Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Corps expéditionnaire italien sur le front de l'Est

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

CSIR
ARMIR
Image illustrative de l’article Corps expéditionnaire italien sur le front de l'Est
Insigne distribué aux soldats du CSIR.

Création1941
Dissolution1943
PaysDrapeau du Royaume d'ItalieRoyaume d'Italie
AllégeanceArmée royale italienneVoir et modifier les données sur Wikidata
BrancheArmée de Terre
TypeCorps d'armée
Fait partie deArmée royale (Italie)
GuerresSeconde Guerre mondiale
Commandant historiqueGiovanni Messe
Italo Gariboldi
modifier 
Le généralItalo Gariboldi commande laVIIIe armée italienne pendant la défaite deStalingrad.

LeCorps expéditionnaire italien sur le front de l'Est (Corpo di Spedizione Italiano in Russia, CSIR), et laVIIIe armée italienne en Russie (ARMIR), désigne les grandes unités de l'Armée royale italienne(Regio Esercito),déployées successivement sur lefront de l'Est de à.

Histoire

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Participation italienne sur le front de l'Est.

L'engagement de l'Italie fasciste sur lefront de l'Est pendant laSeconde Guerre mondiale commence le, au lendemain du lancement de l'opération Barbarossa, nom de code donnée par les Allemands à l'invasion de l'Union soviétique.

L'engagement est une preuve de solidarité avec les Allemands. À cet effet,Benito Mussolini ordonne qu'un contingent de l'armée royale italienne soit préparé pour son envoi sur le Front de l'est. Ainsi, début juillet, un corps expéditionnaire d'environ 235 000 hommes est constitué et envoyé sur le front, malgré le manque d'enthousiasme initial manifesté par le dictateur allemandAdolf Hitler.

De 1941 à 1943, les Italiens maintiennent deux grandes unités engagées dans la guerre contre l'Union soviétique.

La première est le Corps expéditionnaire italien en Russie (Corpo di Spedizione Italiano in Russia, ou CSIR) une unité du niveau ducorps d'armée tandis que la deuxième s'identifie à l'Armée italienne en Russie (Armata Italiana in Russia, ou ARMIR) également connue sous l'appellationVIIIe armée italienne.

Corps expéditionnaire italien en Russie

[modifier |modifier le code]
Troupes italiennes en Russie en.

Le Corps expéditionnaire italien arrive en Russie le. Cette grande unité correspondant auXXXVecorps duRegio Esercito comprenait des unités deChemises noires et des troupes étrangères intégrées auRegio Esercito comme la Légion croate et leGruppo squadroni cosacchi « Campello », ainsi qu'une escadrille de l'Armée de l'air royale italienne (Regia Aeronautica).

À partir du 10 juillet et jusqu'au 5 août, les troupes, environ 62 000 hommes, sont transportées par 216 convois ferroviaires deRome (52e Division d'infanterie (Divisione fanteria) « Torino »),Crémone (Commandement du CSIR) etVérone (9e division d'infanterie « Pasubio » et3e Division mécanisée (Divisione Celere) « Principe Amedeo duca d'Aosta ») jusqu'aux villes deMarmaros Sziget,Felsővisó etBorșa d'où les troupes partent le plus souvent à pied rejoindre le théâtre des opérations.

Cette marche de plusieurs centaines de kilomètres, empruntant les mauvaises voies de circulation traversant laRoumanie, laMoldavie, laBessarabie et l'Ukraine, a donc été souvent faite à pied, parfois à cheval, par manque de moyens mécaniques appropriés, provoquant un fort retard par rapport au programme initialement établi.

Le commandant du CSIR, le général du corps d'arméeFrancesco Zingales, tombe malade pendant le trajet et est hospitalisé àVienne le ; il est remplacé le par le généralGiovanni Messe.

