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Constantin III Héraclius

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Pour les articles homonymes, voirConstantin III.

Constantin III Héraclius
Empereur byzantin
Image illustrative de l’article Constantin III Héraclius
Solidus à l'effigie d'Héraclius à gauche et de Constantin III à droite.
Règne
-
3 mois et 14 jours
PériodeHéraclides
Précédé parHéraclius
Suivi deHéraclonas
Biographie
Nom de naissanceHeraclius Novus Constantinus
Naissance
Décès (à 29 ans)
PèreHéraclius
MèreFabia Eudocia
FratrieHéraclonas
ÉpouseGregoria Anastasia
DescendanceConstant II
Théodose
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Constantin III Héraclius (enlatin :Heraclius Novus Constantinus Augustus, engrec :Κωνσταντίνος Γʹ) (né le, mort le) est unempereurbyzantin qui règne du au/. Il appartient à ladynastie héraclide, au pouvoir de 610 à 711.

Premier fils d'Héraclius et deFabia Eudocia, il est très tôt associé au gouvernement pour consolider le pouvoir encore fragile de la nouvelle dynastie. Il passe l'essentiel de sa jeunesse àConstantinople tandis que son père est souvent en campagne contre lesSassanides. D'une santé fragile, il assure la continuité du pouvoir impérial en l'absence d'Héraclius. En dépit de son statut d'héritier désigné, il est rapidement en concurrence avec les enfants deMartine, la deuxième femme d'Héraclius qui cherche à les promouvoir aux dépens de Constantin. Cela ne l'empêche pas de succéder au trône en 641 alors que l'Empire est dans une situation critique.

Son règne,qui ne dure que quelques semaines, est surtout consacré à quelques tentatives de stabiliser l'Empire et de préserver son trône et les droits de son fils,Constant, face aux visées de Martine. Il meurt en mai 641, probablement de latuberculose, et, si Martine en profite pour prendre la régence au nom de son filsHéraclonas, Constant est finalement élevé sur le trône au terme d'une révolte de l'armée, peut-être en partie planifiée par Constantin avant sa mort.

Jeunesse et couronnement comme co-empereur

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Photo d'une statue d'un empereur en armure.
Statue d'Héraclius (débutXVIIIe siècle) dans l'abbaye de Metten,Allemagne.

Constantin est le premier fils d'Héraclius et de sa première femme,Fabia Eudocia, épousée dès son accession au trône le. Héraclius est très probablement d'originearménienne[1],[2] et il passe une large partie de sa jeunesse enAfrique car son père,Héraclius l'Ancien, a été nommé exarque d'Afrique, l'un des postes les plus élevés de l'Empire[3]. C'est dans cette région qu'il y rencontre Fabia Eudocia, fille d'un riche propriétaire terrien local du nom de Rogas[4],[5].

En 608, Héraclius suit son père dans la rébellion contre l'empereurPhocas qui a usurpé le trône en 602 sans parvenir à affermir sa légitimité. À la tête d'une flotte, il débarque près deConstantinople et capture Phocas avant de l'exécuter[6]. Néanmoins, il doit très tôt s'atteler à consolider son pouvoir, lui aussi fragile car issu d'une rébellion. Confronté à des frontières qui vacillent sous les assauts desSassanides en Orient, il compte très tôt sur son entourage familial, que ce soitNicétas qui devient gouverneur de l'Égypte ou son frèreThéodore[7].

Constantin naît le, peu avant la mort de sa mère, vraisemblablement dans le palais de Sophia[8]. Il reçoit la bénédiction deThéodore de Sykéon, qui est alors l'une des figures religieuses les plus éminentes de l'Empire, et est baptisé en décembre 612. Son père cherche alors certainement à renforcer son pouvoir en s'associant à un personnage reconnu pour sa piété et proche de ses prédécesseurs, tant Phocas queMaurice[9].

