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ConstanceII

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Cet article concerne le successeur de Constantin Ier. Pour le tétrarque, voirConstance Chlore. Pour les autres significations, voirConstance.

ConstanceII
Empereur romain
Image illustrative de l’article Constance II
Majorina deConstanceII frappée àAlexandrie entre348 et350, au revers FEL TEMP REPARATIO (le Retour des Temps Heureux) figurant un Romain vainqueur d'un cavalier barbare à terre.
Règne
César :-
Auguste :-
(24 ans, 1 mois et 25 jours)
PériodeConstantinienne
Précédé parConstantinIer (310-337)
Co-empereurConstantinII (337-340)
ConstantIer (337-350)
Vétranion? (350)
Constantius Gallus (351 -354)
(césar co-empereur)
Usurpé parMagnence (350-353)
Magnus Decentius (350-353)
Desiderius (350-353)
Népotien (350)
Vétranion (350)
Sylvain (355)
Julien (360-361)
Suivi deJulien (361-363)
Biographie
Nom de naissanceFlavius Julius Constantius
Naissance àSirmium (Mésie)
Décès (à 44 ans)
InhumationÉglise des Saints-Apôtres àConstantinople
PèreConstantinIer
MèreFausta, fille deMaximien
FratrieCrispus
Constance
Hélène
ConstantinII
ConstantIer
Épouse(1) Constantia
(2)Eusébie
(3)Faustina
DescendanceFlavia Maxima Constantia, néeposthume
(épouseGratien)[Note 1]
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ConstanceII, né le àSirmium (Pannonie) et mort le àMopsueste (Cilicie), fils deConstantinIer , est unempereur romainchrétien qui règne de 337 à 361 sous le nom deFlavius Julius Constantius.

Né durant le règne (310-337) de Constantin, empereur titréAuguste, Constance est élevé en 324 au rang deCésar, ainsi que ses deux frères,ConstantIer etConstantinII, et leur cousinFlavius Dalmatius.

Envoyé enGaule en332, puis enSyrie, il intervient en335 enArménie, royaume dont la couronne est promise à son cousinFlavius Hannibalianus. Apprenant la mort de l'empereur en337, les trois frères font massacrerDalmatius etHannibalianus, ainsi que la quasi-totalité des membres de leur famille. Ils se font acclamerAugustes et se répartissent l'empire (), dans le prolongement du système de latétrarchie instituée parDioclétien en 285.

ConstanceII obtient ainsi lapartie orientale (capitale :Constantinople), menacée par lesSassanides (ChapourII). En340,ConstantinII est tué parConstantIer, qui se place à la tête de lapartie occidentale (capitale :Milan).ConstantIer est assassiné en350 par un de ses généraux,Magnence, quiusurpe le titre impérial.ConstanceII finit par le vaincre en353. Deux ans plus tard, il réussit à éliminer un nouvel usurpateur, le généralSylvain, ce qui lui permet de rester seul empereur.

Mais ne pouvant gérer à la fois le front de laPerse sassanide et le front deGaule, menacé par lesGermains, notamment lesAlamans, il décide de se faire épauler par un nouveau César. N'ayant pas de fils, il choisit un des deux survivants du massacre de 337, son cousinConstantius Gallus (325-354), qu'il envoie enSyrie (province romaine) en351, lui-même s'installant à Milan à la tête de l'Empire romain d'Occident. Mais, Gallus s'étant discrédité par sa brutalité, Constance le rappelle et le fait exécuter en354.

Voulant reprendre le commandement desarmées d'Orient, Constance appelle en novembre 355 son dernier parent encore en vie, le frère de GallusJulien (331-363), à venir à Milan où il le nomme César et le charge du commandement enGaule. Ayant réussi à reprendre le contrôle dulimes duRhin sur les Alamans, Julien se lance à son tour dans une tentative d'usurpation, étant reconnu comme Auguste par ses soldats en 360. Constance II se trouve alors enMésopotamie. Il décide de partir affronter Julien, mais meurt de maladie enCilicie le, désignant sur son lit de mort sonadversaire comme son successeur.

Le règne deConstanceII est marqué par la consolidation des réformes deConstantinIer, notamment sur les plans financier et administratif, mais aussi par une inflexion vers une nouvelle conception du pouvoir assez proche de celle des futursempereurs byzantins et caractérisée par le goût pour la pompe, ainsi que par la montée en puissance deseunuques et des notaires. Élevé dans lareligion chrétienne,ConstanceII veille également à renforcer l'Église face auxcultes païens et à la purger de ses divisions en tentant d'unifier ledogme entre les évêquesariens et les évêquesnicéens, notamment lors duconcile de Constantinople en 360.

Bien plus que les autres décisions deConstanceII, ce sont principalement ces questions religieuses que retiennent les historiens anciens.

Le prince impérial

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Origines familiales et naissance

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ConstantinIer, qui accède à lapourpre en306, s'impose à l'issue d'une longueguerre civile comme seul maître de l'Empire, de324 à337. Il semble être le premier empereurchrétien.

ConstanceII naît sous lenom deFlavius Julius Constantius le àSirmium, dans laprovince de Pannonie, située dans lediocèse (administratif) deMésie et lapréfecture du prétoire d'Illyricum[1].

Il est le fils deConstantin, général romain qui ausurpé le titre impérial d'Auguste en306 et été reconnu comme légitime en310. Constance, futur empereur, naît donc alors que son père est déjà empereur, événement très rare dans unempire où la succession impériale n'est généralement pas héréditaire de père en fils depuis que l'empereurAuguste a institué le régime duprincipat[2] en 26 avant notre ère.

Sa mère estFausta, seconde épouse de Constantin, qui lui donne deux autres fils :Constantin (316-340) etConstant (320-350). L'empereur a eu auparavant un autre fils de sa première épouse,Minervina,Crispus (303-326), donc nettement plus âgé.

Constance et ses deux frères sont petit-fils de deux empereurs, descendant deConstance Chlore par leur père et deMaximien Hercule par leur mère.

Enfance : une éducation chrétienne

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Un événement politique important a eu lieu en 313 : avant labataille du pont Milvius, Constantin aurait eu la vision d'une croix (symbole duchristianisme) accompagnée de la phrase :In hoc signo vinces (« Par ce signe, tu vaincras »). Effectivement vainqueur, il promulgue peu après l'édit de Milan, qui autorise le christianisme dans l'empire, alors que la dernière grandepersécution des chrétiens date du règne deDioclétien (Constantin lui-même se fera baptiser, mais seulement en 337 sur son lit de mort).

Les fils de Fausta reçoivent une éducation soignée, confiée à des précepteurs chrétiens, qui selonAndré Piganiol en font des « fanatiques qui tremblent pour leur salut »[3].

Attribution du titre de César aux fils de Constantin

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Désireux de mettre fin auxguerres civiles fréquentes, conséquences d'une absence de règles de succession précises, le système de latétrarchie mis en place parDioclétien ayant montré ses limites,ConstantinIer veut fonder sa propredynastie fondée sur le principe de l'hérédité[4].

Successivement, ses fils reçoivent le titre deCésar, qui est celui d'un vice-empereur dans le système tétrarchique (chaquepartie de l'empire a deux empereurs, un Auguste et un César) : Crispus et Constantin en317 (à 13 et 8 ans), Constance le (à 7 ans), Constant le (à 13 ans), donc à un âge où ils ne sont pas en mesure de gouverner ni de diriger des armées.

Ce titre est aussi attribué à leur cousinDalmatius, fils deFlavius Dalmatius, demi-frère de l'empereur, en335[4], à l'âge d'environ 20 ans.

Constance reçoit donc la pourpre impériale à l'âge de sept ans àNicomédie (actuelleIzmit enTurquie), non loin de Constantinople, capitale del'empire d'Orient, des mains de son père, devenant un des plus hauts dignitaires de l'empire. Sa position au sein de la famille impériale est confortée lorsque, au début de l'année326, Constantin fait exécuter son fils aîné Crispus (àPula, enIstrie) et un peu plus tard, Fausta, accusée d'adultère avec son beau-fils (àTrèves[5]), capitale en second de l'empire d'Occident (aprèsMilan).

Débuts de Constantin II et de Constance II dans la défense de l'empire (332-335)

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Jusqu'en332, du fait de leur jeune âge, leur titre de César est purement honorifique. À partir de cette date, Constantin Ier les estime suffisamment âgés pour participer au gouvernement, c'est-à-dire, en premier lieu, à des commandements militaires. De retour d'une campagne contre lesGoths, il partage avec eux auprestige de la victoire[6].

ConstanceII semble avoir été ensuite envoyé enGaule, sur lelimes duRhin, tandis que son frère combat lesbarbares sur lelimes duDanube[1].ConstantinII remplace ensuite son frère sur le Rhin, lui permettant de partir enSyrie où l'empereur craint la reprise duconflit contre lesPersessassanides[6], qui tiennent la Mésopotamie juste à l'est de la Syrie.

Constance II en Arménie dans la guerre contre les Sassanides (335-336)

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Depuis la victoire remportée parGalère en298, les relations entre les deux empires ont été dans l'ensemble pacifiques. Les Sassanides ont alors reconnu le protectorat romain sur leroyaume d'Arménie. En 325, cependant, ils ont obligé l'armée romaine à intervenir de nouveau[7]. En334, leroi sassanideChapourII envahit l'Arménie, avec pour objectif de détrônerKhosrovIII d'Arménie, de le remplacer par son frère et d'intégrer ainsi l'Arménie à son empire[7].

Averti de la situation, notamment par une délégation dechrétiens arméniens craignant lespersécutions des Sassanides, Constantin chargeConstanceII de diriger l'armée en Orient[8].

Les Romains subissent d'abord quelques revers, puis le frère du roi sassanide, prétendant au trône d'Arménie, est tué. En 336,ChapourII adresse à Constantin Ier des propositions de paix qui sont acceptées[9].

La préparation de sa succession par Constantin (332-337)

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Propagande impériale en faveur des Césars

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Durant cette période, Constantin Ier associe sesCésars à son règne. Leurs noms sont associés à tous sestriomphes : ils reçoivent les surnoms deSarmaticus,Gothicus,Alamannicus etGermanicus[7], c'est-à-dire vainqueur desSarmates, desGoths, desAlamans et desGermains. La propagande impériale sur certainsmonnayages les désigne comme « Très nobles Césars » (Nobilissimi Caesares) et les montre couronnés par laVictoire[6]. Ils participent aux côtés de l'empereur aux festivités de ses trente ans de règne (336), sestricennalia[10], qu'il célèbre dans la capitale de l'Empire romain d'Orient,Constantinople, fondée en324 sur le site deByzance.

Projet de répartition des diocèses impériaux

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ConstanceII prend à partir de335 le contrôle desdiocèses d'Asie, du Pont et d'Orient, bien queFlavius Hannibalianus ait reçu lui aussi la promesse d'obtenir des territoires dans la région du Pont en plus de sonroyaume d'Arménie.

Il semble que Constantin ait prévu dès335 les modalités concrètes de sa succession[11], avec un projet de répartition desdiocèses de l'empire entre ses successeurs désignés :

Un cinquième homme est associé à cette distribution,Flavius Hannibalianus, frère deFlavius Dalmatius et cousin deConstanceII, qui doit recevoir leroyaume d'Arménie (dont il est nommé« roi des rois »[Note 2]) en plus deterritoires dans la région du Pont[pas clair], une fois que Constantin aura mené sa campagne contre lesSassanides[11]. Ce système à cinq successeurs est pérennisé par des mariages. Hannibalianus épouse sa cousine Constantina, fille aînée de l'empereur, tandis queConstanceII épouse Constantia, également sa cousine, fille deFlavius Julius Constantius, frère de Constantin Ier[11].

