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Corfou

39° 40′ 00″ N, 19° 45′ 00″ E
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirCorfou (homonymie).

Corfou
Κέρκυρα (el)
Île de Corfou.
Île de Corfou.
Géographie
PaysDrapeau de la GrèceGrèce
ArchipelÎles Ioniennes
LocalisationMer Ionienne
Coordonnées39° 40′ 00″ N, 19° 45′ 00″ E
Superficie592 km2
Côtes217 km
Point culminantPantokrator (906 m)
Administration
PériphérieÎles Ioniennes
District régionalCorfou
DèmeCorfou
Démographie
Population107 879 hab. (2001)
Densité182,23 hab./km2
GentiléCorfiote
Plus grande villeCorfou
Autres informations
DécouvertePréhistoire
Fuseau horaireUTC+02:00
Site officielwww.corfu.gr
Géolocalisation sur la carte :mer Méditerranée
(Voir situation sur carte : mer Méditerranée)
Corfou
Corfou
Corfou
Géolocalisation sur la carte :Grèce
(Voir situation sur carte : Grèce)
Corfou
Corfou
Corfou
Géolocalisation sur la carte :îles Ioniennes
(Voir situation sur carte : îles Ioniennes)
Corfou
Corfou
Corfou
Îles en Grèce
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Corfou ouCorcyre (de l'italien :Corfù[1] ; engrec :Κέρκυρα /Kérkyra[ˈcer.ci.ra]Écouter ; engrec ancien :Κέρκυρα ouΚόρκυρα /Kórkura/kór.ky.ra/ ; enlatin :Corcyra) est uneîle grecque située enmer Ionienne, sur la façade occidentale de laGrèce, à proximité de safrontière avec l'Albanie. Elle est la capitale de lapériphérie desîles Ioniennes. Sa ville principale estCorfou.

L'île est connue dans l'histoire de laGrèce antique en tant que cité grecque sous le nom de « Corcyre ».

Origine du nom de l'île

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Le nomgrec de l'île estΚέρκυρα /Kérkyra. Ce nom dériverait :

  • selon la légende, de lanympheCorcyre (Κόρκυρα /Kórkura) ou Cercyre (Κέρκυρα /Kérkura) (voir ci-dessous :Mythes) ;
  • du grecκέρκος /kérkos, (« anse ») en référence à la forme de l’île.

L'île fut également appeléeδρέπανον /drépanon ouδρεπάνι /drepaní, littéralement « la faucille ». Le nomfrançais Corfou viendrait du grecΚορυφαί /Koryphaí, « cimes »).

Dans l'Antiquité, elle s'appelaitCorcyre. La villebyzantine serait devenueKorypho (à partir deΚορυφαί, les deux pics sur lesquels est construite la forteresse de la ville ouΠόλις τῶν Κορυφῶν) vers leXIVe siècle. Le nom aurait été corrompu lors de laprésence vénitienne enStous Korphous puisCorfou[2].

Une partie de l'île de Corcyre figure en haut de cette carte datant de 1734.

Gentilé

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Les habitants de l'île de Corfou sont appelés lesCorfiotes.

Mythes

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Photographie de l'île de Pontikonisi datant de 2010

Origine de son nom

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Corfou doit son nom à Corcyre, unenymphe fille du fleuveAsopos et de la rivière-nympheMétope.Poséidon, étant tombé amoureux d'elle, l’aurait emmenée sur cette île. De leurs amours est néPhéax. Ce dernier nom pourrait également expliquer l’origine du nom desPhéaciens.

Périples d'Ulysse

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Corfou, habité par lesPhéaciens, aurait été l'ultime étape d'Ulysse avant son retour àIthaque. Ulysse se serait échoué sur le rocher qui se trouvait sur l'îlot dePontikonísi, à la pointe de Kanoni au sud de la ville de Corfou. Les Phéaciens, très bonsmarins l'auraient aidé etNausicaa, fille du roi des Phéaciens,Alcinoos, l'aurait accueilli.

Géographie

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Carte de Corfou.

