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Condition des femmes en Tanzanie

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Condition des femmes
en Tanzanie
Description de cette image, également commentée ci-après
DamesMaasaï en habits de fête
Démographie (Tanzanie)
AnnéeR#
Population2022[1]61 280 743
Femmes2022[1]31 228 923
Place desfemmes dans lasociété
(Tanzanie)
AnnéeR %
Éd. secondaire2020[3]1,6
Emploi2023[4]77,1
Représentation desfemmes au parlement
(Tanzanie)
DateR%
Assemblée nationale[5]37,4
Indices de genre des Nations unies
(Tanzanie)
IndiceAnnéeRValeurRang
IIG2023[6]0,513131e / 193
IEG2024[7]0,73454e / 146

Les rôles, les moyens de subsistance et la sécurité desfemmes en Tanzanie se sont considérablement améliorés depuis leXXe siècle, comme en témoigne l'élection deSamia Suluhu Hassan, la première femme présidente du pays. Bien qu'il subsiste des vestiges d'une société autrefois fortement patriarcale (notamment en ce qui concerne certaines lois matrimoniales qui favorisent les traditions islamiques et chrétiennes), les localités modernisées - commeDar es Salaam etArusha - racontent l'histoire d'une mobilité ascendante. Les visiteurs de longue date, originaires de territoires plus libéraux, remarquent un nombre surprenant de femmes chefs d'entreprise, de cadres moyens et même d'agents de sécurité. Les taux relativement élevés de violence sexiste[8], ainsi que les obstacles à l'accès aux droits légaux et à l'éducation, laissent une large place à l'amélioration[9],[10],[11],[12].

Rôles genrés

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Dans la société tanzanienne, le statut commence dès la naissance et est fortement lié au sexe. Les bébés de sexe féminin se voient attribuer un titre, basé sur leur sexe, qui les soumet instantanément à leur identité sociale. Les filles sont appelées hheekuuso'oo « enfant qui va chercher de l'eau », tandis que les garçons sont appelés hee sla/a ou muk sla/a « enfant de la brousse ». La logique qui sous-tend cette tradition est que le rite de passage des femmes est la maternité, et qu'elles doivent donc rester près de leur foyer pour éviter les climats pollués et rester fertiles[13].

Cependant, dans les années 1980, les femmes commencent à exprimer leur désaccord quant à la répartition des tâches dans leur village - observant qu'elles font plus de travail que les villageois masculins. En 2006, une organisation locale tanzanienne le réitère par le biais d'une enquête. Il s'avére que même si les garçons et les filles travaillent côte à côte dans les fermes, les filles font également la cuisine, vont chercher de l'eau et s'occupent des tâches ménagères, tandis que les garçons se reposent pour la journée et attendent la nourriture[14].

1950 : « Nous, les femmes, sommes des êtres humains comme les hommes »

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À la fin duXIXe siècle, les lois coutumières interdisent aux femmes d'hériter ou de détenir des terres claniques. Sous le colonialisme, les veuves et les femmes divorcéesbahaya dont la situation est très difficile puisqu'elles se retrouvent dans un dénuement quasi-total, trouve son exutoire dans la prostitution avec des Blancs, seule altenative avec l'entrée en religion. Cette prostitution est fortement répandue dans les années 1940, et de nombreuses femmes bahaya se retrouvent dans les principales villes pour s'y livrer. Elles rentrent chez elles àBukoba quand elles ont amassé assez d'argent, faisant des cadeaux à leurs proches et elles disposent quelquefois d'une somme suffisante pour se payer une maison, une bananeraie, ou les études de leurs enfants ou de leurs frères et sœurs. La situation est très mal vévue par les hommes au pouvoir, d'autant que leur exemple incite des femmes mariées à se livrer elles aussi à la prostitution. Toutes les femmes qui voyagent sont alors accusées de s'y livrer, et pour protéger leur domination, ces hommes mettent en place des mesures interdisant aux femmes de se déplacer, avec par exemple l'interdiction d'utiliser des bateaux à vapeur pourtant indispensable pour traverser le Lac Victoria. Les femmes se mobilisent, et en 1950, à côté des recours par voie d'avocats, deux prostituées envoient au Commissaire provincial une pétition, commençant par ces termes :« Monsieur. Nous les femmes, sommes des êtres humains comme les hommes. », plaidant que les responsables de la prostitution sont les hommes, et accusant l'administration coloniale de soutenir leur retour à l'esclavage. En 1951, ces lois sont abolies[15].

Différences domestiques

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Traditionnellement, lorsque les jeunes filles deviennent épouses, elles obtiennent de leur mari une partie de la terre pour la production alimentaire. En plus de toutes les tâches ménagères, des soins aux enfants et aux personnes âgées, les femmes s'occupent du désherbage, de la plantation et de larécolte, tandis que les hommes n'effectuent que les travaux les plus lourds. Chaque fois que le mari quitte la maison pour une période prolongée afin de chercher du travail, la femme a l'entière responsabilité de l'entretien des cultures. Malgré cela, la terre est presque entièrement contrôlée par les hommes et l'autonomie économique des femmes se limite à la vente des récoltes excédentaires[16].

La violence sexiste que subissent les femmes découle des origines de la dynamique du mariage. Avec la popularité de lapolygamie et l'échange de femmes contre des biens et de l'argent (dans les régions les plus rurales du pays), les femmes sont perçues comme des objets. Dans cette culture, 21% des femmes déclarent avoir subi des violences physiques ou des menaces de violences physiques, y compris des agressions sexuelles (généralement de la part de leur conjoint). Certaines lois en vigueur enTanzanie limitent la possibilité pour les femmes d'échapper à ces mariages abusifs[17].

Droits légaux et représentation parlementaire

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Laconstitution nationale de 1977 garantit aux femmes une protection égale devant la loi et interdit toute discrimination fondée sur le sexe[18],[19].

La loi de 1971 sur le mariage fixe l'âge légal du mariage à15 ans pour les filles et à18 ans pour les garçons. Bien que cette différence d'age soit censée tenir compte de la différence de responsabilités martiales entre les hommes et les femmes[20],Rebeca Gyumi, fondatrice et directrice exécutive de l'initiative msichana - uneONG qui défend lesdroits des femmes - demande en 2016 que l'âge légal du mariage soit porté à18 ans pour les filles[21]. L'opposition ne disposant d'aucun recours juridique, la Haute Cour ordonne au gouvernement de relever l'âge légal à18 ans pour les filles, alignant ainsi l'âge légal pour les deux sexes[22]. Le gouvernement fait appel en 2019, mais la Haute Cour maintient sa décision[23]. La Tanzanie ne tient pas de statistiques officielles sur les mariages d'enfants, mais les organisations de défense des droits de l'homme estiment que le pays a toujours l'un des taux de mariages d'enfants les plus élevés au monde[24],[25].

La loi tanzanienne sur les dispositions spéciales en matière d'infractions sexuelles exclut explicitement leviol conjugal des infractions pénales[26].

En 1985, la Tanzanie est l'un des premiers pays à établir un quota de femmes au parlement et le nombre de sièges réservés et de femmes membres du parlement ne cesse d'augmenter depuis[27],[28]. Les femmes membres du parlement sont élues indirectement : les partis politiques fournissent une liste de leurs candidates à la Commission électorale avant les élections et la répartition des sièges réservés se fait proportionnellement entre tous les partis qui obtiennent plus de 5% du vote populaire. Ce système de quotas n'est pas destiné à être établi de façon permanente et les femmes politiques peuvent passer d'un siège réservé à un siège de circonscription lors des élections suivantes[29]. Toutefois, lors de toutes les élections passées, le nombre de femmes ayant obtenu un siège de circonscription est nettement inférieur au nombre de femmes ayant obtenu un siège réservé[27],[29].

Le,Samia Suluhu Hassan devient la première femmeprésidente de la Tanzanie, plaçant une fois de plus le pays en tête de la plupart des autres nations, au moins dans la poursuite affichée de l'émancipation des femmes[30].

Scolarité

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Filles allant à l’école en vélo

En 2017, un décret signé par l’ex-président Magufuli, interdit aux filles enceintes et filles mères d'aller à l'école, le gouvernement demande aux chefs d’établissements tanzaniens d'expulser les filles enceintes et les filles mères. De nombreux chefs d’établissements, instaurent pour les jeunes filles des tests de maternité obligatoires3 à 4 fois par an[31]. La Banque mondiale estime que chaque année, 6 500 élèves enceintes interrompent leur scolarité en Tanzanie, tandis que des organisations non gouvernementales estiment que près de 8 000 élèves sont forcées d’abandonner chaque année à cause de ce décret[32]. En 2021 la ministre de l’Éducation tanzanienne annonce l’abrogation de cette loi[33],[34].

La Banque mondiale estime que plus de 120 000 filles arrêtent l’école chaque année, toutes raisons confondues[33].

En 2022, letaux d'alphabétisation des femmes âgées de plus de15 ans est de 79%[35].

Mutilations génitales féminines

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En Tanzanie, le taux demutilations génitales féminines (MGF) est de 10%, sous forme d'excision, et d'infibulation. Les MGF se pratiquent dans cinq régions de la Tanzanie[36],[37]. L’infibulation représente 97 % des MSF pratiquées en Tanzanie. 13% des MSF sont pratiquées dans les milieux ruraux, et 5% dans les milieux urbains[38].

La loi de 1998 sur les dispositions particulières en matière d’infractions sexuelles interdit la mutilation sexuelle féminine chez les filles, c’est-à-dire, selon l’article 3 les « personne[s] du sexe féminin âgée[s] de moins de18 ans ». Toutefois, elle ne prévoit aucune protection pour les femmes âgées de18 ans ou plus. Cependant, dans son rapport annuel de 2008 portant sur la période allant de janvier à décembre 2007,Amnesty International affirme qu’aucun cas de poursuite judiciaire lié à des affaires de MSF n’a été signalé[38].

Il existe une écolemasaï qui accorde des bourses aux filles menacées de mutilation génitale féminine[39].

Voir également

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Droits de l'homme en Tanzanie

