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Coprophagie

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Pour les articles homonymes, voirCoprophagie (homonymie) etScatophage.

Mouches sur unebouse.

Lacoprophagie (dugrec ancien :κόπρος /kópros, « excrément ») (ouscatophagie), consiste à consommer desmatières fécales. Ce comportement est unmode d'alimentation normal, plus ou moins complémentaire, pour de nombreux animaux. Les insectes en particulier ont un rôle important à jouer dans le recyclage de cette matièreorganique fertilisante. Quand elle se manifeste chez desespèces pour lesquelles elle n'est pas naturelle, cette pratique révèle unecarence alimentaire ou un désordre psychologique, notammentchez l'humain.

Recyclage de la matière organique

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Bousiers décomposant ducrottin de cheval

Les animaux coprophages jouent un rôle essentiel dans les mécanismes demétabolisation et derecyclage de lamatière organique morte (feuilles mortes, animaux morts, excréments). La faune coprophage est à son tour une source alimentaire importante pour bon nombre d'animaux.

Ce sont, pour la plupart desinsectes,coléoptères oudiptères. Généralement ces insectes sont spécifiques des excréments d'un animal. C'est le cas, par exemple, des insectes qui fréquentent les excréments des grands ongulés vivant dans les forêts européennes, les savanes africaines ou de ceux que l'homme a domestiqués. Les principaux insectes coprophages sont lesbousiers, lesmouches et lescafards.

Ce recyclage est aussi assuré par d'autresinvertébrés comme leslombrics.

D'autres organismes se développent dans les déjections animales : desbactéries ou des champignons, comme lesCoprins ou desPsilocybes qui sont deschampignons coprophiles.

Les traitements excessifs contre lesparasites internes des troupeaux (avermectine,ivermectine) entraînent une hausse de la mortalité des coprophages et ralentissent en proportion le processus de dégradation desbouses. Cela pose alors des problèmes d'hygiène dans les prairies qu'il faut nettoyer mécaniquement. En outre, le sol sera moins aéré et moins fertilisé, donnant une production fourragère amoindrie[1].

Coprophagie complémentaire

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Certains animaux sont occasionnellement coprophages pour assurer l'apport denutriments indispensables. C'est dans ce cas un comportement inné[2]. C'est le cas descarnivores[3], desporcs[4], dessinges[5] ou encore desoiseaux, etc.

La consommation des déjections d'un congénère en bonne santé permet aussi à certains animaux de rétablir leurflore intestinale en cas de désordre digestif. C'est un comportement qui a été observé par exemple chez deschinchillas en captivité[6].

Cæcotrophie

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Article détaillé :Cæcotrophie.

On parle plutôt decæcotrophie quand les animaux produisent et ingèrent certaines de leursfèces. Celles-ci sont différentes de celles destinées à être rejetées. C'est notamment une source devitamine B et une façon d'optimiser l'utilisation desprotéines[7] ou d'enrichir uneflore intestinale affaiblie[8].

Par exemple, quelques espèces de poissons ont adopté ce comportement ainsi que certainsrongeurs comme lescochons d'inde[9], leslagomorphes comme leslapins[10] ou encore certainesmusaraignes[11].

Coprophagie d'hygiène

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La coprophagie peut être également un moyen d'assurer la propreté des petits. Par exemple, la femelle duchat va manger les excréments des chatons et les laver jusqu'à ce que ces derniers puissent marcher et déféquer dans un endroit adéquat. De même, de nombreuses espèces d'oiseaux ingèrent les déjections des oisillons contenues dans dessacs fécaux quand ils nettoient leurnid.

Trouble comportemental

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Chez lechien, par exemple, la coprophagie est un comportement courant même s'il déplait à leur maître. La raison n'en est pas claire : tendance héréditaire, trouble du comportement dû à l'ennui, insuffisance digestive, malnutrition... les causes sont multiples. Le chien peut consommer uniquement ses propres fèces ou bien celles d'autres animaux. Dans ce dernier cas, cette habitude est beaucoup plus difficile à combattre[12].

Chez l'être humain, il est révélateur d'untrouble psychiatrique[13],[14] qui peut être lié à unecarence nutritionnelle[15].