Constantin est rapidement reconnu comme successeur désigné puisqu'il est couronné co-empereur alors qu'il n'a que quelques mois, le 22 janvier613[9]. Il est présenté à l'hippodrome où il est acclamé par leSénat puis par lesfactions de la ville, avant d’être amené àSainte-Sophie[10]. L'association du fils et héritier au pouvoir impérial est une pratique déjà courante dans le monde byzantin. Elle vise à prévoir les troubles de la succession. L'Empire byzantin, pénétré de l'héritage de la Rome antique, ne reconnaît alors qu'une valeur relative au principe de la légitimité dynastique[11]. Cependant, la décision d'Héraclius de donner la couronne impériale à son fils alors même qu'il n'est qu'un bébé est un geste significatif, qui atteste son désir de préparer au mieux sa succession et d'installer sa famille à la tête de l'Empire, alors que Fabia Eudocia est morte peu après la naissance de Constantin. Il est aussi possible qu'en associant son fils au pouvoir, il se réserve la possibilité de quitter plus aisément Constantinople. En laissant son fils dans la capitale, il maintient la présence de sa famille dans la Cité impériale, cœur du pouvoir que les empereurs précédents n'ont que rarement quittée. Ainsi, dès 613, Héraclius part en campagne à la tête de ses troupes[12]. De même, Constantin apparaît assez tôt sur les pièces de monnaie émises par son père, là encore pour illustrer son rôle de successeur désigné, bien plus, par exemple queThéodose, le fils deMaurice, empereur de 578 à 602 et renversé par Phocas. Héraclius a peut-être voulu prendre exemple sur cet échec pour affirmer très vite la position de son fils. Enfin, en632, Constantin est élevé au rang deconsul[13].

Très jeune, Constantin semble d'une santé fragile[14]. Alors que son père quitte Constantinople en 622 pour conduire ses troupes contre les Sassanides durant plusieurs années, Constantin reste généralement dans la capitale, sauf lors d'un bref moment en 624 lors duquel il accompagne Héraclius jusqu'àNicomédie avant de revenir à Constantinople[15]. Il est alors nécessaire qu'un membre de la famille impériale,a fortiori l'héritier désigné, demeure à Constantinople pour assurer une sorte de continuité, même si dans les faits le pouvoir est en réalité détenu conjointement par le patriarcheSerge Ier de Constantinople et le généralBonus[14]. Dans les années 630, Constantin n'accompagne pas non plus son père et il est difficile de savoir les relations qu'il entretient avec lui, alors qu'il est dorénavant suffisamment âgé pour prendre part au gouvernement de l'Empire. Il est possible qu'Héraclius, conscient de la santé précaire de son fils, ait essayé de le préserver ou bien que Constantin III ait poursuivi sa fonction de représentation d'Héraclius dans la capitale[16],[17]. Nikolas Hächler met ainsi en évidence une forme de partage du pouvoir et de la représentation impériale entre le père et le fils, dans le contexte de l'installation d'une nouvelle dynastie et d'une période de grand trouble pour l'Empire. Ainsi, même si les fonctions de Constantin III sont essentiellement cérémonielles, son rôle serait plus important qu'il n'y paraît[18].

Le seul événement d'importance lors duquel il semble avoir un rôle notable est lesiège de Constantinople en 626, face aux Avars et à l'armée sassanide conduite parSchahr-Barâz. À la fin de celui-ci, l'empereur sassanideKhosro II envoie une missive pour mettre à mort son général en raison de son échec, mais elle est interceptée et transmise à Constantin III, qui la fait remettre à son père. Celui-ci en profite pour contacter Schahr-Barâz et l'inciter à faire défection, ce qui lui permet de concentrer ses forces contre les armées restantes de Khosro[19].

Un règne éphémère

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Solidus représentant Héraclius entouré de deux de ses fils,Héraclonas et Constantin III.

