Construction automobile[4], industrie de la bicyclette(en), Fabrication et rechapage de pneumatiques(d)[5] et industrie du plastique et du caoutchouc(d)[6]
Continental AG est un équipementier automobileallemand créé en 1871 dont le siège est àHanovre. Connue principalement pour ses pneumatiques (branche pneumatique), cette multinationale fabrique également des pièces automobiles (branche automobile) et se consacre au recyclage de caoutchouc (ContiTech).
En 1868, une petite fabrique de caoutchouc deHanovre, laNeue Hannoversche Gummi-Warenfabrik fait faillite. L'un des créanciers, le banquierMoritz Magnus(de), la reprend, réunit des investisseurs pour fonder, le, la société anonymeContinental Caoutchouc & Gutta-Percha[8]. En 1882, le « cheval sautant », l'emblème de laBasse-Saxe, est déposé comme marque de fabrique[9]. Ce symbole complète le nom de la marque dont les premières lettres, le "C" et le "O" forment une roue avec le pneu et la jante dans le logo[10]. En 1892, Continental est la première société allemande à fabriquer despneumatiques pour bicyclette appelés « pneumatics ». En 1898, la production depneumatique automobile lisse démarre à l'usine de Hanovre-Vahrenwald.
Publicité pour pneus de vélo Continental enFrance vers 1900.
En 1900, le tissu Continental est utilisé pour assurer l'étanchéité des compartiments à gaz du premier dirigeable allemandLZ 1. En 1901, un véhicule Daimler nommé pour la première foisMercedes gagne lacourse automobile Nice-Salon-Nice sur des pneumatiques Continental. En 1904, Continental présente un pneu automobile à bandes de roulements profilées, une première mondiale[11],[12]. En 1905, Continental fabrique des pneus anti-dérapants à rivets, précurseur des futurs pneus à clous. L'affichisteErnest Montaut exécute la compagne publicitaire en France. En 1907, la première édition de l'Atlas routier continental pour automobiles et motocyclistes est lancée.
En 1908, Continental invente lajante démontable pour voiture de tourisme, une importante nouveauté permettant d'économiser temps et effort lors d'un changement de pneu. En 1909, pour la première fois, sont confectionnés des pneus expérimentaux à partir d'échantillons decaoutchouc de synthèse mis au point parBayer etvulcanisés avec succès par Continental.Louis Blériot est le premier à réussir le survol de la manche dans un avion construit avec du tissu Continental pour avion. En 1912, débutent les travaux de construction d'un bâtiment administratif à Vahrenwald d'après des plans de l'architectePeter Behrens — la ville de Hanovre a racheté ce bâtiment en 1986 pour y installer un centre de technologie. 1914 est marquée par la triple victoire de Daimler auGrand Prix de France sur les pneus Continental.
Action de la Continental Gummi-Werke AG en date du mai 1929.
En 1921, pour son cinquantenaire, Continental est la première en Allemagne à lancer sur le marché le pneu à câbles textiles, dans lequel un tissu fin remplace la toile tissée, augmentant ainsi la souplesse du pneu. En 1926, l'addition denoir de carbone procure au pneu une résistance supérieure à l'usure, une meilleure tenue au vieillissement ainsi que sa couleur noire caractéristique. Les années 1928/1929 sont marquées par la fusion avec des grandes entreprises de l'industrie du caoutchouc et la création de la société anonyme Continental Gummi-Werke AG, et par l'acquisition des usines de Hanovre-Limer et de Korbach, enHesse. En 1932, l'appellation Schwing-Metall de câbles élastiques en caoutchouc adhérisé sur le métal pour l'amortissement des chocs et des bruits de structure dans la suspension de moteurs, sont lancés.
Sous leTroisième Reich, l'entreprise s'adapte progressivement à l'idéologie nazie, puis collabore activement avec le régime hitlérien[13]. L'historien Paul Erker, missionné par l'entreprise, et qui rend en 2020 un rapport intitulé« Fournisseur de la guerre hitlérienne » indique que« Continental formait l’épine dorsale de l’économie de guerre des nazis », notamment parce que l'entreprise produisait des pièces essentielles aux chars, aux avions[14].
Plusieurs centaines des 10 000 travailleurs forcés employés par l'entreprise décèdent[13]« dans des conditions de travail inhumaines ». L'entreprise a également recours aux prisonniers ducamp de concentration d’Oranienbourg-Sachsenhausen :« les prisonniers devaient courir 30 à 40 kilomètres par jour sous la pluie, la neige ou en plein soleil pour tester les semelles de Conti avec des chaussures qui n’étaient souvent pas à la bonne taille. Celle ou celui qui ne parvenait pas au bout du test était immédiatement exécuté par la SS »[14].
Les dirigeants de l'entreprise compromis avec le nazisme sont, pour la grande majorité, épargnés par ladénazification d'après-guerre. Si l'entreprise contribue, comme de nombreuses autres entreprises allemandes, au fonds d'indemnisation des victimes du travail forcé, elle fait également partie des compagnies qui ont pendant longtemps cherché à« occulter son rôle sous le Troisième Reich »[14].
