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Conservatisme

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Cet article concerne la philosophie politique. Pour les autres significations, voirConservatisme (homonymie).

Leconservatisme est unephilosophie politique qui est en faveur desvaleurstraditionnelles et affirme le primat des structures sociales et de la culture sur laraison humaine. Le conservatisme prône la préservation d'une situation ou le retour à une situation passée dans les domaines social, politique, moral, culturel, religieux. En ce sens, il s'oppose auprogressisme[1]. Pour les conservateurs, l'ordre social précède et conditionne la destinée des individus, qui doivent donc l'accepter. Ils tendent à situer l'ordre social hors d'atteinte des pouvoirs de transformation humains, par exemple en l'ancrant dans la religion. À l'inverse, lesLumières ont fait appel à la nature et au droit naturel universel contre la culture[2].

PourMichael Freeden, le conservatisme croit seulement en un changement limité de ce qui est naturel ou organique. Pour les conservateurs, l'ordre social est indépendant de lavolonté humaine[3]. Ainsi, le conservatisme s'oppose fortement aulibéralisme à partir de ce qu'est ou doit être le droit ; lesdroits sont acquis et protégés par les institutions établies, et donc, ne sont pas innés ou attachés à l'individu[4],[5].

La critique conservatrice s'applique en général auprogressisme : l'État n'a pas de finalitééthique et ne peut améliorer la société ou lesindividus[6]. Le conservatisme se divise, dans la réaction contre lesLumières (libéralisme,socialisme…), entre lesaristotéliciens (etthomistes) et lespessimistes héritiers de l'augustinisme[7],[8],[9]. C'est une critique de l'humanisme, maintenant au sein de l'ordre politique, l'idée dehiérarchie et de l'hétéronomie ; lepessimisme moral suppose juste, sans toutefois souscrire aujusnaturalisme, de souligner les dangers ou l'impossibilité de la liberté humaine, de l'autonomie et de l'émancipation[10],[11],[12].

Le terme vient de « conserver », dulatinconservare « maintenir, observer (une loi, une coutume) », composé deservare « préserver, garder ». Bien que ce ne soit pas uneidéologie en soi, le conservatisme est une philosophie politique dont les idées sont en grande partie liées à leur contexte d'existence. Il est défini en partie par l'accent mis sur latradition comme source desagesse, bien au-delà de ce qui peut être démontré ou explicitement établi. Il se fonde sur la conservation d'un ordre préétabli, selon les conventions, chacun à sa place.

Le conservatisme ne doit pas être confondu avec laréaction (d'où le terme « réactionnaire ») ou avec l'immobilisme[13].

En général classé à ladroite du spectre politique, il existe également unegauche conservatrice qui allie des idées sociales sur le plan économique et leconservatisme sociétal.

Histoire

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La définition du conservatisme a souvent été l'objet d'un débat, marqué par l'association de nombreux (et souvent antinomiques) partis politiques et idéologies. Le chercheur R. J. White déclare ainsi :

« Mettre le conservatisme en bouteille et l'étiqueter est comme essayer de liquéfier l'atmosphère… La difficulté vient de la nature de la chose. Le conservatisme est moins une doctrine politique qu'une habitude de l'esprit, une manière de ressentir, un mode de vie[14]. »

La pensée politique contient de nombreux traits que l'on pourrait qualifier rétrospectivement de conservateurs. Beaucoup suggèrent une naissance plus précoce d'une disposition conservatrice, dans les suites de laRéforme, spécialement dans les œuvres duthéologienanglicanRichard Hooker promouvant la modération dans l'équilibre politique des intérêts vers les buts d'harmonie sociale et de bien commun. Mais, ce n'est qu'ausiècle des Lumières, en particulier face aux évènements entourant laRévolution française de 1789, que le conservatisme commença à se révéler comme une attitude distincte ou une manière de penser et ce n'est qu'à partir de la polémique d'Edmund Burke —Réflexions sur la Révolution de France — que le conservatisme gagna une réelle influence.

Edmund Burke (1729-1797).

