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Si le coréen était anciennement considéré comme unisolat[3],[4],[5],[6],[7],[8],[9], les études les plus récentes considèrent qu'il fait partie deslangues coréaniques, dont il est le seul survivant[10]. Aucun lien de parenté avec d'autres familles de langues n'a été confirmé et sa classification est controversée. L'hypothétiquefamille altaïque, dont les langues coréaniques sont parfois considérées comme faisant partie, est très controversée[11]. Quelques similitudes avec lejaponais ont été relevées[12].
Le premier système d'écriture connu en Corée est l'écriture chinoise, à partir duVIe siècle. Le nom local « hanja » est la prononciation coréenne du terme chinoishanzi, désignant les caractères chinois han ou « sinogrammes » (très proches de ceux utilisés sous la Chine impériale, enRépublique de Chine (Taïwan) et en République Populaire de Chine, auJapon, àSingapour, enMalaisie, ou encore autrefois auVietnam). Elle évolue mais reste l'écriture dominante jusqu'au début duXXe siècle.
L’alphabethangeul comprend 24 lettres : (14 consonnes et 10 voyelles). Il est utilisé en regroupant les lettres par syllabes occupant des blocs carrés, à raison de 2 à 4 lettres par syllabe. La forme des consonnes correspond à la morphologie des organes de phonation, celle des voyelles utilise trois symboles d’originetaoïste (c'est-à-dire le point ou trait court, le trait vertical et le trait horizontal, qui représentent respectivement le Soleil, l’Homme et la Terre).
Le coréen moderne s’écrit avec des espaces entre les mots, contrairement à d’autres langues comme lechinois ou lejaponais. La ponctuation coréenne a recours aux signes de la ponctuation occidentale, utilisés toutefois de façon beaucoup plus parcimonieuse qu’en Occident. Autrefois, le coréen s’écrivait, comme le chinois ou le japonais, en colonnes de haut en bas, disposées de droite à gauche, mais il est désormais écrit, comme ces deux autres écritures, en rangées de gauche à droite, disposées de haut en bas. La poésie conserve par contre parfois l'écriture de haut en bas et de droite à gauche.
Le coréen étant unelangue agglutinante, son système est très différent de celui du français.
La langue suit latypologieSOV c’est-à-dire « Sujet Objet Verbe » et le déterminant se place avant le mot qu’il détermine. Il n’y a niarticle, nigenre, ninombre. Les verbes ne se conjuguent pas selon les personnes (je, tu, il…) mais ils intègrent de nombreuses déterminations, comme l’aspect, le temps, ou le degré de politesse. Desparticules invariables indiquent la fonction du mot dans la phrase. Les connecteurs entre deux propositions sont intégrés au verbe de la première proposition à connecter.
Les degrés de politesse sont souvent exprimés en coréen par les suffixes ajoutés au verbe. Ils expriment différentiellement le respect et l’humilité.
Le vocabulaire de base du coréen lui est propre, cependant une grande partie des termes spécifiques est d’origine chinoise, on parle alors de motsino-coréen. On estime qu'il y a de 60 % à 70 % de termessino-coréens.
Plus récemment, des mots d’originejaponaise ou provenant de langues occidentales (principalement l'anglais depuis laguerre de Corée), mais également, à moindre mesure, l'allemand, lefrançais ou d'autres langues européennes, sont apparus. EnCorée du Nord, l’influence de ces langues est beaucoup moins importante.
Un certain nombre de mots français sont entrés dans le vocabulaire coréen, avec des évolutions liées aux contraintes de la phonétique coréenne, fortement liées à son système d'écriture.
Ce sont notamment des termes du domaine culinaire comme바게트 (bageteu) (baguette), etc.
Il s’agit aussi de mots du domaine culturel qui sont passés du français au coréen par l'intermédiaire de l'anglais :앙코르 (angkoreu) (encore, avec le sens debis, authéâtre),데뷔 (debwi) (début, s’agissant du premier concert d’un chanteur ou de la première apparition sur scène ou à l’écran d’une actrice ou d’un acteur),시네마 (sinema) (cinéma),누벨 바그 (nubel bageu) (nouvelle vague),아방가르드 (abang-gareudeu) (avant-garde).
