En 1910, laCorée est annexée par l'empire du Japon. Lors de lacapitulation japonaise en 1945, mettant un terme à laSeconde Guerre mondiale, la péninsule se trouve divisée en deux zones : le Nord de la péninsule est administré par l'Union soviétique et leSud par lesÉtats-Unis. Les négociations en vue d’une unification des deux zones échouent et, en 1948, des gouvernements distincts sont formés : la république populaire démocratique de Corée (au régimesocialiste) au nord et la république de Corée (au régimecapitaliste) au sud. Une invasion du Sud de la péninsule par la Corée du Nord conduit à laguerre de Corée, qui dure de 1950 à 1953. L'accord d'armistice est uncessez-le-feu, mais aucuntraité de paix n'est signé.
Après ladislocation de l'Union soviétique et une série de catastrophes naturelles, la Corée du Nord subit dans lesannées 1990 unefamine faisant de 600 000 àun million de morts[25],[26],[27].Kim Jong-il adopte alors la politique duSongun (ce qui signifie« l'armée d'abord »), afin de garantir la sécurité du pays et du gouvernement.
La Corée du Nord est lepays le plus militarisé au monde selon le critère de la proportion de la population sous les drapeaux[28],[29]. Le pays développe unprogramme spatial[30], et est également accusé de pratiquer de nombreusesactivités illicites à l'échelle internationale[31],[32]. La Corée du Nord dispose de l'arme nucléaire depuis les années 1990, et effectue régulièrement des tests de missiles balistiques depuis les années 2010.
Une commission d'enquête de l'ONU en 2014 estime que des centaines de milliers d'opposants politiques ont péri dans des camps pendant les50 années précédentes, ce que la commission qualifie decrime contre l'humanité, et que de 80 000 à 120 000 prisonniers politiques sont détenus dans les camps au moment de l'enquête[33]. La Corée du Nord est par ailleurs confrontée à de longues périodes de sécheresse qui menacent sa sécurité alimentaire[34].
La forme courte estCorée du Nord[35],Puk Chosŏn (enHangul북조선 ; enHanja北朝鮮)[36] ; on trouve aussi dans lesmédias sud-coréensPukhan (enHangul :북한 ; enHanja :北韓). La forme longue officielle estrépublique populaire démocratique de Corée (RPDC,Chosŏn Minjujuŭi Inmin Konghwaguk ; enHangul :조선민주주의인민공화국 ; enHanja :朝鮮民主主義人民共和國). Le nom officiel deChosŏn (Corée, ouPays du matin frais traduit improprement enPays du Matin calme) en Corée du Nord correspond à celui de la dernière dynastie indépendante coréenne avant l'invasion japonaise, la dynastie des Yi ouChosŏn (1392 – 1910). EnCorée du Sud, le nom coréen du pays estHanguk, lequel fait référence au « pays (guk) des Han », nom de populationspréhistoriques d'agriculteurs du sud de la péninsule. Quant au nom occidental de Corée, il provient du nom du royaume deGoryeo qui a administré la plus grande partie de la péninsule coréenne de 918 à 1392.
Kangwŏn, au sud-est (chef-lieu de province :Wonsan, autre ville importante :Kosong), où se situent les monts Kumgang ouKumgangsan (san signifie montagne encoréen) ;
Chagang, au nord-ouest, frontalière avec la Chine (chef-lieu de province :Kanggye) ;
Ryanggang, au nord (chef-lieu de province :Hyesan), leMont Paektu, point culminant de la Corée du Nord à la frontière sino-coréenne, appartient au Ryanggang ;
Pyongan du Nord au nord-ouest (chef-lieu de province :Sinŭiju, à la frontière chinoise) ;
Les premiers peuplements de la Corée datent de l'époquepaléolithique, il y a plus d'un million d'années. Les premières populations d'hommes modernes, de typeHomo sapiens, sont présentes il y a 30 000 à 40 000 ans dans les provinces du Nord Hamgyong et du Pyongan du Sud, situées aujourd'hui dans le nord de la péninsule coréenne. Comme en Europe, en Inde et au Proche-Orient, les hommes y ont édifié des dolmens. Ceux de Corée du Nord datent duIer millénaire av. J.-C.[42]. L'unité territoriale de la Corée et l'identité morphologique desCoréens sont attestées il y a 7 000 ans[42]. Sur le plan linguistique, lecoréen n'a toujours pas pu être relié avec certitude à une autre famille de langues, elle est donc encore considérée comme unisolat. Sur le plan de la génétique, leshaplogroupesO2(en) etO3(en) prédominent[43],[44].
Au lendemain de lacapitulation du Japon le, la Corée estdéjà séparée en deux :Soviétiques etAméricains se font face sur le38e parallèle.Kim Il-sung, qui avait dirigé l'un des groupes de résistance à l'occupation japonaise, est imposé par les occupants soviétiques en tant que chef du gouvernement provisoire proclamé au nord du pays. Au sud, l'administration militaire américaine organise des élections le, qui conduisent à la proclamation de la « république de Corée » le suivant. Après la tenue àPyongyang d'une conférence réunissant des organisations du Nord et du Sud en, des élections législatives (organisées clandestinement au Sud) sont tenues le. Le, l'Assemblée populaire suprême proclame la « république populaire démocratique de Corée » à Pyongyang.
Laguerre de Corée (1950-1953) est déclenchée par l'attaque de la Corée du Sud par la Corée du Nord, après que Kim Il-sung a persuadéStaline etMao de le soutenir, dans le but de réunifier de force tout le pays sous son égide. Cette guerre, qui entraîne plus de deux millions de morts, dont plus de la moitié au Nord, s'achève par unarmistice, en 1953, qui laisse les deux Corées séparées par unezone démilitarisée. Par la suite, la Corée du Nord s'industrialise et cherche à atteindre l'autosuffisance politique, économique et militaire conformément aux principes de la théorie dujuche. En l'absence detraité de paix après la guerre de Corée, des tensions internationales émaillent lapolitique extérieure de l'État nord-coréen. Entre autres, le, des agents du Nord attaquent le palais présidentiel sud-coréen àSéoul et, la même année, un navire-espion américain, lePueblo, est arraisonné dans leseaux territoriales nord-coréennes. Dans le domaine intérieur,Kim Jong-il, fils du présidentKim Il-sung, est préparé officiellement à prendre sa succession dès 1980. Après le décès de ce dernier en 1994, et à la suite d'undeuil national de trois ans conforme à la tradition coréenne après la mort du père, il accède officiellement aux plus hautes fonctions de l'État en 1997. Le, la Corée du Nord a procédé au lancement d'unsatellite artificiel, leKwangmyŏngsŏng 1 depuis unmissile balistiqueTaepodong-1. Malgré l'annonce officielle du succès de ce vol[46], des spécialistes américains affirment n'avoir trouvé aucune trace du satellite et estiment que l'étage supérieur serait tombé en panne avant la mise en orbite[47].
Kim Jong-il encourage des mesures delibéralisation économique depuis 2002, tout en renforçant la capacité militaire du pays, dans un contexte international tendu, en application de lapolitique de Songun. Le, la Corée du Nord annonce avoir effectué son premieressai nucléaire, augmentant ainsi les tensions envers la communauté internationale. Le, Kim Jong-il décède. Sa succession à la tête du pays est assurée par son filsKim Jong-un alors âgé de27 ans[48]. Le, Pyongyang a annoncé avoir lancé une fusée à longue portée depuis soncentre spatial de Sohae (dans le nord de la province de Pyongan) et placé en orbite un satellite qui est ladeuxième version du Kwangmyongson-3. Ce lancement fait suite à l'échec d' qui avait vu la fuséeUnha-3 se désintégrer peu après le décollage et tomber dans la mer[49],[50]. Selon l'astronomeJonathan McDowell, qui suit les lancements de fusées dans le monde, le satellite était sur une orbite un peu plus élevée que celle de laStation spatiale internationale[51].
En 2019, une sécheresse « extrême » risque de provoquer des pénuries alimentaires pour des millions de personnes. Les chutes de pluie et de neige en Corée du Nord sont tombées à leur plus bas niveau depuis37 ans. Selon un rapport de l'ONU, la Corée du Nord a enregistré en 2018 ses pires récoltes agricoles depuis10 ans[52].
