Offerte parFrederick Stanley, la coupe Stanley est remise pour la première fois en 1893 par lestrustees, deux hommes désignés par Stanley pour gérer les conflits et protéger au mieux les intérêts du trophée. Entre 1893 et 1914, la Coupe peut être gagnée de deux manières : soit en remportant un défi contre l'équipe championne en titre soit en finissant en tête de la ligue dans laquelle évolue cette équipe.
En 1915, un accord est trouvé entre les dirigeants des plus grandes ligues d'Amérique du Nord de l'époque, l'Association nationale de hockey (ANH) et l'Association de hockey de la Côte du Pacifique (PCHA) : la coupe Stanley récompense le vainqueur d'une série finale entre la meilleure équipe de chaque ligue. Deux ans plus tard, l'ANH est remplacée par laLigue nationale de hockey (LNH). La finale 1919 est annulée en raison de lapandémie grippale de 1918 et pour la première fois depuis 1893, la coupe Stanley n'est pas remise. En 1921, laWestern Canada Hockey League (WCHL) voit le jour et est autorisée à jouer contre la meilleure équipe de la PCHA pour déterminer quelle équipe rencontrera les représentants de la LNH. La PCHA ne survit pas longtemps à cette concurrence et arrête ses activités en 1924. La WCHL connaît le même sort deux ans plus tard, laissant la LNH seule à jouer pour la coupe Stanley.
Entre 1942 et 1967, seulementsix équipes jouent dans la LNH et se partagent la coupe Stanley. Au cours de cette période de 25 ans, lesCanadiens de Montréal remportent 10 titres dont 5 consécutifs entre 1956 et 1960 ; lesMaple Leafs de Toronto sont juste derrière avec 9 conquêtes. En 1967, la LNH doit faire face à la concurrence et double son nombre d'équipes. Petit à petit, la LNH augmente son nombre d'équipe pour passer de 12 à 32. Depuis 1893, les Canadiens sont l'équipe la plus titrée avec 24 victoires à leur actif,Henri Richard étant le joueur détenant le plus grand nombre de coupes, 11, alors queScott Bowman avec 9 conquêtes est l'entraîneur le plus récompensé. En 1965, la LNH met en place letrophée Conn-Smythe afin de récompenser le meilleur joueur des séries de la Coupe Stanley, joueur toujours membre d'une des deux équipes finalistes.
Le,Frederick Stanley, Lord Stanley de Preston, est nommégouverneur général du Canada par lareine Victoria. C'est un sportif qui aime la chasse, les chevaux de course et la pêche[1]. La famille Stanley, qui assiste pour la première fois à un match de hockey au cours duCarnaval d'hiver de Montréal de 1889, est conquise[1]. Lord Stanley fait alors construire une patinoire près de sa résidence,Rideau Hall, àOttawa[2]. En 1892, les fils du gouverneur parviennent à convaincre leur père d'acheter une coupe en argent pour 10guinées[3] pour la meilleure équipe du Canada[4]. L'équipe qui remporte le trophée ne peut pas le conserver et doit le remettre en jeu régulièrement. La coupe est nommée initialementDominion Hockey Challenge Cup avant d'être renommée ensuite coupe Stanley[5].
Frederick Stanley décide que la coupe revient à la meilleure équipe amateur du Canada qui aurait remporté un match de défi d'une autre équipe. Il met en place cinq premières règles :
Les vainqueurs doivent remettre la Coupe en bon état sur demande destrustees qui devraient la remettre à une autre équipe méritant le trophée ;
Chaque équipe championne doit, à ses frais, graver le nom du club ainsi que l'année de la victoire sur la Coupe ;
La Coupe doit rester un trophée de challenge et ne peut pas devenir la propriété d'une équipe, même si cette dernière la remporte plusieurs fois ;
En cas de dispute sur l'attribution de la Coupe, la décision finale revient auxtrustees et elle sera absolue ;
Si un destrustees démissionne ou ne peut plus assurer ses fonctions, letrustee restant doit nommer un remplaçant[3],[6].
Stanley nomme deux personnes de confiance, destrustees ou administrateurs, pour sa Coupe : leshérif John Sweetland et Philip Dansken Ross. Sweetland et Ross remettent pour la première fois le trophée en 1893 à l'Association des athlètes amateurs de Montréal (AAA de Montréal) pour leur section de hockey sur glace, de l'Association de hockey amateur du Canada (AHAC)[6]. Stanley, anticipant l'existence d'autres ligues, demande à sestrustees de prévoir des règles supplémentaires afin de permettre à toute équipe du Canada d'avoir sa chance.
La Coupe revient au vainqueur de la saison de l'AHAC sans qu'un match particulier ne soit joué ;
Les défis en dehors de l'AHAC peuvent être lancés par n'importe quelle équipe senior ayant remporté son championnat, les défis étant joués par ordre des demandes reçues ;
À partir du moment où lestrustees approuvent un défi, les deux équipes doivent s'entendre entre elles sur les modalités des rencontres (dates, patinoires, sélection des arbitres, répartition financière, …) ;
Si les deux équipes ne parviennent pas à se mettre d'accord, lestrustees suivent les principes suivants :
La Coupe se joue sur un match ou sur deux victoires en trois rencontres. Ils peuvent aussi décider de faire jouer deux rencontres et de compter le nombre de buts pour déterminer le vainqueur ;
Les matchs ont lieu dans la ville championne en titre, à des dates choisies par lestrustees ;
Le produit de la vente de billets est partagé également entre les deux équipes ;
Si aucun arbitre ne convient aux deux clubs, lestrustees en nomment un de leur choix et les dépenses liées sont couvertes à égalité par les deux équipes ;
Si les deux équipes ne se mettent pas d'accord sur les autres officiels, l'arbitre a toute latitude pour s'entourer de personnes de son choix ;
Une ligue ne peut concourir pour la Coupe deux fois au cours d'une même saison[6].
À l'époque, aucune ligue n'a de champion désigné par desséries éliminatoires et l'équipe finissant en tête d'un championnat est sacrée championne. Cependant, en 1894, quatre des cinq équipes de l'AHAC finissent en tête du classement avec une fiche de cinq victoires et trois défaites chacune : leClub de hockey de Québec, les AAA de Montréal, lesVictorias de Montréal et leClub de hockey d'Ottawa. Après de nombreuses discussions sur les modalités d'un tournoi à quatre équipes, l'équipe de Québec se retire de la compétition[7]. Il est donc décidé de mettre en place un tournoi avec trois équipes, tournoi joué à Montréal et Ottawa, puisqu'elle est la seule équipe jouant à l'extérieur, reçoit un laissez-passer pour la finale. L'équipe des AAA remporte sa demi-finale du sur le score de 3-2 contre les Victorias[8]. Cinq jours plus tard, la première finale de la Coupe Stanley se joue entre Ottawa et les AAA de Montréal, ces derniers s'imposant sur la marque de 3-1[9],[10]
Le, les Victorias de Montréal finissent la saison de l'AHAC à la première place du classement et ils doivent ainsi remporter la coupe Stanley. Cependant, lestrustees ont déjà autorisé un défi lancé aux joueurs de l'AAA par le club de l'université Queen's, défi prévu le. Ils décident alors que si l'AAA gagne son match, la coupe Stanley peut être remise aux Victorias en tant que champions de l'AHAC ; dans le cas contraire, le trophée devient la récompense de l'Association de hockey de l'Ontario dans laquelle évolue l'université. Le match, qui se solde par une victoire des AAA sur le score de 5-1, consacre alors les Victorias de Montréal[11]. Le premier défi lancé avec succès est le fait desVictorias de Winnipeg, champions de laManitoba Hockey League : le, les Victorias de Montréal sont opposés à ceux de Winnipeg et ce sont ces derniers qui s'imposent sur le score de 2-0 avec unblanchissage[Note 2] de leur gardien George Merritt ;Dan Bain inscrit le premier but et C.J. « Tote » Campbell le second[12]. Les Victorias deviennent la première équipe extérieure auQuébec à remporter le trophée[13] et font un retour triomphal à Winnipeg en étant accueillis à la gare duCanadien Pacifique par une foule de partisans[14].