Corfou (592 km2) est l'île la plus septentrionale desîles Ioniennes (2 307 km2), qui comprennent aussiCéphalonie,Cythère,Ithaque,Leucade,Paxos etZante. Ce chapelet d'îles, qui suit la trame du relief continental, est plissé et haché de failles gigantesques nées à l'aire tertiaire, d'où ces rochers qui plongent à pic dans la mer et la présence des gouffres d'Argostoli où les vagues viennent se disloquer. Corfou est une île qui mesure 58 km de long sur 27 km au point le plus large. L'île, en majorité bordée par lamer Ionienne, est aussi baignée par lamer Adriatique sur son littoral nord, depuis l'Ákra Kouloúra, au nord-est, jusqu'à l'Ákra Kavakefali, au nord-ouest. Elle n'est distante que de 2,10 km à l'ouest de la côtealbanaise, mais 33 km vers l'est-sud-est séparent le village de Corfou du port d'Igoumenítsa, enÉpire.

En regardant du nord vers le sud, elle a la forme d'une anse ou d'une faucille.

On peut diviser l'île en trois régions : le nord avec ses montagnes, le centre avec ses collines, le sud avec ses plaines. Les côtes sont principalement constituées de galets et de sable. Le point culminant de Corfou est lemont Pantokrátor (906 m d'altitude). Il se situe au nord de l'île.

L'aéroport de Corfou« Ioannis Kapodistrias » (code AITA : CFU) se trouve à environ 2 km au sud-est de la ville[3]. Pour voir une carte indiquant les aéroports les plus proches, cliquer sur :

Carte des aéroports en Grèce

Carte des aéroports de Grèce
50 km
1:6 137 000
Agrinion
Agrinion
Aktion
Aktion
Alexandreia
Alexandreia
Alexandroúpoli
Alexandroúpoli
Andravida
Andravida
Áraxos
Áraxos
Astypalée
Astypalée
Athènes E. Venizélos
Athènes
E. Venizélos
Céphalonie
Céphalonie
La Canée
La Canée
Chios
Chios
Corfou
Corfou
Héraklion
Héraklion
Icarie
Icarie
Ioannina
Ioannina
Kalamata
Kalamata
Kalymnos
Kalymnos
Karpathos
Karpathos
Kassos
Kassos
Kastellórizo
Kastellórizo
Kastoria
Kastoria
Kavala
Kavala
Cythère
Cythère
Kos
Kos
Kotroni
Kotroni
Kozani
Kozani
Larissa
Larissa
Lemnos
Lemnos
Leros
Leros
Milos
Milos
Mykonos
Mykonos
Mytilène
Mytilène
Naxos
Naxos
Néa Anchíalos
Néa Anchíalos
Paros
Paros
Rhodes
Rhodes
Maritsa
Maritsa
Samos
Samos
Santorin
Santorin
Sitía
Sitía
Skiathos
Skiathos
Skyros
Skyros
Sparte
Sparte
Syros
Syros
Tanagra
Tanagra
Tatoi
Tatoi
Thessalonique
Thessalonique
Tripoli
Tripoli
Tympaki
Tympaki
Zante
Zante
Kastélli
Kastélli

Hydrographie

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Plusieurs petites rivières dont la plus importante "la Ropa", Elle irrigue une plaine fertile au centre de l'île, où poussent des vignes et des céréales.

Il y a également trois grandeslagunes. L'Andinioti qui se situe sur la côte nord et l'Halikiopoulos au sud deCorfou (ville), traversée aujourd'hui par l'aéroport. Enfin, Korission située dans le sud.

Faune et flore

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Oliveraie à Corfou.

Faune

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Lafaune sur l'île de Corfou est très riche. D'ailleurs, lezoologistebritanniqueGerald Durrell, qui passa son enfance sur l'île, en fut fort marqué.

Oiseaux

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Reptiles

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  • On trouve plusieurs types de tortues dont destortues de mer. Cette dernière espèce est assez rare.
  • Certaines espèces deserpents et delézards vivent aussi sur l'île. La plupart des serpents ne sont pas venimeux.

