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Complexe militaro-industriel des États-Unis

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Débarquement des troupes et matériels par échouage des bateaux sur lesplages normandes (juin 1944). Organiser un tel déploiement a requis un développement industriel sans précédent dans l'Histoire.

Le terme decomplexe militaro-industriel (CMI), dans son acceptionaméricaine[1], renvoie à un concept général désignant les procédés et les relations financières liant leslégislateurs, lesforces armées et lesecteur industriel qui les soutient. Les relations en jeu comprennent lefinancement des campagnes, les votes au Congrès en faveur desdépenses militaires, lelobbying en faveur des bureaucraties, ainsi qu'une législation favorable au développement économique du secteur. Ces relations correspondent au fonctionnement schématique ditIron triangle (en), relatif à la politique américaine.

Le terme de CMI est également employé dans un sens plus large, incluant le réseau entier de contrats, flux financiers et ressources brassé par les individus comme les institutions émanant descontractants dans le secteur de la Défense (en), duPentagone, dupouvoir législatif, et dupouvoir exécutif. Les intrications de ce réseau le rendent sensibles auproblème principal-agent, à l'aléa moral et àrecherche de rente. Également, des cas decorruption politique sont régulièrement mis en lumière. L'article mettant essentiellement en valeur l'aspect industriel et administratif de l'industrie de la défense.

Le programme de développement de l'AH-64 Apache fut fructueux pour les entreprises co-traitantes de l'industrie de l'armement. Stratégiques pour les États-Unis, elles sont toutes implantées sur le territoire national et développent des programmes spécifiques d'armement dont certains ne peuvent passer à l'exportation, selon leurclassification Défense. Son déploiement sur le terrain reste soumis à des conditions climatiques qui furent ressenties de manière assez rude dans lesguerres du désert (en).
Un hélicoptère de combat Apache posant devant l'éventail de sapuissance de feu.

Origine du terme

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Le termemilitary-industrial complex provient originellement dudiscours de fin de mandat du présidentDwight David Eisenhower, qui annonça ainsi l'avènement d'une industrie de défense permanente sur le territoire national, à l'issue des efforts produits pour emporter laSeconde Guerre mondiale, et qui mettait en garde les citoyens sur le risque que ce type d'organisation faisait peser sur ladémocratie.

« Dans les conseils du gouvernement, nous devons prendre garde à l'acquisition d'une influence illégitime, qu'elle soit recherchée ou non, par lecomplexe militaro-industriel. Le risque d'un développement désastreux d'un pouvoir usurpé existe et persistera. »

— Extrait dudiscours de fin de mandat duprésident Eisenhower,.

Avant que le président Eisenhower ne prononce son discours, ce qui allait devenir le complexe militaro-industriel, selon le terme introduit par le président, était l'industrie de l'armement la plus importante dumonde libre depuis laSeconde Guerre mondiale ; celle-ci fut quasiment crééeex nihilo.

voir aussi :Budget de défense des États-Unis

Première Guerre mondiale

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8 des 111 destroyers de laclasse Wickes auNew York Shipbuilding Corporation,Camden (New Jersey), mai1919.

L'industrie des États-Unis fournit sans difficultés à partir de 1914, grâce aux établissements existants tel leSpringfield Armory, toutes lesmunitions, fournitures, armes légères et véhicules nécessaires aux belligérants (En 1914, 485 000 voitures dont 250 000 Ford T sont produites aux États-Unis contre 45 000 en France, 34 000 en Grande-Bretagne et 23 000 en Allemagne). En revanche, la grande majorité de l'armement collectif et du matériel lourd, dont les tout premierschars de combat furent livrés par laFrance. Seuls 500 pièces d'artillerie lourdes (sur les 3 500 utilisé au front) et 64 chars légers de 6 tonnes M1917, la version locale duFT furent produits à la fin de la guerre (un total de 952 de ces engins furent finalement produits)[2].

Le majorHenry H. Arnold à côté du premier moteurLiberty V12 terminé.

Entre 1916 et 1921, la réorganisation de la production d'armement militaire est chapeautée par leCouncil of National Defense (en) instauré par le président Woodrow Wilson. Celui-ci chapeaute entre autres leAircraft Board (en) qui fut à l'origine dumoteur d'avionLiberty L-12 construit à 20 478 exemplaires entre le et 1919[3].

Lorsque le, le Congrès américain déclare la guerre à l'Empire allemand et à ses alliés et entre dans laPremière Guerre mondiale, l'US Army était indigente et ses stocks inexistants.

Au niveau motorisation, l'US Army disposait en avril 1917 d'un peu plus de 3 000 camions. Fin 1918, elle en avait 85 000. Plus de 100 000 autres devaient entrer en service à l'horizon juillet 1919. Des véhicules furent fournis en nombre aux Alliés par ce qui était de loin la première industrie automobile mondiale, ainsi leCorps expéditionnaire britannique avait à la fin de cette guerre 18 984 ambulances et camions dérivés de laFord T[4].

Par l'intermédiaire des diverses agences fédérales, le gouvernement américain mobilisa son économie pour une guerre totale en suivant l'expérience de l'Empire britannique et de laFrance en ce domaine. Si le principe de la propriété privée restait intact, le système de contrôle et de réglementation avait tous les caractères de l'économie dirigée.

Dans le cadre de l'effort général de mobilisation économique, leWar Industries Board (en) fut créé le afin de coordonner les achats du gouvernement américain et de ses alliés.

Le programme de mobilisation industrielle traversa d'abord une fort mauvaise période car le WIB ne disposait pas alors de pouvoirs suffisants et, après une enquête du Congrès, la réaction duprésidentWoodrow Wilson en janvier 1918 fut de demander des pouvoirs pratiquement illimités pour créer, organiser et renforcer les organismes gouvernementaux chargés des questions relatives à la guerre.

Le 4 mars 1918,Bernard Baruch, spécialiste desmatières premières et des métaux au conseil de défense nationale, fut nommé président du WIB. Agissant en fonction de pouvoirs spéciaux, la présidence conféra au bureau une autorité absolue pour répartir les matières premières entre les industries, déterminer les priorités en matière de production, de distribution et de transports, fixer les prix des produits qu'il achetait, standardiser les produits, développer au maximum l'économie de guerre et réquisitionner en cas de nécessité des usines.

