Pour les articles homonymes, voirCornouailles (homonymie).
Ne doit pas être confondu avecCornouailles ouLa Cornuaille.
| Cornouaille | |
Héraldique | Drapeau |
Carte de localisation. | |
| Administration | |
|---|---|
| Pays | |
| Création de l'évêché de Cornouaille | 848 |
| Capitale historique | Quimper |
| Démographie | |
| Gentilé | Cornouaillais |
| Langue(s) | Breton cornouaillais,français |
| Géographie | |
| Coordonnées | 47° 59′ 45″ nord, 4° 05′ 52″ ouest |
| Superficie | 5 979 km2 |
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LaCornouaille[Note 1] est une ancienne division politique et religieuse de laBretagne constituant l'un des neufpays de Bretagne[Note 2].
La Cornouaille désigne l'honor ducomté de Cornouaille. Puis, elle donne aussi son nom à l'évêché de Quimper, appelé aussidiocèse de Cornouaille, disparu comme tel à laRévolution.La Cornouaille a aussi donné son nom au légendaire « royaume de Cornouaille »[réf. nécessaire].
La maison de Cornouaille a donné auduché de Bretagne plusieurs de ses dirigeants.
Le nom a été donné à une division administrative issue de laloi Voynet, créée en 1999, et couvrant environ le tiers de l'ancienne division politique.
Les limites de cetterégion historique, qui semblent avoir été très stables et issues de la division de la cité gauloise desOsismes selon un axeÉlorn-Montagnes d'Arrée[1], couvraient les deux tiers sud du département duFinistère, un fort secteur Sud-Ouest du département desCôtes-d'Armor et les grands alentours deGourin et duFaouët dans le département duMorbihan.Sa capitale historique estQuimper, devenue aussi le chef-lieu du pays de Cornouaille.
On distingue donc toujours, par exemple, pour les activités culturelles issues de la tradition locale, la Basse-Cornouaille et la Haute-Cornouaille, mais ce dernier nom concerne, dans la pratique, lecanton de Carhaix-Plouguer, lecanton de Callac, lecanton de Châteauneuf-du-Faou, lecanton de Rostrenen et lecanton de Corlay dans lesquels on définit les danses et les chants traditionnels de Haute-Cornouaille[Note 3]. Ces cantons ne sont pas dans le Pays Voynet de Cornouaille, mais dans celui du Centre-Ouest Bretagne (COB).
On les désigne souvent par les termes « La Montagne » ou « Les Montagnes » en référence auxMontagnes d'Arrée et auxMontagnes Noires.
La Cornouaille comprend seize pays historiques distincts ; leFañch, leCalanhel, leFisel, lePoher, leChtou leDardoup, leBidar, leRouzig, leKernevodez,Plougastel,Presqu'île de Crozon, leGlazig, lePenn Sardin, leCap Sizun, lePays Bigouden et l'Aven.
Émile Souvestre décrit ainsi la Cornouaille en 1837 :
« La Cornouaille présente deux aspects totalement opposés. Rien de sauvage comme son côté septentrional, rien de suave comme certains cantons du Midi.
Pour la juger sous la première de ces formes, il faut voir, au milieu de l'été, ses longues routes blanches et raboteuses […] ; ses troupeaux de moutons bruns semés sur les bruyères en fleur, ses pâtres immobiles au sommet des rochers, jetant au vent leurs refrains, et son ciel gris qui vous envoie sa sèche et dévorante chaleur au fond de la poitrine […]. C'est partout une mer d'ajoncs, de genêts et de bruyères, d'où s'élève à peine de temps en temps un îlot de verdure que protègent quelques ombrages et où se cache une chaumière […].
[…] toutes ces parties [du sud] de la Cornouaille sont […] moins sauvages, et l'aspect de la région s'adoucit jusqu'à la mer. Là reparaissent les sites inattendus, les vues changeantes […]. Montez le long des pics élevés, jetez-vous dans un de ces sentiers encaissés au flanc du coteau et que bordent des deux côtés les genêts qui balancent leurs couronnes d'or à cinq pieds au-dessus de votre front ; […] puis tout à coup, quand vous aurez cessé de monter, levez les yeux ! La mer sera à vos pieds : la mer murmurante, mélancolique, encadrée d'une bordure de montagnes lointaines, et semblable à l'un de ces immenses lacs du Nouveau Monde qu'entoure la solitude ! […]
Puis à côté de ces sites d'une calme et sublime sévérité, s'en trouvent d'autres d'un caractère terrible. La côte de Quimper est remarquable à cet égard, et la Torche de la tête de Cheval (Penmarc'h) présente un des plus effrayants tableaux que l'imagination puisse concevoir[2]. »
Cornouaille se ditKerne,Kernev ouBro Gerne enbreton, etCornugallia en latin, parfois « Cornubia ».