Mammifères

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Mammifères marins

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  • Les eaux autour de Corfou abritent un petit nombre dephoques moines. C'est une des espèces les plus menacées d'Europe. On peut aussi apercevoir quelques dauphins non loin des côtes.

Poissons

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  • L'anguille de sable est un poisson très venimeux. Mais elle s'active plutôt la nuit.

Flore

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Les pentes dumont Pantokrátor sont couvertes d'un grand nombre de variétés de fleurs dont plusieurs espèces d'orchidées. Sur l'île, on trouve de grandesoliveraies qui occupent 30 % de la surface des terres, et des bosquets decyprès. La formation végétale la plus importante est lemaquis. À Corfou, il y a beaucoup debougainvillées qui est la fleur la plus populaire.

L'existence deroses blanches sur cette île a été célébrée par une chanson interprétée parNana Mouskouri : « Roses blanches de Corfou ».

Climat

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Le climat de Corfou est très agréable et très favorable.

Les précipitations sont régulières à Corfou. Quelques averses sont possibles en été. Corfou est aussi la région la plus humide de la Grèce. C'est pour cette raison qu'elle est si verdoyante et fertile, on l'appelle l'île verte. C'est en juillet que le climat est le plus sec bien qu'il y ait quelques averses réparties en moyenne sur deux jours.

De novembre à mars, les précipitations sont abondantes. En octobre ou en novembre, se produit une courte période d'orage entre la fin de la chaleur de l'été et la fraicheur du début de l'hiver.

Comme dans la majorité des îles méditerranéennes, soufflent à Corfou des vents violents. Mais ils sont moins réguliers et moins prévisibles qu'ailleurs.

Tableau de données météo durant les douze mois à Corfou :

Le climat à Corfou
Température
MoisJanFévMarAvrMaiJuiJuiAoûSepOctNovDécMoyenne
Température max (°C)
Température min (°C)
Moyenne °C
Précipitations et ensoleillement
MoisJanFévMarAvrMaiJuiJuiAoûSepOctNovDécTotal
Précipitations (mm)
Ensoleillement (h/j)
Source :Relevé des données météorologiques à Corfou

Économie

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L'agriculture est dominée par la culture extensive de l'olivier ; qui recouvre l'essentiel des collines, voire des montagnes de l'île.

Histoire

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La ville de Corfou en 1488.
Article détaillé :Histoire de Corfou.

L'île est à la frontière (symbolique) entreEmpire romain d'Occident et d'Orient. Corfou est la région grecque la plus proche de l'Italie. Elle est aussi à moins de trois kilomètres de la côtealbanaise. Sa position géographique lui confère une riche histoire[5]. Elle était une étape évidente sur la route du Levant, dans les deux sens, et à la sortie de lamer Adriatique[6].

Antiquité grecque

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Dans son passé mythique, Corfou est identifiée parThucydide à laSchérie desPhéaciens del'Odyssée[7]. La plus ancienne référence connue de l'île est une inscription enlinéaire B datant des environs de1300 av. J.-C. où il est écrit ko-ro-ku-ra-i-jo ("homme de Kerkyra")[8]. Corcyre devient uncomptoir commercial pour la cité d'Érétrie vers760 av. J.-C.. En733 av. J.-C., elle est conquise parCorinthe, qui en fait unecolonie et devient sa métropole. La révolte des Corcyréens de664 av. J.-C., au cours de laquelle a lieu la première bataille navale documentée connue de l'histoire grecque[9], provoque la chute desBacchiades à Corinthe et la prise de pouvoir du tyranCypsélos. Corcyre reste cependant sous la tutelle corinthienne.

En 435av. J.-C. commence ce qu'à la suite de Thucydide on appelle l'« affaire de Corcyre »[10].Épidamne, colonie de Corcyre, fait appel à sa métropole contre ses anciens oligarques qui, alliés avec des troupes de brigands, harcèlent le territoire de la cité. Les oligarques de Corcyre déclinent cette demande d'aide. Épidamne se tourne alors vers Corinthe, métropole de leur métropole : celle-ci accepte, en partie par hostilité pour Corcyre. Furieux, les Corcyréens affrontent Épidamne, puis Corinthe, parvenant à remporter un double succès. Cependant, Corinthe ne s'avoue pas vaincue et prépare sa revanche. Par prudence, Corcyre décide alors de se tourner versAthènes.