Dès son arrivée, le corps d'armée est placé sous l'autorité de la11e armée allemande du généralEugen von Schobert[1], déployée en Ukraine, secteur du groupe des armées Sud dirigées par le maréchalGerd von Rundstedt.

Contingent initial

[modifier |modifier le code]

Le corps expéditionnaire initial se composait des grandes unités suivantes :

Au total, l'effectif de l'ensemble des unités s'élevait à 2 900 officiers et 58 800 soldats. Le matériel se composait de 5 500 véhicules, 220 pièces d’artillerie, 61 chars légersL3/35 et 4 600 chevaux[2],[3],[4].

Le Corps expéditionnaire italien comprenait également un corps aérien : leCorpo Aereo al Fronte Orientale (CAFO) équipé de 89 avions dont 51 chasseurs (Macchi M.C.200), 32 appareils de reconnaissance (Caproni Ca.113 etCa.311) et six avions de transport (Savoia-Marchetti SM.81).

Opérations de guerre du CSIR (août 1941-juillet 1942)

[modifier |modifier le code]

En, le CSIR est engagé pour la première fois dans des combats en appui de la11e armée allemande. Le CSIR poursuit notamment les unités soviétiques en déroute entre les fleuvesBoug etDniestr. Tandis que la11e arméeassiège Odessa, le CSIR est rattaché au premier groupe de Panzer du généralvon Kleist.

Bien que le CSIR n'ait pas été impliqué directement dans le siège d'Odessa, il a cependant participé à l'occupation de la région environnante après la chute de la ville, le.

Du au, Kleist a employé le CSIR lors de l'assaut sur la ville deStalino (actuelle Donetsk), un important centre sidérurgique en Ukraine orientale, et dans l'occupation des villes voisines deGorlovka et Rikovo.

Armée italienne en Russie ARMIR

[modifier |modifier le code]

En, Mussolini renforce la présence italienne sur le front de l'Est et le CSIR devientVIIIe armée italienne ou encoreArmata Italiana in Russia (Armée italienne en Russie), l'ARMIR, subordonnée augroupe d'armées B sous les ordres du maréchalMaximilian von Weichs.

Le général italienItalo Gariboldi prend le commandement de l'ARMIR nouvellement formée, à la place du général Messe qui, en tant que commandant du CSIR, était opposé à un élargissement du contingent italien en Russie avant qu'il ne soit correctement équipé et a donc été destitué.

Avant de commander l'ARMIR, Gariboldi était le gouverneur général de Libye. Après la guerre, il a été critiqué pour avoir été trop soumis aux Allemands.

Mussolini envoie sept nouvelles divisions en Russie, ces unités sont ajoutées aux « Torino », « Pasubio » et « Principe Amedeo duca d'Aosta », déjà stationnées en Russie dans le cadre du CSIR, portant le total de celles-ci à dix dont quatre nouvelles divisions d'infanterie (Divisione fanteria) et trois nouvelles divisions alpines (Divisione Alpini) :

Soit un total de 229 005 soldats, 25 000 chevaux, 16 700 véhicules, 31 chars légers typeL6/40 et 19canons automoteurs L-40Semovente de 47 mm, 941 pièces d’artillerie et un corps aérien (CAFO) renforcé par des avionsMacchi M.C.202 Folgore etFiat BR.20/M. Cigogna, soit 23 appareils de reconnaissance et 41 de chasse.