Références

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  1. « Population totale et population urbaine selon le sexe : 2013 - 2022 », dansAnnuaire démographique : 2022,Nations unies,,73e éd.(lire en ligne),p. 146
  2. (en) « The World Factbook : Maternal mortality ratio », surle site de laCIA(consulté le)
  3. (en) « Educational attainment, at least completed upper secondary, population 25+, female (%) » [« Niveau d'instruction, au moins diplôme d'études secondaires supérieures, population de 25 ans et plus, femmes (%) »], surWorld Bank Gender Data Portal(consulté le)
    Consulter la section« Data Table »
  4. « Taux de participation à la population active, femmes (% de la population féminine âgée de 15 ans et plus) » (estimation modélisée OIT), surBanque mondiale(consulté le)
    Consulter la section« Toutes les économies »
  5. (en) « Monthly ranking of women in national parliaments », surIPU Parline, Inter-Parliamentary Union,(consulté le)
  6. Rapport sur le développement humain 2023-2024,P.N.U.D.,(lire en ligne[PDF]), « Tableau 5 : L'indice d'inégalité de genre »,p. 295
  7. (en)Global Gender Gap Report 2024,World Economic Forum,(ISBN 978-2-940631-89-6,lire en ligne), « Table 1.1 : The Global Gender Gap Index 2024 rankings »,p. 12
  8. SeemaVyas et Henrica A. F. M.Jansen, « Unequal power relations and partner violence against women in Tanzania: a cross-sectional analysis »,BMC Women's Health,vol. 18,no 1,‎,p. 185(ISSN 1472-6874,PMID 30442127,PMCID 6238293,DOI 10.1186/s12905-018-0675-0Accès libre).
  9. (en-GB) RebeccaRatcliffe, « 'After getting pregnant, you are done': no more school for Tanzania's mums-to-be »,The Guardian,‎(ISSN 0261-3077,lire en ligne, consulté le).
  10. (en) « Tanzania's proposed constitution empowers women to own land »,Reuters,‎(lire en ligne, consulté le).
  11. « Human Development Data (1990-2017) | Human Development Reports », surhdr.undp.org(consulté le).
  12. (en-US) « Data Explorer », surGlobal Gender Gap Report 2018(consulté le).
  13. KatherineSnyder, « "Mothers on the March" »,Africa Today,vol. 53,no 1,‎,p. 83(lire en ligne).
  14. SherylFeinstein, RachelFeinstein, SophiaSabrow et SheryFeinstein, « Gender Inequality in the Division of Household Labour in Tanzania »,African Sociological Review / Revue Africaine de Sociologie,vol. 14,no 2,‎,p. 98–109(ISSN 1027-4332,lire en ligne).
  15. Amandina Lihamba, Fulata L. Moyo, M. M. Mulokozi et Naomi Shitemi,Des femmes écrivent l'Afrique. L'Afrique de l'Est, KARTHALA Editions,(ISBN 978-2-8111-3306-1,lire en ligne),p. 240-242
  16. MarjorieMbilinyi, « "The State of Women in Tanzania" »,Canadian Journal of African Studies/Revue Canadienne Des Études Africaines,vol. 6,no 2,‎,p. 372-374(lire en ligne).
  17. (en) Laura AnnMcCloskey, CorrineWilliams et UllaLarsen, « Gender Inequality and Intimate Partner Violence Among Women in Moshi, Tanzania »,International Perspectives on Sexual and Reproductive Health,vol. 31,‎1er septembre 2005,p. 124(lire en ligne).
  18. (en) « The Constitution of the United Republic of Tanzania »[PDF](consulté le).
  19. (en) « Constitution of the United Republic of Tanzania 1977, as amended to 2005 », surconstitutions.unwomen.org(consulté le).
  20. (en) « The Law of Marriage Act, 1971 »,.
  21. (en-US) « About – Msichana Initiative »(consulté le).
  22. « Msuya, N --- "The analysis of child marriage and thirdparty consent in the case of Rebeca Z. Gyumi v Attorney General Miscellaneous Civil Case no 5 of 2016 Tanzania High Court at Dar es Salaam" [2019] DEJURE 14 », surwww.saflii.org(consulté le).
  23. (en) « Victory Against Child Marriage in Tanzania », surHuman Rights Watch,(consulté le).
  24. (en) Plan InternationalUK, « Child marriage in Tanzania », surMedium,(consulté le).
  25. (en) « What we've learnt from the national survey on child marriage in Tanzania », surGirls Not Brides(consulté le).
  26. (en) « Sexual Offences Special Provisions Act, 1998 »[PDF](consulté le).
  27. a etb(en) « EISA Tanzania: Women's representation in the National Assembly », surwww.eisa.org(consulté le).
  28. (en) VibekeWanprénom2=Mi Yung etYoon, « Switches from quota- to non-quota seats: A comparative study of Tanzania and Uganda »,CMI Brief,vol. 2018,no 2,‎(lire en ligne).
  29. a etb(en) VibekeWang et Mi YungYoon, « Switches from quota- to non-quota seats: A comparative study of Tanzania and Uganda »,CMI Brief,vol. 2018,no 2,‎(lire en ligne).
  30. « Samia Suluhu Hassan devient la 1ère femme présidente de la Tanzanie »,BBC News Afrique,‎(lire en ligne, consulté le).
  31. « Tanzanie: les jeunes filles enceintes toujours privées de scolarité par l’État », surRFI,(consulté le).
  32. « Tanzanie : Accélérer les mesures visant à protéger le droit à l’éducation des filles », surHuman Rights Watch,(consulté le).
  33. a etb« En Tanzanie, les adolescentes enceintes ou mères peuvent désormais rester à l’école », surCourrier international,(consulté le).
  34. « Tanzanie : comment des dizaines de milliers d'adolescentes ont été privées d'éducation parce qu'elles étaient enceintes », surFrance Info,(consulté le).
  35. « World Bank Open Data », surWorld Bank Open Data(consulté le).
  36. « LES MUTILATIONS GÉNITALES FÉMININES EN AFRIQUE. Information par pays », Amnesty International,.
  37. « Tanzanie », surONU Femmes – Afrique(consulté le).
  38. a etb« Tanzanie | Excision Parlons-en »(consulté le).
  39. « Échapper au fléau de la mutilation génitale féminine en Tanzanie : une école masaï accorde des bourses aux filles menacées », surONU Femmes,(consulté le).


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