LaCommunauté économique eurasiatique (ou Communauté économique eurasienne[1]) (CEEA), mais plus connue sous l’acronyme anglais Eurasec[N 1] (ou EurAsEC ou le sigle anglaisEAEC deEurasian Economic Community ; en russe :Евразийское экономическое сообщество ouЕврАзЭС ; en ukrainien :ЄврАзЕС) était de 2000 à 2015 une organisation intergouvernementale de coopération économique, commerciale, douanière, technologique, monétaire, industrielle, financière, humanitaire, scientifique, agricole et énergétique regroupant des États issus de laCEI. LaRussie, étant une grande puissance économique (en 2007,8e rang mondial[2]), disposant d’un siège permanent à l’ONU et ayant également le titre d’héritière de l’ancienneURSS, représente l’Eurasec sur le plan international notamment auG8, auG20 et devant leBRICS.
L’unité économique de l’organisation est rapidement affaiblie par la mise en place de douanes entre les républiques. De nouvelles négociations avec la Russie, premier fournisseur de l’ex-URSS, s’ensuivent ; celle-ci exige d’importants réajustements des prix préférentiels actuels, ce qui plonge les autres États membres dans la récession.
Face à lapolitique économique décidée à Moscou, certains membres de la Communauté veulent obtenir l’autonomie monétaire. Ainsi, en 1993, leKirghizistan, ignorant les procédures de la CEI sur l’introduction de devises, émet sa propre devise, lesom, ce qui favorise l’abandon par les autres républiques durouble comme monnaie commune.
Le 24 septembre 1993, la Russie, laBiélorussie, leKazakhstan, l’Arménie, leTadjikistan, l’Ouzbékistan, le Kirghizistan, laGéorgie signent à Moscou un accord-cadre d’union économique dans le but de développer la coopération économique et commerciale (l’Ukraine et leTurkménistan s'y sont associés). LaMoldavie s’y joindra le 15 avril 1994.
Le 24 avril 1994, le Comité inter-étatique économique, première structure supranationale dans la région, est créé, son siège est à Moscou.
En 1994, face aux immobilismes de la CEI et à la difficulté économique due à l’éclatement de l'Union soviétique, certains pays issus de l’ex-URSS avaient émis des initiatives pour créer des unions plus poussées et plus dynamiques au sein de l’espace post-soviétique. Une partie des républiques de la CEI, conduite par notamment la Russie, le Kazakhstan, la Biélorussie, l’Ukraine et le Kirghizistan ont donc plaidé pour un niveau de rapprochement plus important que celui atteint au sein de la CEI. En effet, une proposition faite en 1994 par le président kazakhNazarbaïev envisageait la création d’uneUnion eurasiatique, mais cette proposition ne fut jamais adoptée[5].
À partir de 1994, la CEI s’est retrouvée paralysée.
Origines : évolution de l’union douanière dans le cadre de la CEI (1995-2000)
Après unezone de libre-échange créée en 1992, une union douanière fut mise en place entre laBiélorussie et laRussie pour faciliter leurs échanges, en janvier 1995[6],[7]. L’Union douanière était à l'origine réservée à la Russie et à la Biélorussie. LeKazakhstan (1995) et leKirghizistan (1996) adhéreront à l’union douanière par la suite.
Biélorussie, 1 rouble représentant l'emblème de Communauté économique eurasiatique (CEEA).
En 1996, face aux déboires économiques de la CEI, faute d'intégration suffisante desÉtats indépendants, les États participant à l'union douanière signèrent le « Traité sur l’intégration approfondie dans les sphères économiques et humanitaires », créant ainsi la Communauté des États intégrés[8].
La même année, le président russeBoris Eltsine avait, en 1996, aussi invité laBulgarie, une anciennedémocratie populaire avec laquelle laRussie maintient des relations fondées sur la doctrinepanslave, à une adhésion au sein de la Communauté des États intégrés. Mais les relations entre la Russie et la Bulgarie se sont alors temporairement dégradées[9],[10], ce qui mit un terme à l’initiative russe.
La Communauté des États intégrés, regroupant la Russie, laBiélorussie, leKazakhstan, l’Ouzbékistan, leTadjikistan et leKirghizistan, consiste en une union douanière destinée à renforcer les échanges entre les 6 pays membres[11]. En 1999, les quatre pays et le Tadjikistan signèrent le « Traité sur l'union douanière et l'espace commun ».