Des termes politiques français sont également entrés dans le vocabulaire coréen par l'intermédiaire de la langue anglaise, tels que쿠데타 (kudeta) (coup d’État),노블리스 오블리제 (nobeulriseu obeulije) (noblesse oblige),프롤레타리아 (peuroletaria) (prolétariat), et레지스탕스 (rejiseutangseu) (résistance).
Enfin, des mots exprimant les sentiments sont également entrés dans le vocabulaire coréen, tels que멜랑꼴리 (melangkkoli) (mélancolie) (directement du français[réf. nécessaire]) et랑데 부 (rangde bu) (rendez-vous) (ce dernier terme est exclusivement employé, comme en anglais, pour désigner unrendez-vous amoureux).
Le français a emprunté directement des termes culinaires des plats coréens, commekimchi (plat à base de piments et de légumeslacto-fermentés, notamment duchou chinois),bibimbap (d’un mot coréen signifiant « mélange », de « riz cuit »pap, de viande et de légumes) etbulgogi (dont le sens littéral est « viande »kogi (grillée sur le) « feu »bul, comme pour les grillades que nous faisons sur un barbecue). Cependant certains plats coréens connus par leur version turco-mongole, comme letartare de bœuf ont conservé le nom donné par les occidentaux aux turco-mongols.
Le français a également adopté le termechaebol en référence aux conglomérats industriels sud-coréens ; on conserve généralement l'appellation coréenne des entreprises de ce pays.
Les pratiquants du sport coréen taekwondo sont également au contact d'expressions coréennes, aussi bien pour décrire les techniques que lors du combat. Par exemple, le combat commence lorsque l'arbitre déclareshijak (signifiant « départ, début, commencement » en coréen).
De nombreux mots sont empruntés à la langue anglaise tels que ; sweater :스웨터 (seuweteo), coat :코트 (koteu), coffee :커피 (keopi), computer :컴퓨터 (keompyuteo) et des expressions tel que "Thank you" ou "Alright" car ils décrivent principalement des objets ou des habitudes d'origine non asiatique.
En raison de l'utilisation historique de l'écriture chinoisehan par lesCoréens, lesChinois prononcent généralement les noms communs ou propres coréens de la même manière que leshanja se prononcent en chinois (il est fait de même pour leskanji japonais). C'est parfois également le cas en vietnamien, comme dans le cas des noms de pays coréens. Par exemple :
L’aire géographique du coréen se partage en 9 zones correspondant chacune à unparler, auDongbei, principalement Sud-Est de la province duJilin et Est de celle duLiaoning (république populaire de Chine) à l’île deJeju. Dans chacune des deux Corée, unparler a été choisi comme langue officielle. La péninsule est extrêmement montagneuse, et le « territoire » de chaque parler correspond étroitement aux frontières naturelles entre les différentes régions géographiques. La plupart des noms des langues parlées correspondent par conséquent aux régions qu’ils représentent.
Il y a une intercompréhension plus ou moins grande entre tous ces parlers, en fonction de la distance, à l’exception de celui de l’île de Jeju. Les langues de la péninsule ne sont donc pas tous des dialectes[14].
Le parler deGyeonggi -Séoul est le parler officiel en Corée du Sud.
Le parler dePyongan -Pyongyang (dialecte pyŏngan) est le parler officiel de la Corée du Nord et est parlé àPyongyang, la région de Pyongyang, et la province de Chagang.
Autres parlers :
Le parler deChungcheong est utilisé dans la région de Chungcheong en Corée du Sud, y compris dans la ville deDaejeon.
Le parler deGangwon est employé dans la province deGangwon, à cheval sur la Corée du Nord et la Corée du Sud.
Le parler deGyeongsang est employé dans la région de Gyeongsang (Yeongnam) en Corée du Sud, y compris dans les villes deBusan, deDaegu et d’Ulsan.