Un nom de règne incertain

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Nommé Héraclius Nouveau Constantin par ses parents, en référence àConstantin le Grand, mais gouvernant sous le nom de Constantin, son nom de règne varie selon les pratiques des historiens. Les Romains eux-mêmes n’utilisent pas de numéros de règne ; ceux-ci sont appliqués aux empereurs par les historiens modernes. Il existe une confusion particulière autour du nom « Constantin III », qui a également été attribué à l’empereur occidentalConstantin (r. 407-411), d’abord usurpateur puis reconnu parHonorius.Charles Le Beau (1701-1778) établit la convention consistant à numéroter onze empereurs nommés Constantin, mais utilise le chiffre uniquement pour l’empereur d’Orient[20].Edward Gibbon (1737-1794) qualifie également explicitement l’empereur d’Occident d’usurpateur et réserve le chiffre à l’empereur d’Orient. Justin Sabatier (1792-1869) etLouis Félicien de Saulcy (1807-1880) numérotent notablement Héraclius Constantin comme « Héraclius II » — un chiffre souvent utilisé pour son frère Héraclonas — mais désignent le Constantin suivant comme Constantin IV, comptant ainsi indirectement l’empereur d’Occident[21]. Cette numérotation a été reprise par quelques auteurs. Warwick Wroth (1858-1911) n’attribue aucun chiffre à Héraclius Constantin et utilise « Constantin III » comme nom alternatif deConstant II. De même,Andreas Stratos considère que l'usurpateur Constantin ne règne pas sur l'Empire romain mais il va plus loin puisqu'il n'inclut pasConstantin II dans la liste impériale, considérant qu'il ne règne que sur une partie de l'Empire romain. Il estime donc que Constantin III devrait être reconnu sous le nom de « Constantin II »[22]. LaProsopography of the Later Roman Empire (PLRE, 1980) utilise le chiffre uniquement pour l’empereur d’Orient, tandis que l’Oxford Dictionary of Byzantium (1991) ne l’utilise que pour l’empereur d’Occident[23].Philip Grierson applique le chiffre aux deux empereurs, mais considère « Constantin III » davantage comme un nom alternatif pour Héraclius Constantin, auquel il n’attribue pas de chiffre dans l’index[24]. Dans l'ensemble, les historiens s'accordent néanmoins pour lui donner Constantin III comme nom de règne[25].

Au-delà de ces confusions, les sources à propos de Constantin III sont peu nombreuses et parfois contradictoires. Le principal récit sur lequel s'appuient les historiens est celui relativement tardif deNicéphore Ier de Constantinople, tandis que le chroniqueur plus contemporainJean de Nikiou paraît moins clair dans sa chronologie et certaines de ses descriptions. Les autres écrits, y comprisThéophane le Confesseur, s'accordent sur de grandes généralités mais peuvent varier dans leurs détails[26].Georges de Pisidie le mentionne dans un poème composé en son honneur vers 625, décrivant ses qualités martiales mais de façon très romancée, comme pour souligner la nécessité pour le jeune homme d'acquérir rapidement des qualités militaires, dans un contexte de guerre féroce contre les Perses et en imitation de son père. Ses talents de tireur à l'arc sont notamment mis en évidence, en référence àHéraclès[27].

Une succession complexe

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Portrait de Constantin III dans leMutinensis gr. 122, manuscrit duXVe siècle.

Tout au long de sa vie, Constantin est le successeur désigné par Héraclius. Néanmoins, le remariage de celui-ci avec sa nièceMartine favorise des conflits familiaux avec les enfants issus de cette union. Héraclius souhaite probablement assurer l'avenir de sa dynastie en concevant de nouveaux fils, d'autant plus que Constantin est d'une santé précaire[16]. Or, Martine montre assez tôt son désir de promouvoir ses propres enfants au sommet de la hiérarchie impériale. Héraclius y consent en partie, certainement pour se prémunir d'un décès précoce de Constantin. Si les premiers enfants qu'il a avec Martine sont frappés d'infirmité et meurent parfois en bas âge,Héraclonas (né en 626) est couronné co-empereur en638. Son plus jeune frère,David, est élevé à la dignité deCésar la même année. Néanmoins, cette décision renforce aussi la concurrence intrafamiliale[28]. Dans ces dernières années du règne d'Héraclius, Constantin III le représente de plus en plus, aux côtés d'Héraclonas, alors qu'Héraclius s'isole sur la rive asiatique duBosphore et renâcle à se rendre dans la cité impériale[29].

