenés parJohan Cruyff, développent unfootball total. En finale, la RFA l'emporte 2-1 à domicile contre les Pays-Bas[43] « Et Muller a châtié la Hollande » de Jean-Philippe Rethacker}. Cruyff est désigné meilleur joueur de la compétition.
Les qualifications de la Coupe du monde 1978 s'annoncent difficiles. La RFA et l'Argentine étant qualifiées d'office, il ne reste que 14 places à attribuer entre les 97 équipes jouant les tours préliminaires. Le Brésil, l'Italie et Pays-Bas font également figures de favoris. L'équipe de France se qualifie, contrairement à l'URSS, l'Uruguay, la Yougoslavie et l'Angleterre, une nouvelle fois absente[44]. L'Iran et laTunisie sont également présents pour la phase finale se déroulant en Argentine[45]. La compétition se déroule à nouveau en deux phases de poules. La RFA et les Pays-Bas se retrouvent notamment au second tour et disputentl'un des meilleurs[réf. souhaitée] matchs du tournoi, le score de parité à la fin faisant plus l'affaire des Néerlandais que des Allemands. Lors de la dernière journée du groupe A l'Italie affronte les Pays-Bas et croit en ses chances de finale lorsqu'elle ouvre la marque. Les Néerlandais parviennent cependant à renverser le score en seconde mi-temps et s'imposer, se qualifiant ainsi pour la finale. Alors qu'elle doit battre lePérou par quatre buts pour devancer à la différence de buts le Brésil, et ainsi obtenir la première place du groupe B qualificative pour la finale, l'Argentine remporte la rencontre 6-0 et atteint son objectif[44],[46]. En finale,Mario Kempes ouvre le score peu avant la mi-temps. Dominée par les Pays-Bas, la deuxième mi-temps se conclut par un but deDick Nanninga pour les joueurs néerlandais à huit minutes de son terme[47]. À égalité à 1-1, les deux équipes se dirigent vers la prolongation. Lors de celle-ci, les joueurs argentins font la différence en marquant à deux reprises, d'abord par Kempes, qui termine meilleur buteur et est désigné meilleur joueur duMundial[48], puis parDaniel Bertoni. L'Argentine remporte à domicile son premier titre mondial[49],[50].
La12e Coupe du monde se déroulant enEspagne voit, pour la première fois, 24 équipes participer à la phase finale. Les Pays-Bas, finaliste de l'édition précédente et devancés en phase de qualification par la Belgique et la France, sont les grands absents du tournoi. Le premier tour est marqué par la victoire historique de laHongrie sur leSalvador par 10 à 1, la victoire surprise de l'Algérie contre l'Allemagne de l'Ouest et par lenon match entre l'Allemagne et l'Autriche qualifiant les deux pays aux dépens de l'Algérie. L'Italie franchit de peu le premier tour après trois matchs nuls en trois rencontres puis se réveille au second tour en battant l'Argentine, champion sortant, et surtout le Brésil, grand favori de la compétition. Les demi-finales opposent quatre équipes européennes. LaPologne, sans son maître à jouerBoniek suspendu, s'incline face à l'Italie sur deux buts dePaolo Rossi.
L'autredemi-finale oppose laFrance et la RFA àSéville. Lematch très intense connait de nombreux rebondissements et voit l'Allemagne se qualifier aux tirs au but[51],[52]. En finale, l'Italie s'impose 3 à 1 face à des Allemands marqués physiquement par le match précédent[53]. L'attaquant italien Paolo Rossi finit meilleur buteur de la compétition[54].
Sacre de l'Argentine de Maradona et revanche allemande (1986 et 1990)
Tenante du titre, l'Argentine dispute le match d'ouverture duMondiale 1990 enItalie contre leCameroun et s'incline contre toute attente. Le Cameroun devient même la première nation africaine à se qualifier pour les quarts de finale d'une Coupe du monde après une victoire sur laColombie grâce à un doublé deRoger Milla alors âgé de 38 ans. L'équipe camerounaise est éliminée en quart de finale par l'Angleterre après prolongation sur le score de 3-2. Si le Brésil est battu par l'Argentine en huitièmes de finale, d'autres favoris comme l'Allemagne et l'Italie répondent présent. Les deux demi-finales proposent les affichesItalie-Argentine et Angleterre-RFA. La rencontre entre l'Italie et l'Argentine se déroule àNaples, ville duclub où évolue Diego Maradona et dont il est une idole[57]. Les joueurs italiens ouvrent le score parSalvatore Schillaci mais encaissent ensuite leur premier but dans la compétition sur une tête deClaudio Caniggia. Les deux équipes vont à la prolongation puis aux tirs au but.Sergio Goycochea, gardien déjà décisif en quart de finale lors de la séance de tirs au but contre la Yougoslavie, arrête les tirs deRoberto Donadoni etAldo Serena et qualifie l'Argentine pour sa deuxième finale consécutive. L'autre demi-finale se joue également aux tirs au but.Stuart Pearce etChris Waddle manquent leur tentative et la RFA du sélectionneurFranz Beckenbauer accède à sa troisième finale mondiale consécutive. Deux joueurs argentins sont expulsés durant la finale qui se conclut par un but décisif d'Andreas Brehme sur penalty à cinq minutes de la fin de la partie[58]. Le capitaine allemandLothar Matthäus soulève le trophée. Après avoir perdu les deux précédentes finales, l'Allemagne remporte son troisième titre mondial au terme d'une finale décevante[58], mais devient sur la période de seize ans 1974-1990 et les cinq éditions disputées, la seule équipe à avoir joué quatre finales et à en avoir gagné deux.
Sacres du Brésil et de la France (1994, 1998 et 2002)
À la suite de la performance duCameroun, laFIFA décide d'offrir une troisième place qualificative pour le continentafricain. La compétition se déroule auxÉtats-Unis. 147 pays participent aux éliminatoires qui voient notamment la mise en échec de l'Angleterre, duPortugal, de laFrance, duDanemark,champion d'Europe en titre, ou encore de l'Uruguay. Le début du mondial est marqué par le contrôle antidopage positif et l'exclusion du tournoi deDiego Maradona. Le pays organisateur est éliminé en huitième de finale par leBrésil. Les Brésiliens poursuivent dans la compétition en battant lesPays-Bas puis laSuède, une des surprises du mondial. Également demi-finaliste de la Coupe du monde de 1994, laBulgarie est l'autre révélation de l'édition[59]. Qualifiée à la dernière minute aux dépens de la France lors de la phase préliminaire, la Bulgarie épingle à son tableau de chasse en Amérique les deux finalistes de 1990, au premier tour l'Argentine, et en quart de finale l'Allemagne, tenante du titre. L'équipe bulgare et son attaquant auteur de six butsHristo Stoitchkov sont éliminés en demi-finale par l'Italie dont le parcours a été semé d'embuches. L'Italie a en effet passé de justesse le premier tour en se classant parmi les « meilleurs troisièmes » après notamment une défaite contre l'Irlande lors de son premier match. La finale se dispute entre le Brésil et l'Italie auRose Bowl. Contrairement au reste de la compétition plutôt offensive avec 2,7 buts par match[59], la finale est fermée. À la fin du temps réglementaire, le score est toujours 0-0, résultat qui n'évolue pas en prolongation[60]. La rencontre est la première finale à se décider aux tirs au but[60]. Les deux premiers tireurs échouent, mais ce sont les échecs des ItaliensDaniele Massaro etRoberto Baggio qui se révèlent décisifs et permettent aux joueurs brésiliens de devenir champions du monde[60].
La Coupe du monde de 1998 est la deuxième à se disputer enFrance, soixante ans après celle de1938. Les éliminatoires enregistrent une participation record avec 174 pays inscrits. Pour la première fois, la phase finale réunit 32 équipes. Tenant du titre, le Brésil surmonte une défaite au premier tour contre la Norvège et atteint une nouvelle fois la finale du Mondial en éliminant les Pays-Bas aux tirs en but en demi-finale. Après trois victoires en trois matchs dans le groupe C, la France franchit les tours dans la difficulté, d'abord en battant en huitième de finale leParaguay àLens sur unbut en or deLaurent Blanc[61], puis en éliminant l'Italie aux tirs au but[62]. L'équipe de France s'impose en demi-finale 2-1 contre la surprenante équipe deCroatie grâce à un doublé deLilian Thuram répondant au but du meilleur buteur de la compétitionDavor Šuker[63]. La France effectue sa prestation la plus aboutie en finale en battant nettement le Brésil 3-0 austade de France grâce à un doublé deZinédine Zidane et un but d'Emmanuel Petit[64]. C'est la sixième fois que l'épreuve est remportée par le pays hôte. L'attaquant brésilienRonaldo est élu meilleur joueur de la compétition.
Organisée enCorée du Sud et auJapon, la Coupe du monde de 2002 voit le Brésil disputer sa troisième finale consécutive, comme l'Allemagne l'avait déjà fait lors des années 1980 et 1990. Le Brésil affronte justement l'Allemagne en finale : il s'agit de la première rencontre de l'histoire de la Coupe du monde entre ces deux grandes nations. Les Brésiliens sont sacrés champions du monde pour la cinquième fois, signant ainsi la « Penta », grâce notamment àRonaldo, déjà décisif en demi-finale contre laTurquie et auteur des deux seuls buts de la finale[65],[66]. L'attaquant brésilien termine meilleur buteur de la compétition avec huit buts. Pays hôte entraîné parGuus Hiddink, laCorée du Sud est la surprise de cette édition, bien qu'une controverse apparaisse concernant l'arbitrage de ses matchs. Après avoir battu et éliminé le Portugal en phase de poules, la Corée du Sud élimine successivement l'Italie en huitièmes de finale, sur un but en or deAhn Jung-hwan, et l'Espagne au tour suivant, aux tirs au but, avant de s'incliner sur le plus petit des scores contre l'Allemagne en demi-finale[66]. La France, tenante du titre, est éliminée au premier tour de la compétition sans inscrire le moindre but. Également éliminés au premier tour, l'Argentine et le Cameroun figurent parmi les déceptions du premier mondialasiatique[67].
Zinédine Zidane frappant un pénalty lors du match opposant la France au Portugal en 2006.
La Coupe du monde 2006 se déroule pour la seconde fois enAllemagne, trente deux ans après 1974. À domicile, laNationalmannschaft atteint les demi-finales notamment grâce aux 5 buts deMiroslav Klose qui termine meilleur buteur du tournoi. Elle est battue par l'Italie, future championne. Après un premier tour laborieux, l'équipe de France se réveille et bat l'Espagne puis leBrésil. Elle retrouve en demi-finale le Portugal qui a notamment éliminé lesPays-Bas et l'Angleterre. Grâce à un penalty deZinédine Zidane, la France se qualifie pour sa deuxième finale de Coupe du monde. Après l'ouverture du score de Zidane d'unepanenka,Marco Materazzi égalise pour l'Italie d'un but de la tête sur corner. Les deux équipes se neutralisent, la prolongation est marquée par le mauvais geste de Zinedine Zidane, élu meilleur joueur de la compétition : celui-ci donne un coup de tête à Materazzi et est expulsé. La France et l'Italie se départagent finalement aux tirs au but. Malheureux en finale dans ce même exercice douze ans plus tôt, les Italiens remportent la séance, et donc leur4e titre mondial, en inscrivant tous leurs tirs, tandis queDavid Trezeguet rate le sien côté français.