Le parler deHamgyong est employé dans la région de Hamgyeong et la province de Yanggang en Corée du Nord.
Le parler deHwanghae est pratiqué dans la région de Hwanghae en Corée du Nord.
Le parler deJeolla est employé dans la région deJeolla (Honam) en Corée du Sud, y compris la ville deGwangju.
Lejeju est parlé sur l’île de Jeju, et un peu sur la côte sud-ouest de la Corée du Sud. Il s’agit d’une véritable langue, qui n’est pas compréhensible pour les locuteurs natifs de la péninsule.
Leyukjin est parlé dans l'extrême Nord-Est de la Corée. Il n'est pas compréhensible pour les locuteurs du coréen standard et est plus conservateur que les autres dialectes.
Note : les lettres marquées [*] sont des lettres prononcées plus fortement. C’est la notation proposée parPeter Ladefoged(en). Certains autres écrivent[ˀk],[ˀt],[ˀp],[ˀs],[ˀɕ] et[ˀtɕ].
À la suite de la séparation de la Corée, des différences sont apparues entre le coréen parlé enCorée du Sud et celui parlé enCorée du Nord. Ces différences sont notables au niveau de la prononciation, de l’écriture, de la grammaire, du vocabulaire[15].
L'apport de mots nouveaux étrangers est également différent selon les parties de la Corée : les mots sont surtout anglais pour la Corée du Sud et chinois et russes pour la Corée du Nord. Plus spécifiquement ceux utilisés pour désigner les nouvelles technologies (internet, technologies numériques, etc.) absentes au Nord, partiellement ou totalement.
Plus généralement, le coréen parlé en Corée du Nord est resté presque identique à celui parlé en 1945[réf. nécessaire]. Face à l'isolement, la langue parlée au nord ne suit pas les évolutions de celle du sud.
À noter aussi les différences d'accent : il est plus rude et plus tonal au nord, plus proche des langues dites ouralo-altaïques et plus proche de l'accent japonais au sud. La langue coréenne évolue donc très rapidement des deux côtés de la frontière, et les médias ne manquent pas d'en faire l'écho, en constatant les différences de langage et de vocabulaire des réfugiés du nord qui sont pris en charge après leur passage au sud[réf. souhaitée].
L'accent nord-coréen et les variantes de vocabulaires surprennent au sud. Souvent, on confond un réfugié nord-coréen avec un réfugié ou travailleur immigré chinois qui peine à s'exprimer correctement en coréen (du sud), alors que cette même personne parle un coréen proche de celui parlé dans toute la péninsule avant 1945[réf. nécessaire]. De plus, un langage de courtoisie est né au Sud pour s'adapter à l'univers capitaliste des entreprises, et ses codes, et qui ressemble aux codes de communications des Japonais en entreprises, ce qui est inconnu en Corée du nord, où les valeurs restent celles de l'ancien voisin soviétique du temps de l'URSS.
Enfin, ladiaspora coréenne, installée en grande partie dans des pays où l'anglais est la langue officielle, contribue grandement au changement de la langue en Corée du Sud. Au nord, l'apport du chinois ou du russe est, lui, finalement plutôt marginal, ce qui s'explique du fait que le pays soit fermé et isolé, depuis la fin des années 1940. Il y a peu de contacts humains avec les locuteurs du sud, pourtant de la même ethnie.
Par ailleurs, la population en Corée du Nord ne bouge pas beaucoup et reste très sédentaire, contrairement à celle du sud. Les observateurs constatent de ce fait des différences régionales au niveau de la langue, d'une région à une autre en Corée du Nord, mais la force du régime totalitaire, du moins dans sa communication, maintient l'unité de ce langage, en le standardisant dans toutes ses provinces. Le coréen ne connait également qu'une seule forme académique officielle au sud (coréen scolaire).
« most specialists... no longer believe that the... Altaic groups... are related […] Korean is often said to belong with the Altaic hypothesis, often also with Japanese, though this is not widely supported »
« [Ramstedt's comparisons of Korean and Altaic] have been heavily criticised in more recent studies, though the idea of a genetic relationship has not been totally abandoned »