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Constantin Ier (empereur romain)

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Pour le film, voirConstantin le Grand (film).

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Pour les articles homonymes, voirConstantin Ier.

Constantin Ier
Empereur romain
Image illustrative de l’article Constantin Ier (empereur romain)
Tête ducolosse en bronze de Constantin
IVe siècle,musées du Capitole.
Règne
Usurpateur/César en Occident (-310)
Légitime :310- (~27 ans)
En Occident (310-324) puis seul maître de l'Empire après la défaite deLicinius (324-337)
PériodeConstantinienne
Précédé parGalère (Orient)
Licinius (Occident)
Co-empereurGalère
(Occident, jusqu'en311)
MaximinII Daïa
(Orient, jusqu'en313)
Licinius
(Orient, jusqu'en324)
Usurpé parMaxence
(Occident,306-312)
Calocaerus
(Chypre,333-334)
Suivi deConstantinII (Occident)
ConstantIer (Centre)
ConstanceII (Orient)
Biographie
Nom de naissanceFlavius Valerius
Aurelius Constantinus
Naissancec.272
Naissus (Mésie)
Décès (~65 ans)
Nicomédie (Bithynie)
PèreConstance Chlore
MèreHélène
FratrieFlavius Dalmatius
Flavius Julius Constantius
Flavia Julia Constantia
Eutropia
Anastasia
Épouse(1)Minervina (293-av.307)
(2)Fausta (307-327)
Descendance(1)Crispus
(2)Constance
(2)Hélène
(2)ConstantinII
(2)ConstanceII
(2)ConstantIer
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Constantin Ier (latin :Flavius Valerius Aurelius Constantinus ; engrec ancien :Κωνσταντῖνος /Kônstantînos), né le àNaissus (l’actuelleNiš) enMésie supérieure[Note 1] et mort le près deNicomédie (l’actuelleIzmit en Turquie), dans laProvince Romaine deBithynie et Pont, est unempereur romain majeur duIVe siècle.

Bien qu'il ait été initialement proclaméAuguste de façon illégitime par ses troupes, à la mort de son pèreConstance Chlore en, son règne est entériné en par l'empereurGalère, et se poursuit sans discontinuer jusqu'à sa mort en. Il parvient à unifier le pouvoir impérial en324 en triomphant sur son co-empereurLicinius, mettant ainsi fin à trente-huit années detétrarchie. Il a donc été seul maître de l'Empire romain pendant treize ans.

L'empereur Constantin Ier mène une vie politique militaire, religieuse et économique profondément réformatrice, qui lui permet de réunir sous son unique autorité un Empire affaibli et divisé. Il se débarrasse des empereursMaxence en (bataille du pont Milvius) etLicinius en (bataille d'Andrinople). Son règne voit l'établissement de laliberté de culte individuel, qui met fin aux persécutions des chrétiens (édit de Milan,).

Il met provisoirement fin auxdissensions des Églises d'Orient en convoquant lepremier concile de Nicée (), et affirme son autorité dans le domaine religieux : c'est lecésaropapisme. Il instaure une monnaie stable (lesolidus,), développe l'administration centrale, défend les frontières de l'Empire contre lesFrancs, lesAlamans, lesSarmates, lesGoths et lesSassanides. Il fonde en une capitale à son nom,Constantinople (actuellementIstanbul).

Ses réformes favorisent largement l'essor duchristianisme, vers lequel il se tourne progressivement, et dont il est devenu l'un des saints pour l'Église orthodoxe[1] et un saint local pour l'Église catholique[2], sous le nom de « Constantin le Grand ». Il cosigne avec l'empereurLicinius l'édit de Milan (313) qui légalise lechristianisme, lequel devient progressivement religion d'État.

Biographie

Jeunesse (272-306)

Flavius Valerius Constantinus naît vraisemblablement à Naïssus enDardanie, dans la province romaine deMésie (actuelleNiš enSerbie), le. Son année de naissance est cependant sujette à controverses[Note 2]. Il est le premier fils deConstance, alors militaire émérite, et d'Hélène, une Grecque de basse extraction — sans doute servante d'auberge (stabuleria)[Note 3] — originaire de laBythinie enAnatolie. La nature de la relation entreConstance etHélène fait l'objet de débats : certaines sources les désignent comme époux, tandis que d'autres affirment leur statut de simple concubins.Eutrope décrit ainsi Constantin comme issu d'un« obscuriore matrimonio » (un mariage obscur, incertain)[Note 4].

Constantin grandit dans unEmpire politiquement instable. Entre la mort d'Aurélien en275 et l’avènement deDioclétien neuf ans plus tard en284, sixempereurs se succèdent, dans ce que les historiens nommeront lacrise du troisième siècle.

En286,Dioclétien désigneMaximien comme co-empereur pour la partie occidentale de l'Empire.Constance, alors gouverneur deDalmatie, est faitpréfet du prétoire par ce dernier deux ans plus tard en288. Latétrarchie est finalement instaurée en293.Dioclétien etMaximien,augustes en Orient et en Occident, désignentGalère etConstance commecésars respectifs. Pour consolider le rapprochement d'avec les nouveaux empereurs,Constance, aux alentours de cette date, répudieHélène pour épouserThéodora, la fille deMaximien — tout commeGalère épouseraValeria, la fille deDioclétien. De plus, les deuxcésars sont officiellement adoptés par leurs empereurs respectifs.Constance s'installe àTrèves avecThéodora et mène différentes expéditions militaires contre lesbarbares dans le nord de laGaule et enBretagne (actuelleGrande-Bretagne), laissant Constantin etHélène enIllyrie.

Bien que désireux de rejoindre son père en Occident, Constantin est envoyé à la cour impériale deDioclétien àNicomédie, afin d'y intégrer sa garde personnelle. Il semble qu'Hélène retourne à la même période dans sa ville natale deDrepanum, proche deNicomédie, où elle continuera d'entretenir un lien avec son fils[3]. Constantin participe alors à différentes campagnes militaires, notamment enÉgypte puis enPerse à la fin des années 290, sous le commandement deGalère. Entre ses campagnes militaires, il épouse (ou prend comme concubine) Minervina vers302, peut-être elle-même issue d'une famille commerçante deDrepanum[3]. De cette union, naîtra l'année suivante son premier filsCrispus. L'année303 marque également le début de lagrande persécution, durant laquelle leschrétiens sont ostracisés et leurs lieux de culte, détruits.

Conformément au système qu'il a créé,Dioclétien, malade, abdique en305, forçantde facto l'abdication conjointe deMaximien. Leurs deuxcésars respectifs,Galère etConstance, deviennent ainsiaugustes.Galère, plus proche deDioclétien àNicomédie, force la main deConstance en s'adjugeant son neveuMaximin Daïa commecésar et en nommantSévère, l'un de ses fidèles officiers et amis, commecésar deConstance[4]. Se méfiant sans doute de l'ambition de Constantin, Galère conserve celui-ci à ses côtés àNicomédie afin de le garder éloigné de son père[4]. Constantin arrive pourtant à échapper à la surveillance deGalère et rejointConstance non loin deBoulogne[5] où celui-ci s'apprête à embarquer pour laBretagne. Cependant, ce dernier tombe malade près d'Eboracum (actuelleYork) lors de la campagne contre lesPictes et lesCalédoniens[6].Constance y meurt finalement en juillet306. Ses légions désignent alors Constantin comme héritier du titre d'auguste, conformément au souhait de son père et au détriment deSévère, qui en est pourtant l'aspirant légitime[4].

