
Cet article ne s'appuie pas, ou pas assez, sur des sourcessecondaires ou tertiaires().

Il n’existe pas de liste officielle desconciles bouddhiques, lebouddhisme ne s’incarnant pas dans une institution unique à l'instar de l'Église catholique romaine. Le présent article présente les principaux ; le couranttheravada actuel en reconnaît six.
Les conciles bouddhiques anciens sont relatés dans des sources enpali, chinois ou tibétain, postérieures d’au moins deux siècles aux événements[Note 1]. Ces récits ayant pour objectif principal de confirmer l’orthodoxie de l’école à laquelle se rattache le texte, les sources ne concordent pas entièrement. Néanmoins, même si son exactitude peut être mise en doute, l’histoire traditionnelle des conciles reflète des phénomènes probablement réels : assemblées au cours desquelles sont récitées règles monastiques (vinaya) et paroles duBouddha (dharma) ; dissensions précoces concernant tout d’abord les règles, puis la doctrine ; divisions et schismes, avec en particulier le thème récurrent d’une majorité réformatrice (mahasanghika) se séparant de la minorité orthodoxe et traditionaliste (sthaviravadin) qui la juge hérétique. Parmi les propositions hérétiques, on trouve des assouplissements du vinaya, l’ouverture aux laïques et la remise en cause de la perfection desarhats.
D’autre part, les récits de concile servent également à certifier la validité de l’enseignement de l’école et la généalogie religieuse de ses patriarches. Ils relatent la mise par écrit ducanon, sous la direction d'auditeurs directs des discours du Bouddha si possible, sans crainte d'invraisemblance. Ainsi, selon certaines sources, les participants les plus éminents du deuxième concile seraient des disciples immédiats de Shakyamuni, ce qui en ferait des prodiges de longévité. Les sources insistent parfois sur un texte particulier qu’elles cherchent à authentifier[Note 2]. La tenue d’un concile peut également être pour un souverain ou un État un moyen d’élever son prestige.
voir :Premier concile bouddhique ;Deuxième concile bouddhique ;Concile de Pāṭaliputra
Les chroniques cingalaisesDipavamsa etMahavamsa mentionnent un concile qui se serait tenu vers 29 avant notre ère à Tambapanni (Sri Lanka), convoqué par le roi Vattagamani, avec pour objectif de coucher le canon par écrit. Sous la direction de Maharakkhita, 500 moines transcrivirent les paroles duBouddha sur des feuilles de palme. La grotte Aloka lena, près deMatale, dans laquelle le travail se serait déroulé, fut décorée auXVIIIe siècle d’images du Bouddha sur ordre du roi Vijayarajasiha. Ce concile est considéré comme le quatrième par le courant theravada.
Ce concile, dont on attribue la présidence àVasumitra[1], aurait eu lieu dans l’Empire kouchan (auCachemire ou à Jalandhar) sous le règne deKanishkaIer (127-147). Il fut l’occasion d’une remise en ordre du canon mahayana accompagnée de la traduction ensanscrit des textes rédigés engandhari, langue vernaculaire locale. Selon la tradition, 500bhikkhus auraient travaillé pendant douze ans à cette révision. Il est parfois mentionné dans le courant theravada comme le « concile des moines hérétiques ».
Le Concile de Lhasa, est également appelé « Grand débat »[2] ou « Débat de Samyé ». Des sources chinoises et tibétaines[3] relatent un débat entre partisans dudhyana chinois (chan) subitiste, menés parMoheyan (Mahayana)[Note 3], et partisans du courant indien gradualiste représentés parKamalaśīla. Décrit comme un débat en face à face prenant place à proximité deLhassa, au monastère deSamye, il se serait en fait déroulé par écrit entre792 et794, s’achevant sur le choix par le roi duTibet,Trisong Detsen, de la tradition indienne comme religion officielle et la mise hors la loi de la doctrine de Moheyan. Les partisans de ce dernier se seraient suicidés. LeThub pa'i dgongs gsal explique le choix du roi par la victoire de Kamalasila, mais la traditionnyingmapa et les sources chinoises prétendent que Moheyan gagna le débat mais fut chassé tout de même. Il est vraisemblable que les motifs politiques prédominèrent, comme dans les rivalités entreBonpo et bouddhisme.Trisong Detsen aurait déclaré le bouddhismereligion d'État duTibet en 779[4] en présence dePadmasambhava et sa parédre (épouse mystique)Yeshe Tsogyal, deShantarakshita etVimalamitra, ainsi que de nombreux traducteurs dontVairotsana.
La légende prétend que les textes chinois furent dissimulés à Samye, et qu’avant de quitter le Tibet, Moheyan s’aperçut qu'il avait oublié une de ses chaussures dans un monastère. Il aurait alors prophétisé : « Lorsque le dharma aura presque entièrement disparu de la terre, il subsistera encore un peu de ma doctrine, juste la taille d’une chaussure. » Cette prophétie sert à expliquer les résurgences d'élémentschan dans le bouddhisme tibétain. Certains moines portent un cordon bleu sur leur habit en signe de respect pour le maître chinois.
Cinquième concile theravada, il se tint enBirmanie en 1871 sous le règne du roiMindon, et fut présidé par les Vénérables Mahathera Jagarabhivamsa, Narindabhidhaja et Mahathera Sumangalasami. Les 2400 participants récitèrent en cinq mois leTipitaka, confirmant la version intégrale qui venait d’être gravée entre 1860 et 1868 sur 729 plaques de marbre[Note 4]. Ces plaques se trouvent dans autant de petitsstûpas de la pagode royaleKuthodaw, une730e relatant les circonstances de la construction.
Le sixième concile theravada débuta le à Kaba Aye,Rangoon, sous le patronage du gouvernement dirigé par le Premier ministre MU Nu. Maha Passana Guha, une grotte artificielle évoquant la grotte Sattapanni, un des sites proposés pour le premier concile, avait été aménagée à cet effet. Les participants venaient de huit pays : Birmanie,Cambodge,Inde,Laos,Népal,Sri lanka,Thaïlande. Comme le précédent, le but était la vérification du Tipitaka, en partie sous forme de questions - réponses sur le dhamma, les premières posées par Maître Mahasi Sayadaw et les secondes offertes par Maître Bhadanta Vicittasarabhivamsa. Après un travail de deux ans, la version corrigée fit l’objet d’une édition (1956) en écriturebirmane réunissant 52 traités en 40 volumes (8025 pages au total), qui fut retranscrite ultérieurement en caractères romains,devanagaris,thaï,cingalais,khmers etmongols.