Lavuvuzela est omniprésente dans les stades sud-africains lors de la Coupe du monde 2010.
La Coupe du monde 2010 se déroule pour la première fois sur le continentafricain, enAfrique du Sud. La phase finale réunit 32 sélections nationales. Tous les précédents vainqueurs de la Coupe du monde sont présents. Championne d'Europe, l'Espagne est l'une des principales favorites alors que laNouvelle-Zélande, leHonduras ou encore laCorée du Nord sont les équipes les moins redoutées. Le premier tour est marqué par plusieurs surprises, à commencer par l'élimination des deux finalistes de la précédente édition, ce qui est une première. D'autres équipes favorites sont accrochées par des équipes supposées plus faibles, telles l'Allemagne, battue par la Serbie, ou l'Espagne, battue d'entrée par laSuisse. Le pays organisateur, l'Afrique du Sud, est le premier pays hôte à ne pas dépasser le premier tour de la Coupe du monde. Le Brésil et l'Argentine sont éliminés au stade des quarts de finale, tandis que l'Uruguay atteint les demi-finales après avoir éliminé aux tirs au but le Ghana, troisième équipe africaine de l'histoire à atteindre les quarts de finale. Les Pays-Bas dominent la dernière nation sud-américaine en demi-finale et retrouvent la finale, 32 ans après celle disputée en Argentine. Malgré leur défaite en phase de poules, l'Allemagne et l'Espagne atteignent les demi-finales et s'y rencontrent. Les Espagnols, qui figurent dans le dernier carré seulement pour la deuxième fois, l'emportent et s'en vont disputer la finale de la Coupe du monde. Pour la deuxième fois consécutive, la finale oppose deux nations européennes, ce qui signifie une première victoire européenne hors d'Europe. La première apparition en finale est la bonne pour l'Espagne, sacrée championne du monde grâce à un but marqué à la116e minute parAndrés Iniesta, pendant les prolongations (1-0), tandis que les Néerlandais échouent à ce niveau pour la troisième fois. Cette finale est la plus prolifique en termes d'avertissements, avec 14 cartons jaunes donnés par l'arbitre[68].
LaCoupe du monde 2014 se déroule auBrésil pour la deuxième fois de l'histoire de la Coupe du monde. Le premier tour voit encore des surprises comme l'élimination de l'Espagne, le tenant du titre, et les brillantes prestations duCosta-Rica qui termine en tête du groupe D devant trois anciens champions du monde, l'Uruguay, l'Italie et l'Angleterre, ces deux dernières étant éliminées. L'équipe d'Amérique centrale atteint pour la première fois de son histoire les quarts de finale où elle est seulement éliminée aux tirs au but par les Pays-Bas. Autre sélection à atteindre pour la première fois ce stade, laColombie est emmenée parJames Rodríguez, meilleur buteur du tournoi avec six buts inscrits. Elle est éliminée par le pays organisateur, leBrésil. En demi-finale, lesAllemandshumilient les Brésiliens sur leur terrain, sept buts à un, un score record à ce stade de la compétition. C'est la plus lourde défaite du Brésil en Coupe du monde. L'autre demi-finale voit lesArgentins éliminer lesPays-Bas aux tirs au but quatre tirs à deux après un match nul sans but. Le Brésil connaît une nouvelle désillusion lors de la rencontre pour la troisième place, sèchement battu par les Pays-Bas sur le score de trois buts à zéro. La finale se déroule auStade Maracanã deRio de Janeiro entre l'Allemagne et l'Argentine. L'Allemagne s'impose un but à zéro en prolongations grâce à un but deMario Götze. L'Allemagne décroche ainsi son quatrième titre, vingt-quatre ans après son dernier trophée.
Au terme d'un mondial controversé, l'Argentine deMessi remporte sa troisième étoile àLusail.
La22e édition édition de la Coupe du monde se déroule auQatar, petit mais riche émirat gazier, du au. Prévue initialement en été, elle a été déplacée à l'automne, en raison des conditions climatiques. C'est la première fois qu'un pays arabe, du Moyen-Orient, accueille la compétition.
La Coupe du monde 2022 voit pour commencer le Qatar, pays hôte, se faire éliminer dès les poules après 3 défaites, ce qui est une première. Autre surprise, le futur vainqueur, l'Argentine, se fait surprendre lors de la première journée par l'Arabie saoudite en perdant 2-1. Cette édition voit aussi pour la première fois des pays de quatre continents représentés en huitièmes de finale, notamment deux pays d'Asie, le Japon et la Corée du Sud, qui ne dépassent cependant pas ce stade de la compétition. Pour sa part, le Maroc devient la toute première équipe africaine à atteindre les demi-finales du Mondial mais il est battu par la France (2-0).
Le dimanche 18 décembre austade de Lusail, l'Argentine remporte sa troisième coupe du monde (après 1978 et 1986) en prenant le meilleur sur la France, championne du monde en titre, s'imposant en finale aux tirs au but 4 à 2 (3-3 a.p.). Cette finale est marquée par un triplé de l'attaquant françaisKylian Mbappé et un doublé deLionel Messi qui offre le titre tant attendu par ce dernier et le peuple argentin, 36 ans aprèsDiego Maradona et les siens, et après la défaite en finale en 2014.
À la fin de chaque tournoi de la Coupe du monde, plusieurs trophées sont attribués aux joueurs et aux équipes qui se sont distingués par rapport aux autres dans différents aspects du jeu. En1938, la FIFA édite une équipe type à la fin de la compétition. L'absence de l'ItalienSilvio Piola dans cette équipe type provoque un tel tollé que la FIFA se refuse ensuite de renouveler ce type de désignation. Entre 1982 et 2002, il existe un trophée du but inscrit le plus rapidement récompensé par un chronomètre en or.
Actuellement[Quand ?] cinq trophées officiels sont décernés[71] :
leSoulier d'or est décerné depuis1982 au meilleur buteur ;
leBallon d'or pour le meilleur joueur de la Coupe du monde (premier trophée en 1982) ;
leMeilleur jeune joueur est un prix qui récompense le meilleur joueur ayant moins de 21 ans au début de l'année depuis laCoupe du monde de football 2006 ;
leTrophée du Fair-Play de la FIFA pour l'équipe qui fait preuve du plus bel esprit sportif et du meilleur comportement, sur le terrain comme en dehors depuis laCoupe du monde de football 1978.
Palmarès individuel de la Coupe du monde de football
Deux continents dominent historiquement la Coupe du monde : l'Amérique du Sud et l'Europe. Ils ont remporté toutes les éditions depuis la création en1930. Les huit vainqueurs différents inscrits aupalmarès de la Coupe du monde de la FIFA sont sud-américains ou européens. De plus, entre la victoire du Brésil en1962 et la victoire de l'Italie en2006, les équipes européennes et sud-américaines se sont succédé alternativement au palmarès tous les quatre ans. L'organisation de l'épreuve dans d'autres continents, d'abord enAmérique du Nord (1970,1986 et1994), ensuite enAsie (2002) et enfin enAfrique (2010), a mondialisé la compétition, qui est aujourd'hui un événement universel.
Au total, 80 pays actuellement membres de la FIFA ont déjà participé au moins une fois à la compétition, sur les 211 fédérations nationales, depuis 1930.
Meilleure performance des équipes nationales. La carte en encart en haut à droite montre d'anciens pays : URSS, Yougoslavie, Tchécoslovaquie et Allemagne de l'Est.
Les records sont détenus principalement par les nations historiques de la compétition. Seule sélection à avoir participé à toutes les phases finales de la Coupe du monde, leBrésil détient le record de victoires dans la compétition en étant le seul quintuple vainqueur (cinq victoires). Le Brésil est également l'équipe à avoir remporté le plus de matches en phase finale (76 victoires en 114 matches). Le Brésil, l'Allemagne et l'Argentine sont les seules équipes à avoir gagné la Coupe du monde sur leur propre continent et sur un autre continent que le leur. Le Brésil ne s'est pas imposé à domicile.
Le Brésil et l'Allemagne[f] sont les deux seules nations à avoir toujours réussi à se qualifier pour la phase finale de la compétition[réf. nécessaire]. L'Allemagne est l'équipe ayant disputé le plus grand nombre de finales (huit au total) et de demi-finales (douze au total, 13 présences dans le dernier carré). Le Brésil a aussi disputé le plus grand nombre de matches (114 en 22 participations). En ce qui concerne le nombre de buts en phase finale, le chassé-croisé entre les deux nations historiquement les plus performantes se poursuit : à l'issue de la22e Coupe du monde, le Brésil reprend la tête du classement du plus grand nombre de buts marqués (237) devant l'Allemagne (232).
Cinq nations ont organisé à deux reprises la Coupe du monde : l'Italie, laFrance, leMexique, l'Allemagne et leBrésil. À l'exception du Brésil et du Mexique, chacune a remporté une fois la Coupe du monde sur son propre sol. Contrairement au Mexique, deux fois éliminé en quart de finale à domicile, le Brésil a atteint autant de fois le dernier carré sur son propre sol (vice-champion en 1950). Cinq champions sortants ont été éliminés au premier tour (le Brésil en 1966, la France en 2002, l'Italie en 2010, l'Espagne en 2014 et l'Allemagne en 2018).
À partir de la13eCoupe du monde en 1986, la règle concernant la finale à rejouer en cas d'égalité après prolongations (ce qui ne s'était jamais produit) est abandonnée par la FIFA. Depuis lors, trois Coupes du monde (sur dix) se sont jouées auxtirs au but après match nul en finale à l’issue des prolongations : celle de1994 entre le Brésil et l'Italie remportée trois tirs au but à deux par le Brésil, celle de2006 entre l'Italie et la France que les joueurs italiens remportent cinq tirs au but à trois et celle de2022 entre l'Argentine et la France remportée quatre tirs au but à deux par l'Argentine.
Lors des qualifications pour une Coupe du monde, l'Espagne est le premier pays à avoir remporté dix matchs sur dix, en2010. L'équipe d'Allemagne réitère cette performance pendant les éliminatoires de la coupe du monde 2018. En1970, le Brésil remporte six rencontres sur six. Respectivement en1982 et2010, la RFA et lesPays-Bas ont gagné huit matchs sur huit. En phase de qualifications, le succès le plus large revient à l'Australie, avec sa victoire31-0 sur lesSamoa américaines en2001, 13 des buts sont marqués parArchie Thompson ce qui constitue le record du nombre de buts marqués dans un match international[72],[73].
Avec seulement deux buts encaissés, laFrance en1998, la sélection italienne en2006 et l'équipe d'Espagne en2010 réalisent la meilleure performance défensive. La République fédérale d'Allemagne inscrit 25 buts lors de sa victoire au mondial1954, ce qui constitue la meilleure performance d'une équipe victorieuse. Lors de cette édition est aussi établi le record de buts marqués lors d'une phase finale : 27, par l'équipe deHongrie.