La conquête du pouvoir (306-324)

Le délitement de la tétrarchie (306-313)

Constance Chlore, copie complétée du buste de la collection d'antiquités de Berlin (Musée Pouchkine, Moscou)

Après l'abdication conjointe de 305, l'Empire a pour dirigeants deuxaugustes :Constance Chlore etGalère, et deux nouveauxcésars :Sévère etMaximinII Daïa, choisis selon le principe du mérite.

Constantin s'enfuit de Nicomédie, où Galère tente de le retenir, et rejoint son père enBretagne (l'actuelleGrande-Bretagne) quand celui-ci devientauguste en305. Peu après, le, Constance Chlore décède àEboracum. On assiste alors à un conflit entre le principe tétrarchique et celui de l'hérédité, car un des deux augustes a un fils en âge de gouverner. Lorsque Constantin est acclamé auguste par les troupes de son père, Galère se montre pragmatique et, face au fait accompli, le reconnaît, mais seulement comme césar.

Quelques mois plus tard,Maxence, fils deMaximien Hercule, est proclaméprinceps par lesprétoriens et le peuple de Rome, mécontent de l'impôt decapitation. Son père accourt à ses côtés et reprend le titre d'auguste qu'il n'a abandonné qu'avec regret.Sévère, envoyé les combattre, est tué en 307.

Galère fait alors appel à Dioclétien, qui accepte leconsulat, et uneconférence a lieu en 308 àCarnuntum, réunissantDioclétien,Maximien Hercule etGalère, dans le but de rétablir la tétrarchie, mais elle se solde par un échec :

  • Dioclétien refuse de revenir au pouvoir, et force Maximien à abdiquer de nouveau. Il reforme la tétrarchie, avec en Orient Galère secondé parMaximinII Daïa et en Occident Constantin et un nouveau venu,Licinius, officier illyrien sorti du rang, choisi par Galère ;
  • Maximien et Maxence, déclarés usurpateurs, maintiennent leurs prétentions et, en Afrique,Domitius Alexander proclame les siennes.

On a alors sept empereurs, une heptarchie, qui ressemble davantage à l'Anarchie militaire duIIIe siècle. Une première série de décès contribue à clarifier la situation : Maximien est assiégé dans Marseille par Constantin et se suicide en 310,Domitius Alexander est battu en Afrique par Maxence et est assassiné en 311, Galère meurt de maladie en 311.

Le rétablissement de l'unité de l'Empire (313-324)

Les campagnes de Constantin contre Maxence et Licinius.

En311, à la mort deGalère, règnent quatreaugustes :MaximinII Daïa, Constantin,Licinius etMaxence.

Constantin élimine Maxence le à labataille du pont Milvius, prendTurin, ce qui lui permet de s'emparer de l'Italie et de régner en maître sur l'Occident. De son côté, Licinius défaitMaximinII Daïa à labataille de Tzirallum (313) et règne sur l'Orient : une nouvelle dyarchie se met en place entre Constantin et Licinius, scellée par un mariage entreLicinius etFlavia Julia Constantia, la demi-sœur de Constantin. Ils signent ensemble l'édit de Milan légalisant lechristianisme.

Les relations entre les vainqueurs ne tardent pas à se dégrader. À partir de320, Constantin entre de nouveau en conflit avec Licinius. Les sources chrétiennes présentent ce dernier comme ayant rompu avec le christianisme, radié de l'armée les officiers qui refusent de sacrifier aux dieux, déposé plusieurs évêques et imposé une série de restrictions à leur culte : ces abus, réels ou exagérés pour les besoins de la cause, permettent à Constantin de se présenter comme un libérateur des chrétiens. Pendant une campagne contre les Barbares sur le Danube, ses troupes pénètrent sur le territoire gouverné par Licinius, ce qui constitue uncasus belli entre les deux empereurs : l'armée de Constantin, plus aguerrie, en sort victorieuse. En324,Licinius vaincu à labataille d'Andrinople, puis àcelle de Chrysopolis, fait sa soumission àNicomédie. Il est exécuté peu de temps après, ainsi que son fils. C'est après sa victoire sur Licinius que Constantin, pour la première fois, fait apparaître sur ses monnaies le symbole dulabarum[7].

Le choix de la succession dynastique

Pour la première fois depuis quarante ans, l'Empire est gouverné par une autorité unique : Constantin Ier règne seul pendant treize ans, assisté de césars qui ne sont plus des collaborateurs mais des fils (et deux neveux) désignés successivement comme héritiers présomptifs :

Les réformes sous Constantin (324-337)

La fondation d'une nouvelle capitale : Constantinople

Buste de Constantin, Metropolitan Museum of Art

Depuis latétrarchie, Rome n'est plus dans Rome même. LesAugustes et lesCésars ont vécu dans des résidences impériales proches des secteurs qu'ils ont la charge de défendre, près dulimes rhénan, danubien ou perse. La fondation d'une nouvelle capitale est décidée pendant la période aiguë du conflit pour la domination de l'Empire. Constantin songe d'abord àIlion, sur le site de l'ancienneTroie, où il fait commencer des travaux, puis àSardica (aujourd'huiSofia) où il réside à partir de 317. C'est après labataille de Chrysopolis, remportée sur l'autre rive duBosphore, qu'il se décide pour lacité grecque deByzance. C'est là que, le 8 novembre 324, il décerne à son troisième fils, le futurConstanceII, le titre de César[8].

À partir de324, il transforme la ville en une « Nouvelle Rome », à laquelle il donne son nom,Constantinople. Il l'inaugure en330 après douze ans de travaux.Constantinople est bâtie sur un site naturel défensif qui la rend pratiquement imprenable, alors que Rome est sans cesse sous la menace desGermains[9]. Elle est également proche des frontières duDanube et de l'Euphrate, là où les opérations militaires pour contenir lesGoths et lesSassanides sont des plus importantes. Elle est enfin située en bordure des terres de vieille civilisation hellénique, région qui a le mieux résisté à lacrise du troisième siècle de l'Empire romain. Constantin la fait bâtir sur le modèle deRome, avec sept collines, quatorze régions urbaines, unCapitole, unforum, unSénat. Dans les premiers temps, il permet l'implantation de temples païens, mais très vite la ville devient presque exclusivement chrétienne[10], et ne comporte plus que des édifices religieux chrétiens. Dès Constantin, la ville compte 100 000 habitants. Il y fait construire leGrand Palais, l'hippodrome de Constantinople[11] — le nouveau nom donné auxcirques romains —, ainsi que l'église de la sagesse de Dieu (Sainte-Sophie)[12]. SelonSozomène, les richesses confisquées à Licinius, autemple de Delphes et àcelui d'Éphèse ont servi à la construction de la nouvelle capitale[8].