Le contingent de l'ARMIR

[modifier |modifier le code]
Le contingent
Commandant: général de corps d'arméeGiovanni Messe
Chef d'état major: colonelGiulio Piacenza
Commandant de l’Artillerie : général de brigadeFrancesco Dupont
Commandant du génie : colonelMario Tirelli
  • Unité de corps d’armée :
Quartier général :
193e -194e -684e Sections de carabiniers royaux
32e Section topo-cartographique
33e Section topographie pour l’artillerie
33e Section photographie
Détachement photo cinématographique
8e Bureau poste militaire
Groupe automobile de commandement du corps d'armée
13e escadron de circulation routière
1re section carburant
Centurie motocycliste de la police de la route
Unité organiques de corps d'armée :
CIVe Bataillon de mitrailleurs de corps d’armée
IIe Bataillon de canons antichar (47/32)
1re Compagnie debersagliers motocyclistes
Artillerie :
30e Groupement d'artillerie de corps d’armée (colonelLorenzo Matiotti) :
LXe Groupe artillerie (105/32 (it))
LXIe Groupe artillerie (105/32 (it))
LXIIe Groupe artillerie (105/32 (it))
IVe Groupe artillerie antiaérienne (75/46)
XIXe Groupe artillerie antiaérienne (75/46)
95e Batterie légère antiaérienne (20/65)
97e Batterie légère antiaérienne (20/65)
Génie :
IVe Bataillon génie routier
Ier Bataillon de génie pontonniers
IXe Bataillon de génie pontonniers
VIIIe Bataillon de génie de liaisons
19e Atelier mobile de réparation
80e Section photo électriciens autoportée
Corps chimique :
Ier Bataillon chimique
16e Compagnie chimique
Milice volontaire pour la sécurité nationale:
63e Légion chemises noires d'assaut « Tagliamento » (ConsulNiccolò Nicchiarelli (it)):
LXIIIe Bataillon de chemises noires d’assaut « Udine »
LXXIXe Bataillon de chemises noires d’assaut « Reggio Emilia »
103e Compagnie de mitrailleurs chemises noires
183e Compagnie de mitrailleurs chemises noires
LXXXe Bataillon d'armes lourdes d'accompagnement « Sassari »
Corps sanitaire militaire :
14e Section sanitaire
1re -2e Ambulance deradiologie
14e Ambulance d'odontologie
2e -25e Sectionantiparasitaire
2e -104e Section de soins pour gazés
60e -64e -163e -164e -235e -238e -239e -256e -257e -820e -827e -828e -829e -830e -831e -837e -838e -873eHôpital de campagne
Laboratoire chimique, bactériologique et toxicologique
Commissariat :
83e Section des subsistances
19e Section de boulangerie à four roulant
23e Escadron de boulangerie à four roulant
Service vétérinaire :
2e -6e Unité d'infirmerie vétérinaire
Transports :
82e Détachement du train
2e Groupement auto d'armée (colonelGinesio Ninchi)
IIe Groupe mixte de transport comprenant :
26e escadron de transport lourd
32e escadron de transport lourd
91e escadron de transport lourd
116e escadron de transport mixte
228e escadron de transport mixte
51e escadron de transport ambulances
XXIXe groupe de transport lourd comprenant :
33e escadron de transport lourd
34e escadron de transport lourd
96e escadron de transport lourd
97e escadron de transport lourd
15e atelier de groupement de transport
8e escadron de secours routier
13e groupe de secours routier
Tribunal militaire de guerre du Corps expéditionnaire italien en Russie
Commandement et compagnie de commandement
Quartier général :
25e -26e Section motorisée de carabiniers royaux
9e groupe automobile de commandement de division d'infanterie
91e section carburant
9e escouade de secours routier
8e escouade de circulation routière
1er Groupe photo-cinématographique
83e Bureau de poste militaire