L'Assemblée athénienne commence par rejeter la proposition d'alliance corcyréenne, ne souhaitant pas rompre la trêve de trente ans conclue avec la cité péloponnésienne. Cependant, le lendemain, l'Assemblée change d'avis : forte de 120 navires, Corcyre est la seconde flotte grecque, derrière Athènes. En outre, elle occupe une position stratégique, sur la route de la Grèce vers laSicile. Alliée à Corcyre, pensent les Athéniens, Athènes serait invincible. L'Assemblée vote donc une alliance défensive (donc une ἐπιμαχία /epimakkhia, et non une συμμαχία /symmakkhía) : elle envoie trente navires, en deux temps, avec l'ordre de n'intervenir qu'en cas d'invasion de Corcyre. Avec l'aide de la première escadre athénienne, les Corcyréens affrontent les Corinthiens sur mer, auxîles Sybota : ils sont vaincus. Corinthe se retire prudemment face à l'arrivée de la seconde flotte athénienne, qui laisse elle-même repartir les Corinthiens. Avec celles deMégare et dePotidée, l'affaire de Corcyre constitue l'une des causes de laguerre du Péloponnèse.

En 425av. J.-C., Corcyre est assiégée par la flotte deSparte. Mais celle-ci forte de 60 navires, se scinde en deux : une partie pour le siège de Corcyre, l'autre partie pour piéger des Athéniens réfugiés àPylos lors d'une tempête. Ceci donne lieu à labataille de Sphactérie.

Pendant la guerre du Péloponnèse, Corcyre reste aux côtés d'Athènes. Cependant, déchirée par l'affrontement interne entre oligarques et démocrates, elle vit en 427av. J.-C. une guerre civile qui conduit à un grand massacre[11]. Corcyre demeure l'alliée d'Athènes jusqu'en 410av. J.-C., date à laquelle, tombée sous l'hégémonie deSparte elle entre dans laligue du Péloponnèse. En 373av. J.-C., elle peut rejoindre laseconde Confédération athénienne.

En 300av. J.-C., elle est brièvement aux mains du conquérantAgathocle de Syracuse avant de passer sous dominationillyrienne vers 237av. J.-C.[12] :Démétrios de Pharos y installe une garnison. Cependant, lorsque les troupes romaines interviennent contre les Illyriens, Corcyre fait aussitôt sa soumission (deditio) àRome. Par la suite, elle est utilisée comme base navale.

Antiquité romaine

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En 229av. J.-C., Corfou se place sous la protection deRome.

Jason de Thessalonique etSosipater d'Iconium introduisent, auIer siècleapr. J.-C., lechristianisme à Corfou.

Après lepartage de l'Empire, l'île se trouve à la frontière entre l'Empire d'Occident et l'Empire d'Orient, faisant partie de ce dernier.

Époque byzantine

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En 455apr. J.-C., lesVandales ravagent l'île mais n'arrivent pas à prendre la ville. En 540 ou 551, pendant laguerre des Goths, lesOstrogoths deTotila envahissent Corfou et la pillent, puis l'utilisent comme base pour attaquer les îles proches et les côtes de Grèce continentale.

AuxXIe et XIIe siècles, lesNormands duroyaume de Sicile s'emparent de Corfou à plusieurs reprises, mais l'île est à chaque fois reconquise par lesByzantins parfois aidés desVénitiens : elle est normande de 1081 à 1085, de 1147 à 1149 puis de 1185 à 1191.

De 1199 à 1204 (ou 1206), Corfou fait partie du domaine des héritiers deMargaritus de Brindisi, sous l'autorité de l'amiralgénoisLéon Vetrano.