En, alors que les Victorias de Montréal ont une nouvelle fois remporté la coupe Stanley à la fin de la saison de l'AHAC, ils doivent jouer un défi contre l'équipe desCapitals d'Ottawa de laCapital Amateur Athletic Association. Lestrustees prévoient initialement une série au meilleur des trois matchs[Note 3] mais après une victoire 15-2 des Victorias lors de la première rencontre, les matchs suivants sont annulés[15]. Les Victorias de Montréal sont encore une fois sacrés champions en 1898 au terme de la dernière saison de l'Association de hockey amateur du Canada. En, ils jouent un défi contre leurs homologues de Winnipeg qu'ils remportent 5-3 après l'abandon de leurs adversaires au cours de la deuxième rencontre en raison d'une décision controversée de l'arbitre[16]. La saison 1899 voit le sacre d'une autre équipe de Montréal, lesShamrocks qui se classent premiers devant les Victorias avec une victoire de plus[17]. Dix jours plus tard, les Shamrocks défendent leur nouveau trophée en battant l'université Queen's sur le score de 6-2[18]. Au cours de la saison 1900, l'équipe des Shamrocks doit faire face à plusieurs défis. Tout d'abord, en, les Shamrocks sont opposés aux Victorias de Winnipeg de la MHL pour un nouveau défi joué au meilleur des trois matchs et les trois rencontres sont jouées en cinq jours. Malgré une victoire 4-3 de Winnipeg lors de la première rencontre, les Victorias s'inclinent face aux Shamrocks 3-2 puis 5-4, le but de la victoire étant inscrit pour les Shamrocks parHarry Trihey[19],[20]. Le second défi de la saison est joué quelques jours avant la fin de la saison de la CAHL contre les Crescents de Halifax de laMaritime Professional Hockey League et les champions en titre conservent la Coupe avec deux victoires à zéro et un score cumulé de 21 à 2[19],[21]. Quelques jours plus tard, la saison régulière de la CAHL est terminée, et les Shamrocks finissent en tête avec sept victoires et une défaite[17].
Pour la troisième fois de leur histoire, les Victorias de Winnipeg lancent un défi aux champions de la coupe Stanley en. Dan Bain, le meilleur joueur des Victorias, joue les deux rencontres avec un masque en bois en raison d'un nez cassé, ce qui lui vaut le surnom de « the masked man », « l'homme masqué »[22]. Les joueurs de Winnipeg remportent le premier match 4-3 avec un but de Bain, le but vainqueur étant inscrit par Burke Wood[23] ; à la fin du temps réglementaire du deuxième match, les deux équipes sont à égalité 1-1, les buts étant marqués par Trihey pour Montréal et Bain pour Winnipeg[24]. Finalement, « l'homme masqué » offre la coupe Stanley au Manitoba en inscrivant le but de la victoire au bout de quatre minutes de prolongation[24].
Champions en titre, les joueurs de Winnipeg ne sont pas défiés par le nouveau champion de la CAHL, le club de hockey d'Ottawa en mars mais par les Wellingtons de Toronto de l'AHO en. Avec deux victoires 5-3, les Victorias conservent la coupe Stanley jusqu'à la fin de la saison 1902[25]. L'Association des athlètes amateurs de Montréal gagne le titre de champion de la ligue canadienne de hockey amateur en[17], jette un défi aux Victorias et remporte la Coupe avec deux victoires 5-0 et 2-1 contre une défaite 1-0[26]. Les deux équipes se retrouvent en, les Victorias remportant une nouvelle fois la MHL. Le premier match tourne à l'avantage des joueurs de Montréal surnommés lesLittle Men of Iron sur le score de 8-1[27]. Le deuxième match se solde par un nul 2-2 alors que les deux équipes jouent en prolongation. Le match doit en effet être arrêté en raison duchabbat[28]. Le troisième match se soldant sur le score de 4-2 pour les Victorias, il est nécessaire de jouer un quatrième match pour déterminer le vainqueur. Cette dernière rencontre est donc jouée le et Montréal en sort vainqueur 4-1[29].
Cette victoire fait revenir la coupe Stanley dans la CAHL dont la saison se finit en mars. Deux équipes sont à égalité en tête : le club de hockey d'Ottawa et les Victorias de Montréal. Pour déterminer le champion, une série de deux matchs est alors jouée dont Ottawa sort vainqueur après un match nul 1-1 puis une victoire 8-0, trois buts étant marqués parFrank McGee[30]. Deux jours plus tard, les nouveaux champions sont défiés par lesThistles de Rat Portage de laManitoba & Northwestern Hockey Association mais les deux matchs tournent facilement à l'avantage des joueurs de l'Ontario avec des victoires 6-2 et 4-2, deux buts étant inscrits à chaque fois par McGee. La direction du club d'Ottawa offre alors à chaque joueur de l'équipe une pépite d'argent comme récompense ; l'équipe est ensuite surnommée lesSilver Seven d'Ottawa[31].
Ils défendent leur coupe Stanley début contre le club d'aviron de Winnipeg, leWinnipeg Rowing Club. Les champions en titre conservent leur trophée[32] même s'ils se font peur en concédant une défaite lors du deuxième match 6-2[33]. Cette saison 1904 est une saison mouvementée pour le hockey sur glace au Canada. Tout d'abord, laLigue fédérale de hockey amateur (LFAH) voit le jour sous l'impulsion deJames Strachan, propriétaire desWanderers de Montréal, qui se voit refuser l'accès à la CAHL[34]. De plus, fin janvier, les équipes d'Ottawa et des Victorias arrivent en retard lors de plusieurs matchs. Les deux clubs sont sanctionnés par le président de la CAHL, Trihey, qui demande également qu'un match entre les deux équipes soit rejoué. Ottawa accepte mais uniquement en fin de saison, si le classement final de la CAHL peut dépendre de cette rencontre. Les autres équipes refusent la réponse d'Ottawa qui décide en conséquence de quitter la CAHL pour rejoindre la LFAH[35].
Québec finissant premier de la saison de cette ligue compte recevoir la coupe Stanley mais lestrustees décident que même si l'équipe d'Ottawa a quitté la CAHL, elle est toujours en possession du trophée[36]. Sans ligue officielle, les champions de la coupe Stanley relèvent tout de même un défi contre lesMarlboros de Toronto de l'AHO avec deux victoires 6-3 et 11-2 en[37],[38]. À la fin de la saison régulière, les Wanderers de Montréal sont la meilleure formation de la LFAH et un match est organisé entre Wanderers etSilver Seven le. La partie se conclut sur le score de 5-5 après les 60 minutes de jeu[39]. Mécontents de l'arbitrage, les joueurs des Wanderers refusent de jouer la prolongation. Lestrustees imposent deux nouvelles rencontres jouées à Ottawa pour décider de la série mais Montréal refuse de participer si une des deux rencontres n'a pas lieu dans leur patinoire. Après de nombreuses discussions, la série est finalement annulée et Ottawa sacré champion de la coupe Stanley[40],[41]. La saison d'Ottawa n'est pas pour autant finie puisqu'ils jouent une dernière série contre l'équipe des Wheat Cities deBrandon où évolueLester Patrick. Avec deux victoires 6-3 et 9-3, Ottawa conserve son trophée[42] alors qu'au cours du premier match, Patrick prend momentanément la place de son gardien de but quand Dugald Morrison reçoit une pénalité[43].
LesSilver Seven jouent désormais officiellement pour la Ligue fédérale amateur de hockey pour la saison 1905. Dès janvier, l'équipe doit défendre son titre contre lesNuggets de Dawson City qui traversent l'ensemble du Canada d'Ouest en Est. Le premier match est joué après environ un mois de voyage pour les Nuggets, le lendemain de leur arrivée dans la capitale canadienne[44]. Ottawa s'impose 9-2 alors qu'à la fin du match, un attaquant de Dawson City critique Frank McGee annoncé comme un joueur vedette malgré son unique œil valide, mais n'ayant marqué qu'un seul but[45]. Vexé, ce dernier inscrit 14 buts lors du deuxième match, une victoire 23-2 d'Ottawa dont quatre buts en 140 secondes[46]. En mars, Ottawa remporte la saison 1905 de la LFAH avec une victoire d'avance sur les Wanderers[17] et peut donc défendre sa coupe Stanley quelques jours plus tard contre les Thistles de Rat Portage. McGee manque le premier match de la série, une défaite d'Ottawa 9-3 mais est de retour pour les matchs suivants, deux nouvelles victoires d'Ottawa 4-2 et 5-4, et marque le dernier but du club de hockey d'Ottawa[47].
Lors du congrès annuel de la Ligue fédérale amateur de hockey en, il est décidé de fusionner la CAHL avec certaines équipes de la LFAH pour former une nouvelle organisation : l'Eastern Canada Amateur Hockey Association[48]. Ottawa joue donc dans cette nouvelle ligue et en février puis en mars, l'équipe remporte deux séries de défis, d'abord contre l'Université Queen's[49] puis contreSmiths Falls à chaque fois en deux matchs[50]. La saison régulière se termine deux jours après le second match contre Smiths Falls ; Ottawa et les Wanderers sont à égalité en tête du classement et une série de deux matchs est organisée entre les deux équipes pour déterminer la meilleure formation[17].