79e et80e régiment d'infanterie « Roma » (it)
Commandement et compagnie de commandement
Compagnie de mortiers (81 mm)
Batterie de canons d'accompagnement (65/17 (it))
Ier -IIe etIIIe Bataillons d'infanterie
8e régiment d'artillerie « Pasubio » (it)
Commandement et batterie de commandement
Ier Groupe motorisé (100/17 (it))
IIe etIIIe Groupes motorisés (75/27 (it))
85e et309e Batterie antiaérienne légère (20/65)
Ve Bataillon de mortiers (81 mm)
IXe Bataillon de mortiers (81 mm)
9e Compagnie antichar (47/32)
141e Compagnie antichar (47/32)
30e Compagnie du génie
9e Compagnie du génie télégraphe et radiotélégraphie
95e section photo électriciens
5e section sanitaire
825e -826e -836e -874eHôpital de campagne
25e groupe de chirurgie
11e section des subsistances
26e escouade de boulangers à fours mobiles
Commandement et compagnie de commandement
Quartier général:
56e -66e Sections motorisées de carabiniers royaux
52e groupe automobile de commandement de division infanterie
52e Section carburants
52e Escouade de secours routier
5e escouade de circulation routière
2e groupe photo-cinématographique
152e bureau de poste militaire
81e et82eRégiment d'infanterie « Torino » (it)
Commandement et compagnie de commandement
Compagnie de mortiers (81 mm)
Batterie de canons d'accompagnement (65/17 (it))
Ier -IIe etIIIe bataillons d'infanterie
52e régiment d'artillerie « Torino » (it)
Commandement et batterie de commandement
Ier groupe motorisé (100/17 (it))
IIe etIIIe groupes motorisés (75/27 (it))
352e et361e Batterie antiaérienne légère (20/65)
XXVIe Bataillon de mortiers (81 mm)
LIIe Bataillon de mortiers (81 mm)
52e compagnie antichar (47/32)
171e compagnie antichar (47/32)
57e compagnie du génie
52e compagnie du génie télégraphe et radiotélégraphie
69e section photo électriciens
52e section sanitaire
89e -90e -117e -578eHôpital de campagne
52e groupe de chirurgie
52e section des subsistances
65e escouade de boulangers à fours mobiles
Quartier général
Commandement et compagnie de commandement
355e et356e sections motorisées de carabiniers royaux
3e groupe automobile de commandement de division
3e escouade de circulation routière
IIIe groupe photo-cinématographique
40e bureau de poste militaire
3e régiment debersagliers
Commandement et compagnie de commandement
Compagnie de mortiers (81 mm)
2e -3e compagnies de bersagliers motocyclistes
XVIIIe -XXe etXXVe bataillons bersagliers motorisés
129e escadron de transport léger
3e régiment de cavalerie « Savoia Cavalleria » et5e régiment de cavalerie « Lancieri di Novara » composé chacun de :
Ier etIIe groupe d'escadron
5e escadron de mitrailleuses
3e régiment d'artillerie à cheval Voloire (it)
Commandement et batterie de commandement
Ier -IIe etIIIe groupe artillerie à cheval (75/27 (it))
93e et102e batterie antiaérienne légère (20/65)
IIIe groupe d'escadrons de chars rapides « San Giorgio » (L3/35)
XXVIe bataillon de mortier (81 mm)
LIIe bataillon de mortier (81 mm)
105e compagnie du génie
103e compagnie du génie télégraphe et radiotélégraphie
73e Section sanitaire
46e -47e -148e et159eHôpital de campagne
20e groupe de chirurgie
93e section des subsistances
59e escouades de boulangers à fours mobiles
213e escadron de transport mixte
LXIe groupe d'observation de l'armée (avionsCaproni Ca.311), su :
34e -119e -128e escadrilles d'observation
22e groupe de chasse (Macchi M.C.200)
359e -362e -369e -371e escadrilles de chasse
six sections canons antiaérien (20/65)
Groupe autoporté
 

