| Système | |
|---|---|
| Vascularisation | |
| Drainage veineux | |
| Comprend |
| MeSH | |
|---|---|
| FMA |
Lecortex préfrontal est la partie antérieure ducortex dulobe frontal ducerveau, située en avant des régionsprémotrices.

Cette région est le siège de différentes fonctions cognitives dites supérieures (notamment lelangage, lamémoire de travail, leraisonnement, et plus généralement lesfonctions exécutives). C'est aussi la région dugoût et de l'odorat.
Il existe trois possibilités pour définir le cortex préfrontal :
En 1935, Jacobsen utilisa le terme depréfrontal pour désigner la zone du frontal contenant une couche IV granulaire (avec des cellules étoilées etpyramidales) en opposition des aires motrices et prémotrices, agranulaires[1]. Dans laclassification de Brodmann, le cortex préfrontal regroupe les aires 8, 9, 10, 11, 44, 45, 46, 47 sur la face latérale, et 12, 32, 24 sur la face médiale (J. Fuster[2]) mais pour compliquer les choses, toutes ces aires ne sont pas strictement granulaires puisque 44 est dysgranulaire, les aires 11 caudale et 47 orbitale sont agranulaires[3]. Pour J. Fuster, un des obstacles majeurs au critèrearchitectonique, est la grande variabilité de lacytoarchitectonique d'espèce à espèce, et entre individus d'une même espèce.
La définition du préfrontal comme zone de projection du noyau médiodorsal duthalamus repose sur les travaux de Rose et Woolsey[4] (1948) qui ont montré que ce noyau se projetait sur les parties antérieures et ventrales du cerveau des non primates. Cette région, qualifiée deorbitofrontale par ces auteurs, fut nommée semble-t-il, la première fois, depréfrontale parAkert, qui en 1964, suggéra que ce critère soit utilisé pour définir les zones homologues du cortex frontal des primates et non primates[5]. Cette définition a l'avantage d'établir des homologies en dépit du manque de cortex granulaire frontal chez les non primates. Elle est encore largement acceptée actuellement, bien que des études de tracés récents aient montré que les projections du noyau médiodorsal ne soient pas restreintes au cortex granulaire du cortex des primates. Pour sauver la définition, il a été suggéré que le cortex préfrontal soit défini comme la région du cortex ayant les connexions réciproques les plus fortes avec le noyau médiodorsal du thalamus[6].
La troisième définition du préfrontal comme la zone du cortex frontal dont la stimulation ne provoque pas de mouvement observable, avait été utilisée parDavid Ferrier en 1890. Cette définition n'est, elle non plus, pas exempte de défauts, puisque les zones électriquement silencieuses du frontal comprennent des zones granulaires et agranulaires[3].
Au sein des aires préfrontales, on distingue :
| Vue latérale du cortex préfrontal, face externe de l'hémisphère gauche | Vue médiale du cortex préfrontal |
La table ci-dessous donne les différentes subdivisions du cortex préfrontal, face latérale. Le termedorsolatéral a été utilisé pour renvoyer aux aires 8, 9, 46 au sens restreint, ou à ces mêmes aires plus les aires 44, 45, 47 latérale, au sens large.
| Cortex préfrontal (Fuster[2] 2008),aires de Brodmann | |||||||||||
| aire 8 | aire 9 | aire 46 | aire 44 | aire 45 | latéral 47 | orbital 47 | aire 11 | aire 10 | aire 12 | aire 24 | aire 32 |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| dorsolatéral | orbitofrontal | cingulaire antérieur | |||||||||
| dorsolatéral | ventrolatéral | ||||||||||
| dorsolatéral postérieur | mi-dorsolatéral | ||||||||||
Roger Gil dans son ouvrage de Neuropsychologie[7] propose un autre découpage du cortex frontal. Il garde l'aire 4 de Brodmann pour l'aire motrice mais étend lecortex prémoteur, puisque outre l'aire 6, il inclut l'aire 8 (aire de coordination oculomotrice), l'aire 44pars opercularis et 45pars triangularis dugyrus frontal inférieur, impliquées respectivement dans le traitement phonologique et sémantique du langage (Poldrack et al. 1999) ainsi que l'aire motrice supplémentaire (en) à la face interne de l'hémisphère.
Le cortex préfrontal est caractérisé par le fait que sa lésion entraîne des manifestations désignées sous le nom de « syndrome frontal ». Il est divisé en trois parties :
| Cortex précentral (G. Gil[7] 2008)aires de Brodmann | |||||||||
| aire 9 | aire 10 | aire 46 | aire 11 | aire 12 | aire 25 | aire 32 | aire 47 | aire 24 | aire 32 |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| dorsolatéral | orbitaire ou ventrale | interne ou mésiale | |||||||
Le cortex préfrontal existe à un état plus primitif chez lerat, mammifère partageant environ 90 % degènesorthologues stricts avec l'être humain[8], avec uneorthologie quasi totale entre humain et rat concernant les « gènes de maladie ». L'étude du cerveau du rat s'avère donc importante pour la conception de médicaments utiles à l'humain. Néanmoins, le cortex préfrontal durat est moins différencié que celui duprimate, et il montre des caractéristiques anatomiques et fonctionnelles qui correspondraient à un mélange des caractéristiques de plusieurs sous-parties du cortex préfrontal desprimates[9].Par exemple, même si certains auteurs considèrent que le cortex préfrontal dorsolatéral (dlPFC) est une zone du cerveau spécifique desprimates[10], l'aire prélimbique (PL) du cortex préfrontal durat présente à la fois des analogies avec le dlPFC en termes d'implication dans lamémoire de travail ou dans le séquencement des tâches comportementales, et à la fois des analogies avec le cortex frontal médian desprimates en termes de connexions anatomiques avec d'autres zones ducerveau[9].
Des caractéristiques anatomiques du cortex préfrontal existent également chez lechien[11].
Le cortex préfrontal établit d'importantes connexions :
Les voies principales arrivant sur le cortex préfrontal sont celles du noyau médiodorsal duthalamus.
Chez les primates, le noyau médiodorsal se décompose[2] en :
Ces deux composantes ont des projections différentes sur le cortex :
En outre :
Ces projections médiodorsales sur le cortex préfrontal représentent 80 % des projections thalamo-préfrontales, le reste provient du noyau ventral antérieur VA et du noyau intralaminaire rostral.Il existe aussi des afférences qui ne passent pas par le thalamus. On connait ainsi des afférences directes dutegmentum du tronc cérébral, dupont, de l'hypothalamus et de l'amygdale.
En résumé[2], le cortex préfrontal reçoit directement ou indirectement, des informations venant de l'hypothalamus, dusous-thalamus, dumésencéphale, dusystème limbique et ducervelet.
Le cortex préfrontal est aussi interconnecté avec d'autres régions corticales.Dans la région latérale du préfrontal, convergent des informations de nature visuelles, auditives et somatiques alors que la région orbitomédiale reçoit des informations olfactives, gustatives en plus des informations auditives (et accessoirement visuelles et somatiques). En gros, la collecte d'informations sensorielles servent au cortex préfrontal latéral à organiser et exécuter des actions dirigées vers un but, celles récoltées dans le préfrontal orbitomédial servent aux réactions émotionnelles.
Suivant un principe général de connectivité, la plupart des afférences sont réciproques : le cortex préfrontal envoie donc des informations aux structures qui lui en envoient.
Il y a cependant une exception constituée par lesganglions de la base vers lesquels ils envoient des efférences non réciproques.
Sur les autres projets Wikimedia :