Groupant autour de lui une centaine d'hommes d'affaires parmi les plus capables, Baruch fit du WIB l'agence la plus puissante du pays, lui-même devenant, sous l'autorité directe du président, une sorte de "dictateur économique" des États-Unis et, dans une certaine mesure, de ses alliés également.

Les dépenses journalières de l'état qui étaient, avant 1917, de 3 millions de dollars, augmentèrent jusqu'à 60 millions en août 1918.

Selon l'économiste John Maurice Clark, dansThe Costs of the World War to American People paru en 1931[5], les dépenses de guerre de ce pays sont estimées, du 6 avril 1917 au 30 juin 1920, à 31,5 milliards de dollars dont 9,5 milliards de dollars de prêts aux gouvernements alliés (22 milliards defrancs-or pour la France).

Tirant les leçons du démarrage laborieux de l'économie de guerre et de la dépendance matérielle quasi totale envers ses alliés (la France pour l'armement, leRoyaume-Uni pour letransport maritime), le unNational Defence Act est voté.

Cette loi tranche avec les principes intangibles des libéraux américains et, pour la première fois dans l'histoire de ce pays, elle reconnaît la nécessité pour legouvernement fédéral des États-Unis d'orienter l'économie au service de l'effort de guerre en cas deconflit ; le secteur de la défense sert une armée permanente, le temps desminutemen est terminé[6].

L'entre-deux-guerres

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LeM1 Combat Car ; Ce char léger a été construit à seulement 113 exemplaires entre 1937 et 1940 ; il était armé d'un mitrailleuse de 12,7 mm et d'une autre de 7,62 mm et fut le premier char construit aux États-Unis depuis laPremière Guerre mondiale[7].

La fin du conflit en novembre1918 coupe net l'immense majorité des programmes de production d'armements en cours, hormis les navires qui étaient en construction à la fin des hostilités.

La démobilisation est générale dans les rangs de l'armée de terre et de l'aviation. L'industrie aéronautique américaine développe à partir des années 1930 d'excellents appareils civils comme leDouglas DC-3 ou des avions militaires comme leBoeing B-17 Flying Fortress qui deviendront desbest-sellers, mais leur production se fait à un rythme très limité tandis que le développement de l'artillerie et des chars d'assaut est délaissé.

En 1937 alors que les risques de guerre montent en Europe, l'armée des États-Unis présente un effectif de 400 000 hommes. De plus, le présidentFranklin Delano Roosevelt doit composer avec l'influence d'uncamp isolationniste activiste, pour ne pas ruiner ses chances de réélection auprès de l'opinion publique.

Les commandes massives françaises (4 426 avions dont 1 173 effectivement pris en compte par l'aviation et l'aéronavale de ce pays avant mai 1940) et britanniques permettent à l'industrie américaine de s'organiser pour le futur effort de guerre[8].

Seconde Guerre mondiale

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Crédits illimités

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LeNevada en flammes tentant de sortir de la baie dePearl Harbor.
« Vengez Pearl Harbor. Nos balles le feront. »

En mai 1940, alors que labataille de France voit la victoire surprise de l'Allemagne sur ce qui était considéré comme lapremière armée du monde, l'État-major définit un projet de mobilisation prévoyant déjà ce que pourrait être un puissant effort d'armement libéré des limites liées à l'état de l'opinion publique et au blocage du Congrès ; le président ne peut pas le rendre public, car l'opinion est alors travaillée par lecomité America First, une sérieuse épine dans le pied de l’establishment militaire.

Le président Roosevelt instaure laNational Defense Advisory Commission pour organiser la conversion industrielle vers le gigantesqueeffort de guerre qui s'annonce. Il y introduitWilliam Knudsen, PDG de General Motors. Les rangs de cette commission sont garnis des hommes clés qui l'avaient aidé pour concrétiser la politique duNew Deal, dont l'influent économisteJohn Kenneth Galbraith.

Au niveau scientifique, la mise en place à partir de 1940 duNational Defense Research Committee puis duOffice of Scientific Research and Development permit de mettre en place des programmes consacrés à la mise au point de bombes nouvelles et plus précises, à des détonateurs plus fiables, aux fusées de proximité, aux radars et systèmes d'alerte avancée, à des armes d'infanterie plus légères et plus précises, à des traitements médicaux plus efficaces, à des véhicules plus universels ; ainsi que, au sommet du secret, leComité consultatif pour l'uranium, devenu la section S-1 de la NDRC puis de l'OSRD et qui deviendra le projet Manhattan, et mettra au point les premières bombes atomiques. À l'automne 1941, lesecrétaire à la guerreH. L. Stimson écrit une lettre[9] au physicienFrank B. Jewett (en) dirigeant l'Académie nationale des sciences. Ces échanges instaurent unprogramme de développement d'armes biologiques (en) secret, qui vise à répliquer en cas d'usage par l'ennemi d'armes deguerre biologique. Ce programme tenu secret et sera arrêté pour sa partie offensive en 1969 sous Nixon.

La dégradation de la situation européenne doublée de la rivalité latente avec l'empire du Japon accélèrent la prise de conscience pour lepouvoir fédéral de l'inéluctabilité d'un engagement américain sous une forme ou une autre[10]. La loiLend-Lease, signée le 11 mars 1941, permet de fournir les pays amis en matériel de guerre sans intervenir directement dans le conflit ; Le, le présidentFranklin Delano Roosevelt annonce que lepeuple américain doit désormais répondre à un « état d'urgence nationale illimitée ».

Le 25 juin 1941, l'ordre exécutif 8802 interdit ladiscrimination à l'embauche raciale et religieuse dans l'industrie de la défense. Il s'agit de la première action fédérale dans ce domaine[11].

L'attaque de Pearl Harbor eut pour réponse de mettre en branle une gigantesque mobilisation industrielle dépassant toutes les prévisions. Les conséquences de lacatastrophe militaire du7 décembre 1941 ont profondément changé la perception stratégique globale de l'amirauté des États-Unis. Cette défaite par surprise a engendré un élan que d'aucuns identifient rétrospectivement comme unevictoire à la Pyrrhus, voire comme la plus grande défaite japonaise face à son opposant compte tenu de sa réaction.

