Sur le plan historique et culturel, Saint-Jean-Pied-de-Port fait partie de laprovince de laBasse-Navarre, un des sept territoires composant lePays basque[Note 3],[8]. La Basse-Navarre en est la province la plus variée en ce qui concerne son patrimoine, mais aussi la plus complexe du fait de son morcellement géographique[9]. Depuis 1999, l'Académie de la langue basque ouEuskalzaindia divise la Basse-Navarre en six zones[10],[11]. La commune est dans lepays de Cize (Garazi), au sud-est de ce territoire.
La commune est drainée par la Nive, le Laurhibar, Arzubiko erreka et par deux petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 5 km de longueur totale[13],[Carte 1].
LeLaurhibar, d'une longueur totale de 28,1 km, prend sa source dans la commune deMendive et s'écoule vers le nord-ouest. Il traverse la commune et se jette dans la Nive sur le territoire communal, après avoir traversé8 communes[15].
L’inventaire deszones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Au, Saint-Jean-Pied-de-Port est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[31].Elle appartient à l'unité urbaine de Saint-Jean-Pied-de-Port[Note 7], une agglomération intra-départementale regroupant sept communes, dont elle estville-centre[Note 8],[32],[3]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Jean-Pied-de-Port, dont elle est la commune-centre[Note 9],[3]. Cette aire, qui regroupe22 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[33],[34].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (51 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (45,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :zones urbanisées (51 %), zones agricoles hétérogènes (29,2 %), prairies (19,7 %)[35]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 4].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par lerisque d’inondation par une crue torrentielle ou à montée rapide de cours d'eau, notamment laNive, leLaurhibar et l'Hartzubiko erreka. La commune a été reconnue enétat de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations etcoulées de boue survenues en 1982, 1983, 1992, 2009, 2014 et 2021[38],[36].
Saint-Jean-Pied-de-Port est exposée au risque de feu de forêt. En 2020, le premier plan deprotection des forêts contre les incendies (PDPFCI) a été adopté pour la période 2020-2030[39]. La réglementation des usages du feu à l’air libre et les obligations légales de débroussaillement dans le département des Pyrénées-Atlantiques font l'objet d'une consultation de public ouverte du 16 septembre au 7 octobre 2022[40],[41].
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux de Saint-Jean-Pied-de-Port.
Leretrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer desdommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes desécheresse et de pluie[42]. 43,4 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (59 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national)[Carte 5]. Depuis le, en application de laloi ELAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 10],[43].
Le nombasque de la ville estDonibane Garazi[44], et le nom françaisSaint-Jean-Pied-de-Port. Le premier élément est identique dans les deux langues : en basquedon signifie saint,iban est l'équivalent de Jean (comparez aurusseIvan), et-e est un suffixelocatif. Le deuxième élément, par contre, diffère entre les deux langues : le nom basque fait référence à la région entourant la ville (Garazi étant le nom basque dupays de Cize), contrairement au nom français qui fait référence à sa situation topographique, au pied duport de Roncevaux (le terme « col » étant traditionnellement peu usité dans les Pyrénées). AuPays basque, enSoule et enBasse-Navarre plus particulièrement, le mot port est synonyme des pâturages de haute montagne ou de l'estive[45]. Il faut cependant noter que plusieurs formes romanes du passé emploient une construction similaire au basque, comme la forme duXIIe siècle ci-dessous. La ville est souvent surnomméeGarazi, aussi bien en basque qu'en français.
Dans les autres langues environnantes, la ville est appeléeSent Joan Pè de Pòrt engascon,Sant Chuan Piet de Puerto enaragonais, etSan Juan Pie de Puerto enespagnol. Durant laRévolution française la ville a été rebaptiséeNive-Franche (1793) puisJean-Pied-de-Port (1794).