Les intentions réelles de Constantin Ier ne sont toutefois pas aussi évidentes. Pour avoir participé aux guerres civiles qui ont provoqué l'échec de latétrarchie, l'empereur vieillissant sait certainement combien ce système à cinq co-empereurs peut être fragile.[réf. nécessaire] Sans doute envisage-t-il de choisir parmi eux celui qu'il estimera être le plus compétent, après les avoir mis à l'épreuve du pouvoir[4]. Peut-être a-t-il plutôt l'intention d'élever les deux aînés,ConstantinII etConstanceII à l'augustat, laissant Constant, Dalmatius et Hannibalianus au rang de César[11].ConstantinII, fort de son statut de fils aîné de l'empereur, semble avoir joui d'une certaine prééminence sur ses frères et cousins[4]. Par ailleurs, le fait que les cinq héritiers soient placés à la tête des différentes provinces ne signifie pas que Constantin partage son pouvoir : il garde la haute main sur son empire et ses Césars ne sont que des exécutants, sans pouvoir réel d'initiative[12].

Mort (22 mai 337) et funérailles de Constantin

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Constantin meurt[13] après avoir étébaptisé par l'évêquearienEusèbe de Nicomédie. Il ne laisse pas d'instructions précises sur la marche à suivre par les cinq intéressés[14] à sa succession.

Pendant un mois, la foule des dignitaires et des simplescitoyens défile dans lepalais impérial de Constantinople et se recueille devant la dépouille de l'empereur défunt, ramené de Nicomédie.

Des officiers sont envoyés pour informer les Césars et le roi d'Arménie de la mort de l'empereur[15], chacun étant déjà installé dans son territoire,ConstantinII àTrèves,ConstantIer àMilan,Dalmatius enIllyrie[pas clair] etConstanceII àAntioche.

C'est ce dernier, le plus proche de Constantinople, qui arrive le premier dans la capitale[16] et qui prend en charge la conduite des obsèques en juin337[15]. Il conduit la procession funèbre escortant le défunt vers sonmausolée installé dans l'église des Saints-Apôtres[17].

L'empereur bénéficie de l'apothéose par décision duSénat de Rome. Des monnaies mettant en valeur laconsecratio de Constantin sont émises au nom deConstanceII et deConstantinII. Elles montrent le défunt debout sur unquadrige accueilli par la main du dieu des chrétiens[13].

L'influence de Constantin se prolonge au-delà de son décès puisque jusqu'en septembre337, l'Empire reste sans Auguste, aucun des césars n'osant réclamer le titre[16].

L'Empire collégial

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Les trois frères de sang

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Cette situation destatu quo — où aucun des quatrecésars et duroi des rois n'ose déclarer ses prétentions au titre impérial — ne peut néanmoins pas durer éternellement. L'enchaînement précis des événements durant ces quelques mois n'est pas clair. Toujours est-il qu'il semble que l'armée refuse sa confiance aux deux neveux du défunt Constantin Ier[18], tandis que l'évêqueEusèbe de Nicomédie annonce, fort opportunément, avoir découvert un billet de la main du défunt accusant ses frères de l'avoir empoisonné[19]. Les trois frères encouragent alors des soldats de lagarde impériale à massacrer les frères et neveux de l'empereur ou tout au moins, les laissent agir de la sorte[18]. C'est ainsi que le césarFlavius Dalmatius, leroi des roisFlavius Hannibalianus, leur père, lecenseurFlavius Dalmatius, et leuroncleFlavius Julius Constantius tombent, entre autres, assassinés. Quelques hauts fonctionnaires impériaux, à l'image dupréfet du prétoire Ablabios, connaissent le même sort. De la famille proche de Constantin Ier, et à l'exception des trois frères, ne restent que deux survivants mâles, les enfants deFlavius Julius Constantius, soit les cousins des trois césars,Constantius Gallus etJulien, âgés respectivement de onze et six ans[Note 3]. Le nom deConstanceII est associé à ces événements, puisque, à la différence de ses frères, le césar est présent àConstantinople et qu'il s'empresse de prendre des mesures conservatoires afin de confisquer les biens des victimes de l'épuration[18]. Qu'il s'agisse d'une sédition militaire que les trois césars n'ont fait qu'encourager, ou d'un massacre bel et bien ordonné par eux[Note 4], le résultat est le même, puisque les trois frères sont désormais libérés de tous ceux de leurs parents qui auraient pu avoir des prétentions sur le trône impérial.

ChapourII estroi des rois de l'Empire sassanide de309 à379. Il mène deux guerres contreRome, de337 à350, puis de358 à363, sous les règnes successifs deConstanceII et deJulien, qui se soldent finalement par une victoire sassanide.

Ainsi, à l'issue du massacre qui a vu mourir leurs rivaux,ConstantinII,ConstanceII etConstantIer se réunissent àViminacium enMésie, le, pour organiser le partage de l'Empire[Note 5].ConstanceII, qui est sur place depuis juillet, y accueille ses deux frères, et tous trois sont acclamésaugustes par les troupes de l'armée du Danube avec lesquellesConstanceII vient de mener une brève mais victorieuse expédition contre lesSarmates. Les trois frères se partagent un trône laissé vacant durant plus de cent jours, période pendant laquelle, faute d'empereur en titre, toutes les décisions étaient encore prises au nom du défunt Constantin Ier. Si tous trois s'accordent sur la nécessité de sauvegarder l'unité de l'Empire[20], les modalités pour y parvenir sont âprement négociées lors de cette entrevue. Déjà, les territoires des neveux assassinés sont partagés entre les trois augustes. Lediocèse de Thrace ainsi que, semble-t-il, unepartie de celui de Mésie passent àConstanceII et accroissent ses possessions orientales. Lereste du diocèse de Mésie est joint à la part du jeuneConstantIer[21].ConstantinII, l'aîné de la fratrie, exige un statut privilégié par rapport à ses frères, qui lui seraient d'une manière ou d'une autre subordonnés.ConstantIer etConstanceII se prononcent, sans surprise, en faveur d'une direction collégiale de l'Empire. Un accord est finalement trouvé entreConstantinII etConstanceII aux dépens de leur cadet :ConstanceII obtient de pouvoir légiférer comme il l'entend dans ses territoires et, en échange,ConstantinII obtient de mettreConstantIer, qui est encore mineur, ainsi que ses territoires sous sa tutelle[21].

Une fois le partage terminé, celui qui est désormais connu sous le titre deConstanceII ne s'attarde pas enMésie. En effet, profitant de la mort de Constantin Ier, le roi des rois sassanideChapourII a déclaré la guerre à Rome et la présence de l'empereur est requise sur le front oriental. L'objectif desSassanides, qui attaquent le nord de laMésopotamie, est de prendre la ville fortifiée deNisibe, dont la perte rendrait dangereuse toute expédition romaine enArménie ou sur le territoire sassanide même[22]. DepuisAntioche,ConstanceII dirige les armées romaines. Mais pour briser l'élan offensif sassanide, l'empereur s'appuie plus sur la force des forteresses orientales — comme Nisibe, dont il fait lever le siège[Note 6], ou encoreSingara etAmida — que sur des affrontements rangés[22]. De fait, si les Sassanides ne parviennent pas à s'imposer dans la région, la stratégie défensive deConstanceII ne lui permet pas non plus d'obtenir de victoire claire : la guerre s'éternise, mobilisant toute l'attention de l'empereur, alors que des troubles croissants agitent l'Occident.

La dyarchie

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Le jeuneConstantIer, âgé de dix-sept ans lors de la conférence deViminacium, n'est pas particulièrement satisfait des décisions qui y ont été prises. Très vite les relations s'enveniment entreConstantIer etConstantinII, qui exerce un droit de tutelle sur l'administration de ses territoires, peut-être avec l'encouragement de leurs cours respectives[21]. L'envoi de troupes du Rhin à travers l'Italie de Constant, au motif d'aiderConstanceII dans son effort de guerre contre lesSassanides, sert de prétexte à la guerre. Au printemps340, Constant détache des troupes pour stopper l'avance de son frère[21]. L'armée deConstantinII est rattrapée enItalie du Nord et les troupes de son cadet la font tomber dans une embuscade, non loin d'Aquilée.ConstantinII, qui commande personnellement l'armée, ne ressort pas vivant de ce guet-apens[23]. Toutes les provinces sous son autorité sont aussitôt saisies parConstantIer, sans queConstanceII, toujours occupé par ses campagnes en Mésopotamie, en tire le moindre avantage territorial[23]. Désormais pleinement satisfait du nouvel ordre des choses, et sans doute préoccupé par les incursions barbares sur le Rhin et le Danube, Constant ne déclare pas la guerre au dernier de ses frères. Unedyarchie s'instaure alors — l'Occident aux mains deConstantIer, l'Orient à celles deConstanceII, mais sans que soit sacrifiée l'unité du monde romain —, dyarchie basée sur l'unanimitas entre les deux frères, qui légifèrent conjointement[24]. Il semble qu'une nouvelle entrevue se soit tenue à Viminacium, le, entre les deuxaugustes, à l'occasion de laquelle est justement réaffirmée l'unité de l'Empire[24].

Solidus deConstanceII, frappé àAntioche.

Dans la première moitié des années340, l'unité affichée de Constance et Constant se fissure quelque peu, au sujet de la politique religieuse à mettre en œuvre. La cause en est une position différente vis-à-vis de la question de l'arianisme qui divise profondément les communautés chrétiennes depuis le début duIVe siècle. En simplifiant à l'extrême la grande diversité des positions, on distingue en effet, d'une part lesariens, du nom du prêtreArius — qui considèrent Dieu et le Christ comme de substance différente, voire au mieux semblable, le Fils étant créé et engendré par le Père — d'autre part lesnicéens, fidèles à la position issue duconcile de Nicée de 325 — qui considèrent le Fils comme engendré, mais non créé, et consubstantiel au Père.ConstantinII, élevé dans lecredonicéen, semble s'être découvert des sympathies pro-ariennes à la fin de son règne, sous l'influence d'Eusèbe de Nicomédie.ConstanceII paraît lui aussi favorable à cette vision, mais leur jeune frèreConstantIer s'y montre radicalement hostile[25]. Des troubles éclatent àAntioche et àConstantinople[Note 7], pour le contrôle du siège épiscopal, tandis que le très nicéenAthanase d'Alexandrie, chassé de son évêché parConstanceII en339, est réhabilité par les prélats occidentaux. Deux conciles se tiennent, àSardique réunissant les Occidentaux, qui comme Constant sont majoritairement nicéens, et à Nicopolis où dominent les ariens, encouragés par Constance[25]. Moins déterminé sur la question, ou peut-être simplement trop occupé par ses campagnes orientales pour envisager la rupture avec Constant, Constance finit par céder et, en346, Athanase revient triomphalement à Alexandrie. À partir de cette date, les relations semblent revenir au beau fixe, et des monnaies émises entre348 et350 célèbrent ainsi le « Retour des Temps Heureux »[26].

