LeConcours Eurovision de la chanson 2008 est la53e édition duConcours. Il a lieu àBelgrade enSerbie, à la suite de la victoire deMarija Šerifović lors de l'édition 2007, avec la chansonMolitva. Les demi-finales ont lieu les et, et la finale se déroule le. Quarante-trois pays participent à cette édition dont le slogan estConfluence Of Sound (en françaisConfluence des sons).
LaRussie remporte cette édition avec la chansonBelieve, interprétée parDima Bilan avec un total de 272 points. C'est la première victoire du pays à l'Eurovision.
L'Ukraine arrive en deuxième position avec 230 points. LaGrèce arrive en troisième position avec 218 points. L'Arménie et laNorvège complètent le Top 5.
LaSerbie, qui avait remporté l'édition2007, se chargea de l’organisation de l’édition 2008[1].
Les préparatifs du concours furent un temps suspendus par la déclaration unilatérale d’indépendance duKosovo, le.Belgrade fut secouée par des troubles et des émeutes, au point que l’UER remit en cause la tenue du concours dans la capitale serbe. L’Union finit par obtenir la garantie expresse du gouvernement serbe que la sécurité de l’évènement serait assurée. Les délégations albanaises, croates et israéliennes bénéficièrent de mesures de protection supplémentaires. Finalement, aucun incident ne fut déploré[2].
Le concours eut lieu à laBelgrade Arena[3], salle omnisports inaugurée en 2004.
Quarante-trois pays participèrent au cinquante-troisième concours, battant ainsi le record de2007[4]. Ce nombre record fut égalé en2011 puis en2018 mais n'a toujours pas été surpassé.
L’Autriche se retira, à la suite de la controverse des résultats de l’année précédente ; l'Azerbaïdjan etSaint-Marin firent leurs débuts[4].
Le nombre croissant de pays participants et la controverse sur les résultats de l’édition2007 poussèrent l’UER à modifier les règles du concours. Le principe d’une demi-finale unique, utilisé depuis2004, fut supprimé et remplacé par celui de deux demi-finales, organisées le mardi et le jeudi précédant la finale[2].
Désormais, seuls cinq pays seraient automatiquement qualifiés pour la finale : le pays hôte (vainqueur de l’édition précédente) et les « Big Four » (les quatre plus importants contributeurs financiers de l’Union – l’Allemagne, l’Espagne, laFrance et leRoyaume-Uni), les autres pays participants devant décrocher leur qualification via une des deux demi-finales[2].
Chaque pays serait donc inscrit dans une demi-finale, qu’il aurait l’obligation de diffuser en direct et pour laquelle il obtiendrait un droit de vote. Il lui serait impossible de voter au cours de l’autre demi-finale, dont la diffusion lui serait de toute façon optionnelle. Quant aux cinq pays qualifiés d’office, ils obtiendraient chacun, un droit de vote pour l’une des demi-finales[2].
Les résultats de ces demi-finales seraient décidés selon une nouvelle clé de répartition entre les votes du public et les votes des jurys de substitution. Le public continuerait de voter (par téléphone etSMS), lors du direct et les jurys, lors de la dernière répétition générale. Les neuf chansons arrivées en tête du vote du public se qualifieraient automatiquement pour la finale. La dixième chanson qualifiée serait choisie par les jurys : il s’agirait de la plus haut placée dans leur classement et qui n’était pas qualifiée lors du vote du public[5].
Pays pré-qualifié votant dans la première demi-finale
Pays participant à la deuxième demi-finale
Pays pré-qualifié votant dans la deuxième demi-finale
Les tirages au sort des ordres de passage se déroulèrent en plusieurs étapes. Premièrement, le partenaire commercial de l’UER pour le télévote, l’entreprise allemandeDigame, effectua des recherches statistiques préalables sur les récurrences des votes échangés par les pays participants.Digame répartit par conséquent les demi-finalistes en six lots, selon leur historique de vote et leur proximité géographique[2].
Le, fut procédé au tirage au sort des ordres de passage pour les demi-finales. Pour chaque lot, trois pays furent inscrits dans la première et trois autres, dans la deuxième. Les pays surnuméraires des lots 5 et 6 furent inscrits respectivement dans la première et la deuxième demi-finale. Concernant les finalistes automatiques, l’Allemagne et l’Espagne furent inscrites dans la première ; laFrance, leRoyaume-Uni et laSerbie, dans la deuxième. Enfin, troiswildcards furent accordées pour la première demi-finale : elles allèrent à l’Azerbaïdjan, laGrèce et laRussie. Troiswildcards furent accordées pour la deuxième demi-finale : elles allèrent auDanemark, à laMacédoine et auPortugal. Unewildcard fut accordée en finale : elle alla à laSerbie[1].