Les Wanderers s'imposent 9-1 lors de la première rencontre : quatre buts deErnie Russell, trois deFrank Glass et deux d'Ernest « Moose » Johnson. Le deuxième match commence avec but de Montréal mais très vite Ottawa revient dans le jeu avec un premier but par Frank McGee puis un autre parHarry Smith. McGee inscrit un deuxième but avant la fin de la première mi-temps. De retour au jeu, Ottawa continue à marquer et à dix minutes de la fin du match, les deux équipes sont à égalité 10-10 sur l'ensemble des deux rencontres mais Lester Patrick inscrit deux buts pour Montréal[51]. Avec un score cumulé de 12 buts à 10, les Wanderers sont sacrés champions de la ligue ainsi que de la coupe Stanley 1906[52].
Avant le début de la saison 1906-1907, le président des Wanderers demande lors de la réunion annuelle de la ligue que les joueurs professionnels soient admis tout autant que les joueurs amateurs. Seule l'Association des athlètes amateurs de Montréal vote contre et la proposition est retenue à condition que le statut de chaque joueur soit publié dans la presse[51]. Les joueurs de Montréal, dont certains sont devenus professionnels, jouent trois séries de défis contre d'autres équipes en 1906-1907, remportant la première contre l'équipe deNew Glasgow en, 17 à 5 au cumuls des buts[53], avant de jouer en janvier contre lesThistles de Kenora. Ces derniers comptent dans leurs rangs des joueurs commeSilas Griffis,Art Ross ou encoreTom Phillips[51]. Les deux matchs tournent à l'avantage des Thistles 4-2 puis 8-6[54]. Le capitaine de l'équipe, Phillips, inscrit 7 des 12 buts de son équipe à lui tout seul. La ville devient la plus petite ville à remporter la coupe Stanley et également la dernière équipe amateur à le faire[55]. Les 16 et, les joueurs de Kenora défendent leur titre contre les Wheat Cities de Brandon en finale de laManitoba Professional Hockey League. Avec deux victoires 8-6 et 4-1, ils conservent donc leur titre[56] puis rencontrent les Wanderers cinq jours plus tard, sur une patinoire de Winnipeg. Malgré le renfort de joueurs habituels d'Ottawa[51], les Wanderers s'imposent 12 buts à 8 au total[57],[58] et inscrivent alors 20 noms sur la coupe Stanley, une première dans l'histoire du trophée[59].
En tant que champions en titre de la coupe Stanley, les Wanderers de Montréal doivent faire face à un premier défi lancé en par les Victorias d'Ottawa de la Ligue fédérale amateur de hockey. Ils conservent leur titre en remportant les deux matchs 9-3 et 13-1[60]. Les joueurs des Wanderers continuent à dominer leur ligue en remportant huit des dix matchs de la saison 1907-1908[17]. Trois jours après la fin de la saison de l'ECAHA, ils sont une nouvelle fois victorieux d'un défi, cette fois contre lesMaple Leafs de Winnipeg sur un score cumulé de 20 à 8[61]. Le défi suivant a lieu le, deux jours après la précédente victoire et Montréal bat 6-4 leClub de hockey professionnel de Toronto de l'Ontario Professional Hockey League, équipe dans laquelle évolueÉdouard Lalonde[62],[63]. Après cette saison 1908, l’Eastern Canada Amateur Hockey Association devient officiellement l’Eastern Canada Hockey Association avec l'arrêt des deux dernières équipes de joueurs amateurs du circuit : le MAAA et les Victorias[51]. Pour les joueurs amateurs du Canada, laCoupe Allan se substitue alors à la coupe Stanley qui devient l'emblème de la suprématie du hockey professionnel[64].
Fin, les joueurs des Wanderers résistent à un nouveau défi contre le Club de hockey d'Edmonton de l'Alberta avec un score cumulé de 13 à 10. La première rencontre se solde par une victoire 7-3 des joueurs de Montréal, cinq buts étant inscrits par Harry Smith et les deux derniers par Frank Glass[65]. Le second match tourne à l'avantage des joueurs d'Edmonton 7-6[66]. Les Wanderers perdent finalement la coupe Stanley à l'issue de la saison de l'ECHA au profit d'Ottawa. Les deux équipes sont à égalité jusqu'à la dernière rencontre et avec une victoire 8-3, les joueurs d'Ottawa, désormais connus sous le nom deSénateurs, remportent la coupe Stanley[51],[67]. Lors de cette saison, lesCreamery Kings de Renfrew se voient refuser par les administrateurs le droit de jouer contre les champions de la Coupe après avoir déjà essuyé un refus deux ans plus tôt[68].
Le propriétaire de l'équipe, le Sénateur Michael John O'Brien, envoie alors son fils,John Ambrose O'Brien, à Montréal pour assister à la réunion annuelle de l'ECHA. Dans le même temps, les Wanderers, rachetés par Patrick J. Doran, souhaitent désormais jouer dans l'Aréna Jubilée, plus petite et générant moins de revenus pour les autres clubs. Les propriétaires des autres équipes décident alors de dissoudre l'ECHA le et de former l'Association canadienne de hockey afin d'exclure Doran et son équipe[68]. O'Brien et Strachan, représentant des Wanderers, s'entendent pour former ensemble une ligue concurrente : l'Association nationale de hockey[69]. Début janvier, les Sénateurs d'Ottawa de l'ACH remportent leur défi contre les Professionnels de Galt de l'OPHL, 15 buts à 4, dont 6 lors du premier match par le seulMarty Walsh[70]. Le, une réunion est organisée entre l'ACH et l'ANH et la première des deux ligues est finalement dissoute, deux de ses équipes rejoignant l'ANH pour sasaison inaugurale, lesShamrocks de Montréal et les Sénateurs[71].
Ottawa relève un nouveau défi quelques jours plus tard contre le Club de hockey d'Edmonton avec deux victoires 8-4 et 13-7,Gordie Roberts inscrivant 7 buts au total[72]. Alors que les experts s'attendent à ce que le titre de l'ANH soit remporté par les Creamery Kings ou les Sénateurs, les Wanderers profitent de l'arrivée deHarry Hyland[73] pour finir en tête de la saison avec onze victoires et une seule défaite en douze rencontres[67]. Ils remportent alors le tout nouveau trophée de la ligue, leTrophée O'Brien, et sont également récompensés par la coupe Stanley[73]. Le, les Dutchmen de Berlin lancent un défi aux Wanderers mais s'inclinent sur le score de 7-3[74].
À la fin de lasaison régulière 1910-1911, l'équipe d'Ottawa finit à la première place du classement avec une fiche de 13 victoires pour seulement trois défaites[75]. Les Sénateurs défendent leur coupe Stanley trois jours après le dernier match du calendrier et disposent des joueurs de Galt sur le score de 7-4[76]. Dans la même semaine, Ottawa bat également lesBearcats de Port Arthur 13-4 avec dix buts pour le seul Walsh[77]. Des changements importants ont lieu dans le monde du hockey sur glace avant le début de lasaison 1911-1912 de l'ANH. Tout d'abord, une nouvelle ligue est créée sous l'impulsion de Lester etFrank Patrick, l'Association de hockey de la Côte du Pacifique[78]. Ensuite, l'ANH décide qu'il n'y aura plus que six joueurs pour chaque équipe, le poste derover étant supprimé[79] et enfin, à la demande des équipes, les défis ne peuvent avoir lieu qu'à la fin de la saison régulière de l'équipe championne en titre afin de ne pas surcharger son calendrier[80].
