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Lesconvoyeuses de l'air (CVA) sont, historiquement depuis dans l'Armée de l'air française, desinfirmières militaires spécialisées dans lerapatriement et l'évacuation sanitaire parvoie aérienne. Elles ont participé aux rapatriements sanitaires pendant laguerre d'Indochine et laguerre d'Algérie. Plusieurs y sontmortes pour la France[1] et certaines, commeGeneviève de Galard, sont devenues célèbres.
En, le statut d'infirmier convoyeur de l'armée de l'air (ICvAA) est créé pour des sous-officiers duservice de santé des armées et reprend une partie du métier. Ils sont héritiers des traditions du métier de convoyeuse de l'air.

Marie Marvingt, pionnière de l'aviation et infirmière expérimentée, est convaincue dès laPremière Guerre mondiale du rôle prépondérant que peut jouer une aviation sanitaire pour raccourcir les délais de traitement des grands blessés. Après la tentative infructueuse de construire un avion sanitaire, c'est tout naturellement qu'elle inaugure, dans les années, les secouristes de l'air et devient la première membre desInfirmières pilotes secouristes de l'air (IPSA). Elle reçoit son diplôme des mains de Yolande de Noailles et le maréchalFranchet d’Esperey préside le baptême de la première promotion. Elle est aussi chargée par le médecin général Cadiot, directeur du service de santé de Paris, d'établir le premier programme des cours aéronautiques et médicaux pour pilotes et infirmières secouristes de l'air[2].
Ce personnel est constitué au sein de la section aviation de laCroix-Rouge française[3]. À la fin de laSeconde Guerre mondiale, le ministère des Prisonniers et Déportés fait appel à ces infirmières spécialisées pour rapatrier lesprisonniers etdéportés de l'Europe entière[3]. Une équipe de bénévoles est rapidement mise sur pied par Aliette Bréguet assistée de Guite de Guyancourt et Simone Danloux[2]. Puis c'est leministère des Colonies qui fait appel à leurs compétences[2],[3].
Charles Tillon,ministre de l'Air, crée en leGroupement des moyens militaires de transport aérien (GMMTA), dans lequel se met en place en la section des convoyeuses de l'Air, réservées aux jeunes femmes de25 à 35 ans[3]. D'abord sous statut personnel civil assimilé officier, elles accèdent au statut militaire en par le décret du[3],[4].
Début, Marie-Thérèse Palu (dite Marithé) remplace Aliette Bréguet à la direction du service des convoyages et obtient le rattachement du service au GMMTA, ce qui permet de faire de ce nouveau métier une profession à part entière. Pendant leur période au GMMTA, elles deviennent « Assistantes de bord » à bord desDakotas etJunkers militaires[2].
Le titre officiel de convoyeuse de l'air est créé en, et aura été conféré au total à107 jeunes femmes à l'issue d'unconcours, nécessitant un stage probatoire de trois mois et300 heures de vol. L'effectif des convoyeuses est alors fixé à 35. La première promotion ne compte que20 recrues[2].
Le règlement leur impose ununiforme peu adapté à leur travail : chapeau à larges bords, bas et gants blancs. Les convoyeuses de l'air sont militaires et font partie du personnel navigant. Elles sont sous les ordres d'une convoyeuse principale, elle-même sous les ordres dugénéral commandant le GMMTA. Les convoyeurs de l'air sont titulaires du brevet de convoyeur de l'air, brevet de l'Armée de l'air[5].
Lors de laguerre d'Indochine, la convoyeuse de l'airGeneviève de Galard est faite prisonnière par leVietminh lors d'une évacuation sanitaire ; sa libération, le, est un évènement médiatique[3]. À cette date,79 femmes sont devenues convoyeuses de l'air[3].
Ces femmes sont le plus souvent issues de familles militaires, et plus particulièrement de familles d'officiers et defamilles nobles ; elles évoquent en particulier un sens du devoir et de l'honneur[3]. Le traumatisme de laSeconde Guerre mondiale est aussi source de motivation : Christine de Lestrade parle ainsi de la destruction de son logement familial ainsi que de ladéportation de son père et de son frère comme motivation à son engagement[3].
Une autre motivation est la volonté de partir ; le recrutement insiste sur la forte présence, au cours de la carrière de convoyeuse, de séjours enIndochine, enAfrique du Nord ou enAfrique-Occidentale française ; les récits d'aviateurs et d'espionnage, tels que ceux deJules Roy ou deGraham Greene, alimentent un rêve d'ailleurs, particulièrement en ce qui concerne l'Indochine[3].