L'homme d'État anglo-irlandaisEdmund Burke, qui combattit la Révolution française, sympathise d'abord avec certaines revendications de laRévolution américaine. Cette tradition conservatrice insiste souvent sur le fait que le conservatisme n'a pas d'idéologie. Burke développe ses idées en réaction à l'idée « des Lumières » d'une société guidée par une raison abstraite. Même s'il n'a pas utilisé le terme, il anticipa la critique dumodernisme, qui fut pour la première fois utilisée à la fin duXIXe siècle par le religieux conservateur néerlandaisAbraham Kuyper. Burke était en conflit avec les Lumières, et plaidait à la place pour les valeurs de la tradition.

Pour Burke, la mise en place d'un gouvernement ne peut s'appuyer sur des abstractions comme la « Raison », mais sur le développement historique de l'État et des autres institutions importantes de la société comme la famille ou l'Église.

« We are afraid to put men to live and trade each on his own private stock of reason, because we suspect that this stock in each man is small, and that the individuals would do better to avail themselves of the general bank and capital of nations and ages. Many of our men of speculation, instead of exploding general prejudices, employ their sagacity to discover the latent wisdom which prevails in them. If they find what they seek, and they seldom fail, they think it more wise to continue the prejudice, with the reason involved, than to cast away the coat of prejudice, and to leave nothing but naked reason; because prejudice, with its reason, has a motive to give action to that reason, and an affection which will give it permanence. »

Burke argumentait que la tradition est une base plus solide que les choses purement abstraites (comme la « Raison »). La tradition se forme avec la sagesse de plusieurs générations et les aléas du temps, alors que la « Raison » peut n'être que le masque des préférences d'un seul homme, et qu'elle représente au mieux la sagesse non testée d'une génération. Toute valeur ou institution existante qui est passée au travers de l'influence correctrice des expériences passées doit être respectée.

Cependant, les conservateurs ne rejettent pas le changement ; comme Burke l'a écrit, « Un État qui n'a pas les moyens d'effectuer des changements n'a pas les moyens de se maintenir »[15]. Cependant, ils insistent pour que le changement soit organique, plutôt que révolutionnaire : une tentative de modifier la toile complexe des interactions humaines qui forme la société humaine, dans le but de mettre en pratique une doctrine ou une théorie, court le risque de se voir passer sous la dure loi de l'effet pervers. Burke recommanda la vigilance contre la possibilité d'aléas moraux. Pour les conservateurs, la société est quelque chose d'enraciné et d'organique : tenter de l'enlever ou de la modifier pour les plans d'un quelconque idéologue, c'est s'attirer de grands désastres non prédits.

Les conservateurs défendent aussi le droit à la propriété. Carl B. Cone, dansBurke and the Nature of Politics[16], souligna que ce point de vue, exprimé comme une philosophie, servait également les intérêts des gens impliqués :

« As Burke had declared… this law… encroached upon property rights… To the eighteenth century Whig, nothing was more sacred than the rights of property, … the protest could not be entirely frank, and it masked personal interests behind lofty principles. These principles were not hypocritically pronounced, but they did not reveal the financial interests of Rockingham, Burke, and other persons who opposed the East India legislation as members of parliament, as holders of East India stock… »

Benjamin Disraeli (1804-1881).

À la fin de la période napoléonienne, lecongrès de Vienne marqua le début d'une réaction conservatrice en Europe pour contenir les forces libérales et nationalistes relâchées par la Révolution française. Les historiensWill et Ariel Durant décrivent la philosophie conservatrice de cette époque comme« défendre la nécessité de la religion, la sagesse de la tradition, l'autorité de la famille, les avantages d'une monarchie légitime, et le besoin constant de maintenir les digues politiques, morales et économiques contre la mer toujours houleuse de l'ignorance populaire, de la cupidité, de la violence, du barbarisme et de la fertilité »[17]. Le vicomteLouis de Bonald détermina les principes du conservatisme français dans laThéorie du pouvoir politique et religieux en 1796 :« monarchie absolue, aristocratie héréditaire, autorité patriarcale dans la famille, et la souveraineté morale et religieuse des papes sur tous les rois de la Chrétienté »[18]. Avec Louis de Bonald, Joseph de Maistre fut le porte-parole le plus influent du conservatisme contre-révolutionnaire, avec une emphase sur la monarchie comme sauvegarde de l'ordre dans la société ; le mouvementlégitimiste est l'incarnation politique de cette pensée conservatrice de l'époque.