Selon des données publiées par la CIA, la population nord-coréenne est estimée à environ 24 983 205 habitants en 2015[8], soit une densité d'un peu moins de 204 hab./km2. Environ 61 % de la population est citadine[8]. L'âge médian est de32,9 ans et 22,4 % de la population a moins de14 ans, 68,6 % entre 15 et64 ans et 9,1 % plus de65 ans[8]. L'indice synthétique de fécondité est estimé en 2011 à2,02 enfants par femme, pour un taux d'accroissement naturel estimé à 0,538 %. Letaux de natalité est estimé à 14,51 pour mille et celui demortalité à 9,08 pour mille en 2011. Le taux demortalité infantile est estimé à 27,1 pour mille en 2011[8], une valeur comparable à celles observées dans les pays du Maghreb[54].
Les Nord-Coréens n'ont pas le droit de quitter leur territoire sans autorisation, mais il est possible pour le voyageur étranger de visiter, dans un certain cadre, le pays[57]. Des étudiants nord-coréens sont autorisés à faire leur cursus universitaire en France, au Royaume-Uni, en Suisse et dans d'autres pays d'Europe. Quelque 93 000 Coréens duJapon favorables à Pyongyang, et appartenant à l'associationChongryon sont venus s'installer dans le pays, principalement entre 1959 et 1962, parfois accompagnés d'un conjoint japonais[58] dans des conditions alors critiquées par l'associationMindan des Sud-Coréens du Japon[59]. La Corée du Nord compte ainsi une petite communautéjaponaise estimée à 1 800 personnes. En outre, une minoritéchinoise de 50 000 personnes est présente, ainsi qu'une communauté d'originevietnamienne[60]. Mais depuis plusieurs années le taux d'immigration est extrêmement faible et l'estimation de 2009 est négative. Cela fait de la Corée du Nord un pays trèshomogène sur le planethnique[8]. Au sein de l'importantediaspora coréenne (présente notamment en Chine, aux États-Unis, au Canada, au Kazakhstan), plus d'un tiers des quelque 600 000 Coréens du Japon sont citoyens de la république populaire démocratique de Corée. Ils sont regroupés au sein de l'association générale des Coréens résidant au Japon, généralement désignée par son acronymeChongryon (nom japonais : Chôsen Soren), lequel peut également être orthographié Chongryun.
Depuis la famine des années 1990, un grand nombre de Nord-Coréens ont fui en Chine en traversant le fleuveTumen. Beaucoup se cachent dans la zone frontalière. Selon le bulletinLa Lettre de Corée de l'association d'amitié Corée-France (favorable à laCorée du Sud et hostile à la Corée du Nord) jusqu'à 300 000 Coréens du Nord« se cacheraient » en Chine et 1 285 réfugiés nord-coréens sont parvenus en Corée du Sud en 2003[61]. Les spécialistes estiment plus vraisemblable le chiffre de 100 000 Nord-Coréens présents en Chine, voire moins, en observant que« l'immigration illégale n'est, par nature, pas enregistrée officiellement » et qu'« une grande partie des mouvements de population le long de la frontière sont légaux, avec des personnes allant travailler ou étudier à l'étranger »[62]. Pour une estimation du nombre de Nord-Coréens présents en Chine inférieure à 100 000 personnes, Tim Beal cite notamment Lee Young-jong et Ser Myo-ja,Pyongyang regime is stable, says top aide on North Korea, dansJoongAng Ilbo, 2004. La fuite de plus de450 Nord-Coréens arrivés à Séoul le a été qualifiée de « kidnapping planifié et un crime de terrorisme flagrant » par les autorités nord-coréennes[63]. Des Nord-Coréennes, réfugiées en Chine, sontforcées de se prostituer ou sont mariées de force à des paysans chinois. Une Nord-Coréenne est vendue entre 700 et 1 400 €, 2 000 € pour les plus jolies[64],[65].
Depuis les années 1990, plus de 10 000 Nord-Coréens partent chaque année pour l'Extrême-Orient russe dans les camps de déboisement et des chantiers de construction afin de payer la dette nord-coréenne à laRussie[66]. Une résolution adoptée par l'ONU en demande le retour des travailleurs nord-coréens envoyés à l'étranger.
Cependant, depuis l'installation d'un régime communiste et la fondation de la république populaire démocratique de Corée dans les années 1940, l'influence desreligions a été fortement réduite, éclipsée par le culte de la personnalité voué à ladynastie Kim, par l'idéologie dujuche qui ne tolère pas de concurrence et qui est considérée comme une religion[67],[68] et par la persécution organisée par le régime communiste qui, dès sa prise de pouvoir, mena une politique virulente de persécution religieuse[69],[70]. Bien que la liberté religieuse soit garantie par laconstitution[71], la Corée du Nord a été considérée pendant près de20 ans par l'associationPortes ouvertes comme le pays du monde où les chrétiens sontles plus persécutés[72].
En 2021, d'après Jacques Leclerc du CEFAN de l'Université Laval — qui met en garde sur les données disponibles — environ 68% de la population serait sans religion. Le pourcentage restant pratique essentiellement des religions traditionnelles deCorée, notamment lecheondoïsme ou, pour 4%, lecatholicisme, leprotestantisme et lebouddhisme[71].
Dans ce contexte, bien que la liberté religieuse soit inscrite dans la Constitution, elle n'est que théorique et, dans la pratique, les religions n'ont pas de droit de cité en Corée du Nord[73].
C'est également la langue officielle de la Corée du Sud et deYanbian (Chine) bien qu'elle porte une appellation différente et des distinctions.
Caractéristiques linguistiques du coréen
La plupart des linguistes considèrent la langue coréenne comme unisolat[74], bien que quelques-uns la regroupent dans la famille controversée deslangues altaïques[75]. Le coréen a cependant plus de locuteurs que tous les autres isolats linguistiques additionnés[76].
Dialectes
L’aire géographique du coréen se partage en9 zones correspondant chacune à unparler, du Sud de la province du Kilim, enMandchourie (Chine) à l’île deJeju. Dans chacune des deux Corées, unparler a été choisi comme langue officielle. La péninsule est extrêmement montagneuse, et le « territoire » de chaque parler correspond étroitement aux frontières naturelles entre les différentes régions géographiques. La plupart des noms des parlers correspondent par conséquent aux régions qu’ils représentent.
Il y a intercompréhension plus ou moins grande entre tous ces parlers, en fonction de la distance, à l’exception de celui de l’île de Jeju. Les parlers de la péninsule ne sont donc pas tous des dialectes.
Le parler dePyongan -Pyongyang est le parler officiel en Corée du Nord et est parlé àPyongyang, la région de Pyongyang, et la province de Chagang. Il existe trois autres parlers dans le pays :
le parler deGangwon, qui est employé dans la province deGangwon à cheval sur la Corée du Nord et la Corée du Sud ;
le parler deHamgyong, qui est employé dans la région de Hamgyeong et la province de Yanggang ;
le parler deHwanghae, qui est pratiqué dans la région de Hwanghae.
Différences avec la Corée du Sud
Depuis la séparation des deux Corées, des différences sont apparues entre le coréen parlé en Corée du Sud et celui parlé en Corée du Nord. Les Coréens du Nord ne communiquent pas avec ceux du Sud. La presse sud-coréenne est interdite en Corée du Nord, tout comme les antennes paraboliques. En Corée du Nord, la langue coréenne évolue donc en un isolat.
Appellation
Le coréen de Corée du Nord s'appelle officiellementchosŏnmal (조선말), littéralement « langage ou parole de Chosŏn », en référence à lapériode Joseon. Le coréen de Corée du Sud s'appelle officiellementhan'gugŏ (한국어), littéralement : « langue Han », en référence à l'ethnie Han coréenne à ne pas confondre avec lesHans de Chine.
Lechosŏnmal et lehan'gugŏ utilisent le même alphabet appelé chosŏn'gŭl en Corée du Nord ethangeul en Corée du Sud[36].
Orthographe
Il existe deux facteurs à l'origine des différences orthographiques entre lechosŏnmal et lehan'gugŏ. Le coréen est une langue agglutinante qui emploie des particules qui viennent se coller aux mots.
Lehan'gugŏ emploie des espaces entre les différents termes faisant partie d'un groupe nominal ce qui n'est pas le cas enchosŏnmal. Par exemple le nom officiel de la Corée du nord enchosŏnmal s'écrit 조선민주주의인민공화국 (Chosôndémocratiepopulairerépublique). Enhan'gugŏ il s'écrit 조선 민주주의 인민공화국 (Chosôn démocratie populaire république)[36].[source insuffisante]
Certaines lettres de l'alphabet coréen se prononcent différemment en Corée du Nord et en Corée du Sud. La Corée du Sud a adapté l'orthographe afin que cela se rapproche plus de la prononciation standardisé sud-coréenne. Par exemple le nom de l'ex-président sud-coréenRoh Moo-hyun s'écrit 노무현 No Mu Hyôn au sud tandis qu'au Nord il s'écrirait 로무현 Ro Mu Hyôn. Les Sud-coréens trouvant la prononciation du R en début de mot difficile, ont peu à peu modifié l'orthographe et ont remplacé les R par des L.
