Pour les articles homonymes, voirCDF.
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| Préfet | Víctor Manuel Fernández(depuis) |
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LeDicastère pour la Doctrine de la foi ouDDF (auparavantCongrégation pour la Doctrine de la foi) est l'une des neufcongrégations actuelles de laCurie romaine. Il a remplacé en1965 laSacrée congrégation du Saint-Office[1], qui a elle-même succédé à l'Inquisition romaine (de son nom complet « Sacrée Congrégation de l'Inquisition romaine et universelle ») instaurée initialement pour combattre leshérésies et lesapostasies. Il joue un rôle déterminant au sein de l'Église catholique avec pour mission de « promouvoir et de protéger la doctrine et les mœurs conformes à la foi dans tout le monde catholique ».
Le papePaul III avait fondé uneSacrée congrégation de l'inquisition romaine et universelle, par la bulleLicet ab initio (de), le. Cette première congrégation permanente avait pour mission de lutter contre leshérésies, et plus particulièrement de faire obstacle auprotestantisme[1].
Le papeSixte V l'a conservée en première place de saconstitution apostoliqueImmensa æterni Dei introduisant en 1588 quinze congrégations permanentes pour gouverner l'Église et les États pontificaux.
Le papePie X a réformé cette institution le et l'a remplacée par la « Sacrée congrégation du Saint-Office » (ou Saint-Office). Elle avait pour rôle de veiller à la pureté de la doctrine et des mœurs.
En 1917, le papeBenoît XV, par lemotu proprioAlloquentes Proxime[2], supprime lacongrégation de l'Index et confie la mise à jour de l'Index librorum prohibitorum (Index des livres interdits) au Saint-Office.
Le papePaul VI a substitué au Saint-Office laCongrégation pour la doctrine de la foi parmotu proprioIntegræ servandæ (en)[3] du, veille de la clôture duconcile Vatican II[4]. Il fit prévaloir sur l’aspect punitif de la condamnation l’aspect positif de la correction de l’erreur, de la garde, de la préservation et de la promotion de lafoi.
Jean-Paul II a précisé sa fonction actuelle en 1988 par laconstitution apostoliquePastor Bonus : « La tâche propre de la Congrégation pour la doctrine de la foi est de promouvoir et de protéger la doctrine et les mœurs conformes à la foi dans tout le monde catholique : tout ce qui, de quelque manière, concerne ce domaine relève donc de sa compétence[5] ». De 1981 à 2005, elle est présidée par lecardinalJoseph Ratzinger qui deviendra le papeBenoît XVI. Avec la Congrégation pour la doctrine de la foi, l'Église a définitivement abandonné la structure et les méthodes de l'Inquisition. Comme l'explique Jean-Paul II[6] :
« L'institution de l'Inquisition a été abolie. Comme j'ai eu l'occasion de le dire aux participants au Symposium [Symposium international sur l'Inquisition, organisé au Vatican du 29 au 31 octobre 1998 par la Commission historique et théologique du Comité pour le grand Jubilé de l'An 2000], les fils de l'Église ne peuvent manquer de revenir dans un esprit de repentir sur « le consentement donné, surtout en certains siècles, à des méthodes d'intolérance et même de violence dans le service de la vérité ». »
La Congrégation a été présidée par le cardinalGerhard Ludwig Müller de jusqu'à. Il a été remplacé le parLuis Ladaria Ferrer,jésuite, ancien secrétaire de la Congrégation (l'équivalent de numéro deux)[7].
Du au, le secrétaire de la Congrégation, soit sonnuméro deux, était le théologienjésuite espagnol Luis Ladaria Ferrer, consulteur de la Congrégation de la doctrine de la foi depuis 1995 et secrétaire de laCommission théologique internationale depuis 2004. Considéré comme un« conservateur modéré »[8], il remplaçait l'archevêquesalésienAngelo Amato, nommé à la tête de laCongrégation pour les causes des saints. C'était la première fois qu'un membre de lacompagnie de Jésus était nommé à cet office alors que cette congrégation a condamné plusieurs théologiens issus des rangs des Jésuites[9].