Opérations de guerre de l'ARMIR

[modifier |modifier le code]

Contexte : la bataille de Stalingrad

[modifier |modifier le code]
Articles détaillés :operation Fall Blau etbataille de Stalingrad.

Le laWehrmacht lance l'operation Fall Blau pour s'emparer des gisements de pétrole duCaucase. Manquant de troupes pour garnir sa ligne de front qui augmente de près de mille kilomètres, la Wehrmacht fait appel aux contingents de l'Axe pour protéger les flancs de son offensive. Cependant, en proie à de sévères problèmes de logistique, les Allemands font peu de cas des unités de leurs alliés, qui en plus d'être sous-équipées doivent faire face à une pénurie de ravitaillement.

Initialement prévue pour aller combattre dans les montagnes du Caucase, l'ARMIR est finalement détournée pour aller prendre des positions défensives le long duDon afin de couvrir le flanc de la6e armée allemande qui avance versStalingrad.

Première bataille défensive du Don

[modifier |modifier le code]

Fin, l'ARMIR prend position sur la rive droite duDon. Dès leur arrivée dans les premiers jours du mois d'août, les tirailleurs (Bersaglieri) de la division « Principe Amedeo duca d'Aosta » doivent faire face à une attaque des21e et63e armées soviétiques au confluent du Don et de laKhoper, àSerafimovitch, à la jonction entre l'ARMIR et la6e armée. Les bersagliers et leurs voisins allemands de la79e division d'infanterie ne peuvent empêcher la formation d'une tête de pont qui résistera à toutes leurs tentatives de reconquête malgré l'appui, plus tard dans le mois, de la22e Panzerdivision.

Deuxième bataille défensive du Don

[modifier |modifier le code]

La contre-offensive soviétique de l'hiver 1942-1943 est constituée d'une série d'opérations distinctes, mais qui s’enchaînent parfois sur des périodes très rapprochées ; aussi l'historiographie italienne regroupe-t-elle en une seule « deuxième bataille défensive du Don » ce que les Russes décrivent comme « l'opération Saturne » et l'« offensive Ostrogojsk-Rossoch ».

Prélude : l'opération Uranus

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Opération Uranus.
Avancée soviétique durant les opérationsUranus,Mars etSaturne.

À la fin de l'automne 1942, les lignes italiennes s'étendent sur plus de 250 km, entre la2e armée hongroise et la3e armée roumaine, qui a remplacé la6e armée allemande pour lui permettre de dégager des troupes afin de renforcer son assaut contreStalingrad où la62e armée soviétique lui tient tête depuis neuf semaines.

Les Italiens forment un écran de défense léger le long de la rivière : aucune ligne de tranchées n'ayant été creusée, ni de positions défensives efficaces mises en place. Les fortes chutes de neige et le gel intense gênent considérablement le mouvement des troupes, par ailleurs relativement mal équipées.

La situation pour les troupes allemandes à Stalingrad reste stable jusqu'au quand les Soviétiques lancent « l'opération Uranus », une offensive qui vise à encercler la6e armée allemande et le gros de la4e armée panzer.

Pour ce faire, au nord de Stalingrad, les Soviétiques enfoncent, à partir de la tête de pont de Serafimovitch, le front défendu par la3e armée roumaine, et une deuxième attaque au sud de la ville enfonce les positions de la4e armée roumaine. Les deux « pinces » se referment àKalatch-sur-le-Don, 80 km à l'ouest de Stalingrad, seulement quatre jours après le début de l'opération.

La nouvelle ligne de front s'établit le long des rivières Krivaïa etTchir. Elle n'est tenue que par ledétachement d'armée Hollidt, composé des quelques troupes roumaines survivantes, d'unités de marche levées à la hâte et d'une poignée de divisions d'infanterie, seuls renforts que les Allemands ont pu trouver. Le contingent italien se trouve donc en porte-à-faux, avec un flanc droit largement exposé.

Décembre 1942 : Opération Saturne

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Opération Saturne.

La situation pour les troupes italiennes le long du Don reste stable jusqu'à ce que les Soviétiques lancent « l'opération Saturne » le. Le but de cette opération était de couper les principales voies de ravitaillement allemandes, qui passaient derrière le front italien. Après avoir dû envoyer une de leurs armées vers Stalingrad, les Soviétiques réduisent l'ampleur de l'opération et la rebaptisent « petit Saturne », elle n'en vise pas moins l'anéantissement du centre et de l'aile droite laVIIIe armée italienne.