Derniers de la saison précédente, les joueurs des Bulldogs de Québec, menés par leur capitaineJoe Malone, remportent le titre de champions de l'ANH et de la coupe Stanley avec dix victoires et huit défaites. Ils finissent avec seulement une victoire de plus qu'Ottawa et deux de plus que lesCanadiens de Montréal, derniers de la saison. Ottawa et Québec se rencontrent pour la dernière fois de la saison le ; alors qu'il ne reste que sept secondes de jeu dans le match,Joe Malone, inscrit le but égalisateur et plus de vingt minutes sont nécessaires pour départager les deux formations.Joe Hall offre finalement la victoire et la première place à Québec[81]. Quelques jours après la fin du championnat, le nouveau champion de la coupe Stanley doit disputer deux matchs de défi contre les Victorias deMoncton, dont la majorité des joueurs jouait avec Galt en 1911. Québec s'impose après deux victoires faciles sur les scores de 9-3[82] et 8-0[83]. Joe Malone joue toujours avec Québec en1912-1913 et il mène son équipe à un nouveau titre de champion[84]. Les Bulldogs remportent un nouveau défi contre les Millionaires deSydney avec une première victoire 14-3 dont neuf buts de Malone[84]. Il ne joue pas le second match car il est grippé mais son équipe s'impose tout de même 6-2, trois buts étant inscrits par Joe Hall[85]. La saison des joueurs de Québec n'est pas pour autant finie puisqu'ils acceptent de jouer un tournoi à New York puis de jouer fin mars contre lesSénateurs de Victoria,champions 1912-1913 de la PCHA. La série tourne à l'avantage des joueurs de Victoria mais heureusement pour Québec, la coupe Stanley n'est alors pas en jeu[86].
Pour la première fois depuis les débuts de l'ANH, deux équipes finissent à égalité de points avec treize victoires à l'issue de lasaison 1913-1914 : leClub de hockey de Toronto, lesTorontos, et les Canadiens de Montréal. Une série de deux matchs est organisée les 7 et pour les départager. La première rencontre, jouée à Montréal, tourne à l'avantage de l'équipe à domicile 2-0. La deuxième joute a lieu chez les Torontos qui prennent leur revanche en s'imposant sur le score de 6-0[87]. À la fin de lasaison 1913-1914 de la PCHA, l'équipe de Victoria, meilleure équipe du circuit de l'Ouest entreprend le voyage jusqu'àToronto pour jouer contre les champions de l'ANH, mais ayant oublié de faire une demande officielle auxtrustees, les joueurs de Victoria ne peuvent pas officiellement prétendre ramener la coupe Stanley chez eux en cas de victoire[88]. Cependant, la série qui se joue au meilleur des cinq matchs voit les joueurs de Toronto remporter les trois rencontres jouées, 5-2, 6-5 et 2-1 et l'ANH conserve la Coupe pour encore un an[89].
Quelques jours après la série entre Victoria et Toronto, un courrier adressé au président de l'ANH, Emmett Quinn, par William Foran, un des deuxtrustees, déclare que ces derniers sont heureux d'entendre que l'ANH, la PCHA et la ligue Maritime sont d'accord pour faire de la coupe Stanley le symbole du hockey professionnel. Ils donnent leur accord pour que la Coupe soit remise chaque année à la meilleure équipe des trois ligues, équipe désignée par des séries éliminatoires[90]. Cependant, la ligue Maritime qui devient l'Eastern Professional Hockey League pour la saison 1914-1915 arrête ses activités en cours de saison[91].
En, lesMetropolitans de Seattle de la PCHA affrontent enfinale de la Coupe Stanley les Canadiens, champions en titre et premiers de lasaison 1916-1917 de l'ANH. Le premier match est joué le et les Canadiens l'emportent huit buts à quatre grâce dont quatre deDidier Pitre pour Montréal. Les Metropolitans réagissent lors des deux matchs suivant en remportant les deux rencontres 6-1 et 4-1. Le quatrième match se joue le devant une foule compacte et les joueurs locaux de Seattle remportent cette nouvelle confrontation 9-1 et deviennent ainsi la première équipe basée aux États-Unis à remporter la coupe Stanley. Au total, le score est de vingt-trois à onze, avec 14 des buts des vainqueurs inscrits parBernie Morris – dont six au cours du quatrième match[94].
L'ANH connaît ensuite des saisons difficiles : le monde est plongé dans laPremière Guerre mondiale et de nombreux joueurs s'enrôlent dans l'armée du Canada alors que d'autres sont attirés par les salaires élevés de l'Association de hockey de la Côte du Pacifique de la côte Ouest[73]. Ainsi, la saison 1916-1917 de l'ANH est divisée en deux parties alors que le228e bataillon de Toronto arrête ses activités après la première moitié de saison. L'ANH se réunit pour décider du format de la seconde partie ;Eddie Livingstone insiste pour que les cinq équipes jouent les unes contre les autres mais les autres dirigeants préfèrent finir la saison avec quatre formations et excluent momentanément son équipe, lesBlueshirts de Toronto[95]. Lassés des conflits avec Livingstone, les présidents des autres équipes décident de dissoudre l'ANH le et créent une nouvelle structure sans lui : laLigue nationale de hockey[96]. Lapremière finale à laquelle participe la LNH voit une opposition entre lesArenas de Toronto, qui éliminent les Canadiens en finale de la LNH, et lesMillionnaires de Vancouver. Cinq rencontres sont jouées et finalement, ce sont les joueurs de Toronto qui sortent vainqueurs avec une courte victoire 2-1 lors du dernier match, le but de la victoire étant inscrit parCorbett Denneny[97].
Seattle est de retour enfinale en 1919 et est opposée aux Canadiens de Montréal. Les deux équipes sont à égalité après cinq matchs joués avec deux victoires de chaque côté et un match nul. Le match décisif est prévu pour le1er avril mais en raison d'unepandémie de grippe qui affecte cinq joueurs des Canadiens, le match est annulé et pour la première fois de son histoire, la coupe Stanley n'est pas attribuée[98]. Joe Hall, joueur vedette des Canadiens, est hospitalisé d'urgence mais succombe de la maladie le[99]. Les joueurs de Seattle sont une nouvelle fois enfinale en 1920, contre Ottawa cette fois-ci. Les Sénateurs s'imposent en cinq matchs dont une victoire 6-1 lors de l'ultime rencontre[100]. Cinq matchs sont nécessaires aux Sénateurs pour remporter une deuxième Coupe de rang en1921 avec une victoire contre les Millionnaires de Vancouver[100] ; le dernier match se termine sur le score de 2-1, les deux buts d'Ottawa étant inscrits parJack Darragh[101]. Il s'agit de la dernière finale à laquelle participe la vedette des Millionnaires, Cyclone Taylor[102].
Une nouvelle ligue professionnelle naît en 1921 dans l'Ouest du Canada avec la création de laWestern Canada Hockey League (WCHL). La meilleure équipe de la WCHL affronte en fin de saison la meilleure formation de la PCHA afin de déterminer quelle équipe aura le droit de jouer lafinale de la Coupe Stanley 1922. LesCapitals de Regina, menés parDick Irvin, affrontent les Millionnaires de Vancouver en finale de l'Ouest mais après une victoire 2-1 lors du premier match, ils sont battus 4-0 au cours de la seconde rencontre par Vancouver. La LNH reste néanmoins maîtresse de la coupe Stanley avec un succès en cinq matchs desSaint-Patricks de Toronto[103]. Pour lafinale 1923, c'est au tour de la meilleure équipe de la LNH de jouer une demi-finale, contre une équipe de la PCHA, le vainqueur rencontrant la meilleure équipe de la WCHL. La demi-finale voit la confrontation des joueurs d'Ottawa de la LNH à ceux desMaroons de Vancouver de la PCHA ; c'est également l'occasion de voir deux paires de frères s'affronter :Georges Boucher etCy Denneny d'Ottawa contreFrank Boucher etCorbett Denneny de Vancouver[104]. Les Sénateurs s'imposent 3 matchs à 1 puis gagnent la coupe Stanley en battant en deux rencontres lesEskimos d'Edmonton. Le premier match s'achève sur le score de 2-1 en prolongation, grâce à un but de Cy Denneny[105], puis le second sur le score de 1-0, l'unique but de la soirée étant inscrit parPunch Broadbent alors queClint Benedict réalise un blanchissage[106].
Léo Dandurand, propriétaire des Canadiens de Montréal, champions1924 de la LNH, déclare que son équipe est meilleure que celles de la WCHL et de la PCHA. Il souhaite que les deux autres équipes s'affrontent et que les Canadiens ne jouent que contre l'équipe gagnante. Cela ne convient pas au président de la PCHA, Frank Patrick, et les Canadiens doivent affronter les deux autres équipes afin de savoir qui gagnera la Coupe : lesMaroons de Vancouver et lesTigers de Calgary[107]. Après avoir battu les Maroons deux matchs à zéro, les Canadiens font face aux Tigers. Le jeune joueurrecrue[Note 5]Howie Morenz inscrit un tour du chapeau lors du premier match, une victoire 6-1[108] ; pour le second match,Georges Vézina arrête tous les tirs adverses pour une victoire 3-0 avec des buts de Morenz,Aurèle Joliat etBilly Boucher[104],[109].