En 1818,Chateaubriand participe à la fondation du journalLe Conservateur. Il écrit dans son journal :« Plus on défendra les principes de la vraie liberté, plus on réclamera pour les citoyens la garantie et l'égalité des droits, et plus on devra s'élever contre tout ce qui passe les limites posées par l'expérience, marquées par la Sagesse. Et croit-on que les démagogues qui crient à la liberté lui élèvent un autel dans leur cœur ? Ils ne l'ont jamais aimée ; ils ne l'ont jamais servie. Ce qu'ils désirent, c'est l'abaissement de tout ce qui est au-dessus d'eux. Ils accepteraient demain le despotisme, pourvu que ce fût avec l'égalité de 93. Leur amour de la liberté, c'est de la haine et de l'envie »[19].

Benjamin Disraeli, lui-même un membre duParti conservateur enAngleterre, écrivit en 1845 qu'« un gouvernement conservateur est une hypocrisie organisée »[20]. Il fit ce commentaire lorsque le Parti conservateur se fut divisé en deux groupes, selon que ses membres avaient ou non profité personnellement de l'abolition desCorn Laws[21].

Aspects du conservatisme

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Comme toute philosophie politique, le conservatisme s'intéresse non seulement au fonctionnement des institutions politiques mais également à tous les autres aspects de la vie humaine.

Philosophie

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Le conservatisme se développe, sous l'influence dupessimisme, en réaction aux idées desLumières. Tout d'abord, il y a, au sein du conservatisme, un rejet ducontrat social ; ce dernier signifie alors que l'ordre social repose sur le consentement des individus à faire société. L'association politique est, pour lesLumières, possible grâce au triomphe de la raison sur l'arbitraire et la prédominance du droit[22]. Pour le conservateur, la civilisation n'est pas au service d'unprogrès perçu comme illusoire ; elle garantit juste la paix civile[23]. Le conservatisme repose ainsi sur leréalisme politique etmoral. Le conservateur combat alors lematérialisme (marxisme,utilitarisme,relativisme moral,national socialisme,postmodernité…) - rejoignant en cela leslibéraux - et l'humanisme (intellectualisme moral, droits de l'Homme, etc.) sur le planmétaphysique et politique.

Politique

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Le conservatisme entend mettre en garde contre les utopies sociales et les conséquences perçues comme potentiellement néfastes duprogressisme, en insistant sur le mauvais fond de la nature humaine qu'aucune structure sociale ne peut abolir ou réformer ; c'est notamment ce qu'enseignent lesaugustiniens et lesmoralistes duGrand Siècle[24],[25]. En effet, pour lesLumières, l'autonomie est le principe du Bien ; c'est justement cette idée que les conservateurs combattent[26]. Il s'agit d'insister sur l'usage de la force et de l'autorité afin de préserver les institutions sociales, car les conservateurs mettent l'accent sur les passions humaines destructrices et antagonistes pouvant menacer l'ordre politique ; contrairement auxLumières, ils refusent d'accorder du crédit à l'éducation, au droit et auprogrès[27]. De grandes figures, réputées pour leur forte adhésion au conservatisme, se sont reconnues dans lepessimismeaugustinien duXVIIe siècle, et celui développé auXIXe siècle par lesromantiques allemands[28].