L'administration centrale

Constantin transforme l'organisation du pouvoir central, qui était demeurée sensiblement la même depuis leHaut-Empire romain. Lepréfet du prétoire est remplacé par lequesteur du Grand Palais, qui rédige les édits. Celui-ci dirige leconsistoire sacré, qui remplace le conseil de l'empereur. Le maître des offices dirige le personnel administratif, les fabriques d'armes et lesschole palatine de la garde ; le maître des milices, l'infanterie et la cavalerie ; lecomte des largesses sacrées, lefisc ; le comte de la fortune privée, lares privata, c'est-à-dire la caisse privée de l'empereur, les revenus personnels de ce dernier étant issus essentiellement du revenu de ses immenses domaines[13]. La grande nouveauté est cependant la grande augmentation du nombre des fonctionnaires travaillant dans les bureaux centraux. Une foule de notaires, d'agents secrets (agentes in rebus), près de 1 000 fonctionnaires auVe siècle[14], et d'employés divers font de l'Empire romain une véritablebureaucratie[15].

Constantin Ier vise à harmoniser au plus haut le rang social des plus hauts serviteurs de l'Empire : le Sénat reprend la première place à partir de 312 en Occident et de 324 en Orient, quand Constantin règne sur l'ensemble de l'Empire.

L'œuvre législative

L'empereur abroge leslois d'Auguste sur lecélibat, impose lerepos dominical, autorise l'affranchissement desesclaves par déclaration dans les églises (333), interdit (325) que l'on sépare les familles lors des ventes, autorise l'Église à recevoir des legs, et accorde le droit aux plaideurs de choisir entre le tribunal civil et la médiation de l'évêque, alors élu par le peuple.

Il promulgue des lois contre laprostitution des servantes d'auberges (profession initiale de sa mère), contre le rapt à visée matrimoniale (320)[16], et en faveur de l'humanisation desprisons (326) - limitation des traitements cruels, allant jusqu'au marquage du visage des criminels au fer rouge.

Enfin plusieurs lois sont édictées afin de lutter contre les relations extra-maritales, ce qui renforce le poids dumariage (nuptiae) et des cérémonies religieuses chrétiennes autour de cesacrement. Ainsi, en329, une loi punit de mort l'adultère d'une femme avec sonesclave. En331, unrescrit rend les divorces plus contraignants : le divorce à l'amiable (divortium consensu) reste possible. Dans tous les autres cas, le demandeur est financièrement pénalisé, à moins que la femme prouve que son mari est coupable d'homicide, d'empoisonnement, ou de violation de sépulture[17], ou que le mari prouve que son épouse est coupable d'adultère, de maléfices, ou de faits deproxénétisme[18],[19]. La répudiation par opportunisme politique, comme celle dont fut victime la mère de l'empereur,Hélène, qui était une grecque de basse extraction, en est de fait restreinte. En336, une loi pénalise les naissances illégitimes.

Les réformes économiques

Article détaillé :Monnaie romaine.

Après sa victoire surMaxence en 312, Constantin remplace l'aureus, fortement déprécié, par une nouvellemonnaie d'or, lesolidus (ousolidus aureus). Lesolidus (« solide », « stable »), déformé en « sol » et « sou », fonde un système monétaire qui connut une stabilité exceptionnelle jusqu'auXIe siècle dans l'Empire d'Orient.

Solidus en or à l'effigie de Constantin Ier et duSol Invictus, (dieu-soleil) - Ticinum (actuellePavie),313,Cabinet des médailles (Beistegui 233).

Son émission (privilège impérial par excellence) est alimentée par la confiscation des considérables stocks d'or thésaurisés depuis plusieurs siècles dans les temples païens (331) et la capture du trésor de guerre deLicinius (324). Constantin lève également de nouveaux impôts payables en or, tels que lechrysargyre (« or et argent » en grec, perçu tous les quatre ans chez les commerçants et artisans), l'or coronaire (aurum coronarium, dû par les décurions des cités) ou l'or oblatice (aurum oblaticium , soit « or offert », contribution imposée aux sénateurs).

Lesolidus devient l'unité de compte dans l'ensemble de l'Empire. Sur l'insistance de l'empereur il devient l'instrument principal de paiement des taxes. Il joue également un rôle de valeur refuge en période d'inflation face aux dévaluations des autres monnaies circulantes enargent, enbronze (follis,centenionalis…) ou celles encuivre utilisées au quotidien par les couches populaires, et avec lesquelles aucune parité fixe n'est établie.

L'introduction de cette nouvelle monnaie d'excellentaloi, dont la pureté et le poids sont étroitement surveillés par les ateliers émetteurs, permet de créer dans l'Empire un climat de confiance durable, propice au commerce. Les grandes métropoles retrouvent leur dynamisme. Mais la réforme monétaire se solde également par une aggravation de l'inégalité entre riches et pauvres, que ne parviendra pas à résoudre l'introduction de sous-multiples dusolidus censés être accessibles aux plus modestes : lesemis, valant un demi-solidus, et letrémissis outriens, valant un tiers desolidus.

Lesolidus de 4,55 grammes d'or introduit par Constantin Ier peut être considéré comme la pièce de monnaie la plus célèbre de l'histoire, la seule dont le titrage a pu rester inchangé durant plus de sept siècles.

Une nouvelle religion d'État : le christianisme

La victoire du pont Milvius et l'édit de Milan (313)
Songe de Constantin Ier etbataille du pont Milvius, illustration desHomélies deGrégoire de Nazianze, 879-882,Bibliothèque nationale de France (Ms. grec 510).

En312, Constantin défait l'empereurMaxence lors de labataille du pont Milvius et s'assure la maîtrise de l'Occident. Selon une chronique postérieure rapportée par l'évêque ethagiographeEusèbe de Césarée, unchrisme flamboyant est apparu dans le ciel et, la nuit même, l'empereur aurait vu en songe leChrist, qui lui aurait montré un chrisme en lui disant : « Par ce signe, tu vaincras » (« In hoc signo vinces »). C'est à la suite de cette apparition que Constantin aurait fait apposer sur l'étendard (labarum) et sur le bouclier de ses légionnaires ce symbole, formé des deux premières lettres grecques du nomChrist :chi (Χ) etrhô (Ρ). La part de légende dans cette histoire reste cependant largement discutée[20], d'autant que le chrisme (☧) est un signe ambigu, quand en 312 l'empereur continue d'adorer leSol Invictus[21] et qu'Eusèbe de Césarée lui-même ne reprend pas à son compte cette apparition, et se contente de rapporter les propos de l'empereur[22]. Constantin s'appuie à nouveau sur des songes d'origine divine : en309, une vision du dieuApollon lui conférant un signe solaire de victoire lui serait apparue dans lesanctuaire gallo-romain de Grand[23].