Quand Héraclius meurt en février 641, Constantin III se retrouve à la tête d'un Empire instable[30]. Son pouvoir est d'emblée disputé tandis qu'il doit composer avec des pertes territoriales importantes. Les Musulmans ont envahi laSyrie et laPalestine et menacent gravement l'Égypte. Les finances sont épuisées et l'armée, écrasée lors de labataille du Yarmouk et exsangue à la suite de laguerre perso-byzantine de 602-628, n'est guère en mesure de lancer de contre-offensive. Les dernières volontés d'Héraclius restent méconnues[31]. Sûrement a-t-il voulu préserver les différentes branches de sa famille. Constantin III règne donc en compagnie d'Héraclonas, âgé de seulement quinze ans et dont la tutelle est exercée par Martine. Cependant, son impopularité parmi une élite byzantine qui a toujours dénoncé son mariage consanguin avec Héraclius demeure élevée, comme en témoigne la préférence affichée par la foule rassemblée à l'hippodrome quand Constantin III y fait son apparition aux côtés d'Héraclonas et Martine[32]. Rapidement, leSénat byzantin s'oppose à Martine tandis que Constantin III tente de s'appuyer sur des hauts dignitaires byzantins[33]. Si le patriarche de ConstantinoplePyrrhus est du côté de l'impératrice douairière, Constantin peut compter sur legénéral Valentin, un proche dusacellaire Philagrios. Constantin distribue aussi des subsides importants à l'armée, en piochant semble-t-il dans une réserve constituée par Héraclius au profit de son épouse et dont l'existence lui est révélée par Philagrios[34]. Valentin est élevé à la dignité de comte de l'Opsikion, l'un des postes militaires les plus élevés de l'Empire. Constantin se garantit ainsi des soutiens de poids, tandis que Martine est temporairement mise de côté[35].

En outre, unpapyrus retrouvé en Égypte[36], contenant uncontrat de mariage, le mentionne dans sa formule de date commeAugustus Senior, ce qui témoignerait de l'action de Constantin III pour affirmer une forme de préséance par rapport à son demi-frère, tout en préservant les droits à venir de son propre fils, le futurConstant II, qui apparaît comme possédant le titre élevé deCésar[37],[38],[39].

Un règne court

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Exemple de solidus frappé au temps du règne d'Héraclius, représentant Héraclius Constantin sous des traits enfantins. De ce fait, la pièce a vraisemblablement été frappée entre 615 et 625. Avec le temps, le portrait de Constantin III devient de même taille que celui de son père.

Malgré tout, le règne très court de Constantin ne lui permet guère de peser sur les bouleversements en cours dans son Empire. Malade, il est réputé résider dans un palais àChalcédoine, à l'extérieur de Constantinople[22]. Toutefois, il jouit apparemment d'une bonne popularité dans la Cité impériale, en lien peut-être avec sa présence lors de la défense de la ville à l'occasion du siège de 626 mais également parce qu'il n'est pas issu de l'union entre Héraclius et Martine[40]. Il tente d'organiser la défense de l'Égypte, dont de larges pans ont d'ores et déjà été envahis, alors que l'une des dernières décisions d'Héraclius a été de refuser la trêve conclue entreCyrus de Phase et les Arabes. Face à l'incapacité du généralThéodore, principal militaire dans la région, à défendre la bande côtière égyptienne toujours tenue par les Byzantins, Constantin rappelle Cyrus de Phase, qui est nommé préfet de l'Égypte, avec pour consigne de préparer la défense d'Alexandrie[41]. Symbole d'un Empire en crise financière autant que militaire, des chroniqueurs commeGeorges Cédrène rapportent une anecdote dont il est difficile d'attester la véracité. Constantin III aurait fait exhumer la couronne de son père pour la fondre[42].

