Ne doit pas être confondu avecConflit dans l'État d'Arakan (depuis 2016).
Au début de, des violences inter-ethniques ont éclaté entre les communautés musulmane (lesRohingyas) et bouddhiste de l'État d'Arakan (ouArakanais) enBirmanie[1] ; elles se sont traduites par la destruction de milliers de maisons des deux communautés et par la mort d'une cinquantaine de personnes[2], voire de 80[3], et ont entraîné le déracinement de 90 000 autres Rohingyas[4]. Beaucoup ont tenté de gagner par la mer leBangladesh, d'où ils ont été repoussés par les garde-frontières. Ce pays accueille déjà 300 000 Rohingyas[5].
Le, c'est le meurtre et leviol collectif par 3 musulmans de Ma Thida Htwe, une jeune bouddhiste dont le corps a été retrouvé poignardé et égorgé près du village deKyaut Ne Maw, qui est à l'origine des affrontements : le crime est en effet attribué aux Rohingyas[6].
Le3 juin, un bus est attaqué à Taungup, dix pèlerins musulmans innocents, sont tués par une foule de 300 personnes; 30 personnes seront arrêtées enjuillet pour cette attaque[7],[8],[9].
Le8 juin, plusieurs villages sont incendiés àMaungdaw, uncouvre-feu est alors décrété. Huit personnes meurent dans les affrontements de la journée.Le9 juin, des troupes arrivent pour renforcer les forces de l’ordre. Des camps de réfugiés sont montés, 3,3 tonnes de vivres et 2 tonnes de vêtements sont distribués. Les destructions et les émeutes continuent, la journée comptant 7 morts, 17 magasins et 494 maisons détruits.
Le10 juin, l’état d’urgence est proclamé. Il institue laloi martiale, donnant auxforces armées le contrôle administratif de la région. L’état d’urgence est critiqué parHuman Rights Watch[10].
Le12 juin, plusieurs bâtiments sont détruits àSittwe. Le13 juin, le décompte total est de 21 morts[11]. LeBangladesh continue de refuser les réfugiés en refusant l’entrée de 140 personnes sur son territoire. Au total, 1500 se seraient vu refuser l'entrée auBangladesh[12]. Le14 juin, le décompte total est de 29 morts, 16 musulmans et 13 bouddhistes, de 2 500 maisons détruites et 30 000 personnes déplacées[13]. 37 camps accueillent alors les réfugiés.
Le discours d'Aung San Suu Kyi du, lors de son acceptation duprix Nobel de la paix décerné en 1991, a mentionné les hostilités qui se poursuivaient en Birmanie, tant au nord qu'à l'ouest, dans l'État d'Arakan ; cette référence avait donné aux Rohingyas un certain espoir de la voir s'efforcer d'obtenir une certaine réconciliation nationale, voire de leur obtenir le statut de minorité ethnique, qui leur est refusé[14]. Le28 juin, le décompte total monte à 80 morts pour 90 000 déplacés.
Le présidentThein Sein a déclaré enjuillet« Il n'est pas possible d'accepter les Rohingyas entrés illégalement, qui ne sont pas de notre ethnicité », se déchargeant du problème sur leHCR, à qui il demande de les accueillir dans des camps[15].Enjuillet les violences interethniques se sont poursuivies, les Arakanais bouddhistes, mais aussi les forces de sécurité se livrant à des exactions contre des Rohingyas et des Arakanais musulmans[16].
Le22 août, les autorités birmanes font un décompte du conflit avec 88 morts dont 57 musulmans et 31 bouddhistes, environ 90 000 déplacés, 2 528 maisons brûlées dont 1 336 appartenant aux Rohingyas et 1 192 aux Arakanais.
Des moines ont manifesté àMandalay enseptembre pour soutenir le point de vue du présidentThein Sein[17],[18].
De nouvelles violences ont éclaté finoctobre, dans la semaine du 21 au 27, faisant 84 morts, 129 blessés, 22 000 sans abri, réfugiés dans des camps de fortune après l'incendie de leur maison[19]. Au total, plus de 200 personnes sont mortes en2012 et environ 100 000 personnes sont assignées à résidence dans des camps installés aux environs deSittwe, la capitale de l'Arakan[20].
L'Human Rights Watch publie en un rapport condamnant ces actions et les qualifiant denettoyage ethnique prémédité[21].
Le14e dalaï-lama, chef spirituel du Tibet en exil, a écrit une lettre en àAung San Suu Kyi, où il a dit être « profondément attristé » et rester « très préoccupé » par les violences infligées aux musulmans en Birmanie[22]. En, lors d'une visite dans le Maryland, il a critiqué ouvertement les attaques de moines bouddhistes contre les musulmans enBirmanie déclarant « Vraiment, tuer des gens au nom de la religion est impensable et très triste »[23]. Le, il appelle à nouveauAung San Suu Kyi à agir en tant que prix Nobel de la paix, remarquant qu'il ne « suffit pas » d’envisager d'aider lesRohingyas, remarquant un manque de compassion altruiste[24],[25].