Entre-temps, les deux frères défendent chacun de leur côté lesfrontières romaines contre les envahisseurs barbares. Ainsi, tandis que Constant affronte lesFrancs sur le Rhin, qu'il défait par exemple en342, puis lesSarmates et lesVandales sur le Danube, Constance poursuit sa guerre d'usure contre lesSassanides dans le nord de laMésopotamie. L'été343, il remporte une première victoire, puis, une seconde aux abords deSingara, qu'il reprend peut-être à cette occasion, l'été suivant. Il se rend ensuite personnellement àNisibe, puis àÉdesse en345, et affronte une troisième fois, en348, les armées sassanides devant Singara où les deux camps subissent de lourdes pertes[27]. L'année suivante, il séjourne à Singara ainsi qu'àÉmèse et dégage encore l'imprenable Nisibe du siège auquel la soumet le roi des rois durant l'été350[Note 8]. À cette date, à l'issue de treize années de guerre, et en dépit de multiples offensives, les Sassanides ne sont toujours pas parvenus à submerger durablement les grandes forteresses frontalières de l'Empire romain[27]. Attaqué par les tribus nomadeskidarites sur sa frontière orientale,ChapourII renonce temporairement à ses grands projets[28], tandis que les affaires d'Occident éloignent une nouvelle foisConstanceII du soleil de l'Orient.

Le temps des séditions

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Magnence commande la garde impériale et l'armée desGaules sousConstantIer. Ilusurpe le pouvoir en350, tue son souverain et affronteConstanceII. Vaincu àMursa, il se suicide en353 laissantConstanceII unique maître du monde romain.

En effet, son frèreConstantIer est tombé, renversé entre-temps par un nouveau coup d'État militaire. Impopulaire au sein des troupes du Rhin — celles qu'avaient commandées le défuntConstantinII[29] —, brutal envers lespaïens et ceux qu'il considérait comme deshérétiques, Constant semble s'être aliéné à la fois son état-major et la population des diocèses occidentaux[23]. Une conspiration se fomente — impliquant l'ancienpréfet du prétoire des Gaules Fabius Titianus[23] et lecomes rerum privatum Marcellinus, qui gère la fortune privée de l'empereur — au profit ducomteMagnence, officier supérieur d'une armée, lecomitatensis des Gaules[29],[Note 9]. Le, à la fin d'un banquet donné en l'honneur de l'anniversaire du fils de Marcellinus, Magnence revêt la pourpre impériale et se fait acclamer par les troupes. Constant, parti chasser aux environs d'Autun, réalise tout de suite que le rapport de force est en sa nette défaveur et prend la fuite en direction des provinces hispaniques[30]. Rattrapé par Gaiso, officier de Magnence, àCastrum Helenae sur les marches desPyrénées gauloises, il est mis aux arrêts et exécuté[29]. Profitant de la mort deConstantIer, un de ses cousins,Népotien, survivant du massacre familial de337, saisit lui aussi la pourpre, aux environs du mois de juin, en Italie. Il défait lepréfet du prétoire de Magnence, Anicetus, mais il est vaincu à son tour par Marcellinus, et meurt sous les murs de Rome. L'Italie se rallie à l'usurpateur.

Libéré de ses guerres persiques durant l'été350,ConstanceII s'inquiète de la possibilité que les armées du Danube se rallient à leur tour à Magnence, mettant celui-ci en position de force. Or, ce dernier a justement élevé son frèreMagnus Decentius aucésarat et lui a confié la frontière rhénane, le laissant libre de se consacrer à une possible guerre civile. Par l'intermédiaire de sa sœurConstance, veuve d'Hannibalianus — l'éphémèreroi des rois romain d'Arménie —,ConstanceII encourage un autre officier àusurper la pourpre. Il s'agit deVétranion, commandant des troupes stationnées enIllyrie, qui se fait proclamercésar par les soldats du Danube[31]. À défaut d'avoir pu s'en rendre maître à temps,ConstanceII ralentit tout au moins la progression de Magnence en direction de l'Orient. Ce dernier tente bien de se concilier Vétranion, tout en négociant avecConstanceII sa reconnaissance commeauguste d'Occident[31], mais échoue dans les deux cas.ConstanceII fait route vers l'Illyrie et la ville deNaissus, où il s'entretient avec Vétranion qui semble émettre désormais des prétentions sur le titre d'auguste, qui ferait de lui l'égal deConstanceII. L'empereur lui propose alors de s'en remettre à l'arbitrage de ces mêmes armées du Danube que commande Vétranion. Ce dernier accepte donc, maisConstanceII, dans un discours éloquent, en appelle aux mânes du défunt Constantin Ier, son père, et aux serments liant les glorieuses armées danubiennes à la dynastie régnante[32]. Sentant ses troupes abandonner son parti,Vétranion se jette au pied de l'empereur et troque la pourpre contre une grâce impériale[Note 10].

En dépit de ce succès, au début de l'année351, Magnence contrôle tout l'Occident — y compris l'Italie, l'Afrique[33], et peut-être même laCyrénaïque[32], qui rallient son camp. En février, il est à Rome, où il nomme de nouveauxpréfets du prétoire et de nouveauxpréfets de Rome, et où il prépare sa campagne contreConstanceII. Magnence repousse une tentative d'incursion de ce dernier en Italie du Nord, non loin d'Aquilée et pénètre enPannonie[34]. Les deux forces se rencontrent à Atrans,Siscia etSirmium, sans qu'aucun des belligérants ne l'emporte de manière décisive. Finalement, les deux armées se mettent en ordre de bataille le, àMursa. Aidé par la trahison dutribunFlavius Silvanus qui rallie ses rangs,ConstanceII semble l'emporter, encore que la bataille soit un bain de sang des deux côtés[Note 11]. Sur les arrières de Magnence, Constance suscite par ailleurs l'attaque du roialamanChnodomar, qu'il pousse à envahir la Gaule. Magnence reflue sur Aquilée, sans doute pour se replier enHispanie, mais Constance lève une flotte et débarque des troupes àNarbonne pour lui barrer la route[32]. En352, Constance obtient le ralliement de l'Italie et de l'Afrique[33] et, en353, il affronte une nouvelle fois Magnence auMons Seleucus, non loin deGap. À la suite de la victoire deConstanceII,Magnence réfugié àLugdunum met fin à ses jours, le, tandis que son frère et vice-empereurMagnus Decentius se pend àSens[32].ConstanceII, qui célèbre le trentième anniversaire de son accession au trône àArles, ordonne une épuration des partisans du vaincu[35]. Même s'il se sait plus vulnérable que jamais[Note 12], et même s'il est désormais confronté aux incursions des barbares qu'il a poussés à envahir laGaule,ConstanceII s'impose dès lors comme le maître unique de l'Empire romain.

L'Empire centralisé

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Constantius Gallus et l'Empire sassanide

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SiConstanceII a pu sans crainte s'éloigner si longtemps de l'Orient, c'est qu'il a pris soin de s'y faire représenter. En effet, la cessation, toute temporaire, des hostilités peut reconduire les deux Empires frontaliers à la guerre, pour peu queChapourII finisse de régler ses propres soucis orientaux.ConstanceII envisage donc de déléguer, ne serait-ce que nominalement, la frontièresassanide à un haut-responsable romain. Très attaché à l'impératif dynastique, et rendu méfiant à l'encontre de ses généraux au vu des événements survenus enOccident, Constance prend le parti de nommer un membre de sa famille au rang decésar[36]. Or, quatorze ans après le massacre familial, le choix s'offrant à l'empereur n'est pas très large, puisque de sa parenté proche ne restent que deux survivants, ses cousinsConstantius Gallus etJulien, tous deux fils deFlavius Julius Constantius. À la différence de leur père, ils ont, en effet, eu la chance de survivre à cette nuit terrible, mais ils ont été envoyés parConstanceII, pour plus de sûreté, en résidence surveillée à Macellum enCappadoce[37]. Renseigné par ses agents, l'empereur porte son choix surGallus, le plus vieux des deux frères, qui, du haut de ses vingt-cinq ans, est subitement invité à quitter sa réclusion pour se rendre à la cour rejoindre son cousin. Le, àSirmium, en pleine guerre civile contreMagnence,ConstanceII revêt son cousin du manteau de pourpre des césars et lui offre, de surcroît, la main de sa sœur,Constance, qui l'a habilement servi durant l'usurpation deVétranion[38].

Constantius Gallus est l'un des rares survivants, avec son frèreJulien, du massacre de337. Sorti de réclusion pour être nommé César parConstanceII, il tient lesSassanides en respect enOrient mais s'y conduit en tyran. Convoqué parConstanceII, il est jugé de manière expéditive et exécuté, à l'hiver354.

Le nouveau césar ne porte sans doute pas l'empereur dans son cœur, le croyant certainement impliqué dans l'assassinat de son père et du reste desConstantiniens[36]. Il semble d'ailleurs que lors de leur entrevue, l'empereur ait amorcé devant lui le début d'un repentir, attribuant à ses propres péchés son incapacité à avoir un héritier ou ses contre-performances dans sa guerre contre lesSassanides[38]. Gallus, qui rejointAntioche en mai351, ne se fait toutefois pas d'illusion sur la nature de leur relation. Dans une lettre qu'il lui adresse,ConstanceII prend en effet le soin de lui rappeler que « le pouvoir ne peut ni ne doit être partagé »[39],[Note 13]. De fait, les prérogatives du césar nouvellement promu sont minimes : il n'exerce qu'une fonction de représentation du pouvoir impérial. Ses officiers supérieurs commeUrsicin et ses fonctionnaires impériaux comme lepréfet du prétoire d'Orient Thalassios ne reçoivent leurs ordres dans les faits que deConstanceII et c'est à lui qu'ils adressent leurs rapports[35]. Cet état de fait agace le césar autant que sa femme, qui, sûre du soutien deConstanceII après le rôle qui fut le sien durant la guerre civile, encourage Gallus à se saisir réellement du pouvoir dont il est, en principe, le titulaire[40]. Prenant la tête de ses troupes, le césar remporte quelques succès, contre lesIsauriens enCilicie[40], contre desJuifs révoltés enGalilée durant l'été352 ; il semble également déjouer la conspiration d'un certain Orphitus, un ancien proche de Magnence, et surtout, il tient en respect l'éternel ennemi sassanide[35].

Cependant, encouragé par sa femme[Note 14], il semble se comporter en véritable tyran, exécutant, bannissant et confisquant de manière parfois quelque peu hâtive, au point de s'attirer finalement une relative impopularité[41]. Plus grave aux yeux deConstanceII, Gallus aurait secrètement commencé à se constituer un parti sur place, laissant craindre à l'empereur, tout juste sorti de trois ans de guerre civile, une nouvelle usurpation[41]. Par mesure de précaution, Constance rappelle un maximum de troupes d'Orient, troupes dont il peut du reste avoir réellement besoin, tandis que lui-même traverse leRhin au printemps354 pour affronter lesbarbares. Dans le même temps, une émeute éclate àAntioche où résideConstantius Gallus, en réaction à la famine qui touche la ville. À la suite d'une réflexion semble-t-il maladroite de Gallus, la population se retourne contre legouverneur deSyrie qui est massacré[36]. Gallus réagit violemment et réprime l'émeute dans le sang. Sans doute décidé à le relever de ses fonctions, Constance lui envoie plusieurs lettres invitant le couple à se rendre à sa cour, lettres auxquels le césar ne donne aucune suite[42]. Profitant de la mort du préfet du prétoire d'Orient Thalassios, Constance charge son successeur nouvellement nommé, Domitianus, de presser instamment Constantius Gallus de le rejoindre dès son arrivée àAntioche. Peut-être lancé dans une fuite en avant, après avoir deviné les intentions de son supérieur[42], ou commettant simplement une irréparable erreur, Gallus fait arrêter et exécuter ce préfet à son arrivée, ainsi que le questeur du palais[36]. Constance convoque une nouvelle fois son césar àMilan, qui cette fois ne peut plus tergiverser. Privé de sa femme,Constance, la sœur de l'empereur, qui meurt de maladie sur le chemin, et après une étape àConstantinople, où il prend encore le temps d'assister à desjeux, Constantius Gallus est conduit àPoetovio, au sud deVienne, en septembre354, où il est dépouillé des insignes impériaux, puis àPula où un tribunal spécial dirigé par l'eunuque Eusébios le condamne à mort[43].