LaHongrie est la seule équipe à être parvenue à marquer dix buts dans le même match en phase finale, signant le la plus large victoire (10-1) de l'histoire du tournoi contre leSalvador lors de la première journée du groupe 3. Le remplaçant hongroisLászló Kiss réalise au cours de cette rencontre le triplé le plus rapide de l'histoire de la Coupe du monde en marquant aux70e,73e et78e minutes ; il s'agit du premier « coup du chapeau » d'un joueur entrant. Deux autres matchs se sont soldés par un score de neuf buts d'écart (9-0), voyant la victoire une nouvelle fois de la Hongrie contre laCorée du Sud le et celle de laYougoslavie contre leZaïre le.
Joueurs
Pelé marque la Coupe du monde en étant le plus jeune buteur et vainqueur de la Coupe du monde.
LeFrançaisLucien Laurent est le premier buteur de l'histoire de la Coupe du monde en marquant lors du premier match enUruguay contre le Mexique[74], sur une passe décisive d'Ernest Libérati[75],[76]. Le 1000e but de la compétition est inscrit par le NéerlandaisRobert Rensenbrink lors d'une défaite des Pays-Bas contre l'Écosse le[77].
L'AllemandMiroslav Klose détient le record de buts marqués en Coupe du monde avec 16 buts, suivi du BrésilienRonaldo (15 buts) et de l'AllemandGerd Müller qui en compte 14[78]. Le FrançaisJust Fontaine reste le meilleur buteur sur une seule édition avec 13 buts en1958. Il n'a pas marqué lors d'une autre édition.Lionel Messi est quatrième ex-aequo avec 13 buts.Pelé et le FrançaisMbappé sont les sixièmes meilleurs buteurs de l'histoire de la Coupe du monde ex-aequo avec 12 buts. Avec quatre buts en finale, Mbappé (2018,2022) est le meilleur buteur en finale. Le Français et l'anglaisHurst sont les seuls joueurs de l'histoire à avoir inscrit un triplé en finale. LeRusseOleg Salenko reste le meilleur buteur en un seul match de Coupe du monde avec cinq buts lors du matchRussie-Cameroun gagné par la Russie 6-1 en1994[79]. Lors de ce match, un autre record a été battu parRoger Milla. Il devient le plus vieux buteur de la compétition à 42 ans et 39 jours[80],[59], il est également le joueur de champ le plus âgé lors d'une phase finale[81]. En2018, legardienégyptienEssam el-Hadari devient le joueur le plus âgé à participer à une Coupe du monde, à l'âge de 45 ans et 161 jours. Le plus jeune est leNord-IrlandaisNorman Whiteside, âgé de 17 ans et 41 jours lors du premier match disputé contre la Yougoslavie en1982[80].
Un seul joueur a remporté trois titres de champion du monde avec son équipe : leBrésilienPelé, sacré en1958,1962 et1970. Il ne dispute cependant pas la finale en 1962. Pelé détient également des records de précocité, il est le plus jeune buteur et vainqueur de la Coupe du monde[82]. À l'opposé, le gardien de la sélection italienneDino Zoff est le joueur le plus âgé à avoir remporté la compétition[83].
Avec 16 buts,Miroslav Klose est le meilleur buteur de l'histoire de la Coupe du monde.
Les AllemandsFritz etOttmar Walter puis les AnglaisBobby etJack Charlton sont les deux seules fratries à avoir été champions du monde dans la même équipe, respectivement en1954 et1966.
L'UruguayenAlcides Ghiggia (1950, 4 buts), le FrançaisJust Fontaine (1958, 13 buts) et le BrésilienJairzinho (1970, 7 buts) sont les seuls joueurs à avoir marqué lors de tous les matchs disputés par leur équipe au cours d'une phase finale[84].
En1986,José Batista est expulsé par l'arbitre françaisJoël Quiniou lors du match Uruguay-Écosse après seulement 56 secondes pour un tacle par derrière, carton rouge le plus rapide de la Coupe du monde[30],[89].
Sélectionneurs
Mário Zagallo a soulevé la Coupe du monde à quatre reprises avec laSeleção.Vittorio Pozzo est le sélectionneur le plus titré avec les victoires de l'Italie en 1934 et 1938.
Le plus titré des sélectionneurs estVittorio Pozzo avec les victoires de l'Italie lors desCoupes du monde 1934 et1938[8]. LeBrésilienMario Zagallo détient le record global de titres en Coupe du monde. Déjà victorieux en tant que joueur en1958 et1962, il remporte la compétition au poste de sélectionneur en1970 puis comme adjoint en1994[90]. Il est suivi de l'AllemandFranz Beckenbauer, qui réalise ce doublé avec sa victoire en 1974 comme joueur et en 1990 comme sélectionneur, puis duFrançaisDidier Deschamps, vainqueur comme joueur en 1998 et comme sélectionneur en 2018.
Également de nationalité allemande,Helmut Schön est le sélectionneur ayant dirigé le plus de rencontres sur le banc avec vingt-cinq matchs entre1966 et1978 pour laRFA. Le brésilienLuiz Felipe Scolari détient lui deux records. Il est invaincu douze rencontres de suite, sept avec leBrésil, avec qui il remporte le titre en2002, et cinq avec lePortugal en2006, les onze premières rencontres se concluant par des victoires, c'est la plus longue série de victoires dans le temps réglementaire en Coupe du monde.
Le BrésilienCarlos Alberto Parreira est également un sélectionneur historique de la Coupe du monde. Il conduit leKoweït en 1982, lesÉmirats arabes unis en 1990, devient champion du monde avec le Brésil en 1994, puis dirige l'Arabie saoudite quatre ans plus tard. Il revient à la tête de la sélection brésilienne en 2006 et atteint les quarts de finale avant de devenir sélectionneur de l'Afrique du Sud en 2010.Bora Milutinović a, lui aussi, participé à cinq Coupes du monde avec cinq sélections différentes. Il a dirigé leMexique en 1986, leCosta Rica en 1990, lesÉtats-Unis en 1994, leNigeria en 1998 et laChine en 2002.
Lors du congrès de la FIFA tenu àBarcelone le, l'organisation de lapremière Coupe du monde est confiée à l'Uruguay pour fêter le centenaire de son indépendance, mais aussi parce que le pays est double champion olympique en titre.
Pour ladeuxième édition en1934, l'Italie s'impose comme le pays hôte après avoir apporté les conditions financières nécessaires. LaSuède, bien engagée, se retire devant la candidature italienne. La désignation, prévue d'abord en mai 1932 au congrès deStockholm, est finalement décalée en décembre à la suite des demandes de reports de la compétition. L'Autriche et d'autres pays européens souhaitent, en effet, repousser la compétition en1936 à cause du contexte économique marqué par laGrande Dépression[91].
En1938,Jules Rimet souhaite que la compétition se déroule dans son pays, laFrance. L'Argentine et l'Allemagne se présentent également comme candidats à l'organisation. LaFIFA se questionne sur la capacité de la France à disposer d'installations suffisantes pour accueillir la compétition[92]. Finalement, la FIFA donne le la responsabilité de la compétition à la France par un vote.
LeBrésil et l'Allemagne sont candidats pour accueillir laCoupe du monde 1942, l’organisateur devant être désigné lors d’un congrès en 1938. À la suite de désaccords persistants, la décision est repoussée à un congrès en 1939, mais la guerre éclate avant que le pays hôte ne soit choisi et la compétition est annulée.
Au lendemain de laSeconde Guerre mondiale, leBrésil, déjà candidat à l’organisation pour 1942, et laSuisse sont les deux seuls pays à se porter volontaires. Ils sont tous les deux désignés le àLuxembourg pour organiser les premières compétitions d'après-guerre, dans l'ordre, pour respecter l'alternance Europe-Amérique du sud, le Brésil en 1949 puis la Suisse en 1951. La décision de changer le calendrier est prise le : les Coupes du monde initialement prévues en 1949 et 1951 sont décalées en1950 et1954[93] et retrouvent un rythme quadriennal les années paires où ne se tiennent pas les Jeux olympiques (comme c’était le cas avant la guerre avec les Coupes du monde en 1930, 1934 et 1938).
Une nouvelle fois sans vote, l'organisation de l'édition 1958 est confiée à laSuède le àRio de Janeiro, soit près de huit ans avant le début de l'épreuve.
Pour lacompétition de 1962, trois pays sont candidats à l'organisation : l'Argentine, leChili et laRFA. L'Allemagne de l'Ouest se retire et laFIFA doit procéder à un vote le àLisbonne pour désigner dans lequel des deux payssud-américains la Coupe du monde 1962 se dispute. Le Chili est finalement désigné par 32 voix à 11. Un nouveau vote à un tour a lieu àRome le pour l'édition suivante et l'Angleterre obtient la responsabilité d'être l'hôte de lacompétition en 1966. Pour1970, le congrès de la FIFA continue l'alternance entre l'Europe et l'Amérique du Sud. Il se réunit le àTokyo et désigne leMexique dès le premier tour des votes.
Le àLondres, le Congrès de la FIFA choisit les trois pays hôtes de la compétition suivants. La RFA et l'Espagne sont les seuls candidats pour l'Europe pour les éditions1974 et1982, la première revient à la RFA, la seconde à l'Espagne. Battue pour 1962 et 1970, l'Argentine obtient enfin l'organisation de la Coupe du monde en1978.
Le scrutin change alors, un vote du Comité Exécutif de la FIFA remplace les congrès. Choisi en1974 àStockholm, laColombie fait face à des problèmes financiers et doit renoncer en1982 à accueillir l'épreuve quatre ans plus tard. La candidature mexicaine pour laCoupe du monde 1986 est alors votée à l'unanimité par les membres du comité exécutif. L'Italie est ensuite préférée à l'URSS pour laCoupe du monde 1990. Pour la désignation de l'organisateur de l'édition 1994, un nouveau vote est organisé àZurich en 1988. LesÉtats-Unis battent leMaroc de trois voix, rompant l'alternance entre l'Europe et l'Amérique du Sud. Le Maroc est une nouvelle fois battu quatre ans plus tard avec le choix de laFrance pour lacompétition de 1998.
Le, une candidature conjointe duJapon et de laCorée du Sud est proposée et votée à main levée par le Comité Exécutif de la FIFA. La première phase finale ayant lieu enAsie se déroule donc dans ces deux pays en2002.
Aprèstrois tours de vote, l'Allemagne est désignée organisateur de laCoupe du monde 2006 en devançant d'un vote la candidature de l'Afrique du Sud. Cette dernière est désignée pour organiser l'édition suivante aux dépens du Maroc, une nouvelle fois battu. L'Afrique du Sud devient le premier paysafricain à accueillir la compétition. Avec le système de rotation de la FIFA, laCoupe du monde 2014 doit être organisé sur le continent sud-américain. Le Brésil est désigné après le retrait des autres candidatures. Le, l'organisation des éditions 2018 et 2022 sont respectivement attribuées à laRussie et auQatar, ce qui constitue une première pour les deux pays[94].
Pour2026, la procédure est retardée d'une année à la suite duFifagate. Cette édition inaugurera le format à 48 équipes qui requiert plus de stades pour accueillir la compétition. Le format de vote change, les comités réduits disparaissent, chaque fédération nationale vote. Deux candidatures sont déposées : une duMaroc et l'autre conjointement par leMexique, lesÉtats-Unis et leCanada[95]. C'est la candidature nord-américaine conjointe qui est choisie le.
