Lacommunauté autonome du Pays basque[1], parfois appeléecommunauté autonome basque[3] ouPays basque (appelée aussiEuskadi) est l'une des17 communautés autonomes de l'Espagne, une des trois autonomies historiques reconnues par le gouvernement espagnol en 1979 avec laCatalogne et laGalice, et composée de troisprovinces historiques basques : l'Alava, laBiscaye et leGuipuscoa[4]. En Espagne sa dénomination estEuskadi ouPaís Vasco[1].
Elle est située dans le nord de l'Espagne et dispose d'une autonomie certaine dans plusieurs domaines :fiscalité (tous les impôts sont levés par l'administration fiscale basque qui reverse 5 % des impôts à l'Espagne), enseignement, police (police autonomeErtzaintza), soins de santé Osakidetza, etc. La capitale de la communauté estVitoria-Gasteiz (province d'Alava).
Le nom en basque estEuskadi ouEuskal Herria et en espagnol il s'agit duPaís Vasco — historiquement on parle aussi deprovincias vascongadas —.
Situé dans le sud de la province d'Alava, le petit territoire deTreviño (ouTrebiñu / Uda en basque) est uneenclave appartenant à laprovince de Burgos dans lacommunauté autonome deCastille-et-León. La majorité de la population et divers mouvements militent depuis des décennies pour le rattachement à la province de l'Alava, notamment en 1998, lorsque 68 % des habitants se sont prononcés en faveur d'un autreréférendum sur le rattachement à la province d'Alava, faisant suite à ceux organisés en 1940 et 1958 durant ladictature et dont les résultats furent rejetés parFranco, mais lePrésident du gouvernementconservateur de l'époque,José María Aznar, ne l'autorisa pas.
Un projet deLigne à grande vitesse devant relier les trois grandes villes est en cours de construction. Il est surnommé le « Y basque » en raison de sa forme.
La population s'élevait à 2 193 093 habitants en2012, soit 4,6 % de la population de l'État espagnol.
L'espérance de vie s'élève à 74,2 ans pour les hommes et 84,8 ans pour les femmes, la plus haute de l'Union européenne. La Communauté autonome du Pays basque compte 4,5 médecins pour 1 000 habitants.
La Communauté autonome du Pays basque est une région autonome de l'Etat central espagnol. Elle possède alors son propre ordre juridique interne avec des institutions qui lui sont propres. Il y a le pouvoir exécutif représenté par un gouvernement qui a pour chef leLehendakari. Un parlement basque monocaméral détenant le pouvoir législatif, qui nomme le Lehendakari et contrôle l'activité du gouvernement. Un pouvoir judiciaire existe également au travers de la Cour supérieure de justice.
L'Euskadi est subdivisé en trois territoires historiques eux-mêmes autonomes (Alava, Biscaye, et Guipuscoa) ayant un gouvernement local, la députation forale.
La Communauté autonome du Pays basque a son propregouvernement depuis 1980, dont le chef porte le titre deLehendakari. Il s'agit deImanol Pradales (EAJ-PNV) depuis le.
Leparlement basque est composé de 75 députés élus au suffrage universel direct. Il est monocaméral. Le scrutin est proportionnel à liste fermée et le mandat est de quatre ans. Chacun des trois territoires historiques élit 25 députés sans considération de démographie. Ainsi, l'Alava qui ne possède que 320 000 habitants a autant de sièges que la Biscaye qui est habité par 1,2 million de personnes.
Aujourd’hui, la Communauté autonome basque fait partie des dix régions dont le niveau d’industrialisation et le niveau de richesse sont les plus élevés d’Europe, aux côtés de laBavière, duBade-Wurtemberg, de laLombardie et de laHaute-Autriche. Le PIB est de 74 milliards d'euros en 2018 avec une croissance inter-annuelle d'environ 3%[5]. En, le taux de chômage atteignait le niveau record de 3,4 % et le taux de croissance du PIB 4,2 %. Après avoir traversé une grave crise économique et sociale pendant les années 1980, la Communauté autonome basque, Euskadi a opéré un redressement économique spectaculaire.