À partir de, le généralCharles Christienne, chef duService historique de l'armée de l'air (SHAA), entame une politique de conservation de la mémoire orale de l'armée de l'air, et notamment celle des convoyeuses de l'air. Une quinzaine d'entre elles sont interviewées entre et, et leur parole est conservée auService historique de la Défense (SHD), fond Histoire orale[6],[7],[3] :
| No | Grade | Nom | Date | Lieu | |
|---|---|---|---|---|---|
| 470 | Convoyeuse de2e cl. | Calvel, Aimée Aimée Calvel (ép. Borgeaud) | Paris | [4 - 1] | |
| 404 | Capitaine | Clermont-Tonnerre, Michaëla de Michaëla de Clermont-Tonnerre | Paris | [3 - 1] | |
| 409 | Convoyeuse de2e cl. | Cotton, Chantal de Chantal de Cotton (ép. Mées) | Courbevoie | [3 - 2] | |
| 418 | Convoyeuse de1re cl. | Ducrocquet de Guyencourt, Marguerite Marguerite Ducrocquet de Guyencourt | SHAA | [4 - 2] | |
| 400 | Sous-lieutenant | Galard Terraube, Geneviève de Geneviève de Galard Terraube (ép. de Heaulme) | Paris | [3 - 3] | |
| 297 | Capitaine | Giner, Germaine Germaine Giner | Nice | [3 - 4] | |
| 405 | Convoyeuse de2e cl. | Gras, Élisabeth Élisabeth Gras | Paris | [3 - 5] | |
| 419 | Convoyeuse de2e cl. | Jeannerod, Anne-Marie Anne-Marie Jeannerod (ép. Marchal) | Bourg-la-Reine | [4 - 3] | |
| 412 | Convoyeuse de2e cl. | Kergorlay, Brigitte de Brigitte de Kergorlay | Paris | [4 - 4] | |
| 429 | Convoyeuse de3e cl. | Langre, Élisabeth de Élisabeth de Langre | SHAA | [4 - 5] | |
| 406 | Convoyeuse de1re cl. | La Renaudie, Valérie de Valérie de La Renaudie | Paris | [3 - 6] | |
| 403 | Convoyeuse de2e cl. | Lestrade de Conty, Christine de Christine de Lestrade de Conty (ép. Clément) | Paris | [3 - 7] | |
| 399 | Convoyeuse de1re cl. (chargée de la direction du service des convoyeuses) | Lioncourt, Thérèse de Thérèse de Lioncourt | , et et, , et | Paris SHAA | [3 - 8] |
| 402 | Capitaine | Marescot du Thilleul, Monique Monique Marescot du Thilleul | Paris | [3 - 9] | |
| 286 | Palu, Marie-Thérèse Marie-Thérèse Palu (ép. Barberon) | Paris | [3 - 10] | ||
| 423 | Lieutenant-colonel | Roy, Solange Solange Roy | et | SHAA | [4 - 6] |
| 413 | Convoyeuse de2e cl. | Ruinard de Brimont, Antoinette Antoinette Ruinard de Brimont | et | Paris | [4 - 7] |
| 407 | Lieutenant | Touchet, France de France de Touchet (ép. de Villepin) | Paris | [3 - 11] |

Marie-Thérèse Palu (épouse Barberon) est désignée en par le généralMartial Valin pour organiser le service des convoyages[8] : elle possédait des qualités de chef et un sens inné de l'organisation. Première chef des convoyeuses, elle organisa le premier recrutement et raconta son épopée dans le livreConvoyeuses de l'air publié en aux Éditions du Siamois[8],[3].
Valérie de la Renaudie est la cheville ouvrière de l'organisation. Titulaire de laLégion d'honneur, de lacroix de guerre des TOE avec palmes, de lacroix de la Valeur militaire avec étoile, de lamédaille de l'Aéronautique, de lamédaille d'honneur du service de santé des armées, elle a témoigné de son expérience dans son livreSur les routes du ciel[9],[3].