Culture

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Le conservatisme culturel est une philosophie qui encourage la préservation de l'héritage d'une nation ou d'une culture. La culture en question peut être aussi large que les civilisationsoccidentale ouchinoise ou être restreinte comme celle duTibet. Les conservateurs culturels essayent d'adapter des normes transmises par le passé. Les normes peuvent être romantiques, comme les mouvements contre lesystème métrique qui demandent la sauvegarde dusystème de poids et de mesures auRoyaume-Uni ou auCanada. Elles peuvent être institutionnelles : en Occident, cela inclut aussi bien lachevalerie et leféodalisme que lecapitalisme, lalaïcité et l'État de droit.

Selon une branche du conservatisme culturel appeléeconservatisme sociétal, les normes peuvent être également morales. Par exemple dans certaines cultures, des pratiques telles que l'homosexualité sont jugées mauvaises. Dans d'autres cultures, les femmes qui montrent leur visage ou leurs membres en public sont considérées comme immorales, et les conservateurs dans ces cultures soutiennent souvent des lois interdisant de telles pratiques. D'autres conservateurs tiennent une approche plus positive, en soutenant deslois du bon samaritain — des lois requérant de la charité — si leur culture considère ces actes comme moraux.

Les conservateurs culturels arguent souvent que les vieilles institutions se sont adaptées à des lieux ou des cultures particuliers et qu'il faudrait donc les laisser perdurer. Selon qu'ils soient plus ou moins universalisants (ou sceptiques), les conservateurs culturels peuvent accepter ou non des cultures qui diffèrent de la leur. De nombreux conservateurs croient en une moralité universelle, mais d'autres admettent que des codes moraux peuvent différer d'une nation à une autre, et qu'ils ne devraient essayer de supporter leurs codes moraux que dans leur propre culture. C'est ainsi qu'un conservateur culturel peut douter que les idéaux français à vocation universaliste soient appropriés en Allemagne.

Religion

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Les conservateurs religieux cherchent à préserver les enseignements de certaines religions particulières, quelquefois en proclamant la valeur de ces enseignements, d'autres fois en cherchant à donner force de loi à ces enseignements[29]. Dans d'autres lieux ou à d'autres époques, le conservatisme religieux peut se trouver lui-même en désaccord avec la culture dans laquelle se trouvent les croyants. Dans certaines cultures, il y a des conflits entre deux ou plusieurs groupes de conservateurs religieux, chacun déclarant que leur vue est correcte et que celles de leurs opposants sont fausses.

Des gouvernements conservateurs influencés par des conservateurs religieux peuvent promouvoir par de larges campagnes le retour à des valeurs traditionnelles. Un exemple moderne est la campagne « Back to Basics » du Premier ministre britanniqueJohn Major. Dans l'Union Européenne, une campagne conservatrice tenta de spécifier certaines valeurs du conservatisme dans laConstitution européenne avortée, notamment l'appel du papeJean-Paul II à y inclure une référence à Dieu et au christianisme mais cet appel fut rejeté parJacques Chirac.

Économie

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Le conservatisme n'a pas un modèle économique qui le définit. Cependant lelibéral-conservatisme est souvent désigné comme un des principaux systèmes économiques du conservatisme même si d'autres politiques économiques conservatrices existent, comme lenationalisme économique.

Aspect fiscal

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Le conservatisme fiscal est une philosophie économique de prudence dans les dépenses gouvernementales et la dette publique. Edmund Burke, dans sesRéflexions sur la Révolution de France, articula ses principes :

« …[I]t is to the property of the citizen, and not to the demands of the creditor of the state, that the first and original faith of civil society is pledged. The claim of the citizen is prior in time, paramount in title, superior in equity. The fortunes of individuals, whether possessed by acquisition or by descent or in virtue of a participation in the goods of some community, were no part of the creditor's security, expressed or implied…[T]he public, whether represented by a monarch or by a senate, can pledge nothing but the public estate; and it can have no public estate except in what it derives from a just and proportioned imposition upon the citizens at large. »

En d'autres termes, un gouvernement n'a pas le droit de s'endetter de manière importante pour ensuite en jeter le fardeau sur le dos du contribuable ; le droit du contribuable de ne pas être surtaxé de manière oppressive est plus important que de rembourser les emprunts qu'un gouvernement a pu contracter imprudemment.