Saint-Jean-Pied-de-Port est attesté sous les formes suivantes :Santa Maria Cabo el Puente (Sainte-Marie du Bout du Pont)[Quand ?], « Saint-Jean est une jolie ville bâtie sur une éminence » (1154, Édrisi[46]),Via Sancti-Johannis etJohannes-de-Cisera (respectivement vers 1168[47] etXIIe siècle[47], cartulaire deBayonne[48]),Sanctus-Johannes-sub-Pede-Portus,San-Juan-del-Pie-de-Puertos,Sant-Johan-deu-Pe-deu-Port etSant-Johan-del-Pie-de-Puerto (respectivement 1234[47], 1253[47], 1268[47] et 1274[47], collection Duchesne volumes CX et CXIV[49]),Sant-Johan etSant-Johans (vers 1277 pour les deux formes[47], guerre de Navarre),Sanctus-Johannes-de-Pede-Portus (1302[47], chapitre deBayonne[50]),Sainct-Jean-du-Pied-des-Ports etSainct-Jean-du-Pied-pres-des-Ports (XIVe pour ces deux formes[47],Jean Froissart, livre IV), etS-Iean Pié de Port (1650).
Legentilé basque estDonibandar[44] (ouDonibanegaraztar[44]). Le gentilé français est Saint-Jeannais.
Il s'agit d'unebastide édifiée auXIIe siècle. « La clef de mon royaume » dira deux siècles plus tardCharles le Mauvais qui, pour ses sujets, était « le Bon ». En se développant, la cité ravit sa primauté àSaint-Jean-le-Vieux. Elle devient la capitale de l'une des cinq divisions duRoyaume de Navarre : laMerindad de Ultrapuertos (c'est-à-dire d'« Outre-cols », vu qu'elle est la seule située au-delà des Pyrénées du point de vue de la cour, basée àPampelune).
L’un des premiers édifices de la ville fut l'église Sainte Eulalie, élevée auXIIe siècle non loin du gué de la Nive. On peut encore voir son portail roman, bien conservé, sur la façade de la maison de retraiteToki Eder, dans le quartier Ugange. Sur la colline dominant la ville, se dressait le château de Mendiguren, dont il est fait mention dès 1191.
Au pied du château,Sanche VII le Fort, roi deNavarre (né en 1152, roi de 1172 à 1221), construisit au début duXIIIe siècle une ville fortifiée, entourée de remparts aux portes ogivales, encore visibles de nos jours, ainsi qu'une église, incluse dans le système défensif de la place. Il fut l'un des principaux acteurs de la victoire remportée sur lesAlmohades en 1212, àLas Navas de Tolosa. Les chaînes représentées sur les armes de la Navarre en perpétuent le souvenir : elles évoquent la fameuse capture du trésor de l'émir.
En 1329,Philippe III de Navarre (1328-1343) lui accorde sesfors,chartes régissant le système administratif progressiste dont s'est dotée la Navarre auXIe siècle : elle peut organiser en ses murs, foires et marchés, et devient un centre commercial important, étape obligée des voyageurs et des pèlerins de Compostelle sur la route dePampelune.
Les rois de Navarre y font de fréquents séjours et, fait important, auXIVe siècle, l'évêque schismatique du pape d'Avignon y réside de 1383 à 1388, durant leschisme d'Occident, tandis que celui du pape deRome administrait l'évêché deBayonne. (Jean Froissart s'étonna fort de voir les prélats des deux obédiences réunis àOrthez à la même table, celle deGaston Fébus).
En 1512,Ferdinand le Catholique enlève la Navarre à ses souverains légitimes, Jean et Catherine d'Albret, qui se réfugient enBéarn. L’armée espagnole franchit les Pyrénées et prend Saint-Jean en[54]. Leduc d'Albe fait renforcer les défenses du château à partir de septembre.
Dès septembre, une armée française de secours permet àJean III de Navarre de partir à la reconquête de la Navarre. Saint-Jean-Pied-de-Port devient un enjeu important dans le conflit. La ville passe d'une main à l'autre, non sans subir d'importants dommages.
Jean d'Albret assiège la ville avec 20 000 hommes en, sans réussir à la prendre. La garnison passe ensuite de1 000 à 1 800hommes, et la ville jure fidélité au roi d’Aragon.
En 1516, Jean d'Albret s’en empare, mais échoue à prendre la citadelle. Battu dans les défilés de Roncevaux, il meurt le.
Un nouveau siège est mis devant Saint-Jean-Pied-de-Port le par son filsHenri II de Navarre, qui prend ville et château le 15, grâce à l’aide d’une armée française. Mais celle-ci est battue àNoain le. Le duc d’Albe fait reprendre la ville, et la garnison périt après un siège de trois semaines. Les Espagnols évacuent la garnison en 1522, avant de reprendre la ville en janvier 1524 lors de l’invasion du sud de la France. Le bâtard d’Albret reprend à nouveau la ville en 1527 pour le roi de Navarre, qui ne la conserve que quelques mois[54].
En 1530, Charles Quint abandonne aux Foix-Albret-Navarre cette ville qui lui semble trop coûteuse à conserver, et en détruit le château. La partie nord de la Navarre devient alors la Basse-Navarre par opposition à la Haute-Navarre. C'est pourquoiHenri IV, lorsqu’il accède au trône, se fait appeler roi de France et de Navarre, titre que ses successeurs portent jusqu’àCharles X.
Durant lesguerres de religion, des incidents éclatent entre protestants et catholiques. L’interdiction du culte catholique par Jeanne d’Albret en 1567 provoque la formation d’une ligue en septembre, puis un soulèvement en. Refuge des catholiques, la ville est prise parMontgomery le jeudi des Cendres 1570. Deux églises de la ville sont incendiées. Lorsque les catholiques se soulèvent à nouveau,Henri III, à quinze ans, les bat et les refoule en Espagne, avant de promettre à Saint-Jean de ne pas imposer le culte protestant[54].
En mars 1789, réunis à Saint-Jean-Pied-de-Port, les États de Navarre, considérant que la Navarre n’est pas une simple province française, refusent d’envoyer des députés aux États généraux. Lors d'une session en juin, ils envoient néanmoins quatre députés, aux mandats très stricts, dont le respect de leursfors. Cela reste vain : ceux-ci sont abolis dans la nuit du. La Basse-Navarre, avec les deux autres provinces du Pays basque nord, est rattachée auBéarn pour former le département desBasses-Pyrénées[54].
La loi du[55], qui détermina un nouveau paysage administratif de la France en créant des départements et des districts, décida de la naissance du département des Basses-Pyrénées en réunissant leBéarn, les terres gasconnes deBayonne et deBidache, et les trois provinces basques françaises. Pour ces dernières, trois districts furent créés :Mauléon,Saint-Palais etUstaritz, qui remplaça lebailliage duLabourd. Le siège d'Ustaritz fut transféré presque immédiatement à Bayonne. Son directoire incita un grand nombre de municipalités à adopter de nouveaux noms conformes à l'esprit de la Révolution. Ainsi Saint-Jean-Pied-de-Port s'appela Nive-Franche, Ustaritz devint Marat-sur-Nive (d’aprèsMarat),Itxassou Union,Arbonne Constante,Saint-Étienne-de-Baïgorry Thermopyles (d’après labataille des Thermopyles),Saint-Palais Mont-Bidouze,Louhossoa Montagne-sur-Nive,Saint-Jean-de-Luz Chauvin-Dragon,Ainhoa Mendiarte etSouraïde Mendialde.
En 1790, le canton de Saint-Jean-Pied-de-Port comprenait les communes actuelles à l'exception d'Ainhice-Mongelos et dépendait du district deSaint-Palais.
Les guerres de laRévolution et de l'Empire épargnent la ville. Cependant en 1793, début de la guerre entre laConvention et l'Espagne, laplace forte, rebaptisée Nive-Franche, joue un rôle important dans la défense du territoire, notamment avec leschasseurs basques.
En 1813, la contre-attaque des armées napoléoniennes commandées parSoult pour tenter de délivrerPampelune, assiégée parWellington et ses alliés, part de Saint-Jean-Pied-de-Port. Elle se solde par un échec, la France est envahie. Le général espagnolMina est chargé de faire le siège à distance de la ville qui ne se rend qu'à Louis XVIII, après l'abdication deNapoléonIer.
La Restauration ne s’impose pas sans opposition. Dans la nuit du 8 au 9 mai 1817, plusieurs hommes retirent tous les insignes de la monarchie de l’église, et hissent le drapeau tricolore sur le clocher. L’affaire, jugée grave, motive le déplacement de lacour prévôtale sur place[56]. Un prévenu s’enfuit en Espagne, l’autre est condamné à la déportation. Mais, recommandé par la cour à la commisération du roi, sa peine est commuée en cinq ans de prison[57].
