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Uncompositeur ou unecompositrice (dulatincompositor, lui-même decompositum,supin signifiant « pour composer » du verbecomponere) est une personne qui écrit de lamusique. La plupart des compositeurs de musique sont égalementinstrumentistes. La fonction du compositeur est donc d'organiser des rapports entre des sons, enchâssés en une structure globale, en travaillant en accord avec les règles d'unethéorie musicale, et en vue de produire une entité nommée œuvre musicale.
Le compositeur est amené à s'appuyer sur différentes règles decomposition associées augenre musical pour lequel il écrit. Ces règles diffèrent en nombre, en complexité et en formalisme selon les langages musicaux (jazz,musique classique…). Il s'agit de guides plus que d'obligations absolues — la composition est dite libre quel que soit le langage. Ces règles évoluent au fil du temps en fonction de la façon dont elles sont utilisées par les compositeurs.
Dans l'acception traditionnelle du concept de compositeur, l'œuvre musicale voulue par ce dernier est nécessairement un « acte différé ». En ce sens, le compositeur s'oppose aumusicien improvisateur, lequel pense et exécute sa pensée musicale de manière quasiment instantanée.
Cependant, cet antagonisme « composition / improvisation » n'est pas aussi tranché. Il arrive par exemple que des passages réservés à l'improvisation soient ménagés dans les partitions classiques (voirl'article Cadenza).
Au moment de l'exécution musicale, l'interprète peut manifester une grande part d'invention personnelle et d'improvisation par rapport à lacomposition initiale. Par exemple :bassechiffrée enmusique baroque, cadences évoquées plus haut, improvisations autour d'un thème, enjazz, enblues.
Dans le cas de la musique écrite surpartition, des signes et annotations permettent au musicien interprète de déterminer la marge de liberté d'interprétation laissée par le compositeur. Par exemple, pour l'interprète, unebroderie explicitement notée est beaucoup plus contraignante qu'unmordant.
Les fonctions respectives de compositeur et d'interprète sont distinctes et complémentaires. Un seul et même musicien peut cependant tenir ces deux rôles. Dans cette hypothèse, la frontière entre improvisation et interprétation est encore plus difficile à déterminer.
Les conditions d'exercice de ces deux activités vont pousser à une séparation de plus en plus prononcée car les rythmes et conditions de travail entre un interprète devant se produire devant des auditoires et voyageant constamment et un compositeur réalisant des créations individuellement dans une certaine solitude sont contradictoires ;
Ainsi, desDebussy,Ravel,Albeniz,Séverac ouStravinsky, pour ne prendre que quelques exemples de musiciens séjournant à Paris à laBelle Époque, confient l'essentiel de leurs pages aux interprètes les plus en vue et à même de défendre leurs œuvres (Le Sacre du Printemps ouDaphnis et Chloé lors de leurs créations sont dirigés parPierre Monteux, un des chefs attitrés aux Ballets russes). Une enquête effectuée par la revue Le Monde musical auprès de ses lecteurs sur les compositeurs les plus célèbres, illustre les goûts musicaux des Français en 1900 : des 502 réponses reçues, les préférences qui se dégagent sontBeethoven,Mozart,Bach, Wagner,Haydn,Schumann,Mendelssohn,Berlioz,Chopin,Gounod.« L'attachement aux compositeurs disparus y est patent » écritDanièle Pistone (voir « Notes et références »).
Pour Mario d'Angelo,
« L’avant-garde, quand elle ne fait passcandale, se trouve de plus en plus marginalisée aux yeux de la majorité du public des concerts et des théâtres lyriques (avec bien sûr des exceptions). Au sein même de la communauté musicale, les choix esthétiques de ceux qui incarnent l'avant-garde font débat. Pour Saint-Saëns que la musique duPrélude à l'après-midi d'un faune n’a pas convaincu « nous entrons dans l’ère du charivari […] on n'y trouve pas la moindre idée musicale ». Fauré ne se fera pas davantage à certaines « avancées » esthétiques lorsqu’il écrit à propos du Pelléas et Mélisande de Debussy : « si c’est ça de la musique, alors je ne sais pas ce qu’est la musique », au grand désappointement d'ailleurs de laprincesse de Polignac qui demeure, elle, dans l’incompréhension totale des raisons de l’échec de cet ouvrage qu'elle apprécie tant. »
Un autre exemple emblématique de cette avant-garde qui se met progressivement en rupture avec le public de la musique savante est sans douteLe Sacre du printemps de Stravinsky (musique de ballet) dont la première à Paris déclencha une violente polémique.
Dans le cinéma et la télévision, entre autres, le compositeur est considéré par le sociologue de la télévision et des médiasBenjamin W.L. Derhy Kurtz comme faisant partie de la catégorie des personnels créatifs[1],[2],[3]. Afin de les distinguer des personnels créatifs primaires, contrôlant les aspects artistiques du programme, tels desscénaristes etréalisateurs, Benjamin Derhy Kurtz a créé pour les compositeurs, mais également lescostumiers et lescréateurs de décors, la catégorie despersonnels créatifs secondaires, exerçant une influence artistique évidente, mais différente de celle du personnel créatif primaire, ainsi qu'à une temporalité différente : non pas durant le tournage mais avant (pré-production) ou bien après (post-production)[1],[2],[3].
Compositeur dont l'œuvre ne nécessite pas d'interprète humain
Le mot « compositeur » peut être employé quel que soit legenre et letype de musique concernés, et ce, même dans le domaine desœuvres musicales se passant de tout recours à un interprète.
On dit fréquemment qu'« un compositeurécrit de la musique », cependant, la réalisation différée d'une musique n'implique pas nécessairement la transcription de celle-ci sur unepartition en vue de son exécution par un interprète.
La Société des Auteurs Compositeurs et Éditeurs de Musique ouSACEM, distingue encore les œuvres de composition classique (même contemporaines) ditessérieuses des œuvres de variété ou électroniques considérées commepopulaires[réf. nécessaire].
Le compositeur et la propriété intellectuelle dans la musique populaire
Dans la musique populaire, laSACEM reconnaît comme compositeur le seul créateur de la mélodie. Le reste de la partition est considéré étant la propriété intellectuelle de l'arrangeur que ce soit un accompagnement orchestral ou programmé électroniquement. Lorsque l'accompagnement est réalisé par un soliste, il n'existe pas de définition particulière.
Cette distribution est organisée afin de faciliter l'accès à la propriété intellectuelle et la conséquente protection juridique de l’œuvre, à des mélodistes n'ayant pas les compétences pour créer un accompagnement et de faire intervenir un partenaire avec qui réaliser une œuvre achevée. L’œuvre musicale ainsi complétée, les droits d'exploitation se distribuent entre l'auteur des paroles (dit l'auteur ou le parolier), le créateur de la mélodie (dit le compositeur) et le créateur de l'accompagnement (dit l'arrangeur). Les pourcentages son fixés contractuellement entre les parties.
Jerry Goldsmith apparaît dans les deuxGremlins : dans le premier, à une convention d'inventeurs et dans le second, en tant que passant dans le hall de l'immeuble où se déroule le film.
Éric Serra, compositeur deLuc Besson, apparaît comme « Enrico », le bassiste dans une scène de fête deSubway.
Howard Shore apparaît dans la version longue deLe Retour du Roi. Il joue un soldat duRohan qui assiste au duel de buvette entreLegolas etGimli au début du film. Il est également le compositeur du film.
↑a etbBenjaminDerhy Kurtz, « L’amour du travail bien fait : mesures personnelles du succès dans l’industrie télévisuelle »,Revue française des sciences de l’information et de la communication,no 17,(ISSN2263-0856,DOI10.4000/rfsic.6524,lire en ligne, consulté le).
↑a etbBenjamin W. L.Derhy Kurtz, « Bonheur par laudation : mesures personnelles du succès dans l’industrie télévisuelle »,Revue française des sciences de l’information et de la communication,no 20,(ISSN2263-0856,DOI10.4000/rfsic.9568,lire en ligne, consulté le).
Mario d'Angelo (coord.),La musique à la Belle Époque. Autour du foyer artistique de Gustave Fayet (Béziers, Paris, Fontfroide), textes réunis avec le soutien de l'Observatoire musical français, Paris, éditions du Manuscrit, 2012 (nouvelle éd.),(ISBN9782304041521).
Pierre-Michel Menger,Le paradoxe du musicien. Le compositeur, le mélomane et l'État dans la société contemporaine, Paris, L'Harmattan, rééd. 2002.