La Gaule et Julien

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ConstanceII se débarrasse ainsi d'un vice-empereur brutal et impopulaire, mais il est de nouveau confronté au problème qui était le sien durant la guerre civile : concilier la défense et la réorganisation desGaules soumises aux invasions, tout en maintenant en respect le voisinsassanide, toujours suspect d'être tenté, au moindre signe de faiblesse, de relancer les hostilités. Hésitant à renouveler l'expérience malheureuse deGallus, il s'efforce, dans un premier temps, de gérer seul l'immensité de l'Empire. Il mène enGaule plusieurs campagnes, contre lesAlamans duBrisgau à la fin de l'année354, puis en355 contre ceux duBodensee[44]. Alors qu'il retourne àMilan où réside sa cour, l'empereur confie au généralSilvanus, qui avait opportunément trahiMagnence à la veille de labataille de Mursa, la défense des Gaules avec rang demagister peditum[45], voire demagister militum, l'un des grades les plus élevés de lahiérarchie militaire duBas-Empire romain[46]. La rapide promotion du nouveau maître de l'infanterie attise cependant la rivalité d'un autre officier général deConstanceII, lemaître de cavalerieArbitio, qui, avec l'aide de plusieurs hauts-fonctionnaires civils comme lepréfet du prétoire des Gaules Lampadius, monte un complot pour le faire chuter[Note 15]. Des lettres falsifiées sont présentées à l'empereur, àMilan, qui semblent indiquer queFlavius Silvanus fomente un complot pour le renverser. Plusieurs officiers présents à la cour, à l'image du tribun desscholes palatines Mallobaud, se récrient, prennent la défense du malheureux général et obtiennent finalement la tenue d'une enquête[45]. Bien leur en prend puisque les faussaires sont finalement confondus et mis hors d'état de nuire. Cependant, mal informé, craignant d'être de toute façon condamné à mort,Flavius Silvanus se lance dans une fuite en avant et se fait acclamer empereur àColonia Claudia Ara Agrippinensium (Cologne)[47], le. En réaction à cet acte hostile,ConstanceII envoie une petite délégation, commandée par le généralUrsicin, officiellement pour rendre hommage à l'auguste autoproclamé. Arrivé sur place, au mois de septembre355, Ursicin soudoie quelques hommes deSilvain, des Brachiales et desCarnutes, et leur fait assassiner leur chef alors qu'il se rend à la messe[48].

Constance se débarrasse ainsi de son cinquième usurpateur, mais ces événements lui font perdre plusieurs officiers généraux compétents, à commencer par Silvanus, alors que les barbaresFrancs,Alamans,Saxons, s'assurent le contrôle des quaranteplaces fortes romaines sur leRhin, ouvrant le territoire à leurs incursions[49]. La pression desQuades et desSarmates sur leDanube, la menacesassanide enOrient, l'absence de généraux brillants et de jeune héritier[Note 16] poussentConstanceII à considérer à nouveau la possibilité de nommer uncésar parmi sa parenté. Sans surprise, c'est surJulien, son cousin, le dernier desFlaviens descendant deConstance Chlore, que se porte son choix. Là encore,ConstanceII peut craindre, à raison, de n'être pas particulièrement apprécié par son cousin, de par son implication dans la mort de son pèreFlavius Julius Constantius, mais aussi de son frèreConstantius Gallus. Pressé par l'urgence de la situation en Gaule, et conseillé dans ce sens par son épouseEusébie[Note 17],ConstanceII, se résout finalement, encore qu'avec répugnance, à draperJulien de la pourpre des césars, àMilan, le, et à lui accorder la main de sa sœur cadetteHélène[50].

Encore une fois, si Julien reçoit une juridiction étendue à laGaule, à l'Hispanie et à laBretagne, les décisions de l'état-major et les comptes de l'expédition sont tenus àMilan parConstanceII — le césar n'étant réduit, comme Gallus avant lui, qu'à une fonction d'apparitor aux ordres du Prince[36]. Cette fois encore, Julien est entouré d'hommes de confiance deConstanceII, à l'image des généraux Marcellus etBarbatio, du préfet du prétoire de laGauleFlavius Florentius ou duquesteurSecundus Salutius avec lequel cependant il finit par se lier. Du reste, le nouveau césar n'a reçu aucune formation militaire, et lors de ses passages àNicomédie etAthènes après avoir quitté sa réclusion de Macellum, il passe plus de temps en la compagnie desphilosophes qu'au milieu des casernes, ce qui laisse peu d'illusions àConstanceII sur ses qualités potentielles de stratège[51]. Ainsi, Constance ne daigne le faire informer de la situation réelle en Gaule, notamment la perte de la ville deCologne, qu'à son arrivée àTurin, plusieurs jours après son départ de Milan, le, escorté sur quelques milles par son cousin[52]. De toute évidence, Julien ne dispose que de peu d'opportunités de briller dans ses campagnes, entouré de généraux qui le surveillent plus qu'ils ne lui obéissent, au milieu d'un pays ravagé par les barbares et affaibli par les guerres.

Une affaire de famille

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En plusieurs années de guerre,Julien finit par repousser les barbares hors desGaules en les défaisant notamment à labataille d'Argentoratum de357. Inquiet de ces succès,ConstanceII appelle enOrient les meilleurs bataillons de soncésar et provoque ainsi l'usurpation tant redoutée.

Le jeune césar les surprend rapidement. Convaincu d'être investi d'une mission, rêvant d'être habité dugenius du peuple romain, cet intellectuel féru derécits homériques entend faire revivre la gloire de ses ancêtres — réels commeConstance Chlore, ou supposés commeClaudeII le Gothique —, qui avaient repoussé le péril barbare hors des frontières de l'Empire[53]. Hivernant àVienne près deLugdunum, il tire profit de son immobilité pour recevoir une formation militaire sommaire de la part du questeurSecundus Salutius[54]. Quittant la cité au printemps356 pour rejoindre l'armée àReims, selon les ordres de Constance, il fait un détour parAutun, qui avait manqué de tomber l'année précédente, et où avait séjourné son grand-pèreConstance Chlore. Arrivé enGaule belgique en juin, il y est mis au courant du plan préparé depuisMilan parConstanceII et son état-major. La région rhénane est ratissée par deux armées romaines, l'une sous les ordres de Marcellus etUrsicin, l'autre sous l'autorité, encore toute théorique, deJulien, et la principale ville de la région,Cologne, est reprise au mois d'août[55]. Julien se retire àTrèves puis àSens où on l'envoie passer l'hiver. Dans le même temps, confronté à une nouvelle poussée barbare que les premiers succès romains n'ont pas découragée, Marcellus est contraint de faire dégarnir Sens dès l'hiver356. Ayant été mise au courant que le césar Julien y passe l'hiver avec une garde restreinte, une arméealamane pousse jusqu'à la résidence impériale et assiège la ville. Au printemps, lassés de la résistance de la ville fortifiée, lesAlamans finissent par lever le siège. Marcellus, présent à proximité et qui n'a rien fait pour libérer un supérieur en titre qu'il n'apprécie guère, est alors convoqué parConstanceII à Milan pour répondre de son comportement[56]. Si l'Auguste n'est, lui non plus, pas vraiment désireux de voir Julien s'illustrer à la guerre, il n'apprécie que très peu la faible considération que son général semble avoir pour la pourpre impériale, fût-ce celle d'un simplecésar. Marcellus est limogé, Ursicin envoyé enOrient etConstanceII, toujours encouragé par son épouseEusébie, se résout à confier à Julien le commandement effectif sur l'armée et l'administration de laGaule romaine au printemps357.

SiConstanceII se décide à laisser àJulien les rênes de laGaule, il ne renonce pas à le surveiller à distance. Ainsi, un nouveau général vient rejoindre l'état-major du césar,Barbatio, ancien commandant des gardes deConstantius Gallus, qui avait dégradé et transféré celui-ci à son tribunal dePula. Après avoir maté une révolte de supplétifsgermains enFranche-Comté, Julien reprend l'offensive selon les plans de356 : il se porte surSaverne qu'il consolide, tandis que Barbatio doit le rejoindre en longeant la rive gauche du Rhin. Mais, retardé par une traversée du Rhin improvisée, Barbatio prend la décision de faire demi-tour et de ramener son armée hiverner dans ses cantonnements initiaux[57]. Attendant des renforts qui ont fait volte-face, Julien et son corps d'armée sont confrontés à une concentration importante de barbares, déjà avertis du repli de Barbatio. Refusant de se rendre, le césar marche contre eux en direction deStrasbourg où il leur livrebataille àArgentoratum bien qu'en infériorité numérique. Il remporte cependant la victoire et le roi des AlamansChnodomar est fait prisonnier et envoyé àConstanceII. Après avoir encore mené quelques incursions outre-Rhin et dans l'arrière-pays gaulois, le césar Julien, grandi de ses nouveaux lauriers, se rend àLutèce au printemps358, avant de repartir en campagne à l'été. En358 et359, il réduit lesFrancs saliens dans le Brabant, lesChamaves au-delà de laMeuse, répare les grandes forteresses rhénanes aux frais des barbares et finalement lève une flotte chargée de protéger les convois de ravitaillement à destination de la Gaule et en provenance de la Bretagne[58].

S'il se réjouit de trouver la Gaule en bon ordre,ConstanceII regarde avec défiance les succès de son vice-empereur. Fort du souvenir des premiers usurpateurs, il peut être en droit d'en craindre une redite, de la part d'un cousin dont il se sait mal-aimé et qui dispose à la fois d'appuis dans les milieux intellectuels orientaux — qu'il fréquentait avant son césar —, mais aussi au sein des armées du Rhin désormais liées à sa cause. L'empereur doit, dans le même temps, quitter les régions danubiennes, où il vient de soumettre de manière décisive lesQuades et lesSarmates[59], pour se porter en hâte versConstantinople et l'Orient alors queChapourII, reprenant les hostilités, franchit leTigre en358. ÉvitantNisibe cette fois, leroi des rois met le siège sous les murs d'Amida qui tombe en octobre359[60], laissant sixlégions prisonnières desSassanides. Résolu de régler ces deux problèmes à la fois, Constance ordonne à l'état-major de Julien de lui envoyer ses meilleurs bataillons, notamment lesauxiliaireshérules etbataves qui s'étaient illustrés pendant les campagnes rhénanes, qui seraient autant de forces en moins, en cas d'usurpation, tout en étant des plus utiles dans sesguerres persiques[61]. L'envoyé deConstanceII, Decentius, arrive en janvier360 àLutèce porteur d'une nouvelle qui n'enchante que très modérément les troupes en partiegauloises etgermaines, très attachées semble-t-il à leur nouveau césar et peu désireuses d'abandonner leurs familles pour aller combattre dans la lointaineMésopotamie au climat si différent du leur[61]. Sorti de son palais en pleine nuit, ceint du diadème de circonstance et levé sur un bouclier à la manièrefranque, le césar Julien est acclaméauguste par ses troupes en février360[62]. De nouveau,ConstanceII prend les armes pour défendre son trône.

