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Combrailles

46° 18′ 54″ nord, 2° 29′ 47″ est
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Pour les articles homonymes, voirCombrailles (homonymie).

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Pour l’article ayant un titre homophone, voirCombraille (ancienne commune).

Combrailles
Image illustrative de l’article Combrailles
Vallée de la Sioule entreSaint-Gervais-d'Auvergne etQueuille.

PaysFrance
Subdivision administrativeAuvergne-Rhône-Alpes
Nouvelle-Aquitaine
Subdivision administrativeAllier
Creuse
Puy-de-Dôme
Villes principalesSaint-Gervais-d'Auvergne
Commentry
Auzances
Gouzon
Chambon-sur-Voueize
Manzat
Saint-Éloy-les-Mines
Coordonnées46° 18′ 54″ nord, 2° 29′ 47″ est
GéologieTerrain granitique
Population totaleEnviron 50 000 hab.()
Régions naturelles
voisines
Bocage bourbonnais
Limagne
Chaîne des Puys
Monts Dore
Artense
Pays d'Ussel
Montagne limousine
Haute Marche
Pays (div. territoriale)Pays des Combrailles
Pays Combraille en Marche

Image illustrative de l’article Combrailles
Localisation des Combrailles
sur la carte duMassif central
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LesCombrailles, ou laCombraille sont unerégion naturelle, historique et culturelle de France, située dans le nord-ouest duMassif central. Cette région debasse montagne était sous l'Ancien Régime partagée entre les provinces d'Auvergne, duBourbonnais, de laMarche et duLimousin.

Venant duceltecomboro, les Combrailles forment un espace existant depuis l'antiquité. AuMoyen Âge elles sont divisées en plusieurs seigneuries. Certaines locales et importantes comme la principauté de Combraille deChambon enLimousin ou celle desRochedragon en Auvergne. Plus tard la région divisée intègre des principautés féodales rivales entre elles comme les comtés d'Auvergne ou dela Marche. Par la suite leduché de Bourbon va en partie gagner des territoires sur les deux précédents.

Plusieurs étendues différentes sont proposées pour les Combrailles. Un espace central est retenu par sa topographie et son aire culturelle qui est celle des plateaux occidentaux du nord-ouest de l'Auvergne et de l'est de laCreuse. Les terres vallonnées du sud-ouest de l'Allier y sont également intégrées car font historiquement partie d'une châtellenie bourbonnaise de Combraille.

Elles sont aujourd'hui partagées entre trois départements (Puy-de-Dôme,Allier,Creuse) et deux régions administratives (Auvergne-Rhône-Alpes etNouvelle-Aquitaine). Sa population actuelle est estimée à 40 000 ou 50 000 habitants pour ce qui concerne la définition la plus stricte et limitée du territoire[1].

Toponymie

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Le nom du territoire vient du mot delangue gauloisecomboro[2]. Dérivé duceltiquecumba, « vallée », le mot signifie probablement « débouché, rencontre de vallées », allusion aux confluences de nombreuses vallées : à l'ouest celles de laTardes, de laVoueize et duCher ; à l'est celles de laSioule et de laBouble. De nombreux cours d'eau y prennent aussi leur source. Pour expliquer le mot gaulois, qui est suivi du suffixe-alia, est également évoqué le sens d'« obstacle, barrage ».

Ce terme donneraCombralhas dans lesparlers nord-occitan (auvergnat etlimousin)[3],[4],Combralhes dans les parlers intermédiaires duCroissant (marchois,bourbonnais) et enfinCombrailles en français[5].

Situation

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Les pays traditionnels de l'ancienne région d'Auvergne, les Combrailles auvergnates figurent en vert

Situées dans le nord-ouest du Massif central, les Combrailles sont partagées entre deux régions : l'Auvergne et le Limousin.Elles sont entourées par les régions naturelles suivantes[6] :

Géographie

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Les Combrailles forment une vaste zone de collines et de gorges qui s’incline doucement vers le nord et l'est. Structuré par les vallées duCher, de laTardes, de laVoueize et de laSioule et parsemé d'étangs, le pays se compose de landes, de bocages, de forêts et de prairies. Le sommet de laroche de Sauterre, à 977 m d'altitude, est son point culminant.