De 1940 à 1945, avec un coup d'accélération considérable courant 1942 par le vote de crédits mirifiques par le Sénat américain et la levée de bons de souscriptions (War bonds) dans le cadreVictory Program[12], les sitesindustriels d'Amérique du Nord étaient devenus capables de pourvoir à l'effort de guerre de chaque nation belligérante contre l'Axe Rome-Berlin-Tokyo dans le cadre de la loiLend-Lease, tout en préparant deux fronts d'invasion simultanés sur le théâtre européen (cinq débarquements : Afrique du Nord, Sicile, Italie, Normandie, Provence) et laguerre du Pacifique. Des administrations telles que leWar Production Board sont créées pour gérer la transformation d'une industrie de biens et de services à celle d'une industrie de guerre :

Poster de propagande émis par le War Production Board.
Poster de propagande émis par le War Production Board.


L'image ci-dessous présente un tableau comparatif Allemagne nazie/États-Unis/Union soviétique sur quatre « années pleines » de guerre :

L'effort de guerre industriel de l'Allemagne, des États-Unis et de l'URSS
PropagandeWe Can Do It! (de J. Howard Miller) etRosie the Riveter ; environ six millions de femmes furentemployées dans l'industrie de l'armement américaine.

La capacité de production était devenue celle d'unjuggernaut : une nation en armes, dont la société civile était tout entière accaparée à la production deguerre totale en 1945. Lebudget de la Défense a représenté jusqu'à 34,5 % duproduit national brut du pays. Ce qui fit dire aux hauts dirigeants telsHarry Truman qu'il était temps d'en finir, en considérant qu'aucune nation au monde n'était capable de supporter une durée d'effort supérieure à sept ans à ce niveau.

Ledéficit budgétaire représentait 15 % du PIB en 1942, 31 % en 1943, 23 % en 1944 et 21,5 % du PIB en 1945[13],[14].

Selon une étude réalisée en 2001, l'effort massif durant la Seconde Guerre mondiale a couté 360 milliards dedollars en valeur constante soit 4 710 milliards valeurs 2002 (6695 milliards actuels)[15]

Detroit Tank Arsenal deWarren (Michigan), fabrication de charsM4 Sherman.
Évolution du budget de la défense[16]
(valeur de 1937 en milliards de $)
AnnéePIB des États-UnisValeur actuelleBudget de la Défense
193888,71 5781,4 %
193995,91 7061,5 %
1940104,31 8552,6 %
1941122,12 17214,1 %
1942144,72 57351,7 %
1943168,53 49584,2 %
1944182,23 24096,1 %
1945180,13 20382,8 %
1946160,32 85119,8 %

Armée de terre

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UnJeep tirant un canon antichar de calibre 37 mm. Ce véhicule fut labonne à tout faire de nombreuses armées jusqu'aux années 1990.
Coupe d'un schéma deSherman M4, le char le plus produit de la guerre.

Un total de 3,6 millions de véhicules militaires furent construits par l'industrie automobile américaine durant ce conflit dont environ un million decamions (812 262 GMC CCKW de tous types et 150 000 autres d'autres types) et 637 770 Jeep grâce à un gros effort de standardisation et la mobilisation totale des constructeurs automobiles qui durent stopper en janvier 1942 la livraison de véhicules civils[4].

Comparativement à la production aéronavale, dans un premier temps l'assemblage dechars de combat ne fut pas à l'ordre du jour. De fait, pas un seul ne fut produit en 1940, une première série de 900 engins plus ou moins réussis fit son apparition en 1941. En revanche, dès 1942, 27 000 sont produits, un chiffre supérieur à la production soviétique, équivalent à quatre fois celui de l'Allemagne et à trois fois celui de l'Empire britannique.

Les livraisons à l'Armée rouge étaient pourvues par le système duprêt-bail, ce qui permit entre autres à l'armée de terre soviétique de s'armer de tanks et surtout de s'équiper de dizaines de milliers decamions pour le transport ainsi que de recevoir des centaines de milliers de tonnes d'équipement et de munitions de tous types, alors que l'Union soviétique se battait au cœur même des usines dans ses métropoles (Stalingrad,Moscou etLéningrad).

Technologiquement plus avancé, lecomplexe militaro-industriel allemand avait beau avoir mis au point despanzer tels que leTigre Royal, quasiment indestructible pour lesSherman avec qui il s'opposait, la quantité donnait malgré cela gagnants les Alliés (ce modèle fut produit à hauteur de 50 000 unités durant toute la période du conflit).

Construction navale

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Lamarine marchande américaine a été multipliée par quatre en 1942 et 1945.
Production navale par an[17]porte-avionsnavires de lignecroiseursdestroyersEscorteurssous-marinsnavires marchands
enLong ton
1939ncncncncncnc376 419
1940ncncncncncnc528 697
1941-212-21 031 974
1942184882-345 479 766
1943652111282985511 448 360
19444521474194819 288 156
194513-14636315 839 858
Total141104834949820333 993 230

Le, la Loi Vinson-Walsh dite "loi d'expansion navale des deux océans" (Two-Ocean Navy Act) autorisant la construction de deux grandes flottes dans l'Atlantique et dans le Pacifique. Le gouvernement des États-Unis et l'industrie privée profitent de la première commande britannique de navires de guerre en décembre 1940 pour passer des accords sans précédent. L'idée est de mettre en commun et de centraliser toutes les ressources disponibles. L'objectif étant, d'une part, d'éviter de répéter les erreurs commises lors de la Première Guerre mondiale avec un lancement trop tardif de programmes navals (1917-1922); d'autre part de créer en Californie, un complexe regroupant une trentaine d'arsenaux dans labaie de San Francisco, associant de grands industriels commeHenry J. Kaiser d'Oakland,Bechtel àSausalito et l'armateurJoe Moore. Ce complexe s'étendra deNapa au nord, versSacramento etStockton à l'est jusqu'àSan José au sud. Le plus grand chantier naval au monde verra ainsi le jour dans lequel travailleront fin 1945 plus de 100 000 ouvriers, dont 27 % de femmes[18].