La défaite de l'invaincu

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Soucieux avant tout de gagner du temps, voire de se faire reconnaître parConstanceII,Julienl'usurpateur lui envoie aussitôt une longue lettre le conjurant de croire qu'il n'a fait que céder à la violence des armes, pour éviter qu'un autre moins bien intentionné ne prenne la tête de la révolte. Averti en mars360 de la rébellion de son cousin,ConstanceII reçoit peu après, àCésarée de Cappadoce, deux envoyés porteurs de ladite lettre, signée Julien César, dans laquelle l'usurpateur entend négocier le maintien de sontitre augustal[63].ConstanceII rejette avec fureur ces propositions, conscient que le rapport de force joue en sa faveur. Des différents diocèses, seuls ceux de Gaules et de Bretagne — après que Julien a mis aux arrêts le généralLupicinus de retour d'une campagne victorieuse — se sont déclarés ouvertement en sa faveur[64].ConstanceII envoie deux émissaires successifs, un chargé de mission du nom de Léonas qui refuse les propositions de Julien, puis unévêque des Gaules, Épictète, qui le somme de se rendre pour avoir la vie sauve, sans succès. Après une nouvelle campagne sur le Rhin,Julien marche surVienne où il prend ses quartiers d'hiver à la fin de l'année360.

ConstanceII doit quant à lui poursuivre sa guerresassanide : durant l'hiver, il se porte surÉdesse puisAmida, assiègeBezabde et se rend àHiérapolis. En361, à la différence de Julien qui laisse les Gaules nettoyées des barbares, il est beaucoup plus difficile pourConstanceII de quitter un front oriental de nouveau en grande difficulté. Envisageant peut-être d'appliquer à Julien la stratégie de la création d'une diversion sur le Rhin — qui fut la sienne contreMagnence —, l'empereur correspond avec le chef barbareVadomaire, jusqu'à ce que ce dernier soit capturé par les forces de l'usurpateur[65]. Constance II veille également à fortifier les riches provinces d'Afrique contre un potentiel débarquement venant d'Italie. Après un nouvel été à batailler sur l'Euphrate, et apprenant que Julien, à la tête de ses armées, s'est mis en marche versSirmium enIllyrie,ConstanceII quitte finalement laMésopotamie supérieure pour marcher au-devant des forces de son rival. En juillet, Sirmium tombe entre les mains de l'usurpateur qui avance jusqueNaissus où il se prépare à affronter les armées de son cousin[66].ConstanceII lui épargne cette peine : tombé malade àTarse en octobre, le souverain, épuisé par la fièvre, décède le, àMopsueste enCilicie, dans sa quarante-quatrième année, la vingt-quatrième de son règne[Note 18].

JulienAuguste abandonne la stratégie défensive deConstanceII autour des forteresses de laMésopotamie du nord telles qu'Amida,Singara ouNisibe et lance une expédition en plein cœur du territoiresassanide qui se solde en363 par la mort de l'empereur et la défaite deRome.

Baptisé au dernier moment, comme l'avait été son pèreConstantinIer avant lui[Note 19],ConstanceII désigne un successeur avant d'expirer. Renonçant à faire endurer aux populations de l'Empire les affres d'une nouvelle guerre civile, pleinement conscient de l'intérêt supérieur d'un Empire menacé de toute part, et résolument attaché à faire survivre ladynastie constantinienne, l'empereur fait de son ennemi et néanmoins cousin son héritier désigné[62]. Aux alentours du 20 novembre,Julienl'usurpateur apprend ainsi que son rival est mort et qu'il est désormaisauguste incontesté de tout le monde romain. Décrétant un deuil national, le nouvel empereur se rend àConstantinople où il accueille la dépouille impériale qu'il conduit, en grande pompe, en l'église des Saints-ApôtresConstanceII va reposer aux côtés de son père. Présidant leSénat de Constantinople, Julien rend finalement au défunt les honneurs de l'apothéose[67]. À ce nouvel Auguste, qui revendique enfin après des années de dissimulation son culte des anciensdieux romains, échoit un Empire où coexistentpaïens etchrétiens, eux-mêmes déchirés par leshérésies,arianisme etdonatisme. Mais le principal héritage que Julien reçoit de son prédécesseur demeure le conflit sassanide. Cette guerre de vingt-six ans queConstanceII n'est jamais parvenu à gagner va causer la perte de Julien. Auréolé de ses succès, ce dernier se lance, sur les traces d'Alexandre le Grand, dans une grande campagne au cœur du territoire ennemi. Cet abandon de la stratégie défensive de son prédécesseur ne se révèle finalement pas être le succès escompté, puisque le, après avoir renoncé à prendre la capitale sassanide,Ctésiphon, l'empereurJulien est mortellement blessé, en plein territoiresassanide, alors qu'il participe à un combat d'avant-garde.Jovien, son successeur désigné aura la rude tâche de signer une paix humiliante avecChapourII, mais aussi, de rétablir l'Empire chrétien, qu'avaient défendu toute leur vie Constantin Ier et son fils.

Constance et l'héritage constantinien

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Ancienne et Nouvelle Rome

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Possible représentation de l’église des Saints-Apôtres, commencée sousConstantinIer et achevée par son filsConstanceII. Bien qu'il visiteRome et y célèbre sontriomphe, son règne est surtout marqué par un déclassement relatif de laVille éternelle vis-à-vis deConstantinople.Homélies de Jacques de Kokkinobaphos, vers 1150.

LorsqueConstanceII accède au trône, cela fait plus de cent ans que la cour impériale ne réside plus à Rome. En effet, lescrises et invasions duIIIe siècle ont incité lesempereurs à fuir la capitale au profit de forteresses frontalières. MaisConstantinIer, au sortir des guerres civiles, décide de créer une nouvelle cité vouée à devenir unerésidence impériale à l'égale de Rome, mais plus proche des frontières stratégiques. En324, le plan deConstantinople est consacré. Après un dernier séjour en Italie — et plus précisément à Rome en325 où il célèbre sontriomphe surLicinius —, l'empereur quitte définitivement leLatium pour leBosphore[68].

Constance,césar puisauguste, d'abord à la tête de lapars orientalis, n'a pas l'occasion d'honorer la Ville de sa présence. Ses guerres orientales et les séditions rhénanes le cantonnent par la suite au plus près des frontières, généralement àAntioche ou àMilan. Pour autant, l'Urbs demeure le lieu par excellence des cérémonies grandioses[69], aussi, en357, le Prince, profitant de la présence deJulien enGaules et du calme provisoire sur la frontièresyrienne, décide-t-il d'aller avec l'impératrice y célébrer son triomphe surMagnence[70]. Sa visite, qui intervient trente-deux ans après celle de son père, commence le et dure un mois[71]. Le récit qu'en fait l'historienAmmien Marcellin dénote la pompe et la magnificence des cérémonies qu'il y donne. Personnellement impressionné par la majesté de la Ville[Note 20],ConstanceII donne à voir pendant toutes ces célébrations le profil hiératique[Note 21] renforcé du protocole imposant qu'affectionneront plus tard lesempereurs byzantins[72]. Avant de quitter — définitivement — la Ville, il la pare d'unobélisque issu du grand temple deKarnak, que Constantin avait initialement destiné à sa Nouvelle Rome, mais qui va finalement trôner sur laspina duCircus Maximus.

Pour autant,ConstanceII ne néglige pas sa nouvelle capitale, et sa visite à Rome tient en réalité plus d'une parenthèse inattendue pour ses habitants que d'un réel retour en grâce de ce majestueux « conservatoire des gloires passées », désormais orphelin de ses empereurs[69]. Installé àConstantinople à partir de359, Constance y consolide la position de sa nouvelle capitale. C'est ainsi que le proconsul de la ville devientpréfet de Constantinople, égalant ainsi en dignité l'ancienne Rome, qui jusqu'à présent était la seule à jouir du privilège de disposer d'unpréfet de la ville. De la même façon, au nom de l'empereur,Thémistios élargit la liste sur l'album duSénat de Constantinople, créé par Constantin sur le modèle duSénat romain, en portant le nombre de ses membres de trois-cents à deux-mille[73]. De même, il pare la cité de nouveaux monuments et achève ainsi l'église des Saints-Apôtres qui sert ensuite de nécropole impériale pour les empereurs orientaux. On lui doit surtout la construction de la premièrebasilique Sainte-Sophie[Note 22], qui constitue alors la plus grande église de la cité, et qui est consacrée le[74]. Par les honneurs qu'elle reçoit et les splendeurs architecturales qui la parent progressivement, Constantinople se démarque des résidences impériales duIIIe siècle et se place, conformément aux souhaits deConstantinII, sur un pied d'égalité avec l'ancienne Rome, laquelle subira alors un relatif déclassement vis-à-vis d'une rivale orientale en pleine ascension.

Administrations et positions de pouvoir

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À son arrivée au pouvoir absolu,ConstanceII doit gérer la mise en œuvre des grandes réformes constantiniennes. Il hérite du système monétaire mis en place par son géniteur et basé sur lesolidus d'or, et doit notamment combattre une certaine inflation tandis que l'accroissement des dépenses de prestige à la cour impériale et les guerres, civiles et extérieures, grèvent le budget de l'Empire[75].ConstanceII s'efforce de rétablir l'équilibre, notamment via une politique d'émission monétaire : il fait frapper desmonnaies plus lourdes en cuivre pur ou saucé, à l'image de lamajorina ou ducentenionalis, centième théorique dusolidus. En 348, le monnayage unique de bronze est remplacé par trois monnaies, puis on revient à une seule durant le règne de Magnence, dont le poids diminue jusqu'à 2 g sous JulienCésar. Lemiliarense d'argent diminue aussi après 353. Lerevers monétaire dominant parmi les frappes, FEL TEMP REPARATIO, exprime la propagande impériale et célèbre le rétablissement des temps heureux[76]. Seul lesolidus d'or est maintenu stable et son volume d'émission augmente avec l'exploitation de nouveaux gisements. Il concurrence de plus en plus l'argent dans les exigences fiscales et judiciaires de l'administration durant la période 350-360, et le supplante ultérieurement[77]. Toutefois, en dépit de ses soucis financiers,ConstanceII veille tout de même à faire restituer auxcités les revenus des anciens biens communaux qu'avaient confisqués son illustre prédécesseur[75]. La législation impériale est également marquée par la traditionnelle politique répressive des Césars[78] de sorte qu'il continue la politique moralisatrice de son père en imposant par exemple la séparation des sexes dans les prisons, en réprimant plus durement lerapt[75], ou en châtiant sévèrement lesadultères, « sacrilèges de noces »[79], qui devaient être mis en sac avec quatre animaux - serpent, singe, coq, chien - et noyés[80].

