LaCoupe de France de football, dénommé entre 2025 et 2028 la « Coupe de France Crédit Agricole » pour des raisons de parrainage avec leCrédit agricole[1] et parfois abrégéCoupe de France, est une compétition defootball à élimination directe, organisée annuellement par laFédération française de football (FFF) et ouverte à tous les clubs qui lui sont affiliés jusqu'au dernier niveau amateur, y compris ceux d'outre-mer.
À sa création en 1917, la compétition prend le nom provisoire deCoupe Charles-Simon en attendant la fin de laPremière Guerre mondiale. La Coupe reprend ce nom pendant laSeconde Guerre mondiale entre 1940 et 1944.
La compétition, reprise en 1919 par laFédération française de football association nouvellement créée, et désormais appelée « Coupe de France », reste la seule compétition française d'envergure jusqu'à la création duchampionnat de France en 1932, son vainqueur étant régulièrement qualifié de « champion de France » par la presse. LeRed Star FC et l'Olympique de Marseille l'emportent trois fois pendant cette période.
Malgré la concurrence du championnat, la Coupe a conservé toute son importance, notamment grâce au gain d'une place qualificative pour laCoupe d'Europe des vainqueurs de coupe de 1961 à 1998, puis pour laLigue Europa depuis 1999. Les surprises qu'elle engendre, lorsqu'un club professionnel est éliminé par un club amateur, sont entrées dans le folklore et font le « charme de la Coupe ».
Le Trophée de France, disputé chaque année entre1907 et1914 sous l'égide duComité français interfédéral (CFI), met aux prises en fin de saison le champion de chacune des fédérations qui le composent.
En 1916, un tournoi est organisé selon le format du Trophée de France. La presse spécialisée[2],[3],[4],[5] et généraliste[6] de l’époque l'appelle « Coupe de France ».
À l'image de l'Union sacrée, alors de mise durant laPremière Guerre mondiale, cette compétition est ouverte à tous les clubs membres des quatre fédérations régissant alors le football en France[15]. Cette ouverture fait une partie du charme de l'épreuve qui rassemble 48 clubs à sa première édition en 1917, plus de 1 000 en 1949 et plus de 7 000 en 2013[16]. En 1919, la Coupe Charles-Simon est reprise parFédération française de football association nouvellement créée et adopte alors définitivement le vocable de Coupe de France en conservant jusqu'à ce jour le même objet d'art comme trophée.
Les exigences pour participer à l'épreuve sont minimalistes : être licencié à la fédération, payer les droits d'inscription de l'épreuve et disposer d'un terrain homologué. C'est ce dernier point qui pose un problème aux deux tiers des clubs français, non inscrits. Les « grands clubs » tentent, dès les années 1920, de limiter l'accès à l'épreuve à une élite élargie comme pour lemodèle anglais mais la fédération reste inflexible[17]. L'inflation du nombre d'inscrits oblige l'organisation à mettre en place des tours préliminaires avant les trente-deuxièmes de finale. Un premier tour préliminaire est ajouté lors de l'édition 1919-1920 puis un deuxième dans l'édition 1920-1921.
À l'origine, les matchs de Coupe de France se jouent sur terrain neutre avec match à rejouer en cas d'égalité. C'est la règle jusqu'en 1968 et l'introduction des matchs en aller-retour sur le modèle de laCoupe des clubs champions européens[18]. Les trente-deuxièmes et seizièmes de finale se jouent toujours sur terrain neutre mais à partir des huitièmes (et dès les seizièmes de finale à compter de 1974) on joue en aller-retour, formule moins propice aux surprises. Paradoxalement trois clubs amateurs parviennent à se hisser en quarts de finale lors de l'édition 1968-1969, une première depuis l'instauration du professionnalisme en 1932. Il est néanmoins arrivé sporadiquement que les demi-finales soient jouées en un match comme sur la période 1974-1975-1976 ou en 1982 (pour alléger d'un match le calendrier avec la Coupe du Monde à venir).
Une nouvelle réforme a lieu en 1989 avec l'abandon de la formule en aller-retour, ce qui permet d'alléger le calendrier. On joue alors les matchs sur le terrain du club tiré au sort le premier lors du tirage. Afin de protéger les clubs hiérarchiquement plus faibles, on joue systématiquement sur le terrain d'un club se situant à au moins deux niveaux en dessous de son adversaire. On assiste alors à une multiplication des « surprises ».