Au centre du dispositif italien, la6e armée soviétique et la1re armée de la garde, fortement dotées en blindés et massivement soutenues par l'aviation, attaquent le secteur défendu par les divisions d'infanterie « Ravenna » et « Cosseria ». Bien qu'en infériorité numérique de 9 contre 1, les Italiens résistent jusqu'au.

Le, tous les assauts lancés par l'infanterie soviétique depuis la tête de pont de Verkhniy Mamon sont repoussés, mais, le lendemain les Soviétiques lancent dans la bataille leurs corps blindés, ce qui oblige la « Ravenna » à reculer. Le 19, les lignes sont irrémédiablement percées et les chars soviétiques s'enfoncent de 40 km dans les arrières italiens.

La veille,, sur la Tchir, la3e armée de la garde a percé les lignes du groupe Hollidt qu'elle attaque depuis deux jours.

Le, les colonnes soviétiques font leur jonction à Degtevo, 40 km au nord de leur objectif deMillerovo et 80 km au sud des lignes italiennes sur le Don.

Ce grand enveloppement coupe de leurs arrières leXXVe corps italien et le29e corps allemand et crée bientôt une brèche de 240 km de large et 135 km de profondeur dans le front de l'Axe.

À court de carburant, les Italiens doivent retraiter à pied, dans un froid mortel, au milieu des corps blindés soviétiques, en tentant d'échapper au « nettoyage » de l'infanterie et aux attaques de partisans.

Quelques groupes parviennent à se replier vers des points fortifiés comme Chertkovo (« Pasubio » et « Torino ») ou Millerovo, mais peu parviennent à échapper à l'encerclement et les pertes (tués, prisonniers et disparus) se comptent en dizaines de milliers d'hommes.

Après onze jours de combats, les divisions italiennes « Pasubio », « Torino », « Principe Amedeo duca d'Aosta » et « Sforzesca » ainsi que la298e division allemande, encerclées, sont détruites[5].

Plus a l'ouest, la division alpine italienne « Julia » (intégrée auXXIV Panzerkorps allemand) est envoyée pour protéger le flanc droit desAlpini désormais découvert. Elle doit faire face à d'incessants combats pour maintenir la ligne de front sur la rivière Kalitva.

Mais bientôt, le Don est suffisamment gelé pour laisser passer les chars, ce qui permet aux Soviétiques de lancer la deuxième phase de leur offensive sur le Don.

Janvier 1943 : opération Ostrogojsk-Rossoch

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :offensive Ostrogojsk-Rossoch.

Le, après une courte pause, la6e armée soviétique attaque les divisions alpines du Corps de montagne italien. Ces unités, placées sur le flanc gauche de l'armée italienne, sont encore relativement peu affectées par la bataille. Toutefois, la position desAlpini devient critique après l'effondrement simultané du centre défensif italien, de l'aile droite italienne et des troupes hongroises à leur gauche. Les Divisions « Julia » et « Cuneense » sont détruites. Les membres du1er régiment d'Alpini, partie de la Division « Cuneo », brûlent les drapeaux régimentaires pour empêcher leur prise par l'ennemi. Néanmoins, une partie du Corps de montagne italien et d'autres troupes annexes échappent à l'encerclement.

L'appui aérien soviétique a provoqué la mort du général Paolo Tarnassi, commandant de la force blindée italienne en Russie[6].

Pendant ce temps le, la2e armée de la garde et la5e armée de chars soviétiques ont attaqué et défait ce qui restait des forces roumaines à la droite des Italiens et les3e et40e armées soviétique atteignent les forces hongroises situées à la gauche du dispositif italien.

Le, après de violents combats qui ont abouti à labataille de Nikolaïevka, les restes desAlpini échappent à l'encerclement et atteignent les nouvelles positions défensives mises en place à l'ouest par les Allemands. La seule unité de combat opérationnelle est la Division Alpine. LesAlpini mènent l'assaut final par petits groupes àNikolaïevka, mais bon nombre des troupes qui ont réussi à s'échapper sont victimes du gel, gravement malades et profondément démoralisées.