Le slogan retenu fut « Confluence of Sound » (« Confluence des sons »). La source d’inspiration de l’identité visuelle fut trouvée dans la géographie de la capitale serbe,Belgrade étant située auconfluent de la rivièreSave et du fleuveDanube[2]. Slogan, scène et animations devaient symboliser la rencontre des nations, des cultures, des énergies, des musiques, des couleurs[6].
La scène se composait d’un podium surélevé et bordé de spots de couleur. Ce podium comportait un élément central de couleur noire et de forme ovoïde, qui était entouré par des écrans LED. Ces écrans formaient unconfluent : ils se rejoignaient devant l’élément central et s’avançaient jusque dans la public. Ils étaient en outre prolongés, à l’arrière de la scène, par deux écrans verticaux, dans une fausse perspective. La branche gauche, illuminée de rouge, symbolisait laSave ; la branche droite, illuminée de bleu, symbolisait leDanube. Enfin, l’arrière-fond consistait en deux arches blanches soulignées d’une bande en métal argenté et d’un vaste écran LED concave.
Pour la première fois, fut créé un trophée générique, destiné à remplacer les différents modèles utilisés antérieurement. Son design fut confié à l’artiste verrier suédoisKjell Engman. Celui-ci conçut un modèle en forme de microphone classique, coulé dans du verre solide translucide[7].
Les présentateurs des trois soirées furentJovana Janković etŽeljko Joksimović[5]. Ils s’exprimèrent en anglais et en français, ajoutant quelques mots en serbe. Tous deux furent secondés dans leur tâche par Kristina et Bane, présents dans lagreen room.
Željko Joksimović avait déjà représenté son pays au concours, en2004, et avait alors terminé deuxième. En outre, il avait écrit et composé la chanson ayant représenté laBosnie-Herzégovine au concours, en2006, et qui avait terminé troisième[4].
Le choix deŽeljko Joksimović suscita une certaine controverse lorsqu’il apparut qu’il était également l’auteur de la chanson représentant laSerbie cette année-là. Le débat fut alors lancé sur la totale impartialité du présentateur. Afin d’éviter toute controverse récurrente, l'UER décida de modifier les règles du concours et d’interdire à l'avenir le cumul des fonctions de présentateur et d’auteur[2].
Les cartes postales mettaient en scène des habitants deBelgrade. Chacun exerçait sa spécialité (personnelle, professionnelle, artistique ou sportive), faisant apparaître progressivement à l’écran le drapeau national du pays participant. Durant cette animation, s’inscrivait en surimpression, un message écrit par l’un des membres de la délégation du pays, adressé à ses proches dans sa langue maternelle. Les cartes postales se concluaient par le collage et l’oblitération d’un timbre virtuel[2].
Les représentants du pays, ont pour but de poster une lettre (qu'il soient de leurs familles, proches, fans, épouses, amis). Le pays hôte, elle, a pour but aux 43 représentants de poster un message dans leurs langues nationales du pays, de souhaiter la bienvenue enSerbie.
La première demi-finale eut lieu le mardi et dura près de deux heures. Elle fut centrée sur le thème de la ville.
Dix-neuf pays concoururent pour une des dix places en finale. L’Allemagne et l’Espagne votèrent lors de cette demi-finale.
La chanson israélienne,The Fire in Your Eyes, avait été écrite et composée parDana International, qui avait remporté la victoire en1998[8].
Le représentant duSaint-Marin,Miodio, demeure le seul représentant de l'histoire de l'Eurovision à offrir sa carte postale à un ami pendant sa diffusion en demi-finale.
Ce fut la troisième fois qu’une chanson en langage imaginaire fut présentée au concours. Il s’agissait de la chanson belgeO Julissi. La première avait étéSanomi, qui avait également représenté laBelgique en2003 et terminé deuxième. La deuxième avait étéAmambanda, qui avait représenté lesPays-Bas en2006 et terminé vingtième en demi-finale[9].
Le représentant irlandais,Dustin the Turkey (Dustin le dindon), suscita une vaste controverse dans son pays, après sa sélection. Il s’agissait en réalité d’une marionnette au faciès de dindon et aux propos outranciers. Certains estimèrent que le personnage donnerait une mauvaise image de l’Irlande sur la scène internationale.Dustin the Turkey demeure toujours le seul concurrent non humain de l’histoire du concours[10].
Le représentant russe,Dima Bilan, se fit accompagner sur scène par le violoniste hongroisEdvin Marton et le triple champion du monde de patinage artistique,Evgeni Plushenko[2].
La première demi-finale débuta par une vidéo montrant un chœur interprétanta cappella leTe Deum deMarc-Antoine Charpentier. La caméra dévoila ensuite la scène. Un chœur d’enfants, un orchestre de fanfare habillé tout de blanc et des danseurs entièrement rouges et bleus interprétèrent un pot-pourri de chansons traditionnelles et de chansons ayant marqué l’histoire du concours. À la fin de leur prestation, les présentateurs apparurent pour les salutations d’usage.