En313, Constantin rencontreLicinius àMilan et conclut avec lui un accord de partage de l'Empire. Parmi les mesures prises en commun figure unédit de tolérance religieuse, appelé habituellementédit de Milan, qui renouvelle l'édit de Sardica pris parGalère en311. Il ne s'agit pas formellement d'une officialisation du culte chrétien, mais plutôt de sa mise à égalité avec les autres cultes. Il va cependant plus loin puisqu'il ordonne la restitution intégrale (restitutio ad integrum) des biens confisqués aux églises chrétiennes même lorsqu'ils ont été revendus entretemps : cette mesure constitue un désaveu implicite des persécutions antérieures. L'édit prévoit une possibilité de recours pour les acquéreurs de ces biens et une indemnité pour ceux qui les rendent spontanément[24].

Cette déclaration offre à ses auteurs le soutien des chrétiens persécutés dans la partie orientale de l'Empire par l'empereurMaximinII Daïa - que Licinius aura tôt fait de défaire la même année à labataille de Tzirallum.[réf. nécessaire]

La conversion de Constantin

Au moment où Constantin se convertit au christianisme, la population totale de l'Empire romain peut être estimée à environ70 millions d'habitants, dont seuls 5 % ou 10 % auraient été chrétiens ; dans certaines régions très christianisées comme l'Afrique ou l'Orient grec, il est toutefois possible que 10 à 20 % de la population ait été chrétienne. SelonJ. B. Bury dans sonA History of the Later Roman Empire,« la révolution religieuse faite par Constantin en 312 a peut-être été l'acte le plus audacieux qu'ait jamais commis unautocrate, en défiant et en méprisant ce que pensait la grande majorité de ses sujets »[25].

Fausta, la femme de Constantin Ier (musée du Louvre).

Le problème qui divise encore les historiens est celui de laconversion de l'empereur. Il n'est baptisé que sur son lit de mort en337, par l'évêqueEusèbe de Nicomédie[26]. Ce baptême tardif est conforme à la coutume en vigueur à l'époque, certains fidèles attendant le dernier moment pour recevoir le baptême afin d'être lavés de tous les péchés antérieurs[27],[28]. Certains auteurs ont estimé que du fait qu'il avait été baptisé par Eusèbe, un personnage ayant des sympathies pour l'arianisme, Constantin s'était rallié aux idées ariennes à la fin de sa vie. Ce point de vue est aujourd'hui rejeté par les historiens. En effet, Constantin avait toujours soutenu les décisions du concile de Nicée et il avait exigé d'Eusèbe une confession de foi conforme aux décisions dudit concile, ce qu'Eusèbe avait fait. Il n'avait donc pas de raison de douter de l'orthodoxie de ce dernier[29],[30].

Plusieurs auteurs païens[31] attribuent cette conversion à l'appât du gain : Constantin Ier se serait fait chrétien pour piller les temples païens, afin de financerConstantinople. PourZosime[32], l'empereur s'est converti en326, pris de remords après avoir fait périr, d'une part son fils aînéCrispus que lui avait donné sa première épouse (ou selon certains, concubine[33])Minervina, et, d'autre part, sa seconde épouseFausta. Une autre version, rapportée par des païens de la ville d'Harran, prétend que Constantin, alors atteint par lalèpre, se serait converti car les chrétiens acceptaient dans leur rang les lépreux. Il aurait dû pour se soigner prendre un bain du sang de nouveau-nés mais, touché par les pleurs des mères, n'aurait pu s'y résoudre. Lui seraient apparus en songe, la nuit suivante,Pierre etPaul, qui lui conseillent de retrouver l'évêque de RomeSylvestreIer sur lemont Soracte : lors de cette rencontre, l'empereur Constantin est baptisé et soigné de sa terrible maladie[34],[35]. Mais la tradition chrétienne, se référant aux écrits d'Eusèbe de Césarée[36] et au livre deLactance[37], situe la conversion de l'empereur en312, lors d'une vision reçue peu avant labataille du pont Milvius.

Le père de Constantin,Constance Chlore, est un païen monothéisant, attaché au culte deSol Invictus (« dieu Soleil invaincu ») comme de nombreux officiersIllyriens, etDioclétien ne l'aurait jamais faitCésar s'il avait été chrétien. Il se comporte toutefois avec mesure lors de lapersécution de Dioclétien, durant laquelle il s'est contenté de détruire quelques édifices en Gaule, selonEusèbe de Césarée.[réf. nécessaire]

On ignore la date à laquelle la mère de Constantin,Hélène, devient chrétienne. Répudiée par Constance Chlore, elle est réhabilitée par son fils Constantin en324. Il la proclameAugusta (impératrice) après quoi elle œuvre aux côtés de son fils à la propagation du christianisme. Elle est considérée comme sainte dans les religionscatholique (18 août) etorthodoxe (21 mai)et honorée également par lesluthériens (19 ou 21 mai)[réf. nécessaire].

Les historiens actuels émettent plusieurs hypothèses : Constantin ne se serait jamais converti, car il aurait toujours été chrétien, ou encore sa conversion aurait été un calcul politique afin de pouvoir unifier l'Empire sans imposer aux Romains sa religion personnelle[38].

La christianisation de l'Empire
Article connexe :en:Religious policies of Constantine the Great#Conversion to Christianity.

Les chrétiens ne constituent alors qu'une faible minorité des sujets de Constantin[39], répartis très inégalement à travers l'Empire, essentiellement en Orient et en Afrique du Nord. Constantin est au départ un empereurpaïen, un polythéiste qui honoreSol Invictus, mais qui s'intéresse depuis longtemps au christianisme, qu'il finira par adopter comme religion personnelle.

Tête colossale de Constantin Ier -IVe siècle,musées du Capitole.

Le ralliement de Constantin auchristianisme s'accompagne d'une politique impériale favorable aux chrétiens, mais le paganisme n'est jamais persécuté, car pour lui, l'unité de l'empire passe avant tout. Plusieurs indices témoignent de cette évolution ambivalente. Constantin fait du jour du soleil païen (dies solis), le dimanche, un jour de repos légal. Il reconnaît les tribunaux épiscopaux à côté des tribunaux civils. Il entreprend la construction d'églises ou de grandes basiliques, comme labasilique Saint-Jean-de-Latran à Rome, labasilique Saint-Pierre au Vatican, labasilique Sainte-Sophie à Constantinople ou l'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem, mais il frappe une monnaie aux effigies explicitement païennes et exaltant le dieu soleil. Il garde jusqu'à sa mort le titre degrand pontife (pontifex maximus), qui lui donne autorité sur les cultes publics païens.