Coprophagie et diffusion horizontale de toxiques

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Dans la nature, la coprophagie peut contribuer à la diffusion horizontale d’un produit toxique ou d’un poison systémiques ou retrouvé dans les excréments, c’est le cas par exemple au sein d’une population de criquets migrateurs exposée à des appâts empoisonnés[16]. Ceci est exploité par les fabricants et utilisateurs de certainspesticides systémiques qui recherchent ce type de transfert horizontal[17],[16] : par exemple des criquets ayant ingéré du fipronil en meurent rapidement, mais avant cela une partie du fipronil a été émise dans les excréments de l'animal. Les criquets qui consommeront ces excréments pourront en mourir à leur tour.

Des espèces non-cibles et utiles peuvent par cette voie être décimées : ainsi, avec les résidus d'ivermectine (pesticide systémique anti-parasitaire) présents dans les bouses des vaches traitées par capsules orales (dite « bolus », utilisées en France jusqu'en 2003), celles-ci seront chaque jour contaminées durant 4 mois environ (soit douze bouses toxiques par jour durant 135 jours), et avec une teneur en ivermectine suffisante pour tuer les larves de centaines d'insectes coprophages (bousiers notamment). Les traitements d'ivermectine en injection posent des problèmes similaires, mais moins graves[18].

Notes et références

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  1. Traitements antiparasitaires du bétail et environnement, Fiche technique n° 3, éditée par le Parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin, consultée le 4 juillet 2012
  2. K.Y. Ebino et al.Coprophagy as an innate behavior in the mouse, DansZoological science 1988, vol. 5, no4, pp. 863-868(ISSN 0289-0003)
  3. coprophagie chez le chien sur un site vétérinaire canadien
  4. J. Jacques Matte,[L’importance de certaines vitamines du complexe B chez le porc], 2006. Journées Recherche Porcine, 38, 303-312.
  5. H.M. Prates et J.C. Bicca-MarquesCoprophagy in Captive Brown Capuchin Monkeys (Cebus apella)
  6. (en) A.E. Spotorno, C.A. Zuleta, J.P. Valladares, A.L. Deane et J.E. Jiménez, “Chinchilla laniger”. Publié par l’American Society of Mammologists dans “Mammalian Species” n° 758, pp. 1-9, 3 ill., 15 déc 2004.Lire le document PDF
  7. « Cochon D'inde », surcorico.ca viaInternet Archive(consulté le).
  8. A. Salse et P. Reaynaud,Étude sur la flore cæcale du lapin. Essai préliminaire d’implantation précoce de la flore adulte chez le lapereau Ann. rech. Vét. 1985 - 16 (4), pp. 357-362.
  9. (en) « Helpful to explore many interesting things », suronyx-cavia.com(consulté le).
  10. Anne Pensis, vétérinaire, « Crottes d'animaux : un mets de choix pour votre chien ? », sursante.fr,E-Santé,(consulté le1er octobre 2020).
  11. musaraigne surTerra Nova consulté en septembre 2011
  12. Les raisons pour lesquelles certains chiens mangent leurs excréments sur le sitechien.com, consulté en nov 2011
  13. Informationslexicographiques etétymologiques de « coprophagie » dans leTrésor de la langue française informatisé, sur le site duCentre national de ressources textuelles et lexicales
  14. (en) N. Ghaziuddin et C. McDonald,A clinical study of adult coprophagics dansThe British Journal of Psychiatry, Vol 147, Sep 1985, 312-313. Doi: 10.1192/bjp.147.3.312
  15. (en) Charles Bugle, H.B. Rubin,[Effects of a nutritional supplement on coprophagia: A study of three cases ].Research in Developmental Disabilities, volume 14, numéro 6, Novembre–Décembre 1993, Pages 445-456. Doi : 10.1016/0891-4222(93)90037-K
  16. a etbKopanic Jr, R. J. and C. Schal.Coprophagy facilitates horizontal transmission of bait among cockroaches (Dictyoptera: Blattellidae). Environ. Entomol 1999. 28:431–438.
  17. Buczkowski G & Schal C (2001) |Method of insecticide delivery affects horizontal transfer of fipronil in the German cockroach (Dictyoptera: Blattellidae) |J. Econ. Entomol . 94:680–685
  18. Eliane Patriarca (2004)Des insectes retrouvent du goût pour la bonne bouse, article publié par Libération le 29 mars 2004

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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