Le règne deConstanceII se caractérise également par un prolongement des réformes administratives deDioclétien etConstantinIer. C'est ainsi dans les années340 qu'est réformée lapréfecture du prétoire, sans doute à l'initiative deConstantIer, sur un modèle qui est repris parConstanceII après sa victoire de353 surMagnence[81]. Le préfet n'est ainsi plus un haut fonctionnaire civil vivant aux côtés de l'empereur et à la tête de l'administration centrale mais devient une autorité déconcentrée placée à la tête d'un regroupement dediocèses. Un nouvel échelon administratif se met donc en place, sous la forme d'un collège de quatre préfectures du prétoire, chacune dirigée par un préfet directement aux ordres de l'empereur : lapréfecture des Gaules regroupant les diocèses de Bretagnes, de Gaules proprement dites, de Vienne et d'Hispanie, lapréfecture d'Italie comprenant l'Italie elle-même mais aussi l'Afrique, lapréfecture d'Illyrie autour de la Pannonie, de la Mésie et de la Thrace, et enfin lapréfecture d'Orient à la tête des diocèses d'Orient, d'Asie et du Pont[81]. Cette division de l'Empire en préfectures, en diocèses et enprovinces, qui se maintient jusqu'à la mise en place dusystème thématique vers leVIIIe siècle, consacre une hiérarchisation accrue des différents fonctionnaires impériaux. Préfet, vicaire - à la tête du diocèse - etgouverneur dans la hiérarchie civile, et leursalter ego au sein de l'armée romaine tardive,maître des milices,comte etduc, constituent la principale ossature de cette nouvelle administration impériale[Note 23]. La distinction claire entre carrières civiles et militaires, qui disparaît quatre siècles plus tard à la suite desréformes thématiques d'Héraclius et de ses successeurs, est pour l'heure encore renforcée parConstanceII qui s'efforce de protéger les fonctionnaires civils contre l'influence des militaires et qui définit des règles strictes régissant l'avancement dans les deux corps[75]. Il est également notable queConstanceII favorise l'accession de quelques juristes aux plus hautes positions de l'État, à l'image du préfet du prétoire d'Illyrie Anatolius ou du comte d'Orient Modestus[82].

Pour autant, si le Prince accroît le poids de la bureaucratie, il encourage surtout la multiplication des organes de contrôle et d'espionnage centralisés au palais. L'empereur, d'un naturel méfiant exacerbé par les coups d'État successifs, se méfie de ses généraux et de ses hauts-fonctionnaires les fait surveiller.Notaires,eunuques etagentes in rebus, au cœur d'un des premiers système de renseignement réellement abouti[83], entourent l'empereur et composent son conseil restreint aux dépens des prélats et des fonctionnaires impériaux. L'eunuque de lachambreEusébios[Note 24], ou encore le notaire Paul ditCatena, soitla Chaîne car il passait pour être un maître des interrogatoires, constituent ainsi l'entourage quasi exclusif du Prince. Du reste, même les Césars qu'il décide d'élever sont soumis à cette surveillance étendue : c'est Eusébios qui préside ainsi le tribunal condamnant à mortConstantius Gallus de retour d'Orient, tandis que Paul est envoyé aux côtés de Julien dans ses campagnes gauloises[Note 25]. Seule l'impératriceEusébie, deuxième des trois épouses successives deConstanceII, passe pour avoir eu une influence autonome sur un mari passablement épris. Les officiers supérieurs de l'empereur ont par voie de conséquence une influence assez restreinte sur leur maître. Du reste,Ammien Marcellin, qui est le principal chroniqueur de la période et qui sert lui-même comme officier dans les armées de Constance, les traite assez durement, assimilant ainsi les générauxBarbatio,Arbitio ou Marcellinus à des incapables ne devant leur poste qu'à leur courtisanerie[82],[Note 26]. Parce qu'il jette les bases administratives du futurEmpire byzantin, parce qu'il fait deConstantinople une capitale impériale, par son goût pour le protocole, la majesté et le faste de la maison impériale, et par la place que prennent progressivement les eunuques à sa cour,ConstanceII est ainsi parfois considéré comme le premier desempereurs byzantins[84].

Le Prince et le Seigneur

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L'Église dans l'Empire

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C'est sans doute peu avant savictoire au pont Milvius de312 que l'empereurConstantinIer se convertit à lareligion du Christ. Averti peu avant l'affrontement dans unsonge prophétique qu'il allait emporter la victoire, il fait peindre lechrisme sur son casque et sur les boucliers de son armée.

Ce sont cependant les problèmes religieux qui marquent le plus intensément le règne deConstanceII. Premiers Princes à avoir reçu une éducation chrétienne[Note 27],ConstantinII,ConstanceII etConstantIer semblent promis à continuer l’œuvre de leur père,ConstantinIer, le premier empereur à avoir revendiqué sa croyance en le Christ, qui a tout au long de son règne favorisé la religion montante. Sans doute les trois enfants s'efforcent-ils d'imiter leur père puisqu'ils interviennent eux aussi, dès leur arrivée au pouvoir suprême, dans les affaires religieuses. Ainsi, ils poursuivent notamment le mouvement de lutte contre lepaganisme simplement amorcé par leur prédécesseur. Sans doute sous l'influence de Constant, le plus radical des trois frères, une célèbre loi est prise par les empereurs en341 qui interdit formellement « la démence que sont les sacrifices »[Note 28]. En346, un nouvel édit deConstanceII ordonne la fermeture destemples païens, en interdit l'accès et punit de mort les contrevenants dont les biens doivent être versés autrésor impérial[85]. En353, lessacrifices nocturnes, déjà interdits par Constantin et qui avaient brièvement été autorisés de nouveau parMagnence sont de nouveau frappés d'interdit[86]. Une loi du 19 février356[87] précise que ceux qui enfreignent cette règle et qui sacrifient tout de même auxdieux païens sont susceptibles d'être condamnés à mort[88]. Des lois contre ladivination et lamagie prévoient également de livrer au bourreau les coupables, fussent-ils de hauts fonctionnaires[89]. Enfin, des lois contre lesJuifs viennent également compléter cette législation contre les ennemis de la vraie foi puisqu'il leur est ainsi interdit de posséder des esclaves d'un autre peuple en339[90], tandis que les anciens chrétiens convertis au judaïsme doivent être spoliés de tous leurs biens au profit de l'État d'après un texte de352[91].

Pour impressionnantes qu'elles soient, ces lois sont toutefois très diversement appliquées dans les différentes régions de l'Empire. Elles sont ainsi relativement modérées en Occident où elles ne sont guère que de simples déclarations de principe ne trouvant que quelques rares applications, et notamment enItalieRome, dans sonSénat, demeure un « repaire de païens » notoire[92]. Du reste,ConstanceII, qui demeure comme c'était le cas pour son pèrePontifex Maximus[Note 29], s'acquitte consciencieusement, lors de sa visite dans la Ville éternelle de ses devoirs de dirigeant des cultes traditionnels et distribue ainsi les différentssacerdoces aux aristocrates romains[93], même s'il profite de l'occasion pour retirer l'autel de la Victoire de laCurie Julia[Note 30]. En Orient, où les chrétiens sont bien plus nombreux, bien qu'encore loin d'être majoritaires[Note 31], les mesures sont en revanche bien mieux appliquées et l’avènement de Julien qui ordonne la restitution des différents éléments des temples abattus accroît des tensions déjà vives entre les communautés[94].

En parallèle de ces coups portés auxrites et pratiques païens, la fratrie privilégie l'Église au gré de ses décisions. En343, le clergé et ses serviteurs sont exemptés d'impôt et reçoivent l'assurance qu'ils n'en subiront plus à l'avenir[95]. En349, les membres du clergé appartenant à l'ordre décurional sont libérés de leursmunera, les coûteuses obligations municipales, de même que leurs enfants[Note 32] qui sont appelés à suivre leurs traces[96]. Ces deux exemptions sont réaffirmées en356 où elles deviennent valables non seulement pour les membres du clergé mais aussi pour leur femme, leurs enfants et même leurs serviteurs[97]. En355,ConstanceII autorise finalement les évêques ayant maille à partir avec la justice à être jugés par leurs pairs et non plus par les tribunaux impériaux[98]. Mise à part cette dernière mesure,ConstanceII, comme son père Constantin, ne garantit guère plus aux cadres de l'Église que ce que sont déjà les privilèges des prêtres païens[99] et c'est plus en revendiquant officiellement leur foi et en s'entourant de chrétiens convaincus que l'un et l'autre font dans un premier temps progresser leur Église[100]. En faisant du christianisme leur religion personnelle, Constantin et sa progéniture s'estiment ainsi fondés à libérer leur coreligionnaires deliturgies coûteuses impliquant des sacrifices et en arrivent à interdire, comme le fait Constance, à des païens de recourir à d'anciens soldats, et par la même des hommes liés au Prince, pour leurs combats degladiateurs[101]. Toutefois, aucun d'eux ne songe à interdire le paganisme, et les masses païennes ne sont pas à proprement parler soumises à la persécution : il s'agit plus d'un encadrement dans le sens d'une restriction croissante des rites qui est imposé par le pouvoir impérial chrétien[Note 33]. Il est ainsi notable de constater que, même sousConstanceII, plusieurs païens paraissent à la cour, à l'image durhéteurLibanios, duphilosophe etproconsulThémistios ou encore de l'officier historienAmmien Marcellin.

Schismes et hérésies

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Athanase d'Alexandrie est avecHilaire de Poitiers le principal représentant du courantnicéen. L'un et l'autre sont exilés parConstanceII qui cherche à imposer sonsymbole de Sirmium, fidèle à ladoctrine arienne, au clergé tout entier.

Conformément à l'exemple donné par son père,ConstanceII, voyant l’Église confrontée auschismedonatien et surtout à l'hérésiearienne, se considère le devoir de veiller à en reconstituer l'unité autour d'une même profession de foi. Sous le règne de son père divers conciles avaient déjà été réunis sur cette délicate question de la consubstantialité — ou non — du Père et du Fils, le Seigneur et le Christ. On a vu queConstanceII embrasse la cause arienne, à la différence de son jeune frère farouchementnicéen. Son triomphe surMagnence de353 lui permet d'imposer ses vues à toute laChrétienté alors même que le soutien de l'évêque arienUrsace de Singidunum à la veille de labataille de Mursa renforce son parti-pris en faveur des théories du défuntArius. Constance souhaite d'abord écarter ses adversaires nicéens et fait ainsi déposerAthanase d'Alexandrie, évêque oriental et néanmoins l'un des plus farouches défenseurs de la consubstantialité, à la suite duconcile d'Arles (353) et auconcile de Milan (355). En356, Constance tente même de le faire arrêter mais l'évêque prend une troisième fois le chemin de l'exil tandis que l'armée investitAlexandrie pour soutenir le nouvel évêque,Georges de Cappadoce. Le vieilOssius de Cordoue, qui avait conseillé Constantin durant leconcile de Nicée, doit partir pourSirmium,Paulin de Trèves, seul à avoir défendu Athanase auconcile d'Arles est envoyé enAsie Mineure, tandis queLucifer de Cagliari,Eusèbe de Verceil ou encore Denis de Milan sont eux aussi exilés en plein Orient arien. Le papeLibère est assigné à résidence àVéria de Macédoine, en355, tandis queConstanceII fait élire un nouvelévêque de Rome plus proche de ses idées en la personne de l'antipapeFélixII.

Pour brutale qu'elle soit, cette politique amène néanmoins quelques résultats[102]. Ainsi, lors des conciles d'Arles et de Milan, une majorité des occidentaux se prononce en faveur de la déposition d'Athanase d'Alexandrie et les ariens finissent par obtenir d'Ossius de Cordoue, alors centenaire, une profession de foi se rapprochant quelque peu de la leur[102]. En parallèle de ces condamnations visant les plus résolus des nicéens, Constance veille à promouvoir la nouvelle profession de foi arienne par différents conciles notammentvia la proclamation dusymbole de Sirmium voué à remplacer celui de Nicée[102]. Toutefois, si l'arianisme semble être en passe de l'emporter, il se divise lui-même en plusieurs courants différents. La définition du nouveau symbole de Sirmium est ainsi tiraillée entre lesanoméens, ou ariens radicaux, autour d'Ursace de Singidunum et de Valens de Mursa, pour qui Dieu et le Christ sont dissemblables, et leshoméens, plus modérés, telBasile d'Ancyre, pour qui ils sont globalement de substance semblable, mais pas identique comme l'avancent les nicéens. Ainsi, si le deuxième symbole de Sirmium, en357 est porté par les anoméens, le synode d'Ancyre de358 les dénonce comme hérétiques et pousseConstanceII à réunir une nouvelle réunion à Sirmium qu'il préside et qui opte finalement pour une position de compromis, où la notion de substance est purement et simplement supprimée, position qui ne satisfait aucune des parties et ne règle pas le conflit[51].