Dans l'ensemble, environ 130 000 Italiens ont été encerclés par l'offensive soviétique. Selon des sources italiennes, environ 20 800 soldats sont morts au combat, 64 000 ont été capturés, et 45 000 ont été en mesure de se retirer[7].

Lorsque les troupes italiennes survivantes ont été finalement rapatriées en Italie, le régime fasciste a essayé de les cacher à la population, tant leur état était épouvantable.

Forces navales italiennes engagées

[modifier |modifier le code]

Une unité de la Marine Royale italienne (Regia Marina), détachée de laXe Flottiglia MAS est opérationnelle enmer Noire sous la désignation101e Flottiglia MAS, sous le commandement ducapitano di fregataFrancesco Mimbelli. Elle était initialement composée de quatre, puis sept vedettes lance-torpillesMAS, troissous-marins de poche de classe CB, cinq vedettes rapides et cinq engins d'assaut explosifs (Barchino esplosivo)[8].

L'unité est transférée par voie terrestre jusqu'à la mer Noire où elle arrive au mois de, sous l'appellation « Autocolonna M.O. Moccagatta », avec pour bases les ports deYalta etThéodosie, sur la péninsule deCrimée.

Les vedettes MAS et les sous-marins sont aussitôt utilisés ausiège de Sébastopol, attaquant le trafic intéressant la place forte. Après la chute de Sébastopol le, l'unité est déplacée vers lamer d'Azov afin de protéger le trafic naval allemand, puis patrouiller le long des côtes contrôlées par les forces soviétiques.

Le manque de combustible et l'évolution négative du conflit sont un obstacle à l'activité de l'unité et le, les MAS restantes sont cédées à laKriegsmarine et les équipages rapatriés. Les sous marins continuent leur activité avec des équipages italiens jusqu'au mois d'août 1943 à partir de la base de Sébastopol. À la suite de l'armistice de Cassibile officialisé le, les équipages sont capturés par les Allemands et le matériel en fin de vie acheté par les Roumains avant d'être capturé par les forces soviétiques àConstanța en 1944[8].

Pendant son activité, l'unité réussit à couler trois navires de transport et trois sous-marins soviétiques, à endommager lecroiseurMolotov et ledestroyerKharkov. Les pertes étant un sous-marin CB et deux MAS[8].

Une autre petite unité navale est active entre le et le sur lelac Ladoga, en appui aux troupes allemandes et finlandaises employées au siège de Leningrad. L'unité, appeléeXIIe Squadriglia MAS, est commandée par le capitaine de corvette Bianchini et disposait de seulement deux MAS. Employée dans la chasse au trafic naval soviétique, l'unité coula unecanonnière et un navire de transport. Avec l'arrivée de l'hiver, les MAS sont cédés aux Finlandais et les équipages italiens rapatriés[8].

Les pertes

[modifier |modifier le code]
Prisonniers italiens de l'ARMIR (1943).
Colonne de prisonniers italiens, roumains et allemands capturés lors de l'offensive soviétique (hiver 1942-1943).
  • Entre le et, le CSIR compte 1 792 morts ou disparus et 7 858 blessés et gelés.
  • Entre le et le, l'ARMIR compte 3 216 morts ou disparus et 5 734 blessés ou gelés.
  • Concernant les pertes subies au cours de la bataille sur le Don et la retraite ( -), les chiffres officiels parlent 84 830 soldats qui n'ont pas rejoint les lignes allemandes et indiqués comme portés disparus et de 29 690 blessés et gelés qui ont réussi rejoindre les lignes[9].

Les pertes s'élèveraient donc à environ 114 520 militaires sur un effectif engagé de 230 000.