Vocabulaire
Depuis la mise en place de l'idéologie deJuche en Corée du Nord, le régime maintient une ligne politique pro-coréenne et proscrit donc tout ce qui est étranger, mettant en avant ce qui est coréen. La Corée du Sud, restée longtemps sous la tutelle desÉtats-Unis et entretenant avec ce pays des relations importantes, notamment sur le plan militaire, a très vite intégré des mots d'anglais. Par ailleurs, comme les autres pays voisins de la Chine, elle a intégré au cours de l'histoire beaucoup de vocabulaire dit sino-coréen, provenant des caractères chinois utilisés par la Corée avant l'invention du système alphabétique coréen parSejong le Grand. La Corée du Nord a donc inventé denouveaux mots pour éliminer les mots sino-coréens et anglais.
Par exemple, "œsophage" se dit 식도 (sikdo) enhangeul de Corée du Sud et provient des caractèreshanja 食道. Les Nord-Coréens ont créé le mot 밥길 (babgil) qui signifie littéralement "le trajet/la route de la nourriture" et,par la même occasion, "œsophage".
Certains nouveaux mots ainsi créés ont eu du succès, d'autres n'ont finalement pas été utilisés, jugés peu élégants[36].
La présence du français dans le monde de l'éducation en Corée du Nord est un fait. Comme la France n'entretient pas de relations officielles avec le pays, c'est actuellement la Suisse qui comble la demande de celui-ci en termes de ressources francophones dans le monde de l'éducation[77].
Cette présence de la langue française y est également renforcée par les relations que certains pays francophones d'Afrique tels que l'Algérie ou laGuinée entretiennent avec Pyongyang[78],[79].
Enfin, on trouve différents départements de langue française à l'université Kim Il-sung et à l'université des études étrangères de Pyongyang[77],[82].
Droits des femmes
En 1949, la loi garantissant l'égalité des sexes est introduite. Elle donne aux femmes le droit de voter, d'étudier, de recevoir à travail égal les mêmes salaires que les hommes et de bénéficier des mêmes droits sur l'héritage ; les mariages forcés et la prostitution sont interdits et le divorce légalisé[83]. Néanmoins, la société reste patriarcale et les femmes cumulent la double fonction de travailleuse pour la patrie et de mère[84].
S'appuyant sur une centaine de témoignages de femmes et d'officiels ayant fui le pays, l'ONGHuman Rights Watch dénonce en 2018 les violences sexuelles et sexistes qui seraient commises sur les femmes nord-coréennes par des hommes, en particulier ceux en position d'autorité (policiers et autres représentants de l'État)[86],[87],[88]. En 2015, une femme ayant fui la Corée du Nord, interrogée par le média sud-coréenNK News, relate que le pays estpatriarcal et que la seule promotion de l'égalité par l'État a visé à ce que les femmes travaillent davantage pour reconstruire l'économie après laguerre de Corée[89].
La Corée du Nord est unrégime autoritaire[90]. L'article premier de laConstitution[91] déclare que« la république populaire démocratique de Corée est un État socialiste souverain qui représente les intérêts de tout le peuple coréen ». L'article trois précise que« la république populaire démocratique de Corée prend pour guide de ses activités les idées dujuche, conception du monde axée sur l'homme et idéologie révolutionnaire en faveur de l'émancipation des masses populaires ». Cette idéologie, instituée parKim Il-sung qui, selon lui, s'inscrit dans le prolongement des principesmarxistes-léninistes, a pour conséquence l'application d'une politique d'indépendance, tant sur le plan politique qu’économique : les liens de coopération doivent se fonder sur le principe de complémentarité[92]. L'article 5 de la Constitution dispose que l'État est gouverné« selon le principe ducentralisme démocratique »[91].
Le préambule de la Constitution rend longuement hommage au président Kim Il-sung, fondateur du régime en 1948 (lors de la division de la Corée). Le titre deprésident de la République, associé« éternellement » à Kim Il-sung, a disparu après sa mort en 1994. En 1998, une révision de la Constitution donne le rang de« dirigeant suprême » au président duComité de la défense nationale, poste occupé parKim Jong-il, fils de Kim Il-sung, de 1993 jusqu'à son propre décès en 2011. Durant sa période au pouvoir, Kim Jong-il a cumulé les postes de président duComité de la défense nationale, chargé des affaires militaires et donc commandant en chef de l'Armée populaire de Corée et de secrétaire général duParti du travail de Corée, lequel est placé par la constitution aux commandes du pays. Cette concentration du pouvoir et la succession lors du décès de Kim Il-sung font que la Corée du Nord est considérée comme une dictature. LaCIA qualifie ainsi le régime nord-coréen de « dictature personnelle[93] » en raison de l'importantculte de la personnalité vis-à-vis des dirigeants suprêmes. Les membres du parlement et de toutes les autres institutions de l'État ne sont pas élus ausuffrage universel[94]. Si d'autres partis existent (leParti social-démocrate de Corée et leParti Chondogyo-Chong-u), ils sont sous le contrôle duParti du travail de Corée[54]. Les trois partis sont réunis au sein d'une coalition, leFront démocratique pour la réunification de la patrie. La Corée du Nord présente ainsi les caractéristiques essentielles d'unrégime dictatorial àparti unique. La Corée du Nord est – avec un score de 1,08/10 – considérée par l'indice de démocratie mis en place parThe Economist comme le pays le moins démocratique au monde[95].
En 2016,Kim Jong-un, fils et successeur deKim Jong-il, remplace le Comité de la défense nationale par uneCommission des affaires de l'État, dont il assure la présidence. Contrairement au précédent organe qui avait officiellement autorité sur l'armée, la Commission chapeaute explicitement à la fois l'armée, le parti et le gouvernement[96].
La Corée du Nord a signé plusieurstraités l'engageant à respecter lesdroits de l'homme et plusieurs articles de sa Constitution défendent plusieurslibertés fondamentales. Mais en raison du manque d'informations disponibles, il est très difficile de vérifier leur respect. Les gouvernements tout comme desONG étrangères, telle par exempleAmnesty International, accusent la Corée du Nord de ne pas respecter certaines libertés fondamentales comme celles d'expression, d'association, dereligion ou encore decirculation et« exhortent le gouvernement de Corée du Nord à prendre sans plus attendre des mesures en vue d'améliorer le respect des droits humains dans le pays »[98]. Il est strictement interdit de fonder une association ou encore de songer à manifester. Kim Jong-Il poursuivait quiconque œuvrant dans ce sens. Des témoignages recueillis parMédecins sans frontières font état de conditions sociales et politiques désastreuses entraînant des troubles psychiques chez les réfugiés ayant fui ce pays[99].
Letravail forcé serait très fréquent au sein« d'un grand nombre decamps de détention »[100], comme ceux deYodok[101],Kaechon[102] etHaengyong[103]. Les premièresphotos satellites de ces camps ont été rendues publiques en 2002[104]. En 2003, le nombre de travailleurs forcés est estimé entre 150 000 et 200 000[37]. En 2009, des associations, qualifiant ces camps decamp de concentration, estiment le nombre de ces travailleurs à 300 000[105]. En 2011Amnesty International estime à 200 000 le nombre de personnes enfermées dans ces camps dans des conditions « atroces », camps en augmentation en taille et en nombre depuis dix ans[106].
Amnesty International a exprimé ses préoccupations concernant la persécution religieuse en Corée du Nord. Selon un classement publié parPortes ouvertes, une organisation internationale qui soutient les chrétiens persécutés, la Corée du Nord est actuellement le pays où les chrétiens sont le plus persécutés dans le monde[107].
Après la partition de la péninsule coréenne, les États occidentaux reconnaissaient laCorée du Sud comme représentant seule la Corée, tandis que les États socialistes n'établissaient derelations diplomatiques qu'avec la Corée du Nord. Pendant laguerre froide, tout en appartenant aubloc de l'Est, la Corée du Nord cherchait à préserver son indépendance vis-à-vis de l'Union soviétique en maintenant un équilibre dans ses relations avec cette dernière et larépublique populaire de Chine. Elle n'avait ainsi pas adhéré auConseil d'assistance économique mutuelle et aucune troupe étrangère ne stationnait sur son territoire. Après la disparition de l'URSS, la Corée du Nord et la Corée du Sud ont adhéré simultanément à l'ONU le et ont diversifié leurs relations internationales. Les deux Corées sont aujourd'hui reconnues par la quasi-totalité des États du monde, avec quelques exceptions notables : la Corée du Nord n'est en effet pas reconnue par laCorée du Sud, lesÉtats-Unis[109], leJapon et, pour l'Union européenne, laFrance[110] et l'Estonie[111].