Environnement et nature

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La philosophie politique conservatrice peut promouvoir la conservation de l'environnement mais elle le fait à sa manière, à savoir comme préservation d'un ordre extérieur et qu'il ne nous est pas donné de changer. Cet ordre extérieur changeant avec les différents courants conservateurs à différentes époques, il convient de bien identifier le contenu du conservatisme avant de conclure. On trouve par exemple la phrase suivante chezRussell Kirk dansThe Conservative Mind :

« Le spectacle contemporain que donnent à voir les forêts éteintes et les terres érodées, le pétrole gaspillé et le minage impitoyable, les dettes nationales accrues avec imprudence avant de finir par être répudiées, ainsi que la révision continuelle du droit positif, sont autant de preuves de ce qu’une époque sans vénération se fait à elle-même et à ses successeurs[30]. »

Pour le philosophe Fabrice Flipo, la position de l'auteur n'est pas totalement claire car il peut regretter que les capitalistes exploitent les ouvriers, mais aussi considérer que cette domination est dans l'ordre des choses. De la même façon que les traditions auxquelles les conservateurs se réfèrent se révèlent, à l'examen, « inventées », l'important pour ce courant n'est pas que les choses soient vraies mais qu'elles soient crues, parce que c'est sur elles que repose l'ordre social. En matière environnementale également, le conservatisme ne sera « écologiste » que si cela renforce un ordre collectif contre les facteurs de chaos qui le menacent, qu'il s'agisse des ennemis de l'intérieur ou de ceux de l'extérieur. Cela expliquerait selon Flipo que l'écologisme comme courant politique soit plutôt de gauche : mis à part quelques paysages la puissance économique qui provoque également la destruction écologique est trop précieuse pour les conservateurs pour la laisser être compromise par le respect du vivant[31][source insuffisante].

Autres utilisations du mot

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Le terme de « conservatisme » a souvent une connotation péjorative ou polémique. De nombreux mouvements ont déjà été taxés de « conservatisme », parfois en refusant cette qualification : lesdémocrates chrétiens, leslibéraux

De manière réciproque, une partie de ladroite (notamment sa frangelibérale) a tenté de s'approprier le thème de la modernité et de retourner contre lagauche l'accusation de conservatisme : le terme a pu être utilisé contre lessyndicats, lesaltermondialistes, lessocialistes, etc.

Certains analystes reprennent ce terme pour qualifier la gauche. Ainsi,Marcel Gauchet note en 2008 que toute la gauche européenne est dans l'incapacité de se renouveler intellectuellement[32]. Ce conservatisme est jugé particulièrement alarmant pour leParti socialiste français, piégé par son« héritagemitterrandien » dont les leaders« donnent l'impression de ne pas mesurer le décalage qui se creuse entre leurs discours et la réalité »[32].

Partis politiques

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Il existe dans le monde un certain nombre de partis s'appelant « Parti conservateur Ce lien renvoie vers une page d'homonymie ». On peut citer enGrande-Bretagne le partiTory, leParti conservateur du Canada auCanada.

De même, auxÉtats-Unis, le débat politique oppose les progressistes dont une partie se retrouve au sein duParti démocrate, aux conservateurs le plus souvent membres duParti républicain.

France

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Dans lesannées 2020, le courant conservateur en France est principalement représenté parLes Républicains (droitegaulliste)[33], leRassemblement national (extrême droite) etReconquête (extrême droite)[34].

Royaume-Uni

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LeParti conservateur, fondé en 1834, est l'héritier desTories desXVIIIe et XIXe siècles. Il est depuis sa création l'un des deux principaux partis du Royaume-Uni, d'abord avec leParti libéral puis, à partir desannées 1920, avec leParti travailliste. DesPremiers ministres conservateurs ont été à la tête du gouvernement britannique pendant 57 années au cours duXXe siècle, dont les plus notables sontWinston Churchill (de 1940 à 1945 puis de 1951 à 1955) etMargaret Thatcher (1979 à 1990).