Bien que ce changement de nom se répercutera sur le processus d’intégration post-soviétique, cette communauté resta inactive jusqu'en 2000[8]. En 2000, une réforme des organes exécutifs de la CEI a été entreprise.
C'est le 10 octobre 2000, à l’occasion des réformes en profondeur de laCEI, qu'est formée, sur la base de la Communauté des États intégrés, la Communauté économique eurasiatique[12]. L’Eurasec avait pour objectif d'effacer les échecs de la CEI, de former un véritablemarché commun, de contrecarrer les défis de lamondialisation et de reprendre le processus d'intégration au sein de la CEI. Très rapidement, l’Eurasec est apparue comme le complément économique de l’OTSC.
En 2004, laRussie a adhéré à laCommunauté économique centre-asiatique (CECA) afin de renforcer sa présence enAsie centrale. Peu après, Moscou a manifesté sa volonté de dissoudre la CECA au sein de l’Eurasec[3]. À la fin de 2005, l’Ouzbékistan a, d'ailleurs, milité pour son adhésion à l’Eurasec, ce qui a conduit les autres membres de la CECA à négocier avec l’organisation concurrente en CEI, afin de fusionner à terme ces deux organisations. Cette fusion est normalement effective depuis le 25 janvier 2006.
Mais la question du statut des observateurs actuels de la CECA qui ne sont pas observateurs de l’Eurasec n’est pas encore réglée (notamment laGéorgie et laTurquie, cette dernière désirant par ailleurs adhérer à l’Union européenne, objectif peu compatible avec ceux des autres membres del’Eurasec qui se veulent un contrepoids économique viable entre la puissante UE à l’Ouest et la grandissanteASEAN à l’Est).
La persistance de la CEC reste incertaine, alors que l’essentiel de ses attributions ont déjà été transférées à l’Eurasec depuis 2006.
L'Ouzbékistan a préconisé la fusion de l’OTSC et de l’Eurasec. « L’Eurasec et l’OTSC ont des agendas similaires et font souvent doublon. En Ouzbékistan, nous discutons de la création d’une organisation sur la base de la fusion de l’OTSC et de l’Eurasec […] En cas de fusion, une telle organisation serait beaucoup plus efficace. », a indiqué le président ouzbekKarimov[13]. De son côté, le président russeMedvedev a reconnu que la question d’une éventuelle fusion de l'OTSC et de l’Eurasec mériterait d’être examinée[13].
L'Assemblée inter-parlementaire est un organisme de coopération parlementaire dans le cadre de l’Eurasec. Le siège de l'Assemblée interparlementaire est situé àSaint-Pétersbourg (Russie). Il est composé de :
Le Comité d’intégration est un organe permanent de l’Eurasec. Il se compose de sous-chefs des gouvernements des pays de la Communauté. Les réunions du Comité d’intégration doivent être tenues au moins quatre fois par an.
Dans l’intégration, les décisions du Comité sont prises à la majorité des deux tiers. Chaque membre a un nombre de voix donné dans laprise de décision dans le Comité d’intégration :
Le Conseil intergouvernemental estime que les questions de la politique relative aux intérêts communs des États, décide de la stratégie, de la direction et des perspectives de développement, de l’intégration. Il sert aussi à réaliser les buts et les objectifs de la Communauté.
Le Secrétariat est dirigé par le Secrétaire général de l’Eurasec. C'est le plus haut fonctionnaire communautaire, nommé par le Conseil inter-étatique. Les sièges du Secrétariat se trouvent dans les villes d’Almaty (Kazakhstan) etMoscou (Russie).
Le 6 octobre 2007,Mansourov a été nommé Secrétaire général de la Communauté.
Selon le Ministre russe des Finances Alexeï Koudrine,« la banque deviendra un établissement central pour la promotion de projets d'investissement sur le territoire de la CEEA et de laCEI, dans l'ensemble, il s'agira d'un institut de développement régional de niveau international[14] ».
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Depuis 2006, le projet d’une « Union douanière » a pris de plus en plus d’ampleur jusqu'à bientôt se réaliser. Au départ, la « Zone de libre échange » et « l’Union douanière » étaient destinées à la Russie, à la Biélorussie, à Kazakhstan et à l’Ukraine[16].