Entre 1935 et 1940, est marquée par la victoire sensationnelle des voitures de course Mercedes etAuto Union équipées de pneus Continental. Quatre victoires consécutives au Grand Prix d'Allemagne, quatre victoires àTripoli (Afrique du Nord), trois en Italie et de nombreux records de vitesse contribuent à la renommée internationale de coureurs tels queRudolf Caracciola,Bernd Rosemeyer etHans Stuck. En 1936, la production de pneus à la base de caoutchouc de synthèse démarre. En 1938, Continental pose la première pierre de l'usine de pneus de Hanovre-Stöcken. En 1943, Continental demande lebrevet pour pneus sanschambre à air.
En 1945, les dégâts sont considérables dans les usines de Hanovre-Vahrenwald et de Korbach à la suite des bombardements alliés pendant laSeconde Guerre mondiale. Dès le 14 juin, le gouvernement militaire anglais donne l'autorisation de reprendre la production dans les usines de Hanovre.
En 1951, la production des bandes transporteuses à carcasse métallique Stahlcord démarre. En 1952, en plus des pneus classiques, Continental propose pour la première fois des pneus M+S spécialement conçus pour la circulation en hiver. Au début de l'année 1955, Continental est la première société allemande à démarrer la production de pneus sans chambres. Elle est également la première à mettre au point des membranes de suspension pneumatique pour autocars/autobus et poids lourds.
En 1960, la production en série de pneus à carcasse radiale démarre. En 1961, l'usine de Dannenberg (Elbe) est achevée pour, dans un premier temps, élaborer des produits en matières plastiques pour l'industrie automobile.
En 1964, une usine de pneumatiques àSarreguemines est construite, avec l'installation d'une usine de produits industriels en caoutchouc à Northeim. En 1967, le centre Contidrom, centre d'essais de pneumatiques, est inauguré.
En 2008, la production en série de la première batterie Li-ion pour l'automobile commence dans l'usine de Nuremberg ; Son développement est assuré dans le centre technologique de Berlin.
Le,Schaeffler Gruppe lance uneOPA sur Continental, que ce dernier refuse[16]. Le,Schaeffler Gruppe acquiert, en pratique, le contrôle de Continental AG[17].
Le, Continental annonce la fermeture de deux sites de production en Europe, l'usine française de Clairoix, dans l’Oise, et une usine de production de pneus de camions à Hanovre, en Allemagne. Au total, 1 900 postes sont supprimés sur les 160 000 que compte le groupe dans le monde. Le 30 août 2013, le conseil de prud’hommes de Compiègne, saisi parXavier Mathieu, a invalidé le licenciement des 678 anciens salariés de l'usine Continental de Clairoix pour absence de motif économique[18].
En février 2014, Continental acquiert l'entreprise américaineVeyance, spécialisé dans la mécanique et les courroies et emploie 9 000 personnes, pour 1,9 milliard de dollars[19]. Il l'intègre à sa divisionContitech.
Le 19 mai 2015, Continental annonce le rachat pour 600 millions d'euros de la branche automobile du groupe finlandaisElektrobit(fi), afin de diversifier sa gamme, compte tenu de l'augmentation de produits informatiques dans les voitures[20]
En février 2024, Continental annonce la suppression de 3% de ses effectifs à l'horizon 2025 (soit 7150 suppressions d'emplois)[21].
En septembre 2018, le groupe affichait un effectif de plus de 244 000 personnes[22] réparties dans 60 pays à travers le monde[23], Continental AG est composé de cinq grandes divisions :
Automotive Group : Chassis & Safety, Vitesco Technologies (Powertrain)[24], Interior (systèmes électroniques, CA : 24,5 milliards €, effectifs : 124 753 personnes ).
De plus, depuis le rachat de la divisionAutomotive du groupeSiemensVDO en 2007, le CA annuel du groupe est passé de 13 à 24 milliards d'euros. L'ensemble des synergies stratégiques entre ces deux groupes a permis à ce nouvel ensemble de devenir le4e équipementier mondial.
L'ancienne division Powertrain, dont le dernier chiffre d'affaires s'élevait à 7 milliards d'euros et qui employait environ 40.100 personnes, a été scindée le 15 septembre 2021 et est cotée à la bourse de Francfort depuis le 16 septembre 2021 sous le nom deVitesco Technologies[25].
Continental investit également dans les systèmes de propulsion hybride et électrique : Continental a développé en partenariat avec Daimler AG la première batterie Li-ion dans l'automobile pour la Mercedes S400 Hybrid (W221, 2009) ainsi que pour la BMW Serie 7 (2009).
Continental AG possède de nombreuses marques de pneumatiques (Continental,Uniroyal Europe, Blackstone, Semperit, Barum, General Tire, Euzkadi, Viking, Gislaved, Mabor), est actionnaire du réseau d'entretien autoEurotyre et, via son entité ContiTrade, est propriétaire du réseau BestDrive d'entretien tous véhicules pour particuliers et professionnels.
Continental a annoncé au début de 2015 qu'elle allait investir 1 milliard d'euros en Chine à l'horizon 2020 et l'ouverture d'une usine 100 % écologique dans le Mississippi en investissant 1,4 milliard € dans ce projet (ouverture prévue 2020).