Il est l'héritier desTories qui étaient l'un des deux groupes parlementaires à partir duXVIIe siècle. Réputés proches de la dynastie Stuart, ils étaient favorables à un pouvoir royal fort et défendaient les intérêts de l'aristocratie foncière. AuXIXe siècle, l'extension progressive du suffrage amena lesWhigs comme lesTories à s'organiser en partis politiques. Le groupe parlementairetory rassembla ses associations locales, créant le Parti conservateur. Il se montrait plutôt protectionniste, s'opposant au libre-échangisme du Parti libéral (issu desWhigs). À la fin duXIXe siècle,Benjamin Disraeli a créé un parti fièrement impérialiste mais enfin se fit le chantre d'un « torisme populaire » préoccupé par la question sociale.

AuXXe siècle, le Parti conservateur devint clairementlibre-échangiste, élargissant sa base électorale au-delà de l'aristocratie foncière, en direction de la bourgeoisie, des petits propriétaires et des milieux d'affaires. Il forma une nouvelle coalition d'Union nationale, avec les travaillistes, entre 1931 et 1945. Il bénéficia alors du prestige deWinston Churchill, héros de la nation face à la menace nazie. En1975,Margaret Thatcher prit les rênes du Parti conservateur et lui fit prendre un virage à droite.Libérale économiquement, conservatrice sur les questions de société, atlantiste et partisane d'une Europe des nations, elle conquit Downing Street enmai 1979[35]. Dans les années 2010,David Cameron, tente d'en rajeunir l'image et de « recentrer » sa ligne politique. Ce dernier permit à son parti de gagner une trentaine de sièges en 2005 et cinq ans plus tard, le, il est nommé Premier ministre après sa victoire relative auxélections législatives.

États-Unis

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Les théories politiques deRussell Kirk sont parmi celles qui influencent le plus le conservatisme américain.

L'ouvrageThe Conservative Mind deRussell Kirk en 1953 a exercé une influence décisive dans la formation des différentes composantes du conservatisme américain d'après-guerre[36]. Bien que Trilling, Hartz et Bell qualifient les « nouveaux conservateurs » dont Russell Kirk, Francis Wilson et Peter Viereck, de conservateurs perdus dans une quête étrange et futile[37]. Toutefois, le conservatisme américain est l'héritier du mouvement historique issu du Moyen Âge à la Révolution française[38], deEdmund Burke àAlexis de Tocqueville, en passant parThomas Carlyle,Samuel Taylor Coleridge,Friedrich von Gentz, Schumpeter, donc de source anglaise et du conservatisme européen. Également influencé par la « révolution conservatrice » des années 1970 et 80. Le premier des conservateurs américains plus ou moins admis est John C. Calhoun, un fédéraliste, et nationaliste jeffersonien. Le deuxième président des États-UnisJohn Adams est également une référence.

Clarence Thomas est l'un des juges les plus conservateurs de la Cour suprême des États-Unis.

Aux États-Unis, le mot « liberal » est presque équivalent « d'homme de gauche » dans l'opinion publique lorsqu'il est employé par opposition aux « conservateurs » défavorables au « big Government » et au laxisme ou permissif de la gauche démocrate américaine[39]. Le conservatisme américain s'oppose alors au libéralisme progressiste et aurelativisme.

Les théoriciens du conservatisme américains sont nombreux et divers. Pour n'en citer que quelques-uns parmi ceux reconnus comme « grands penseurs conservateurs », on évoque des penseurs tel queRussell Kirk,Leo Strauss[40] ou des hommes politiques américains commeDaniel Patrick Moynihan. La diversité de leurs écrits ne peut se comprendre qu'en fonction du contexte historique avec lequel ils étaient en interaction.

Il faut également bien distinguer lenéo-conservatisme (Irving Kristol) qui est un courant des libéraux (au sens anglo-saxon) qui sont passés à droite avec les conservateurs américains, même si l'évolution du néo-conservatisme tend à se reprocher avec celle du conservatisme américain[41].

