| Domaine | Bacteria |
|---|---|
| Règne | Bacillati |
| Phylum | Actinomycetota |
| Classe | Actinomycetes |
| Ordre | Mycobacteriales |
| Famille | Corynebacteriaceae |
Corynebacterium (en français les Corynébactéries) est ungenre debacillesGram positif de lafamille desCorynebacteriaceae. Il comporte plusieurs espècespathogènes au premier rang desquellesC. diphtheriae,espèce type du genre et agent infectieux principalement responsable de ladiphtérie.
Ces bactéries sont très répandues dans l'environnement (air, sol, eau douce), chez l'animal (volailles, poissons) et l'être humain où elles abondent dans lemicrobiote cutané et dans certaines muqueuses.
La description du genreCorynebacterium est ancienne puisqu'il apparaît pour la première fois dans un atlas médical publié parK.B. Lehmann (en) etR.O. Neumann (en) en1896[1]. Il fait partie des taxons admis dans la liste de validation publiée en1980 par l'ICSB (ancêtre de l'ICSP) dans l'IJSB (ancêtre de l'IJSEM)[2].
En2010, K.A. Bernardet al. proposent d'en amender la description pour y intégrer l'utilisation ducitrate comme unique source de carbone par certaines souches[3]. En2018, I. Baeket al. s'appuient sur laphylogénétique moléculaire pour démontrer que l'espèceTuricella otitidis est en réalité une Corynébactérie, faisant à nouveau deCorynebacterium l'unique genre de la famille desCorynebacteriaceae[4]. La même année, ces conclusions sont reprises dans une vaste étude de I. Nouiouiet al. consacrée à la taxonomie du phylumActinomycetota (anc.Actinobacteria)[5].
Le genreCorynebacterium est décrit dans les ouvrages de référence tels que leBergey's Manual of Systematic Bacteriology[6] ouThe Prokaryotes[7].
Les Corynébactéries ont généralement l'aspect de bacilles rectilignes ou légèrement incurvés, courts ou de longueur moyenne, aux extrémités effilées[6]. Elles sontimmobiles (en) et nonsporulées. Certaines espèces présentent des formes particulières : bacilles elliptiques ou ovoïdes, dilatés à l'une ou aux deux extrémités (typique deC. diphtheriae), fins avec une série de renflements successifs (C. sundsvallense), voire même en « manche de fouet » (C. matruchotii).
Ces bactéries sont de forme irrégulière, en général de forme renflée à une extrémité (en massue). Leur mode de groupement particulier (en V, N, L ou enidéogrammes, en palissades) témoigne de leur division par fission binaire inégale. De plus, ils possèdent des granulationsmétachromatiques mises en évidence par la coloration d'Albert (absence de coloration).
Les Corynébactéries sont munies d'une paroi complexe, épaisse, riche enacides gras à longues chaînes, qui les rapproche desMycobactéries.

En2014, toutes les espèces de Corynébactéries connues possèdent unecatalase et la plupart sont dépourvues d'oxydase, à quelques exceptions près (par ex.C. doosanense,C. maris etC. nuruki)[7]. La plupart des espèces sont
Ils possèdent unecatalase et sont, pour la plupart,aéro-anaérobies facultatifs. Certaines espèces sontanaérobies strictes, notammentC. acnes (Propionibacterium acnes) etC. minutissimum. L'identification s'effectue par les méthodes habituelles (API Coryne, Vitek2,spectrométrie de masse).
Leur paroi contient de l'acide méso-diaminopimélique (méso-DAP) commeacide aminé de jonction dans sonpeptidoglycane[réf. nécessaire]. Les principauxglucides présents dans la paroi sont l'arabinose et legalactose[réf. nécessaire]. Lesacides gras cellulaires sont majoritairement les suivants : 18,1 ; 16 et 18,0[réf. nécessaire]. LeurGC% est compris entre 51 et 63.
LesCorynebacterium sont peu exigeants : ils sont cultivés sur milieu ordinaire et certaines espèces préférentiellement surgélose au sang, donnant des colonies de type R sans relief. Certaines espèces sontlipophiles (elles nécessitent deslipides pour leur croissance).
En microbiologie clinique, deux types demilieux de culture sont utilisés pour isoler les Corynébactéries du « complexeCorynebacterium diphtheriae » responsables de la diphtérie[8] :
Le « complexeCorynebacterium diphtheriae » regroupe les espèces du genreCorynebacterium susceptibles de produire latoxine diphtérique et donc de présenter la pathogénicité caractéristique de la diphtérie humaine : il s'agit classiquement deC. diphtheriae,C. pseudotuberculosis etC. ulcerans[9], encore citées comme les trois seules espèces toxinogènes du genre dans la deuxième édition duBergey's Manual of Systematic Bacteriology en2012[6]. Néanmoins la présence du gènetox, qui conditionne la possibilité pour une Corynébactérie de produire la toxine, a été démontrée chez des espèces plus récemment décrites[10],[11] telles queC. belfantii[12],C. rouxii[13],C. silvaticum[14] etC. ramonii[15].
En France, un Centre National de Référence (CNR) hébergé par l'Institut Pasteur assure les missions d'expertise, de conseil, de surveillanceépidémiologique et le cas échéant d'alerte aux autorités de santé publique en rapport avec ces Corynébactéries[16].
De nombreuses espèces de Corynébactéries pathogènes pour l'être humain peuvent provoquer des infections sans rapport avec la diphtérie[17]. Une revue bibliographique publiée en2012 a répertorié un double spectre d'espèces « fréquemment » isolées (au sens de plus de 10 occurrences dans la littérature) et de manifestations cliniques[18]. Il en ressort que les bactéries impliquées appartiennent aussi bien au complexediphteriae qu'à d'autres espèces (C. afermentans,C. amycolatum,C. jeikeium,C. macginleyi,C. minutisimum,C. pseudodiphtheriticum,C. striatum,C. urealyticum,C. xerosis etc.) et qu'elles sont principalement responsables debactériémies, d'abcès, dedermohypodermites, mais aussi plus rarement d'endocardites infectieuses, deméningites, depéritonites, d'adénites etc.
En tant que représentants dumicrobiote cutané humain normal, les Corynébactéries sont naturellement susceptibles de souiller leshémocultures si la ponction veineuse n'est pas effectuée dans de parfaites conditions d'asepsie. Leur isolement dans ce type de prélèvements doit donc amener à discuter au cas par cas leur pathogénicité réelle, en tenant compte de l'espèce identifiée et du contexte clinique précis[19],[20].
Deux présentations dermatologiques spécifiques sont imputables à des Corynébactéries :
Espèces reclassées (synonymes) Selon laLPSN(26 novembre 2022)[21] les espèces suivantes ont été reclassées au sein du genreCorynebacterium :
D'autres espèces ont été reclassées vers le genreClavibacter (fam.Microbacteriaceae) :
D'autres espèces encore ont été reclassées vers le genreCurtobacterium (fam.Microbacteriaceae) :
D'autres encore, vers le genreRathayibacter (fam.Microbacteriaceae) :
D'autres encore, vers le genreRhodococcus (fam.Nocardiaceae) :
D'autres espèces, enfin, ont été reclassées dans des genres divers :
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