En 1204, l'Empire byzantin est partagé entre les participants de laquatrième croisade. Corfou connaît alors une première domination vénitienne de 1204 à 1210, appartient ensuite auDespotat d'Épire, est conquise en 1257 parManfred de Sicile et fait partie duroyaume de Naples desAngevins de 1266 à 1386.

Domination vénitienne (1386-1797)

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La nouvellecitadellevénitienne à Corfou (ville).
Articles détaillés :Îles Ioniennes vénitiennes etSiège de Corfou (1716).

En 1386, quelques notables de Corfou demandent la protection dudoge de Venise. En 1401,Venise versa au roi de NaplesLadislas 30 000 ducats d'or pour officialiser la possession de l'île.

Après l'expansion de l'Empire ottoman, l'île constitue la dernière terrechrétienne avant le mondemusulman. Les Vénitiens fortifient Corfou, érigent la Vieille Citadelle en 1550, le Fort Neuf une trentaine d'années plus tard et dégageant l'Esplanade.

Grâce à toutes ces défenses, l'île ne tombe jamais aux mains desOttomans lors des luttes qui se déroulent duXVe au XVIIIe siècle. Pendant lesiège de 1716, elle est défendue parJohann Matthias von der Schulenburg.

Pendant cette période, les Vénitiens encouragent les Corfiotes à exploiter davantage lesoliviers. L'influence vénitienne sur l'île reste marquée dans l'architecture.

Selon la légende, une noble dame de l'île aurait inventé leJeu de la Raquette, ancêtre du tennis, qui est représenté parGabriele Bella avant 1792 dans un tableau conservé à laPinacothèque Querini-Stampalia[13].

Domination française

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Articles détaillés :République des Sept-Îles etDépartements français de Grèce.

Après avoir occupé Venise avec son armée et mis fin audogat,Napoléon Bonaparte décide, au printemps 1797, d'occuper lesîles Ioniennes. Le, le généralAntoine Gentili atteint la rade de Corfou et s'empare de la citadelle. Sur l'île,Pierre-Jacques Bonhomme de Comeyras est le commissaire pour leDirectoire en 1798 pour les troisdépartements français de Grèce nouvellement créés.Conquises en 1799 par une flotte russo-turque commandée par l'amiralOuchakov, lesîles Ioniennes sont rendues à laFrance en 1807 autraité de Tilsit.

Domination britannique (1814-1864)

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Article détaillé :République des Îles Ioniennes.

L'île est la capitale du protectorat britannique de larépublique des îles Ioniennes entre 1814 et 1864. Le 21 mai 1864, Corfou, ainsi que les autresîles Ioniennes, est officiellement rendue et transmise à laGrèce.

XXe siècle

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1916,Alexandre de Serbie et l'amiral françaisPaul Albert de Gueydon.
Articles détaillés :Incident de Corfou etIncident du détroit de Corfou.

Corfou accueille l'armée serbe en déroute lors de laPremière Guerre mondiale et est occupée « pacifiquement » par les arméesfrançaise etbritannique. Une base française est constiuée à Corfou fin janvier 1916 pour assurer la livraison à l'armée serbe des approvisionnements et du matériel nécessaires à son ravitaillement, à son entretien et à sa réorganisation. Cette base relevant du Général de Montdésir servait également à assurer le ravitaillement et l'entretien du personnel et des détachements français envoyés à Corfou.

En 1923, l’incident de Corfou oppose laGrèce à l'Italie fasciste. Le 29 août, après l'assassinat d'un groupe de militaires italiens (il s'agissait du généralEnrico Tellini, du major Luigi Corti, du lieutenant Luigi Bonacini et d'un interprète albanais[14]) chargés de reconnaître la frontière gréco-albanaise,Benito Mussolini envoie un ultimatum à la Grèce, exigeant 50 millions delires de réparation et l’exécution des tueurs. La Grèce étant dans l'incapacité d'identifier les assassins, les forces italiennes bombardent et occupent l'île grecque de Corfou le, tuant au moins quinze civils. Le motif officieux pour l'invasion était sans aucun doute la position stratégique de Corfou à l'entrée de la mer Adriatique, ainsi que les volontésirrédentistes deMussolini. Cet incident fut un des premiers grands tests de laSociété des Nations, qui exigea de la Grèce le paiement d'une indemnité financière à l'Italie. Celle-ci se retira de Corfou le 27 septembre[15].