Geneviève de Galard (épouse de Haulmes), engagée enIndochine, fut (officiellement) la seule femme présente lors de la reddition des troupes françaises à la fin de labataille de Diên Biên Phu. Elle est l'auteur du livreUne femme à Dien Bien Phu, publié en 2003 auxArènes[10],[3]. Son engagement est également mentionné par le docteurPaul-Henri Grauwin, auteur deJ'étais médecin à Dien Bien Phu etSeulement médecin, et au travers du livreMerci, Toubib des chirurgiens Jean Thuriès, Ernest Hantz et Jacques Aulong. À son retour à Paris, elle avait reçu une lettre signée de six officiers parachutistes du11e choc. Ils lui écrivaient :« Laissez de côté toute propagande et publicité. Nos camarades n'ont point besoin d'articles ni de films. L'Histoire les jugera. Vous étiez avec eux, c'est suffisant… » Dans l'avant-propos de son livre, Geneviève de Haulmes explique comment cette réserve a constitué sa règle de vie.
Paule Bernard (née Dupont,-) anciennerésistante, est recrutée en par laCroix-Rouge française commeinfirmière pilote secouriste de l'air (IPSA) jusqu'en ; elle effectue130 missions de guerre, dont sa participation à l'évacuation des soldats prisonniers de Diên Biên Phû. Elle devient ensuite journaliste et publie son autobiographie en[11],[3].
Depuis, lesmilitaires infirmiers et techniciens des hôpitaux des armées (MITHA) brevetés infirmiers convoyeurs de l'armée de l'air (ICvAA) remplacent les Convoyeuses de l'Air. Ces infirmiers sous-officiers régis par le statut de MITHA ne bénéficient pas de celui de personnel navigant mais d'un statut d'assimilé navigant[13].
En, les Convoyeurs de l'Air sont regroupés dans une nouvelle entité de l'armée de l'air, l'escadrille aérosanitaire 6/560 Étampes, dont le nouveau statut met fin à la division des convoyeurs de l'air au sein du Commandement de la force aérienne de projection (CFAP). Cette escadrille est depuis lors sous commandement de la brigade aérienne d'appui et de projection (BAAP) au sein ducommandement des forces aériennes (CFA) de l'armée de l'air française[14].
Le concours permettant d'accéder à ce statut est suspendu en.
Éléments d'équipage aéronautique militaire au sein des escadrons de transport de la brigade aérienne d'appui-projection de l'armée de l'air française, les convoyeurs de l'air (CVA) et infirmiers convoyeurs de l'armée de l'air (ICvAA) sont regroupés au sein de l'escadrille aérosanitaire 6/560 Étampes, stationnée sur labase aérienne 107 Villacoublay deVélizy-Villacoublay, ainsi que sur labase aérienne 125 Istres-Le Tubé àIstres dans une antenne de l'escadrille aérosanitaire 07/560, créée depuis[14].
Les nouveaux ICvAA sont recrutés par prospection depuis 2007 parmi le corps dessous-officiers MITHA duService de santé des armées. Les infirmiers convoyeurs de l'armée de l'air sont choisis après un minimum de trois années d'expérience de pratique infirmière et de maintien dans l'unité avant le dépôt de candidature à ladirection centrale du Service de santé des armées (DCSSA). Ils suivent une formation s'étendant sur un peu moins d'un an, nécessitant de réussir diverses qualifications. Leur brevet est réévalué chaque année pour maintenir le niveau opérationnel des convoyeurs[15].
Un prérequis enlangue anglaise est demandé pour l'obtention du statut d'instructeur en cours de carrière au sein de l'unité[15].
Lesmissions Medevac d'importance au sein de l'armée de l'air sont armées d'un ou de plusieurs CVA ou ICvAA suivant le niveau de soutien à apporter aux équipages et aux patients évacués.
Les missions sont celles de l'escadrille aérosanitaire 6/560 Étampes, unité à laquelle ils sont tous affectés. Membres d'équipages de l'Armée de l'air, utilisant des avions ou des hélicoptères, ils sont chargés de l'exploitation des moyens médicaux des aéronefs médicalisés lors des missions qui leur sont confiées[13],[3].
Ces missions comportent notamment :
Les ICVAA et les Convoyeurs de l’Air exercent leurs fonctions à bord des aéronefs des forces aériennes :
Ils exercent aussi leurs fonctions à bord des aéronefs duCommandement européen du transport aérien (EATC).
Dans le futur :
Françoise de Ruffray,Histoire orale, inventaire des témoignages,t. 3 :Entretiens 271 à 410, Vincennes, Service historique de l'armée de l'Air,, 436 p.(ISBN 2-904-521-26-7,présentation en ligne,lire en ligne) :
Françoise de Ruffray,Histoire orale, inventaire des témoignages,t. 4 :Entretiens 411 à 550, Vincennes, Service historique de l'armée de l'Air,, 400 p.(ISBN 2-904521-32-1,présentation en ligne,lire en ligne) :