Lapermittivité, plus précisémentpermittivité diélectrique, est une propriétéphysique qui décrit la réponse d'un milieu donné à unchamp électrique appliqué.
En électromagnétisme, lechamp d’induction électrique représente la façon dont lechamp électrique influe sur l’organisation descharges électriques dans un matériau donné, notamment le déplacement des charges (d'où la notation) et la réorientation des dipôles électriques.
La relation des champs électrique et d’induction à la permittivité, dans le très simple cas d'un matériaulinéaire, homogène, isotrope, et avecréponse instantanée aux changements du champ électrique, est :
Si le matériau n’est pas isotrope, la permittivité est untenseur de rang 2, représenté par une matrice. Dans ce cas, le champ de vecteurs n'est pas colinéaire à.
Si le matériau n’est pas homogène, les coefficients de la matrice dépendent des coordonnées de l'espace.
Si le matériau n’est pas à réponse instantanée (ces derniers milieux sont dits « parfaits »), les coefficients de la matrice dépendent des coordonnées de temps ou de fréquence.
Si le matériau n’est pas linéaire, la relation précédente n'est plus valable.
D’une manière générale, la permittivité n’est pas une constante : elle varie suivant la position dans le matériau, la fréquence du champ appliqué, l’humidité, la température, et d’autres paramètres. Dans un matériau non linéaire, la permittivité peut dépendre de la force du champ électrique.
De plus, la permittivité en fonction de la fréquence des champs électriques et d’induction peut prendre des valeurs réelles ou complexes.
Pour conserver l'homogénéité de l’équation, la grandeur doit donc s‘exprimer en coulombs (c’est-à-dire ampères-secondes) parvolt et par mètre (C V−1 m−1).
Pour représenter la permittivité d'un milieu autre que le vide, on utilise une grandeur appeléepermittivité relative ou « constante diélectrique ». Cette grandeur relie la permittivité du milieu à lapermittivité du vide :
.
Le vide est choisi comme milieu de référence, car il est linéaire, homogène, isotrope, et avec réponse instantanée. Lapermittivité du vide est une constante :
Ce vide de référence est un vide absolu et théorique, qui ne peut être obtenu en pratique de façon expérimentale. Dans nombre d’expériences, on admet cependant un gaz neutre à faible pression (comme l’air, ou mieux un halogène) comme suffisant pour approcher le vide. Dans d’autres cas (notamment si le gaz peut être ionisé ou si la faible pression du vide approché expérimentalement est suffisante pour fausser les résultats), on tiendra compte de la permittivité relative de ce gaz.
Au niveau microscopique, la permittivité d’un matériau est liée à lapolarisabilité électrique des molécules ou atomes constituant le matériau.
La permittivité d'un matériau est une grandeur tensorielle (la réponse du matériau peut dépendre de l’orientation des axes cristallographiques du matériau), qui se réduit à un scalaire dans les milieux isotropes.
Elle est très généralementcomplexe, la partieimaginaire étant liée au phénomène d'absorption ou d'émission duchamp électromagnétique par le matériau.
La constante diélectrique est également notéek dans le domaine des circuits intégrés et des semi-conducteurs. Les matériaux ditslow-k sont des diélectriques à faible permittivité. Ils sont utilisés comme isolants entre les interconnexions métalliques pour diminuer le couplage entre celles-ci.
Permittivité relative de quelques isolants
Permittivité relative de quelques isolants (aux conditions normales)[4]
Dans un milieu diélectrique réel, il existe toujours à basses fréquences une faible conductivité liée à différents mécanismes microscopiques (défauts notamment). On parle alors depertes diélectriques. On peut tenir compte de ces pertes en définissant une permittivité complexe :
Ces pertes sont souvent très faibles. Lapartie imaginaire est donc très petite devant lapartie réelle. On parle alors parfois d'angle de perte, exprimé en pour cents et défini par :
.
Cette appellation s'explique par le fait que cet angle est l'angle formé par les vecteurs champ électrique et déplacement électrique dans le plan complexe.
Les parties réelles et imaginaires de la permittivité ne sont pas complètement indépendantes. Elles sont reliées par lesrelations de Kramers-Kronig.
Dans le cas où la permittivité d'un milieu est complexe, la relation liant l'indice de réfraction de ce milieu et sa permittivité relative existe toujours :
où est l'indice de réfraction complexe du milieu, l'indice de réfraction du milieu (celui utilisé pour calculer la vitesse de propagation d'une onde électromagnétique dans ce milieu) et définit l'absorption dans ce milieu (si augmente, l'absorption augmente et vice versa).
La permittivité est une grandeur macroscopique ; la polarisabilité est définie pour un atome ou une molécule. Sous certaines hypothèses, il est possible de relier les deux : c'est laformule de Clausius-Mossotti.
Ces instruments permettent de mesurer le comportement des ondes lorsqu'elles entrent en contact avec le matériau ou le traversent. Il est ensuite nécessaire d'utiliser unalgorithme d'extraction afin de connaitre la permittivité. Les plus utilisés sont le NRW (Nicolson Ross Weir) et celui de Baker Jarvis (algorithme itératif développé au NIST).
↑Le signe – de cette définition est pratique avec la convention pour le champ. De la sorte, une valeur positive de correspond à de l'absorption. À l'inverse, si l'on utilise la convention de signe, il vaut mieux poser pour qu'une valeur positive de corresponde à de l'absorption.