En 1924, la PCHA arrête ses activités et ses deux dernières franchises encore en activité, Victoria et Vancouver, rejoignent les rangs de la WCHL. La LNH connaît unesaison mouvementée : les Canadiens sont classés troisièmes de la saison régulière, battent les Saint-Patricks de Toronto en demi-finale. LesTigers de Hamilton sont la meilleure équipe de la saison régulière mais leurs joueurs profitent de leur première place pour réclamer une augmentation pour les matchs des séries.Frank Calder, le commissaire de la LNH, ne cède pas et à la place, il exclut Hamilton et sacre les Canadiens champions de la LNH[107]. Ces derniers retrouvent en finale de la Coupe Stanley lesCougars de Victoria de la WCHL. La série se joue au meilleur des cinq matchs mais Montréal ne parvient à gagner que la troisième rencontre et Victoria remporte en quatre matchs sa première coupe Stanley après 12 ans d'existence[107]. La dernière rencontre se termine sur le score de 6-1 avec deux buts deFrank Fredrickson, joueur vedette de Victoria qui a déjà remporté laCoupe Allan ainsi que lesJeux olympiques avec l'équipe du Canada en 1920[110]. Les Cougars deviennent la dernière équipe ne faisant pas partie de la LNH à remporter la coupe Stanley[104].
En effet, la WCHL est confrontée aux mêmes difficultés financières qu'a connues la PCHA alors que ses joueurs demandent des salaires de plus en plus élevés, afin d'atteindre ceux de la LNH[104]. Lafinale de la Coupe Stanley 1926 voit s'opposer lesMaroons de Montréal de la LNH et les champions en titre, les Cougars. Il s'agit de la première finale dans la future célèbre patinoire duForum de Montréal et la série tourne à l'avantage des joueurs locaux puisqu'ils remportent les premier, deuxième et quatrième matchs, ne concédant une défaite que lors du troisième match sur la marque de 3 buts à 2. Les trois victoires des Maroons sont consécutives à trois blanchissages de leur gardien, Clint Benedict, sur les scores de 3-0, 3-0 et 2-0.Nels Stewart marque 6 des 10 buts inscrits par les siens dont les deux de la dernière rencontre[111],[112]. Après cette finale, Frank et Lester Patick sont mandatés par les dirigeants de la WCHL pour aborder un rapprochement avec la LNH et finalement, ils arrivent à un accord à leurs avantages. Les 50 joueurs de la WCHL sont achetés pour 300 000 dollars, les Cougars deviennent lesCougars de Détroit pour 100 000 dollars et les Rosebuds deviennent lesBlack Hawks de Chicago pour 150 000 dollars. Les autres équipes de la WCHL arrêtent leurs activités et les joueurs sont vendus par lots aux franchises de la LNH[113].
La LNH est donc la seule ligue à concourir pour la coupe Stanley dès lasaison 1926-1927 et pour cette nouvelle saison, elle compte désormais 10 franchises séparées en deux divisions. Les trois premières équipes de chaque division sont qualifiées pour lesséries éliminatoires ; les équipes classées2e et3e jouent un premier tour, le vainqueur de chaque série jouant ensuite une demi-finale contre la meilleure équipe de sa division. La finale 1927 oppose les Sénateurs d'Ottawa, meilleure formation de la saison, contre lesBruins de Boston, deuxièmes de la division Américaine[107]. Deux victoires sont alors nécessaires pour remporter la Coupe mais après un premier match nul, Calder déclare qu'il ne pourra y avoir que cinq matchs maximum et qu'en cas d'égalité, les deux équipes se partageront le titre[114]. Il ne faut finalement que quatre rencontres pour voir le sacre d'Ottawa après deux matchs nuls et deux victoires. Il s'agit alors de la neuvième, et dernière, coupe Stanley des Sénateurs[107],[115]. Pour leur deuxième saison dans la LNH, lesRangers de New York sortent victorieux de lafinale de la Coupe Stanley 1928 en battant lesMaroons de Montréal en cinq matchs. Au cours du deuxième match, le gardien des RangersLorne Chabot sort sur blessure et ne peut pas finir la rencontre. Le président des Maroons refuse que les Rangers utilisent un joueur ne faisant pas partie de l'équipe dans les buts[116]. Lester Patrick, entraîneur de l'équipe âgé de 44 ans, décide alors de prendre la place de Chabot. Il ne concède qu'un but et son équipe s'impose finalement en prolongation 2-1 sur un but deFrank Boucher[117],[118].
Lesséries éliminatoires de la Coupe Stanley changent de format pour l'édition 1929 : désormais les deux meilleures équipes de chaque division jouent l'une contre l'autre en demi-finale alors que les équipes classées deuxième et troisième d'une division sont opposées à leur pendant dans l'autre division lors du tour préliminaire. Pour la première fois de l'histoire du trophée, la finale de la Coupe Stanley 1929 se joue entre deux équipes américaines avec la victoire des Bruins de Boston en deux rencontres 2-0 et 2-1 face aux Rangers, le jeune gardien recrueTiny Thompson réussissant trois blanchissages sur cinq rencontres jouées par son équipe[118]. Deuxièmes de la division Canadienne en1929-1930, les Canadiens de Montréal menés parSylvio Mantha battent enfinale les Bruins 3-0 et 4-3 alors que ces derniers étaient favoris après leur première place en saison régulière et leur succès de l'année précédente. À la suite de cette défaite surprenante du favori, la LNH décide de passer la finale au meilleur des cinq matchs[118]. Toujours menée par Morenz, l'équipe de Montréal défend avec succès son titre lors desséries de 1931 face auxBlack Hawks de Chicago en cinq matchs[119].
Les doubles champions de la Coupe sont éliminés en demi-finale desséries 1932 par les Rangers mais ce sont les Maple Leafs de Toronto qui sortent victorieux de la finale avec trois victoires à zéro 6-4, 6-2 et 6-4[120]. Les deux mêmes équipes se retrouvent lors de lafinale suivante, les Rangers prenant leur revanche 3 matchs à 1[120], la dernière rencontre se concluant en prolongation avec un but inscrit parBill Cook[121]. Lafinale des séries de 1934 voit la victoire de l'équipe de Chicago contre les Red Wings de Détroit en quatre rencontres[120]. Au cours des séries, le gardien de Chicago,Charlie Gardiner, connaît des problèmes de santé de plus en plus important. Ainsi, le, lors d'une rencontre contre les Maroons, il réalise un blanchissage et est élu première étoile du match[Note 7] alors qu'il a une fièvre de plus de38°C et est obligé de consulter un docteur au cours des pauses entre les tiers-temps[122]. Il meurt finalement le d'unehémorragie intra-cérébrale provoquée par une infection aux amygdales[123].
Tommy Gorman est l'entraîneur de Chicago au cours de cette victoire mais il est congédié peu de temps après et rejoint les Maroons de Montréal[124]. Ces derniers remportent leur seconde coupe Stanley lors desséries de 1935 en battant en finale les Maple Leafs de Toronto 3 rencontres à 0[125]. Ils sont sacrés champions sans avoir perdu un seul match lors des séries au cours desquellesAlex Connell, le gardien de Montréal, ne concède que 8 buts[126]. En1935-1936, la LNH ne compte plus que huit équipes et ce sont les Red Wings de Détroit qui sortent victorieux desséries 1936[125]. Le premier match de la demi-finale entre Détroit et les Maroons compte 6 prolongations pour une durée totale de176 min 30 s, un record pour la LNH[127]. Les Red Wings réalisent le doublé en battant les Rangers lors de lafinale suivante[125].
Meilleure équipe de la division canadienne en1937-1938, les Maple Leafs de Toronto sont battus enfinale des séries 1938 par Chicago[125]. Ils connaissent le même sort l'année suivante contre les Bruins alors que la LNH ne compte plus qu'une unique division[128]. Les Maple Leafs sont une troisième fois consécutive en finale de la Coupe Stanley en1940 mais ils sont une nouvelle fois battus en 6 rencontres par les Rangers dont 3 défaites en prolongation[128]. Ainsi, même si la dernière rencontre commence bien pour eux avec une avance de 2-0 à la mi-match, ils laissent les joueurs de New York revenir au score dans le dernier tiers-temps puisBryan Hextall inscrit le but du sacre pour les Rangers dès le début de la prolongation[129]. Deuxièmes de lasaison 1940-1941, les Maple Leafs sont battus au premier tour des séries par les Bruins de Boston, champions de la saison régulière puis des séries après avoir battu enfinale 4-0 les Red Wings de Détroit. L'équipe de Toronto atteint une nouvelle fois lafinale en 1942 après avoir éliminé les Rangers, meilleure équipe de lasaison régulière et elle y retrouve Détroit, cinquième au classement général. Après trois rencontres, les Maple Leafs sont menés 3 matchs à 0. L'entraîneurHap Day décide de bouleverser son équipe en choisissant de mettre sur le bancGordie Drillon,Hank Goldup etBucko McDonald pour faire jouerDon Metz,Gaye Stewart etErnie Dickens. Cette décision réveille les autres joueurs des Maple Leafs qui renversent la situation et remportent les quatre rencontres suivantes pour finalement remporter la troisième coupe Stanley de l'histoire du club[128],[130]. C'est la première fois qu'un tel retournement de situation se passe dans le hockey sur glace professionnel Nord-Américain[131].