Selon le chroniqueurJean Zonaras, Constantin se serait distingué de son père par son rejet dumonothélisme et par son adhésion à la foi chrétienne telle que défendue par le pape. Là encore, le flou demeure[43]. Une lettre est bien envoyée par le papeJean IV qui condamne la position monothélite affirmée par Héraclius dans sonEcthèse et blâme le patriarchePyrrhus de Constantinople. Cette lettre est adressée à Constantin mais l'identité exacte de celui-ci est inconnue car le propre fils de Constantin III, le futur Constant II, a adopté comme nom de règne Constantin. De même, l'identité du répondant est incertaine, Andreas Stratos soutenant cependant la thèse que c'est bien Constantin III qui est le destinataire et l'expéditeur de la réponse. En revanche, il ne défend pas l'idée qu'il aurait rejeté le monothélisme de son père[44]. Des écrits deMaxime le Confesseur le rendent même responsable d'une politique de répression à l'égard dumonophysisme, quand il apprend que des religieuses fuyant l’Égypte envahie pour l'Afrique byzantine tentent d'y propager cette forme de christianisme, ce que condamne Constantin III[45].

Numismatique

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Lanumismatique est également avare d'informations sur le règne de Constantin III. S'il apparaît fréquemment sur les monnaies de son père sous différentes figures, puis avec son demi-frère Héraclonas à partir de la fin des années 630, il est difficile d'identifier des pièces directement rattachables à son court règne. Certains historiens ont postulé que les ateliers monétaires n'ont pas eu le temps de produire un nouveau type de monnaies ou bien que les autorités, conscientes de la santé très précaire de l'empereur, n'ont pas souhaité précipiter une production qui risquait d'être brève. Pourtant, d'autres historiens commePhilip Grierson identifient quelques pièces liées à Constantin III, avec la difficulté qu'elles peuvent facilement être confondues avec celles à venir de Constant II, lui-même dénommé Constantin officiellement. Pour Grierson, lessolidus en question sont des pièces montrant un homme glabre et portant un casque, ce qui n'est jamais le cas de Constant II. En revanche, il n'existe pas de pièces le montrant uniquement avec son demi-frère Héraclonas[46].

Une mort environnée de rumeurs

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En mai 641, Constantin meurt à seulement vingt-neuf ans, probablement de latuberculose,Jean de Nikiou rapportant qu'il crache du sang en abondance au moment de sa mort[47]. La date précise n'est pas connue avec exactitude, maisNicéphore de Constantinople parlant d'un règne de103 jours, il est possible de situer sa disparition entre le 24 et le26 mai, bien qu'une source anonyme, leNecrologium la date au20 avril et fasse débuter son règne au11 janvier. Des rumeurs font état d'un empoisonnement par Martine, sans qu'il soit possible de confirmer une telle hypothèse, mais les chroniqueurs sont nombreux à la relayer, dont Théophane le Confesseur,Jean Zonaras,Léon le Grammairien ouMichel Glycas, certains accusant également le patriarchePyrrhus de Constantinople.Andreas Stratos souligne que Philagrios, lesacellaire et principal ministre de Constantin, a pu diffuser une telle rumeur avant même la mort de l'empereur, alors souffrant. Il l'aurait fait pour garantir sa place et celle des fils de Constantin face aux ambitions de Martine. Nicéphore de Constantinople écrit par ailleurs que Constantin aurait également anticipé sa propre mort en confiant une importante somme d'argent à Valentin pour qu'il l'utilise pour garantir le soutien de l'armée à sa famille. Il n'est toutefois pas possible d'être certain de ces affirmations[48],[35]. Néanmoins, la mort de Constantin ouvre de nouveau la querelle successorale au sein de la famille d'Héraclius puisqu'elle oppose désormais Martine et Héraclonas àConstant II, le jeune fils de Constantin qui devient très vite le candidat des opposants à Martine, dont Valentin[49]. Quant à Constantin, il est enterré dans la nécropole impériale de l'église des Saints-Apôtres de Constantinople, dans un sarcophage blanc demarbre du Proconnèse, aux côtés de son père[50].