Histoire

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Période celtique

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Statère représentant Vercingétorix,trésor de Pionsat.

Durant l'âge du fer les Combrailles étaient divisées entre deux grands peuples celtes : leslémovices à l'ouest dans la partie creusoise, et lesarvernes à l'est, dans la Combrailleauvergnate[note 1].

Dans la partie auvergnate des Combrailles se retrouvent desaurières (mines d'or) datant du second âge du fer, suivant une ligne qui n'est autre qu'un filon dequartz allant d'Herment àMontaigut en passant parGouttières[7],[8]. Les rois arvernes, dont notammentLuern, étaient connus pour leur grande richesse dont une partie pourrait provenir de cette région[9]. En témoigne la découverte réalisée en 1852 àPionsat d'un immensetrésor monétaire composé de centaines de statères arvernes datant duIer siècle avant notre ère[10].

La « principauté de Combraille »

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LouisII de Bourbon.

De très nombreux textes attestent auHaut Moyen Âge la présence d'unePrincipauté de Combraille[11],[12], également nomméebaronnie à partir duXIIe siècle. La capitale de ce territoire, qui se trouvait à l'origine àChambon, fut transférée àMontaigut sous la dominationbourbonnaise[13].

Vers 1180, la Combraille fut apportée en dot parPéronnelle de Chambon à la famille des comtes d'Auvergne par son mariage avecGuyII d'Auvergne.

Par la suite, la Combraille fut vendue à Pierre de Giac, chancelier de France, qui la céda vers 1400 àLouisII de Bourbon. Ce dernier fit reconstruire les châteaux dans toutes ses terres, aussi bien dans leduché de Bourbon qu'en Combraille, dans leForez et dans leDuché d'Auvergne. C'est ainsi que le château des ducs de Bourbon à Montluçon fut reconstruit en 1362[14], le « Bon Duc » souhaitant construire une place forte dans ses terres de Combraille[15].

Auzances,Chambon,Evaux,Lépaud, etSermur, auMoyen Âge central, étaient les cinqchâtellenies de Combrailles

Durant la période féodale, qui dura jusqu'à très tard en ce territoire, les Combrailles étaient aussi divisées en de grandes seigneuries ayant à leur tête de grandes famillesnobles tel que les Rochedragon, lesChabrol ou lesChazeron.

Quelques sites des Combrailles

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Galerie

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Quelques communes des Combrailles selon leurs départements

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AllierCreusePuy-de-DômePuy-de-Dôme
Pont suspendu sur la Tardes reliantÉvaux-les-Bains etBudelière.

Hydrographie

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Quelques cours d'eau

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Lacs et points d'eau
LaBoubleLeGour de Tazenat
LeCherL'étang de Chancelade
LaSioule
LeSioulet
LaTardes
LaTartasse
LaVoueize
La Sioule - méandre et Presqu'île de Saint-Cirgues àChâteauneuf-les-Bains.


Agriculture

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La vache charolaise est très fréquente dans les Combrailles.

Les Combrailles étaient une terre d'agriculture vivrière, chaque ferme vivant en autosubsistance, élevant et cultivant un peu de tout. Depuis quelques décennies, ce modèle ancestral a été remplacé par l'élevage bovin extensif : production de viandecharolaise au nord (en particulier des broutards destinés à l'exportation) et production laitière au sud.

Quelques éléments d'architecture vernaculaire se démarquent, comme lespoulaillers de plein champ.

Industrie

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Les deux pôles industriels importants sont :Les Ancizes-Saint-Georges-de-Mons, avec les aciériesAubert et Duval et l'entrepriseDiétal (luminaires), etSaint-Éloy-les-Mines avec l'entrepriseRockwool (production delaine de roche).

Culture et traditions

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Langue régionale

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Articles détaillés :Occitan,Nord-occitan etCroissant (linguistique).
Aire linguistique duCroissant (Atlas sonore des langues régionales, CNRS, 2022). Les parlers du Croissant sont parlés dans le nord des Combrailles.
Carte linguistique du Puy-de-Dôme selon l'Atlas sonore des langues régionales. En bleu : lecroissantais, en marron : lenord-occitan, en vert : l'arpitan.