Certains revendiquent une part de conservatisme, c'est notamment le cas d'Hannah Arendt qui explique dans son essaiLa crise de l'éducation que c'est « pour préserver ce qui est neuf et révolutionnaire dans chaque enfant que l'éducation doit être conservatrice »[42]. Le conservatisme dans l'éducation est alors la condition des révolutions futures.

Le conservatisme américain est aujourd'hui dominé parAllan Bloom ou des juristes commeClarence Thomas.

Japon

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Au Japon, le conservatisme est représenté avant tout par leParti libéral-démocrate, qui domine la vie politique depuis 1955. L'un de ses principaux penseurs est Yasuoka Masahiro (1898-1983).

Brésil

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Leconservatisme au Brésil désigne le mouvement issu de certaines traditions culturelles du Brésil, ainsi que de la relation avec les racines culturellesluso-ibériques et diverses influences. Le mouvement a reçu des influences de l'héritage romain et une partie de laphilosophie grecque dans sa fondation dans lechristianisme.

Les points de vue et les caractéristiques historiques conservateurs plus traditionnels incluent la croyance dans lefédéralisme politique, lecatholicisme et lemonarchisme[43],[44],[45].

Critique

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Article détaillé :Progressisme.
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Notes et références

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  1. « Conservatisme », surEncyclopædia Universalis
  2. Jean Ehrard,L’idée de nature en France dans la première moitié du XVIIIe siècle, Paris, Albin Michel, 1994 (1963)
  3. Voir Ashworth,p. 6,Liberalism and the emergence of IR in Ashworth, 1999, "Creating International Studies".
  4. VincentSchnebel, « Les droits de l’homme, une œuvre critiquée par Edmund Burke », surchevaliersdesgrandsarrets.com,
  5. « L'histoire occultée du conservatisme », surfr.danielpipes.org
  6. P. Schouppe, « Le réalisme juridique »,Revue interdisciplinaire d'études juridiques,‎,p. 192(lire en ligne)
  7. Francesco PaoloAdorno,« Pascal et le droit naturel », dansLes Pascal à Rouen, 1640-1648, Presses universitaires de Rouen et du Havre,coll. « Hors collection »,(ISBN 979-10-240-1094-6,lire en ligne),p. 357-374
  8. Antonio Punzi, « Pour une philosophie réaliste du droit : Villey et les équivoques sur le droit naturel »,Droit et société,‎,p. 69-92(lire en ligne)
  9. « "Le combat pour les Lumières n'est pas fini ! " », surlhistoire.fr
  10. François, « L’éclipse des Lumières, ou le refus du péché originel », surdroitedavant.wordpress.com,
  11. Jean-FrançoisMattéi, « Platon ou l’humanisme »,Cahiers du GADGES,vol. 4,no 1,‎,p. 41-50(lire en ligne)
  12. MatthieuGiroux, « Nicolas Berdiaev : le mal et la liberté chez Dostoïevski », surphilitt.fr,
  13. « Qu'est-ce que l'immobilisme ? », surjournaldunet.com(consulté le)
  14. (en) « To put conservatism in a bottle with a label is like trying to liquefy the atmosphere… The difficulty arises from the nature of the thing. For conservatism is less a political doctrine than a habit of mind, a mode of feeling, a way of living.|Dans l'introduction deThe Conservative Tradition, ed. R.J. White (Londres : Nicholas Kaye, 1950)
  15. Réflexions sur la Révolution de France, Edmund Burke
  16. (en) Carl B. Cone,Burke and the Nature of Politics, University of Kentucky Press, 1957 ASIN B0006AV4NG
  17. (en) « defending the necessity of religion, the wisdom of tradition, the authority of the family, the advantages of legitimate monarchy, and the constant need to maintain political, moral, and economic dikes against the ever-swelling sea of popular ignorance, cupidity, violence, barbarism, and fertility. » Will et Ariel Durant,The Age of Napoleon, Simon et Schuster, 1975(ISBN 0-671-21988-X)