Le processus de christianisation de l'Empire romain à partir de Constantin Ier et les racines chrétiennes de l'Europe demeurent un phénomène discuté, comme en témoignent les travaux des historiensPaul Veyne,Ramsay MacMullen etMarie-Françoise Baslez :« en décalage avec les analyses dominantes », Veyne esquisse un processus forcé (les conditions socio-culturelles n'étant pas remplies) et insiste sur« la stature exceptionnelle » et la« piété visionnaire » de Constantin[40]. MacMullen décrit un processus accompagné — par effetboomerang — depaganisation du christianisme[réf. nécessaire]. DansComment notre monde est devenu chrétien, Baslez met en avant l'imprégnation chrétienne de l'Empire préexistant à la conversion de Constantin, et voit dans la conversion de l'empereur une décision politique, doutant de sa sincérité. Elle suggère une christianisation paisible et insensible de longue durée[41] :

« Presque imperceptiblement, les coutumes païennes s'introduisirent dans l'Église ; la conversion nominale de l'empereur au début duIVe siècle causa de grandes réjouissances : le monde, couvert d'un manteau de justice, entra dans le christianisme de Rome. Alors, l'œuvre de la corruption fit de rapides progrès. Le paganisme paraissait vaincu, tandis qu'il était réellement vainqueur : son esprit dirigeait à présent l'Église romaine. Des populations entières qui, malgré leur abjuration, étaient païennes par leurs mœurs, goûts, préjugés et ignorance, passèrent sous les étendards chrétiens avec leur bagage de croyances et de pratiques superstitieuses. Le christianisme à Rome adopta et intégra une grande partie du système de l'ancien culte impérial ainsi que ses fêtes qui prirent toutes des couleurs plus ou moins chrétiennes[42]. »

Dans ces conditions,Jean-François Kahn estime que« ce fut peut être la plus grande ruse de Constantin que de rattacher le christianisme au pouvoir plutôt que de devoir céder le pouvoir au christianisme »[43].

Le maintien de l'unité de l'Église

Constantin Ier montre son désir d'assurer à tout prix, par la conciliation ou la condamnation, l'unité de l'Église, qu'il considère dès ce moment comme un rouage de l'État, et l'un des principaux soutiens du pouvoir. Il devient, ce faisant le véritable « président de l'Église »[44]. Au début duIVe siècle, ce projet sera contrarié par des crises, dont les plus importantes sont la sécessiondonatiste et lacrise arienne.

Ledonatisme est né à propos d'un problème de légitimité de l'évêque deCarthage,Caecilianus, ordonné en 311 : l'un de ses consécrateurs avait livré des objets sacrés lors d'une persécution. Certains chrétiens décrètent que la cérémonie n'avait de ce fait aucune valeur, et élisent un autre évêque,Donatus Magnus. Ses partisans nient toute validité aux sacrements conférés par Caecilianus, et provoquent des affrontements pour contrôler les lieux de culte. Constantin tente en vain d'apaiser la rupture par des lettres aux adversaires, puis, devant l'intransigeance des donatistes, convoque lui-même le synode de Rome (313) et leconcile d'Arles en 314 qui condamnent le donatisme. Au début de 317, l'empereur promulgue un décret qui ordonne aux donatistes de restituer les églises qu'ils occupent. Devant leur refus, Caecilianus demande l'intervention de l'État pour le faire exécuter, mais il y a plusieurs morts. Constantin finit par céder et promulgue en 321 unédit de tolérance laissant aux donatistes les églises qu'ils contrôlent, tout en maintenant sa condamnation de principe.

À la différence dudonatisme, qui resta confiné à l'Afrique, l'arianisme se répandit dans tout l'Orient. Voulant mettre fin à la querelle qui divise les chrétiens à propos des rapports entre le Fils et le Père, Constantin convoque et préside, sous l'impulsion de son conseillerOssius de Cordoue — l'un des rares théologiens chrétiens occidentaux de l'époque — unconcile œcuménique le dans la ville deNicée, enBithynie. La conception inspirée par les thèses du prêtreArius (subordination du Fils au Père) y est condamnée. À partir de ce concile, par opposition au christianisme « arien » ou « homéen » et jusqu'à laséparation des Églises d'Orient et d'Occident, on parlera dechristianisme « nicéen », « orthodoxe » ou « homoiousisme » :

  • la plupart des 250 ou 300 évêques présents signent un accord, nommé « symbole de Nicée », comportant leCredo encore en usage aujourd'hui dans toutes les Églises chrétiennes.
  • bien qu'il ne soit pas baptisé, Constantin préside les séances, impose la formule dogmatique finalement adoptée par les pressions constantes qu'il exerce sur les membres de l'Assemblée, et se charge d'appliquer les décisions du concile de Nicée, en faisant chasser de leurs sièges les évêques « ariens ». Contrairement à une idée reçue, Constantin ne se rapproche pas des Ariens à la fin de sa vie et quand il se fait baptiser sur son lit de mort par l'évêque Eusèbe de Nicomédie (considéré comme ayant des sympathies ariennes), il n'a pas de raison de croire que celui-ci serait hostile au Concile de Nicée, Eusèbe lui ayant fait une confession de foi orthodoxe et conforme aux décisions du Concile[45].

Ainsi se met en place, sous le règne de Constantin, ce qu'il est convenu d'appeler uncésaropapisme, c'est-à-dire un régime, comme l'a montré l'historienGilbert Dagron, dans lequel les pouvoirs politique et religieux, bien que séparés, ne sont pas dissociables, car le détenteur du pouvoir politique, considéré comme désigné par Dieu, participe de la nature épiscopale et exerce son autorité sur l'Église. Les évêques tentent dès le règne de Constantin, et encore davantage sous ses successeurs, d'asseoir l'autorité de l'Église face au pouvoir impérial, en particulier dans le domaine du dogme, et d'autre part de marquer qu'en tant que chrétien, l'empereur doit être soumis aux mêmes obligations morales et spirituelles que les autres fidèles.

La monarchie constantinienne : une conception théocratique du pouvoir
Constantin, mosaïque dans la basiliqueSainte-Sophie àConstantinople.

Tout commeDioclétien, Constantin Ier ne rompt pas pleinement avec la tradition duHaut-Empire romain (l'empereur demeure un magistrat qui porte les titres romains traditionnels) ni avec les apports de la tétrarchie :

  • Il porte d'abord la couronne de lauriers, puis adopte régulièrement à partir de 326-327 le diadème, orné de pierres précieuses.
  • Il est personnellement très porté sur le faste et l'ostentation, et désire donner à la fonction impériale, par le cérémonial, le costume et l'apparat, une dimension supra-humaine.Eusèbe de Césarée affirme dans saVie de Constantin que l'empereur siège sur son trône dans une attitude hiératique et figée, ses yeux levés vers le ciel.