Montage photo de l'équipe desSénateurs d'Ottawa qui remporte sa dernière coupe Stanley en 1927.
Cette saison 1941-1942 est la dernière avant longtemps avec sept équipes après l'arrêt desAmericans de Brooklyn. Cette année 1942 marque aussi le début de ce qui est appelé plus tard la période des « les six équipes originales »,The Original Six, et le début de l'ère moderne du hockey Nord-Américain[132].
Après deux défaites consécutives en finale, les Red Wings sont la meilleure équipe de lasaison 1942-1943 après avoir fini premiers du classement puis avoir remporté lesséries en battant 4-0 les Bruins de Boston[133]. Cette saison voit les débuts deMaurice Richard avec les Canadiens de Montréal. La saison suivante, aux côtés d'Elmer Lach et deToe Blake, il aide les Canadiens à remporter leur cinquième coupe Stanley avec une victoireen finale 4-0 contre Chicago[134]. Lors du deuxième match de la demi-finale contre Toronto, Richard établit un record en marquant 5 buts lors d'un même match de séries éliminatoires de la LNH ; il reçoit alors les trois étoiles du match. Toe Blake égale le record du plus grand nombre d'aides dans un match de séries en assistant Richard à chacun de ses buts[135].
Toronto élimine Montréal endemi-finale des séries de 1945 puis remporte le titre en battant les Red Wings de Détroit en sept rencontres. Le dernier match de la saison se conclut par une victoire 2-1 des Maple Leafs, le but du titre étant inscrit parBabe Pratt. Montréal et Richard gagne une nouvelle coupe Stanley en1946 avec une victoire 4-1 contre Boston[136]. Les Maple Leafs de Toronto, sous la direction deConn Smythe, sont la première équipe de l'histoire à remporter la Coupe trois saisons d'affilée en1947, 4-2 contre Montréal ainsi qu'en1948 et1949, à chaque fois 4-0 contre Détroit[137]. Les Red Wings prennent leur revanche contre Toronto endemi-finale des séries 1950 malgré la blessure de leur joueur vedetteGordie Howe lors du premier match. Les joueurs de Détroit se qualifient en sept rencontres puis gagnent leur quatrième coupe Stanley en battant en finale New York, également en sept matchs, en deuxième prolongation de la dernière rencontre grâce à un but dePete Babando à la88e minute de jeu[138].
Les joueurs de Conn Smythe sont de retour en finale en1951 et ils y battent les Canadiens de Montréal, les cinq rencontres de la finale se décidant en prolongation. Le but du sacre est inscrit parBill Barilko[139]. Quelque temps après la finale, ce dernier meurt avec un ami lors du crash d'un avion ; malgré, les recherches intensives et la récompense de 10 000 $ promise par Smythe, les restes de l'avion ne sont découverts que 10 ans plus tard[140]. Guidés par Howe, meilleur joueur de lasaison, les joueurs de Détroit remportent la coupe Stanley 1952 grâce à deux victoires 4 matchs à 0 contre Toronto puis Montréal ; dans les buts de Détroit,Terry Sawchuk réalise 4 blanchissages au cours des séries, égalant un record détenu parDave Kerr (1937 avec les Rangers) etFrank McCool (1945 avec Toronto)[141].
Malgré sa première place en de lasaison régulière 1952-1953, l'équipe de Détroit est éliminée au premier tour desséries par les Bruins mais ces derniers sont battus en finale par les Canadiens de Montréal en 5 matchs sur un but en prolongation inscrit parElmer Lach sur une passe de Maurice Richard[142]. Les deux derniers champions de la coupe Stanley se rencontrent ensuite en finale en1954,1955 et1956, les deux premières confrontations tournant à l'avantage de Howe et Détroit à chaque fois en sept matchs[143].
La coupe Stanley 1956 est remportée par les Canadiens de Montréal qui comptent désormais dans leurs rangs deux Richard avec l'arrivée du cadet de Maurice,Henri Richard, au cours de l'automne 1955. Ils battent Détroit en cinq rencontres dont un blanchissage deJacques Plante[144]. Les joueurs de Montréal remportent les quatre finales suivantes pour établir un record de cinq conquêtes d'affilée, une performance inégalée. Ils battent deux fois les Bruins en1957 et1958 puis deux fois les Maple Leafs en1959 et1960. Lors de cette dernière conquête, les Canadiens réalisent la même performance que les Red Wings en 1952 en gagnant les 8 rencontres jouées[143],[145]. Au cours des cinq finales remportées,Jean Béliveau,Bernard Geoffrion,Doug Harvey,Tom Johnson,Don Marshall,Dickie Moore, Jacques Plante,Claude Provost, Henri Richard, Maurice Richard,Jean-Guy Talbot,Bob Turner, soit 12 joueurs, ainsi que quatre dirigeants,Frank J. Selke,Ken Reardon,Toe Blake et Hector Dubois sont à chaque fois présents dans l'organisation des Canadiens[146].
Au cours des années 1960, les équipes des ligues mineures, notamment les équipes desÉtats-Unis, deviennent de plus en plus compétitives. LaWestern Hockey League prend de plus en plus d'importance, menace même de devenir une ligue professionnelle et ainsi d'avoir un droit sur la coupe Stanley ce qui pousse la LNH, pour la première fois depuis les années 1920, à accueillir six nouvelles franchises pour lasaison 1967-1968[148].
Cet ajout de six franchises fait changer le format desséries éliminatoires auquel est ajouté un tour supplémentaire. Deux divisions de six équipes sont créées et les quatre meilleures de chacune des divisions jouent un premier tour, premier contre troisième et deuxième contre quatrième. Une finale de division précède donc la finale de la Coupe Stanley et cette première édition voit la victoire des Canadiens de Montréal sur lesBlues de Saint-Louis en quatre matchs sans réponse[148]. Comme en 1966 et malgré la défaite sèche des Blues,Glenn Hall, leur gardien de but, est mis en avant en recevant le trophée Conn-Smythe[149]. Lafinale 1969 est la même que la précédente avec une nouvelle victoire 4-0 de Montréal, le défenseur de l'équipe,Serge Savard recevant le trophée du joueur le plus utile des séries[148].
En 1966, un jeune défenseur fait ses débuts avec les Bruins,Bobby Orr. En1970, il marque la LNH de son empreinte en recevant les trophées dumeilleur défenseur, dumeilleur joueur de la saison régulière, dumeilleur pointeur, le Conn-Smythe[150] ainsi que la coupe Stanley, Saint-Louis étant pour la troisième année consécutive battue en finale 4-0[151]. Lors du quatrième match, Orr marque le but vainqueur après 40 secondes de jeu en prolongation ; le jeune joueur de 22 ans est déséquilibré juste après par un défenseur des Blues,Noel Picard, et tombe en avant. Une photographie prise par Ray Lussier d'Orr en train de tomber les bras levés en signe de victoire commémore l'événement et est une des photographies les plus connues du monde du hockey[151],[152].
Lasaison 1970-1971 voit l'arrivée de deux nouvelles équipes dans la LNH qui compte désormais 7 franchises dans chaque division mais toujours avec huit équipes qualifiées pour lesséries. Montréal bat Boston au premier tour puis lesNorth Stars du Minnesota avant de remporter une nouvelle coupe Stanley en sept rencontres contre Chicago[151]. Au cours du septième match, les Canadiens sont menés 2-0 avant d'égaliser grâce àJacques Lemaire et Henri Richard. Ce dernier donne la victoire aux Canadiens 3-2 avec son deuxième but du match en troisième période[153]. Orr conduit les Bruins à une nouvelle coupe Stanley en1972 lors d'une victoire 4-2 en finale contre les Rangers avec, pour le dernier match, un blanchissage deGerry Cheevers, un but d'Orr et deux deWayne Cashman[154].
