Laconsonne affriquée palato-alvéolaire voisée est un son consonantique très fréquent dans de nombreuses langues parlées. Le symbole dans l'alphabet phonétique international estd͡ʒ (anciennement[ʤ]). Ce symbole représente un[d] et un[ ʒ], liés en un seul caractère.
Selon les langues, il peut être simple[d͡ʒ],aspiré[d͡ʒʱ], etc.
Voici les caractéristiques de la consonne affriquée palato-alvéolaire voisée :
Son mode d'articulation estaffriquée, ce qui signifie qu’elle est produite en empêchant d'abord l'air de passer, puis le relâchant à travers une voie étroite, causant de la turbulence.
Son point d'articulation estpalato-alvéolaire, ce qui signifie qu'elle est articulée au niveau de la jonction entre lesalvéoles de lamâchoire supérieure et lepalais dur, avec une langue convexe et renflée en forme de dôme.
Sa phonation estvoisée, ce qui signifie que les cordes vocales vibrent lors de l’articulation.
C'est uneconsonne orale, ce qui signifie que l'air ne s’échappe que par la bouche.
C'est uneconsonne centrale, ce qui signifie qu’elle est produite en laissant l'air passer au-dessus du milieu de la langue, plutôt que par les côtés.
Son mécanisme de courant d'air estégressif pulmonaire, ce qui signifie qu'elle est articulée en poussant l'air par les poumons et à travers le chenal vocatoire, plutôt que par la glotte ou la bouche.
Son symbole complet dans l'alphabet phonétique international estd͡ʒ, représentant und minuscule dans l'alphabet latin, suivi d'unʒ (« ej ») minuscule, reliés par untirant. Le tirant est souvent omis quand cela ne crée pas d'ambiguïté.Une alternative non officielle est de mettre le ej en exposant, pour indiquer le relâchement fricatif de l'affriquée[1],[2]. Enfin, l'API comportait anciennement uneligature spéciale pour cette affriquée, mais elle n'est plus officielle ; elle reste cependant disponible comme caractèreUnicode.
Ce son apparaît enfrançais dans les suites présentant les sons [d] et [ʒ], comme dans les mots « adjectif », « adjoint », et dans les mots d’origine étrangère, comme « jazz » /dʒaz/.
L'anglais le possède comme dansgiraffe ou comme dansjump. Cette langue le notej oug, sauf dans certains mots commejudge ouhedgehog, où il le transcriptdg oudj.
Bien que n'utilisant ce son que dans les mots d'emprunts, l'espagnol standard l'écritdj comme le français. Quelques dialectes d'Andalousie possèdent quand même ce son, toujours dans les mots d'emprunts.
L'arabe standard possède le[d͡ʒ] qui s’écritج comme dansجَرَس/d͡ʒaras/, mais dans certainsdialectes du nord de l'Afrique, il se prononce[ʒ] ou bien[g].
L'allemand possède ce son seulement dans les mots d'origine étrangère, mais le notedsch, sauf dans les mots d'emprunt à l'anglais, où il le note alorsg ouj.
L'albanais l'écritxh, sauf dans les mots d'emprunt à l'anglais, où il le note alorsg ouj.
Ce son s'écritdzs enhongrois, sauf dans les mots d'emprunt à l'anglais, où il est noté alorsg ouj.
Enféroïen, le[d͡ʒ] s'écritdj ou une combinaison deg avece,i,y ouey. Toutefois, plusieurs spécialistes pensent plutôt qu'il s'agirait d'un[ɟ], ou que cela dépendrait du dialecte.
L'italien possède le[d͡ʒ], par exemple dans les motsgiungla,fingere etpagina, mais l'écritj oug dans les mots d'emprunt, notamment à l'anglais.
Enpolonais, le[d͡ʒ] s'écrit normalementdż, par exemple dans le motdżungla, mais aussicz à cause de lasonorisation régressive, par ex.liczba. D'autre côté, la notedż peut également être prononcée comme[t͡ʒ] (dévoisement) ou comme la succession de sons[dʒ].
Enportugais brésilien, la lettred devant le [i] (écriti oue atone) peut être prononcée[d͡ʒ]. Il est donc unallophone de/d/. Un changement identique s'opère entre le/t/ et le[t͡ʃ].
Leserbo-croate possède à la fois [d͡ʒ], écritџ en cyrillique etdž en latin, ainsi que la réalisation mouillée [d͡ʒʲ] (/d͡ʑ/), écriteђ en cyrillique etđ (oudj) en latin.
Les parties grisées indiquent une articulation jugée impossible. Les cases blanches vides indiquent des articulations théoriques possibles mais non encore attestées. Les cases marquées d’un astérisque (*) indiquent des sons attestés non encore représentés officiellement dans l’API. Lorsque deux symboles apparaissent dans une case, celui de gauche représente uneconsonne sourde, celui de droite uneconsonne voisée (ne s’applique pas aux clics, présentés au centre des cases en bas du tableau). Les cases séparées par des pointillés emploient normalement les mêmes symboles API de base, et ne diffèrent éventuellement que par les diacritiques appliqués pour déplacer leur articulation, par exemple la nasalen represente une dentale ou une alvéolaire. Lesaffriquéest͡s,d͡z,t͡ʃ,d͡ʒ,t͡ɕ,d͡ʑ sont parfois notées à l’aide desligaturesʦ,ʣ,ʧ,ʤ,ʨ,ʥ ne faisant plus partie de l’API (il est recommandé de les remplacer par les deux articulations, liées avec uneligature tirant – suscrite ou souscrite). Lesocclusivesinjectivessourdes, sont parfois notées à l’aide des symbolesƥ,ƭ,ƈ,ƙ,ʠ (formés sur la base de la consonne pulmonique correspondante avec une crosse ajoutée), qui ne font plus partie de l’API (il est recommandé de les remplacer par le symbole de la consonne voisée avec l'anneau diacritique de dévoisement).