Le chemin de fer qui arrive en 1889, désenclave la cité mais ne parvient pas à compenser le déclin démographique duXIXe siècle.
le syndicat intercommunal d'assainissement Ur Garbi ;
le syndicat intercommunal pour l'aménagement et la gestion de l'abattoir de Saint-Jean-Pied-de-Port ;
le syndicat intercommunal pour le soutien à la culture basque ;
le syndicat mixte du bassin versant de la Nive.
Saint-Jean-Pied-de-Port accueille le siège du SIVOS de Garazi, ainsi que ceux du syndicat intercommunal d'assainissement Ur Garbi et du syndicat intercommunal pour l'aménagement et la gestion de l'abattoir de Saint-Jean-Pied-de-Port.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[64]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[65].
La commune dispose de quatre écoles : l'école élémentaire publique, l'école maternelle publique, l'école primaire privée Garaziko Ikastola et l'école primaire privée Sainte-Marie[68]. L'école Garaziko Ikastola propose un enseignement basque par immersion alors que les trois autres écoles proposent un enseignement bilingue français-basque à parité horaire[69].
La commune dispose également de deux collèges, l'un public (collège de la Citadelle) et l'autre privé (collège Saint-Jean-de-Mayorga) ainsi que d'un lycée d'enseignement général et professionnel public (lycée de Navarre) et d'un lycée agricole privé (lycée Frantses-Enia).
Le Football Club de Garazi[70] (F.C. Garazi) est un club de football fondé en automne 1977. Son siège social est basé à Saint-Jean-Pied-de-Port.
L'Union sportive Garazi est un club derugby à XV créé en 1963, représentation la ville de Saint-Jean-Pied-de-Port. Il disparaît en 2003.
L'Union sportive Nafarroa est un club de rugby à XV créé en 2003, né de la fusion de l'US Garazi de Saint-Jean-Pied-de-Port et de l'US Baigorri deSaint-Étienne-de-Baïgorry. Son siège social est basé à Saint-Jean-Pied-de-Port[71] et son siège annexe à Saint-Étienne-de-Baïgorry. Une section féminine de handball est depuis venue compléter l'offre sportive de ce club[72].
Le stade Pierre-Camou, nommé à partir de 2024 en l'honneur dePierre Camou, personnalité du rugby à XV ayant notamment joué à l'Union sportive Garazi[73].
Saint-Jean-Pied-de-Port est également un haut lieu du tourisme en pays basque intérieur, par son attrait propre, mais aussi par le fait qu'elle se trouve sur la principale voie routière régionale de communication avec l'Espagne (frontière à 7 km) àArnéguy. La ville est accessible en autocar, par l’entrepriseLe Basque Bondissant qui propose des excursions en aller retour tous les jours depuis Bayonne et St Jean de Luz.
Arrivés, au nord, par lachapelle de la Madeleine, les pèlerins pénétraient dans la ville haute par laporte Saint-Jacques, puis suivaient larue d'Espagne jusqu'au pont enjambant la Nive. Là, deux itinéraires s'offraient à eux pour gagnerRoncevaux : celui duport de Cize, qui suit le tracé de l'antiqueIter XXXIV de l'Itinéraire d'Antonin reliantBordeaux àAstorga, ou celui plus facile qui rejoint lecol de Roncevaux (puerto de Ibañeta en espagnol) parValcarlos, située dans la vallée de la Nive, où Charlemagne établit jadis son camp, avant de voler au secours de Roland, à Roncevaux.
Au Moyen Âge, la route ducol de Cize était la plus fréquentée, même si l'ascension de ce « mont remarquable », aux dires d'Aimery Picaud, n'était pas de tout repos : « Pour le franchir, il y a huit mille à monter et autant à descendre. [...] Celui qui en fait l'ascension croit pouvoir, de sa propre main, toucher le ciel. »
Dans songuide du Pèlerin,Aimery Picaud donne ces précisions sur la région :« Les Navarrais et les Basques se ressemblent et ont les mêmes caractéristiques dans leur façon de se nourrir et de se vêtir, et dans leur langage. » »
Il nous parle aussi des percepteurs du péage :« Dans ce territoire, c'est-à-dire, à la proximité du port de Cize, dans les localités d'Ostabat et de Saint-Jean-Pied-de-Port, ils sont franchement à envoyer au diable. En effet, ils vont au-devant des pèlerins avec deux ou trois bâtons pour extorquer par la force un injuste tribut et si quelque voyageur refuse de céder à leur demande et de donner de l'argent, ils le frappent à coups de bâton et lui arrachent la taxe en l'injuriant et en le fouillant jusque dans les culottes. »
Une rampe d'accès permet de l'atteindre. De la demi-lune ouest, le panorama s'ouvre sur la ville et le bassin de Cize. Récemment restaurée, la citadelle fournit un bel exemple du système défensif desplaces fortes bastionnées : fossés, remparts flanqués de bastions,caponnières, bouches à feu, ponts dormants, ponts levis et herses, et dotées des aménagements spécifiques d’une place de montagne sur un emplacement exigu.