Entretemps, le, une nouvelle ligue professionnelle voit le jour en Amérique du Nord : l'Association mondiale de hockey[155]. Devant cette nouvelle concurrence, la LNH réalise une nouvelle expansion en 1972 avec l'ajout de deux équipes pour lasaison 1972-1973[155]. Avec Montréal, Henri Richard remporte sa onzième coupe Stanley personnelle contre les Rangers à l'issue desséries de 1973, un record pour un joueur[156]. Orr et les Bruins sont bien partis pour remporter une troisième coupe Stanley lors desséries éliminatoires de 1974 mais ils sont battus en finale par lesFlyers de Philadelphie et sesBroad Street Bullies, formation qui terrorise les joueurs adverses par leur jeu physique. Les Flyers deviennent la première équipe issue d'une expansion à remporter la coupe Stanley[155].
La LNH continue sonextension en 1974 avec l'ajout de deux franchises pour un total de 18 formations réparties en quatre divisions. Un nouveau format est adopté pour lesséries éliminatoires : les trois premières équipes de chaque division sont qualifiées pour les séries, les champions de division étant exemptés de premier tour. Pour ce premier tour joué au meilleur des 3 matchs, un classements des deuxième et troisième équipes des divisions est établi selon le nombre de points marqués en saison. La première équipe de ce classement rencontre la huitième, la deuxième est confrontée à la septième, la troisième à la sixième et la quatrième à la cinquième. Pour le deuxième tour, les équipes se rencontrent à nouveau en fonction des résultats de la saison régulière. Emmenés parBernie Parent dans les buts, les Flyers réalisent le doublé en dominant en finale lesSabres de Buffalo 4-2[155]. LesBroad Street Bullies atteignent également la finale l'année suivante mais ils sont battus en quatre matchs sans réponse par les Canadiens de Montréal menés par des joueurs commeGuy Lafleur etSteve Shutt en attaque ou encoreLarry Robinson en défense[155]. C'est le début d'une nouvelle période faste pour les Canadiens qui remportent quatre Coupes consécutives : 4-0 en 1976, 4-0 en1977 contre les Bruins, 4-2 en1978 encore contre les Bruins[157] et enfin 4-1 en1979 contre les Rangers[158].
Après sept saisons, l'AMH ne parvient pas à survivre aux côtés de la LNH et après sa dissolution, quatre de ses équipes rejoignent les rangs de la LNH qui compte désormais 21 formations. C'est également l'occasion pour la LNH d'accueillir celui qui va devenir un de ses meilleurs joueurs de tous les temps :Wayne Gretzky. Lesséries éliminatoires de la Coupe Stanley 1980 adoptent un nouveau format afin d'accueillir un plus grand nombre d'équipes ; 16 franchises sont désormais qualifiées avec un premier tour au meilleur des 5 matchs. Les vainqueurs disputent ensuite les quarts de finale, les demi-finales puis la finale de la Coupe Stanley au meilleur des 7 matchs. Cette dernière se joue entre lesIslanders de New York et les Flyers de Philadelphie. Malgré la première place de ces derniers au cours de lasaison régulière, ce sont les Islanders qui sortent victorieux après six rencontres[158]. Cette victoire qui semble surprenante au regard du classement (premier contre cinquième) est en fait symptomatique de la montée en puissance des Islanders qui gagnent les trois finales suivantes :4-1 en 1981 contre les North Stars du Minnesota,4-0 en 1982 contre lesCanucks de Vancouver et enfin4-0 en 1983 contre lesOilers d'Edmonton. L'équipe compte alors dans ses rangs des joueurs commeButch Goring,Mike Bossy,Denis Potvin ou encoreBryan Trottier, le tout sous la direction de l'entraîneur canadien,Al Arbour[159].
Lafinale de la série 1984 est la revanche de la finale précédente entre les Islanders et les Oilers mais ces derniers dominent de plus en plus la LNH après avoir finis premiers avec 15 points d'avance sur les deuxièmes. L'équipe de Gretzky remporte un second trophée consécutif en1985, 4 rencontres à 1 contre les Flyers de Philadelphie[160]. Les Oilers ne parviennent pas à enchaîner une troisième victoire en1986 en étant éliminés par lesFlames de Calgary en demi-finale de division. Les Flames sont ensuite battus par les Canadiens de Montréal guidés par leur nouveau gardien de but,Patrick Roy[160]. Gretzky et les Oilers sont de retour en finale desséries 1987, une nouvelle fois contre les Flyers de Philadelphie. Sept matchs sont nécessaires pour voir les Oilers gagner une troisième coupe Stanley en quatre ans. Pour la première fois depuis 1981, Gretkzy n'est pas durant la saison 1987-1988 le meilleur pointeur, il est battu parMario Lemieux desPenguins de Pittsburgh alors que les Oilers sont battus au classement de lasaison régulière par les Flames et les Canadiens. Malgré tout, l'équipe de Gretkzy remporte lesséries 1988 en battant les Bruins de Boston 4-0 même si le match numéro 4 est reporté en raison d'un problème électrique[161].
Les Flames de Calgary finissent premiers de lasaison régulière puis remportent la finale desséries suivantes face aux Canadiens de Montréal. Ils sont menés parAl MacInnis, défenseur mais également meilleur pointeur des séries avec un total de 31 points puis récipiendaire du trophée Conn-Smythe[162]. Malgré le départ de Gretzky pour lesKings de Los Angeles en, les Oilers remportent une nouvelle coupe Stanley à l'issue desséries de 1990 en s'appuyant sur leur gardien de but,Bill Ranford, et en battant les joueurs de Boston en cinq matchs. Lesséries 1991 et1992 voient deux victoires en Coupe Stanley pour les Penguins de Pittsburgh. La victoire de 1991 est décrochée contre Minnesota 4-2 avec un dernier match se terminant avec un blanchissage deTom Barrasso sur le score de 8-0, le plus haut total depuis la finale de 1905[162]. En 1992, les Penguins battent Chicago en quatre matchs sans réponse[163]. Lemieux reçoit les deux années le trophée Conn-Smythe même s'il considère que son gardien aurait dû le gagner lors du deuxième titre[164]. Meilleure équipe de lasaison suivante, les Penguins sont éliminés dès le deuxième tour desséries éliminatoires par les Islanders de New York. Ces derniers perdent au tour suivant face aux Canadiens de Montréal qui remportent quelques semaines plus tard leur24e coupe Stanley contre l'équipe des Kings et leur vedette Wayne Gretzky[163].
Entre 1991 et 1993, la LNH continue ses expansions en ajoutant cinq équipes dont une nouvelle franchise pour la ville d'Ottawa qui reprend le même nom que l'ancienne équipe à succès du début duXXe siècle, lesSénateurs. La Ligue nationale de hockey compte désormais 26 équipes mais le format des séries reste inchangé[163]. Lafinale 1994 des séries éliminatoires est une opposition entre les Rangers de New York et les Canucks de Vancouver et après 54 ans sans succès, les Rangers menés parBrian Leetch etMark Messier mettent la main sur la quatrième coupe Stanley de leur histoire[165]. Le début de lasaison 1994-1995 de la LNH est retardé en raison d'un manque d'accord entre les propriétaires des équipes et les joueurs. Lelock-out prend fin après 103 jours de grève et voit les Red Wings de Détroit finir à la première place de la saison régulière. Bien que favoris, ils sont battusen finale des séries par lesDevils du New Jersey en quatre matchs secs. À la fin de cette saison, lesNordiques de Québec, équipe ayant rejoint la LNH lors de l'expansion de 1979, déménage et devient l'Avalanche du Colorado. Menée parJoe Sakic,Peter Forsberg etValeri Kamenski, l'équipe remporte lesséries éliminatoires de la Coupe Stanley 1996 4-0 contre lesPanthers de la Floride[165]. Colorado finit premier de lasaison suivante mais ne parvient pas à battre les Red Wings enfinale d'association. Ces derniers remportent ensuite la Coupe en battant les Flyers qui comptent dans leurs rangsEric Lindros, meilleur pointeur 1997 des séries. Détroit gagne alors sa huitième coupe Stanley, la première depuis 42 ans[166]. L'équipe remporte sa neuvième coupe Stanley lasaison suivante. À cette occasion,Steve Yzerman, le capitaine emblématique de la franchise remet le trophée àVladimir Konstantinov dont la carrière a pris fin quelques semaines après la conquête de 1997 au cours d'un accident de voiture[166].
