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Lescorporations des arts et métiers de Florence (en italien,Arti di Firenze) désignent les organisations professionnelles qui ont existé à partir duXIIe siècle dans larépublique de Florence, qui s'impose en moins d'un siècle comme l'un des grands États d'Italie, en tant que puissance économique majeure, avec des entreprises opérant à l'échelle de l'Europe. Elles furent supprimées en 1770.
Ces organisations professionnelles, appelées en France « métiers » (et plus tard, « corporations »), ouguildes, étaient en Italie appeléesarti (pluriel du motarte)[2].
La règle est la suivante : tout citoyen florentin qui exerçait un métier qui rapportait à la cité de la richesse appartenait automatiquement à une organisation de métier, unArte, qui, à partir duXIIIe siècle, faisait partie soit des septArti maggiori, soit desArti minori, l'ensemble étant appeléArti di Firenze. Un certain nombre de personnes en étaient cependant dépourvu ou exclu.
Ce classement avait une importance politique et sociale fondamentale, puisque le gouvernement, laSeigneurie de Florence, était formé par six représentants des arts majeurs et deux représentants des arts mineurs ; le neuvième, legonfalonnier de justice, était choisi dans une des grandes familles de Florence.
Des épisodes importants de l'histoire de la république sont liés à l'organisation des métiers en système de castes basées sur les revenus et la capacité pour chacun d'apporter de la richesse à la cité : en témoignent, larévolte des Ciompi, en 1378, et surtout, la prise du pouvoir parSavonarole à partir de 1494.
L’Arte (au pluriel :Arti) est, depuis leMoyen Âge, l'ensemble des gestes précis concernant une pratique maîtrisée entre la science théorique et la pratique spontanée et va prendre son sens définitif connu aujourd'hui (Beaux-Arts).
Le mot s'applique donc d'abord pour la maîtrise d'une activité artisanale et ses savoirs transmis par les associations (guildes) ou lescorporations des métiers qui protègent ainsi leurs savoir-faire, leurs secrets de fabrication, leur groupe.
L'implication de ces corporations est d'abord économique, ensuite politique, mais aussi artistique par le soutien à certains artistes (Liste des œuvres commanditées).
Le mot Arte, aussi appliqué à la production plastique artistique depuis l'antiquité se précisera par le nom deBeaux-Arts dès la naissance de la notion d'artiste signant ses œuvres et reconnu comme tel. Ce domaine nécessite autant regroupement et aide mutuelle par souci culturel mais aussi politique (implication desMédicis dans les Beaux-Arts et les artistes à Florence) ; les Arti marchandes s'impliqueront, par le même souci, envers la production artistique, en créant ce que nous appelons aujourd'hui lemécénat.
Dans le cadre du recul de l'autoritéimpériale en Italie auXIe siècle et auXIIe siècle, Florence devient unecommune en 1115, disposant d'une grande indépendance en se plaçant en général dans le camp des papes (leparti Guelfe).
La forme de gouvernement qui apparait, en vertu de la constitution de 1293, est celui de laSeigneurie (Signoria di Firenze), d'essencerépublicaine etdémocratique ; elle repose sur une répartition des citoyens de la Commune en différentes castes : la première, celle des Arts majeurs (six sièges sur neuf), ne laissant que deux sièges aux Arts moyens et mineurs, et un siège augonfalonnier de justice.
À partir duXIIIe siècle, Florence est aussi un pôle de l'économie européenne, aux côtés des républiques deVenise[3] et deGênes, qui assurent l'essentiel du commerce en Méditerranée, mais aussi deBruges (comté de Flandre) et de laHanse en Europe du Nord. Florence est particulièrement tournée vers l'industrie de la laine et vers l'activité bancaire. Elle émet une monnaie réputée, leflorin.
Pour ces raisons, des riches et influentes corporations marchandes deFlorence sont nomméesArti di Firenze et sont constituées au milieu duXIIe siècle à l'initiative d'unesocietas mercatorum de trois consuls en réaction d'opposition à lasocietas militium des aristocrates et de leurs alliés de la grande bourgeoisie, lepopolo grasso.
Elles comportent également un chef militaire ou consul : lepodestat dont la charge ne peut dépasser un an (AinsiJacopo di Cione inscrit à l'Arte dei Medici e Speziali en 1369, en devient le podestat de la corporation en 1384, en 1387 et en 1392).
Initialement deCalimala (le Change et la Laine -Cambio e Lana), dès 1193, plusieurs autres Arti s'en détachent et constituent lesArti maggiore dès le milieu duXIIIe siècle.
Dès1282, les corporations fournissent les huit des neuf « Prieurs » (Priori) de laSignoria (« la seigneurie ») le gouvernement florentin : six parmi lesArti maggiore et deux chez lesArti minori.
Toutes les corporations de la ville furent supprimées en 1770 par un décret du grand-ducPierre-Léopold de Lorraine.
Ils apparaissent à partir de 1289 :
La cotisation assez élevée que paient les membres, écartant les petits employeurs ou artisans regroupe par le fait des associations d'employeurs.
Cette catégorie hors-classe ou hors-guilde est celle duPopolo, elle est au départ informelle, non constituée. Elle comprend par exemple des poissonniers, des sans-travail, et tout le prolétariat urbain et agricole, pourtant acteurs économiques, qui en sont complètement exclus (lepopolo minuto et lesciompi). Les teinturiers, formeront l’Arte dei Tintori, et obtiendront reconnaissance. Les confectionneurs de manteau, formeront l‘Arte dei Farsettai, seront également intégrés à la classeminori.
Les œuvres commanditées par lesMaggiori :
L‘Arte della Lana a été responsable de la bonne marche de la construction duDuomo sur les plans deFilippo Brunelleschi.
(toutes sont des copies. Les originaux, à l'exception du Saint Georges de Donatello, se trouvant au premier étage qui a été transformé en musée, un des musées gérés par le Bargello, le musée de la sculpture de Florence. En 2024, l'église et le musée ont entièrement été rénovés. Les statues y sont maintenant disposées dans le même ordre que lorsqu'elles étaient dans les niches extérieures, et elles ont été surélevées de façon à restituer une vision de bas en haut, comme c'était le cas quand elles étaient sur les façades de l'église. Saint Georges lui, se trouve au Musée du Bargello depuis le XIXe siècle )
Arti di Firenze - Les Corporations deFlorence | |
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