Les premières mentions écrites du toponyme datent de la fin du haut Moyen Âge, dans laVie de Samson, voire plus tard, dans l'Hymne de Guénolé[3].
Une première hypothèse fait dériver ce toponyme dubretonkonk, du latinconcha, du françaisconque, d’où son sens toponymique de « baie, petit golfe » que l’on retrouve à Concarneau (Conca auXIIIe siècle), en bretonKonk oukernev avec le sens de « baie, havre, anse »[4], « la baie de Cornouaille ». Son diminutif se retrouve dans Le Conquet qui se nomme en bretonKonk Leon, « la baie du Léon »[5].
Une hypothèse plus vraisemblable veut que ce nom lui ait été donné par lesémigrants bretons duVe siècle en référence à leurs régions d'origine : la région deCornouailles (Kernow), et l'actuelDevon (ancienneDumnonia) qui a donné son nom à laDomnonée qui désignait la côte nord dela Bretagne au Haut Moyen Âge. Le nom de Cornouaille serait ainsi directement dérivé de l'ethnonyme desCornovii (les habitants de la corne britannique) de l'Antiquité tardive.
De nombreux chercheurs estiment cependant que le mot Corn ne signifie pas corne[Note 4] mais désigne l'Ouest[Note 5] dans les langues celtes[7].
Le gentilé de la « Cornouaille bretonne » estcornouaillais ‑e[Note 6].



Lesarmes de la Cornouaille se blasonnent ainsi :
D'azur au bélier d'argent accorné et onglé d'or. Ce sont desarmes parlantes basées sur un jeu de mots associant le bretonkern, « cornes », etknev (d'aprèskrev), « toison »[8].
Mais,précédemment[Quand ?], labannière desducs de Bretagne de la Maison de Cornouaille portait des croissants, armes parlantes dérivées de la « corne » de Cornouaille[réf. souhaitée].
Les ducs de BretagneHoël II,Alain IV « Fergent » etConan III avaient fait ainsi frapper des monnaies où quatre croissants apparaissaient[9].
Les deux Cornouaille(s) trouvent plus vraisemblablement leur origine commune à la fin duIIIe siècle, quand les incursions depiratessaxons,frisons etscots, associées aux pillages desbagaudes, contraignent les villes armoricaines (entre autres) à s'entourer en urgence de murailles dont les restes se voient encore àAlet,Brest,Nantes,Rennes etVannes. Devant la désorganisation de l'empire romain, le responsable de la défense des côtes, leménapienCarausius (puis son successeurAllectus) établit entre288 et296 un empire séparé sur les côtes nord et sud de laManche pour les garantir des invasions.
L'empereurConstance Chlore les vainc en293 et296 et, ayant rétabli l'unité de l'empire de ce côté, organise la défense côtière en transférant desBretons enArmorique à partir de 296-297. Ces Bretons sont desCornovii[Note 7], peuple sans doute fidèle àRome et choisi pour ce motif. Le chef-lieu de leur cité est àViroconium Cornoviorum (l'actuelleWroxeter) et ils occupent plus au nord le port de Deva (Chester). Les Cornovii étant chargés du contrôle militaire des pointes occidentales de laBretagne et de l'Armorique, c’est-à-dire de l'ouest de laManche, leur nom se serait conservé en ces lieux. Il ne s'agit donc pas d'unecolonisation massive comme cela arrivera auVIe siècle, mais d'uneoccupation militaire[réf. souhaitée].
LeTractus Armoricanus et Nervicanus (administration militaire chargée du contrôle de toutes les côtes deBoulogne à laGironde) n'est créé qu'en370, sous le règne de l'empereurValentinienIer.
La Cornouaille était auhaut Moyen Âge divisée en un certain nombre depagi :lepagus en Fou (autour deDaoulas,Le Faou,Châteauneuf-du-Faou, lepagus Porzoed (Porzay), lepagus autour de Brithiac (Briec, devenu plus tard lepays Glazik), lepagus Kap-Sizun (Cap Sizun), lepagus Cap-Caval (entre leGoyen et l'Odet, connu récemment sous le nom de « pays Bigouden »), lepagus deKonk (de l'Odet à laBaie de La Forêt, autour deKonk Kerné (Concarneau), lePou Trégunc, lepagus Karnoued (autour deQuimperlé, dont le nom se retrouve dans laforêt de Carnoët et la paroisse deClohars-Carnoët).