Avec un PIB par habitant supérieur à la moyenne de l'Union européenne (indice 140 en 2007 contre 109 en Espagne - 111 en France), Euskadi est devenue en 2007 la région la plus riche et innovatrice d’Espagne devant laCommunauté de Madrid (indice 139 en 2007). C'est la première fois qu'une Communauté autonome dépasse la région capitale qui s'était toujours, logiquement, imposée comme la plus riche du pays. En 2018 le PIB par habitant est de 34 079 euros, très supérieur à la moyenne espagnole de 25 730 euros[6].
Le centre financier du Pays basque est Bilbao, siège de laBourse de Bilbao et desbanques comme laBBVA, qui est un groupe bancaire espagnol d'origine basque présent dans 37 pays. Lescaisses d'épargnes basques se sont regroupées en Kutxabank. Celle-ci est composée des anciennes caisses d'épargne BBK Bilbao Bizkaia Kutxa, Kutxa Gipuzkoa SanSebatian, Vital Kutxa fusionnées en 2011. Elle est la troisième plus grande banque de l'État en termes d'actifs.
Le tourisme est très développé, en particulier dans les villes (musée Guggenheim àBilbao,Saint-Sébastien) et sur le littoral. Le poids du secteur agricole et de la pêche est inférieur au reste de l'Espagne (1,2 %).
L'innovation s’est considérablement développée par l'intermédiaire de la création detechnopoles (comme leparc technologique de Bizkaia) et de la fondation Innobasque (Tecnalia, IK4, DIPC, Universités, Industrie).
L'innovation du Pays basque a atteint la moyenne européenne UE-27 de 2,01 % du PIB en 2009 des autres grandes régions industrielles européennes. Euskadi est la région la plus innovante d’Espagne avec 2,08 % du PIB[7] consacré à laR&D en 2010 (Finlande 3,96 %, France 2,21 % et Espagne 1,38 % du PIB). Le territoire duGuipuscoa est supérieur à cette moyenne avec 2,41 % du PIB en 2009. La comarque de Deba Garaia atteint 4,58 % où se situe le groupeMondragón Corporación Cooperativa, Deba Beherea 3,21 %. L'un des objectifs intermédiaires de l'agence d'innovation Innobasque est d'atteindre les 2,75 % du PIB consacré à la R&D en 2012[8].
Distribution de dépenses de R+D selon eustat en 2009[9].
La Communauté autonome basque est une des premières régions européennes à avoir mis en place des pôles de compétitivité (ouclusters). Cette politique industrielle a été lancée dès 1991 par le Gouvernement basque sur la base des recommandations deMichael Porter, professeur àHarvard Business School et théoricien des clusters.
Les clusters basques sont aujourd’hui au nombre de treize, principalement dans le secteur industriel, ils génèrent 45 % du PIB de la région :
Aéronautique, Hegan : Sener, ITP,Gamesa classé second fabricant européen d’aérogénérateurs
Automobile, ACICAE : plus de 60 000 employés et 500 usines.Daimler-Benz Vitoria.
Construction navale : La Naval construcciones Navales del Norte
Électronique, Informatique et Télécommunications :
Machine-outil, AFM, INVEMA : classé troisième producteur européen et 92 % production espagnole.
Papier, ClusterPapel :
Port de Bilbao, Uniport Bilbao : premier port espagnol certifé par le LME London Metal Exchange.
Sciences du management, Innobasque, nanoBASQUE : RVCT, IkerBasque, IK4, Tecnalia, DIPC, Euskampus, Universités (UPV-EHU Universidad del Pais Vasco, Mondragon Unibertsitatea, Escuela Politécnica Superior S.Coop., HUHEZI S.Coop., Universidad de Deusto, Fundación Deusto, TECNUN Universidad de Navarra)
Dans la Communauté autonome basque, les clusters sont conçus comme un partenariat stratégique et opérationnel qui associe les entreprises, les organismes de recherche publics et privés mais aussi les pouvoirs publics, qui participent activement au fonctionnement et au suivi des projets.
Chaque pôle est financé conjointement par les entreprises et les pouvoirs publics. Néanmoins, le financement public est plafonné (le coût est d’environ trois millions d’euros par an pour le gouvernement basque). Autre spécificité, notamment par rapport aux pôles de compétitivité français : les subventions sont versées directement aux clusters et non aux entreprises membres qui ne bénéficient à ce titre d’aucun avantage fiscal[10].
Au début des années 1990, alors que la plupart des pays d’Europe se désengagent de l’industrie lourde, le gouvernement basque dirigé par leEAJ-PNV fait au contraire le choix de sauver l’industrie traditionnelle et de diversifier le secteur en misant sur l’innovation.Aujourd’hui, les parts de marché de l’industrie basque au sein de l’industrie espagnole illustrent la réussite de la reconversion industrielle de la communauté basque: la machine-outil représente 80 % de la production espagnole, l’acier, l’électroménager et l’électronique professionnelle 40 %, l’automobile 30 % et l’aéronautique 22 %.
En 2005, l’indice de production industrielle a progressé de 4 % dans la Communauté autonome basque. Le secteur emploie 36 % de la population active - contre 24 % en France par exemple. Sur un plan national, avec seulement 5 % de la population espagnole, la Communauté autonome basque contribue à hauteur de 10 % à la production industrielle totale du pays.
Autre indicateur du poids du secteur industriel dans l’économie basque espagnole : il contribue à hauteur de 32 % du PIB, un chiffre du même ordre que ceux enregistrés par les autres grandes régions industrielles d’Europe comme laLombardie (35 %), leBade-Wurtemberg (33 %) ou encore laBavière (30,3 %). Dans les années 2010, la région dépasse même laCatalogne dans la production industrielle lourde[11].
Aujourd’hui[Quand ?], 26 % des composants automobiles espagnols sont produits en Euskadi[réf. nécessaire].
L’industrie des composants automobiles est constituée majoritairement par de petites et moyennes entreprises : 68 % d’entre elles comptent moins de 100 salariés. Les entreprises du secteur sont particulièrement performantes sur les marchés étrangers : 63 % de leur production est destinée à l’export.
La Communauté autonome basque compte également deux sites de production et d’assemblage de produits finis. L’usine implantée en 1980 parMercedes-Benz (Daimler Chrysler) près de la capitale administrativeVitoria-Gasteiz emploie 3 500 personnes et produit 85 000 véhicules par an du modèle Vito.
Dans le domaine de l’industrie automobile, le constructeur d'autocarsIrizar est leader enEspagne sur ce secteur avec 39 % des parts de marché et est, en volume, le deuxième constructeur d'autocars en Europe.
La production basque représente 82 % des exportations espagnoles et mobilise 78 % de l’emploi total du secteur.
Depuis plus de dix ans, le secteur de la machine-outil basque espagnol exporte en moyenne 56 % de sa production en direction de 120 pays différents. 50 % de la production de machines-outils est destinée à l’industrie automobile.
La société plus innovatrice du secteur est le Groupe Danobat située dans la ville d'Elgoibar dans le territoire duGuipuscoa, appartenant au groupe coopérative du MCCMondragon Corporacion Cooperativa avec 93 000 employés.
En 1991 a été créé àElgoibar l'Institut de Machine - Outil (IMH), qui est venu remplir l'important secteur dans la spécialisation des travailleurs de ces industries, ainsi que les centres de développement Ideko et de Fatronik.
Totalement inexistante au début des années 1990, l’industrie aéronautique basque est née de l’organisation d’entreprises de secteurs voisins encluster.
Aujourd’hui, ce pôle de compétitivité regroupe l’essentiel des entreprises du secteur c’est-à-dire les trois leaders locaux (l’ingénierieSener, le motoristeITP et l’équipementierGamesa) et de nombreuses PME. Il représente 20 % de la production espagnole.
L'industrie pétrochimique basque est née avec la création en 1968 de la sociétéPetronor (Petroleos del Norte) filiale deRepsol YPF, sa raffinerie moderne (avec unités de FCC, SR5 désulfuration 100 T/j, MTBE naphte de haut octane, ETBE biocarburant en 2002, congénération électrique, URF Unité Réduction Fuel-Oil en 2011) produisant 11 millions de tonnes par an àMuskiz.
La raffinerie de Petronor est la plus grande de la péninsule ibérique et ses réseaux de distribution des hydrocarbures et de gaz naturel dans toute la Communauté autonome basque.
En 2008, le président du club Athletic de Bilbao, Fernando Garcia Macuaconclut un contrat de sponsoring maillot de trois ans avec la compagnie pétrolière[pertinence contestée] basque[12].
L'année 2003 a été construit leterminalGNL dans le GrandPort de Bilbao appelé en basque « Bizkaiko Badia » ou BBG (Bizkaia Badia Gasa). Il fut inauguré en 2003, avec une inversion de 264 millions d'euros et 30 mois de construction. La capacité du terminal est de 800 000 m3/h. Le premier cargo LNG fut leBritish Innovator, le.
Le siège d'Iberdrola est situé àBilbao dans la province deBizkaia. L'entreprise se consacre à la production et à la distribution d'énergie (gaz et éolienne), avec plus de 21 000 mégawatts installés.
La Communauté autonome basque est siège de la société de télécommunicationEuskaltel. Euskaltel développe un réseau defibre optique de dernière génération, avec des investissements de 1 200 millions d'euros (600 euros par habitant), le plus gros investissement en réseau par habitant de toute l'Espagne.
Euskaltel est opérateur de câble basque créé en, qui commercialise ses services enPays basque etNavarre. Ses activités couvrent la téléphonie fixe et mobile, numérique et l'accès à Internet à bandes larges tant par l'ADSL que par câble (seul détenteur d'une licence pour cela au Pays basque), pour des particuliers et des entreprises.
Euskaltel a agi comme société commerciale de la Communauté autonome basque des services de téléphonie mobile d'Amena (actuellementOrange) en vertu d'un accord commercial. Euskadi désigne la communauté autonome du Pays basque qui sponsorise l'équipe cycliste en partenariat avec la société téléphonique Euskaltel,Euskaltel-Euskadi.
Euskaltel investit 1,1 milliard d’euros pour construire plus de 200 000 kilomètres de fibre optique dernière génération sur l’ensemble du territoire basque.
LaClassique de Saint-Sébastien est une épreuve cycliste annuelle pour coureurs professionnels (Élites avec contrat). Cette compétition, qui se déroule directement le samedi qui suit la fin duTour de France, fait partie de l'UCI World Tour, exigeant ainsi des équipes agréées "World Tour" leur participation à cette compétition. Au programme de l'épreuve : la double ascension duJaizkibel, une montagne de faible altitude marquant la limite la plus occidentale desPyrénées. L'arrivée se déroule dans la station balnéaire deSaint-Sébastien, sur legolfe de Gascogne.
Deux langues bénéficient du statut de langue officielle : lebasque (euskara) et l'espagnol (castillan). Les élèves peuvent étudier dans des écoles en langue espagnole ou basque voire dans des écoles utilisant les deux langues.
Inauguré le, lemusée Guggenheim de Bilbao a constitué le fer de lance d’un vaste plan de développement urbain qui a réussi à faire de la ville un pôle économique et touristique de premier plan. Il organise diverses expositions de renommée mondiale.
Euskadi forme, avec laCommunauté forale de Navarre et le pays basque français, l'Euskal Herria, "le pays basque" au sens de pays antiquement de langue basque. La Communauté forale de Navarre a le droit de s'intégrer à la Communauté Autonome Basque en accord avec la Constitution espagnole (quatrième disposition transitoire). Une telle intégration n'a jamais été à l'ordre du jour lors des trois dernières décennies.
Télévision :Euskal Telebista avec les chaînesETB 1 (généraliste en basque),ETB 2 (généraliste en espagnol),ETB 3 (jeunesse en basque),ETB 4 (thématique en basque et espagnol), etETB Sat/Canal Vasco (satellite en basque et espagnol).