L'île, occupée par l'Italie lors de laSeconde Guerre mondiale, devient lieu de combats entre les troupes allemandes et italiennes après le retrait de l'Italie de son alliance avec leTroisième Reich en septembre 1943 (armistice de Cassibile).

En 1946, undifférend international oppose l'Albanie auRoyaume-Uni à propos de la circulation maritime dans ledétroit de Corfou et la présence demines marines mises en place par l'Albanie, dans le contexte de laguerre civile grecque et de tentativesaméricaines et britanniques de déstabiliser le régime albanais (projetValuable). L'affaire du détroit de Corfou fait l'objet du tout premier jugement rendu par laCour internationale de justice le[16],[17],[18].

Letraité de Corfou est signé le. Il consacre le quatrième élargissement de l'Union européenne àquinze États-membres.

Héraldique

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Sous la domination vénitienne, Corfou arborait lelion de saint Marc et le conserva sous domination française puis anglaise et enfin lors de larépublique des Sept-Îles.Actuellement[Quand ?], Corfou a pour emblème unetrière antique.

  • Lion de saint Marc.
    Lion de saint Marc.
  • Blason actuel.
    Blason actuel.

Personnalités originaires de Corfou

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Articles détaillés :Ioánnis Kapodístrias etAlbert Cohen.

Architecture

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Vue du vieuxcentre-ville de Corfou.

L'architecture est fort influencée par ladomination vénitienne. C'est notamment àCorfou (ville) que cela se remarque.

De nombreux hauts bâtiments ont des balcons et des volets qui ont été peints en couleur vert italien.

Village de Faliraki et peinture verte de volets.

Une bonne partie des églises ont aussi un style vénitien. Celles-ci ont un toit de tuiles rouges et un clocher séparé.

Linguistique

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Les Corfiotes parlaient et pour certains d'entre eux – les plus vieux notamment – parlent encore un idiome gréco-vénitien où abondent les vocablesitaliens[21], par exemple :

  1. Fenêtre : corfiote = φανέστρα (fanéstra),grec démotique = παράθυρο (paráthyro), italo-vénitien =fanestra
  2. Rue : corfiote = στράτα (stráta), grec démotique = oδός (odόs), italo-vénitien =strata
  3. Maison : corfiote = κάζα (káza), grec démotique = σπίτι (spíti), italo-vénitien =casa
  4. Bougie : corfiote = καντηλέτο (kandiléto), grec démotique = κερί (kerí), italo-vénitien =candiletto
  5. Grand-mère : corfiote = νόννα (nóna), grec démotique = γιαγιά (yayá), italo-vénitien =nonna
  6. Critiquer : corfiote = στ(ρ)ουδιάρω (st(r)oudiáro), grec démotique = επικρίνω (epikríno), italo-vénitien =studiare