La plupart du matériel est perdu : 97 % des armes à feu, 76 % des mortiers et des mitrailleuses, 66 % des armes individuelles, 87 % des véhicules et 80 % des quadrupèdes[10].

Prisonniers et disparus

[modifier |modifier le code]

Sur le sort des disparus, la seule donnée certaine est que depuis 1946, 10 030 prisonniers de guerre italiens ont été rendus par l'URSS, les 28 derniers prisonniers, dont le généralAlberto Massa Gallucci (it), ont été libérés en 1954.

On peut donc déduire que 74 800 militaires italiens sont morts en Russie, en quatre phases distinctes :

  • pendant les combats sur le Don ;
  • pendant la retraite ;
  • en cours de transfert vers les camps de prisonniers (« marche de Davaj », terme issu du mot utilisé comme incitation par les soldats russes) et les transferts ultérieurs en train ;
  • pendant la captivité elle-même.

Faire la part des victimes entre les différentes phases est très difficile, l'estimation des Italiens morts dans les camps de prisonniers ou au cours du voyage pourrait atteindre les 50 000.

Le nombre élevé de « disparus » est dû à l'incapacité de déterminer le moment où le soldat est tombé. Les enregistrements des autorités soviétiques n'ont été faites que pour ceux qui ont atteint les camps de prisonniers, mais beaucoup sont morts avant leur inscription.

L'ouverture des archives soviétiques a permis de donner une date et un lieu de mort certains à des milliers de « disparus. » Pour d'autres, le témoignage des survivants rentrés en Italie a permis de recueillir les informations nécessaires[11].

L'UNIRR[12], citant les autorités soviétiques a calculé que le nombre d'Italiens portés disparus est de 95 000. De ce nombre, environ 25 000 sont tombés sur le Don et pendant les batailles de retraite, et 70 000 sont faits prisonniers. Il s'ensuit que les morts en captivité sont environ 60 000[13],[14].

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. Messe, 1947. Faldella, 1959. Mack Smith, 1979
  2. (it) Constantino De Franceschi, Giorgio de Vecchi, Fabio Mantovani,Le operazioni delle unità italiane al fronte russo (1941-1943). Ufficio Storico dello Stato Maggiore dell'Esercito, Rome, 1993
  3. (it) Giuseppe Santoro,L'Aeronautica italiana nella seconda guerra mondiale. Edizioni Esse, Rome, 1957
  4. Ettore Lucas, Giorgio De Vecchi,Storia delle unità combattenti della Milizia volontaria per la sicurezza nazionale. Volpe, 1976.
  5. (en) CiroPaoletti,A Military History of Italy, Westport, CT, Praeger Security International,, 269 p.(ISBN 978-0-275-98505-9 et0-275-98505-9,lire en ligne),p. 177
  6. « Italian General Reported Killed »,New York Times, 15 janvier 1943.
  7. Italian Ministry of Defence, 1977b et 1978
  8. abc etd(it) « Blacksea », surRegiamarina.net
  9. (it) Andrea Molinari,Da Barbarossa a Stalingrado : la drammatica e cruenta disfatta della Germania nazista sul fronte orientale, Hobby & Work Publishing,, 221 p.(ISBN 978-88-7851-537-6)
  10. (it) Alfio Caruso,Tutti i vivi all'assalto, Longanesi,(ISBN 978-88-502-0912-5)
  11. (it) Giorgio Rochat,Le guerre italiane 1935-1943 : dall'impero d'Etiopia alla disfatta, Einaudi,, 460 p.(ISBN 978-88-06-19168-9).
  12. Site de l'UNIRR[1].
  13. (it) « Storia », surFronterussounirr.it
  14. (it) « Il Lager degli Italiani nel Paese dei Lupi », surEuroparussia.com

Liens externes

[modifier |modifier le code]
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Corps_expéditionnaire_italien_sur_le_front_de_l%27Est&oldid=225201152 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp