Cet article concerne le confinement des populations. Pour le confinement dans les laboratoires biologiques, voirConfinement (biologie). Pour les autres significations, voirConfinement.
Lors de lapandémie de Covid-19, le terme est massivement employé pour désigner l'ensemble des mesures d'hygiène et dedistanciation physique, dites « barrières », présentées comme des mesures distinctes du concept de confinement, définies au niveau international, national et local dans les différents territoires concernés par lacrise sanitaire.
À la fin de la période du confinement s'ouvre celle dudéconfinement, néologisme créé à cette occasion.
Avant lacrise sanitaire de 2019-2021, le terme de « distanciation physique » est privilégié dans les études en langue française dédiées aux mesures de prévention d'une pandémie de maladie infectieuse concernant des populations entières[1],[2],[3]. Le terme de confinement est alors réservé à des mesures qui touchent individuellement les personnes ou des groupes réduits, par exemple en cas d’accident chimique ou nucléaire, y compris dans les textes rédigés par l'Organisation mondiale de la santé[4].
Les termes génériques employés enanglais pour définir les mesures concernant des populations entières sont « stay-at-home order[5]» et « lockdown[6]», ce dernier a un sens plus large et peut désigner un bouclage de quartier, ou la fermeture d'un espace aérien, comme celui qui a eu lieu à la suite des attaques du 11 septembre 2001. On l'emploie parfois dans l'aire francophone pour désigner le blocage ou la fermeture complète d'une ville ou d'un quartier ; il est alors surtout employé pour nommer des mesures faisant suite à des attentats terroristes, comme au moment du « Lockdown de Bruxelles » de novembre 2015[7]. C'est la raison pour laquelle, legouvernement belge n'emploie, dans un premier temps, ni le mot « confinement » ni le mot « lockdown » pour désigner les mesures entreprises au début de la crise sanitaire de 2020[8].
Lors des mesures de protection contre la Covid-19 prises en France à partir du, le présidentEmmanuel Macron considère que le mot confinement ne leur est pas adapté[9].
Aplatir la courbe pour ne pas atteindre les limites de prise en charge hospitalière.
L'objectif majeur poursuivi par une mesure de confinement est de préserver la capacité de prise en charge des patients par les hôpitaux en diminuant la vitesse de propagation d'unagent pathogène au sein de la population. Ces mesures permettent ainsi d’aplatir la courbe exponentielle observée au début d'une épidémie pour maintenir son évolution à un niveau absorbable par les services de santé en général et lesunités de soins intensifs en particulier[10],[11].
Les autorités et les responsables de lasanté publique peuvent adopter trois stratégies de confinement[12],[13] :
l'isolement, qui consiste en la séparation des personnes infectées ou malades de la population générale : isolement des particuliers à domicile, appelé aussi auto-confinement ; isolement collectif qui consiste en une mise à l'écart de plusieurs individus (comme dans lesléproseries médiévales, leslazarets, ou dans des centres de confinement[14]) ;
laquarantaine individuelle ou collective, qui est la mise à l'écart pendant une période déterminée – réputée supérieure à ladurée d'incubation – de personnes en cas de suspicion de maladie (parfois le terme est employé pour désigner le confinement de personnes potentiellementcontaminantes) ;
des mesures dedistanciation physique, ce qui recouvre des restrictions supplémentaires deliberté de circulation (instauration decordons sanitaires, decouvre-feux) et des restrictions de rassemblement. Elles peuvent conduire au confinement d'individus ou de groupes en bonne santé (auto-confinement de la population) qui ont été potentiellement exposés à un agent en cas de flambée épidémique[15] (confinement local, autour des foyers d'infection, ou confinement général ; confinement partiel ou confinement total[16]).
Au-delà des effets sanitaires recherchés, le confinement peut avoir des effets secondaires bénéfiques ou indésirés sur les comportements ou le mode de vie.
troubles visuels : fatigabilité visuelle, céphalées (maux de tête) d’origine visuelle dus à l'augmentation du temps passé devant un écran[17].
troubles musculosquelettiques rachidiens (colonne vertébrale) en raison du fait, qu'en cas detélétravail, les équipements à la maison ne seraient pas souvent aussi ergonomiques qu'en entreprise[17].
risques de surcharge pondérale, due à la sédentarité et le grignotage subséquent[17].
Selon Stéphane Gayet, infectiologue, les confinements de 2020 liés à lapandémie de Covid-19 « ont confirmé ce que l’on savait pertinemment : la sédentarité augmente les risques de surcharge pondérale, dediabète de type 2, d'hypertension artérielle, d'infarctus du myocarde, d'accident vasculaire cérébral, d'embolie pulmonaire, de cancer »[17]. L'augmentation constatée de la consommation d’alcool aurait également induit celle d'actes de violence et autres actes délictueux[17]. Il considère ainsi que « la sédentarité et l’isolement de l’être humain lui sont délétères (néfastes à sa santé) à bien des égards »[17].
Répercussions psychologiques : une enquête internationale en ligne (ECLB-COVID19) a été lancée le 6 avril 2020 pour élucider l'impact des restrictions du COVID-19 sur la santé mentale et le bien-être émotionnel. Le confinement à domicile COVID-19 a eu un effet négatif à la fois sur le bien-être mental et sur l'humeur et les sentiments. Les résultats du questionnaire sur l'humeur et les sentiments ont montré une augmentation du nombre de personnes (+ 10 %) présentant des symptômes dépressifs pendant le confinement à domicile[18].
Dans le cadre de la sécurité routière, dans des pays de l'Union européenne, un confinement peut réduire le trafic routier et les accidents causés par ce dernier, et il peut également mener à une augmentation des vitesses pratiquées et du nombre d'excès de vitesse[19]. Ainsi, en avril 2020, la mortalité routière a baissé de 36 % dans l'Union européenne dont une baisse de 84 % en Italie comparé à avril 2019. En Belgique, Espagne, France et Grèce, la baisse de mortalité routière a été supérieure à 59 %[19]. Alors que la diminution du trafic conduit plutôt à une réduction de la mortalité routière, certaines preuves montrent qu'elle peut aussi mener à une hausse des vitesses pratiquées qui aggrave les conséquences des accidents augmentant le risque mortel[19]. Des augmentations de vitesse ont notamment été observées au Danemark, en France, en Estonie, en Espagne et au Royaume-Uni[20].
Cette section adopte un point de vue régional ou culturel particulier et doit êtreinternationalisée (13 avril 2021).
Le confinement a des conséquences sur l'apprentissage et accentue les inégalités scolaires[21]. Il favorise le décrochage scolaire, et d'autant plus chez les élèves issus de milieux défavorisés[22].
La fermeture des écoles a en outre radicalement modifié l’écosystème dans lequel l’enfant évolue, entraînant des inégalités dans leur apprentissage, tout particulièrement pour ceux en situation de handicap ou défavorisés. On estime ainsi que 4 % des élèves, soit 500 000 enfants, sont « décrocheurs »[23]. Il y a eu un « effet Covid » sur les résultats scolaires. En effet, une baisse des résultats des élèves notamment en français et en maths a été observée[24].
Une enquête menée par Pascale Haag et publiée le qui portait sur le regard des élèves pendant le confinement n'a pas mis en évidence de différence significative entre les filles et garçons en ce qui concerne les ressentis vis-à-vis à l'apprentissage à distance[25].
Cette section adopte un point de vue régional ou culturel particulier et doit êtreinternationalisée (13 avril 2021).
Premièrement, une grande majorité de la population française, 94 %, est restée dans son logement lors du confinement. De plus, les Français sont en moyenne confinés dans 95,8 m2 avec 2,6 occupants[26]. Ainsi le peu d’espace dans lequel une grande majorité de la population a été confinée a eu des conséquences sur l'apprentissage de nombreux élèves. En conséquence, de nombreux élèves ne disposaient pas, et ne disposent pas en ce moment, d’un espace privé, calme dans lequel ils peuvent travailler.
Une disposition à l'enseignement virtuel différente d'une école à l'autre
De plus, la plupart des pays n’étaient cependant « pas prêts » à faire la bascule vers l’enseignement à distance. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) cite ainsi son enquête Talis de 2018, où 18 % des enseignants, des 38 pays étudiés, déclarent un fort besoin de formation sur les outils numériques[26].
Une disposition au matériel numérique différente d'un établissement à un autre
L'accès aux matériels et à la connexion internet permettant l'enseignement virtuel est inégalitaire.
En effet, 50 % de la population mondiale n’a pas accès à un ordinateur ni à internet, et les élèves issus de milieux socio-économiques défavorisés, ont encore moins de chance d’y avoir accès[27]. De plus, 36 % des français aux revenus les plus faibles n'ont pas d'ordinateur à la maison[28].
On peut également constater une inégalité d'accès au réseau internet : 15 % des étudiants dans lesOutre-mer ont accès à la fibre, contre 85 % desParisiens. On note donc également une inégalité entre la métropole et les territoires d'Outre-Mer français[26].
Une compétence faible dans le maniement des ordinateurs et outils numériques
A été constaté qu'il y a beaucoup de jeunes qui ont un niveau très faible de compétence dans le domaine numérique. 43 % des jeunes français ont des compétences faibles dans le maniement des ordinateurs et des outils numériques[26].
Affiche dans une porte de dépanneur indiquant la fermeture à 19h30 en raison du couvre-feu.Lesconfinements liés à la pandémie de Covid-19 au Québec font partie d'une série de mesures prises par legouvernement du Québec pour lutter contre lapropagation de Covid-19. Le premier confinement, est annoncé le parFrançois Legault. Cette« mise sur pause » de laprovince prend place à minuit le. Du au, un déconfinement progressif se met en place. Face à la deuxième vague, le gouvernement duQuébec remet en place des restrictions s'apparentant à un confinement partiel le dans certains régions. Le, une grande partie des régions du Québec sont reconfinées. Le, la province en entier se reconfine, avec des exceptions régionales, et un couvre-feu est mis en place entre20 h et5 h.
Il est ordonné par le gouvernement espagnol à compter du dans le cadre des mesures d'urgence (état d'alerte) pour lutter contrel'épidémie de coronavirus dans le pays[29],[30]. Tous les habitants sont tenus de rester dans leur logement, sauf pour acheter de la nourriture et des médicaments, travailler ou se rendre aux urgences[31],[32]. Les restrictions de la quarantaine ont rendu obligatoire la fermeture temporaire des magasins et des entreprises « non essentiels », y compris les bars, restaurants, cafés, cinémas, commerces et commerces de détail[29].
L'annonce est intervenue après une augmentation significative du nombre de cas confirmés deCOVID-19 en Espagne, passant de 3 146 cas à 5 232 cas dans la journée du[33].
Dans le cadre de lapandémie de Covid-19 survenue en 2020, l'interdiction de déplacement en France — vulgarisée dans lesmédias par les expressions« confinement de la population »,« confinement national », ou« confinement partiel » — est une mesure sanitaire mise en place par le gouvernement français à trois reprises afin de freiner la diffusion ducoronavirus 2019 en France :
du au non inclus, soit1 mois et 25 jours ;
du au non inclus, soit1 mois et 15 jours ;
du au non inclus, soit 28 jours.
Elle s'insère plus globalement dans un ensemble de politiques de restrictions des contacts humains et des déplacements en réponse à lapandémie de Covid-19 en France.
Le confinement national implique la restriction des déplacements au strict nécessaire (courses alimentaires, soins et travail quand letélétravail n'est pas possible), des sorties près du domicile (activité sportive individuelle, hygiène canine), ainsi que la pénalisation des infractions liées à cette nouvelle règle, la fermeture des frontières de l'espace Schengen et le report du second tour desélections municipales.
Il est ordonné le par legouvernement italien, au cours d'une intervention télévisée du président du Conseil des ministresGiuseppe Conte. La mesure imposée à l'ensemble du pays désormais placé en zone rouge a pour but de restreindre les mouvements de population pour limiter la propagation de lapandémie de maladie à coronavirus de 2020 en Italie, pays comprenant soixante millions d'habitants. Seuls les déplacements nécessaires, pour le travail, pour des soins de santé ou pour acheter de la nourriture, sur justificatifs téléchargeables sur Internet sont autorisés sous peine d'amende et de trois mois de prison. Tous les rassemblements publics ou privés sont interdits. Cela fait suite à une quarantaine similaire imposée la veille pour seize millions de personnes du nord de l'Italie, enLombardie et quatorze provinces duPiémont, deVénétie, d'Émilie-Romagne et desMarches, ainsi que onze municipalités de laprovince de Lodi déjà confinées depuis la fin du mois de février.
Tous les habitants sont tenus de rester dans leur logement, sauf pour acheter de la nourriture et des médicaments, travailler ou se rendre aux urgences. Les restrictions de la quarantaine ont rendu obligatoire la fermeture temporaire des magasins et des entreprises « non essentiels », y compris les bars, restaurants, pubs, cafés, cinémas, théâtres, salles de gyms, commerces et commerces de détail[36].
↑David Z. Roth etBonnie Henry, « La distanciation sociale comme mesure de prévention de la grippe pandémique »,National Collaborating Centre for Infectious Diseases, juillet 2011,lire en ligne.
↑I. Bonmarin, D. Levy-Bruhl, « Apport des modélisations des épidémies dans la décision de santé publique : exemple de la pandémie grippale »,Médecine et Maladies Infectieuses, vol. 37, supplément 3, décembre 2007, p. S204-S209,lire en ligne.
↑« Considérations relatives au placement en quarantaine de personnes dans le cadre de l’endiguement de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) : orientations provisoires »,Organisation mondiale de la santé, 29 février 2020,lire en ligne
↑Adam Kleczkowski et Savi Maharaj, « Stay at home, wash your hands: epidemic dynamics with awareness of infection »,Proceedings of the 2010 Summer Computer Simulation Conference, juillet 2010, p. 141–146,lire en ligne.
↑Yuzhen Zhang, Bin Jiang, Jiamin Yuan et Yanyun Tao, « The impact of social distancing and epicenter lockdown on the COVID-19 epidemic in mainland China: A data-driven SEIQR model study »,COVID-19 SARS-CoV-2 preprints from medRxiv and bioRxiv, mars 2020,lire en ligne
↑Quentin Jardon, Sandrine Puissant Baeyens et Lara van Dievoet, « Couvrir une actualité de crise terroriste : un dispositif web first ? les cas du Brussels Lockdown et des attentats de Bruxelles »,Communication, technologie et développement,no 4, septembre 2017, p. 39-48,lire en ligne.
↑Hugo Jalinière, “Aplatir la courbe” : l'enjeu des prochaines semaines face au coronavirus Covid-19.,Sciences et avenir, 10 mars 2020, (Lire en ligne).
↑Le Figaro, Coronavirus : quel est l'objectif du confinement ?, 27 mars 2020, (lire en ligne)
↑« Une flambée épidémique est la brusque augmentation du nombre de cas d'une maladie normalement enregistrée dans une communauté, dans une zone géographique ou pendant une saison données. Une flambée peut se produire dans une zone restreinte ou s'étendre à plusieurs pays ».« Flambées épidémiques », surOrganisation mondiale de la santé(consulté le)
↑« « Nous sommes surpris de voir à quel point les enfants disent s’être sentis seuls durant le premier confinement » »,Le Monde.fr,(lire en ligne, consulté le)
↑« « Nous sommes surpris de voir à quel point les enfants disent s’être sentis seuls durant le premier confinement » »,Le Monde.fr,(lire en ligne, consulté le)