Famille et succession

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Constantin III se marie en630 avec sa cousine germaine,Gregoria Anastasia, fille deNicétas et de sa tante Grégoria. Cette union est sûrement à l'instigation d'Héraclius qui souhaite renforcer l'influence de sa famille sur les institutions impériales, même si la proximité familiale entre les époux est susceptible de susciter une opposition, en écho avec sa propre union avec Martine[51]. Ensemble, ils ont au moins deux fils : Héraclius (né le), qui devientConstant II quand il est couronné co-empereur en 641 et Théodose, futur général et haut dignitaire de l'Empire, tué par son frère vers 660[52].

Après la mort de Constantin III, Constant II devient le favori des opposants à Martine, en particulier dugénéral Valentin, banni de Constantinople. Grâce au soutien de l'armée, il parvient à exiger le couronnement de Constant comme co-empereur puis l'impose comme seul empereur en faisant arrêter puis mutiler Héraclonas et Martine en septembre 641. Lors d'une adresse auSénat byzantin rapportée par Théophane le Confesseur, Constant II accuse Martine d'avoir empoisonné son père. Constant II règne ensuite jusqu'en 668[53].

Mentions dans la littérature

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Théophane mentionne Constantin III comme coempereur avec son père, puis comme unique souverain après la mort d'Héraclius. Il relate également son bref règne (environ trois mois en 641) et les rumeurs selon lesquelles il aurait été empoisonné par Martine, sa belle-mère, pour préparer le terrain à son fils Héraclonas[54]. LeBréviarium deNicéphore offre un avis succinct sur l'accession au trône et la mort de Constantin et souligne souvent les intrigues de la cour et les ambitions de Martine[55].John Julius Norwich décrit avec vivacité Constantin III comme une« figure tragique » éclipsée par l’héritage de son père et détruite par les« intrigues venimeuses » de Martine[56].