Dans saLettre aux évêques de l'Église catholique à propos de la levée des excommunications des quatre évêques consacrés par Marcel Lefebvre[10], publié le,Benoît XVI, considérant que les questions restant à traiter avec laFraternité sacerdotale Saint Pie X sont « de nature essentiellement doctrinale et regardent surtout l’acceptation duConcile Vatican II et du magistère postconciliaire des Papes », annonce son intention de rattacher laCommission pontificale Ecclesia Dei à la Congrégation. Ce rattachement est effectif le avec la publication dumotu proprioEcclesiæ unitatem et la nomination du cardinalWilliam Levada, préfet de la Congrégation à la tête de lacommission pontificale Ecclesia Dei.
En 2018, le pape nomme pour la première fois des femmes en tant qu'expertes auprès de la congrégation:Laetitia Calmeyn, Linda Ghisoni et Michelina Tenace[11].
Le, par uneLettre apostolique en forme de Motu proprio[12], le papeFrançois a supprimé la commission pontificaleEcclesia Dei, dont les compétences sont entièrement attribuées à la nouvelle troisième section de la Congrégation[13].
Les compétences de la Congrégation sont définies par la constitutionPastor Bonus : « La tâche propre de la Congrégation pour la doctrine de la foi est de promouvoir et de protéger la doctrine et les mœurs conformes à la foi dans tout le monde catholique : tout ce qui, de quelque manière, concerne ce domaine relève donc de sa compétence[5] ».
La Congrégation est compétente pour vérifier que les doctrines et enseignements catholiques restent dans le cadre de la foi de l'Église. La sanction disciplinaire la plus grave qu'elle puisse prononcer, en cas de doctrine contraire à la foi catholique, est l'excommunicationLatae sententiae[14], qui depuis Vatican II ne peut concerner que les baptisés catholiques.
La Congrégation pour la doctrine de la foi a toujours exercé un pouvoir judiciaire pour certaines causes spécifiques liées à la défense de la foi, de la morale, et de la dignité dessacrements, surtout de laréconciliation et de l’eucharistie. Certains délits plus graves (delicta graviora) ont toujours été de la compétence exclusive de la Congrégation pour la doctrine de la foi[15]. En particulier les délits graves contre la célébration des sacrements (par exemple :ordination de femmes, violation du secret de la confession…) en particulier si ces délits risquent d'entraîner la nullité du sacrement ou s'il y a volonté de le célébrer en dehors de lacommunion de l'Église catholique (par exemple célébrer la messe sans mentionner le nom du pape et de l'évêque diocésain dans la prière eucharistique).
La Congrégation a des compétences pour certains délits les plus graves contre les mœurs, en particulier ses compétences sont accrues concernant lesabus sexuels d'un prêtre sur un mineur d'âge, depuis lemotu proprioSacramentorum sanctitatis tutela (de) deJean-Paul II du et la lettreDe delictis gravioribus du du cardinalJozef Ratzinger, préfet de la Congrégation, qui précise les modalités d'application de cette compétence et qui oblige les évêques à faire remonter les dossiers à Rome.
Présidée par un préfet, la congrégation est composée de vingt-trois membres, cardinaux, archevêques et évêques provenant de nations diverses. Au jour le jour, le préfet est assisté d'un secrétaire, d'un sous-secrétaire et d'un promoteur de justice. L'administration dudicastère est divisée en trois sections, traitant chacune des différents secteurs de compétence de la Congrégation : doctrinale, disciplinaire et matrimoniale. Cette dernière s'occupe de tout ce qui concerne leprivilegium fidei.