Rapprochement inter-coréen : une réunification définitivement exclue
À l'invitation du dirigeant nord-coréenKim Jong-il, le président sud-coréenKim Dae-jung s'est rendu en Corée du Nord en. Cette rencontre s'est scellée par une déclaration conjointe le signée àPyongyang : elle marque le début du rapprochement entre les deux États en vue d'uneréunification de la Corée. Quelques entreprises sud-coréennes se sont implantées au Nord[112], notamment àKaesŏng, et la Corée du Sud est devenue le second partenaire commercial de la Corée du Nord. Lesmonts Kumgang ont été visités par plus d'un million de Sud-Coréens depuis 1997. Des rencontres régulières ont lieu au niveau ministériel. La politique d'ouverture au Nord du présidentKim Dae-jung a été poursuivie par son successeurRoh Moo-hyun. Le principal parti d'opposition sud-coréen, leGrand parti national, après avoir fortement critiqué la« politique du rayon de soleil », s'est rallié, début, au principe d'un rapprochement progressif entre les deux Corées fondé sur le développement desrelations inter-coréennes[113]. Toutefois, laloi de sécurité nationale (destinée à lutter contre la « subversion communiste ») est toujours en vigueur en Corée du Sud.
Un second sommet intercoréen, entre le dirigeant du NordKim Jong-il et le président sud-coréenRoh Moo-hyun, initialement prévu àPyongyang du 28 au[114],[115], a été reporté du 2 au[116] après que les plus gravesinondations en Corée du Nord depuis quarante ans eurent entraîné600 morts et disparus et touché un million de personnes[117]. L'accord intercoréen signé le a souligné l'engagement commun des deux États à promouvoir la paix et la prospérité économique dans la péninsule[118]. Depuis 2008 les relations entre les deux Corées se détériorent, à la suite du durcissement des exigences du Sud, portées par son présidentLee Myung-bak, avec de multiples menaces nord-coréennes envers sa voisine et la suspension de tous les accords avec celle-ci. En, la Corée du Nord annonce qu'elle ferme ses sites industriels et touristiques, ainsi que les liaisons ferroviaires avec le Sud[119]. Le, la Corée du Nord estime ne plus être liée par l'armistice qui a fait cesser laguerre de Corée, et ce après un nouvel essai nucléaire et plusieurs tirs de missiles courte portée, ce qui a eu pour effet de motiver son voisin du Sud à adhérer à l'Initiative de sécurité en matière de prolifération (PSI)[120].
Le président nord-coréen,Kim Jong-un, avec Chung Eui-yong, le chef de la délégation de Corée du Sud, à Pyongyang, le.
Début, les relations avec la Corée du Sud se sont à nouveau tendues à la suite du déversement par le Nord de quelque40 millions de tonnes d’eau dans le lit de la rivièreImjin, causant au Sud des inondations et des victimes[121]. Le, lacorvette sud-coréenneChenoan aurait été coulée par un sous-marin nord-coréen. Depuis, les échanges commerciaux sont interrompus. Le président sud-coréen promet des mesures fortes. Les États-Unis et le Japon condamnent fermement l'attaque. Les États-Unis promettent de coordonner leur effectif militaire pour dissuader toute agression. La Chine tente de ramener le calme pour éviter une escalade menant à une guerre[122]. Le, la Corée du Nord tire des obus sur une île sud-coréenne, entraînant immédiatement une réplique de la part de la Corée du Sud[123].
Le,Kim Jong-un a formulé le vœu de la fin de la confrontation avec la Corée du Sud et un « virage radical » permettant l'émergence d'un « géant économique », tout en réaffirmant les ambitions militaires du régime socialiste. « Pour mettre fin à la division du pays et parvenir à sa réunification, il est important de cesser la confrontation entre le Nord et le Sud », a annoncé Kim Jong-un dans un communiqué diffusé par la télévision d'État[124]. Le, la Corée du Nord annonce être officiellement en état de guerre avec la Corée du Sud. Le, la présidente sud-coréennePark Geun-hye promet une « violente riposte » en cas de « provocation » de la part de la Corée du Nord. Le, celle-ci bloque l'accès aucomplexe intercoréen de Kaesong.
En,The Korea Herald se fait l'écho des propos du dictateur :« le leader nord-coréen Kim Jong-un a ordonné la suppression de tous les symboles de réconciliation et de coopération entre les deux Corées, dont la relation étroite et explosive a perduré durant plus de cinquante ans »[125].
Ayant soutenu la Corée du Nord lors de laguerre de Corée, laChine est devenue la principale alliée de la Corée du Nord depuis la disparition de l'URSS, ainsi que son premier partenaire commercial[126] et lepremier investisseur étranger en RPDC. Les relations bilatérales se fondent sur le traité d'amitié, de coopération et d'assistance mutuelle entre la république populaire démocratique de Corée et la république populaire de Chine, signé en 1961[126].
Voulant s'affirmer comme une grande puissance consciente de ses responsabilités internationales, notamment pour la stabilité politique de l'Asie du Nord-Est, la Chine a toutefois initié des pourparlers multilatéraux en vue d'unedénucléarisation de la péninsule coréenne : la Corée du Nord renoncerait à ses armes nucléaires en contrepartie d'un accès au nucléaire civil et de garanties de non-agression par les États-Unis[126].
Ces négociations à six entamées en sont interrompues dès 2008. En 2014, la Chine réitère cette position commune avec la Corée du Nord : renoncement au nucléaire militaire en échange de garanties américaines à long terme, c'est-à-dire un traité de paix et une reconnaissance complète[127]. En 2017, alors que les tensions entre Pyongyang et Washington sous la présidence de Donald Trump s'accentuent, le régime de Pékin réaffirme sa médiation pacifique[128].
Les relations avec leJapon, qui a occupé la Corée de 1905 à 1945, restent tendues. Mais alors que la Corée du Nord demande des réparations[129] au titre des dommages subis pendant l'occupation japonaise (marquées notamment par laprostitution forcée desfemmes de réconfort coréennes pendant laSeconde Guerre mondiale), le Japon considère comme prioritaire la question de l'enlèvement de plusieurs de ses ressortissants par les services secrets nord-coréens dans les années 1970 et 1980[130]. Par ailleurs, les tirs de missile nord-coréens, puis l'essai nucléaire nord-coréen du, ont été perçus au Japon comme des menaces pour l'archipel nippon : le gouvernement japonais a adopté des sanctions contre la Corée du Nord[131].
Après la signature d'un accord sur lesarmes nucléaires en Corée du Nord àPékin le, le Japon et la Corée du Nord ont engagé des négociations bilatérales pour normaliser leurs relations diplomatiques[132] mais le blocage des négociations et les annonces de nouveaux tirs de fusée font remonter la tension entre ces deux pays début 2009[133]. En l'absence de relations diplomatiques officielles au niveau gouvernemental, laLigue d'amitié parlementaire Japon-Corée du Nord traite de questions d'intérêt commun pour les deux pays, telles que la délimitation des zones de pêche.
Affiche de propagande dans une école primaire à la ferme Chongsan-ri.
Depuis l'époque de laguerre de Corée, les relations de la Corée du Nord avec les États-Unis ont été marquées par une franche hostilité : l'antiaméricanisme est l'une des constantes de lapropagande nord-coréenne. En 1994, les États-Unis, suspectant la Corée du Nord de chercher à fabriquer des armes nucléaires, se préparent à une guerre. Le secrétaire de la Défense, William J. Perry, annonce l'envoi de troupes en Corée du Sud, et se dit prêt à accepter les risques de guerre qui en découlent, préférant celui-ci à un risque nucléaire :« the policies and strategies we invoke today will have a certain risk of provoking North Korea. But he added,I'd rather face that risk than face the risk of even greater catastrophe two or three years from now »[134]. Des plans sont dressés pour envoyer desavions F117 et desmissiles de croisière sur un réacteur nucléaire à Yongbyon, afin d'empêcher les Coréens de pouvoir en extraire de quoi fabriquer des armes[135]. Finalement la guerre est évitée à la suite de négociations où le gouvernement nord-coréen s'engage à ne pas fabriquer de telles armes, en échange d'un programme d'aide d'un milliard de dollars des États-Unis[136].