Des princes sont dits avoir régné sur les côtes Nord (la partie nord de la Bretagne formait alors laDomnonée) et Sud de laManche occidentale, comme leroi de CornouailleDaniel Drem Rud auVIe siècle, et le fameux comteConomor assimilé au roi Marc de la Cornouailles britannique (Marcus Cunomorus).
LaCornouaille armoricaine est mentionnée pour la première fois, et indirectement, entre852 et857 quand « l'évêque deSaint-Corentin », Anaweten, est qualifié deCornugallensis (adj.latin dérivé deCornugallia).
L'existence d'une commune d'Anjou dénommée « La Cornuaille » a suscité une hypothèse qui en ferait une appellation géographique ou militaire couvrant toute la Bretagne du Sud et faisant pendant à la Domnonée sur le rivage Nord auVIe siècle ouVIIe siècle.
La Cornouaille a pu être le siège d'une royauté ou d'une principauté dans les siècles obscurs entre lachute de l'Empire romain (476) et la création de l'Empire carolingien à la fin duVIIIe siècle. Avant cette date, laPapauté ne pouvait pas définir quels hauts seigneurs pouvaient porter la dignité royale.
La légende d'un roi de Cornouaille, dénomméGradlon, accompagnée de récits tout aussi flous sur la création de l'abbaye Saint-Guénolé de Landévennec fondée par son principal conseiller peut être un indice. La présence d'un puissant complexe défensif sur la Montagne deLocronan, le camp des Salles, associé à une extraction et une fabrication d'or peut être un autre indice d'un pouvoir local fort, mais les documents sont inexistants et l'archéologie impuissante à donner des preuves d'une organisation politique.
À l'extrémité orientale du territoire, les fouilles du camp dePaule (Côtes-d'Armor) ont révélé une exploitation agricole gallo-romaine très importante, dotée d'un lieu fortifié et qui a dû être aussi le siège d'une principauté importante.
AuIXe siècle, il semble que le nom dePoher (pourPou-Caer = Pays de la Ville ou Pays du Château ou Pays de Carhaix) se soit substitué à celui de Cornouaille. Par la suite, il fut réservé à la vallée de l'Aulne, dont la capitale étaitCarhaix.
Le premier comte de Cornouaille, dont l'existence est attestée, est un premier Budic qui est mort entre 1008 et 1019 et qui apparaît dans les actes de l'abbaye Saint-Guénolé de Landévennec, premièrenécropole des comtes de Cornouaille et surtout destinataire privilégiée de leurs donations. Néanmoins, leCartulaire de Saint-Guénolé de Landévennec indique qu'un certain Rivelen estrector deCornubia sous le règne deSalomon, tandis queGourmaëlon est cité commecomes deCornubia (Chartre XXIV).
Joëlle Quaghebeur souligne que des Budic sont mentionnés lors de donations faites auIXe siècle à l'abbaye Saint-Sauveur de Redon parNominoë et parErispoë, ainsi que parSalomon, roi de Bretagne. Le deuxième Budic, fils de Romel, est accompagné de Rivelen et de Guethenoc, noms de familles associés par ailleurs au Poher. Elle ajoute que la Première Vie de saintGwenael, successeur de saintGuénolé à la tête de Landévennec, lui donne comme pèreRomelius (Romel ?), comte de Cornouaille et mentionne un Guethenoc comme frère de Guénolé[10].
Ces possibles proximités familiales entre hauts responsables politiques et hauts responsables religieux sont souvent mentionnées dans les autres vies de saints bretons et engendreront des confusions de pouvoir par lesquelles des évêques ont pu devenir comtes de leurdiocèse, ce qui est précisément attesté auXe siècle pour le comté de Cornouaille.
Le roi de Bretagne,Alain le Grand, dont la famille était originaire de la région de Vannes, épousa un peu avant 899 une Orgain (Aourken en breton) dont Joëlle Quaghebeur rapproche le nom d'une « Ouragona », curieusement titrée « reine de Brest » (cacographie pour Bretagne?) donnée par unobituaire de Landévennec comme enterrée dans cette abbaye et elle est dite avoir rappelé que les deux « maisons royales » sises dans l'enceinte du monastère devaient 24 deniers à celui-ci.
Au même moment,Judicaël, attesté commeprinceps de Poher (= comte de Cornouaille ?), est dans l'entourage très proche du roi Alain, alors que son père,Gurwant, a participé au complot qui a fait périr le roi Salomon de Bretagne, grand père d'Alain le Grand, et il n'est pas impossible que ce soit lui qui lui ait donné une épouse de sang royal (elle était petite-fille d'Erispoé) en signe de réconciliation, peut-être même sa propre sœur.