Pour améliorer le traitement de recours d'ecclésiastiques accusés dedelicta graviora (délits graves contre la foi dont abus sur mineur), une commission spéciale est instituée en 2014. Lepape François nomme dès leJosé Luis Mollaghan (en), précédemment archevêque deRosario enArgentine, membre de la Congrégation en charge spécialement de ce dossier[16]. Puis, le est publié un décret pontifical sous forme derescrit ducardinal secrétaire d'ÉtatPietro Parolin créant au sein de la Congrégation une commission spéciale, composée de sept cardinaux et évêques, chargée du traitement de ces recours (la première instance étant traitée au niveau diocésain ou de l'ordre d'appartenance du religieux). Cette commission spéciale est une instance de la session ordinaire de la Congrégation, la session ordinaire restant seule compétente si la personne incriminée a rang d'évêque[17],[18]. La liste des membres de cette commission spéciale est rendue publique le.
En 2018, le Pape nomme pour la première fois des femmes en tant qu'expertes auprès de la congrégation :Laetitia Calmeyn, Linda Ghisoni et Michelina Tenace[11].
Les membres actuels de la Congrégation sont[19] :
Cardinaux
Archevêques
Évêques
Les membres actuels de la commission spéciale, titulaires et suppléants, ont été nommés par le pape le[30].
Titulaires
Suppléants
Avant 1965, le Pape est préfetde jure de la Congrégation. La Congrégation est alors présidée par le secrétaire.
Le préfet estex officio président de laCommission biblique pontificale depuis 1970, président de laCommission théologique internationale depuis 1981 et président de laCommission pontificale Ecclesia Dei entre 2009 et 2019.
| Nom (dates) | Titre cardinalice | Dates | Autres fonctions / remarques | Pape (Pontificat) | |||
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| Alfredo Ottaviani (1890 - 1979) | Cardinal diacre deSanta Maria in Domnica (1953 - 1967) Cardinal-prêtrepro hac vice deSanta Maria in Domnica | Nommé avec le titre depro-préfet Cardinal protodiacre (1961 - 1967) | Paul VI (1963 - 1978) | ||||
| Franjo Šeper (1905 - 1981) | Cardinal-prêtre deSanti Pietro e Paolo a Via Ostiense | Pro-préfet jusqu'au Archevêque de Zagreb (1960 - 1969) | |||||
| Jean-PaulIer (1978) | |||||||
| Jean-Paul II (1978 - 2005) | |||||||
| Joseph Ratzinger (1927 - 2022) | Cardinal-prêtre deSanta Maria Consolatrice al Tiburtino (1977-1993) Cardinal-évêque deVelletri-Segni (1993-2005) Cardinal-évêque d'Ostie (2002-2005) | Archevêque de Munich et Freising (1977 - 1982) Vice-doyen duCollège des cardinaux (1998 - 2002) Doyen duCollège des cardinaux (2002 - 2005) | |||||
| William Levada (1936 - 2019) | Archevêque émérite de San Francisco (2005 - 2006) | – | Benoît XVI (2005 - 2013) | ||||
| Cardinal-diacre deSanta Maria in Domnica | |||||||
| Gerhard Ludwig Müller (1947) | Évêque émérite de Ratisbonne Archevêquead personam (2012 - 2014) | [31] | – | ||||
| François (2013 - 2025) | |||||||
| Cardinal-diacre deSainte-Agnès-en-Agone | |||||||
| Luis Ladaria Ferrer,s.j. (1944) | Archevêque titulaire deThibica (de) (2008 - 2018) | – | |||||
| Cardinal-diacre deSant'Ignazio di Loyola a Campo Marzio | |||||||
| Víctor Manuel Fernández (1962) | Archevêque deLa Plata (2018 - 2023) | En cours | – | ||||
| Cardinal | Léon XIV (2025 - ) | ||||||
| Composition actuelle(26 novembre 2025) | |
|---|---|
| Préfet | Víctor Manuel Fernández |
| Secrétaire |
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| Sous-Secrétaire | Philippe Curbelié |
| Promoteur de la Justice | Robert Joseph Geisingers.j. |
| Membres |
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