Pour les articles homonymes, voirSaint Corneille etCorneille.
Cet article est uneébauche concernant lechristianisme.
| Type | Personnage humain de la Bible(d) |
|---|---|
| Période | |
| Religion |
LecenturionCorneille (engrec ancien :Κορνήλιος) est, dans la traditionchrétienne fondée sur lesActes des Apôtres, le premier « gentil » à devenir disciple deJésus-Christ après la mort de celui-ci et à recevoir lebaptême, auIer siècle de notre ère.
D'après lesActes des apôtres, Corneille est un centurion de l'armée romaine en Palestine, faisant partie d'une cohorte italique[1] et résidant àCésarée. Typé comme un Romain, soldat de l'Empire et résident de la ville de César[2], Corneille est également présenté comme le prototype du « juste » issu du courantjudaïque des « Craignant-Dieu »[3], assidu à laprière et généreux enaumônes, un marqueur important de la piété juive[2].
Il incarne ainsi une forme de tension entre l'ordre militaire paganiste romaine et un comportement religieux qui, d'un point de vue judaïque, confine à l'excellence[2], des traits de caractères qui ne sont pas sans rappeler l'officier romain anonyme de Capharnaüm mentionné dans l'Évangile selon Luc[4], pour lequel Jésus guérit un esclave[5].
Alors que Corneille est en prière, l'ange du Seigneur lui apparaît envision, l'informant que le « Seigneur a entendu sa prière ». Il l’invite à faire venir chez lui Simon « que l'on surnomme Pierre », lequel se trouvait alors àJoppé (Ac 10:1-8). Les envoyés de Corneille rencontrentPierre alors qu’il cherche à comprendre la vision que lui-même a reçue, lui enjoignant de manger de la nourriture que, comme Juif, il considérait comme impure (Ac 10:19-22).
Répondant à l’invitation de Corneille, Pierre arrive le surlendemain àCésarée où il est cordialement reçu par Corneille, sa famille et une grande assistance. Il comprend alors le sens de sa propre vision : il ne doit pas craindre d’avoir des contacts avec des étrangers (Ac 10:28) : « Aucun homme n’est impur ». Corneille l’invite : « Nous voici devant toi pour écouter ce que le Seigneur t’a chargé de nous dire ». (Ac 10:33). Pierre parle et reprend en bref la vie deJésus (lekérygme) : de la Galilée à Jérusalem, avec sacrucifixion et sarésurrection. De cela, Pierre rend témoignage. La nouveauté est qu'il se rend également compte que Dieu est impartial : « En toute nation quiconque le craint et pratique la justice trouve accueil auprès de lui. » (Ac 10:34). Pierre n’a pas fini de parler que l’Esprit Saint descend sur ceux qui écoutent sa parole (une autrePentecôte), à la stupeur descirconcis qui accompagnent Pierre : « Ainsi jusque sur les nations païennes l’Esprit de Dieu s’est répandu ! ». Pierre en tire la conclusion : « Peut-on refuser le baptême à ceux qui ont reçu l’Esprit Saint comme nous ? » (Ac 10:47). Ils sont tousbaptisés « au nom de Jésus-Christ » (Ac 10 :48).
Corneille et les membres de sa famille sont les premierspaïens à être admis à part entière dans la communauté chrétienne des premiers temps, jusque-là exclusivement juive[6]. L’événement est si important, et révolutionnaire, que le livre desActes des Apôtres lui consacre un chapitre entier (chapitre 10).
Cet événement est présenté comme uneœuvre de l'Esprit envoyé par Jésus de Nazareth pour continuer son œuvre, dans unenouvellePentecôte[7], et non comme une initiative personnelle de Pierre. C'est d'ailleurs Dieu qui, à travers un ange[8], incite Corneille à aller rencontrer Pierre.
La réception de gentils dans la communauté chrétienne suscite d'âpres débats, Corneille, unCraignant-Dieu, n'étant pas « fils de lacirconcision ». La décision de Pierre est finalement[9] avalisée par laréunion de Jérusalem (vers l’an 50), réunion provoquée par les nouveaux chrétiens d’Antioche qui y envoientPaul etBarnabé (Ac 15:1-35). Cette décision de Pierre d'ouvrir la communauté aux païens (Ac 15 :7-11), est confortée par des témoignages donnés par Paul et par Barnabé. AlorsJacques le Juste, chef de la communautéjudéo-chrétienne deJérusalem se range à leur avis (Ac 15:13-21).
La tradition fait parfois de Corneille le premierévêque deCésarée, ou encore deScepsis enMysie.Liturgiquement il est commémoré commesaint par l'Église catholique le20 octobre[10] et par l'Église orthodoxe le13 septembre[11].