Alain Barbe-Torte (-952), duc de Bretagne, selon sachancellerie, mais, seulement comte selon celle du roi carolingien est aussi comte du Poher. Il est accompagné, lors de la donation qu'il fait à l'abbaye de Landévennec vers la fin duXe siècle, par Diles, vicomte (vicecomes) implicitement de Cornouaille, donc son principal auxiliaire. Son fils est Ehuarn qui semble avoir eu pour successeur Morvan attesté lors d'une donation de Budic, comte de Cornouaille à l'abbaye Notre-Dame de Locmaria de Quimper. Morvan accompagne son comte et duc, Alain Barbe-Torte, en guerre avec le vicomte de Léon, Guihomarc'h, mais il semble l'avoir trahi, peut-être au cours de cette même guerre, alors qu'Alain était affaibli par la maladie. Toutes les précisions sur l'histoire de la Cornouaille tirée des chartes comtales ont été étudiées dans la thèse de doctorat de Joëlle Quaghebeur[10].
À la fin duIXe siècle, lecomté féodal de Cornouaille reprend le nom de l'ancien royaume.
Le comté passe à l'évêque deQuimper qui devient comte-évêque de Cornouaille jusqu'auXIe siècle où deux frères s'en répartissent les dignités.
La Maison de Cornouaille accède autrône ducal de Bretagne (comtal pour la chancellerie royale) en 1066 avecHoël II.
Le diocèse de Cornouaille était sous l'Ancien Régime beaucoup plus étendu que la Cornouaille actuelle. Il s'étendait sur environ 5900 km2 et correspondait en population, à la moitié de la Bretagne bretonnante. Les distances d'un bout à l'autre de l’évêché étaient considérables. Les territoires situés dans l'enclave située entreSaint-Brieuc etVannes relevaient des juridictions ducales dePloërmel et de Saint-Brieuc. Ces limites ont été fixées au IXe siècle lors de l'évangélisation du territoire. Le diocèse était divisé en deuxarchidiaconés: celui deCornouaille au sud desmontagnes noires, comptait 79paroisses et 23trèves, tandis que celui dePoher au nord comptait 94 paroisses et 68 trêves[11].

Pitre-Chevalier, s'inspirant des Mémoires[12] duchanoine Moreau , décrit dans le tome 2 de son roman historiqueAliénor, prieure de Lok-Maria, en ces termes les menaces des loups et les peurs qu'ils inspiraient aux populations deCornouaille pendant lesGuerres de la Ligue :
« (...) La plupart des chaumières étaient incendiées ou désertes. (...) Les pauvres gens n'avaient pour retraite que les buissons où ils languissaient quelques jours, mangeant de lavinette et autres herbages aigrets ; (...) et ainsi mouraient dans les parcs et les fossés, dans les haies et dans les garennes, par les rues et sur les places, où les loups, les trouvant morts, s'accoutumaient à la chair humaine. (...) Le cri sinistre et terrible du loup retentissait sur les hauteurs (...). S'étant habitués à vivre de chair et de sang humain, par l'abondance des cadavres que leur servit d'abord la guerre, ils trouvèrent cettecurée si appétissante que, dès lors, ils attaquèrent les hommes, étant même armés, et personne n'osait plus aller seul. Quant aux femmes et aux enfants, il les fallait bien enfermer dans les maisons (...). La paix faite, les portes des villes demeurant ouvertes, les loups s'y promenaient toutes les nuits jusqu'au matin. (...) Telles ruses de ce bêtes (...) mirent dans l'esprit du simple peuple une opinion que ce n'étaient pas des loups naturels, mais que c'étaient des soldats déjà trépassés qui étaient ressuscités avec la permission de Dieu, pour affligé les vivants et les morts ; et communément parmi le peuple les appelaient-ils en breton :tut-bleiz, c'est-à-dire "gens-loups"[13]. »
Même si ce récit est probablement exagéré, il témoigne de la peur fantasmatique du loup dans l'inconscient collectif, ainsi que des malheurs subis par les populations pendant les Guerres de la Ligue.
