| Organisation | NASA |
|---|---|
| Programme | Grands Observatoires |
| Domaine | Étude des rayons gamma |
| Autres noms | CGRO |
| Lancement | 5 avril 1991 à 14 h 23 TU |
| Lanceur | Atlantis |
| Fin de mission | 4 juin 2000 |
| Identifiant COSPAR | 1991-027B |
| Site | cossc.gsfc.nasa.gov |
| Masse au lancement | 16 329 kg |
|---|
| Orbite | Orbite terrestre basse |
|---|---|
| Périapside | 362 km |
| Apoapside | 457 km |
| Période de révolution | 90 min |
| Inclinaison | 28,5° |
| Type | Multiples détecteurs de scintillation gamma |
|---|---|
| Longueur d'onde | Rayons gamma |
| BATSE | 8 détecteurs gamma 20 keV-1 MeV |
|---|---|
| OSSE | Détecteur 100 keV-10 MeV |
| COMPTEL | Détecteur 1-30 MeV |
| EGRET | Détecteur 20 MeV-30 GeV |
LeComptonGamma-Ray Observatory (CGRO) est unobservatoire spatial pour lesrayons γ développé par laNASA. C'est l'un des quatretélescopes spatiaux duprogramme des Grands Observatoires développé par l'agence spatialeaméricaine dans les années 1980 pour traiter les principales questions dans le domaine de l'astronomie et de l'astrophysique. Il est placé en orbite par lanavette spatiale Atlantis (missionSTS-37), le. D'une masse de près de 17 tonnes, il est à l'époque le satellite destiné à l'astrophysique le plus lourd jamais lancé. LeCompton Gamma-Ray Observatory, grâce à ses quatre instruments, couvrant un spectre d'énergie très étendu allant de20 keV à 30 Gev, est le premier observatoire gamma couvrant l'ensemble du ciel, et fournit des données d'une précision inégalée. Il produit de nombreux résultats qui légitiment les apports de l'astronomie gamma. Il effectue notamment un recensement dessursauts gamma à l'aide de l'instrument BATSE, qui permet d'en démontrer l'origine extragalactique. Après 9 ans de fonctionnement, le télescope, dont le fonctionnement se dégrade par suite de la perte d'un gyroscope, est volontairement détruit, par sarentrée atmosphérique le.
Au milieu des années 1970 l'agence spatiale américaine, laNASA, développe trois observatoires spatiaux — HEAO-1 (lancé en 1977),HEAO-2 (1978) etHEAO-3 (1979) — consacrés à l'observation durayonnement X etgamma. En 1977, la NASA annonce le développement d'un observatoire entièrement consacré aurayonnement gamma dans le cadre de sonprogramme des Grands Observatoires. Celui-ci comprend 4 missionsHubble (lancé en 1990) pour les observations dans lespectre visible et l'ultraviolet proche,Chandra (1999) pour lesrayons X mous,Spitzer pour l'infrarouge (2003) et Gamma-Ray Observatory pour lerayonnement gamma et lesrayons X durs. Le développement de la mission Gamma-Ray Observatory est confié aucentre de vol spatial Goddard, établissement de la NASA qui est chargé des missions d'astrophysique. L'observatoire spatial est développé en profitant des percées techniques des années 1980 dans le domaine des détecteurs.
Après 14 ans de développement, Compton Gamma-Ray Observatory est placé en orbite par lanavette spatiale Atlantis (missionSTS-37) le. Pour allonger la durée de vie de Gamma-Ray Observatory, la navette spatiale se hisse de manière exceptionnelle jusqu'à l'altitude de travail de l'observatoire spatial (450 km avec uneinclinaison orbitale de 28,5°). L'observatoire est largué le troisième jour de la mission mais deux astronautes doivent effectuer unesortie extravéhiculaire pour débloquer l'antenne grand gain qui refuse de se déployer[1]. Après son lancement l'observatoire spatial est baptiséCompton Gamma Ray Observatory en l'honneur d'Arthur Compton,prix Nobel de physique pour ses travaux sur les rayons gamma. La mission doit durer deux ans avec une extension possible de 1 an. Les instruments fonctionnent finalement durant 9 ans.
Dès son lancement la NASA décide que le satellite effectue en fin de vie unerentrée atmosphérique contrôlée pour éviter tout risque car, compte tenu de sa taille (16 tonnes), certains morceaux du satellite risquent d'arriver jusqu'au sol. En décembre 1999, l'un des troisgyroscopes du satellite tombe en panne et les ingénieurs de la NASA décident de déclencher la rentrée atmosphérique sans attendre une nouvelle défaillance. Fin mai, les moteurs de Compton Gamma-Ray Observatory sont mis à feu à quatre reprises pour abaisser son orbite jusqu'à une altitude de 148 km. Le satellite effectue une rentrée contrôlée dans l'atmosphère le 4 juin 2000 et ses débris plongent dans l'océan Pacifique à environ 4 000 km au sud-est d'Hawaï[2].

Les objectifs de la mission sont définis en se basant sur les recommandations du Comité d'astronomie et d'astrophysique spatiale de l'Académie nationale des sciences américaine[3] :
Le Compton Gamma-Ray Observatory est à l'époque le plus grossatellite scientifique jamais lancé avec une masse de plus de16 tonnes. Celle-ci se subdivise en6 tonnes pour lacharge utile, 8 tonnes pour la structure et 1,9 tonne d'ergols pour la propulsion. Le corps du satellite occupe un volume de 7,7 × 5,5 × 4,6 m. Sespanneaux solaires une fois déployés lui donne une envergure de21 mètres. Les instruments sont positionnés sur laplate-forme de manière qu'aucun obstacle ne vienne s'interposer dans leur champ de vue. Pour le lancement, le Compton Gamma-Ray Observatory occupe environ la moitié de la soute cargo de lanavette spatiale américaine. Le système de propulsion comprend 4moteurs-fusées ayant unepoussée unitaire de 440newtons utilisés pour les corrections d'orbite et 8 propulseurs de 22 newtons utilisés pour contrôler l'orientation. Tous ces moteurs brûlent de l'hydrazine stockée dans quatre réservoirs. Les 16 tonnes doivent permettre à l'observatoire de se maintenir sur son orbite entre 6 et 10 ans[4]. La principale source de consommation est liée à la dégradation de l'orbite due à la trainée générée par l'orbite résiduelle.
Le satellite eststabilisé sur 3 axes et les instruments sont pointés avec une précision de 0,5°. L'orientation et les mouvements de Compton Gamma-Ray Observatory sont déterminés via 3viseurs d'étoiles à tête fixe, unecentrale à inertie comprenant 4gyroscopes et descapteurs solaires grossiers et fin. Pour modifier son orientation, l'observatoire spatial dispose de 4roues de réaction et en dernier recours (saturation des roues) du système de propulsion. Dans le mode de fonctionnement normal, le satellite maintient les instruments pointés vers la cible choisie[5]. Le système de télécommunications est basé sur celui des satellitesSolar Maximum Mission etLandsat 4 et5. Celui-ci fonctionne enbande S et comprend une antenne paraboliquegrand gain de 1,52 mètre de diamètre et deux antennes faible gain. Les données scientifiques sont transmises avec un débit de 256 à 512kilobits par seconde via les satellites relais de la NASATDRS ou 32 kilobits/s directement vers les stations sol. Les commandes sont reçues avec un débit de 1 ou 125 kilobits/s[6],[7]. L'énergie électrique est fournie par despanneaux solaires repliés en accordéon au lancement et déployés en orbite. Ceux-ci, d'une superficie totale de 37 m², produisent 4 300watts au début de la mission alors que l'observatoire a besoin de 2 000 watts. L'énergie est stockée dans 6accumulateurs nickel cadmium d'une capacité unitaire de 50ampères-heures[8],[7].



Le Compton Gamma-Ray Observatory emporte quatre instruments qui couvrent pour la première fois l'ensemble duspectre électromagnétique à haute énergie (de20 keV à30 GeV), soit plus de 6 ordres de grandeurs enfréquence,longueur d'onde ouénergie. Les instruments sont décrits ci-dessous par ordre croissant d'énergie.
BATSE (Burst and Transient Source Experiment), observe le rayonnement gamma de faible énergie (20 keV-1 MeV) et de courte durée, lessursauts gamma. L'instrument est composé de 8détecteurs à scintillation, chacun disposé à un coin du satellite (lui-même ayant la forme approximative d'unparallélépipède). Cette configuration permet au satellite de scruter en permanence l'ensemble du ciel visible (hors obstruction de la Terre). Le champ de vue des détecteurs se recouvre ce qui permet à un sursaut gamma d'être visible simultanément par 4 détecteurs. L'incidence jouant sur l'intensité du signal, cette disposition permet de déterminer la position de la source avec une précision de 3° pour les sursauts gamma les plus intenses. Chaque détecteur utilise deuxscintillateurs à base decristaux d'iodure de sodium pour convertir les rayons gamma le frappant enlumière visible. Untube photomultiplicateur permet d'analyser la lumière produite. La direction d'arrivée des rayons gamma est déterminée par la comparaison des temps d'arrivée des rayons gamma sur les différents détecteurs (d'où l'intérêt de les éloigner au maximum en les positionnant dans les coins du satellite).
Chacun des détecteurs comprend deux scintillateurs. Le LAD (Large Area Detector) de grande taille (B sur le schéma) est une plaque de 51 cm de diamètre pour 1,3 cm d'épaisseur. Il est optimisé pour la détection des événements brefs et de faible intensité avec une emphase mise sur sa sensibilité et la mesure de la direction d'arrivée. Trois photomultiplicateurs (C sur le schéma) amplifient le rayonnement lumineux généré. Un scintillateur en plastique placé devant le LAD (A sur le schéma) est utilisé comme système anti-coïncidences pour éliminer le bruit de fond généré par les particules chargées.
Le SD (Spectroscopy Detector) est optimisé pour les événements faisant intervenir un plus grand nombre de photons, afin de permettre d'effectuer des mesuresspectroscopiques. De petite taille (D sur le schéma), il permet de mesure un spectre énergétique plus large avec une meilleure résolution. Pour détecter un sursaut gamma logiciel embarqué analyse le nombre de photons produit par chacun des 8 détecteurs à différentes échelles de temps (64 ms, 256 ms et 1 024 ms) et le compare au bruit de fond[9].
OSSE (Oriented Scintillation Spectrometer Experiment), développé par leNaval Research Laboratory détecte les rayons gamma dont l'énergie est comprise entre100 keV et10 MeV. Il comprend quatredétecteurs phoswich (sandwich de scintillateursNaI(Ti))etCsI(Na)). L'orientation individuelle de chaque détecteur peut être modifiée sur un plan. Cette fonction est utilisée d'une part pour mesurer le bruit de fond (celui-ci est évalué en dépointant l'instrument de son objectif durant 2 minutes) d'autre part pour maintenir l'instrument pointé vers une cible donnée malgré le changement d'orientation induit par le mouvement du satellite sur son orbite. Le détecteur d'un diamètre de 33 cm est constitué par un cristal NaI(Ti) de 10,2 cm d'épaisseur couplé sur le plan optique avec un cristal CsI(Na) de 7,6 cm d'épaisseur. Les photons générés sont amplifiés par septtubes photomultiplicateurs de 8,9 cm de diamètre qui atteignent unerésolution spectrale de 8 % à 0,661 MeV. Uncollimateur en alliage detungstène limite le champ de vue à une fenêtre rectangulaire de 3,8 x 11,4° sur l'ensemble du spectre énergétique. L'ouverture de chaque détecteur phoswich est recouverte par un détecteur de particules chargées (CPD), constitué d'une scintillateur en plastique de 55,8 cm de large et 6 mm d'épaisseur associé à 4 tubes photomultiplicateurs de 5,1 cm de diamètre qui permet de rejeter les détections dues à au bruit de fond. Le collimateur et le détecteur phoswich sont encapsulés dans une enceinte annulaire constitué par un scintillateur réalisé à partir d'un cristal NaI(Ti) épais de 8,5 cm et long de 34,9 cm qui contribue également au bouclier anti-coïncidences[10].
COMPTEL (Imaging Compton Telescope), développé par l'Institut Max-Planck observe le rayonnement gamma émis avec une énergie comprise entre 1-30 MeV. Il peut déterminer l'angle d'arrivée à un degré près et l'énergie des photons de haute énergie à 5 % près. Ses détecteurs permettent de reconstituer une image gamma d'une portion du ciel. COMPTEL comprend deux réseaux de détecteurs écartés de 1,5 mètre qui sont frappés successivement par les rayons gamma. Le réseau de détecteurs supérieur est constitué par unscintillateur liquide et le détecteur inférieur par des cristaux deiodure de sodium[11].
EGRET (Energetic Gamma Ray Experiment Telescope), mesure les sources gamma aux plus hautes énergies (20 MeV à10 GeV) en localisant la source avec une précision d'une fraction de degré et en évaluant l'énergie à 15 % près. EGRET résulte d'une collaboration ducentre de vols spatiaux Goddard, de l'Institut Max-Planck et de l'université Stanford. Ledétecteur de particules est unechambre à étincelles qui détecte la production d'une paireélectron-positon lorsque le rayon gamma traverse le gaz qui la remplit. Uncalorimètre utilisant unscintillateur NaI(Ti) placé sous la chambre permet de déterminer l'énergie du rayon avec une bonne précision. L'instrument est enfermé dans un dôme anti-coïncidences qui permet de rejeter les particules chargées issues du bruit de fond. La provenance du rayon gamma est déterminée par deux couches de 16 scintillateurs temps de vol. Une deuxième chambre à étincelles située entre les deux couches de scintillateurs permet de suivre la trajectoire de l'électron et fournit des informations complémentaires notamment sur l'énergie de la particule. L'énergie du rayon gamma est déterminée en grande partie par un scintillateur de forme carrée (76 × 76 cm) constitué par des cristaux NaI(Ti) et situé sous les scintillateurs temps de vol[12].


Dans le domaine spatial, les satellitesSwift, lancé en 2004 etFermi Gamma-ray Space Telescope (GLAST), lancé en2008, sont les successeurs duCompton Gamma-Ray Observatory. Au sol, leHigh Energy Stereoscopic System (HESS) représente le premiertélescope à proprement parler (en mesure de réaliser des images de sources astrophysiques grâce à unpouvoir de résolution angulaire suffisamment importante) opérant dans cette gamme de longueur d'onde.
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| La première date est celle du lancement du lancement (du premier lancement s'il y a plusieurs exemplaires). Lorsqu'elle existe la deuxième date indique la date de lancement du dernier exemplaire. Si d'autres exemplaires doivent lancés la deuxième date est remplacée par un -. Pour les engins spatiaux autres que les lanceurs les dates de fin de mission ne sont jamais fournies. | |||||||||||||||||
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