ConstanceII, qui se considère comme « l'évêque des évêques »[102], entend donc bien contraindre, par la force de son autorité, les prélats récalcitrants, ariens comme nicéens, à professer cette idée controversée de la supériorité et de l'antériorité du Père. L'empereur arien n'a toutefois pas l'autorité de son père Constantin. Premier empereur à la croix, le règne de ce dernier coïncide par ailleurs avec la fin desgrandes persécutions, ce qui lui permet d'être considéré, par nombre de chrétiens, comme un sauveur, un envoyé de Dieu pour défendre son Église et permettre son triomphe[103]. Lorsque Constance monte sur le trône, les circonstances ont changé, de sorte qu'il trouve face à lui un clergé chrétien organisé quoique divisé, et habitué depuis des décennies à bénéficier de la faveur impériale. Aussi, lorsque pour s'occuper des questions religieuses, il réunit différentsconciles œcuméniques, ces grandes réunions des évêques de l'Empire, trouve-t-il ces derniers globalement moins disposés à se laisser dicter leur dogme par un simple chrétien fut-il grandi de l'autorité impériale[103]. N'ayant ni le prestige ni le sens de la diplomatie de son père[103],ConstanceII se montre maladroit et, sans parvenir à unir les ariens, s'aliène irrémédiablement le parti nicéen groupé principalement autour des évêques occidentaux qui ont connu dans Constantin et surtout dans le jeune Constant des soutiens indéfectibles. Ossius de Cordoue critique ainsi devant Constance les ingérences du pouvoir impérial dans les problèmes intérieurs de l'Église[Note 34]. Le célèbre prélat nicéenHilaire de Poitiers, lui aussi un temps exilé en Orient, en vient même à comparer l'empereur ayant trahi lecredo de Nicée à l'Antéchrist en personne. L'animosité de l'évêque est telle qu'il maintient un style agressif à l'encontre du Prince même après l'usurpation de Julien et la révélation de l'apostasie du nouveau souverain. Un signe que les haines entre chrétiens, nées des controverses sur la nature de laTrinité, se révèlent parfois plus vives que les tensions latentes entre chrétiens etgentils[104] et que l'Église au sortir du règne deConstanceII demeure plus désunie que jamais[51].

Historiographie

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ConstanceII a laissé peu de marques dans l'histoire romaine alors même qu'il est l'un des rares princes à avoir connu un règne aussi long[1]. Ceci étant dit, l'empereur n'en apparaît pas moins dans de nombreux discours et tient naturellement sa place au sein des histoires de l'Empire et de l’Église qui sont rédigées dans la seconde moitié duIVe siècle et dans les siècles suivants, à Rome et Constantinople, même si le statut et la position des historiens tout autant que le contexte dans lequel ils écrivent changent radicalement les traits sous lequel il a pu être décrit. Très logiquement, leséloges panégyriques pour Constance, à l'image de ceux des philosophes et rhéteursThémistios etLibanios, parent ainsi sans modération l'empereur de toutes les qualités, réelles ou inventées, et, parce qu'ils sont lus directement à l'empereur, ne renseignent pas toujours avec objectivité. De même, il faut voir dans les deux discours de Juliencésar à Constanceauguste, rédigés durant les campagnes rhénanes, plus une protestation politique de loyauté de la part d'un homme qui se sait toujours vulnérable qu'une description véritablement sincère d'un empereur censé être l'archétype du « Bon Roi »hellénistique, un modèle vivant de divinephilantropia[105]. Ainsi, si dans ces éloges, Constance rayonne de « l'éclat parfait de [s]a vertu », dans un texte postérieur, leBanquet, Julien, une foisauguste, l'assimile, à l'inverse, aux « meurtriers, sacrilèges, êtres infâmes »[Note 35]. D'une manière similaire, d'autres textes très circonstanciés peuvent tromper sur les impressions des contemporains à l'égard de leur Prince. Ainsi siAthanase d'Alexandrie invoque la « grandeur d'âme » d'un « roi juste » dans sonApologie de Constance[106], c'est pour que ce dernier accepte de céder aux demandes de son frèreConstant et daigne le réinstaller sur sonsiège épiscopal à Alexandrie. Son nouvel exil et sesDiscours contre les ariens permettent de renouer avec des prises de positions comparables à celles d'autres nicéens, à l'image d'Hilaire de Poitiers, dont on a vu qu'ils ont pu se montrer très durs à l'égard du champion de l'arianisme.

Plus que vis-à-vis de Constance lui-même, les écrits de ses contemporains sont surtout déterminés par leur position quant aux deux règnes qui encadrent le sien, celui deConstantin, premier empereur chrétien, et celui deJulien, dernier empereur païen.Grégoire de Nazianze animé d'une rancœur personnelle contre Julien fait ainsi de Constance, celui « des rois le plus épris du Christ », à la notable différence de l'Apostat[107]. Au contraire, le principal historien du règne de Constance,Ammien Marcellin, qui servit sous ses ordres dans les légions impériales, prend fait et cause pour Julien[108],[Note 36] de sorte que Constance y est ainsi décrit comme un « esprit borné et influençable » « ramenant tout à ses vues »[109]. De la même manière, les quelques historiens païens qui écrivent après la mort de Constance et Julien, et qui portent le témoignage du naufrage du paganisme, à l'image deZosime, auVe siècle, noircissent le portrait de Constance par contraste avec celui de son successeur immédiat. Zosime fait ainsi de Constance un homme cruel — en témoigne le massacre familial et la mise à mort deGallus — et un infidèle qui se lance dans sa dernière guerre civile par jalousie pour les succès de son césar[110]. Dans le même temps, les chroniqueurs chrétiens, pourtant majoritairementnicéens[Note 37], en font, comme le byzantinJean Zonaras, un homme clément et plein de tempérance. Tout au plus déplorent-ils, comme le faitThéodoret de Cyr, que le Prince ait abandonné « le droit chemin » sur les conseils perfides d'Eusèbe de Césarée[111], même s'ils décrivent l'empereur sur son lit de mort comme étant plein de regrets à l'idée d'avoir altéré la pureté du dogme[Note 38]. Tous s'accordent en revanche pour fustiger son entourage — ses eunuques, ses courtisans et ses femmes —, que critiqueEutrope, et qui, pourAurelius Victor, fut tout aussi plein de « vices monstrueux » que l'empereur se révélait lui-même plein de « brillantes vertus »[112].

Les historiens modernes portent un regard qu'on peut espérer être plus apaisé sur la personnalité de l'empereur. Cet homme orgueilleux, qui se faisait appeler « Son Éternité » et qui se présente dans ses lettres àChapour II comme « Constance, vainqueur sur terre et sur mer, Auguste à jamais »[113], est décrit comme dépassé par des responsabilités trop lourdes et écrasé par le souvenir de son père qu'il n'a sans doute jamais vu qu'en majesté.Lucien Jerphagnon le voit ainsi comme un « de ces fils de gens trop prestigieux et qui ne peuvent que descendre »[114], tandis queMarcel Le Glay le reconnaît comme un homme « ayant une haute idée de sa fonction et, semble-t-il, de ses devoirs », mais dénué du génie que cela aurait supposé[33]. Sans doute était-il comme le présentePaul Petit « une sorte dePhilippe II d'Espagne dont il avait la piété, la chasteté laborieuse, le caractère soupçonneux, et l’orgueil duporphyrogénète »[82], à ceci près qu'il y ajoute une obsession permanente pour l'unité et les intérêts de l'Empire au point de faire, à l'heure de sa mort, de son ennemi d'hier son successeur désigné. Comme le résume finalement Jerphagnon, « Constance n'était certes pas sympathique, mais c'était un grand patron »[115].

Noms et titres

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Noms successifs

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  • 317, néFLAVIVS•JVLIVS•CONSTANTIVS.
  • 324, César :FLAVIVS•JVLIVS•CONSTANTIVS•CAESAR.
  • 337, Auguste :IMPERATOR•CAESAR•FLAVIVS•JVLIVS•CONSTANTIVS•AVGVSTVS.

Titres et titulaires

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Bibliographie

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Historiographie

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Contemporains

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Documents ultérieurs

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Travaux contemporains

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Sur l'Empire romain

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Sur le Bas-Empire romain

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Sur Constantin

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SurConstanceII

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Sur les guerres perso-romaines

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Sur Julien

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  • Joseph Bidez,La Vie de l'Empereur Julien, 1930, Société d'éditions « Les Belles Lettres ».
  • Giuseppe Ricciotti,Julien l'Apostat, 1959, Arthème Fayard.
  • Claude Fouquet,Julien, la mort du monde antique, 1985, Les Belles Lettres.
  • Jean Bouffartigue,L'Empereur Julien et la culture de son temps, 1992.
  • Pierre Renucci,Les idées politiques et le gouvernement de l'empereur Julien, 2000, Latomus.
  • LucienJerphagnon,Julien dit l'Apostat : histoire naturelle d'une famille sous le Bas-Empire, Texto,, 356 p.(ISBN 978-2-84734-746-3).