Format de la compétition
Alors que la première édition ne rassemble que 13 équipes (toutes invitées) au lieu des 16 escomptées, la mise en place de tours préliminaires s'impose dès1934 afin de sélectionner 16 formations parmi les 30 nations inscrites. Ce nombre d'équipes qualifiées en phase finale restera inchangé jusqu'en1982, où il passera de 16 à 24, puis évoluera encore de 24 à 32, pour l'édition 1998. Pour la seconde édition l'Italie, pays organisateur, doit exceptionnellement disputer la phase éliminatoire tandis que l'Uruguay décide de ne pas défendre son titre. De1938 et jusqu'en2002, les pays tenant du titre et organisateur sont tous les deux qualifiés d'office. Depuis, seul le pays organisateur est garanti d'une participation en phase finale. Ainsi, leBrésil, champion du monde en2002, doit passer par le tour préliminaire pour pouvoir défendre son titre en2006.
Depuis laCoupe du monde de 1934, une phase de qualification est organisée avant la phase finale afin de limiter le nombre de participants au tournoi. Le tour préliminaire de qualification est divisé entre les six zones continentales de laFIFA (Afrique,Asie,Amérique du Nord, centrale et Caraïbes,Amérique du Sud,Océanie etEurope), chacune représentée par leur confédération. La FIFA fixe un quota de places en phase finale pour chaque zone continentale. Les qualifications peuvent commencer dès l'année suivant la tenue de la dernière phase finale et s'étaler sur deux ou trois saisons. Les formats de qualification varient selon les confédérations. Il y a également des barrages intercontinentaux.
Phase finale
La phase finale de la compétition a presque toujours combiné les deux formules "championnat" (phase de poule) et "coupe" (élimination directe). En1930 le système de poules, mis en place afin que les équipes européennes ayant fait un long voyage par bateau ne repartent pas après un seul match joué (en cas de défaite), permet ainsi aux premiers de chaque groupe d'accéder aux demi-finales. En1934 et1938 la FIFA opte pour le système "coupe" intégral (des huitièmes de finale à la finale). À l'inverse en1950, c'est le système « championnat » intégral sur deux tours qui est appliqué, les premiers de chacun des quatre groupes du premier tour accédant à la poule finale. De1954 à1970, quatre poules de quatreéquipes dégagent huit quarts de finalistes, la fin du tournoi se dispute alors par élimination directe. Pour les éditions1974 et1978 la formule "championnat" est redoublée, un second tour de poules remplace les quarts de finale et les demi-finales, les seuls matchs-couperet étant les finales. Avec l'augmentation du nombre d'équipes qualifiées en phase finale, passant de 16 à 24 en1982, la formule de la compétition comprend désormais 6 poules de quatre équipes au premier tour dégageant douze qualifiés pour un second tour de 4 poules de trois équipes ; demi-finales et finale concluent alors l'épreuve. De1986 à1994, la formule comporte toujours 6 poules de quatre équipes au premier tour comme en 1982, mais passe en phase à élimination directe dès le second tour : en plus des douze qualifiés directs, quatre équipes ("les meilleurs troisièmes") sont repêchées pour compléter le tableau des huitièmes de finale. Depuis1998, 32 équipes participent à la phase finale avec huit poules de 4 équipes au premier tour dégageant 16 équipes qualifiées en huitièmes de finale[96].
En 1990, la répartition des équipes pour le tirage au sort se fait selon un classement prenant en compte les performances des précédentes épreuves ; l'Espagne critique l'imperfection de ce système, plaçant l'Angleterre au niveau des têtes de série. En 1994, les sélections de l'Allemagne, du Brésil, de l'Italie et des États-Unis (pays hôte), négocient avec les organisateurs pour choisir leur ville du premier tour[97]. En 1998, afin que le pays organisateur et le tenant du titre ne puissent se rencontrer avant la finale (s'ils finissent premiers de leur groupe), les organisateurs préarrangent le tirage au sort, comme cela s'est d'ailleurs pratiquement toujours fait depuis 1930. Ce type d'arrangement validé par les instances de la FIFA se reproduit de manière similaire en 2006. Depuis lors, seul le pays organisateur connaît à l'avance le groupe dans lequel il sera placé : le groupe A[97],[98].
Le, sous l'impulsion de son nouveau présidentGianni Infantino, le conseil mondial de la FIFA réuni à Zurich décide à l'unanimité de faire passer le nombre d'équipes participantes à la phase finale à 48 à partir du Mondial 2026[99]. Selon la nouvelle formule, les quarante-huit équipes seront réparties en seize poules de trois au premier tour, et la phase éliminatoire directe commencera à partir des seizièmes de finale[100].
(*)Stade de compétition exprimé en fraction. Modalités indiquées lorsqu'il s'agit d'une phase de poules, case cochée lorsqu'il s'agit d'un tour à élimination directe.
Depuis 1930, le règlement de la compétition évolue. Les joueurs portent des numéros sur leur maillot à partir de la Coupe du monde de 1938 disputée en France[13]. Les remplaçants sont d'abord autorisés seulement à la suite de la blessure d'un joueur. Le premier remplacement a lieu dans les années 1950 lors d'une phase de test et limité dans les 40 premières minutes de la rencontre[réf. nécessaire]. À partir de la Coupe du monde 1970, les remplacements sont autorisés quelle qu'en soit la raison. Les équipes ont alors le droit de faire entrer deux joueurs remplaçants. En phase finale, le premier remplacement a lieu entreViktor Serebryanikov etAnatoli Puzach qui entre à la place de son compatriote soviétique à la46e minute lors d'une rencontre du opposant l'URSS au Mexique[105]. Le nombre de remplacements autorisés passe ensuite à trois, puis en 2018 à quatre si le match se poursuit avec des prolongations, puis à cinq en 2022 (six si prolongations).
La victoire à trois points est mise en place lors de la Coupe du monde 1994, alors que historiquement elle valait deux points. La passe en retrait au gardien est interdite pour la Coupe du monde 1994 afin de limiter son abus. Le but de cette interdiction est de développer le jeu offensif. Les effectifs des équipes qualifiées pour la phase finale de la compétition passent de 22 à 23 joueurs pour l'édition 2002 de la Coupe du monde.
En 2010, la FIFA impose que le drapeau de la FIFA, le drapeau FIFA Fair-play, le drapeau de la confédération et les drapeaux des deux associations en lice soient hissés dans le stade lors de chaque match de la compétition[106]. L’hymne de la FIFA doit être joué pendant que les deux équipes pénètrent sur le terrain[106]. Comme pour les autres rencontres internationales, les hymnes nationaux des deux sélections en lice sont ensuite joués une fois les équipes alignées. Les joueurs serrent ensuite la main de leurs adversaires et des arbitres.
Cérémonies d'ouverture
Avant 1970, les cérémonies sont simples avec la présentation de représentants des pays qualifiés pour la phase finale. Depuis1970, elles sont de plus en plus colorées et vivantes. Cette transformation des cérémonies d'ouverture commence en 1970. Cette édition marque un tournant, la cérémonie d'ouverture est un défilé de jeunes joueurs habillés aux couleurs des nations qualifiées. Quatre ans plus tard, laRFA organise une cérémonie d'ouverture simple mais inédite. Les organisateurs disposent des ballons en fleurs qui s'ouvrent pour laisser place à des danseurs locaux de chaque pays[107]. Les joueurs ne sont pas présents, mais d'anciennes gloires sont là commePelé ouUwe Seeler[108].
Les cérémonies d'ouverture deviennent ensuite de plus en plus impressionnantes. En1982, la cérémonie d'ouverture de la Coupe du monde est présidée par lafamille royale d'Espagne[109]. LaColombe de la paix dePablo Picasso est le symbole de la cérémonie qui souhaite faire passer un message de paix. Plus de 20 000 ballons sont lâchés avant que 2 200 athlètes vêtus de blanc forment sur la pelouse duCamp Nou une colombe[109]. Après les discours officiels duprésident de la FIFA et duRoi d'Espagne, la compétition commence[109].
La cérémonie d'ouverture de 1990 a lieu dans un stade San Siro rénové et devenuStadio Giuseppe Meazza. Sont présents quatre chefs d'État : le président du pays organisateur, l'ItalienFrancesco Cossiga, le président brésilienFernando Collor de Mello, le président camerounaisPaul Biya et le président argentinCarlos Menem, ces deux derniers assistent au match d'ouverture opposant leur nation[110], montre l'intérêt croissant pour la cérémonie. Des gymnastes présentent les drapeaux des nations avant que des mannequins aux couleurs des cinq continents ne rentrent sur la pelouse[110]. L'hymne de la Coupe du monde retentit ensuite avant un lâcher de ballons[110].
En1998, à la veille du premier match de la Coupe du monde, une procession de quatregéants est organisée dans les rues deParis et retransmise à la télévision. Chaque personnage d'environ vingt mètres de hauteur représente un continent : Ho pour l'Asie, Moussa pour l'Afrique, Pablo pour l'Amérique et Roméo pour l'Europe[111],[112],[113].
Pour la cérémonie d'ouverture de la Coupe du monde 2006,Pelé etClaudia Schiffer amènent le trophée sur le terrain[114]. Environ 150 autres joueurs vainqueurs de la Coupe du monde sont présents pour regarder la cérémonie d'ouverture. Des danseurs et des chorégraphies en couleurs précèdent la présentation des équipes qualifiées pour la phase finale avec un drapeau de chaque pays sur le terrain.
Pour la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde 2022 à Doha, les organisateurs rendent hommage aux compétitions du passé. Elle est notamment consacrée aux hymnes des différentes coupes du monde. Le prince du Qatar, Tamim ben Hamad al-Thani, apparaît avec son père Hamad ben Khalifa al-Thani. Ghanim al-Muftah, une star des réseaux sociaux au Qatar, tient la vedette avec Morgan Freeman dans un dialogue appelant à la tolérance et au respect[115],[116],[117],[118].
En 1930, lestade Centenario accueille la première finale de la Coupe du monde.
La première édition de la Coupe du monde se déroule en1930 dans trois stades deMontevideo, capitale de l'Uruguay. D'une capacité de plus de 80 000 personnes, leStade Centenario, qui est le plus grand des trois, n'est pas prêt pour le début de la compétition[119]. Les premiers matchs de la compétition sont donc joués dans deux autres stades : l'Estadio Pocitos et l'Estadio Gran Parque Central. La plus faible affluence de la Coupe du monde est une rencontre entre la Roumanie et le Pérou à l'Estadio Pocitos en 1930 où seulement 300 spectateurs se regroupent[120]. La première finale de l'histoire de la compétition est finalement jouée au Stade Centenario. Quatre ans plus tard, la compétition se déroule enItalie. La Coupe du monde se joue dans huit stades différents. La finale a lieu àRome auStadio Nazionale del PNF. Le stade deTurin, qui peut accueillir la plus grande affluence avec 70 000 personnes, est renomméStadio Benito Mussolini. En1938, laFrance porte la contenance dustade de Colombes à 60 000 places afin de répondre aux attentes de la FIFA qui espère que l'affluence soit aussi haute que quatre ans auparavant. L'organisation française rénove et agrandit les huit autres stades, 374 937 spectateurs assistent à la compétition[121]. Pour l'édition de1950, le stade duMaracanã est construit pour accueillir la compétition et permet de battre des records d'affluence. Avec officiellement 199 854 spectateurs, le match décisif entre leBrésil et l'Uruguay disputé au Maracanã en 1950 est l'affluence la plus élevée pour un match de football disputé dans le cadre de la Coupe du monde[122].
