Lecomitat d’Istrie (encroate :Istarska županija, enitalien :Regione istriana) est lecomitat le plus occidental deCroatie. Son territoire correspond à la majeure partie de la péninsule d’Istrie.
Son littoral est long de 445 km, les îles l'amenant à 539 km. Une petite partie de la région de l'Istrie appartient aucomitat de Primorje-Gorski Kotar. Reflétant la baie de Venise à travers lamer Adriatique et le golf de Quarnaro, la région est proche desAlpes juliennes. Le point le plus occidental se trouve àSavudrija et le plus septentrional se situe près dePremantura, sur la promontoire de Kamenjak.
Son terrain consiste principalement en un plateau de calcaire, sur lequel les lacs proviennent dukarst. Sur la partie nord-ouest s'étend lesAlpes dinariques et se trouve la chaîne de montagnes de laČičarija. Le point culminant est leVojak sur la montagneUčka, à 1 401 mètres en dessous du niveau de la mer.
Il existe la section « blanche » (bijela), « grise » (siva) et « rouge » (crvena) de l'Istrie. L'Istrie blanche se situe autour des sommets montagneux, l'Istrie grise constitue l'intérieur des terres et l'Istrie rouge représente les territoires où se trouve laterra rossa (crljenica), près du littoral.
Des sites comme lagrotte de Barendine près dePoreč, la rivière souterrinePazinčica et le karstsommet de Pazin (Pazinska jama) près dePazin, constituent des attractions géologiques. Lecanal de Lème est la seule structure similaire à unfjord d'Europe continentale situé en dehors deScandinavie. Lacarrière près deRovinj a été désignée pour l'étude de lagéologie. La plus longue rivière, la Mirna, fait 32 km de long et son embourchure se situe près deNovigrad. D'autres rivières passent à travers l'Istrie, comme laDragonja et la Raša.
Les plaines continentales et les vallées servent principalement dans l'agriculture, notamment pour la cultivation descéréales et deslégumes. Plus proches de la mer, les terres rouges sont utilisées pour la cultivation duraisin, de lavigne, desolives et desfigues. L'agriculture et la production de la nourriture écologique, des jardins d'olives, et la production devin réputés constituent l'essentiel du secteur agricole de l'Istrie. Le littoral et les îles environnantes sont riches enmaquis (principalement le chêne vert et l'arbousier). Les bois, essentiellement lechêne et lepin, couvrent un tiers du territoire.
Leparc national de Brijuni et le parc naturel de Učka sont des réserves naturelles connues et des paysages protégés. Cette rangée de montagne alimente la rivière et les lacs de l'Istrie orientale jusqu'à la rivière Raša dans la péninsule deLabinština. La région contient également d'autres lieux, comme lecanal de Lème, le bois près de Motovoun, les bois deZlatni Rt et deŠijana près dePula, le paysage protégé deKamenjak dans l'extrême sud de l'Istrie, et la réserve Palud près deRovinj. L'archipel de Brijuni est un habitat d'approximativement 680 espèces de plantes, et est décoré d'une végétation diversifiée et d'oliveraies.
Protégée du nord par la chaîne de montagnes desAlpes de même que par l'intérieur montagneux, le climat estméditerranéen avec la plus haute température atteignant 24 °C durant le mois d'août. La température minimale atteint 5 °C en janvier. Lesété sont habituellement chauds durant la journée et plus froids la soirée, bien que des vagues de chaleur soient courantes. Le temps varie d'humide à sec avec plus de dix heures d'ensoleillement quotidien. Il y a généralement une importante humidité ambiante, principalement dans les villes côtières de la région telles quePoreč,Vrsar,Rovinj,Pula. Les températures inférieures à 10 °C constituent plus de 240 jours par an. Une chaleur excessive (plus de 30 °C) dure au maximum trois semaines. Bien que les températures soient inférieures à celles observées enDalmatie, lamer Adriatique est plus chaude et atteint jusqu'à 26 °C en août, les plus faibles températures se situant en mars (9 à 11 °C). Les baies sont rarement profondes lorsque le froid est présent. Il existe deux types de vent ; labora amène le froid et dégage la météo depuis le nord en hiver, et lesirocco apporte la pluie en été. Lemistral est une brise d'été qui souffle de l'intérieur des terres jusqu'à la mer. La salinité de l'eau de mer est de 0,37 %.
La péninsule istrienne fut appelée par lesRomains laterra magica. Son nom dérive desHistres, une tribu illyrienne qui fut récitée par le géographegrecStrabon qui habitait la région. Les Romains les décrivirent comme despirates qui étaient difficiles à capturer en raison des difficultés de navigation du territoire. Au bout de deux campagnes militaires, les légions romaines les maîtrisèrent en 177av. J.-C.
En 1267, larépublique de Venise annexa la côte occidentale et méridionale de l'Istrie, en raison de la présence d'une forte communauté italienne autonome ; la région prospéra durant cette période. Les principales villes istriennes se redéveloppèrent sous le gouvernement italien ; c'est vers la moitié du millénaire qu'elles se développèrent architecturalement et culturellement[réf. nécessaire]. La portion orientale de l'Istrie était administrée par lesHabsbourg, la région y étant référencée en tant que « Istrie impériale » avec Pisino (enallemand Mittersburg) pour capitale.