Les relations bilatérales étaient en voie de normalisation après l'accord signé à Pékin le sur la fermeture de la centrale nucléaire nord-coréenne deYongbyon[138]. En, la visite du secrétaire d'État adjoint américain chargé du dossier nord-coréen,Christopher Hill, a été la première à ce niveau depuis 2002[139], mais l'annonce de la réactivation des installations de cette centrale le et le tir duKwangmyŏngsŏng 2 le — alors que les États-Unis avaient retiré la Corée du Nord de la liste des États soutenant le terrorisme le — ont fait remonter les tensions. Celles-ci ont été encore ravivées par des affaires comme celle de l'étudiant américainOtto Warmbier, condamné à15 ans de prison en Corée du Nord pour« actes hostiles » et mort en quelques jours après avoir été rapatrié.
En 2017, après l'élection deDonald Trump auxÉtats-Unis et à la suite de l'intensification des essais nucléaires et balistiques nord-coréens, les relations entre les deux pays se tendent un peu plus. Les exercices conjoints aux frontières nord-coréennes, qui avaient lieu deux fois par an entre les armées américaine et sud-coréenne sont intensifiés[140]. Le, àSingapour s'est tenu lieu unsommet historique entre le leader nord-coréen Kim Jong-un et le président américain Donald Trump afin d’engager la dénucléarisation de la Corée du Nord, ainsi que la levée des restrictions économiques contre cette dernière.
Le,Donald Trump devient le premier président américain en exercice à poser un pied en Corée du Nord. Il a été accueilli à la frontière entre la Corée du Nord et la Corée du Sud par son homologueKim Jong-un[141].
Dans un contexte de tensions avec les États-Unis qui l'accusaient de mener un programme clandestin d'enrichissement de l'uranium à des fins militaires, la Corée du Nord a présenté le développement de son programme nucléaire (à base deplutonium) comme une mesure de défense face à l'attitude qu'elle jugeait« agressive » des États-Unis : elle a procédé à son premieressai le après s'être retirée duTraité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) en 2003, devenant le neuvième État à posséder la puissance nucléaire militaire dans le monde.
Cet essai a été fortement critiqué par lacommunauté internationale, y compris par la Chine, proche de Pyongyang. Cette dernière a en représailles stoppé la fourniture depétrole durant trois mois[143]. Après l'accord conclu à Pékin le sur lesarmes nucléaires en Corée du Nord,Mohamed el-Baradei, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a été invité à Pyongyang. À l'issue de sa visite, il déclare, le, que les discussions ont été« tout à fait utiles » et que les autorités nord-coréennes ont« réitéré leur engagement à la dénucléarisation de la péninsule coréenne »[144]. Selon Mohamed ElBaradei, sa visite ouvre la voie à une normalisation des relations entre l'AIEA et la Corée du Nord. Après le déblocage par les États-Unis de fonds nord-coréens détenus par la Banco Delta Asia, basée àMacao, principal obstacle à la mise en œuvre de l'accord du, le directeur général de l'AIEA déclare que les inspecteurs de l'Agence ont constaté la fermeture de la totalité des cinq installations du site deYongbyon[145] ; mais depuis, l'annonce d'un processus de réactivation de la centrale de Yongbyon[146] et les essais balistiques créent de nouvelles tensions diplomatiques.
Deux ans et demi après son premier essai, la Corée du Nord annonce le qu'elle a réalisé un second essai nucléaire souterrain[147],[148].
Le, à la suite de la non-annulation des manœuvres militaires communes de Séoul et Washington et à la réunion du Conseil de sécurité visant à geler les transactions servant à financer le programme nucléaire et balistique dePyongyang, la Corée du Nord a confirmé le caractère irréversible de la fin des discussions en annonçant des frappes nucléaires préventives sur les bastions américains. Le régime nord-coréen ajoute également que« la guerre ne serait pas confinée à la péninsule coréenne », en menaçant notamment les îles du Pacifique et même le territoire américain[149],[150].
Pyongyang en 2015.
La Corée du Nord a procédé le à sonquatrième essai nucléaire et au tir d'une fusée, en violation de plusieurs résolutions de l’ONU[151]. Quelques jours après la décision du Conseil de sécurité des Nations unies d’imposer une nouvelle série de lourdes sanctions à la Corée du Nord, le régime menace à nouveau la Corée du Sud et les États-Unis de procéder à des « attaques nucléaires préventives à l’aveugle, au nom de la justice » si ces pays maintenaient leurs manœuvres militaires communes prévues (Déclaration de l’agence officielle nord-coréenne KCNA du)[152].
Le, la Corée du Nord tire deux missiles balistiques de moyenne portée après avoir annoncé un test imminent sur une ogive nucléaire[153].
Relations avec les ONG
Les relations de la Corée du Nord avec les organisations internationales et lesONG sont également tendues, car, officiellement« pour des raisons de sécurité », elle limite sévèrement l'accès à son territoire comme auProgramme alimentaire mondial (PAM)[154]. En 2007, seulement six ONG internationales dont deux françaises (Première Urgence Internationale etTriangle Génération humanitaire) étaient effectivement présentes en Corée du Nord sous couvert de l'Union européenne.
Le travail des ONG humanitaires est également entravé par les sanctions internationales renforcées en 2017 et les pressions américaines[155]. En 2018,Save the Children, l’une des dernières ONG encore présentes dans le pays de façon permanente, a dû partir, ne pouvant plus délivrer d'aide humanitaire à cause des sanctions[156].
Dans les années 1990, la Corée du Nord est soupçonnée entre autres par la Russie et le Japon d’exporter des drogues produites sur son territoire. Durant cette décennie, seize affaires concernent des diplomates nord-coréens, qui sont aussi impliqués dans des trafics d’espèces protégées, de fausses antiquités, de CD piratés, de cigarettes de contrebande et de fausse monnaie. Pour leur gouvernement, il s’agit decorruption et non d'une politique délibérée. La CIA estime que la production d'opium dans le pays variait alors entre 30 et44 tonnes. Le gouvernement nord-coréen ne nie pas cultiver de l'opium, mais affirme l'utiliser pour un usage pharmaceutique. Depuis 2000, il aurait pris des mesures afin de mieux surveiller ses diplomates[157].
Créée le, l'Armée populaire de Corée est en 2006 la quatrième plus importante armée du monde en effectifs (1 106 000 en service actif et 4 700 000 de réserve) et la première en nombre de militaires pour 1 000 habitants (49,03)[159]. Depuis laguerre de Corée, elle est toujours mobilisée sur lafrontière intercoréenne où des accrochages meurtriers ont lieu de temps en temps. Despilotes nord-coréens ont participé à laguerre du Kippour dans les rangs des forces arabes[160].
Une part importante dubudget de l'État (à hauteur de 5,217 milliards de dollars en 2002 selon la CIA[161]) est consacrée à l'entretien et au développement de l'armée. Or, bien qu'ils aient signé en 1985 le Traité de non-prolifération nucléaire, d'après l'Institut de Brooking en 1986, les États-Unis ont installé un millier d'armes nucléaires en Corée du Sud en direction du Nord[162]. En 1993, la CIA et le Pentagone ont accusé la Corée du Nord d'engager un programme nucléaire clandestin. Or, entre et, la Corée du Nord avait autorisé six inspections sur le terrain de l'Agence internationale de l'énergie atomique. Dans une interview à CNN le, Kim Il-Sung déclarait :« Ce que le monde nous demande aujourd'hui de montrer des armements nucléaires que nous n'avons pas. […] Nous avons beaucoup construit dans notre pays et nous ne voulons pas détruire cela. Ceux qui veulent la guerre sont insensés ». Dans une autre interview accordée à la Fondation Carnegie pour la paix internationale, Kim ajoutait :« Quel serait pour nous l'intérêt de produire une ou deux armes nucléaires lorsque vous avez plus de dix mille systèmes de frappes que nous n'avons pas ? »[162].
Après l'essai nucléaire nord-coréen du 9 octobre 2006, la république populaire démocratique de Corée est devenue le neuvième État à détenir l'arme nucléaire[163]. La Corée du Nord reste encore aujourd'hui une société très militarisée. Le, elle se déclare en état de guerre avec la Corée du Sud, suite à des manœuvres américaines dans ce pays[164].
L'AssembléeMansudae à Pyongyang, le Parlement de la Corée du Nord.
Le pouvoir législatif nord-coréen est constitué de l'Assemblée populaire suprême, présentée par la constitution comme « l'organe suprême du pouvoir de la république populaire démocratique de Corée ». Elle est formée de687 députés élus pour5 ans : les candidats aux élections législatives sont choisis par le parti au pouvoir[168],[169].
Kim Jong-un, actuel chef suprême de la république populaire démocratique de Corée.
Confrontée à des pénuries d'énergie depuis les années 1990, la Corée du Nord consacre 85 % de l'électricité produite à l'industrie[170], comme le montre cette photosatellite de la péninsule coréenne prise de nuit en 2016.