Il abandonne néanmoins les formes religieuses élaborées sous la tétrarchie, d'abord par un retour au modèle « solaire » des empereurs pré-tétrarchiques puis par l'abandon de la protection des dieux tutélaires de Rome et de l'Empire romain, pour un dieu nouveau, le dieu des chrétiens. Lemonothéisme devient le fondement idéologique de la monarchie constantinienne, ses idées politiques étant inspirées de principes unitaires, alors que lepolythéisme convenait sans doute mieux à l'idéal de la tétrarchie : il n'existe qu'un seul Dieu, il ne doit y avoir qu'un seul monarque qui gouverne selon la volonté divine. Son principal théoricien,Eusèbe de Césarée, affirme, dans leDiscours des Tricennales, que le royaume terrestre de Constantin est à l'image duRoyaume de Dieu, et que l'empereur est entouré de sescésars comme Dieu l'est de ses anges : il se peut qu'à la fin de sa vie, Constantin ait jugé que l'arianisme correspondait mieux à l'idée qu'il se faisait d'une monarchie divine, avec le Fils subordonné au Père, sur laquelle se modèle sa propre monarchie, avec descésars étroitement mis sous tutelle.

En fait, la christianisation du pouvoir impérial a été lente, car Constantin était obligé de tenir compte du poids des traditions, surtout parmi les élites :

  • aucune épithète explicitement chrétienne ne figure dans la titulature officielle de l'empereur, qui continue de revêtir le grand pontificat.
  • le culte impérial survit sous une forme épurée : à la mort du prince survient la divinisation accordée par le Sénat, attestée pour la dernière fois en 364 à la mort deJovien.

Le symbole de LaCroix, accompagnée duChrisme (monogragramme du Christ), s'impose définitivement comme signe de victoire, reproduits dans les absides des lieux de culte, sans représentation physique du Crucifié[46].

La défense de l'Empire contre les ennemis extérieurs

Monnaie avec le buste de l'empereur lauré et cuirassé, à gauche portant une lance par-dessus l'épaule[47].
Article détaillé :Campagnes de Constantin Ier contre les Germains et les Sarmates.

Constantin ne néglige pas la défense de l'Empire, facilitée par les mesures prises par ses prédécesseurs à l'époque de latétrarchie. Trois fronts retiennent tour à tour l'attention de Constantin.

D'abord celui duRhin, où son père,Constance Chlore, s'est illustré, et où Constantin a longtemps séjourné, faisant deTrèves sa capitale. Il combat lesFrancs et lesAlamans en 306, 309 et 313. Les opérations sont momentanément interrompues au moment de l'affrontement avecLicinius. Une fois seul maître de l'Empire, il envoie ses filsCrispus etConstantinII combattre les Francs et les Alamans. Le grand nombre de monnaies constantiniennes retrouvées dans ces régions en pays barbare atteste de la reprise des relations commerciales une fois le calme revenu.

Les guerresdanubiennes sont moins bien connues. En 322, il remporte une grande victoire sur lesSarmates à Campona, puis la même année, ou en 324, il refoule lesGoths, qui ont franchi le Rhin. En 332, le CésarConstantinII leur inflige une grave défaite.

L'Empire sassanide, depuis la paix de 297 conclue sous latétrarchie, est demeuré relativement tranquille. Les relations se dégradent à nouveau à partir de 333, année où lesSassanides tentent de dominer l'Arménie, et à la suite des persécutions contre les chrétiens sassanides, alors que Constantin prétend être partout leur protecteur, y compris hors de l'Empire. La guerre est de nouveau déclarée, peut-être par les Sassanides, en 337. SelonEusèbe de Césarée dans saVie de Constantin, l'empereur romain l'aurait envisagée comme une « croisade » avant la lettre : des évêques doivent l'accompagner dans son Conseil, mais l'empereur meurt en mai 337, au milieu des préparatifs de la campagne.

La réorganisation des unités militaires
Article détaillé :Armée romaine tardive.

Constantin, tout comme ses prédécesseurs de la tétrarchie, est préoccupé par la défense de l'Empire. La nouvelle stratégie politico-militaire de Constantin admet que l'armée des frontières peut-être battue sur certains fronts, que lelimes soit enfoncé et que les combats décisifs peuvent se dérouler à l'intérieur des frontières. L'empereur poursuit la politique deGallien et deDioclétien sur le front danubien, en introduisant des barbares sur le territoire romain : en échange de la protection des frontières et de la fourniture d'un contingent militaire, ces derniers reçoivent des subsides de l'État, des rations alimentaires et des tentes destinées à les sédentariser. L'aboutissement logique de cette évolution est, dès le règne deConstanceII (337-361), l'accession de barbares aux plus hauts postes de l'état-major. L'armée romaine, sous son règne, atteint son effectif maximum de 500 000 hommes[réf. nécessaire].

Un nouvel encadrement

De nouvelles unités appellent un nouvel encadrement. Les carrières militaires et civiles sont définitivement séparées : lespréfets du prétoire et les vicaires sont confinés dans des fonctions purement administratives et les gouverneurs sont déchargés de toute préoccupation militaire, au profit de professionnels de la guerre :

  • le maître des offices (magister officiorum) reçoit le commandement de la garde impériale (schole palatine) ;
  • les deux-chefs d'état-major, les maîtres des soldats (magistri), supérieurs auxduces, sont séparés entre maître de l'infanterie et maître de la cavalerie, et relèvent de l'autorité directe de l'empereur ;
  • l'armée territoriale est subordonnée au découpage provincial : à chaque division administrative correspond un commandement militaire distinct de l'autorité civile (uncomes au niveau du diocèse, et undux au niveau des provinces).

Le pouvoir impérial est renforcé par le morcellement des compétences, mais une telle décision risque à terme d'affaiblir la valeur de l'armée et de ses chefs.

Mort et succession

Empire de Constantin Ier à sa mort en 337 (en violet foncé). En violet clair les territoires dépendants et en violet moyen les reconquêtes enDacie.

En337, Constantin Ier vient de déclencher un conflit avec l'Empire sassanide deChapourII et s'apprête à mener une expédition contre cet Empire, quand il meurt subitement près deNicomédie. Il est baptisé sur son lit de mort et enterré dans l'église des Saints-Apôtres, qu'il a fait construire àConstantinople. À sa mort, il porte le titre d'Imperator Caesar Flauius Valerius Aurelius Constantinus Pius Felix Inuictus Augustus, Germanicus Maximus, Sarmaticus Maximus, Gothicus Maximus, Medicus Maximus, Britannicus Maximus, Arabicus Maximus, Adiabenicus Maximus, Persicus Maximus, Armeniacus Maximus, Carpicus Maximus.

Quand Constantin Ier meurt, il n'a pas réglé sa succession. Ses trois fils se proclamentAugustes, tandis que les autres membres de la famille impériale sont assassinés (sauf les jeunesJulien etConstantius Gallus). Ils se partagent l'Empire maisConstantinII etConstantIer entrent en conflit. Laguerre contre les Perses (en) est continuée parConstanceII qui, après les décès de ses deux frères, réunifie l'Empire en nommant deux Césars aux pouvoirs très réduits. Il poursuit la politique de son père, autant dans le domaine religieux (il favorise l'arianisme) que militaire (en luttant sur les frontsgermain, rhéno-danubien, etsassanide).