Pelé marque en finale de la Coupe du monde 1958 dans lestade Råsunda.
La Coupe du monde 1966 se dispute sur le sol où lefootball a été créé : l'Angleterre. Lestade de Wembley construit en1923 est la principale enceinte, elle est le lieu de la finale. L'Angleterre a le privilège de jouer toutes ses rencontres dans ce stade jusqu'à la victoire finale des joueurs anglais. Les autres principaux stades sontGoodison Park,Roker Park ou encore leHillsborough. Pour l'édition 1970, les cinq stades de la compétition sont construits ou modernisés. Il s'agit dustade Jalisco, dustade Nou Camp, dustade Cuauhtémoc, dustade Nemesio Díez et dustade Azteca. Ce dernier, d'une capacité d'accueil de plus de 105 000 spectateurs, est construit pour l'événement et pour recevoir la finale de la Coupe du monde 1970. Situé dans la ville deMexico, il accueille dix matchs en 1970 et neuf autres en 1986, ce qui consiste un record de rencontres de Coupe du monde jouées dans un même stade[124].
Le Parkstadion est construit à l'occasion de l'édition 1974.
En 1974, l'Allemagne fédérale choisit d'organiser la compétition dans neuf différents stades. Deux sont construits à cette occasion, leParkstadion et leWestfalenstadion, les autres sont rénovés. Un nouveau record de spectateurs présents dans les stades est établi avec 1 774 022 spectateurs[125] L'Argentine ne bat pas le record d'affluence en 1978 avec 1 729 292 personnes présentes dans les stades, mais vend 88 % des billets disponibles contre 72 % en RFA quatre années plus tôt[125].
Le Rose Bowl est le lieu de la finale 1994, l'édition américaine détient toujours le record d'affluence total.
La Coupe du monde 1982 se déroule enEspagne. L'organisation espagnole détient alors le record du nombre de stades dans lesquels la compétition se déroule avec 17 stades répartis dans tout le pays. La finale a lieu dans lestade Santiago-Bernabéu où leReal Madrid est le club résident. La plupart des enceintes sportives mexicaines utilisées pour la Coupe du monde 1986 sont les mêmes qu'en 1970, le stade Azteca accueille à nouveau la finale de la compétition. Les stades italiens sont les hôtes des matchs de la Coupe du monde 1990. Lestade olympique de Rome est le stade désigné pour accueillir la finale de la compétition, 73 606 spectateurs s'y réunissent pour assister à la victoire allemande.
Les États-Unis reconvertissent des stades defootball américain en stades de football pour la Coupe du monde 1994. Cela leur permet de battre l'affluence record d'une épreuve de Coupe du monde avec 3 587 538 spectateurs pour voir les 52 rencontres soit une moyenne record de 68 991 spectateurs par match. La finale a lieu auRose Bowl Stadium devant 94 194 personnes. En 1998, la France construit lestade de France pour accueillir la finale de la compétition. Les autres stades sont modernisés. Neuf autres stades sont rénovés à l'occasion de cet événement. La capacité dustade Vélodrome, qui accueille une demi-finale, est portée à 60 000 spectateurs. La petite finale se dispute auParc des Princes. La Coupe du monde de 2002 se dispute dans 20 stades différents divisés équitablement entre les deux pays organisateurs, la Corée du Sud et le Japon. La plupart des stades utilisés sont construits pour la compétition et mis en service peu avant la tenue de l'édition. LeYokohama International Stadium accueille la finale et les 69 029 spectateurs présents à cette occasion. À l'occasion de la Coupe du monde 2006, douze stades allemands sont construits ou rénovés pour la Coupe du monde[126]. LaAllianz Arena ou Munich Arena est construite. La finale de l'édition se dispute austade olympique de Berlin, rénové à cette occasion. Pour la compétition en Afrique du Sud quatre ans plus tard, quatre des dix des stades sont construits pour l'occasion[127].
Le stade olympique de Berlin lors du match de football Suède-Paraguay en 2006.
Dans lesannées 2000, la construction de stades est soumise à un cahier des charges très précis édicté par la FIFA afin que les stades soient homologués pour accueillir la phase finale de la compétition[128]. Les affluences de la Coupe du monde sont chronologiquement croissantes. Le Maracanã fait de l'édition 1950 la plus suivie dans les tribunes avant que la Coupe du monde n'ait lieu en Angleterre et son stade de Wembley. Le dernier pic majeur se produit en 1994 lorsque les États-Unis transforment les stades de football américain pour la Coupe du monde.
Moyenne de spectateurs dans les stades lors des phases finales la Coupe du monde de football[129]
Parfois, la faible utilisation des stades après la compétition est critiquée comme leMaracanã àRio, trop grand, qui est tombé en ruine et a dû être reconstruit. Cependant, de nombreux stades comme les stades allemands ont permis aux clubs locaux de bénéficier d'un stade plus moderne après la compétition.
Ballons officiels
Ballons utilisés lors de la première Coupe du monde en 1930.
Lors de la première finale de la Coupe du monde, chaque équipe apporte son ballon et l'arbitre,John Langenus, doit tirer au sort le terrain, mais également le ballon pour jouer la rencontre. Le ballon argentin est choisi par le hasard. Dès l'édition1934, un même modèle de ballon est utilisé pour toutes les rencontres d'une même phase finale. Allen fournit ainsi les ballons en1938. En1962,Adidas est choisi comme fournisseur et sort son éditionSantiago. Après la pause de1966 où les ballons sont desSlazenger,Adidas devient fournisseur exclusif de la Coupe du monde. L'équipementier allemand sort un nouveau modèle de ballon à chaque édition auquel il donne un nom.Tango est utilisé pour les Coupes du monde1978 et 1982.Azteca en1986 est le premier ballon de la compétition totalement en synthétique. Le ballon de l'édition 1990 est nommé l'Estrusco Unico. LeQuestra en1994 est apprécié par les joueurs et décrié par les gardiens de but. Le ballonTricolore pour l'édition1998 arbore les couleurs du pays organisateur, la France, avec un ballon bleu et blanc. Il est fabriqué auMaroc. LeFevernova en2002 est de couleur or avec des flammes rouges. La couche de mousse qui le compose est améliorée par des micro-billes de gaz, permettant selon Adidas des frappes plus précises[130]. Le ballonTeamgeist en2006 est un ballon innovant. Il est imperméable ce qui lui permet de garder le même poids du début à la fin de la partie quelles que soient les conditions météorologiques. Adidas nommeJabulani, qui signifie « célébrer » en zoulou, le ballon utilisé pour la2010[131]. Il est moulé dans une seule pièce[131], et équipé d'un nouveau concept appelé « Grip'n'Groove » pour un contrôle optimal, des trajectoires stables et une accroche parfaite[132]. Cependant, le ballon de la Coupe du monde 2010 est très critiqué par les gardiens de but pour sa trajectoire flottante[132]. Ces critiques sont prises en compte par Adidas lors de la Coupe du monde 2014, les trajectoires deBrazuca, dont la conception a duré deux ans, sont moins aléatoires[133].
Les débuts de l'arbitrage en Coupe du monde sont difficiles. L'opposition decultures est également présente pour les arbitres. Dès la première édition en1930, des bagarres générales éclatent. Les cartons n'existent pas, les arbitres peuvent seulement exclure des joueurs.Arbitre de la première finale de la Coupe du monde, leBelgeJohn Langenus le constate lors du match entre l'Argentine et leChili :« En Europe, j'aurais exclu les vingt-deux joueurs. En Amérique, on trouvait ça presque naturel. Finalement, après intervention de la police montée, le match put se terminer normalement. »[134]. L'interprétation des règles diverge selon les arbitres et cause des problèmes d'équité[5].
Lescartons jaunes etrouges sont mis en place à l'occasion de la Coupe du monde de la FIFA 1970, quatre ans après l'affaire avec le capitaine argentinAntonio Rattín qui ne voulait pas sortir du terrain comme le lui demandait alors l'arbitre. Le dimanche, l'arbitreallemandKurt Tschenscher gratifieEvgeny Lovchev, leno 6 de l'équipe d'Union soviétique, du premier carton jaune de l'histoire de la Coupe du monde de football lors du match de premier tour àMexico entre leMexique et l'Union soviétique qui se solde par un 0-0. Le premier carton rouge est sorti par l'arbitreturcDoğan Babacan pour le ChilienCarlos Caszely lors d'un match contre l'Allemagne de l'Ouest le[89].
L'arbitrage est souvent au cœur de controverses. Enfinale de l'édition 1966,Geoffrey Hurst tape le ballon sur la barre à la100e minute de la rencontre, en prolongation[135]. Le ballon rebondit alors sur la pelouse et sort des buts. L'arbitresuisseGottfried Dienst valide lebut après avoir consulté son assistant Tofik Bakhramov[135],[136]. Cependant, le doute persiste et une étude anglaise a confirmé que le ballon n'est pas rentré[135]. À la dernière minute de cette rencontre, Hurst marque son troisième but personnel alors que des supporters sont sur le terrain[135]. L'« arbitrage maison » est souvent critiqué, l'arbitre prenant des décisions favorables aux pays hôtes.
Certaines éditions de la Coupe du monde sont marqués par des erreurs aux conséquences lourdes. Lors de la demi-finale de la Coupe du monde 1982,Harald Schumacher agressePatrick Battiston[137]. L'arbitreCharles Corver ne siffle pas de faute alors que Battiston doit être hospitalisé. Schumacher et la RFA s'imposent par la suite aux tirs au but. Quatre années plus tard, la Coupe du monde est à nouveau marquée par une erreur flagrante de l'arbitre. LeTunisienAli Bennaceur ne voit pasDiego Maradona marquer de la main en quart-de-finale de la Coupe du monde, but resté célèbre comme la « main de Dieu »[137]. En finale de la Coupe du monde 1990, l'Argentine et Maradona subissent les décisions de l'arbitreEdgardo Codesal Méndez, qui fait basculer la rencontre en expulsantPedro Monzón puis en sifflant un pénalty contestable à cinq minutes de la fin de match[137].
En2002, plusieurs décisions arbitrales avantagent la Corée du Sud, pays organisateur, en phase finale[138]. En quart de finale, l'arbitre égyptien Gamal Al-Ghandour refuse deux buts à l'Espagne pour des raisons litigieuses[139]. Lors de laCoupe du monde suivante enAllemagne, le joueur de l'équipe de CroatieJosip Šimunić reçoit trois cartons jaunes parGraham Poll avant d'être exclu lors d'une rencontre de premier tour contre l'Australie[89].
La FIFA ajoute l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR) lors de laCoupe du monde 2018 en Russie[140]. Elle a pour la première fois une influence sur une décision arbitrale lors de la rencontre entre l'Australie et laFrance avec un pénalty accordé à l'équipe française à l'issue du visionnage des images depuis le bord du terrain[141]. Les arbitres sont également équipés d'un dispositif électronique installé au poignet pour leur confirmer ou non le franchissement de la ligne de but par le ballon. Quatre ans plus tard, la FIFA ajoute une nouvelle technologie au dispositif d'assistance vidéo pour détecter de manière semi-automatisée lehors-jeu[142].