Le spectacle d'entracte débuta par un medley de chansons serbes traditionnelles, interprété par leMetropole Orkest, le chanteurSlobodan Trkulja et l’ensembleBalkanopolis. S’ensuivit la présentation des cinq pays déjà qualifiés pour la finale. Enfin, Kristina et Bane intervinrent depuis lagreen room et échangèrent quelques mots avec le représentant israélien,Boaz Mauda, et la représentante grecque,Kalomira Sarantis.
Les résultats furent déterminés par une combinaison entre les votes des téléspectateurs et ceux des jurys. Les téléspectateurs votèrent par téléphone et parSMS et décidèrent de la qualification de leurs neuf chansons préférées. Les jurys votèrent de leur côté et décidèrent de la qualification de la dixième et dernière chanson. Il s’agissait de celle la plus haut placée dans leur classement, qui n’avait pas été qualifiée par les téléspectateurs. Les détails du vote ne furent révélés qu’après la finale du samedi, pour maintenir le suspense intact[5].
Le vote fut lancé par le tennisman serbeNovak Djokovic au moyen d'une balle de tennis géante. Le temps imparti pour le télévote fut conclu par un décompte des dix dernières secondes et la phrase traditionnelle « Stop voting ! ».
Les résultats furent révélés en direct par les présentateurs qui ouvrirent au hasard dix enveloppes blanches renfermant les noms des dix pays qualifiés.
La deuxième demi-finale débuta par une vidéo montrant un chœur interprétanta cappella leTe Deum deMarc-Antoine Charpentier. La caméra dévoila ensuite la scène. S’ensuivit un ballet intituléSerbia for beginners (La Serbie pour les débutants), chorégraphié parAleksandar Josipović et interprété par les mêmes danseurs qu’en première demi-finale.Josipović les dirigea lui-même, déguisé encentaure blanc. À la fin de cette prestation, les présentateurs apparurent pour les salutations d’usage.
Le spectacle d'entracte débuta par un ballet contemporain, interprété par les danseurs duThéâtre National de Belgrade. Il s’agissait d’une réinterprétation moderne de danses traditionnelles serbes. S’ensuivit la présentation des cinq pays déjà qualifiés pour la finale. Enfin, Kristina et Bane intervinrent depuis lagreen room et échangèrent quelques mots avec la représentante macédonienne,Tamara Todevska, et la représentante ukrainienne,Ani Lorak.
Les résultats furent déterminés par une combinaison entre les votes des téléspectateurs et ceux des jurys. Les téléspectateurs votèrent par téléphone et parSMS et décidèrent de la qualification de leurs neuf chansons préférées. Les jurys votèrent de leur côté et décidèrent de la qualification de la dixième et dernière chanson. Il s’agissait de celle la plus haut placée dans leur classement, qui n’avait pas été qualifiée par les téléspectateurs. Les détails du vote ne furent révélés qu’après la finale du samedi, pour maintenir le suspense intact[12].
Le vote fut lancé parLys Assia, la première gagnante de l’histoire du concours, et les présentateurs, au moyen de la phrase rituelle : « Europe, start voting now ! ». Le temps imparti pour le télévote fut conclu par un décompte des dix dernières secondes et la phrase « Stop voting ! ».
Les résultats furent révélés en direct par les présentateurs. Ils ouvrirent au hasard dix enveloppes blanches, renfermant les noms des dix pays qualifiés.
Dix pays se qualifièrent donc pour la finale : l'Albanie, laCroatie, leDanemark, laGéorgie, l'Islande, laLettonie, lePortugal, laSuède, laTurquie et l'Ukraine[12]. La demi-finale se conclut par la montée sur scène et l’acclamation des dix nouveaux finalistes. Les neuf pays non qualifiés conservèrent leur droit de vote pour la finale.
La finale eut lieu le samedi, exactement le même jour que la toute première édition du concours, en1956[1]. Elle était centrée sur le thème de la confluence et dura près de trois heures et seize minutes.
Vingt-cinq pays concoururent pour la victoire : les « Big Four », le pays hôte et les vingt pays qualifiés des deux demi-finales.
Ce fut la toute première fois qu’une finale ne vit concourir aucune chanson en français. Même la chanson représentant laFrance était écrite quasi entièrement en anglais. Cela avait suscité une telle controverse lors de sa sélection, que son auteur et interprète,Sébastien Tellier, avait dû ajouter deux phrases supplémentaires en français[13]. Lors de sa prestation,Sébastien Tellier arriva sur scène dans une voiturette de golf, devenant le premier interprète de l’histoire du concours à recourir à un engin motorisé comme accessoire. En outre, il inhala de l’hélium avant d’entamer le deuxième couplet, déformant ainsi sa voix, autre grande première.