L'approvisionnement en Europe fut rendu extrêmement consommateur encargos puisqu'une reprise de la guerre sous-marine avait remis en selle lesU-boot comme lors du premier conflit mondial (lirebataille de l'Atlantique). Mais les chantiers navals étaient capables de combler largement les pertes avec entre autres la construction en masse desliberty-ships et depétroliers essentiels pour l'économie des nations alliées et pour le soutienlogistique des armées avec 3 500 cargos et plus de 900 pétroliers rapides[19]. Durant un seul trimestre de 1943, plus de navires marchands sont mis à flot aux États-Unis qu'au Japon entre 1939 et 1945. Cette flotte énorme, en 1944, a déplacé hors des États-Unis plus de 72 % de 78 500 000 tonnes de cargaison embarquées. 3 % ont été embarqués sur des navires militaires des États-Unis et 24 % par le tonnage combiné des autres flottesalliées. La part de la flotte marchande américaine dans le tonnage mondial passe de 17 % en1939 à 52 % en1947[20]

La construction denavires de guerre fait un bond gigantesque à partir de 1943 et le quasi triplement du tonnage de l'United States Navy, avec un nombre d'unités de toutes tailles dépassant les 2 600, fait qu'ils représentent en 1945 près de 70 % du tonnage mondial desmarines militaires.

Au sortir du conflit en août 1945, les flottes américaines étaient au nombre de huit[21] et 95 porte-avions de tailles diverses assuraient la projection de l'aéronavale sur les différentes zones de combat du globe. Les États-Unis constituent le seul pays au Monde à avoir instauré descentres de commandement interarmées pour maintenir de manière permanente, au travers debases militaires, ce déploiement global depuis la fin du conflit[22].

Projet atomique

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Article détaillé :Course à la bombe (Seconde Guerre mondiale).
Dessin de laChicago Pile-1. La premièrepile atomique au monde construit en 1942.

Leprojet Manhattan, aussi scientifique qu'industriel, formait à lui seul un sous-ensemble employant plus de 130 000 personnes avec 2 milliards de dollars de budget (1945) ; trois usines de raffinage de l'Uranium 235 réparties dans le pays avaient été construites pour des équipes séparées, deux provenant d'universités et la troisième composée d'ingénieurs de la firme Du Pont. Motivé par lacourse à la bombe, il mobilisait les esprits les plus brillants du moment dans une abnégation visant à mettre fin à la guerre[23]. Lors de la signature desactes de capitulation du Japon, quatrebombes A avaient été construites, non compris Gadget pourle test Trinity dans le Nouveau-Mexique ; deux furent larguées, une troisième se trouvait dans le Pacifique et la quatrième se trouvait sur le sol américain, vraisemblablement à l'état de montage.

Le livre de témoignages de Studs Terkel,La bonne guerre[24], livre les pensées d'un des ingénieurs du projet qui compare mathématiquement le tonnage d'explosifs en kilotonnes employé sur les fronts de la Grande guerre, celui employé dans lesbombardements stratégiques, et l'effrayante réduction de coût amenée par l'ère atomique.

Aéronautique

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Usine d'assemblage deBell Aircraft Corporation située àBuffalo, dans l'État de New York, pendant lesannées 1940. Cette unité produisait desBell P-39 Airacobra.

L'industrieaéronautique américaine n’employait en1938 que 36 000 personnes, soit beaucoup moins que ses grandes rivales et les cadences de production étaient très faibles avec 150 avions militaires par mois.

Pourtant des firmes commeBoeing,Douglas Aircraft Company,Lockheed,Bell,Curtiss et d'autres s'étaient illustrées depuis 1919 en réalisant des avions civils remarquables comme leDC-3 volant encore aujourd'hui et des prototypes d'avions militaires comme le futurB-17 depuis décembre 1936.

Les tensions enEurope incitant laFrance et leRoyaume-Uni à se réarmer, ceux-ci passèrent plusieurs contrats avec divers constructeurs ce qui permit une montée en puissance de l'industrie.

Les commandes passées par ledépartement de la Guerre étaient insignifiantes jusqu'au où un premier lot de 524 Curtiss P-40 Warhawk fut commandé pour l'USAAF.

Le plan de mobilisation réclamé après labataille de France fin mai 1940 prévoyant un objectif final de 50 000 avions par an fut rapidement dépassé grâce à un formidable effort industrielle et vit finalement près de 297 199 appareils sortir des usines entre 1938 et 1945 dont plus de 40 000 servirent dans les forces alliés (14 833 étant notamment livrés à l'Union soviétique entre 1942 et 1944).

Les performances des nouveaux modèles d'avions militaires s'améliorèrent très rapidement lors de ce conflit et l'on préparait les premiersavions à réaction américains quand celui-ci s’acheva.

Usine deDowney en Californie, produisant desbombardiers en piquéVultee A-31Vengeance pour laRoyal Air Force.
AnnéeProduction
19381 800
19392 195
19406 028
194119 441
194247 836
194385 898
194496 318
194547 714
Total297 199

Source :Le fanatique de l'Aviation,no 163, juin 1983

En 99 raids sur le Japon, 66 villes avaient été rasées, les bombes A ne complétant le tout que pour deux villes de plus. L'industrie de guerre aéronautique construisait mensuellement 800 bombardiersBoeing B-29 Superfortress lors de son plus haut niveau de production, l'avion le plus avancé de la guerre (pressurisation de cabine, vol entroposphère) : le transfert vers l'aviation civile de ces avancées en aéronautique allait donner un formidable bond en avant pendant lesannées 1960.

Une fois récupérées les inventions allemandes portant sur lemissile balistique, s'ouvre avec la maîtrise du thermonucléaire la production en masse demissiles balistiques intercontinentaux (ICBM) : c'est lapaix armée sous la menace d'une extermination mutuelle.
Le LGM-118A « Peacekeeper » ou MX, dernière génération américaine d'armement de ce type, mis en service en 1986 et retiré en 2005.

De Eisenhower à Reagan, jusqu'à la guerre du Golfe

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Avions de combataméricains des années 1940 (P-38 etP-51), 1950 (F-86) et 1970 (A-10)
Articles connexes :Guerre froide,Course aux armements etliste des avions militaires de la montée de la guerre froide.

Conscients de l'ampleur prise par l'économie du pays durant la période de la conflagration, des hauts dirigeants évaluèrent en comités de 1940 à 1946 les secteurs géographiques et les ressources stratégiques mondiales (parmi lesquelles les hydrocarbures) à défendre pendant la future période de l'après-guerre et s’inquiétèrent de la future concurrence ducomplexe militaro-industriel russe durant laguerre froide où lacourse aux armements serait rude.

Héritière du projet thermonucléaire, labombe H, maîtrisée en 1952, provoque d'importantes critiques d'une partie de la communauté scientifique, ingénieurs de Manhattan en tête.Einstein et d'autres figures majeures militent pour ledésarmement nucléaire. Le présidentEisenhower répond à cela par son discoursAtoms for Peace devant l'ONU, en1953, suivi d'un programme éponyme. Dans le cadre de ce programme, les États-Unis soutiennent le développement du nucléaire civil, notamment enInde ou enIsraël (aide à la construction de lacentrale de Nahal Soreq). Parallèlement, Eisenhower poursuit la course aux armements. En 1952, sont introduits lesB-52Stratofortress, toujours employés. Eisenhower lance aussi les bases duprogramme spatial américain, avec la création de laNASA en 1958, qui hérite lui aussi de la poursuite des travaux des ingénieurs allemands. Quoique poursuivant des visées officiellement pacifistes, et ayant surtout un rôle symbolique central, qui pousseraJohn F. Kennedy à le mettre au cœur de la vie politique, le programme a d'évidentes retombées militaires. Motivée par la conduite de la guerre froide, l'industrie de l'armement était devenue un secteur économique permanent motivé par l'attribution de crédits fédéraux.

Les concepts développés à ce moment, ancêtres desthink tanks, sont le ferment de la transformation de cet "atelier de confection du Monde libre" vers le C.M.I. sujet de la prise de conscience que le président Eisenhower souhaite amener à ses concitoyens au moment deson discours de fin de mandat à l'orée des années 1960. Le complexe militaro-industriel américain est alors entré en compétition pleine et entière avec sonhomologue soviétique. À la fin de son mandat, le discours d'Eisenhower popularise l'expression « complexe militaro-industriel », le président sortant considérant celui-ci comme une menace pour la liberté et la démocratie américaine. Ceci se vérifie partiellement dès lacampagne présidentielle de 1960, lorsque le candidatdémocrateJohn F. Kennedy popularise l'expression « missile gap (en) » pour alléguer un retard des États-Unis face à l'URSS en ce qui concerne lesmissiles ICBM. On apprendra plus tard que ce retard supposé était dû à une surestimation délibérée des capacités soviétique par des services américains, et que l'URSS était en fait derrière les États-Unis sur cette question. Il est vrai que le succès soviétique avec le lancement deSpoutnik, en1957, et les déclarations deNikita Khrouchtchev disant pour bluffer produire des missiles« comme les saucisses », une grande partie de l'establishment américain ainsi que de l'opinion publique en avait été rendue anxieuse.

Un ensemble d'avions expérimentaux de la NASA réunis pour la photo, parmi lesquels :X-31, F-15 Eagle,SR-71,F-106, F-16XL, X-38, Radio Controlled Mothership & X-36 -source(en).

Depuis lesannées 1960, et après la crise suscitée par laguerre du Viêt Nam et lesPentagon Papers, la filière de la Défense a évolué en intégrant la partieRecherche et développement afin de coordonner les efforts scientifiques et techniques correspondant aux enjeux : l'agenceDARPA peut être citée à ce titre ; des transferts vers la société civile ont pu être observée, au premier titre desquelsInternet, conçu dès l'origine afin de répondre à un besoin de bâtir un réseau d'interconnexions qui survive à l'anéantissement atomique des centres urbains qu'il relie (dans les logiques de guerre telles que perçues lors des phases dures de la guerre froide). La course aux armements semble s'atténuer un peu, jusqu'à l'arrivée au pouvoir deReagan, en1981, qui lance l'initiativeIDS (« guerre des étoiles »). De façon ironique, son programmenéolibéral s'accompagne d'une relancekeynésienne de l'économie américaine qui trouve son fondement dans les contrats et subventions accordées aux firmes du complexe militaro-industriel, dont le budget explose pendant lesannées 1980.

Le déclin et la restructuration des années 1990

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La guerre froide étant achevée, les dépenses militaires élevées ne sont plus justifiées. Si laguerre du golfe maintient temporairement le besoin d'une armée imposante et bien équipée, l'esprit dudividendes de la paix (expression deLaurent Fabius en1990) amène le gouvernement américain à diminuer son budget de la défense. Pour les industriels, cette nouvelle signifie une baisse des commandes et menace donc l'écosystème de l'armement américain, soutenu par le gouvernement jusqu'alors. Lors d'une réunion, organisée par lesecrétaire adjoint de la défense,William Perry et lesecrétaire à la défenseLes Aspin[25], appelée "Le dernier diner" (en anglais,The Last Supper, qui est le nom donné àla Cène), les industriels de l'armement sont réunis pour discuter de cette fin de l'abondance dans les programmes d'armement[26]. Les termes sont assez durs, William Perry fait comprendre aux différentes entreprises qu'il n'y a que la disparition ou la fusion qui permettra de survivre, le gouvernement souhaitant évidemment la fusion, afin de conserver des compétences en cas de nouveau conflit[27].

La part du budget passant pour la première fois depuis1940 sous les 5% du PIB américain, les effets se font ressentir sur les entreprises, qui comme convenu, fusionnent.Lockheed ouvre le bal, en fusionnant en1995 avecMartin Marietta[28], pour devenirLockheed-Martin, et absorbeLoral Corporation en1996[29].Hugues Electronic Corporation est racheté en 1997[30] parRaytheon, qui récupère aussi les divisions défense deTexas Instrument (1997)[31] etChrysler (1997)[32].Boeing fait de même en achetant les divisions Défense et Aérospatiale deRockwell International[33] en 1996 et reprendMcDonnell Douglas dans son intégralité en 1997[34]. Quand, àNorthrop Corporation, elle devientNorthrop Grumman en 1994, avec la fusion deGrumman Aerospace[35], en 1995 elle absorbe laWestinghouse Electronic System Group[36] etXetron (en), en 1997Logicon (qui a absorbé Syscon Corporation en 1995 et Geodynamic Corporation en 1996)[37]. Si une fusion avec Lockheed-Martin échoue en 1998[38], en 1999, elle achèteTeledyne Ryan[39], pour son savoir-faire sur les drones.

Ces fusions acquisitions ont plusieurs conséquences négatives. Directement, des milliers d'employés sont licenciés, et très vite, la concurrence disparaît peu à peu, pour laisser place à unoligopole. Mais surtout, le maintien des savoir faire n'est pas garanti, le PDG de Lockheed-Martin expliquant que dans ce domaine, le marché librene garantit pas automatiquement le maintien d'une capacité de défense viable. Cependant, les années 1990 voient la mise en place du programme Joint strike fighter, qui doit aboutir en 2001 et est considéré comme le contrat du siècle, pour lequel se battent notamment Lockheed-Martin (qui le remporte) et Boeing[40].

Quant au programme IDS, il est abandonné en1993 par le présidentBill Clinton, il trouvera un successeur pendant les années 2000, dans le programmeNational missile defense (ou bouclier anti-missile) lancé parGeorge W. Bush alors que les États-Unis s'engagent enIrak et enAfghanistan. Le coût des programmes depuis l'annonce de l'IDS en 1983 à 1999 est estimé à 68,7 milliards de dollars (valeur 2000) et le financement de l'ensemble des programmes antimissiles de 1957 à 1999 à 122 milliards de dollars[41].

Le complexe militaro-industriel auXXIe siècle

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Malgré un budget militaire aux États-Unis de nouveau en hausse depuis le début duXXIe siècle, les derniers grands programmes d'armement du CMI de ce pays ne représentent plus qu'une fraction de ce qu'ils furent au plus fort de laguerre froide.

De 1 300 000 salariés en1989, le secteur est tombé à 547 400 à la fin de2003[42]. Au cours de la même période, le montant des acquisitions a été réduit de 30 % (seulement 70 milliards dedollars US en2003), tandis que le nombre demilitaires passait de 2,2 millions à 1,4 million. Si en 1940, il y avait 17 constructeurs dans l’aéronautique militaire américaine, en 2010 ils n’étaient plus que trois grands :Boeing,Northrop Grumman, etLockheed Martin[43]. On peut cependant ajouter à ceux-ci des firmes commeAeroVironment, spécialisée dans la production dedrones.

Pour la production demunitions, à la suite de la chute de 80 % des commandes entre 1985 et 1994, 75 % des entreprises qui avaient des activités dans ce secteur en 1985 avaient abandonné leur production en 1995, ce qui a causé des problèmes pour répondre aux demandes accrues à la suite des guerres d'Afghanistan et d'Irak[44].

Le « gant de fer » : caractéristique d'unesuperpuissance, l’hégémonie des États-Unis dans le domaine militaire se révèle notamment par son budget.
Le même gant de fer explicitement représenté pendant la Seconde Guerre mondiale pour exalter la production de matériel de guerre
Source :(en)Office for Emergency Management.

Pour lesannées 2000, les nouveaux secteurs de développement concernaient lesdrones dans laquelle des opérateurs au sol remplace les pilotes, et la recherche sur laguerre électronique et lasécurité des systèmes d'information, regroupés dans un domaine militaire visant à pérenniser la capacité deProjection et laCyberguerre.

L'accession au pouvoir de l'administration Bush a permis de lancer un ambitieuxprogramme de redéfinition des objectifs pour l'armée américaine et des moyens pour en assurer le déploiement. Ce programme a été élaboré par le think tankProject for the New American Century, relève du domaine suivant :(en)Revolution in Military Affairs, fut converti en législation par le secrétaire d’État à la DéfenseDonald Rumsfeld, qui a fait en sorte que ces coûteuses dispositions ne soient pas révocables après son départ en 2006 ; l'initiativeFuture Force Warrior, établie sur le développement de technologies d'avant-garde telles que l'exosquelette motorisé, constitue la plus emblématique de ces projets. Assurer le déploiement de chars de combat robotiques (semblables aux drones pour l'armée de l'air), sur le champ de bataille fait aussi partie des projections. Sa mission accomplie, le groupeProject for the New American Century s'est justement dissous cette même année.

En2004, le budget de la défense (hors sécurité intérieure) représentait 3,3 % duPNB contre 6,5 % en1984 (laFrance consacrait alors 4,2 % de son PNB à sa défense).

Le gigantisme du budget accordé au domaine de la défense aux États-Unis[45] reflète l'emprise de ces contractants sur la scène politique depuis lesannées 1950, ce qui a donné lieu à de nombreuses controverses dans le débat public[46].

En effet, les dépenses publiques dans ce domaine sont un facteur considérable de soutien à la croissance du pays, mais aussi un frein à l'amélioration des performances concurrentielles des entreprises qui vivent des mannes de ce marché protégé.

Devant la montée considérable des coûts des programmes d'armement, de l'ordre de 5 à 10 % par an, on assiste depuis le début duXXIe siècle àun retournement de tendance et une mise en concurrence de plus en plus grande des entreprises américaines avec leurs homologues étrangers. Plusieurs projets d'entreprises étrangères ont été choisis pour équiper les forces américaines en lieu et place des produits strictement nationaux, des armes légères aux hélicoptères de transport, même si la construction de ceux-ci reste quasi exclusivement sur le territoire national.[réf. nécessaire] Ainsi, en 2011, le DOD a acheté pour 24 milliards d'équipements, carburant et services à l'étranger, soit 6,4 % des 374 milliards de dollars d'achats effectués[47].

Selon l'United States Army Materiel Command, un milliard six cents millions demunitions de petit calibre (du5,56 mm Otan à la.50 BMG) ont été consommées en2007 par les forces armées. Un milliard trois cents millions sont fabriquées aux États-Unis dans deux usines, trois cents millions sont importées essentiellement d'autres pays alliés telsIsraël etTaïwan.

Sous l'administration Obama

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Article détaillé :Présidence de Barack Obama.

Dans le contexte de lacrise des subprimes, et d'une réévaluation de la politique de l'administration Bush, Robert Gates a annoncé enavril 2009 d'une part vouloir réduire la part des contrats privés dudépartement de la Défense (contrats avec lessociétés militaires privées, etc.), et d'autre part annuler une partie des programmes d'armement engagés par les administrations précédentes. Il a ainsi déclaré vouloir annuler la partie duFuture Combat Systems (en) concernant les véhicules (qui représentent 87 milliards de dollars, le programme total représentant 150 milliards)[48]. Il a aussi annoncé l'annulation d'autres programmes (le programme de satellitesTSAT (en) développé parBoeing, le projetLockheed Martin de remplacement de l'hélicoptère présidentielMarine OneVH-71, l'estimation du coût du programme étant passé de 6 à 13 milliards, et ayant déjà six ans de retard[48], le gel des commandes d'avions de combat furtifsLockheed Martin F-22 Raptor et d'avions-cargosBoeing C-17[48]etc.).

LeCongrès n'a suivi qu'une partie de ces recommandations et a inscrit au budget jusqu'en 2013 l'achat de C-17[49] dont le dernier sort en 2015.

Années 2020

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En 2024, les exportations militaires américaines s'élève à 318,7 milliards de dollars américains, soit environ 15 % du total des exportations américaines de biens et le double des exportations agricoles.

Cela est dû en grande partie à l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022 qui a fait augmenter les tensions en Europe dont les nations ont augmenté leur achat d'armements.

Mais début 2025, le début du second mandat de Donald Trump marqué par une hostilité avec ses alliés faut que le Canada et les pays européens reconsidèrent leur dépendance à l'égard de l'armement américain[50].

Sites de production

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Voici une liste de quelques grands sites de production et de conception d'armements, d'aéronefs et de navires de guerre ; certains ne sont plus en activité :

Le secteur de la Défense

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La part de la production d'armes proprement dite se réduit en faveur des services logistiques, deC4ISR et autres « multiplicateurs de forces »,externalisation des services, etc.

Le budget de la défense prévu pour 2010 comprend 104,4 milliards de dollars pour l'acquisition ou la rénovation d'équipements militaires sur 636 milliards de dollars (436 milliards d'euros) au total[51].

Les fournisseurs de services de l'administration fédérale américains sont passés de 60 000 à 157 000 (dont 115 000 Petites et moyennes entreprises) entre 2000 et 2010. Les premiers (Lockheed Martin, Northrop Grumman, Boeing, Raytheon, General Dynamics) ayant environ 20 % des 198 milliards de dollars de ce budget des services du DoD sur un total de 333 milliards[52].

Voici la liste des 10 plus grands fournisseurs dudépartement de la Défense des États-Unis en 2005 :

Les 10 plus grands fournisseurs en 2005[réf. nécessaire]
RangNomMilliards de $% du budget
1Lockheed Martin19,457,2
2Boeing18,326,8
3Northrop Grumman13,515
4General Dynamics10,644
5Raytheon9,113,4
6?
7BAE Systems5,582,1
8United Technologies Corporation5,021,9
9L-3 Communications4,711,9
10DXC Technology (ex csc)2,831,1
Les 10 plus grandes entreprises mondiales de défense en 2009[53]
dont 7 sont américaines et trois européennes
RangNomNationalité/
localisation
Rang
2008
Revenu de la défense
(milliards deUSD)
% du revenu total
1Lockheed MartinDrapeau des États-UnisÉtats-Unis142,02593,0
2BAE SystemsDrapeau du Royaume-UniRoyaume-Uni233,41895,2
3BoeingDrapeau des États-UnisÉtats-Unis331,93245,9
4Northrop GrummanDrapeau des États-UnisÉtats-Unis430,65690,8
5General DynamicsDrapeau des États-UnisÉtats-Unis525,90481
6RaytheonDrapeau des États-UnisÉtats-Unis623,13993
7AirbusDrapeau de la FranceFrance/Drapeau des Pays-BasPays-Bas (UE)715,01325,1
8LeonardoDrapeau de l'ItalieItalie913,33252,6
9L-3 CommunicationsDrapeau des États-UnisÉtats-Unis813,01483,3
10United TechnologiesDrapeau des États-UnisÉtats-Unis1011,10021

Rapports avec les médias

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Aux États-Unis, les conseils d’administration de la plupart des grands groupes médiatiques comprennent des représentants des industries de l’armement.Ainsi, leNew York Times,CBS, et leWashington Post ont compté au sein de leurs conseils d’administration d'ancienssecrétaires à la Défense. Certains analystes évoquent ainsi un « complexe militaro-médiatique » et posent la question de l'indépendance de la presse[54].

Notes et références

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  1. Parfois même appelé dans le contexte national nord-américain "Complexe militaro-industriel congressiste",Military–industrial-congressional complex(en)RobertHiggs, « World War II and the Military-Industrial-Congressional Complex »,.
  2. Renault FT Light Tank & M1917/M1917A1
  3. (en) John DavidAnderson,The Airplane : A History of Its Technology, Reston, AIAA,, 369 p.(ISBN 978-1-56347-525-2,LCCN 2002153182),p. 157
  4. a etbBernardCrochet,Camions de l'extrême, Paris, Éditions de Lodi,, 350 p.(ISBN 978-2-84690-307-3)
  5. (en)The Costs of the World War to the American People by John Maurice Clark, Questian
  6. Y.H. Nouailhat,Les États-Unis 1898-1933 : L'avènement d'une puissance mondiale, Éditions Richelieu, 1973
  7. (en) « Combat Car M1 ».
  8. « L'Armée de l'Air en 1939-1940, l'honneur des vaincus »,Le Fana de l'aviation,no 7H,‎
  9. Covert, Norman M. (2000),A History of Fort Detrick, Maryland,4e édition, 2000.
  10. alors que l'opinion publique américaine était pour l'isolationnisme, ce que révélait l'influence ducomité America First deCharles Lindbergh.
  11. John W. Jeffries,Wartime America: The World War II Home Front,(lire en ligne),p. 97
  12. L'effort de guerre allié sur le site deFrance 2[vidéo]
  13. (en)« The President's Budget », surWashington Post,(consulté le).
  14. « Obama présente un déficit massif », surLes affaires.com,(consulté le).
  15. (en)Stephen Daggett, Nina Serafina, « Cost of major U.S. wars and recent overseas military operations », surThe University of North Texas Libraries,(consulté le).
  16. (en)Real Gross Domestic Product, Chained (1937) Dollars - Bureau of Economic Analysis
  17. (en)« Why Japan Really Lost The War », surCombined fleet.
  18. AmiralGuy Labouérie,Midway (4) : La situation immédiate,http://www.european-security.com/index.php
  19. « Lettre de la War Shipping Administration du 20 mai 1945. »
  20. JohnCampbell,La seconde guerre mondiale : L'embrassement du monde, Paris/Bruxelles/Montréal,Reader's Digest,,1re édition éd., 256 p.(ISBN 2-7098-0326-7),p. 44
  21. source :Fleets of the United States Navy in World War II.
  22. origine de la remarque : interview deStuds Terkel dans l'ouvragela Bonne guerre, recueil de témoignages.
  23. Les conséquences de laradioactivité ne furent tangibles qu'après les mesures effectuées sur l'atoll de Bikini en1946.
  24. Studs Terkel,La bonne guerre, Éditions Amsterdam, 2006(ISBN 2-9155-4725-4)
  25. (en) « 'The last supper': How a 1993 Pentagon dinner reshaped the defense industry », surwww.wbur.org,(consulté le)
  26. « Une industrie de défense vraiment européenne reste encore à construire »,Le Monde.fr,‎(lire en ligne, consulté le)
  27. (en-US) « HOW A DINNER LED TO A FEEDING FRENZY »,Washington Post,‎(ISSN 0190-8286,lire en ligne, consulté le)
  28. « Lockheed et Martin Marietta forment un géant mondial de la défense », surLes Echos,(consulté le)
  29. « Lockheed Martin s'empare de Loral pour plus de 10 milliards de dollars », surLes Echos,(consulté le)
  30. (en) « Hughes Electronics Corporation | American Conglomerate, Aerospace & Defense | Britannica », surEncyclopædia Britannica,(consulté le)
  31. (en-US) « RAYTHEON TO BUY UNIT OF TEXAS INSTRUMENTS »,Washington Post,‎(ISSN 0190-8286,lire en ligne, consulté le)
  32. « Chrysler se sépare de ses activités aérospatiale », surLibération(consulté le)
  33. (en) « Boeing Company - Aerospace, Defense, Manufacturing | Britannica », surEncyclopædia Britannica(consulté le)
  34. (en-US) LeeCross, « 8/01/1997: Boeing, McDonnell Douglas Finalize Merger », surAirways,(consulté le)
  35. « Northrop remporte haut la main les enchères sur Grumman », surLes Echos,(consulté le)
  36. « Westinghouse vend son électronique de défense à Northrop Grumman », surLes Echos,(consulté le)
  37. « Logicon Inc. | Encyclopedia.com », surwww.encyclopedia.com(consulté le)
  38. AlexandraSchwartzbrod, « Lockheed-Northrop. Crash d'une fusion. La loi antitrust effraie les industriels de l'aéronautique. », surLibération(consulté le)
  39. (en-US) LIBNStaff, « Northrop Grumman Corp. makes $140M acquisition | Long Island Business News »,(consulté le)
  40. PatrickSabatier, « Fusion géante en vue dans la défense américaine », surLibération(consulté le)
  41. Source : Atomic Audit, S. Schwartz -Brookings Institution Press (1998), mis à jour par L. Heeter,Center for Strategic and Budgetary Assessments, mars 2000
  42. Air Fan, 2004
  43. « US military aircraft manufacturers 1945-1997 »
  44. (en) Bill Holmes, Rich Palachak, « Munitions Industry Prepares for Downturn », surnationaldefensemagazine.org, National Defense Magazine,(consulté le).
  45. Le projet de budget du Pentagone pour l’année fiscale2007 se monte à 439,3 milliards de dollars. Le budget total du gouvernement des États-Unis est de 2 770 milliards de dollars.
  46. AinsiNoam Chomsky fustigeait-il en1970 l'« économie de guerre permanente » prônée par Charles E. Wilson en 1944 : « Le problème c'est que dans une économie capitaliste, l'intervention gouvernementale ne peut se faire que de manière limitée. Par exemple, une telle intervention ne saurait concurrencer les empires privés, ce qui revient à dire qu'il ne peut y avoir de production utile. Il faut en fait que ce soit une production d'articles de luxe – pas de capital, pas de produits utiles, ce qui serait de nature concurrentielle. Or, malheureusement, il n'y a qu'une catégorie d'articles de luxe qu'on peut produire sans fin, avec obsolescence et détérioration rapides et sans limite quant au nombre qu'on peut utiliser. Nous savons tous de quel genre d'articles il s'agit : la production militaire. » (Quel rôle pour l'État ?,Écosociété, 2005,p. 38-39)
  47. Philippe Chapleau, « 6,4 % des achats du Pentagone se font à l'étranger. Et en France ? », surOuest-France,(consulté le).
  48. ab etc(en)Contracting Boom Could Fizzle Out - Dana Hedgpeth,The Washington Post, 7 avril 2009 (page A01)
  49. (en) Dan Weikel, « Last Boeing C-17 built in Long Beach takes flight », surLos Angeles Times,(consulté le).
  50. https://paulkrugman.substack.com/p/teslafying-us-exports
  51. (fr)Le Sénat US débloque $636 mlds pour les dépenses militaires - Reuters, 19 décembre 2009
  52. [PDF](en)« Structure and Dynamics of the U.S. Federal Services Industrial Base 2000-2010 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), surCenter for Strategic and International Studies,(consulté le).
  53. (en)Defense News Top 100 for 2009 - DefenseNews, 28 juin 2010
  54. Martin A.Lee, « Le complexe militaro-médiatique », surLe Monde diplomatique,.

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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