Coutumes

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La Procession de Saint Spyridon,Georgios Samartzis (el), 1912.
Maisons décorées de l'Esplanade et cruches peintes prêtes à être jetées des balcons, tradition duSamedi saint à Corfou.
  • Carnaval : le carnaval se déroule le dimanche précédant leCarême. On brûle l'effigie représentant l'esprit du carnaval à la fin d'un défilé.
  • Festival de Corfou : lors de ce festival, qui a lieu en septembre, sont donnés des ballets, des pièces de théâtre, des concerts et des opéras.
  • Saint Spyridon :Spyridon de Trimythonte (Άγιος Σπυρίδων) fut un évêque deChypre, qui vécut auIVe siècle ; il est lesaint patron de Corfou. Il aurait sauvé cette île de lafamine, de lapeste et d'unsiège turc en 1716. Les fidèles transportent sa dépouille quatre fois par an dans les rues de la vieille ville. Cet événement se déroule ledimanche des Rameaux, leSamedi Saint, le11 août et le premier dimanche de novembre.
  • Pâques : les festivités de Pâques à Corfou, sont réputées dans toute la Grèce. Durant les trois jours précédant le jour de Pâques, toutes les écoles de musique, en grand uniforme, défilent dans les rues de la ville, jusque tard le soir. Une coutume, sans doute d'origine pré-chrétienne, veut que le samedi de Pâques, à onze heures exactement, les Corfiotes jettent, par la fenêtre, des cruches et pots pleins d'eau, spectacle particulièrement pittoresque, en ville de Corfou et dans tous les villages de l'île. Cet évènement bruyant et haut en couleur ne dure pas plus de 5 minutes et recouvre les rues de tessons brisés.
  • Cricket : la domination britannique a laissé quelques traces, dont ce sport, toujours pratiqué àCorfou (ville) par quelques jeunes citadins, sur la pelouse de la Spianada, devant le palais du gouverneur et le Vieux Fort.
  • Gastronomie : pastitsado (παστισάδα),sofrito (σοφρίτο), tsigarelli (mélange d'herbes sauvages à la vapeur)[22], bourdeto (μπουρδέτο), liqueur dekumquat.

Villes

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Article détaillé :Villes de Corfou.

Laville de Corfou est la capitale de l'île.

À voir

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Pontikoníssi
  • La résidence des gouverneurs britanniques, édifiée à proximité du Vieux Fort, parsirThomas Maitland, devenue palais d'été du roi de Grèce. Aujourd'hui, outre certaines salles intéressantes (comme la salle du Sénat de larépublique des Sept-Îles) y est installé le musée des arts asiatiques qui offre, notamment, une très belle collection de statuettes duGandhara.
  • L'Achilleion, résidence édifiée par l'impératriceÉlisabeth d'Autriche (dite Sissi) pour sa convalescence et rachetée par leKaiserGuillaume II qui en fit un palais d'été, souvent fréquenté.
  • Le palais deMon Repos, résidence de villégiature des hauts-commissaires britanniques et lieu de naissance de plusieurs princes de la famille royale grecque, dontPhilippe, duc d'Édimbourg. Le peintre impressionnisteJ.S. Sargent y a peint denombreuses œuvres.
  • Les monastères deVlachérna et dePontikoníssi (l’île de la souris, ainsi nommée en raison de sa taille minuscule).
  • La baie et le monastère dePalaiokastrítsa. Les eaux qui s'y trouvent sont turquoise et dignes de plages paradisiaques.
  • La vieille ville ainsi que la baie deKassiopi.
  • Le château byzantin d'Angelókastro.
  • LeVieux fort et lefort Neuf (Palaiό Froúrio et Néo Froúrio).
  • Les sentiers de randonnées autour dumont Pantokrátor.
  • Les plages deGlyfáda,Sidári, Rhóda,Ágios Stéfanos,Ágios Górdios, Palaiokastrítsa.
  • Le plus vieux village de l'île, Palaía Peritheia, construit à partir duXIIIe siècle[23] à l'intérieur des terres mais avec vue sur la mer pour voir les pirates sans être vu d'eux, puis abandonné dans les années 1960, connaît un renouveau depuis 2010[24] ; en 2025 il a cinqtavernas[25]. Il a huit églises, avec à l'entrée du village un mur-clocher servant aussi de portique à l'église dédiée à saintJacques de Perse (en). De l'autre côté du village se tient la plus vieille de ses églises, dédiée àsaint Nicholas de Petra. Il a été le premier chef-lieu de la municipalité de Kassiopi. De 1866 à 1912, il était la capitale de la partie nord de l'île. Le village a été classé monument historique en 1966[23].
  • L'île deVído : elle se situe en face de la ville deCorfou. Elle abritait un pénitencier pour mineurs. On y trouve aujourd'hui un centre aéré, un campscout, ainsi qu'unmausolée érigé en l'honneur de 3 000 soldatsserbes tombés au cours de laPremière Guerre mondiale. Cette histoire est également commémorée aumusée serbe de Corfou.
  • L'Université ionienne
  • LeMusée Kapodístrias.