En effet, en juin 2006, la préparation de 38 documents relatifs à la formation de « l’Espace économique unique» (EEU), rassemblant la « Zone de libre échange » et « l’Union douanière », est achevée[17]. Cependant, l’Ukraine ne semble pas avancer dans les discussions et les récents événements de l'hiver 2013-2014 semblent éloigner l'Ukraine de cette perspective. Les accords furent mis en place au début de 2008. Ces accords jettent les bases de la création d'un régime unique de commerce de la Russie, de la Biélorussie et du Kazakhstan avec les pays tiers[18].
L'Union douanière de la Russie, de la Biélorussie et du Kazakhstan est censée servir de point de départ à la conception de l'Espace économique unique[19].
LeKirghizistan sera également prêt à adhérer à l’« Union douanière » après en avoir attentivement étudié les activités et si cela ne se trouve pas en contradiction avec les engagements deBichkek face à l’OMC[20],[21].
Le tarif douanier unique entre en vigueur à compter du1er janvier 2010.
« Le tarif a déjà été entièrement concerté, mais une période transitoire de trois ans sera instituée pour les groupes de produits particulièrement sensibles. Durant cette période, un tarif intérieur sera en vigueur dans chaque pays. D’ici le 1er juillet 2011, il est prévu de déplacer tout le contrôle douanier à la frontière extérieure de l’Union. Les frontières douanières intérieures n’existeront plus[24] », a déclaré le premier vice-premier ministre russeIgor Chouvalov.
Le 9 juin 2009, les États membres de l’Eurasec, en collaboration avec l’Arménie, annoncent l’instauration d’un Fonds anti-crise de l’Eurasec. Le ministre russe des FinancesKoudrine en a été élu président[25].
Ce dernier précisa :« L’argent du Fonds servira à accorder des prêts souverains et des crédits de stabilisation aux États membres, ainsi qu’à financer des projets d’investissement inter-étatiques. Par conséquent, ce Fonds sera une sorte de réplique régionale duFonds monétaire international (FMI) et de laBanque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). Comme on le sait, le FMI accorde des crédits de stabilisation à l’échelle mondiale, alors que la BERD accorde des crédits pour les projets d'investissement. Il est à noter que la Russie a refusé d’accroître dans la prochaine période le montant de sa contribution au FMI, qui aurait servi à octroyer des crédits de stabilisation aux pays qui en ont besoin partout dans le monde. A la place, elle crée un fonds régional pour aider ses voisins et alliés[25] ».
Le président biélorusseLoukachenko a déclaré : « La Communauté économique eurasiatique créera un fonds de 10 milliards de dollars pour faire face à la crise financière ». Le 9 juin 2009, le Fonds est institué au cours d'une réunion del'Eurasec[25].
LaRussie et leKazakhstan contribueront respectivement à 7,5 milliards et un milliard de dollars pour le fond anti-crise, a indiqué Loukachenko[26].
L’Organisation du traité de sécurité collective et la Communauté économique eurasiatique ont comme projet de créer un régime propice à la libre circulation des personnes et des capitaux des pays membres (l’Arménie, laBiélorussie, leKazakhstan, leKirghizistan, laRussie, leTadjikistan et l’Ouzbékistan).
« C’est seulement en commun que nous pourrons faire valoir nos intérêts nationaux et créer des conditions propices à l’élévation du bien-être de nos peuples », avait ajoutéBouzoubaïev[27].
Face au recul dudollar américain et à la montée durouble russe, laRussie, laBiélorussie et leKazakhstan décident de former une union monétaire[28]. Et, le 28 mai 2009, la Russie adopta le rouble dans ses échanges avec le Kazakhstan et la Biélorussie[29].
L’Arménie a exprimé également son souhait de la création d’une « zone rouble »[30]. Récemment, la Russie a affirmé avoir pour objectif de transformer le rouble russe en devise régionale[31].
L'Union céréalière est une initiativerusse datant de 2009 consistant à unir la Russie, l'Ukraine et leKazakhstan afin d'agir en commun sur le marché mondial.
↑Les abréviations de la Communauté économique eurasiatique : on trouve aussi parfois le sigle informel CEE dans certaines sources francophones, bien que cela prête à confusion avec le même sigle très employé dans de nombreux documents (y compris documents juridiques ayant encore valeur légale) pour désigner l’ancienneCommunauté économique européenne (CEE), devenue depuis laCommunauté européenne (CE) — parmi les piliers fondateurs de l’Union européenne (UE) —, et dont la CEEA, ou Eurasec à cause d'autres risques de confusion avecCommunauté européenne de l'énergie atomique (CEEA), veut largement s’inspirer.