Cet article concerne l'administration ayant existé en France entre 1946 et 2006. Pour le poste créé en France en 2020, voirHaut-commissaire au plan (France). Pour l’administration au Maroc, voirHaut-commissariat au plan (Maroc).
Pour les articles homonymes, voirCGP.
| Fondation | |
|---|---|
| Dissolution | |
| Successeur |
| Type | |
|---|---|
| Pays | |
| Coordonnées |
Lecommissariat général au Plan oucommissariat général du Plan (CGP) est une institution française ayant existé de 1946 à 2006, chargée de définir à titre indicatif laplanification économique dupays, notamment via des plans quinquennaux.
Il est la continuation de réflexions sur la planification commencées avecX-Crise et poursuivies pendant lerégime de Vichy.
Le Plan cesse d'être un organe de planification pour prendre en 2006 le nom de « Centre d'analyse stratégique » (CAS) puis, en 2013, celui de commissariat général à la Stratégie et la Prospective, plus connu sous le nom deFrance Stratégie. Le, le poste dehaut-commissaire au plan est créé, mais sans administration propre. En 2025, le Haut-commissariat au Plan et France Stratégie fusionnent sous une nouvelle entité : leHaut-commissariat à la Stratégie et au Plan.
Le commissariat général au Plan est créé le par legénéral de Gaulle. Il bénéficie alors d'une sorte d'unanimité nationale.Jean Monnet est le premier à occuper ce qu'il désigne lui-même comme« la fonction indéfinissable de Commissaire au Plan ». Le commissariat général au Plan est alors composé de 160 personnes : 20 % de fonctionnaires et 80 % de chargés de mission contractuels.
De Gaulle rattache directement le commissariat général au Plan auchef du gouvernement, ce qui a presque toujours été le cas depuis, sauf dans les périodes où unministre ou secrétaire d'État a le Plan dans ses attributions.
Dès 1946,Gaston Palewski affecte au Conseil du Plan l'hôtel de Vogüé, situérue de Martignac dans le7e arrondissement deParis. Pendant près de quarante années, la prévision et la concertation constituent l'identité essentielle du Plan.
En, leministre de la Fonction publique, du Plan, et de l'Économie sociale,Hervé de Charette, propose de substituer un commissariat de la Stratégie au commissariat au Plan. Les oppositions ont été nombreuses :Pierre Massé dit par exemple que« supprimer le Plan au nom d'un libéralisme impulsif serait priver le pouvoir d'une de ses armes contre la dictature de l'instant ». Le projet ne se concrétise pas, mais l'idée, elle, subsiste.
Leprésident Mitterrand aborde le sujet du Plan enConseil des ministres à peineréélu en 1988. Il y souligne l'intérêt stratégique des Plans, qui fut de donner à l’État une vision claire des capacités de son économie :« Les pays qui réfléchissent à leur avenir sont en avance sur les autres. Une nation a le droit de savoir où elle va [...] J'ai vu avec beaucoup de tristesse le Plan perdre pratiquement jusqu'à toute réalité au cours des dernières années. [...] La planification fait partie des instruments principaux de la réussite de la France d'ici à la fin du siècle »[1].
La fin des plans quinquennaux en 1993 — cette« ardente obligation », pour reprendre la formule célèbre du général de Gaulle — ébranle l'identité du Commissariat.
Le lePremier ministre,Dominique de Villepin, annonce vouloir supprimer le commissariat général au Plan et créer en remplacement unCentre d'analyse stratégique également sous la tutelle directe du Premier ministre. Le, le commissaire général au Plan,Alain Etchegoyen, est remplacé parSophie Boissard,maître des requêtes auConseil d'État, anciennedirectrice de cabinet du ministre délégué à l'Emploi, au Travail et à l'Insertion professionnelle des jeunes,Gérard Larcher.
Le, ledécretno 2006-260 officialise la substitution duCentre d'analyse stratégique (CAS) au commissariat général au Plan. Sophie Boissard devient la première directrice du centre.
Le, le CAS est à son tour remplacé parFrance Stratégie (administrativement appelé « commissariat général à la Stratégie et à la Prospective », CGSP), qui remplace aussi leConseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale (CERC)[2]. Cette fusion fait suite à un rapport deYannick Moreau, remis le àJean-Marc Ayrault[3].
Seize hauts fonctionnaires se sont succédé à ce poste.
Le CGP a chapeauté la création de onze plans sur près d'un demi-siècle.
Fin 2019, dansLa Revue de l'énergie,François Moisan, ex-dirigeant de l'ADEME, revient sur les prévisions effectuées par le Commissariat général du Plan en1997 et révèle qu'elles sont toutes fausses, par excès ou par défaut : population, croissance, prix du pétrole, taux de CO2, richesse produite par français, consommation électrique[4],[5].