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Notes et références

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  1. AndréCherpillod,Dictionnaire étymologique des noms géographiques, Masson,(ISBN 2-225-81038-9).
  2. Guides Joanne,p. 467.
  3. « Corfu International Airport "Ioannis Kapodistrias" », carte, suropenstreetmap.org.
  4. « Corfuwildlife », surhomepage.eircom.net(consulté le)
  5. Thucydide, I, 1, 36 :« Corcyre est heureusement placée sur la route maritime, le long de la côte, vers l'Italie et la Sicile. Elle peut empêcher les cités de là-bas d'envoyer une flotte (…) ou au contraire faciliter le voyage d'une flotte partie d'ici pour se rendre dans ces pays. »
  6. Pierre Daru,Histoire de la république de Venise., tome 1,p. 352 :« Pour un État qui prétendait exercer le droit de souveraineté sur toute la surface de l'Adriatique, Corfou, qui garde ou menace l'entrée de ce golfe, était une possession indispensable. »
  7. Thucydide,La Guerre du Péloponnèse[détail des éditions][lire en ligne] (I, 25, 4).
  8. Palaeolexicon, Word study tool of ancient languages
  9. Brigitte Le Guen (dir.), Marie-Cécilia d'Ercole et Julien Zurbach,Naissance de la Grèce : De Minos à Solon. 3200 à 510 avant notre ère, Paris,Belin,coll. « Mondes anciens »,, 686 p.(ISBN 978-2-7011-6492-2),chap. 9 (« Guerre est toujours ! »),p. 367.
  10. Thucydide,La Guerre du Péloponnèse[détail des éditions][lire en ligne] (I, 24, 55).
  11. Thucydide,La Guerre du Péloponnèse[détail des éditions][lire en ligne] (III, 72, 85).
  12. Polybe,Histoires[détail des éditions][lire en ligne] (II, 1, 9).
  13. Rafael Pic, « Toute la ville s’amuse »,Muséart,no 78,‎,p. 80-85
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  15. Peter J. Yearwood, « Consistently with Honour : Great-Britain, the League of Nations and the Corfu Crisis of 1923. », dansJournal of contemporary History., vol. 21,no 4, octobre 1986.
  16. (fr)« Corfu Channel (United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland v. Albania) »,Cour internationale de justice, 30 septembre 1947–15 décembre 1949(consulté le).
  17. (en + fr) « Affaire du détroit de Corfou : Arrêt du 9 avril 1949 »,Cour internationale de justice(consulté le).
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  19. Nicandre de Corcyre,Le Voyage d'Occident, traduction et introduction de Paolo Odorico, postface de Yves Hersant, Toulouse : Anacharsis Éditions, 2002,(ISBN 2-914777-07-8),p. 9-32.
  20. Christopher M. Woodhouse,Capodistria: The Founder of Greek Independence, Londres, 1973 ; Christina Koulouri et Christos Loukos,Τα πρόσωπα του Καποδίστρια. Ο πρώτος Κυβερνήτης της Ελλάδας και Η νεοελληνική ιδεολογία (1831-1996), Athènes, 1996. Voir, également, John L. Koliopoulos et Thanos M. Veremis,Greece: the Modern Sequel, from 1831 to the Present, Londres : éd. C. Hurst & Co. Ltd., 2002,p. 45-47.
  21. Gerásimos Chytíris,Κερκυραïκό γλωσσάρι, ακατάγραφες και δίσημες λέξεις, Corfou : Société des Études Corfiotes, 1987, 285 p.
  22. arte.tv, article "Cuisine des terroirs : Corfou"
  23. a etb(en) Giovanni Prete, « Corfu’s Ghost Village: Ruined Stone Mansions and Timeless Echoes », surgreekreporter.com, Greek Reporter,(consulté en).
  24. (en) « The Official site of “Corfu's Oldest Village”. Παλιά Περίθεια / Old Perithia », surold-perithia.com(consulté en).
  25. (en) « Latest News Press Blogs Updates », James LitstonThe Times, January 30, 2025, surold-perithia.com(consulté en).

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