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Uncorps de garde, appelé aussisalle des gardes est une construction militaire servant à protéger l'entrée d'unefortification ou un site. Sous l'Ancien Régime, c’est aussi un ouvrage maçonné destiné à abriter les soldats chargés de surveiller un espace stratégique militaire (arsenal, bastion, littoral). L'expression « corps de garde » s'emploie aussi pour désigner la petite troupe qui occupe ce bâtiment à vocation militaire et qui a pour charge d'assurer la sécurité de son entrée, de filtrer ceux qui peuvent pénétrer dans l’enceinte fortifiée et donner l'alarme. En règle générale, les soldats de garde ne sont pas spécialement affectés à cette fonction. Ils sont fournis, par roulement, par l’ensemble de la garnison, généralement pour des tours de garde.
Il est souvent situé au-dessus de l'unique accès à une place fortifiée. De cette pièce, les gardes pouvaient baisser laherse et lâcher des pierres ou décocher des flèches par lesassommoirs sur les assaillants. Lepont-levis était en général actionné d'une autre pièce isolée, la surveillance de la porte d'entrée étant partagée entre deux équipes dans le but de diminuer les risques detrahison.
À une époque où l'armée était garante de l'ordre public, le corps de garde servait également deposte de police.


Dès le Moyen-Âge, la population côtière est astreinte à unguet de mer destiné à empêcher les trafics decontrebandiers et les débarquements clandestins (espions, passeurs) signalés par un système de signaux optiques« relayé jusque dans l'arrière-pays par le tocsin des églises[2] ». Un système dedéfense littorale est imaginé par Vauban auXVIIe siècle, dans le but de prévenir une attaque navale étrangère de grande envergure. Lemaréchal de France et ses successeurs jalonnent la côte de corps de garde, deredoutes et debatteries. Les premiers corps de garde édifiés par l'Armée ou, à partir duXVIIIe siècle par les Douanes, sont de petits édifices en pierre servant de postes de guet en temps de guerre (simples maisonnettes à peine suffisantes pour abriter un piquet de garde), et de poste pour lesgarde-côtes des douanes : distants de quelques kilomètres les uns des autres, ils sont construits le plus proche possible du bord de mer, sur lechemin de ronde. Ces ouvrage maçonnés desservis par lesmilices garde-côtes sont progressivement intégrés dans unensemble fortifié (redoutes, fortins) comprenant des batteries de côte, uneguérite ou poste d'observation, des locaux logistiques (magasins à poudre, magasin d'artillerie, magasin aux vivres) et des chambrées pour la troupe[3]. Les coupes dans les budgets militaires au début duXIXe siècle conduisent les commissions des défenses des côtes à déclasser cesfortifications ou à les conserver dans le domaine militaire, en réserve, en les confiant aux garde-côtes des douanes pour « utilisation et entretien », d'où le nom impropre à leur fonction d'origine, de "maison des douaniers", donné parfois à ces postes de garde à partir duquel les patrouilles effectuent des rondes de jour et surtout de nuit pour empêcher les débarquements nocturnes de quelques individus isolés, principal danger[4],[5].
Lacrise d'Orient qui débute à la fin des années 1830 entraîne un regain de tensionentre l'Angleterre et la France, ce qui remet à l'ordre du jour la question de la défense de Paris et de l'intégrité des frontières maritimes. Cette perspective d'hostilités avec l'Angleterre sous le règne deLouis-Philippe débouche en 1840 sur un programme d'édification de l'enceinte de Paris et de fortifications littorales. Lemaréchal Soult,ministre de la Guerre, institue, par décret du 11 février 1841, une commission mixte d'armement des côtes. Chargée de réorganiser ladéfense du littoral et l'armement des côtes de France, cette commission définit trois types d'ouvrages :corps de garde, tour et redoute-modèle avec caserne défensive. En 1846, leGénie militaire français met ainsi en œuvre un programme d'implantation deréduits debatterie résultant d'une standardisation des ouvrages destinés à la défense côtière. Ces réduits qui doivent réorganiser et compléter le programme destours-modèles type 1811 interrompu en 1814, sont prioritairement implantés autour des grands points d'appuis de la flotte, Brest et Toulon, et certains grands ports comme Marseille . De 1846 à 1862, près de 150 corps de garde crénelés sont élevés sur le littoral français en Atlantique et en Méditerranée[6].
Les autorités et les populations côtières perçoivent différemment le rôle dévolu à ces ouvrages fortifiés de défense littorale et leur accordent une confiance très diverse[7].
Généralement, le corps de garde est assez réduit en surface, offrant un confort sommaire. Il y a parfois une zone de vie et une zone de repos, mais souvent il n’y a pas de différenciation spatiale. Le couchage se fait dans deshamacs, des bats-flancs ou deslits de camp traditionnels. Ce mobilier est complété par une table, de bancs, un râteliers d'armes[8].