Historiquement, en cas d'égalité après prolongations, les matchs étaient rejoués indéfiniment. À partir de 1964, la règle du tirage au sort après trois matchs nuls est instaurée (à la suite du marathon qui oppose leRacing Club olympique agathois et l'AS Pierrots Vauban Strasbourg : quatre matchs avec prolongations pour départager ces deux formations en seizièmes 1964). Le après trois matchs nuls en demi-finales, l'Olympique lyonnais et l'AS Angoulême sont départagés à la pièce pour accéder en finale (l'OL remporte lepile ou face)[19]. Avec l'instauration de la formule en aller-retour en 1968, un match d'appui est instauré pour départager deux formations à égalité (laRègle des buts marqués à l'extérieur n'est pas prise en compte jusqu'en 1976). Les séries de tirs au but sont introduites en 1970 mais uniquement à l'issue de la prolongation du deuxième match (qu'il soit le match retour ou un match d'appui). En trente-deuxièmes de finale de l'édition 1970-1971, leRed Star FC et leRC Strasbourg se qualifient aux tirs au but à l'issue du match à rejouer. La règle du match à rejouer en cas d'égalité reste en application jusqu'en 1975 mais ne concerne plus que les trente-deuxièmes de finale car les autres tours se jouent en aller-retour.
Traditionnellement, la finale de la Coupe de France se dispute àParis ou dans sa banlieue. De 1918 à 1998, six enceintes parisiennes ont accueilli au moins une finale : lestade de la rue Olivier-de-Serres, leParc des Princes, lestade Bergeyre et lestade Pershing àParis, lestade olympique Yves-du-Manoir àColombes et lestade Bauer àSaint-Ouen-sur-Seine. Depuis son ouverture en 1998, c'est toujours auStade de France àSaint-Denis que se déroule la finale. Lors de cette finale, le principe du match à rejouer en cas d'égalité reste longtemps la règle. La première finale disputée sans possibilité de match à rejouer est celle de1982 en raison de la tenue de laCoupe du monde 1982 quelques jours plus tard. Cette finale ne délivre pas de vainqueur après120 min de jeu et une série deTirs au but désigne le vainqueur. À titre exceptionnel, les demi-finales de cette édition ont même été jouées sur un seul match et sur terrain neutre afin d'alléger le calendrier[20]. Dès la saison suivante la coupe retrouve sa formule normale avec possibilité de matchs aller-retour en demi-finales et possibilité de match à rejouer en finale. La possibilité de finale à rejouer est définitivement abandonnée en 1986, le match s'achevant désormais par une série de tirs au but.
Les rencontres opposant lesprofessionnels et lesamateurs produisent régulièrement des surprises mettant alors en lumière un petit club, surnommé « Petit Poucet » ou « Cendrillon » de la Coupe de France. Lorsque cette situation se présente, on parle souvent de la « magie de la coupe » pour qualifier le fait que des équipes de divisions inférieures parviennent sur un match à mettre en difficulté des équipes théoriquement supérieures. Ainsi, le, le clubalgérien duSCU El Biar élimine leStade de Reims, finaliste de la précédentecoupe des clubs champions européens[21]. D'autres formations amateures ont éliminé des équipes professionnelles, parmi lesquelles l'US Quevilly qui est finaliste en1927, puis victorieux en huitième de finale de l'Olympique lyonnais en1968 avant d'enchaîner deux séries mémorables en trois ans : en2010 face auAngers SCO, auStade rennais FC et à l'US Boulogne avant de perdre en demi-finale 1-0 contre leParis Saint-Germain; puis en2012 face au Angers SCO, à l'Olympique de Marseille et au Stade rennais FC avant d'échouer 1-0 contre l'Olympique lyonnais en finale.
La compétition est répartie en treize tours plus une finale oùchaque division entre une à une en jeu[22]:
les clubs dedistricts départementaux (à partir de Départemental 1) entrent au premier tour, sauf exception selon le nombre de clubs par district ;
les clubs deligues régionales (De Régional 1 à Régional 3) entrent au deuxième tour, sauf exception selon le nombre de clubs par Ligue ;
les clubs deNational 3 entrent en compétition au troisième tour ;
les clubs deNational 2 entrent en compétition au quatrième tour ;
les clubs deNational entrent en compétition au cinquième tour.
Ces six premiers tours sont organisés par les Ligues régionales. Chaque Ligue dispose d'un nombre de qualifiés (stable depuis plusieurs années) définis en fonction du nombre de clubs engagés et du nombre d'équipes participant à des compétitions nationales. En fonction de cette répartition, elles gèrent l'organisation des six premiers tours, parfois avec un tour préliminaire :
Nombre de clubs qualifiés parLigue régionale à prendre part au septième tour pour la Coupe de France
Dans le cas des six premiers tours organisés par les ligues régionales, si, par suite de l’obscurité, de la pluie, de la neige, du gel, du brouillard et, en général, de toute intempérie, l’épreuve de tirs au but ne pouvait se dérouler, le club de la série inférieure ou, si les deux clubs appartiennent à la même série, le club visiteur est qualifié (est considéré comme club visiteur le club désigné initialement par la Commission, quel que soit le lieu de la rencontre)[22].