La Corée du Nord a uneéconomie planifiée. Suivant l'idéologie dejuche, la Corée du Nord a cherché pendant longtemps l'autosuffisance et a de ce fait eu une politique économique d'autarcie. Bien que les échanges avec l'extérieur aient été réduits, elle a reçu une importante aide chinoise et soviétique après laguerre de Corée (1950-1953), achetant à des tarifs préférentiels des matières premières non présentes sur son sol (comme lepétrole). Depuis 2002, certaines réformes économiques ont été mises en place, comparables aux mesures delibéralisation de la Chine dans les années 1990[171]. Les réformes sont toutefois présentées comme temporaires et certaines n'ont pas été maintenues. Depuis, leriz n'est plus vendu sur les marchés privés et relève à nouveau du seul système public de distribution. Cette mesure a été justifiée par l'augmentation de la production decéréales, alors que le développement des marchés privés avait augmenté les inégalités dans l'accès au riz, base de l'alimentation coréenne[172]. La libéralisation partielle de l'économie permet la création de marchés où les citoyens peuvent marchander divers produits. Une nouvelle classe capitaliste se forme ; ces personnes fortunées — relativement au reste de la population nomméDonju — ont un pouvoir grandissant sur l'économie.
Données globales
En l'absence de statistiques officielles, les données chiffrées sur l'économie nord-coréenne proviennent des institutions internationales et sud-coréennes, ainsi que des chercheurs occidentaux et sud-coréens. Elles sont établies notamment à partir des observations recueillies par les étrangers et les Sud-Coréens présents en Corée du Nord. De ce fait, les estimations sont incomplètes.
Après laguerre de Corée, la croissance économique a été aussi rapide, voire plus, qu'enCorée du Sud : elle atteint 10 % par an en moyenne entre 1960 et 1970 et dépasse 17 % entre 1971 et 1975. Le ralentissement économique à partir de 1976 coïncide toutefois avec un dépassement, pour la première fois, de la Corée du Nord par la Corée du Sud en termes deproduit national brut (PNB) par habitant[173]. Après la disparition de l'URSS et des démocraties populaires d'Europe de l'Est, lacroissance économique a été nettement négative jusqu'en 1998 selon le ministère sud-coréen de la réunification. D'après la même source, le taux de croissance annuel moyen dépasse 3 % depuis 1999, mais la Corée du Nord n'a pas encore retrouvé le niveau d'autosuffisance alimentaire[174]. Selon le ministère de la réunification sud-coréen, lePNB de la Corée du Nord est passé de15,7 milliards de dollars en 2001 à20,8 milliards de dollars en 2004, soit un PNB moyen par an et par habitant de 914 $ en 2004[175]. Selon d'autres sources, il s'élèverait enparité de pouvoir d'achat à environ40 milliards de dollars en 2005[8], soit 1 800 $ dollars par an et par habitant.
En 2005, les principaux destinataires des exportations nord-coréennes étaient laChine (35 %), laCorée du Sud (24 %), laThaïlande (9 %) et leJapon (9 %). À la même date, les principaux fournisseurs de la Corée du Nord étaient la Chine (42 %), la Corée du Sud (28 %), la Russie (9 %) et la Thaïlande (8 %). Ladette extérieure est estimée en 2013 à5 milliards de dollars[176]. En 2007, plusieurs associations estiment à 15 000 le nombre d'ouvriers (en majorité féminins) travaillant à l'étranger et reversant une partie de leur salaire à l'État[177].
Malgré les affirmations du gouvernement nord-coréen de l'existence d'un système gratuit et performant, selon d'autres rapports comme celui d'Amnesty International de 2010, le système de santé national serait en ruines et aurait un besoin d'aide urgent[186].
En 2016, des prix Nobel de médecine et d’économie s’alarment des sanctions internationales dirigées contre le système de santé nord-coréen qui auraient un impact majeur. L’embargo empêche en effet l’importation de médicaments[187].
Latuberculose et lepaludisme en particulier posent de graves problèmes à la population : l'Organisation mondiale de la santé estime que 5 000 Nord-Coréens sont morts de la tuberculose en 2014 et que 5 000 personnes ont contracté le paludisme en 2016[188]. De plus, selon la fondation Eugene-Bell, 7 500 Nord-Coréens souffrent de tuberculose multi résistante[189]. En 2018, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme cesse son financement du traitement de la tuberculose en Corée du Nord (l'aide humanitaire étant pourtant exclue des sanctions)[189].
Situation alimentaire
La Corée du Nord avait atteint et dépassé le niveau d'autosuffisance alimentaire au début des années 1990, alors même que la majeure partie desterres arables étaient situées au sud lors de la division de la Corée[190].
Toutefois, la situation s'est gravement détériorée à partir des années 1990, sous l'effet conjugué de différents facteurs[190] :
la diminution des échanges avec la Russie et la Chine, et en particulier la fin des livraisons de pétrole soviétique à des conditions préférentielles ;
une série de catastrophes climatiques (sécheresses,inondations) : la sécheresse du printemps 2001, la plus forte des80 dernières années, a été suivie de l'hiver le plus froid depuis50 ans et les inondations de 2007 ont détruit plus de 11 % des récoltes du pays ;
Selon certaines ONG, commeMédecins sans frontières[193], le fonctionnement même du système économique (centralisé et qui inciterait les responsables de provinces à truquer à la hausse les résultats) aurait été un des facteurs de lafamine entre 1995 et 1999, ayant causé de un à deux millions de morts[25], et ayant conduit le pays à faire pour la première fois appel à l'aide internationale[194]. Cette explication sur l'incidence du mode d'organisation économique n'est pas retenue par une autre analyse[190] qui relève que le système économique centralisé a, au contraire, permis de mobiliser les ressources du pays sur l'objectif prioritaire de retour à l'autosuffisance alimentaire, en l'orientant de l'industrie vers l'agriculture. Toutefois, des cas decannibalisme sont régulièrement rapportés[195],[196].
En 2005, leProgramme alimentaire mondial (PAM) estimait que la moitié de la population était sous-alimentée et que plus du tiers des habitants souffraient demalnutrition chronique. Toujours selon le PAM, le taux de malnutrition aigüe, qui s'établit à 16 % à la fin des années 1990, est estimé en 2005 à 7 %. Près de 40 % des enfants présentaient des retards decroissance biologique. Environ 70 % de la population n'aurait accès qu'au système public de distribution. La quantité desrations avait diminué de« 319 grammes par jour et par personne en 2003 – ce qui était déjà insuffisant – à 250 grammes en mars 2005 »[154]. En 2007, l'ONU évalue à environ un cinquième de ses besoins le déficit alimentaire de la Corée du Nord et, parmi les aides étrangères, la Corée du Sud doit livrer 400 000 tonnes de riz en six mois[197]. La situation pourrait être aggravée par les inondations d' qui ont entraîné d'« énormes dégâts humains et matériels » selon l'agence officielle nord-coréenne KCNA : plusieurs centaines de personnes seraient mortes ou disparues et des dizaines de milliers de familles seraient sans abri, les dégâts étant également très importants pour les réseaux de communication et de transport[198]. En 2008, l'administration américaine fournit à la Corée du Nord 500 000 tonnes de denrées alimentaires. Le Programme alimentaire mondial de l'ONU en distribue près de 400 000 tonnes, et lesONG américaines près de 100 000 tonnes. En 2010, un nouveau rapport d'Amnesty International affirme, sur la base de témoignages individuels, que des milliers de Nord-Coréens sont contraints de manger de l'herbe et des écorces d'arbre pour survivre[199]. Début 2011, la Corée du Nord lance un nouvel appel à l'aide alimentaire internationale[200]. En 2012, destransfuges rapportent des cas d'anthropophagie en Corée du Nord[195].
Il existe77aéroports en 2006, dont un seul aéroport international,celui de Pyongyang, ayant pour destination principalePékin. Si l'on exclut l'utilisation militaire, ce mode de transport reste marginal[37]. Il existe une compagnie nationale,Air Koryo, interdite de vol dans l'Union européenne[203]. Letransport fluvial a un rôle limité dans la mesure où seuls deux fleuves sont praticables par des bateaux importants, leYalu et leTaedong. Il représente 2 % du transport de marchandises[37].