Le trophée remis aux champions du monde de1930 à1970 est une statuette en or qui repose sur un socle de pierres fines[143]. Commandée parJules Rimet avant la première édition de l'épreuve, elle a été réalisée par lesculpteur françaisAbel Lafleur[143]. La statuette, appelée « Victoire ailée », représente la déesse de la victoire tenant uncaliceoctogonal au-dessus d'elle. En1946, en hommage au président de la FIFA, le trophée, qui à l'origine s'appelait simplement « Coupe du Monde de Football Association », est officiellement baptisé « Coupe Jules-Rimet ».
En1966, l'organisation incombe à l'Angleterre qui devient, de fait, gardienne du trophée pour la durée de la compétition. Le trophée est dérobé et des forces importantes deScotland Yard sont déployées pour retrouver la statuette avant la fin de la compétition[145]. Finalement, un petit chien nomméPickles trouve l'objet dans un paquet emballé dans du papier journal, déposé dans une poubelle d'un jardin public, que son maître remet à la police[146].
En1970, lasélection brésilienne remporte le titre mondial pour la troisième fois (après avoir déjà été sacré en1958 et1962) et acquiert ainsi le droit de conserver la Coupe Jules-Rimet définitivement. Mais, en1983, le trophée est volé dans les locaux de lafédération brésilienne. Les autorités pensent que les voleurs l'ont refondu. Une réplique de la Coupe Jules-Rimet est alors réalisée.
Timbre roumain représentant le nouveau trophée.
En1974, un nouveau trophée est donc mis en jeu. Portant le nom de la Fédération Internationale de Football Association, laFIFA World Cup (ouCoupe du Monde de la FIFA en français) a été dessinée parSilvio Gazzaniga et produite parBertoni àMilan. La statuette (sans son socle) représente deux athlètes soulevant la terre. Elle mesure 36,5 cm de haut et pèse 6,175 kg dont 75 % d'or (18 carats). La base de 13 cm de diamètre contient deux morceaux demalachite[147]. Les noms des pays ayant gagné le tournoi sont gravés sous la coupe. Seuls huit noms peuvent être gravés sur la coupe elle-même, ce qui signifie que la plaque où sont gravées leséquipes victorieuses peut contenir le nom des vainqueurs jusqu'en2038.
« De la base jaillissent des lignes qui s'élèvent en spirale pour s'ouvrir et recevoir le monde. Les silhouettes de deux sportifs transcendés par la victoire naissent de la remarquable dynamique de la base massive de la sculpture ».
Avant chaque compétition, le trophée est exposé dans de nombreux endroits à travers le monde avant d'arriver dans le pays organisateur. Dérobée à plusieurs reprises, la Coupe du monde est désormais très protégée. Seuls les champions du monde et les chefs d'État peuvent la toucher. Le trophée est propriété de la FIFA, même si sa surveillance est confiée au pays tenant du titre[148].
Les cinq étoiles du maillot de la sélection brésilienne depuis 2002.
Le vainqueur de la Coupe du monde peut disposer, sur son maillot, uneétoile par trophée gagné. Ces étoiles font leur apparition sur le maillot duBrésil en1974. L'Italie, alors ancien triple vainqueur de la compétition, adopte ce système au début des années1990[149] et l’Allemagne à la fin de la décennie. À la suite de la victoire de l'équipe de France en 1998, le maillot desBleus arbore une étoile. Dès lors, les autres pays vainqueurs d'une Coupe du monde qui n'ont pas encore d'étoile sur le maillot (Angleterre,Argentine,Uruguay) adoptent l'utilisation de l'étoile en hommage au ou aux sacres mondiaux[149]. Seul l'Uruguay a plus d'étoiles que de nombre de victoires en Coupe du monde. En plus des deux étoiles représentant les succès en Coupe du monde, deux autres étoiles sont sur le maillot uruguayen pour les deux victoires lors destournois olympiques de 1924 et 1928 co-organisés par la FIFA, à l'époque où la Coupe du Monde n'existait pas encore (les JO étaient alors la compétition internationale la plus importante)[149]. Chaque pays brode sur son maillot la ou les étoiles dans les couleurs de son choix. Ainsi, les étoiles espagnole, allemandes, italiennes, uruguayennes et argentines sont en or alors que celles du maillot brésilien sont vertes (cf. image de gauche), que l'étoile anglaise se fond avec la couleur du maillot et que les françaises sont blanches. La couleur des étoiles a pu évoluer, l’étoile française fut un temps dorée et les étoiles allemandes, avant le quatrième sacre, furent aux couleurs dudrapeau national (noir, rouge, jaune). Les couleurs des étoiles peuvent également varier selon le design du maillot.
Instauré en 2008 par la FIFA, leFIFA Champions Badge est un badge de couleur dorée ou blanche. Il est composé d'une représentation du trophée de la Coupe du monde, et de l'écrit"FIFA World Champions" avec l'année du titre indiqué sur le bas du badge. Ce dernier apparait sur les maillots de l'équipe championne en titre. L'Italie a été la première nation à apposer ce badge sur son maillot entre 2008 et 2010.
Il a depuis été porté par tous les champions en titres : l'Espagne (2010-2014), l'Allemagne (2014-2018), laFrance (2018-2022) et actuellement l'Argentine. Le badge peut être porté lors de tous les matchs effectués par la sélection durant ces 4 années de tenante du titre, que ce soit lors de sa compétition continentale ou n'importe quelle autre type de rencontres.
World Cup Willie, première mascotte de la Coupe du monde.
La Coupe du monde se dote d'unemascotte officielle à partir de1966. La première mascotte de l'histoire de la Coupe du monde estWorld Cup Willie, unlion footballeur portant un maillot de l'Union Jack[150]. Quatre ans plus tard, la mascotte du mondialmexicain est ungarçon habillé avec unsombrero et aux couleurs du Mexique : levert et leblanc. Il est nomméJuanito (Jeannot en espagnol)[150]. En1974, la mascotteallemande est constituée de deux hommes différents,Tip und Tap, se tenant par les épaules et portant des T-shirts sur lesquels sont inscrits « WM » et « 74 »[150]. En1978, l'Argentine choisit comme mascotteGauchito, un garçon argentin de la pampa avec un chapeau, un foulard et une cravache[150]. Il s'agit de la dernière mascotte représentant un humain.
La mascotte suivante pour l'édition 1982 disputée en Espagne est l'innovanteorangeespagnoleNaranjito avec un visage, un ballon et des crampons[150]. En1986, la mascotte estPique, unpiment mexicain de nouveau avec un sombrero. En1990, l'Italie choisit un objet-design nomméCiao représentant un footballeur avec une tête en ballon de football et un corps aux couleurs de l'Italie. LesÉtats-Unis reviennent aux animaux en1994 avec unchien habillé en tenue de footballrouge, blanche etbleue avec les mots « USA 94 ». Pour laCoupe du monde 1998, les organisateurs choisissent uncoq bleu appeléFootix, son nom est choisi par les téléspectateurs français parmi trois propositions. En2002, leJapon et laCorée du Sud choisissent trois mascottes,les sphériks Kaz, Nik et Ato, inspirées desmangas[151].Goleo VI, un lion en peluche, accompagné d'un ballon parlant nommé Pille, est la mascotte retenue par les Allemands en2006. La mascotte de la Coupe du monde 2010 s'appelleZakumi. Il s'agit d'unléopard avec des cheveux verts. Son nom vient de « ZA », abréviation internationale de l'Afrique du Sud, et « kumi », mot qui signifie « dix » dans diverses langues africaines en rapport à l'année de la compétition[152]. La mascotte de la Coupe du monde 2018 s'appelleZabivaka, ce qui signifie "celui qui marque" en russe. C'est un loup jeune et rusé, qui possède des lunettes oranges lui permettant de mieux contrôler ses frappes pour que le ballon rentre dans les cages.
Aspects socio-économiques
Audience à la télévision
D'un point de vue mondial, il est difficile de quantifier le nombre de téléspectateurs total. La FIFA estime régulièrement son audience autour de 3,2 milliards pour la compétition, et entre 1 et 1,5 milliard de téléspectateur pour la finale. Avant la coupe du monde 2010, la FIFA a changé son mode de calcul : auparavant, l'association donnait le chiffre total d'audience cumulé, celui-ci tournait autour de 26 milliards de téléspectateurs depuis l'édition 1990.
Audience des Finales (en France)
1998
20,6 millions
2002
12,2 millions
2006
22,2 millions
2010
14,1 millions
2014
13,6 millions
2018
20,08 millions (+5 millions dans les fan-zone)
2022
25,08 millions
Violences conjugales
Pendant une Coupe du monde le nombre deviolences conjugales augmente. Une étude britannique réalisée en 2014[153] a démontré que les violences conjugales augmentent de 26 % pendant la compétition. En cas de défaite de l'équipe nationale ce chiffre atteint même les 38 %. La faute ne revient pas seulement au sport : la consommation d'alcool exacerbée pendant ce type d'évènement, ainsi que les penchants violents préexistants chez les auteurs des violences sont aussi à prendre en compte. Toutefois, il est admis que ce type de compétitions entretient un environnement propice aux violences. En 2013, une étude aux États-Unis avait montré des résultats similaires concernant le football américain[154].
Pour tenter de pallier ce problème de nombreusescampagnes publicitaires alertent à ce sujet pendant la Coupe du monde. En 2018, leCenter for Domestic Violence révèle une campagne choc mettant en scène des visages de femmes où les coups portés dessinent le drapeau d'un pays jouant en Russie[155],[156].
Coût de la compétition
Lecoût de la Coupe du monde est en augmentation constante depuis des décennies. Les évaluations des coûts varient selon le périmètre de ce qui est pris en considération (intégrant par exemple, l'amélioration des infrastructures de transport et les coûts liés à la sécurité intérieure) À titre d'exemple, la Cour des Comptes a évalué le coût total de l'organisation de laCoupe du monde de 1998 en France à près de10milliards defrancs (1,56 milliard d'euros) dont environ7 milliards d'investissements (1,1 milliard d'euros) dans desinfrastructures sportives et de dessertes, et3 milliards (460 millions d'euros) dedépenses d'organisation[157]. Le financement direct est assuré par un comité d'organisation local qui bénéficie d'un appui financier de la FIFA[158]. Desfonds publics (État,collectivités locales etentreprises publiques) interviennent sur les infrastructures et dessociétés privées,mécènes de l'opération sur des aspects liés à l'organisation sportive. Cette aide financière est aussi une vitrine pour ces sociétés privées qui en espérer des retombées économiques positives.
Le site Mondial de football évalue pour sa part le coût de la coupe du monde française en 1998 à 360 millions d’euros ; celui de l’Allemagne quatre ans après à 430 millions d’euros ; puis plus de 3 milliards pour l'Afrique du sud, 8 milliards pour le Brésil, et 21 milliards pour la Russie[159]. La mise aux normes destades de football, imposée par la Fifa, affecte plus fortement les pays dont les stades étaient vétustes ou trop petits pour l'événement[160].