Les Combrailles sont divisées entre lenord-occitan[16](et ses dialecteslimousin[17] etauvergnat), majoritaire[18], au sud et les parlerscroissantais[19],[20] (marchois[21],[22] etbourbonnais) au nord[23]. LeCroissant est un espace linguistique de transition entre lalangue occitane et lalangue d'oïl[24].

La situation géographique des Combrailles a fait de ce territoire un conservatoire de la langue d'oc ; une riche littérature s'y est développée. Les œuvres d'auteurs commeBenezet Vidal (ex.Jan Combralha[25]), dePontgibaud, ouPaul-Louis Grenier -Chansó de Combralha[26],[27],La dama a l'unicorn etc. - originaire deChambon-sur-Voueize en sont un témoignage[28],[29].

La culture occitane est toujours vécue au quotidien et est protégée par des associations notamment qui permettent de conserver le patrimoine oral comme l'IEOMarcha-Combralha[30],[31] ou encore l'AMTA. Des groupes aurépertoire occitan existent aussi avec notammentVert de Lune[32]. Des festivals comme leGrand Bal de l'Europe ouComboros - basés àSaint-Gervais d'Auvergne - participent à donner une scène importante à des groupes venus de toute l'Occitanie.

Notes et références

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Notes

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  1. Noter que dans sa lecture de latable de Peutinger, Barailon propose de traduireCambiovicenses par Combraille, et que ceci étend considérablement la taille du territoire (d'autant que le nom est trouvé jusqu'à la hauteur d'Eburobriga ouAvrolles, près deSaint-Florentin dans l'Yonne). VoirJean-François Barailon,Recherches sur les peuples Cambiovicenses de la Carte Theodosienne(lire en ligne),p. 74-80, 88-90.

Références

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  1. Auvergnelife : fiche de présentation du pays des Combrailles
  2. Albert Dauzat, « La toponymie gauloise de l'Auvergne et du Velay »,Revue des études anciennes,‎,p. 357-388(ISSN 0035-2004,lire en ligne)
  3. Bénédicte et Jean-Jacques Fénié,Toponymie nord-occitane (Périgord, Limousin, Auvergne, Vivarais, Dauphiné),Bordeaux,Éditions Sud Ouest,coll. « Sud-Ouest université »,, 128 p.(ISBN 9782879015071,présentation en ligne)
  4. (oc) J.-P. Godonesca, « Pichon lexic d'occitan auvernhat de las Combralhas »,Parlem ! Vai-i qu'as paur !,Thiers,Clermont-Ferrand,Institut d'études occitanes,vol. 123,‎.
  5. Philippe Olivier,Jean-Pierre Chambon, Johan Picot, « Un accord amiable en ancien occitan auvergnat réglant un différend fiscal entre les consuls de Mozac et ceux de Riom (1360) »,Bulletin historique et scientifique de l’Auvergne,Clermont-Ferrand,‎,p. 179-188(ISSN 1153-2580,lire en ligne)
  6. Frédéric Zégierman,Le Guide des pays de France, Sud, Fayard, 1999
  7. Guy Massounie, « Les minières dans les Combrailles »,Archéologie de la France,‎(ISSN 2114-0502,lire en ligne)
  8. Guy Massounie,Peuplements et paysages aux confins occidentaux du territoire des Arvernes de la protohistoire au moyen âge : Thèse de Doctorat en archéologie, Clermont-Ferrand,Université Blaise-Pascal,
  9. G. Houlbert, « A propos de quelques statères arvernes »,Revue archéologique du Centre de la France,‎,p. 87-91(ISSN 1951-6207,lire en ligne)
  10. Sylvia Nieto et Jean-Noël Barrandon,Le monnayage en or arverne : essai de chronologie relative à partir des données typologiques et analytiques, Revue numismatique,(lire en ligne)
  11. Jean Tricard, Philippe Grandcoing et Robert Chanaud,Le Limousin, pays et identités, Limoges, Presse Universitaire de Limoges(lire en ligne)
  12. Joseph Joullietton,Histoire de la Marche et du Pays de Combraille, Guéret, Journal de la Creuse,(lire en ligne)
  13. André Blancard,Aux portes de l'Auvergne, Saint-Yorre,
  14. René Germain,Châteaux, fiefs, mottes, maisons fortes et manoirs en Bourbonnais, Romagnat, De Borée,
  15. Jean-Charles Varennes,Les Très Riches Heures du Bourbonnais, Paris, Librairie Académique Perrin,
  16. (oc) Domergue Sumien, « L'article definit davant los noms de luòc »,Jornalet,‎(ISSN 2385-4510,lire en ligne)
  17. Ambroise Tardieu, Augustin Madebène,Histoire illustrée de la ville et du canton de Saint-Gervais d'Auvergne,(lire en ligne) :