  18. (en) « absolute monarchy, hereditary aristocracy, patriarchal authority in the family, and the moral and religious sovereignty of the popes over all the kings of Christendom. »Ibid.
  19. Guillaume Perrault, « Penser en liberté, premier acte de la conservation »,Le Figaro Magazine, semaine du 2 décembre 2016, p. 56-57.
  20. Speech in the House of Commons, 3 mars 1845
  21. Speech on Agricultural Interests, March 17, 1845
  22. DavidLeroux, « Hobbes était-il pessimiste? – Tribord »
  23. YounessBousenna, « Les Pensées politiques de Blaise Pascal », surphilitt.fr,
  24. constancefaure, « Ambigüité et message satirique dans La Modeste Proposition de Jonathan Swift », surL'Atelier des Savoirs
  25. TonyGheeraert, « “Nous courons sans souci dans le précipice…” L’augustinisme classique, un “art de vivre par temps de catastrophe” ? », surMelancholia
  26. Carlo Invernizzi Accetti, « Kant et Sade : Les Lumières sont-elles totalitaires ? », surCairn,
  27. Jeremy Mercier, « Les Anti-Lumières contre l'humanisme. Entretien avec Zeev Sternhell, Propos recueillis par Jérémy Mercier », surCairn,
  28. « Pessimisme. », surcosmovisions.com
  29. Frank J. Smith,Religion and Politics in America: An Encyclopedia of Church and State in American Life [2 volumes], ABC-CLIO, États-Unis, 2016,p. 199-207
  30. (en) « The modern spectacle of vanished forests and eroded lands, wasted petroleum and ruthless mining, national debts recklessly increased until they are repudiated, and continual revision of positive law, is evidence of what an age without veneration does to itself and its successors. »
  31. Fabrice Flipo,Nature et politique, Paris, Amsterdam,
  32. a etbMichel Winock,La Droite, hier et aujourd'hui, Perrin, 2012,p. 207
  33. « Chez Les Républicains, les conservateurs cherchent eux aussi leur champion », surLExpress.fr,(consulté le)
  34. NicolasMassol, « Régionales : le RN à la pêche aux conservateurs », surLibération(consulté le)
  35. (en) « 1979: Thatcher wins Tory landslide », surBBC News,(consulté le).
  36. Nicolas Kessler,Russell Kirk et les premiers pas du « New conservatism » (Chapitre I), Le Conservatisme Américain, PUF,coll. « Que sais-je ? »[réf. incomplète]
  37. Librement adapté de la conférence d'Aurélie Godet, « Conservatism in American Political Culture: the Example of Irving Kristol », 14/12/2006, à l'ENS LSHLe conservatisme et la culture politique américaine
  38. Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution en France, Paris, Hachette, coll. Pluriel, 1989.
  39. Philippe Raynaud,Libéralisme, Le dictionnaire des sciences humaines, PUF, « Quadrige dicos poche », 2006
  40. Leo Strauss, Droit naturel et histoire (1953), trad. Paris, Plon, 1954. Eric Voegelin, La nouvelle science du politique. Une introduction, Paris, Le Seuil, coll. L’ordre philosophique, 2000.
  41. Alain Frachon et Daniel Vernet,L’Amérique messianique. Les guerres des néo-conservateurs, Le Seuil, La couleur des idées, 2004. Immanuel Wallerstein, in nº Spécial de la revue Genèses, « Libéralisme, socialisme, conservatisme », nº 9.
  42. Hannah Arendt, La Crise de la culture, Gallimard, coll. « Folio », Paris, 1972(ISBN 2-07-032503-2), p. 241
  43. GustavoRibeiro, « Au Brésil, le conservatisme gagne du terrain », surMediapart(consulté le)
  44. « Brésil. Le Brésil de Bolsonaro se projette dans le “conservatisme” pur et dur », surCourrier international,(consulté le)
  45. SávioCavalcante, « Le Brésil de Bolsonaro ou le conservatisme libéral de l’homme moyen », suraoc.media,(consulté le)

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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