Effet sur l'économie
L'organisation de la Coupe du monde de football n'est pas sans conséquence économique pour le pays hôte. Les investissements qui concernent d'abord principalement les villes organisatrices, s'étendent maintenant dans tout le pays organisateur. Des infrastructures non sportives comme les hôtels sont également concernées. Les coûts croissants pour organiser une Coupe du monde provoquent cependant de plus en plus de critiques[161]. Celles-ci ont été particulièrement fortes auBrésil où les investissements importants dans les équipements sportifs ont été critiqués par une partie de la population. De nombreux manifestants souhaitent que l'argent soit utilisé pour l'amélioration des équipements publics (hôpitaux, écoles) et pour diminuer le coût de la vie[162].
Certains travaux soulignent que la victoire en Coupe du monde est un facteur positif pour la croissance. À la suite du succès de l'équipe de France en1998, leProduit Intérieur Brut (PIB) français s'est maintenu à un bon niveau de progression. Il progresse de seulement 2,3 % en1997, contre 3,5 % en1998 et 3,0 % en1999[163]. L'impact de l'événement est difficile à évaluer du fait de la multitude d'autres facteurs rentrant en compte dans l'évolution du PIB.
Il existe des faillites liées à la Coupe du monde. La société qui produit la mascotteGoleo a dû déposer le bilan deux semaines avant le début de laCoupe du monde de football 2006[164]. Les économistes allemands ne prévoyaient d'ailleurs qu'une hausse de 0,3 % du PIB.
L'organisation de la Coupe du monde peut n'avoir que peu d'effet sur le volume des investissements sur le pays organisateur. Il ne représente qu'environ 1 % seulement des flux annuels d'investissement en Allemagne à l'édition 2006[165].
Certains secteurs bénéficient de l'événement pour connaître une croissance rapide. Les secteurs des équipements sportifs[166] et des appareils télévisuels[g] connaissent une forte hausse des ventes au moment de la Coupe du monde.
Pour le pays hôte, le gain vient en premier lieu de l’afflux de visiteurs étrangers, eux-mêmes sources de devises (500 000 millions d'euros pour l'Allemagne selon les prévisions deStandard & Poor's). Pour les pays réalisant des performances remarquables, l’effet de la hausse du moral au sein de la population suscite à la fois une stimulation de la demande intérieure[167] et une meilleure productivité du travail. D'après l'Insee, l'effet de la Coupe du monde sur la consommation en Allemagne n'est toutefois qu'un soutien temporaire à une tendance ayant d'autres explications[165]. Les victoires et les défaites suscitent par ailleurs des variations boursières sur les marchés nationaux.
Certaines études ont montré une relative concordance dans les pays en développement entre les périodes d’expansion économique et les bons résultats en Coupe du monde. L'analyse la plus répandue consiste à dire que la victoire suscite l’expansion. Cependant, certaines analyses, fondées sur le fait qu’historiquement les renversements de tendance économique précèdent les bons ou mauvais résultats sportifs[168], avancent que c’est la croissance économique qui favorise les chances de victoire d’une équipe.
Pour le pays hôte, l’organisation de l’événement est le plus souvent considérée comme positive. Si la hausse de la consommation nationale est modeste, progressant par exemple en Allemagne que de 0,3 % pendant le trimestre de la Coupe du monde, elle peut être renforcée par un élan national comme en France en 1998. De plus, la consommation supplémentaire se transforme en partie en importations de produits étrangers et pas seulement en consommation de produits nationaux[165]. Ainsi la Coupe du monde de 2006 suscite un engouement pour les écrans plats produits en Asie.
Effet sur le développement local
Le marché de l'événementiel est un facteur dedéveloppement local. Toutes les villes qui accueillent des matchs de la Coupe du monde et donc des supporters venus du monde entier enregistrent un surplus de consommation sur leur territoire : certains chercheurs parlent d'une « économie présentielle » ou d'une « économie résidentielle »[169]. À l'occasion de cet événement, les pays construisent des infrastructures[170]. D'abord, la Coupe du monde permet de développer les stades du pays organisateur. En plus, les nations hôtes bénéficient de l'occasion pour développer les moyens de transport. En 2010, de nombreux moyens sont mis en œuvre pour déplacer les spectateurs entre les villes avec des navettes et des trains[171].
L'organisation d'une Coupe du monde dope letourisme[170],[172]. Les touristes ou « résidents non déclarés » doivent se loger, se nourrir, se distraire et donc dépensent de l'argent. Cette manne irrigue le tissu économique local qui réalise des ventes supérieures à l'ordinaire[170]. Les autorités publiques allemandes, bien conscientes de ce potentiel économique, ont d'ailleurs autorisé les commerçants à prolonger plus tardivement l'ouverture des magasins lors de la Coupe du monde 2006 et même le dimanche[173].
EnAllemagne, on parle de 50 000 emplois tandis qu'enAfrique du Sud ce sont près de 159 000 emplois[174] qui sont annoncés. Les emplois créés par et pendant la Coupe du monde ne sont pas toujours durables. On estime pour l'Allemagne qu'un tiers seulement des emplois seront conservés à l'issue de la compétition de 2006. En effet les principaux secteurs d'embauche que sont la sécurité, la restauration et la vente de produits dérivés, ne perdurent pas après la compétition.
Sources de revenus
Billetterie
Jadis source de revenus quasi-unique, la billetterie ne représente désormais qu'une modeste partie des revenus générés par la Coupe du monde. La billetterie est prise en charge par la FIFA pour la phase finale de la compétition[175]. Le marché parallèle, légal dans certains pays, peut multiplier par vingt le prix des places initialement prévu[176].
Sécurité supplémentaire pour la version 2006, les billets sont équipés de puces électroniques permettant de désactiver immédiatement des blocs de billets perdus ou volés[177].
Coca-Cola utilise l'image de la Coupe du monde de la FIFA sur ses bouteilles.
L'augmentation d'affluence dans les stades et devant la télévision a permis à la Coupe d'attirer des sponsors permettant à la FIFA d'augmenter ses profits. En1982, les revenus liés au sponsoring s'élèvent à 2 milliards de dollars pour augmenter régulièrement et atteindre plus de 16 milliards de dollars aujourd'hui. Le titre deSponsor officiel se monnaie 40 millions de dollars tandis qu'un sponsor d'équipe dépensera 10 millions de dollars. Sans compter que la nouveauté de l'édition2006 est de faire financer la construction desstades par les sponsors eux-mêmes. Par contre, lors de la Coupe du monde, la FIFA qui n'accepte pas d'autres noms que ceux des sponsors officiels, a fait renommer tous les stades sponsorisés par « Stade FIFA de ... ».
Les sponsors historiques de la FIFA sontCoca-Cola,Fujifilm ou encorePhilips[179]. Coca-Cola est sponsor officiel de toutes les éditions de la Coupe du monde depuis 1978 et a un contrat jusqu'en 2022[180].
Les principaux équipementiers sportifs se disputent à l'occasion de la Coupe du monde de football une guerre économique afin de bénéficier au maximum des effets économiques de la compétition. Les campagnes publicitaires débutent de plus en plus tôt, suivant les matchs amicaux de près. Les enjeux sont énormes pour certains équipementiers sportifs. Le match entreAdidas etNike prend toute son ampleur avec les équipes nationales. Nike est le sponsor duBrésil et de laFrance alors qu'Adidas est l'équipementier de formations telles que l'Allemagne et l'Espagne. Les recettes commerciales se préparent bien avant la Coupe du monde.
Couverture médiatique
Les caméras présentes dans les stades de la compétition permettent la télédiffusion des rencontres dans plus de 200 pays.
Les journaux sont les premiers médias à aborder le thème de la Coupe du monde. La radio suit, et retransmet la Coupe du monde dès les premières éditions, bien avant l'apparition de la télévision qui révolutionne la couverture médiatique de la compétition même si celle-ci est toujours retransmise à la radio. En 2010, les stationsRMC etRadio Alfa en France,BBC Radio 5 Live au Royaume-Uni etESPN aux États-Unis notamment retransmettent la Coupe du monde.
Les premières diffusions de matchs de la Coupe du monde en direct datent de1954 via l'Eurovision. La Coupe du monde de la FIFA de 1974 est la première à être retransmise à la télévision en couleurs. Depuis la première épreuve retransmise, seule l’édition qui s’est déroulée en 1962 au Chili ne bénéficie pas d’une retransmission en direct.
La Coupe du monde de football est le deuxième événement planétaire le plus télédiffusé, derrière lesJeux olympiques et devant leTour de France[181]. La FIFA estime l'audience cumulée télévisuelle à 26 288 753 000 téléspectateurs lors des 73 072 heures de retransmission de la compétition dans le monde pour l'édition de 2006[182]. L'épreuve est diffusée dans 213 pays en2002, aussi, les enjeux pour les chaînes detélévision sont importants.
En France, le maximum enregistré est de 30 millions de téléspectateurs devant leur écran de télévision lors de la demi-finale 1982 entre la France et Allemagne selon l'audimat, cinq millions de plus que le match de premier tour entre la France et l'Angleterre lors de cette même édition[183]. Plus récemment,Médiamétrie mesure que les sept meilleures audiences de l'année 2006 en France sont des matchs de la Coupe du monde 2006, la huitième étant la remise du trophée aux joueurs italiens. La demi-finale contre lePortugal est, depuis la création de Médiamétrie en 1989, l'audience la plus élevée en France de l'histoire de la télévision avec en moyenne 22,2 millions de téléspectateurs[184]. Pour la finale quatre jours plus tard, 22,1 millions de téléspectateurs regardent la rencontre avec un pic à 25 millions à 22 h 28[184].
La presse spécialisée bénéficie de la tenue de l'événement pour augmenter ses ventes. En 1998, la victoire de laFrance permet au quotidienL'Équipe de réaliser son record de ventes avec 1,6 million d'exemplaires contre 500 000 en moyenne. Le quotidienLa Gazzetta dello Sport atteint, au lendemain de la victoire italienne en 2006, le sommet de ses ventes avec 1,7 million d'exemplaires, son tirage moyen étant habituellement de 400 000[186].
La Coupe du monde est également l'occasion d'utiliser l'image des joueurs de football célèbres pour louer une marque[187].
Supporters
Supporters de l'Allemagne dans les rues pendant la Coupe du monde 2006.Tribune de supporters des Pays-Bas à la Coupe du monde en 2006.
La Coupe du monde étant la compétition majeure du football, lessupporters sont particulièrement concernés par ce mois de compétition. Dès la première édition, les supportersuruguayens etargentins sont particulièrement présents. Le tourisme sportif commence en 1934, des voyages avec le déplacement, la pension et l'accès aux stades sont offerts aux supporters[5].
Les premiers déplacements massifs de supporters de différents pays remontent à1982. À cette occasion, les fans anglais s'illustrent surtout par leurshooligans. Malgré ces agissements d'une minorité des supporters, la phase finale reste une grande fête pour les fans. Les supporters de certains pays véhiculent même l'image de fans sympathiques. Lors de laCoupe du monde de 1998 enFrance, la fête est au rendez-vous malgré des dérapages àMarseille[188] et àLens où le gendarmeDaniel Nivel est agressé par deshooligans allemands[189].
Aspect politique
Pacification
En1954, la victoireouest-allemande a un effet allant bien au-delà d'un succès sportif. Neuf ans après laSeconde Guerre mondiale, une grande partie des Allemands - surtout en RFA, mais aussi enRDA - se considère acceptée pour la première fois depuis longtemps. Plusieurs historiens ont même appelé le« la vraie heure de naissance de la RFA, en particulier pour l'amour-propre du peuple allemand »[190].