    « on parle [...] à la campagne, un patois qui ressemble à celui du Limousin. »

  18. R. Eucher, « La Conscience occitane dans les pays de Franc Alleu et de Combrailles. Constat et réflexion »,L'identité occitane : réflexions théoriques et expériences, Association internationale d'études occitanes « Actes du Colloque de Béziers de la section française de l'Association internationale d'études occitanes »,‎
  19. (oc) Domergue Sumien, « Lo Creissent es Occitània »,Jornalet,‎(ISSN 2385-4510,lire en ligne)
  20. Philippe Boula de Mareüil, Gilles Adda (Limsi,CNRS),« Comparaison de dialectes du Croissant avec d’autres parlers d’oïl (berrichon-bourbonnais et poitevin-saintongeais) et d’oc », communication au colloque« 2èmes Rencontres sur les Parlers du Croissant »,Montluçon, 2019,[lire en ligne].
  21. (fr + oc) Jeanine Berducat, Christophe Matho, Guylaine Brun-Trigaud, Jean-Pierre Baldit, Gérard Guillaume (collectif),Patois et chansons de nos grands-pères Marchois (Haute-Vienne, Creuse, pays de Montluçon) : Mémoire du patrimoine oral marchois,Paris,Éditions CPE,, 160 p.(ISBN 9782845038271)
  22. Walther von Wartburg, Hans-Erich Keller, Robert Geuljans,Bibliographie des dictionnaires patois galloromans (1550-1967),Genève,Librairie Droz,(ISBN 9782600028073,lire en ligne) :

    « Les parlers marchois forment une transition entre ceux de l'Auvergne et ceux du Limousin, avec des traits limousins prédominants. Délimitation uniquement linguistique. »

  23. (en)Linguasphere Observatory,The Linguasphere Register : The indo-european phylosector, Linguasphere Observatory, 1999-2000(lire en ligne)
  24. Pierre Goudot,Microtoponymie rurale et histoire locale : dans une zone de contact français-occitan, la Combraille : les noms de parcelles au sud de Montluçon (Allier),Montluçon, Cercle archéologique de Montluçon,coll. « études archéologiques »,(ISBN 9782915233018)
  25. (oc) « Vidal, Benezet (1877-1951) », suroccitanica.eu,(consulté le).
  26. « La Chanson de Combraille », surgeoculture.fr.
  27. (fr + oc) « La chanson de Combraille - Chansó de Combralha [version numérisée] », surbn-limousin.fr : site officiel de la bibliothèque numérique du Limousin.
  28. Charles Camproux,Histoire de la littérature occitane, Paris,Payot,, 296 p.(ISBN 978-2-402-30718-5,lire en ligne)
  29. Jean Roux,L'auvergnat de poche, Chennevières-sur-Marne (Val-de-Marne), Assimil,coll. « Assimil évasion »,, 246 p.(ISBN 978-2-7005-0319-7 et2700503198)
  30. Jean-Pierre Baldit, « Quelle graphie utilisée pour le marchois ? »,Patois et chansons de nos grands-pères marchois. Haute-Vienne, Creuse, Pays de Montluçon (dir. Jeanine Berducat, Christophe Matho, Guylaine Brun-Trigaud, Jean-Pierre Baldit, Gérard Guillaume), Paris,Éditions CPE,‎,p. 84-87(ISBN 9782845038271)
  31. (oc) Joan Fulhet, « Del caractèr sintactic de l'evolucion a/o »,Linguistica occitana,no 1,‎,p. 1-34(ISSN 0338-2419,lire en ligne)
  32. Dominique Amutulli, « Vert de Lune fait chanter les Combrailles et l’Artense »,La Montagne,‎(ISSN 2109-1560,lire en ligne)

Lien externe

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