Articles historiques

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Notes et références

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Notes

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  1. De la même manière que la dynastie constantinienne naissante avait lié son nom à celui des Illyriens, lorsque Constantin s'était inventé une parenté avecClaudeII le Gothique, les Valentiniens, tout juste parvenus au pouvoir, essayeront de s'associer à la dynastie de ces premiers empereurs chrétiens.ValentinienIer épouse ainsi une descendante de Crispus tandis que son fils Gratien est marié à lafille posthume deConstanceII. Voir Charles Matson Odahl,Constantine and the Christian Empire,p. 247.
  2. Titre calqué sur celui du souverain perse, sans doute pour placer Hannibalien etShapurII sur un pied d'égalité.Peut-être faut-il aussi y voir une manifestation des ambitions romaines sur le trône perse lui-même, qui aurait alors été confié à Hannibalien, alors que Constantin prépare sa grande expédition sur les traces d'Alexandre le Grand[réf. nécessaire].
  3. Gallus, malade, aurait été considéré comme mourant par la troupe qui n'aurait pas jugé nécessaire de hâter son destin. Épargné en raison de sa grande jeunesse, ou plus simplement dissimulé à la vue des assassins, son jeune frère Julien a lui aussi la vie sauve. Voir Lucien Jerphagnon,Les divins Césars,p. 356.
  4. Julien considèrera dans sa lettreAu sénat et au peuple d'Athènes que Constance est le responsable officiel du massacre de sa famille
  5. La chronologie des événements fait là encore débat. André Piganiol place l'entrevue de Viminacium avant les massacres, ce qui aggrave encore la responsabilité des trois Césars, au premier lieu desquels Constance, dans le massacre familial qui s'ensuit. Jean-Rémy Palanque présente l'ordre inverse ce qui laisse la possibilité que les Césars n'aient fait que profiter d'une sédition militaire pour se débarrasser de deux rivaux et des autres branches de la famille constantinienne.
  6. Assiégée sans succès à trois reprises, en 338, 346 et 350, la ville fortifiée de Nisibe devait être, selon le mot de Paul Petit, le « Verdun de la Mésopotamie ». Voir Paul Petit,Histoire générale de l'Empire romain,III,Le Bas-Empire,p. 110.
  7. Eusèbe de Nicomédie avait baptisé Constantin sur son lit de mort et était le prélat qui avait signalé aux troupes le testament de l'empereur dénonçant ses pseudo-assassins. Arien notoire, il avait été placé parConstanceII à la tête de l'évêché de Constantinople en violation ducredo de Nicée, et en remplacement du nicéen Paul, exilé dans le Pont. Des émeutes éclatent durant lesquelles périt lemagister equitum Hermogenes.ConstanceII se rend personnellement sur place et réprime les manifestants. Voir David Potter,The Roman Empire at bay,p. 463.
  8. Pour les dates, voir Michael H. Dodgeon,Samuel N. C. Lieu,The Roman eastern frontier and the Persian Wars (AD 226-363),p. 166-182, ainsi que(en)Itineraries of the Roman emperors, 337-361.
  9. Issu des réformes constantiniennes de l'armée romaine, lecomitatensis semble avoir été non seulement une sorte de garde impériale au service du Prince, mais également une véritable armée mobile ou d'intervention chargée de lutter plus efficacement contre le péril barbare, où qu'il apparaisse. Voir à ce sujet Jean-Michel Carrié, « L'Empire-monde et les bases restaurées de la puissance », inL'Empire romain en mutation,p. 625-6.
  10. Bon prince, Constance l'envoie finir ses jours dans un palais de Prusa muni d'une confortable rente et, dans une lettre personnelle, va jusqu'à le féliciter d'être délivré du fardeau du pouvoir. Voir Lucien Jerphagnon,Julien dit l'Apostat,p. 69.
  11. Eunape et Zosime en font un désastre majeur pour l'armée romaine qui perd une grande partie de ses meilleurs effectifs, ce qui expliquerait les succès des barbares dans la seconde moitié duIVe siècle. D'après Zonaras, l'historien byzantin, Magnence aurait perdu les deux tiers de son armée et Constance près de 40 % de la sienne.
  12. Lucien Jerphagnon estime qu'après avoir constaté la rapide propagation de l'usurpation qui avait coûté son trône et sa vie à son cadet, « il avait acquis dans cette aventure la dureté soupçonneuse des peureux cernés », voirLes Divins Césars,p. 357.
  13. Ces lignes d'avertissement sont peut-être un écho du mot de Tacite, « insociabile regnum », commentant, laconique, l'assassinat de Britannicus concurrent de Néron pour la succession impériale.
  14. Ammien Marcellin la qualifie de « mégère ». D'une manière globale, les sources contemporaines, à commencer par Ammien et Libanios sont accablantes pour Gallus. Voir Paul Petit,Histoire générale de l'Empire romain,III,Le Bas-Empire,p. 91.
  15. Paul Petit voit dans cette affaire la preuve de la rivalité entre les militaires occidentaux d'une part, et les fonctionnaires civils et orientaux d'autre part, à la cour de Milan. Pour Héloïse Harmoy Durofil, il s'agit plus de solidarités et de jalousies ethniques, Silvanus trouvant ainsi le soutien d'officiers francs ou d'origine franque comme lui ainsi que d'aristocrates d'origine campanienne, peut-être en rapport avec ses origines maternelles.
  16. La deuxième épouse de l'empereur, Eusebia, était sans doute stérile. Particulièrement épris, semble-t-il, Constance n'envisagea jamais le divorce. Voir Lucien Jerphagnon,Julien dit l'Apostat,p. 113.
  17. Julien avait su trouver dans l'impératrice, à sa grande surprise, une alliée conséquente auprès de l'Auguste Constance. Que ce soit par pur élan de sympathie, ou, comme l'estime Jerphagnon, pour trouver un successeur commode et manipulable le temps de faire naître et grandir un héritier, le soutien d'Eusebia ne se démentit jamais. Voir Lucien Jerphagnon,Julien dit l'Apostat,p. 127.
  18. Le prêtre Grégoire de Naziance dans son discours contre Julien de 363 l'accuse d'avoir sur les mains le sang de son cousin. Il est cependant la seule source contemporaine — et elles ne sont pas toutes favorables à Julien, tant s'en faut — à avancer cette hypothèse. Sans doute le prélat s'est-il laissé aveugler par son animosité personnelle à l'encontre du nouveau Prince aux sympathies pro-païennes particulièrement vives.
  19. Le baptême était vu comme effaçant les péchés antérieurs, Constantin avait sans doute à cœur de nettoyer son âme des souvenirs de Crispus et Fausta, Constance se purifiant quant à lui du massacre familial. Mais il faut aussi y voir une raison politique : les fonctions militaires et judiciaires d'un empereur exigeaient qu'il fasse occasionnellement verser le sang à une époque où la doctrine chrétienne demeure encore très axée sur la non-violence. Enfin, être baptisé était un pas supplémentaire - et non pas initial, même si le baptême à la naissance existait déjà - dans l'engagement d'un chrétien, qui était donc fréquemment donné à des hommes adultes qui acceptaient de se plier aux règles de l'Église. Or, l'empereur, aux yeux de Constantin, ne devait pas être soumis aux autorités religieuses : ainsi, Théodose, baptisé avant son avènement, dut plier face aux exigences d'Ambroise de Milan qui lui refusait la communion. Voir Paul Veyne,Quand notre monde est devenu chrétien,p. 96-7.
  20. « Au milieu de la stupéfaction dont le frappait cette réunion de prodiges, l'empereur se récriait contre l'insuffisance ou l'injustice des rapports de la renommée, si justement suspecte d'exagération en toute autre circonstance, et si fort au-dessous de la réalité dans tout ce qu'elle avait publié de Rome », Ammien Marcellin,Histoire romaine,livreXVI,chapitreX.
  21. « Se baissant, tout petit qu'il était, pour passer sous les portes les plus hautes, il portait toujours le regard devant lui, ne tournant non plus la tête ni les yeux que si son col eût été contenu entre des éclisses. On eût dit une statue. », Ammien Marcellin,Histoire romaine,livreXVI,chapitreX.
  22. Il ne reste rien de cette premièreHagía Sophía incendiée en 404 lors d'une émeute entre différents chrétiens. Reconstruite puis de nouveau incendiée, cette fois lors de la sédition Nika en 532, c'est l'empereur Justinien qui confie aux architectes Isidore de Milet et Anthémius de Tralles la mission d'élever une basilique encore plus majestueuse, inaugurée en 537 et toujours visible aujourd'hui.
  23. Les différentes fonctions dans l'administration impériale sont énumérées dans laNotitia Dignitatum, un précieux document duVe siècle, qui permet d'étudier leur articulation. Pour l'armée romaine tardive, voir Yann Le Bohec,L'armée romaine sous le Bas-empire, 2006, A&J Picard(ISBN 978-2708407657).
  24. Une plaisanterie courante racontait que si l'on voulait obtenir une faveur, il fallait aller la demander à l'empereur au motif qu'il passait pour avoir une certaine influence sur l'eunuque. Voir Lucien Jerphagnon,Julien dit l'Apostat,p. 109.
  25. S'opposant à l'impératrice et tentant de monter l'empereur contre son César, ils s'en font un ennemi d'autant plus redoutable qu'il accède finalement au pouvoir suprême. Jugés en décembre 361, les deux hommes et quelques autres à leur service sont condamnés à mort sous le nouvel empereur et détruits par le feu. Voir Lucien Jerphagnon,Julien dit l'Apostat,p. 232-3.
  26. Ammien n'est cependant pas toujours objectif dans la mesure où il prend de manière vigoureuse le parti de Julien qui avait eu à se plaindre durant son Césarat des agissements de Barbatio et Marcellinus. L'historien a également des raisons de se montrer dur contre ces officiers qui avaient écarté son supérieur Ursicin. Voir Paul Petit,Histoire générale de l'Empire romain,III,Le Bas-Empire,p. 90.
  27. En 310 encore, Constantin en pleine guerre civile se flattait d'avoir vu Apollon en songe lui promettre le succès dans toutes ses entreprises. Voir Paul Veyne,Quand notre monde est devenu chrétien,p. 93.
  28. Cette loi n'est peut-être qu'une réaffirmation d'une loi antérieure de Constantin. Voir Code théodosien,XVI, 10, 2 et 3, cité par Paul Veyne,Quand notre monde est devenu chrétien,p. 135.
  29. Le titre ne sera abandonné par les empereurs romains qu'à la suite de Gratien.
  30. Cette décision devait avoir des conséquences inattendues puisque l'affaire de l'autel de la Victoire cristallisera à la fin du siècle les tensions entre païens et chrétiens. Remis en place par Julien, retiré de nouveau par Gratien, il est réclamé par les sénateurs et le préfet Symmaque auprès deValentinienII, Théodose et Eugène, qui, confrontés aux menaces du pape Damase et de l'évêque Ambroise de Milan, refuseront son retour. Finalement Honorius rend l'autel à la Curie, mais pas la statue.
  31. Paul Veyne estime leur nombre à seulement un dixième de la population totale de l'Empire à l'avènement de Constantin dans les années 310.
  32. Il convient de garder à l'esprit qu'en un siècle encore très majoritairement païen, les conversions à la religion du Christ puis l'entrée dans les ordres peuvent se produire à un âge suffisamment avancé pour que le nouvel ecclésiastique ait déjà une famille.
  33. La violente persécution de Dioclétien et de Galère, de 303 à 311, s'était achevée sur un terrible constat d'échec. Il semble qu'on ne puisse pas forcer les gens à croire sur commande. Fort de cette expérience, l'heure n'était plus vraiment aux grandes persécutions. Du reste Constantin et ses enfants auraient été bien mal avisés de persécuter la grande majorité de leurs loyaux sujets. Voir Paul Veyne,Quand notre monde est devenu chrétien,p. 145.
  34. Dans une lettre, qui nous a été retranscrite par Athanase, il aurait écrit à l'empereur : « Ne t’immisce pas dans les affaires de l'Église et ne nous commande pas à leurs propos ; mais apprends-les de nous. Dieu a mis en tes mains le royaume ; à nous, Il a confié les affaires de l'Église ».
  35. Dans ce texte, qui décrit le défilé de tous les empereurs devant le tribunal des Dieux, Constantin se range finalement aux côtés de la Mollesse et de la Débauche, d'où son fils Constance promet la suppression de tous les péchés par le baptêmeante-mortem. Sans doute Julien fait-il référence au fait, à ses yeux scandaleux, que, baptisé et donc purifié sur son lit de mort, Constance pouvait aspirer à paraître lavé de ses crimes devant son Dieu.
  36. Outre ce parti pris personnel, il est également notable qu'Ammien était païen et partant, aurait pu avoir des raisons d'être mécontent de la législation des Constantiniens. Ceci étant dit, l'homme semble finalement s'être révélé assez indifférent, tant au christianisme de Constance qu'au néoplatonisme de Julien.
  37. Philostorge est l'un des rares auteurs ariens dont nous ayons conservés quelques textes.
  38. Zonaras invente trois regrets qu'aurait prononcés l'empereur avant de trépasser : un cas de conscience pour son massacre familial, une erreur politique avec l'élévation de Julien au césarat et le fait d'« avoir introduit une nouveauté dans la religion ».
  39. Pour cette chronologie, voir « ConstanceII » par Jona Lendering.
  40. Après la victoire deConstantinII sur les Wisigoths.
  41. Après la bataille de Singara contre les Sassanides.

Références

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  26. Felicium temporum reparatio, voir Charles Matson Odahl,Constantine and the Christian Empire,p. 247.
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