Lasaison 1998-1999 voit l'incorporation d'une nouvelle franchise alors que lesséries 1999 sont dominées par la meilleure formation de la saison régulière, lesStars de Dallas ; ils battent en finale les Sabres de Buffalo, sixième formation de l'association de l'Est. Pour lasaison suivante, une nouvelle équipe rejoint la LNH qui compte maintenant 28 formations et ce sont les Devils du New Jersey qui remportent la coupe en battant en finale les Stars 4 rencontres à 2. La victoire est acquise à la suite d'un but inscrit lors de la deuxième prolongation du sixième match parJason Arnott[167]. Avec l'ajout desBlue Jackets de Columbus et duWild du Minnesota, la LNH connaît sa dernière expansion en date, passant ainsi pour lasaison 2000-2001 à 30 formations.
Lapremière finale de la ligue à 30 équipes oppose les Devils du New Jersey à l'Avalanche du Colorado, les deux meilleures équipes de la saison régulière. L'Avalanche remporte sa deuxième coupe Stanley en 7 matchs avec dans ses rangs, le défenseurRaymond Bourque, vétéran de 22 saisons LNH, qui remporte la première coupe de sa carrière[168]. En2002, le défenseur suédoisNicklas Lidström remporte avec Détroit sa troisième coupe Stanley ainsi que le trophée Conn-Smythe alors que son équipe bat lesHurricanes de la Caroline en cinq rencontres. Dans le même temps,Scotty Bowman, entraîneur de Détroit, gagne sa neuvième coupe à ce poste, un record de la LNH[169]. Les Devils sont de retour en finale lors desséries de 2003 et cette fois, ils battent en sept rencontres lesMighty Ducks d'Anaheim, septième équipe de l'Ouest et menés par leur gardienJean-Sébastien Giguère qui reçoit le Conn Smythe[170]. En2003-2004, leLightning de Tampa Bay, qui compte dans ses rangs le meilleur pointeur de la saisonMartin St-Louis, finit en tête de l'Association de l'Est. La franchise est opposée enfinale aux Flames de Calgary qui, comme les Mighty Ducks l'année précédente, sont assez loin dans le classement, sixièmes. L'équipe de Tampa s'impose en sept rencontres avec une victoire finale 2-1, les deux buts étant inscrits parRouslan Fedotenko. Après 1 597 matchs en saison régulière,Dave Andreychuk gagne sa première coupe Stanley[171].
En, un conflit oppose les joueurs et les propriétaires des franchises à propos des conventions collectives. Unlock-out débute et, finalement, le, la LNH annule l'intégralité de lasaison 2004-2005[172]. La coupe Stanley n'est donc pas décernée à la fin de l'année alors que certains se demandent si le contrôle exclusif de la Coupe doit être détenu par la LNH.Adrienne Clarkson,gouverneur général du Canada, propose comme alternative que la Coupe soit remise à la meilleure équipe féminine. Sa proposition n'étant pas retenue, elle met en place laCoupe Clarkson pour remplir cette fonction[173]. Dans le même temps, un groupe de l'Ontario, connu sous le nom deWednesday Nighters, dépose une requête auprès de lacour supérieure de la province, affirmant que les administrateurs de la coupe ont outrepassé leurs prérogatives en signant en 1947 un accord avec la LNH donnant à celle-ci le contrôle du trophée et doivent dès lors décerner la récompense sans prendre en compte un possible lock-out[174]. Le, une solution est trouvée dans laquelle le trophée peut être remis à une équipe non-membre de la LNH si cette dernière n'opère pas lors d'une saison. Le conflit dure si longtemps que lorsque celui-ci trouve une résolution, la LNH a repris ses opérations pour lasaison 2005-2006 et la coupe Stanley est officiellement non attribuée pour l'année 2004-2005[175].
Au cours desséries 2006, la finale oppose les Oilers aux Hurricanes et ces derniers s'imposent en 7 rencontres pour remporter la première coupe de l'équipe qui est la continuité desWhalers de Hartford[176]. LesDucks d'Anaheim sont couronnés à l'issue desséries 2007 en battant les Sénateurs d'Ottawa en cinq matchs ;Scott Niedermayer, ancien joueur des Devils et capitaine des Ducks gagne la quatrième coupe Stanley de sa carrière aux côtés de son cadet,Rob Niedermayer[177].
Lors desséries suivantes, c'est au tour des Bruins de Boston de mettre fin à de longues années sans victoires avec le premier titre depuis 39 ans en battant les Canucks en sept rencontres dont la dernière sur un blanchissage 4-0 de leur gardienTimothy Thomas[181], nommé meilleur joueur des séries[182]. Régulièrement, une équipe du bas du classement parvient à surprendre les autres équipes lors des séries mais rarement l'équipe arrive à ses fins. Les Kings de Los Angeles parviennent à réussir l'exploit de battre tous les adversaires qu'ils affrontent lors desséries de 2012 ; ils deviennent l'équipe la moins bien classée de l'histoire de la LNH à remporter la coupe[183], la première de leur histoire[184]. Chicago et Boston se retrouvent enfinale des séries 2013 et Toews et les siens remportent une deuxième coupe Stanley trois ans après la précédente,Dave Bolland inscrivant le but de la victoire et de la Coupe Stanley à 59 secondes de la fin du sixième match[185].
En 2018, lesGolden Knights de Vegas atteignent la finale lors de leur saison inaugurale mais s'inclinent face auxCapitals de Washington. Ils imitent ainsi lesBlues de Saint-Louis, eux aussi finalistes en1968 pour leur première campagne[191]. Le printemps suivant, ces derniers deviennent la deuxième équipe consécutive à soulever la Coupe pour la première fois, grâce à une victoire lors de la rencontre décisive sur la glace desBruins de Boston[192].
Les mots « 2004-2005 Saison non jouée » (en anglais :2004-05 Season Not Played) sur la coupe Stanley.
Pour avoir son nom gravé sur la coupe Stanley, aujourd'hui, un joueur doit jouer un minimum de 41 parties avec l'équipe durant la saison régulière, soit au moins la moitié des matchs (en tenant pour acquis qu'il fait encore partie de l'équipe quand celle-ci gagne la Coupe), ou bien avoir pris part à au moins un match de la finale des séries. La LNH peut également accepter d'autres raisons après une étude au cas par cas[201]. Après les séries de 2015, 2 476 noms sont gravés sur l'ensemble des anneaux de la coupe Stanley[195].
Fait rare, un ex-membre du personnel d'entraîneurs des Blackhawks de Chicago, Brad Aldrich, voit son nom rayé de la coupe Stanley en 2021 à la suite d'accusations d'agression sexuelle lors de la conquête de l'équipe, en 2010. Auparavant, Basil Pocklington avait également vu son nom rayé, après y avoir été gravé à la suite de la conquête des Oilers en 1984. Père du propriétaire de l'équipe à l'époque, il n'aurait en réalité joué aucun rôle dans l'organisation[202].
↑Quand il s'agit d'un trophée, si le premier nom est suivi – immédiatement ou non – d’un nom propre, il garde la minuscule. Quand il s'agit d'une compétition, le premier nom garde la majuscule.
↑Ungardien de but effectue un « blanchissage » quand il réussit à ne concéder aucun but durant tout le match. Il faut également qu'il soit le seul gardien de l'équipe à avoir joué.
↑Une série se jouant au meilleur des trois matchs implique qu'une équipe doit remporter deux matchs pour gagner la série. Ainsi au maximum, la série au meilleur des trois matchs ne peut compter que trois rencontres.
↑Les résultats sont donnés avec le nombre de victoires pour l'équipe championne en premier.
↑Le terme « recrue » désigne un joueur dans sa première saison professionnelle, le terme anglais utilisé est celui de « rookie ».
↑Les Sénateurs gagnent deux matchs et les deux autres à égalité au bout de 20 minutes deprolongation ont été considérés comme nuls.
↑En Amérique du Nord, les trois meilleurs joueurs d'un match sont désignés par des étoiles, la première étoile étant attribuée au meilleur joueur.
↑a etbLa finale de 1919 est annulée avant sa fin ; elle n'apparaît donc ni dans les statistiques de victoires ou de défaites mais est comptée dans le totaux des Canadiens et des Metropolitans
(en) BrianMcFarlaneet al.,« Chapter 14 — A Short History of the National Hockey League », dansTotal Hockey: The Official Encyclopedia of the National Hockey League,,p. 51-71
La version du 12 novembre 2015 de cet article a été reconnue comme « bon article », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.