Notes et références

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  1. Treadgold 1997,p. 287.
  2. Kaegi 2003,p. 21-22.
  3. Martindale, Jones et Morris 1992,p. 511, 585, 622.
  4. Kaegi 2003,p. 36.
  5. (en) Walter Emil Kaegi,Muslim Expansion and Byzantine Collapse in North Africa, Cambridge (GB),Cambridge University Press,, 345 p.(ISBN 978-0-521-19677-2,lire en ligneAccès limité),p. 94.
  6. Kaegi 2003,p. 49-50.
  7. Kaegi 2003,p. 227.
  8. Kaegi 2003,p. 61.
  9. a etbKaegi 2003,p. 73.
  10. Hächler 2022,p. 73.
  11. Voir à ce sujet(en) Mike Humphrey,« The Shifting Importance of Dynasty in Heraclian Ideology », dans Shaun Tougher (dir.),The Emperor in the Byzantine World, Routledge,(ISBN 9780429590467).
  12. Hächler 2022,p. 74-75.
  13. Kaegi 2003,p. 222.
  14. a etbKaegi 2003,p. 278.
  15. Hächler 2022,p. 85-86.
  16. a etbKaegi 2003,p. 238.
  17. Hächler 2022,p. 70.
  18. Hächler 2022,p. 111-112.
  19. Kaegi 2003,p. 148-150.
  20. Charles Le Beau,Histoire du bas-empire: en commençant a Constantin le Grand,t. 12, Chez Desaint & Saillant,,p. 471-483.
  21. Justin Sabatier,Description générale des monnaies byzantines frappées sous les empereurs d'Orient depuis Arcadius jusqu'à la prise de Constantinople par Mahomet II,vol. 1, Rollin et Feuardent,,p. 4-5.
  22. a etbStratos 1972,p. 178.
  23. (en)AlexanderKazhdan (dir.),Oxford Dictionary of Byzantium, New York et Oxford,Oxford University Press,,1re éd., 3 tom.(ISBN 978-0-19-504652-6 et0-19-504652-8,LCCN 90023208),p. 500, 917.
  24. (en) Philip Grierson,Catalogue of the Byzantine Coins in the Dumbarton Oaks Collection and in the Whittemore Collection, Dumbarton Oaks,(ISBN 978-0-88402-024-0),p. 385.
  25. (en) Clive Foss, « Emperors named Constantine »,Revue numismatique,vol. 161,‎,p. 96(lire en ligneAccès libre).
  26. Grierson 1966,p. 385 (note 1).
  27. Hächler 2022,p. 86-88.
  28. Garland 1999,p. 64.
  29. Hächler 2022,p. 1036-104.
  30. Stratos 1975,p. I.
  31. Kaegi 2003,p. 294.
  32. Hächler 2022,p. 105-106.
  33. Haldon 1997,p. 51-52.
  34. Martindale, Jones et Morris 1992,p. 1018.
  35. a etbWinkelmannet al. 2001,p. 70–72.
  36. (en) « sb.6.8986 = HGV SB 6 8986 = Trismegistos 17839 = sb.3.6271 », surhttp://papyri.info/ddbdp/sb;3;6271/work(consulté le)
  37. Hächler 2022,p. 106-107.
  38. (en) Nikolaos Gonis, « SB VI 8986 and Heraclius' Sons »,Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik,vol. 166,‎,p. 199-22(lire en ligne)
  39. Constantin Zuckerman, « La formule de datation du SBVI8986 et son témoignage sur la succession d'Héraclius »,The Journal of Juristic Papyrology,vol. 25,‎,p. 187-201
  40. Stratos 1972,p. 178-179.
  41. Treadgold 1997,p. 309.
  42. Stratos 1972,p. 179.
  43. Hächler 2022,p. 108-109.
  44. Stratos 1972,p. 181-182.
  45. Hächler 2022,p. 107-108.
  46. Grierson 1966,p. 386-387.
  47. Stratos 1972,p. 182-183.
  48. Stratos 1972,p. 179-180.
  49. Haldon 1997,p. 52.
  50. (en) Philip Grierson, « The Tombs and Obits of the Byzantine Emperors (337-1042) »,Dumbarton Oaks Papers,vol. 16,‎,p. 48-49.
  51. Kaegi 2003,p. 190-191, 200.
  52. (en) « I PBE: Theodosios 1 »Accès libre, surPBE I Online Edition, Prosopography of the Byzantine Empire(consulté le).
  53. (en)CyrilMango et RogerScott,The Chronicle of Theophanes Confessor. Byzantine and Near Eastern History, AD 284–813,Oxford University Press,(ISBN 0-19-822568-7),p. 474.
  54. (en)Theophanes, Cyril A.Mango, RogerScott et GeoffreyGreatrex,The chronicle of Theophanes Confessor: Byzantine and Near Eastern history, A.D. 284 - 813, Clarendon Press,(ISBN 0-19-822568-7,SUDOC 008182833).
  55. (en)Dumbarton Oaks Research Library and Collection etNikephoros,Short history, Dumbarton Oaks, Research Library and Collection,coll. « Dumbarton Oaks texts »,(ISBN 978-0-88402-184-1 et978-0-88402-450-7).
  56. (en) John JuliusNorwich,Byzantium: the Early Centuries, Penguin,coll. « A Penguin book History »,(ISBN 0-14-011447-5,SUDOC 003120104).

Voir aussi

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Bibliographie

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Liens internes

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Liens externes

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Constantin III
Précédé parSuivi par
Héraclius
son père
641
(brièvement de mars à mai)
Constant II son fils,
après quelques mois avec
Héraclonas etDavid
ses demi-frères
v ·m
v ·m
Principat
(27av. J.-C. – 235)
Crise du troisième siècle
(235-284)
Dominat
(284-395)
Empire d'Occident
(395-476)
Article de qualitéEmpire d'Orient
(395-1204)
Empire d'Orient divisé
(1204-1261)
Empire de Nicée
Empire latin
Empire d'Orient restauré
(1261-1453)
Voir aussi
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