Les inversions de match aprèstirage au sort ont lieu seulement s'il y a deux divisions d'écarts entre les deux clubs[23], ce qui permet à la plus petite équipe de recevoir les équipes évoluant dans de meilleures divisions. À noter qu'entre 1995 et 1999, la FFF avait mis en place le principecarton bleu, qui récompensait le fair-play. Des points étaient attribués à chaque club en fonction du nombre de cartons reçus, du comportement du public… À chaque tirage au sort, le club ayant le plus de points était bénéficiaire ducarton bleu et assuré de recevoir (même avec plus de deux divisions d’écart)[24].
Pour les trente-deuxièmes de finale, les équipes encore en lice sont réparties en groupes, puis à compter des seizièmes de finale le tirage au sort devient intégral.
Les matchs se jouent en un aller simple à élimination directe où une équipe est éliminée lorsqu'elle perd un match. En cas d'égalité à l'issue du temps réglementaire (deux fois quarante-cinq minutes), le match se poursuit avec uneprolongation de deux fois quinze minutes. Si l'égalité persiste, une séance detirs au but a lieu. Depuis l'édition 2020-2021, les tirs au but ont lieu directement en cas d'égalité après quatre-vingt-dix minutes (sauf pour la finale).
La Coupe de France assure aujourd'hui à son vainqueur une qualification directe pour la phase de groupes de l'édition suivante de laLigue Europa. Si le vainqueur vient à se qualifier pour laLigue des champions, cette place qualificative est attribuée selon le classement de laLigue 1. Un temps évoquée avec l'élection deMichel Platini à la tête de l'UEFA, l'option d'autoriser les vainqueurs des coupes nationales à intégrer laLigue des champions de l'UEFA formulée au cours de l'année 2007 est abandonnée.
La finale de laCoupe Gambardella, qui est l'équivalent de la Coupe de France pour les moins de 18 ans, se joue en lever de rideau de la finale de celle-ci.
Ce trophée est conservé une année par le club vainqueur puis revient à la Fédération pour une petite restauration avant d'être remis en jeu. La coupe est volée une fois, en 1979, après la première victoire nantaise mais elle est rapidement retrouvée. Un modèle réduit est donné définitivement au vainqueur, tandis que tous les finalistes et l'arbitre reçoivent une médaille en argent[25].
Leprésident de la République remet traditionnellement le trophée aucapitaine vainqueur. C'estGaston Doumergue qui inaugure cette tradition[26] (que tous les présidents suivants s'attacheront à suivre[note 1]) le, la remettant au capitaine marseillaisErnest Clère. L'image deCharles de Gaulle lors de la finale de 1967 auParc des Princes renvoyant le ballon depuis la tribune où il avait été dégagé est restée célèbre[26]. Le présidentFrançois Mitterrand sera présent lors des 14 éditions s'étant déroulé sous son mandat, record de présence d'un président en fonction[26]. En 2002, lors de la finale opposant Lorient à Bastia, le présidentJacques Chirac quitte provisoirement la tribune : des supporters bastiais ayant siffléLa Marseillaise[26].
Il n'existe ni palmarès officiel concernant les joueurs, le cas n'étant pas prévu dans le réglement de l'épreuve, ni de consensus quant à considérer si un joueur d'un club vainqueur n'ayant pas disputé la finale est à considérer comme vainqueur ou pas. Ainsi, dans son ouvrageLe guide français et international du football, le journaliste deFrance Football Eric Lemaire dresse une liste des joueurs vainqueurs en ne retenant que les joueurs ayant disputé les finales[35].
Ainsi,Marquinhos a remporté sept Coupe de France avec leParis Saint-Germain FC en 2016, 2017, 2018, 2020, 2021, 2024 et 2025. En 2015, il était également présent sur la feuille de match lors de la victoire parisienne, mais il n'a pas disputé le match.
Il est par exemple certifié queJean Boyer, triple vainqueur de l'épreuve avec l'Olympique de Marseille dans les années 1920, a marqué 52 buts en phase finale rien qu'avec l'OM entre 1923 et 1935, plus 19 buts sur la même période en tours préliminaires[46]. Jean Boyer, également vainqueur en 1919 avec leCA sports généraux, a en fait marqué pas moins de 89 buts en 70 matchs de Coupe de France, ce qui en fait le vrai meilleur buteur de l'histoire de la Coupe de France[47].Stefan Dembicki, meilleur buteur de l'histoire duRC Lens, a quant à lui marqué 81 buts en Coupe avec son club entre 1936 et 1949, notamment grâce à 16 buts marqués dans le même match en décembre 1942 lors d'un 32-0 face à Auby-Asturies[48]. Parmi les autres grand buteurs, on peut noterJules Devaquez, triple vainqueur de l'épreuve pour cinq finales entre 1918 et 1927 avec l'Olympique et l'Olympique de Marseille, 61 buts en 61 matchs de Coupe entre 1917 et 1932[49],Jean Baratte, quadruple vainqueur avec leLille OSC après-guerre, 57 buts[50],André Simonyi, 56 buts[51], ou encore le quadruple vainqueurPaul Nicolas, 54 buts entre 1919 et 1935 avec leRed Star et l'Amiens AC[52].
↑En 1945, juste après lalibération de la France, il n'y a pas de président de la République en fonction, C'est le généralKoenig, gouverneur militaire de Paris, qui remet la coupe. En 1959, première finale sous laVe République,Charles de Gaulle assiste au match entre leFC Sochaux-Montbéliard etLe Havre AC mais celui-ci se termine par un match nul (2-2) et doit être rejoué deux semaines plus tard. Le président se fait alors représenter par son ministre des sportsMaurice Herzog. Il n'assistera pas ensuite à toutes les finales ; s'il est présent à celle de 1967, année du cinquantenaire, il ne l'est ainsi pas l'année suivante, la finale se déroulant en pleinmai 1968. C'estJacques Chaban-Delmas, président de l'Assemblée nationale qui remet la coupe.
↑abc etdLa commission de la Coupe de France de laFédération française de football fait la distinction entre leToulouse Football Club créé en 1937 et disparu en 1967 et leToulouse Football Club fondé en 1970, qui ont deux numéros d'affiliation distincts. Le club actuel du TFC revendique quant à lui le palmarès du premier Toulouse FC[29].
↑En réalité, la liste complète des meilleurs buteurs de la compétition n'est pas connue, car il n'existe pas debase de données référençant tous les buteurs de la Coupe de France depuis la première édition.La statistique sur Mbappé et Papin que ces médias ont repris sans vérification ne s’appuyait en fait que sur une base de données très incomplète du site Transfermarkt[41], dont les buteurs avant les années 1980 n'était presque pas référencés[42]. Il était pourtant facilement vérifiable que des grands noms du football français, comme le triple ballon d'orMichel Platini etDelio Onnis, meilleur buteur de l'histoire du championnat de France, avaient marqués respectivement 44 et 46 buts en Coupe de France[43],[44].Le 8 janvier 2024, à la suite d'un triplé deKylian Mbappé en32e de finale de laCoupe de France 2022-2023,L’Équipe publie dans son édition papier une infographie sur le Top 5 des buteurs en Coupe de France, une nouvelle fois erronée, basée sur une mise à jour du site Transfermarkt avec les buteurs depuis les années 1970[41]. Mbappé y est cette fois crédité de la5e place, tandis que Platini et Onnis le sont de la1er avec 44 buts, et ce alors que Onnis en a en réalité marqué 46[45].Mbappé, Platini et Onnis sont en réalité loin d'être les meilleurs buteurs en Coupe de France. Les meilleurs buteurs se trouvent en fait parmi les grands buteurs d'avant laSeconde Guerre mondiale, à une époque où la Coupe était la seule grande compétition nationale (1917-1932), puis considérée comme aussi importante que le championnat (1932-1939). Les meilleurs joueurs disputaient ainsi tous les matchs de Coupe, à une époque où ils faisaient toute leur carrière en France.
↑Le Ballon Rond, n° 80, 29 mars 1921 (p. 2) Première tentative dans ce sens en mars 1921, par le FC Cette qui propose d'exempter les grands clubs des tours préliminaires et de limiter l'entrée en lice aux seuls clubs inscrits en championnat.
↑Collectif,La Coupe de France de football, de Jean-Michel Cazal, Pierre Cazal et Michel Oreggia, 1993 (p. 213).
↑Collectif,La Coupe de France de football de Jean-Michel Cazal, Pierre Cazal et Michel Oreggia, 1993 (p.205).
↑Collectif,La Coupe de France de football de Jean-Michel Cazal, Pierre Cazal et Michel Oreggia, 1993 (p. 276).
↑Collectif,La Coupe de France de football de Jean-Michel Cazal, Pierre Cazal et Michel Oreggia, 1993 (p. 164).