Monument aux combattants antifascistes tombés pendant la Seconde Guerre mondiale. Plovanija, Croatie
En 1797, letraité de Campo-Formio rédigé parNapoléon Ier transféra l'Istrie ainsi que l'intégralité de la république de Venise à l'Autriche. Letraité de Presbourg en 1805 l'intégra auroyaume d'Italie. Letraité de Schönbrunn en 1809 transféra l'Istrie à laFrance. En 1815, lecongrès de Vienne confirma l'appartenance autrichienne sur lamer Adriatique septentrionale ainsi que sur l'Istrie. Étaient formées les unités régionales gouvernantes deGorizia,Trieste et deRijeka. Elles firent partie de la province duLittoral autrichien à partir de 1849. Le port libre de Trieste constituait une unité gouvernante individuelle, en dehors des autres zones gouvernantes. La région bénéficia de son propre Parlement, de 1861 jusqu'à la dislocation de l'Autriche-Hongrie en 1918. Il fut situé àParenzo (aujourd'hui Poreč)[réf. nécessaire].
Après laPremière Guerre mondiale et conformément autraité de Rapallo, l'Istrie devint une partie de l'Italie en 1920. La périodefasciste puisnazie déchira toute relation ethnique tolérante dans la région. Après laSeconde Guerre mondiale, l'Istrie fut cédée à laYougoslavie et de nombreux Italiens ethniques (les Italiens istriens) quittèrent la région dans ce qui constitue l'exode istrien. L'Istrie devint une partie de laCroatie indépendante lors de ladislocation de la Yougoslavie, et la région ne subit aucun affrontement au cours de laguerre qui suivit. Aujourd'hui c'est l'une des régions les plus développées de Croatie. Il existe un mouvement autonome dans la région ; il est connu sous le nom d'istrianisme.
Des personnalités comme le physicien allemandRobert Koch et l'écrivain irlandaisJames Joyce ont vécu et travaillé en Istrie.Jules Verne s'inspira de la région pour composer son romanMathias Sandorf après avoir eu connaissance de lacarrière et de lagrotte dePazin, et le poète italienDante Alighieri la visita et écrivit quelques lignes sur l'Istrie.
L'Istrie est grandement connectée au reste de laCroatie et de l'Europe. En raison de sa connexion avec une vaste zone, le développement routier couvre correctement tous les besoins et contribue au développement équilibré de la zone côtière et de l'intérieur des terres.
Initialement, les besoins pour les voies ferrées en Istrie étaient importants jusqu'à la rapide progression de l'activité industrielle, causée par laconstruction navale, les matériaux de construction, les industriesmécanique etélectrique, et les intérêts militairesautrichiens. Après la connexion deVienne etTrieste en 1876, le chemin de fer entreDivača (aujourd'hui enSlovénie) etPula (122 km de long) a été ouvert. Malgré diverses initiatives, l'Istrie occidentale ne fut reliée au chemin de fer qu'en 1902, avec la construction de la voie étroite Parenzana. La ligne de chemin de fer longue de 123 km fut démantelée en 1935. Aujourd'hui, le réseau ferroviaire du comitat d'Istrie ne relie que vers laSlovénie. Des projets avaient été conçus pour construire un chemin de fer souterrain à travers la chaîne de montagnesUčka, mais ils n'ont pas abouti et aucun projet de financement et de travaux n'est prévu[1]. La connexion au reste du réseau routier croate est assurée par le service du réseau national de chemins de ferHŽ, à partir de la jonction deLupoglav jusqu'à la station deRijeka via le tunnel routier Učka.
Le réseau routier du comitat d'Istrie est appelé l'« Istrien Y ». L'autorouteA8 relie le comitat au reste de la Croatie à partir de l'échangeur deMatulji (A7), à travers le tunnel Učka jusqu'à l'échangeur deKanfanar, et l'autorouteA9 connectePula àUmag (en passant par Kanfanar), reliant la Croatie à l'Istrie slovène puis à l'Italie.
L'unique aéroport commercial d'importance est celui dePula. La majorité des vols sont uniquement saisonniers.
Après laSeconde Guerre mondiale, d'importants aménagements ont été réalisés pour développer l'industrie touristique et accentuer son importance. En adéquation avec lemilieu naturel, l'histoire et l'héritage culturel, les investissements ont mené à un service développé et compétitif tout le long de la côte occidentale, à Poreč,Pula,Rovinj,Umag,Novigrad etVrsar.
Le secteur de l'agritourisme se développa dans les centres urbains, particulièrement àKanfanar. Commençant avecLa Casa di Matiki en 1994 au cours de laguerre, le nombre de petits-déjeuners et de lits agritouristiques a augmenté en Istrie centrale.
Le comitat d’Istrie est habité par plus de 208 000 personnes, soit 4,85 % de la population du pays. La densité de population est de 74 hab./km2, et l’âge moyen des habitants est de 40,2 ans.
Le dialecte employé quotidiennement est letchakavien, et l’italien est reconnu comme langue officielle minoritaire.
En 2011, il y avait 208 055 habitants, répartis de la manière suivante :
Jusqu’à laSeconde Guerre mondiale, l’Istrie avait une grande communauté italienne autochtone. Aujourd’hui, on trouve dans cette région une petite communauté d’Istro-roumains, qui parlent l’istro-roumain.