La Corée du Nord est membre de l'Organisation mondiale du tourisme depuis 1987. Très encadré par l'État, letourisme en Corée du Nord ne se fait que via la Direction nationale du tourisme. Il est impossible de visiter le pays individuellement. Le tourisme s'y fait en groupes guidés par des membres du parti. En 1999, on compte60 hôtels pour un total de 7 500 lits exclusivement réservés aux touristes. En 1998, dernière année où des chiffres sont disponibles, 130 000 personnes avaient visité le pays[37]. Au niveau national, les objets et les bâtiments possédant une valeur historique et artistique exceptionnelle ont été regroupés dans la liste destrésors nationaux. Le site touristique le plus mis en avant par le gouvernement est celui desmonts Kumgang, au nord-est de la frontière sud-coréenne. La principale compagnie aérienne desservant Pyongyang est la compagnie nationale nord-coréenneAir Koryo. Des lignes régulières relient Pyongyang àPékin,Shenyang etMacao enChine,Vladivostok etKhabarovsk enRussie, ainsi queBangkok enThaïlande. Beaucoup[Combien ?] de touristes visitent le pays en entrant par train deDandong, en Chine.
Jusqu'à maintenant, le pays a réussi la mise en orbite de quatre satellites (Kwangmyŏngsŏng) entre 1998 et 2016.
Enfin, en 2016, la Corée du Nord a affiché l'ambition d'atteindre la Lune d'ici 2026[204].
Missiles balistiques
Les lanceurs de satellite de la Corée du Nord sont constitués, comme ce fut le cas de la France avecDiamant, à partir d’étages développés pour lesmissiles balistiques lançant dans l’espace leurs armes nucléaires[205].
Débutant par le « No-Dong », une version à peine supérieure aux Scuds de première génération, la Corée du Nord dispose aujourd’hui du « Hwasong-15 » de portée stratégiquement significative.
Le champ de tir utilisable par la Corée du Nord ne lui permet que des portées réduites si elle en reste aux règles de sécurité suivies par l'occident[206].
Comme enCorée du Sud, la société est marquée par l'héritage duconfucianisme (lequel implique le respect des parents, des aînés et des professeurs), mais aussi par une culture socialiste. Chaleureux et accueillants, les Coréens sont socialement conservateurs dans le domaine des mœurs[207]. À la différence des pays capitalistes, les différents statuts sociaux de la société nord-coréenne fortement hiérarchisée s'expriment moins dans les différences desalaires que dans l'attribution par l'État des biens de base (logement, nourriture, vêtements, biens de consommation). Lalibéralisation des prix et des salaires depuis 2002 tend toutefois à remettre en cause l'organisation sociale traditionnelle.
La mise en place d'un régime dedémocratie populaire après 1945 a renversé les rapports sociaux, plaçant l'ancienne aristocratieyangban et les collaborateurs japonais en bas de l'échelle sociale, tandis que les ouvriers et les anciens résistants étaient promus. Dans un contexte où les liens familiaux et professionnels constituent des réseaux de sociabilité essentiels, la division de la Corée a été douloureusement ressentie comme une sanction imposée à un pays qui ne faisait pas partie des États vaincus, à la différence de l'Allemagne. Laguerre de Corée a aussi affecté de nombreuses familles coréennes. Laréunification de la Corée constitue un objectif majeur pour tous les Coréens qui forment unpeuple très homogène.
Toutes les activités culturelles sont sous le contrôle de l'État. Nombre de livres, poèmes, chansons ou encore films sont empreints d'un très fortnationalisme, d'une vision vantant la supériorité du« socialisme nord-coréen sur la « corruption bourgeoise et impérialiste »[208] et d'un importantculte de la personnalité des chefs suprêmes successifs,Kim Il-sung,Kim Jong-il etKim Jong-un. L'information est sous le contrôle de l'État via l'agence centrale de presse coréenne et la télévision nationale[37]. Par ailleurs, les œuvres de propagande produites par l'atelier Mansudae, qui est la seule organisation « officiellement autorisée à représenter les membres de lalignée du mont Paektu », est essentielle pour le gouvernement nord-coréen à tel point qu'il « a le statut de ministère [et] n'est pas soumis à celui de la Culture ».
La place du secteur cinématographique est considérée comme très importante, puisque la production est placée directement sous l'autorité deKim Jong-il à partir de 1966-1967. D'après sa biographie officielle,Kim Jong-il, qui intègre le Comité central duParti du travail de Corée en 1964, s'intéresse « dès les premiers temps de son activité […] à la littérature et aux arts » et « fait d'abord concentrer les forces sur l'art cinématographique »[209]. En 1978, la Corée du Nord enlève un réalisateur sud-coréen,Shin Sang-ok, pour filmer des spots depropagande à la gloire du pays. Peu à peu, il gagne la confiance des dirigeants qui le laissent voyager en 1986 à Vienne, où il réussit finalement à trouver refuge après une captivité de plusieurs années[210].
Hong Myong-hi, grand-père deHong Sok-jung, devient vice-premier ministre de la république populaire démocratique de Corée, après avoir embrassé la carrière d'écrivain pour protester contre l'interdiction de lalangue coréenne par les Japonais pendant l'occupation de la Corée[215].Choi Myung-ik, représentant du courant moderniste des années 1930, est également publié enCorée du Sud[216].
Lesystème éducatif nord-coréen est fortement centralisé et sous le contrôle de l'État. L'enseignement est gratuit et obligatoire en Corée du Nord pendant onze années, de6 à 17 ans, et est sanctionné par l'obtention d'un diplôme de fin d'études secondaires. Selon les données officielles et leThe World Factbook de laCIA, le taux d'alphabétisation est de 99 %[8]. Les matières de base de l'enseignement sont le coréen, les mathématiques, le sport, le dessin, la musique, les sciences, ainsi que l'étude des idées dujuche, la pensée de Kim Il-sung, fortement valorisée.
À travers son système éducatif, le gouvernement nord-coréen est accusé par l'ONGPSCORE de violations des droits de l’homme. Le système éducatif est, selon cette organisation, fondé sur une propagande haineuse et discriminatoire qui valorise le parti et pousse les élèves à se surveiller mutuellement et encourage la haine envers les étrangers. D'après elle, le but du gouvernement est de les éduquer à devenir des révolutionnaires qui se battront pour leur société et pour leurs leaders[217].
La Corée du Nord dispose de sa propreéquipe olympique depuis 1957. En2000 et2004, les sportifs des deux Corée défilaient ensemble, ce qui ne fut pas le cas en2008 à Pékin, malgré les efforts duCIO. La Corée du Nord a remporté de 1957 à 2006 8 médailles d'or, 12 d'argent et 30 enbronze aux différentsJeux olympiques. La victoire de la Corée du Nord sur l'Italie lors de lacoupe du monde de football 1966 a fait l'objet d'un film deDaniel Gordon intituléLe Match de leurs vies. Pour la première fois de l'histoire, une nation asiatique se qualifiait pour les quarts de finale d'unecoupe du monde de football. Lors de ce mondial, la Corée du Nord manque également de devenir la première nation asiatique à atteindre les demi-finales (exploit qui reviendra finalement à sarivale du Sud en2002), en infligeant 3 buts auPortugal en moins de 25 minutes (dont un à la première), sans en encaisser aucun[218]. Cependant les Portugais remonteront le score grâce àEusébio et gagneront finalement le match 5-3. Dans un pays où ce sport est très populaire, lestade du Premier-Mai à Pyongyang compte 150 000 places, ce qui en fait à l'heure actuelle un des cinq plus grands stades au monde[219].
Letaekwondo,art martial coréen, est pratiqué tant enCorée du Sud qu'en Corée du Nord, où le maîtreYoon Byung-in a assuré sa diffusion[220]. Lemarathon est la passion nationale[221]. Le, l'équipe de football de la Corée du Nord se qualifie pour la phase finale de lacoupe du monde de football 2010 enAfrique du Sud, et crée la surprise en tenant tête à l'équipe du Brésil, trop confiante, en réduisant l'écart dans les dernières minutes du temps réglementaire (grâce à un but deJi Yun-nam), s'inclinant ainsi sur un score honorable de 2-1. Le match suivant, contre lePortugal, est une écrasante défaite pour la Corée du Nord (7-0). Le dernier match contre laCôte d'Ivoire, qui ne pouvait de toute façon pas empêcher l'élimination de la Corée du Nord, se solde par une ultime défaite (3-0)[222].
Il est également possible de pratiquer le ski en Corée du Nord. Le pays dispose d'une seule station, celle dumont Masik. Cependant, la population ne l'utilise que très rarement, faute de moyens suffisants.
Gastronomie
Lebulgogi fait partie de la gastronomie en Corée du Nord.Leskimchi buchimgae sont des galettes typiques de la Corée du Nord.
La gastronomie de la Corée du Nord a 4 000 ans d'histoire. Elle se découvre dans les restaurants, les bistrots et les hôtels. Mais le contact avec les populations locales reste limité et surveillé.