Tous les stades portent l'emblème de la FIFA et des Nations unies avec la légende « Football pour la paix - année de la paix », « Football for peace - Peace Year » lors de la Coupe du monde 1986 au Mexique après que les Nations unies déclarent l'année 1986 comme année de la paix.
Dès 2006, la FIFA s'associe avec l'UNICEF pour promouvoir la paix et les actions de l'UNICEF dans le monde[191]. Lors de la cérémonie d'ouverture de la Coupe du monde 2006, leprésident fédéral d'AllemagneHorst Köhler dit pendant son discours que le souhait de l'organisation est d'avoir« des matches passionnants, de nombreux buts et du fair-play » mais également« que le football puisse réunir les peuples »[192].
La Coupe du monde permet parfois de diminuer les tensions entre les pays.
En 1998, un match de la Coupe du monde oppose l'Iran auxÉtats-Unis. Ce match est un symbole de la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays, interrompues depuis 1978[193].
Malgré le climat de guerre présente dans le pays, les acteurs politiquesirakiens se sont engagés à favoriser un climat de confiance pour les amateurs de football pendant la Coupe du monde[196].
Propagande
La Coupe du monde sert à une grande propagande fasciste lors de la Coupe du monde 1934 disputée en Italie. Les joueurs allemands font lesalut fasciste[197], tout comme l'équipe italienne. L'équipe d'Allemagne affiche deux drapeaux, l'un aux couleurs nationales et l'autre frappé d'une croix gammée[5]. Le maillot allemand comporte alors l'écusson du Reich[5]. L'Italie remporte la compétition devantBenito Mussolini. Le président de laFédération d'Italie de football, le général Giorgio Vaccaro, affirme que« le but ultime de la manifestation sera de montrer à l'univers ce qu'est l'idéal fasciste du sport. »[198]. Mussolini utilise la victoire de l'équipe italienne pour promouvoir ses idées politiques.
Forfaits
Pour la première Coupe du monde, l'édition1930 enUruguay, la plupart des équipes européennes déclarent forfait ou déclinent l'invitation en raison du coût élevé et la longueur du voyage enbateau jusqu'enAmérique du Sud. Quatre années plus tard, la compétition a lieu enItalie, forfait en 1930. En représailles, l'Uruguay, pourtant tenante du titre, refuse de participer à la compétition[j]. L'Argentine aligne une équipe de joueurs amateurs et leBrésil envoie en Europe une équipe de joueurs de second plan. En1938, pourtant inscrits, laColombie, leCosta Rica, leSalvador, lesÉtats-Unis, laGuyane Néerlandaise, leJapon et leMexique déclarent forfait avant le tirage au sort du tour préliminaire. L’Argentine décide de ne pas participer à la suite de la décision de laFIFA d'organiser le tournoi enFrance et non enArgentine. Le Brésil est obligé d'organiser une tombola pour avoir assez de fonds pour payer le voyage vers la France. L'Autriche est contrainte en dernière minute par l'Allemagne nazie de déclarer forfait contre laSuède lors de laCoupe du monde de football 1938 à cause de l'Anschluss[13].
LaCoupe du monde de football 1950 ne se joue qu'à 13 pays au lieu de 16 à la suite des forfaits de laTurquie, de l'Écosse, de l'Inde et de laFrance (forfait après avoir été repêchée à la suite du forfait de l’Écosse)[199] Selon la légende l'Inde déclare forfait à la suite du refus d'obtenir la dérogation de jouer pieds nus pour ses joueurs. En réalité il semble que c'est surtout par manque de motivation que l'Inde a renoncé à faire le long voyage en Amérique du sud. Les Indiens considéraient en effet que le tournoi olympique (auquel ils avaient participé en1948) était bien plus prestigieux qu'une Coupe du monde dont ils ignoraient l'envergure réelle[200]. En1966, 16 nations africaines déclarent forfait lors des éliminatoires en raison du nouveau règlement de la FIFA n'accordant pas de place qualificative ferme au continent africain[201]. L'Afrique obtient gain de cause lors de la Coupe du monde suivante.
Lors des phases de qualifications de la Coupe du monde 1974, l'URSS refuse, à la suite de l'arrivée au pouvoir dePinochet, de se rendre au Chili pour jouer le match retour du barrage l'opposant au pays sud-américain. L'équipe du Chili se présente seule sur le terrain à l'heure du coup d'envoi du match et est déclarée vainqueur par forfait, se qualifiant ainsi pour la phase finale[202], tandis que l'URSS se voit notifier une disqualification par la FIFA. LaCoupe du monde de football 1978 soulève une polémique politique[203] car l'Argentine (pays hôte) est alors dirigée par le généralJorge Rafael Videla qui s'est emparé du pouvoir deux ans plus tôt et qui depuis mène dans son pays unerépression politique. Certaines nations appellent auboycott et critiquent ouvertement le régime en place[203]. Uncouvre-feu est mis en place pendant toute la compétition[203]. Longtemps il a été pensé que le capitaine néerlandaisJohan Cruyff choisit de ne pas disputer la compétition par protestation politique mais en 2008 il affirme que sa retraite internationale est due à une agression personnelle[204], toutefois l’équipe des Pays-Bas refuse les félicitations officielles de Videla pour sa deuxième place[205]. LaCoupe du monde de football 1986 doit avoir lieu enColombie mais cette dernière, socialement et économiquement en difficulté, décide en fin d'année 1982 de déclarer forfait car elle ne s'estimait plus en mesure d'assurer l'organisation d'un tournoi passé entre-temps de 16 à 24 équipes. La FIFA se replie alors sur leMexique (organisateur en 1970) qui disposait déjà des infrastructures nécessaires pour un tournoi agrandi.
Lieu de rencontres, la Coupe du monde de la FIFA reflète également les oppositions internationales.
La Coupe du monde de football a entraîné quelques affrontements, et a développé certaines rivalités entre pays, celle entre l'Angleterre et l'Argentine après 1966 ou celle entre laFrance et l'Allemagne après la demi-finale de 1982 par exemple. La violence est plus fréquente sur le terrain que dans les tribunes. Le match entre lePérou et laRoumanie en 1930, laBataille de Santiago en 1962 ou plus récemment la rencontre entre lesPays-Bas et lePortugal en 2006[206],[207] sont des exemples de matchs violents. La violence est également présente en dehors des pelouses, dans les villes où se disputent les rencontres de la Coupe du monde. En 1998, de violents affrontements entre Tunisiens et Anglais ont lieu dans les rues de Marseille. Les phases qualificatives ne sont pas exemptes de violences autour des rencontres comme lors desmatchs de qualification entre l'Égypte et l'Algérie pour la Coupe du monde 2010[208].
En 1969, le matchHonduras-Salvador en phase de qualification du Mondial mexicain est le catalyseur du conflit latent entre les deux pays. La défaite finale du Honduras débouche sur laguerre de cent heures qui fait plus de 5 000 morts[209]. En 1994, le joueurcolombienAndrés Escobar est assassiné, à la sortie d'unbar en Colombie, pour avoir inscrit un but contre son camp qui scelle l'élimination de la Colombie, dès le premier tour de la Coupe du monde, pourtant citée dans les favoris de la compétition[59].
La Coupe du monde de football ne fait pas toujours l'unanimité, de nombreux opposants dénoncent le coût de l'organisation de l’événement ainsi que les dérives engendrées par la Coupe (augmentation de la dette extérieure, expulsions, nettoyage social, augmentation des dépenses sécuritaires, vastes opérations immobilières, instrumentalisation au profit de dictateurs, etc.)[210]. Certaines villes ou villages des pays organisateurs tentent d'éloigner les touristes étrangers potentiellement créateurs de troubles[211].
La Coupe du monde dans la culture populaire
Photographie prise pendant le tournage d'une scène de foule pour le filmLe Miracle de Berne.
Les points de connexion entre la Coupe du monde et la musique ou la chanson populaire sont nombreux. Chaque sélection a un hymne et de nombreux morceaux en lien avec l'équipe nationale ou avec la compétition voient le jour. Certaines de ces chansons sont inspirées de faits de jeu commeFrance-Allemagne 82 signée parBartone en 2005 en référence au fameux match de Séville, ou encoreCoup de boule en 2006 à la suite du coup de tête deZidane surMaterazzi. En 1998, en France, la chansonI Will Survive deGloria Gaynor fait l'unanimité auprès des spectateurs soutenant l'équipe de France[213].
↑L’Allemagne a pendant deux ans, de 1933 à 1935, deuxdrapeaux officiels présentés conjointement. La Coupe du monde 1934 ne fera pas exception, elle utilisera ensemble les deux drapeaux durant la compétition.
↑La phase finale de la Coupe du monde 1950 se conclut par une poule de 4 équipes. Les deux équipes pouvant encore remporter la compétition, le Brésil et l'Uruguay, s'affrontent lors de la dernière journée, en même temps que l'autre match du groupe entre la Suède et l'Espagne. Ce match Uruguay-Brésil est parfois considéré comme une finale dans la bibliographie, bien qu'il n'en soit pas une. Un match nul aurait sacré le Brésil.
↑Ce sont les télévisions, les magnétoscopes puis les lecteurs DVD par exemple.
↑Les billets de la catégorie 4 sont réservés à la population locale, aux résidents Sud-Africains et sont vendus exclusivement enrands.
↑Chine non incluse. Avec la Chine, la CM 1998 arrive à 40 milliards d'audience, celle de 2002 à 42,6 milliards et 55 milliards pour celle de 2006 (dont plus de 1,2 milliard pour la finale).
↑La fédération uruguayenne doute également du niveau de son équipe à réitérer la performance de 1930 et préfère ne pas partir pour l'Europe.
↑Grégory Quin, « La reconstruction de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) après la Seconde Guerre mondiale (1944-1950). Jalons pour une histoire des relations internationales sportives »,Staps,no 106,,p. 21-35(lire en ligne)
↑Collectif, « Lucien Laurent entre dans le livre d'or »,Chronique des Bleus : l'épopée des Bleus depuis 1904, Éditions Chronique-Dargaud,Bassillac, 2002, p. 46(ISBN2-20505-322-1).
↑Le nom le plus souvent donné est « match pour la troisième place » ou « petite finale » et concerne les perdants des demi-finales.
↑a etbNormalement 4 poules de 4 équipes.* en 1930 : seulement 13 inscrits au lieu des 16 espérés. En conséquence les équipes sont réparties en 3 groupes de 3 et un groupe de 4.* en 1950 : seulement 13 participants sur les 16 qualifiés. 3 forfaits de dernière minute après tirage au sort de la phase de poules du premier tour ont conduit à une répartition déséquilibrée des équipes : 2 groupes de 4, un de 3 et un de 2.
↑Falter, Jean-Marc, Perignon, Christophe and Vercruysse, Olivier, « Impact of Overwhelming Joy on Consumer Demand: The Case of a Soccer World-Cup Victory » (January 12, 2005). Available at SSRN:http://ssrn.com/abstract=650741.
↑« Soccer and Emerging Market », ABN AMRO Economics Department.
La version du 19 juin 2010 de cet article a été reconnue comme « bon article », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.