Chronologie succincte

DateEvénementsAugustes(*:usurpé)
272Naissance àNaissus (aujourd'huiNiš enSerbie). Il est le premier fils deConstance Chlore, et le seul qu'il aura avecHélène (devenue Sainte Hélène)Aurélien
303Sa première épouse (ou concubine)Minervina donne naissance à son premier filsCrispusOccident
Maximien Hercule
Orient
Dioclétien
305À la suite de l'abdication conjointe deDioclétien etMaximien Hercule, son père,Constance Chlore devientAuguste avecGalère, respectivement en Occident et OrientOccident
Constance Chlore
Orient
Galère
306Mort deConstance Chlore àEboracum (actuelleAngleterre). Son armée proclame illicitement Constantin comme nouvelAugusteOccident
Sévère
Constantin*
Maximien Hercule*
Maxence*
307Constantin épouseFausta, fille de l'ancienAugusteMaximien Hercule et sœur de l'usurpateurMaxence
307?Naissance de sa filleConstance, qui deviendra plus tard Sainte Constance
308Conférence de Carnuntum: Constantin n'est pas reconnu commeAuguste mais commeCésar deLicinius,Auguste en OccidentOccident
Licinius
Maximien Hercule*
Maxence*
310Contraint par Constantin,Galère le reconnaît finalement commeAuguste en Occident, à égal avecLiciniusOccident
Licinius
Constantin
Maximien Hercule*
Maxence*
Orient
Galère
MaximinII Daïa
311Mort deGalère: dispute de pouvoir entre Constantin,Licinius,Maxence etMaximinII DaïaOccident
Licinius
Constantin
Maxence*
Orient
MaximinII Daïa

Licinius (à la Suite du partage avecMaximin)

312Bataille du pont Milvius: Constantin défaitMaxence, qui meurt lors de la bataille, et prend le pouvoir sur l'Italie: il devient de facto le seulAuguste en OccidentOccident
Constantin
313Rencontre àMilan entreLicinius et Constantin qui s'allient contreMaximinII Daïa, qui contrôle alors l'Asie Mineure. L'alliance est scellée par le mariage entreLicinius etFlavia Julia Constantia, demi-sœur de Constantin. Ils y promulguent l’édit de Milan qui accorde la liberté de culte à toutes les religions et en particulier auxchrétiens
313Licinius défaitMaximinII Daïa à labataille de Tzirallum, qui meurt lors de sa fuite àTarse, et consolide son pouvoir en Orient. L'Empire est alors divisé entre Constantin à l'ouest etLicinius à l'estOrient
Licinius
316Constantin met fin à la trêve avecLicinius et prendSiscia, capitale de laPannonie
316Naissance de son filsConstantin, qui deviendraAuguste à la mort de Constantin
317Licinius se reconnaît vaincu et cède l'Illyrie à Constantin. Il devient alors le seul à pouvoir édicter des lois dans l'Empire
317Naissance de son filsConstance, qui deviendraAuguste à la mort de Constantin
320Naissance de son filsConstant, qui deviendraAuguste à la mort de Constantin
323Constantin brise une nouvelle fois la paix en envoyant ses troupes sur les terres deLicinius enMésie supérieure à la poursuite de barbaresGoths
324Constantin batLicinius à la bataille d'Andrinople puis àChrysopolis. Ce dernier lui offre sa soumission en échange de la vie sauve pour son fils et lui. Constantin accepte cette proposition et devient seulAuguste de l'Empire. Il brisera sa parole et les fera exécuter l'année suivanteEnsemble de l'empire
Constantin
324Il élève ses filsConstance,Constant etConstantin au rang deCésar afin de préparer sa succession
324Début de la transformation massive deByzance endeuxième Rome grâce aux richesses confisquées àLicinius
325Constantin convoque lepremier concile œcuménique du christianisme àNicée
326Il fait exécuter son premier filsCrispus et sa femmeFausta, le motif restant non élucidé
330Inauguration de la nouvelleByzance qui devientConstantinople, nouvelle capitale de l'Empire
337Constantin attaque l'Empire Sassanide mais meurt subitement près deNicomédie. Ses trois fils,ConstantinII,ConstanceII etConstantIer se proclamentAuguste et se partagent l'empire

Canonisation

D'aprèsEusèbe de Césarée, Constantin Ier serait mort le dimanche dePentecôte. Il est inscrit dans la plupart des calendriersorthodoxes le21 mai avec sa mèreHélène, parfois le 22 (comme dans lelectionnaire de Jérusalem), comme Saint Constantin (Άγιος Κωνσταντίνος). Il est considéré dans l'Église orthodoxe grecque comme Ισαπόστολος Κωνσταντίνος : « Constantin égal auxApôtres ».

Légende

Statue de Constantin le Grand par le sculpteur écossais Philip Jackson, 1998,York.

Geoffroy de Monmouth évoque le personnage de Constantin dans sonHistoria regum Britanniae (« Histoire des rois de Bretagne »). Selon lui, Constantin est le fils de Constance et d'Hélène, la fille du roi bretonCoel Hen, se basant sur l'Historia Anglorum d'Henri de Huntingdon. Constantin devient « roi des Bretons » à la mort de son père. Il est ensuite proclamé empereur romain àEboracum et quitte la Bretagne.Octavius, duc desGewissae, se rebelle et revendique la royauté. Constantin envoie des légions dirigées par son grand-oncleTrahern (le frère de Coel Hen), qui échoue cependant à reprendre le trône.

Notes et références

Notes

  1. La date retenue pour la naissance deConstantinIer varie selon les historiens. 272 est l'année la plus ancienne.
  2. Entre 271 et 277, si l'on s'en tient aux sources qui fixent son âge lors de sa mort en 337 entre 60 et66 ans (62 ans selonAurelius Victor,63 ans selon l'Épitomé de Caesaribus, 63-64 ans selonEusèbe de Césarée,65 ans selonSocrate le Scolastique, entre 65 et66 ans selonEutrope. Certains historiens modernes ont avancé l'hypothèse qu'il soit né après 280 (Maraval 2011)
  3. La mention destabuleria apparait dans l'œuvre d'Ambroise de MilanDe obitu Theodosii qui est une nécrologie de l'Empereur Théodose
  4. Selon toute vraisemblance, la différence de statut social entre Constance, général d'armée, et Hélène, servante d'auberge, aurait rendu le mariage impossible pour Constance. Cependant, d'autres sources désignent Hélène comme fille d'un riche aubergiste et donc, comme épouse potentielle.(Gauthier 1999)