Les épices, le bœuf, le poulet, les légumes et le riz sont des exemples des ingrédients qui composent les plats en Corée du Nord.
Les éditions en langues étrangères de Pyongyang éditent, notamment en français, des ouvrages officiels sur la Corée du Nord dontPanorama de la Corée, éditions en langues étrangères, Pyongyang, 1982.
Le lecteur peut également se reporter notamment au site duMinistère de la réunification de Corée du Sud (en anglais), ainsi qu'à un guide de voyage exclusivement consacré à la Corée du Nord, également en anglais : Willoughby R.,North Korea. The Bradt Travel Guide, Bradt Travel Guides LTF, Royaume-Uni, 2003. En outre, un documentaire britannique,A State of Mind (Les Demoiselles de Pyongyang), décrit la vie quotidienne en Corée du Nord en suivant la préparation de deux fillettes gymnastes pour un spectacle de gymnastique qui s'est tenu àPyongyang en 2003 (source :International Herald Tribune). Une étude d'un universitaire australien marxiste, professeur honoraire à laResearch School of Pacific and Asian Studies de l'université nationale d'Australie, et par ailleurs coordinateur deJapan Focus :Gavan McCormack, « Target North Korea : Pushing North Korea to the Brink of Nuclear Catastrophe », Nation Books, 2004. Voir par ailleurs l'article du même auteur publié parJapan Focus. La journaliste auLos Angeles TimesBarbara Demick(en) a écrit un ouvrage s'intéressant à la vie quotidienne en Corée du Nord autour de témoignages detransfuges nord-coréens :Vies ordinaires en Corée du Nord, Albin Michel, 2010.
Une étude sud-coréenne : Sung Chul Yang,The North and South Korean Political Systems: A Comparative Analysis, 1999, Elizabeth, NJ : Hollym.(ISBN978-1-56591-105-5). L'analyse d'un professeur de droit international à l'université de Nice Sophia-Antipolis : Robert Charvin,Comment peut-on être Coréen (du Nord)?, Éditions du Losange, 2006.(ISBN978-2-84295-124-5). Voir une présentation de l'ouvrage à l'adresse suivante. Une étude d'un Français d'origine coréenne : Cheong Seong Chang,Idéologie et système en Corée du Nord, de Kim il-sông à Kim Chông-il, L'Harmattan, Paris, 1997.
Enfin, d'autres études ont été écrites par des auteurs militant ouvertement pour un changement de régime à Pyongyang :
Des séjours en Corée du Nord ont été racontés en bandes dessinées :
Le visiteur du Sud : Le journal de Monsieur Oh en Corée du Nord, par Oh Yeong-Jin, éditions FLBLB, 2011, raconte le séjour de l'auteur, un technicien sud-coréen, dans le cadre d'un accord de coopération.
Pyongyang, deG. Delisle, éd.L'Association, 2002,(ISBN978-2-84414-113-2) est le récit d'un séjour en Corée du Nord, principalement àPyongyang, par un réalisateur de dessins animés québécois ayant travaillé quelques mois en Corée du Nord en tant que superviseur d'animation (existe aussi en langue anglaise aux éditionsDrawn and Quarterly).
Ducruet, Cesar et Roussin, Stanislas (2007)L'archipel nord-coréen : transition économique et blocages territoriaux, Mappemonde,vol. 87,http://mappemonde.mgm.fr/num15/articles/art07302.html est une analyse de fond des changements spatiaux récents en Corée du Nord sous l'angle régional, nombreuses cartes thématiques et animations cartographiques.
Livres de photographies : Christian Kracht, Eva Munz, Lukas Nikol,The Ministry Of Truth. Kim Jong Il's North Korea, Feral House, 2007(ISBN978-1-932595-27-7)
Sur l'histoire de la Corée du Nord :
Pascal Dayez-Burgeon,Histoire de la Corée des origines à nos jours, Tallandier,
Pascal Dayez-Burgeon,La Dynastie rouge, Perrin,
Philippe Pons,Corée du Nord. Un État-guérilla en mutation, Gallimard,
J. Morillot, D. Malovic,La Corée du Nord en 100 questions, Tallandier, 2016
Patrick Maurus,Les trois Corées, L'Asie en perspective, 2018
Concernant la société nord-coréenne, le reportage deLa Chaîne parlementaire (LCP),Quelle vie en Corée du Nord ?, réalisé en 2022, montre la vie quotidienne des habitants[227].
↑(en) « Freedom in the World, 2006 », Freedom House(consulté le) —« Citizens of North Korea cannot change their government democratically. North Korea is a totalitarian dictatorship and one of the most restrictive countries in the world. ».
« EVERY developing country worth its salt has a bustling middle class that is transforming the country and thrilling the markets. So does Stalinist North Korea. »
↑a etbRobert Charvin,Comment peut-on être Coréen (du Nord)? : manuel à l'usage des journalistes, politiques et militants des ONG, Losange,, 32 sqq. et ERRATUM(ISBN978-2-84295-124-5).
↑(en)« Dépêche de l'agence nord-coréenne KCNA »[archive du],(consulté le) :« « Pyongyang, December 9 (KCNA) -- 100 days have passed since the DPRK's first artificial satellite "Kwangmyongsong No. 1" was placed into orbit. During the period, the satellite has made over 770 orbits of the earth. » ».
↑(en)« North Korea Space Guide », surFederation of American Scientists(version du surInternet Archive) :« « As of 09 September 1998 […] US Space Command has not observed any object orbiting the Earth that correlates to the orbital data the North Koreans have provided in their public statements. Additionally, US Space Command has not observed any new object orbiting the Earth in any orbital path that could correlate to the North Korean claims. Lastly, no US radio receiver has been able to detect radio transmissions at 27 megahertz corresponding to the North Korean claims. » ».
↑(en) « DPRK’s satellite launch stuns imperialists », surLalkar Online,(consulté le) :« « The [New York Times] further quoted Harvard astronomer Jonathan McDowell, who tracks global rocket launchings and space activity, who said the satellite “was orbiting a little higher than the International Space Station, reaching about 360 miles. He called the orbit’s accuracy ‘pretty good’ for a first launching.” (‘After rocket launching, a call for new sanctions’,) ». ».
↑« Corée du Nord: sécheresse «extrême», risque de pénuries alimentaires »,Le Figaro,(lire en ligne, consulté le).
↑A Corée à fuite Libération,,« Plus d’une dizaine de milliers de jeunes Nord-Coréennes ont été vendues clandestinement en «mariage» à des Chinois depuis la famine de 1994-1998, en général pour de modestes sommes allant de 300 à600 euros. ».
↑Stratification in the peopling of China: how far does the linguistic evidence match genetics and archaeology? In; Sanchez-Mazas, Blench, Ross, Lin & Pejros eds. Human migrations in continental East Asia and Taiwan: genetic, linguistic and archaeological evidence. 2008. Taylor & Francis
↑Robert Charvin, professeur de droit international spécialiste de la Corée du Nord,Comment peut-on être Coréen (du Nord) ? : manuel à l'usage des journalistes, politiques et militants des ONG, Losange,, 65-69 p.(ISBN978-2-84295-124-5)
« La doctrine officielle de la Corée socialiste s'est construite autour des idées duJuche (…) Sur le plan des relations internationales, aucun suivisme n'est tolérable. Sur le plan économique, le refus d'intégration dans le marché mondial, comme hier dans le Comecon, est une position de principe : (…) la coopération ne peut être que complémentaire […]. La théorie du Djoutché n'est pas une rupture avec le marxisme, elle s'inscrit au contraire dans sa continuité (…) Si cette volonté d'indépendance économique et politique a souvent été interprétée comme le signe d'une politique d'autarcie, la Corée du Nord a recherché en fait une politique d'indépendance nationale, en maintenant notamment des relations équidistantes avec la Chine et l'Union soviétique dont elle a reçu une aide significative pour sa reconstruction au lendemain de laguerre de Corée »
.
↑Communist state one-man dictatorship, selon les termes du CIA World Factbook
↑ab etcSamuel S. Kim,Sino - North Korean Relations in the Post-Cold War World, in Young Whan-kihl et Hong Nack-nim (sous la direction de), "North Korea. The Politics of Regime Survival, East Gate Book, New York, 2006,p. 183-202.
↑Encyclopédie des sous marins français, rédaction collective sous la direction de Thierry d’Arbonneau, Tome 6, Approche générique et prospective, Vol balistique et missiles balistiques, page 214, Éditions SPE Barthélémy. 171, rue de la Convention 75015 Paris, 2013.(ISBN2-912838-57-6).