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| Congrégation de Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur | |
| Institut religieux | |
|---|---|
| Institut | Congrégation religieuse catholique |
| Type | Contemplative etapostolique |
| But | Réhabilitation des prostituées et aide aux femmes en difficultés, conversion des filles et femmes tombées dans l’impureté, assistance aux nécessiteux |
| Structure et histoire | |
| Fondation | 1835 Angers,France |
| Fondateur | Sainte Marie-Euphrasie Pelletier |
| Abréviation | R.B.P. |
| Autres noms | Sœurs du Bon Pasteur |
| Patron | saint Jean Eudes,sainte Marie-Euphrasie Pelletier et labienheureuse Marie du Divin Cœur |
| Agrégé à | Ordre de Notre-Dame de Charité |
| Site web | olcgs.org |
| Liste des ordres religieux | |
Lacongrégation de Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur (en latin :Congregationis Sororum a Bono Pastore), dite desSœurs duBon Pasteur d'Angers, également appelée lesSœurs de Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur, est unecongrégation religieuse catholique fondée en 1835[a] parMarie-Euphrasie Pelletier (canonisée par l'Église catholique en 1940), pour venir en aide aux femmes[2] et aux enfants en difficulté.

Marie-Euphrasie Pelletier est alors mère supérieure de la Maison d'Angers de l'Ordre de Notre-Dame de Charité, dite« du Refuge ». La nouvelle congrégation, dont le nom est choisi en souvenir de l'ancienne Maison de refuge du Bon Pasteur d'Angers, disparue à la Révolution, a l'originalité de se libérer rapidement de la tutelle administrative et spirituelle de l'évêque local et de se placer sous l'autorité pontificale. Elle fonde ses premières maisons dans la France manufacturière à l'aube de larévolution industrielle et forme des jeunes filles de la classe ouvrière pour leur donner un métier. Une branche de femmes repenties (anciennes prostituées ou femmes de mauvaise vie), appelées« Madeleines », vivent en clôture et prient pour la communauté. Dès 1835, Rome demande une vocation d'universalité à cette congrégation. L'encadrement des religieuses du Bon Pasteur est confié très tôt à des religieuses issues de familles de la bourgeoisie libérale ou de l'aristocratie européenne préoccupée ducatholicisme social, comme enAllemagne par exemple, avecBienheureuse Marie du Divin Cœur, née comtesseDroste zu Vischering[3]. Parmi les cinquante novices de 1835, on remarque des jeunes femmes belges, irlandaises, allemandes et juives (les filles converties de l'ancien rabbin Drach, devenu bibliothécaire à laPropaganda Fide). À partir de 1840, la plupart des supérieures hors d'Europe sont issues de familles catholiques de la noblesse allemande hostiles à la montée en puissance de laPrusse protestante. Issues de grandes familles, elles sont parfaitementfrancophones[4].


Lorsqu'elle meurt en 1868, Mère Euphrasie Pelletier laisse 2 067 religieuses professes,384 novices,309tourières (religieuses converses allant à l'extérieur),972« Madeleines », 6 372 jeunes filles ou femmes pénitentes accueillies en refuge, 8 483 enfants (en majorité des fillettes) instruits par les religieuses.
La croissance est rapide parallèlement à l'expansion de larévolution industrielle. Les religieuses suivent également la progression de l'Empire britannique et s'y installent en croissant régulièrement.

En 1905, le Bon Pasteur regroupe en France37 maisons, comptant 1 700 religieuses,700 « Madeleines », 2 700 jeunes filles « pénitentes », 2 600 jeunes filles « préservées »[5].
Les religieuses de cettecongrégationcatholique sont aujourd'hui présentes dans soixante-dix pays et seraient au nombre de quatre mille.
La maison-mère est àAngers, et la maison généralice àRome, depuis 1966.
EnFrance, sous laTroisième République, et jusque dans lesannées 1970, la congrégation se voit attribuer par l'État et notamment leministère de la Justice, la mission de rééduquer les « filles de justice »[7], jeunes mineures qui, pour diverses raisons, sont passées devant un juge et sont alors considérées comme « filles difficiles », susceptibles de sombrer dans ladélinquance ou laprostitution[8].
En 1893 commence « l'affaire du Bon Pasteur de Nancy ». Une pupille de18 ans du nom de Maria Lecoanet, dépose plainte :« elle accuse le Bon Pasteur de l'avoir exploitée au travail et considère que ce sont les trop nombreuses heures passées dans les ateliers du Bon Pasteur qui ont causé la perte de sa vue ». Cette plainte est relayée par l'archevêque de Nancy,Charles-François Turinaz, qui n'hésite pas à critiquer vivement les méthodes des sœurs. C'est dans ce contexte que les journalistes[9] enquêtent et mettent à laUne de leurs journaux les différents échanges épistolaires, les débats à la chambre des députés et les comptes-rendus d'audience relatifs à l'affaire[10]. Finalement, le Bon Pasteur de Nancy ferme ses portes, sur décision de justice, le après plusieurs années de scandale[réf. nécessaire].
Dans le contexte de l'affaire du Bon Pasteur de Nancy, Benjamin Guinaudeau (1858-1939) publieLes crimes des couvents, l'exploitation des orphelins, ouvrage dans lequel il fait état des mauvais traitements et sévices infligés aux jeunes pensionnaires du Bon Pasteur[11]. Sont notamment mis en cause, outre l'établissement de Nancy, ceux d'Angers, du Mans, de Limoges, Annonay, Dole, Loos et Reims.D'autres congrégations du même type sont également mises en cause[réf. nécessaire]. Certaines jeunes filles sont envoyées comme employées dans des familles aisées. En cas deviols par les patrons, elles sont considérées alors comme « aguicheuses et vicieuses »[12].
Les controverses resurgissent à partir des années 2000. Selon les témoignages de pensionnaires desannées 1950 et1960[13], de nombreux abus ont été commis au Bon Pasteur : discipline carcérale, agressions physiques[14], négation du féminin, emprise psychologique sous couvert d'éducation religieuse, isolement[15].
Les filmsThe Magdalene Sisters etLes Diablesses, tournés en 2002 et 2007 et basés sur des faits réels, montrent cet état de choses[évasif][réf. nécessaire].
Un forum de discussion[16] est ouvert en 2009 où peuvent témoigner les anciennes pensionnaires du Bon Pasteur[source secondaire nécessaire]. Une association d'entraide des anciennes pensionnaires est également fondée en par Marie-Christine Vennat et Éveline Le Bris[17]. Leurs membres réclament des excuses publiques de la part de la congrégation et du gouvernement français ainsi que des dédommagements[17] qui comprennent la gratuité des soins médicaux et la récupération des points retraite pour le travail effectué gratuitement[18],[19].
En, la chaîne de télévisionFrance 3 publie une enquête[20], de même en, le magazineLe Point[21] qui produit également un documentaire[22].
En, sort le documentaireMauvaises filles d'Émérance Dubas, dans lequel témoignent quatre anciennes pensionnaires du Bon Pasteur[8]. À la suite de sa sortie en salle[23], la congrégation annonce le la mise en place d'une commission indépendante pour « faire la lumière sur des défaillances » révélées par d'anciennes pensionnaires de maisons d'éducation tenues par des religieuses[24].
Éveline Le Bris témoigne le devant unecommission d'enquête parlementaire constituée à la suite de l'affaire des abus sexuels et violences dans l'institution Notre-Dame de Bétharram. Elle affirme notamment qu'une pensionnaire aurait été mangée par les chiens des religieuses àNancy[25] et relate, avec d'autres membres de son association, de nombreux autres sévices[26].
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