La finale débuta par une vidéo montrant un chœur interprétanta cappella leTe Deum deMarc-Antoine Charpentier. La caméra dévoila ensuiteMarija Šerifović qui interpréta une version remixée deMolitva, la chanson gagnante de l’année précédente, suivie deTell Me Why. Elle introduisit ensuite les présentateurs qui montèrent sur scène pour les salutations d’usage.
Durant la première pause commerciale, furent montrées en direct des images de la foule rassemblée devant la mairie deBelgrade et qui regardait le concours sur des écrans géants.
Durant les deuxième et troisième pauses, Kristina et Bane intervinrent depuis lagreen room.
Le spectacle d'entracte débuta par de nouvelles images de la foule rassemblée devant la mairie deBelgrade. S’ensuivit une vidéo sur les préparatifs et la semaine des répétitions, puis un medley de chansons serbes traditionnelles, interprété parGoran Bregović et son groupe.
Les présentateurs revinrent alors sur scène. Ils saluèrent certains des commentateurs présents dans la salle : le britanniqueTerry Wogan (qui officiait pour la dernière fois), la finlandaiseJaana Pelkonen (qui avait présenté le concours l’année précédente) et le françaisJean-Paul Gaultier. Kristina et Bane intervinrent à nouveau depuis lagreen room et échangèrent quelques mots avec les représentantes allemandes, le groupeNo Angels, et la représentante ukrainienne,Ani Lorak.
Les téléspectateurs votèrent par téléphone et parSMS pour leurs chansons préférées. Les votes ainsi exprimés furent agrégés en 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 10 et 12 points[3]. Au total, huit millions de votes furent enregistrés sur l’ensemble des trois soirées, dont six rien que pour la finale[14].
Comme l’année précédente, l’ordre de passage des pays durant la procédure de vote fut déterminé par tirage au sort. Les points de un à sept s’affichèrent automatiquement sur le tableau de vote. Les porte-paroles, contactés par satellite, énoncèrent les trois résultats principaux :« huit »,« dix » et« douze points ». Pour la toute première fois, un décompte du nombre de pays ayant déjà voté fut affiché à l’écran.
Le vote fut lancé par le basketteur serbeVlade Divac au moyen d'une balle de basket et de la phrase rituelle : « Europe, start voting now ! ». Le temps imparti pour le télévote fut conclu par un décompte des dix dernières secondes et la phrase « Stop voting ! ».
La procédure de vote ne fut interrompue que par un seul incident. La porte-parole tchèque se trompa dans l’attribution des« dix points » : elle les donna à l’Arménie à la place de l’Azerbaïdjan. Elle fut interrompue par le superviseur et corrigea son erreur en s’excusant.
Dès le début de la procédure, laGrèce et laRussie se détachèrent. Il fallut attendre le dix-neuvième vote, le vote portugais, pour que laRussie s’empare définitivement de la tête.
Ce fut la première victoire de laRussie au concours[15].
Dima Bilan reçut le trophée de la victoire des mains deMarija Šerifović, gagnante de l'année précédente.
Ce fut la huitième année consécutive qu'un pays remporta le concours pour la première fois, un record toujours inégalé. Ce fut la deuxième année consécutive que l’Ukraine termina à la deuxième place. Enfin, ce fut la neuvième fois (après1958,1962,1963,1968,1971,1973,1978 et2001) que la chanson passée en deuxième position termina à la dernière place, un autre record inégalé.
Comme l’année précédente, les résultats du concours suscitèrent la controverse dans les médias des pays d’Europe de l’Ouest. Et comme l’année précédente, l’UER commanda à la compagnieDigame, une étude statistique des votes. Aucune fraude ni manipulation ne fut constatée. La victoire de laRussie demeurait incontestable. Le pays avait certes bénéficié de votes géographiques, mais aurait tout de même remporté le concours, si seuls les pays d’Europe de l’Ouest avaient voté. La conclusion de l’étude soulignait le facteur déterminant de la victoire russe : le pays avait reçu des points de 38 pays sur les 42 votants[14].
Lesprix Marcel-Bezençon sont remis pour la première fois durant leConcours Eurovision de la chanson 2002 àTallinn enEstonie pour honorer les meilleures chansons en compétition lors de la finale. Fondés par Christer Björkman (représentant de laSuède lors de l'Eurovision 1992 et producteur des concours 2013 et 2016) et Richard Herrey (membre desHerreys et vainqueur suédois duconcours 1984), les prix portent le nom du créateur de la compétition annuelle,Marcel Bezençon. En 2008, les candidats récompensés sont :