Le grand corbeau possède un plumage dejais avec de légers reflets bleu violet à rougeâtre, visibles de près.
Lescorvidés (Corvidae) constituent unefamille depassereaux comprenant 25genres et 130espèces decorbeaux,corneilles,pies,témias etgeais[1]. C'est dans cette famille que se trouvent les plus gros passereaux. Les corvidés se reconnaissent par leur bec et leurs pattes robustes ainsi qu'à la présence de plumes recouvrant le dessus de leur bec, parfois jusqu'aux narines. Leur plumage est généralement noir avec des nuances de gris et de blanc. Toutefois, nous retrouvons des individus au plumage plus coloré tels que lesGeais des chênes[2]. Il s'agit d'une famille cosmopolite, elle est présente sur toute la surface terrestre et occupe tous les habitats possibles excepté l'Arctique et l'Amérique du sud.
La forme recourbée du bec des corbeaux explique que les noms de cet oiseau ont pris divers sens métaphoriques pour désigner des objets (lacouronne, lecorbeau et l'encorbellement en architecture, lecoracoïde en anatomie, lebec de corbin et lebec de corbeau en outillage) ou ont servi à former le nom decormoran[6].
Les corvidés sont desopportunistesomnivores : leurrégime alimentaire se compose essentiellement debaies, defruits, degraines, d'invertébrés glanés au sol (insectes, lombrics, gastéropodes…), et peut être complété par des petits vertébrés (lézards, amphibiens, œufs etoisillons, petits mammifères,charognes…)[7]. Toutefois, certaines espèces se sont particulièrement bien adaptées à l'urbanisation et dépendent maintenant des ressources alimentaires d'origine anthropique. L'augmentation des sources de nourritures fournies par l'homme contribue à l'augmentation de certaines populationsanthropophiles qui profitent des déchets produits par les humains, des productions agricoles. C'est le cas, par exemple, de lacorneille d'Amérique, dugrand corbeau ainsi que dugeai de Steller. Ces espèces ont la capacité de se nourrir de pommes de terre, de spaghettis ou encore de sandwichs[8].
Durant l'hivernage, les corvidés forment de grands regroupements pour chercher de la nourriture. Ils peuvent manger des ravageurs agricoles, certains vers, sauterelles et prédatent d'autres oiseaux.
En général, ce sont des espèces territoriales, ils protègent leur territoire tout au long de l’année ou alors seulement pendant la saison de reproduction. Les couples formés sont durables dans le temps, voire à vie chez certaines espèces. Les nids sont construits par les couples, ils sont assez grands, généralement dans les arbres ou sur les rebords de bâtiments. Le mâle nourrira la femelle durant l’incubation des œufs. Ceux-ci sont généralement pondus au nombre de 4 à 7 et sont souvent de couleur verdâtre avec des taches brunes.
Les corvidés procurent des soins parentaux aux juvéniles. Ils pratiquent la reproduction coopérative, c’est-à-dire que les parents sont aidés avec leur progéniture. Il s’agit généralement d’individus parents comme les jeunes des années précédentes, mais aussi parfois par des adultes non apparentés.
Certains corvidés forment des groupes solides ayant une hiérarchie sociale assez prononcée. C'est le cas des choucas, qui, ont une très forte hiérarchie et peuvent devenir coloniaux lors des périodes de reproduction. Certains corvidés se perchent sur des dortoirs pouvant abriter plusieurs milliers d'individus en un seul endroit. Les choucas sont connus pour être des nicheurs communautaires formant de très grands dortoirs[9].
Test de cognition pour une expérience sur la compréhension de la densité par leCorbeau calédonien, vérifiant le paradigme de lafable d'Ésope « La corneille et la cruche »[11].
Konrad Lorenz, un des fondateurs de l'éthologie, étudie l'intelligence duchoucas des tours et ducorbeau freux dans un recueil d'articles intitulé « Essais sur le comportement animal et humain » et publié en 1965.
Les corvidés sont connus pour leurs capacités cognitives, dans le domaine de la cognition physique (utilisation d'outils par leCorbeau calédonien et laCorneille d'Hawaï[12], faculté de se souvenir de l'emplacement de leurscaches alimentaires ou de celles d'autres oiseaux[13], compréhension de concept[14]) et de lacognition sociale[15], comme le montrent leurs résultats auxtests de cognition(en). Leurs capacités cognitives remarquables rendent caduque l'expression péjorative « cervelle d'oiseau ». Les corvidés comptent (avec lesperroquets) parmi les oiseaux qui ont produit les meilleurs résultats en termes d'intelligence. Ces oiseaux ont des comportements sociaux développés et ont une hiérarchie au sein du groupe. Nombre d'entre eux jouent par ailleurs un rôle important dans les écosystèmes en tant que petitscharognards.
Leurcerveau est petit en taille absolue et ne possède pas les structures qui, chez les mammifères, sont associées aux processus cognitifs supérieurs. Mais il possède une forte densité de neurones élevée (deux à quatre fois plus qu'un mammifère non primate de taille semblable)[16] et une taille relative élevée (quotient d'encéphalisation QE de 2,5, comme le chimpanzé)[17].
Plusieurs études révèlent que certaines espèces de corvidés ont des performances cognitives similaires aux macaques et aux capucins, voire aux grands singes. Elles méritent d'être considérées, selon le chercheur enbiologie cognitive(en) Nathan Emery, comme des « singes à plumes », et expliquent en partie qu'ilsbénéficient d'un discret retour en grâce[18].
↑Les espèces représentées en France métropolitaine sont : le corbeau freux, la corneille noire, le choucas des tours, le grand corbeau, la corneille mantelée, le cassenoix moucheté, le chocard à bec jaune, le crave à bec rouge, le geai des chênes et la pie bavarde. CfAlbert Chappellier, Jacques Giban, Michel Cuisin,Les corbeaux de France et la lutte contre les corbeaux nuisible, Société de Zoologie Agricole,,p. 6.
↑Le nom grec de laCorneille noirekorônê a pris divers sens métaphoriques pour désigner divers objets recourbés comme son bec, parmi lesquels lacouronne.
↑Pierre Cabard,L'étymologie des noms d'oiseaux, Delachaux et Niestlé,(lire en ligne),p. 409.
↑Selon cette fable, une corneille assoiffée découvre une cruche profonde dans laquelle l'eau a un niveau trop bas pour qu'elle puisse l’atteindre. Elle essaye en vain de la renverser ou de la briser avec son bec puis réussit à boire en jetant des cailloux pour faire monter l'eau jusqu'au bord.