Références

  1. « 21 mai », surOrthodoxie.com,(consulté le)
  2. « Saint Constantin Ier le Grand », surnominis.cef.fr(consulté le)
  3. a etbGauthier 1999.
  4. ab etcFONTANE-M.,Histoire universelle. les barbares de 117 a 395 ap. j.-c., HACHETTE LIVRE - BNF,(ISBN 2-01-355018-9)
  5. Eumène Auteur dutexte,Traduction des discours d'Eumène / par M. l'abbé Landriot et M. l'abbé Rochet, accompagnée du texte ; précédée d'une notice historique et suivie de notes critiques et philologiques sur le texte et d'un précis des faits généraux, par M. l'abbé B.-J. Rochet,…,(lire en ligne)
  6. Chantrel, Joseph (1818-1884).Auteur.,Nouveau cours d'histoire universelle., Putois-Cretté, [189.?](OCLC 493671299)
  7. Pietri et Pietri 1995,p. 203-204.
  8. a etbPietri et Pietri 1995,p. 207.
  9. Alain Ducellier,Michel Kaplan etBernadette Martin,Le Proche-Orient médiéval,Hachette,1978,p. 24
  10. Alain Ducellier,Michel Kaplan etBernadette Martin,Le Proche-Orient médiéval,Hachette,1978,p. 25
  11. Gilbert Dagron,Naissance d'une capitale. Constantinople et ses institutions de 330 à 451 (Bibliothèque byzantine), Paris, Presses universitaires de France, 1974,p. 320-347.
  12. Bertrand Lançon,L'Antiquité tardive,PUF, « Que sais-je ? »,no 1455,1997,p. 97
  13. Remondon 1970,p. 139.
  14. Alain Ducellier,Michel Kaplan etBernadette Martin,Le Proche-Orient médiéval,Hachette,1978,p. 22
  15. Michel Christol etDaniel Nony,Des Origines de Rome aux invasions barbares,Hachette, 1974,p. 214
  16. Code de ThédoseIX, 24, 1. La "peine de feu" promise à l'auteur et ses complices n'est pas précisée mais pourrait être le bûcher.
  17. homicida, medicamentarius, sepulcrorum violator (Code de théodose, Loi 1, l.III, tit.XVI)
  18. adultera, medicamentaria, conciliatrix (oulena) (Code de Théodose, Loi 1, l.III, tit.XVI)
  19. Gérard Sautel,Histoire des institutions et des faits sociaux, Paris,,p. 313-315, n. 172
  20. Paul Matagne, « Constantin », dansHistoire antique,no 26, juillet-août 2006,p. 64-69.
  21. Pierre Maraval, « L'empereur Constantin », dansLa Marche de l'histoire, 29 novembre 2011.
  22. Eusèbe de Césarée,Vie de Constantin,I, 27-29, vers 337-339 :

    « « Un peu après midi, alors que le jour commençait seulement à décliner, il vit de ses yeux, dit-il, le trophée de la Croix au-dessus du soleil, en plein ciel, formé de lumière, avec l'inscription : "Vaincs par ceci". » »

  23. Panégyrique de Constantin,VII, 21, 3-4 : « Le lendemain du jour où, informé de cette agitation, tu avais fait doubler les étapes, tu appris que tous ces remous étaient calmés et que la tranquillité était revenue, telle que tu l'avais laissée <à ton départ>. La fortune elle-même réglait toute chose de telle façon que l'heureuse issue de tes affaires t'avertit de porter aux dieux immortels les offrandes que tu leur avais promises <et que la nouvelle t'en parvint> à l'endroit où tu venais de t'écarter de la route pour te rendre au plus beau temple du monde, et même auprès du dieu qui y habite, comme tu l'as vu. Car tu as vu, je crois, Constantin, ton protecteur Apollon, accompagné de la Victoire, t'offrir des couronnes de laurier dont chacune t'apporte le présage de trente années. » –Édouard Galletier,Panégyriques latins,II,VII, 21, l-4, Paris, Les Belles Lettres, 1952,p. 72.
  24. Pietri et Pietri 1995,p. 199-200.
  25. PaulVeyne,Quand notre monde est devenu chrétien (312-394), Clamecy, Albin Michel,coll. « Le Livre de poche » (no 31717),,2e éd. (1re éd. 2007), 279 p.(ISBN 978-2-253-12999-8,OCLC 991391085),chap. I (« Le sauveur de l'humanité : Constantin »),p. 10
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  34. Henri Hauvette,Dante, introduction à l'étude de la Divine Comédie.
  35. Robin Lane Fox,Païens et chrétiens : la religion et la vie religieuse dans l'Empire romain de la mort de Commode au concile de Nicée, Presses Univ. du Mirail,,p. 649
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  37. La mort des persécuteurs
  38. Bertrand Lançon,Les Romains, Le Cavalier Bleu Éditions,,p. 41.
  39. Il existe un débat historiographique dont l'arrière-plan est souvent de nature idéologique : les historienscléricaux défendant la thèse d'une évangélisation avancée sont contredits par des travaux plus récents qui soulignent d'une part la grande disparité du phénomène selon les régions et, en tout état de cause, l'aspect largement minoritaire de la population christianisée au début duIVe siècle. Tenant de cette dernière option, l'historien Lane Fox avance le chiffre global de 4 à 5 % pour la totalité de l'Empire tandis que l'historien Roger S. Bagnall parle de 20 % de chrétiens pour l'Égypte en 312 ;cf.Yves Modéran,La conversion de Constantin et la christianisation de l'Empire romain, conférence pour la Régionale de l’APHG, juin 2001,texte en ligne
  40. André Zavriew, « Paul Veyne et la naissance du christianisme »,Revue des deux mondes,no 6,‎,p. 162-163.
  41. Stéphane Gacon,L'Europe. Histoire et civilisation, Armand Colin,,p. 87.
  42. Arthur Beugnot,Histoire de la destruction du paganisme en Occident,vol. 2,p. 264-266.
  43. Jean-François Kahn,La tragédie de l'Occident (100-430apr. J.-C.) : L'invention des Français,TomeII, Paris, Fayard,, 502 p.(ISBN 978-2-213-68120-7),p. 283
  44. Paul Veyne,Quand notre monde est devenu chrétien, éd. Albin Michel, 2007,p. 141 et suiv.
  45. Histoire des Conciles d’après les documents originaux par le Dr Charles Joseph Héfélé. (1869). France: Le Clrer et C., p. 472-473
  46. FrançoisBoespflug,La Crucifixion dans l’art : Un sujet planétaire, Montrouge, Bayard Editions,, 559 p.(ISBN 978-2-227-49502-9),p. 69
  47. « CONSTANTINI Ae3 - Monnaie romaine »(consulté le)

Voir aussi

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Bibliographie

Articles connexes

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Liens externes

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Augustes :Galère etConstance Chlore puisSévère
Césars :MaximinII Daïa etSévère puisConstantin Ier
puis
Licinius etMaxence

Constantin Ier (310-337,seul à partir de324)
Galère (305-311)
Licinius (308-324)
MaximinII Daïa (310-313)
Maxence (usurpateur,306-312)
ConstantinII (337-340)
ConstantIer (337-350)
ConstanceII (337-361)
v ·m
Principat
(27av. J.-C. – 235)
Crise du troisième siècle
(235-284)
Dominat
(284-395)
Empire d'Occident
(395-476)
Article de qualitéEmpire d'Orient
(395-1204)
Empire d'Orient divisé
(1204-1261)
Empire de Nicée
Empire latin
Empire d'Orient restauré
(1261-1453)
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