Environ un millier de bateaux de pêche professionnels étaient en activité dans le sud du Finistère vers 1990 (dans le ressort de la Chambre de commerce et d'industrie de Quimper), fournissant environ 8 000 emplois, le tonnage total pêché étant d’environ 90 000 tonnes de poissons. En 2013, les bateaux n’étaient plus qu’environ 400, fournissant environ 5 500 emplois (dont seulement 1 500 marins-pêcheurs), le tonnage pêché n’étant plus que de 45 000 tonnes. Le chômage y atteint en 2014 des chiffres supérieurs à la moyenne nationale (14,6 % au Guilvinec, 13,8 % à Concarneau, 12,8 % à Audierne, 12,4 % à Loctudy).
En 1975, Concarneau possédait encore 87 chalutiers semi-industriels ; il en reste trois en 2014. Il y avait environ 200 dockers et trieuses professionnelles. Il ne reste pratiquement plus rien[14].
En 2011, le territoire historique de la Cornouaille correspond à celui de 218 communes actuelles, sur une superficie totale de 5 979 km2.
Le nom a été repris en2001 pour une partie minoritaire au sud d'une ligneChâteaulin-Scaër pour la circonscription de programmation « Pays de Cornouaille » composée de 112 communes (loi Voynet, 1999).
Fin 2019, lePays de Cornouaille comptait9 089 emplois maritimes, ceux-ci ayant augmenté de 426 emplois en trois ans. Les secteurs principaux sont les produits de la mer alimentaires (en tout5 972 emplois dont 750 chez Chancerelle à Douarnenez, 350 chez Meralliance à Quimper, 294 dans l'entreprise Paulet à Douarnenez, 248 au Moulin de la Marche à Châteaulin, 247 chez Saupiquet à Quimper, etc..), la construction et réparation navale (le groupe Piriou offre 278 emplois à Concarneau), le nautisme (le centre nautique des Glénans affiche une centaine d'emplois et Pogo Structures à Combrit offre 75 emplois, Port-la-Forêt crée des emplois liés aux courses à la voile) et enfin la culture et les loisirs liés à la mer avec les Thermes marins de Bénodet, Concarneau et Douarnenez, ces trois entreprises comptant en tout 104 emplois. Par contre le secteur de la défense, important à Brest et Lorient, est quasi absent de la Cornouaille[15].
En 2024, les ports cornouaillais ont vu débarquer 34 000 tonnes de poisson, soit une diminution de 5 257 tonnes de leurs ventes sous criée et de 2 860 des ventes hors criée par rapport à 2023, en tout une baisse de 19 % ; les ports enregistrent des bilans contrastés :Le Guilvinec 9 951 tonnes (- 8,6 %),Douarnenez 5 047 tonnes (- 4,2 %),Loctudy 2 980 tonnes (+ 3,58 %),Penmarc'h 2 891 tonnes (- 55,7 %),Concarneau 2 543 tonnes ( - 16,5 %) etAudierne 1 198 tonnes (- 6,91 %) ; pour une valeur totale de 126 millions d'euros, la perte globale est de 7,56 millions d'euros par rapport à 2023[16].
Cette crise dure depuis une vingtaine d'années (- 1 300 tonnes de poisson en moins en moyenne chaque année). Les causes principales de ce déclin sont le plan de sortie de flotte consécutif auBrexit (34 bateaux concernés dans le Finistère, dont 26 dans lePays Bigouden)[17] et l'interdiction de la pêche pendant un mois dans leGolfe de Gascogne afin de protéger lesdauphins. La crise frappe davantage lapêche hauturière (il subsiste 22 hauturiers au Guilvinec et 6 à Loctudy) que lapêche côtière, laquelle, avec environ 500 bateaux, représente en 2024 un tiers du tonnage pêché, mais 58 % de la valeur totale[16].
Lecidre de Cornouaille est le seulcidre breton à bénéficier d'uneappellation d'origine contrôlée délivrée pour le Comité Cidricole de Développement et de Recherche Fouesnantais et Finistérien (CIDREF) en1996[18], puis d'uneAOP en 1997[19]. Ce cidre effervescent obtenu par prise de mousse en bouteille, non pasteurisé et non gazéifié, est produit par les cidriers d’une quarantaine de communes de Cornouaille réparties au sud de Quimper et le long de la vallée de l'Aulne. Ils élaborent des crus constitués à 70 % de variétés depommes amères ou douces-amères, comme laKermerrien, laMarie Ménard, la Belein, la C'hwero Ru, la Kermerrien, la Douce Moën ou la peau-de-chien, donnant des cidres particulièrement riches en tanins qui leur confèrent une couleur dorée-orangée et une saveur tannique caractéristique. Dotés d'arômes fruités complexes, ils sont teintés d'une légère amertume et laissent moins percevoir la présence du sucre que dans certainscidres normands[20].