La forteresse, occupée par un collège, ne peut être visitée. Autour de la cour intérieure et contre le rempart, construit au-dessus de casemates souterraines voûtées, se serrent les casernes, le pavillon du gouverneur et sa chapelle, les magasins à poudre et le puits.
Porte Arrankuntzea dite « Saint-Jacques » et les remparts de la ville haute[75].
On pénètre dans la cité par laporte Saint-Jacques, anciennementArrankuntzea, ouverte dans les remparts duXVe siècle, améliorés en 1680 sous Vauban par le chevalier Deville qui bâtit la citadelle sommitale. On lui associe le nom de l'ancienne porte Saint-Jacques située plus bas sur une deuxième ligne d'enceinte[52].
Du pont Neuf, on peut admirer tout à loisir les maisons anciennes baignant dans la Nive, avec leurs balcons de bois, le vieux pont Notre-Dame et les contreforts de l'église se détachant sur le rideau des arbres qui couvre la colline escarpée de la citadelle.
Rue de la Citadelle
La pente raide de la rue de la Citadelle, bordée de façades en grès rose, parfois alternées de grès gris. Les pierres dessinent encore les encadrements des anciennes échoppes, serrées les unes contre les autres et abritées sous les auvents protecteurs. Les linteaux de porte ciselés arborent, entre des motifs décoratifs, le nom de la maison, la date de sa construction, le nom des premiers propriétaires et parfois même leur profession. Le promeneur attentif peut y lire l'histoire de certaines familles de la ville.
Auno 3[76] se dresse une maison de maître datant de 1866.
Auno 32 la maisonArkanzola[79], datée de 1510, se signale par son étage à pans de bois et à remplage de brique en arêtes de poisson. C'est la maison natale de Jean de Mayorga (1538 - 1570),bienheureux, jésuite, martyr assassiné près desîles Canaries par descalvinistes[80].
La rue s'achève à laporte Saint-Jacques, que les pèlerins venant d'Ostabat empruntaient pour entrer en ville.
La porte Notre-Dame
Curieusement ouverte dans le clocher de l'église, elle donne d'un côté sur la rue de la Citadelle, de l'autre sur le pont Notre-Dame. Sa herse et ses impressionnants vantaux de bois sont bien conservés.
Au-dessus de la porte est nichée une copie de la Vierge à l'Enfant qui, lors des guerres de Religion, trouva refuge en Haute Navarre et ne fut jamais restituée.
Le pont Notre-Dame
Également appelé pont Sainte-Marie, cet ouvrage fut construit sur le gué qui menait à l'église, dit « romain », en réalité médiéval et restauré en 1634.
La rue d’Espagne par où repartaient les pèlerins
Ses auvents, larges et richement sculptés, annoncent déjà l'Espagne toute proche ; des linteaux portent des inscriptions originales et parfois même des enseignes de métiers ciselées dans la pierre (maisons de serrurier auno 30 et de barbier auno 45).
Auno 9[83], des têtes et des virgules ornent les poutres et une inscription indique sur le linteau « 1789 Le Froment Ft a 15l » : le froment fut à 15 livres (sous-entendu la conque).
La maison des États de Navarre, maison de maître appeléeMendiri, auno 23[84], possède deux portes en plein cintre et un écusson martelé, elle date de 1610. C'est ici qu'eut lieu la dernière session des États de Navarre du 19 au.
L’église, anciennementNotre-Dame du Bout du Pont est actuellement église de l'Assomption-de-la-Vierge[87].
La porte de Navarre conduit au parvis de l'église. Sur la gauche, un escalier mène au chemin de ronde que l'on peut emprunter sur la quasi-totalité du rempart de la rive droite de la Nive et d'où l'on découvre une vue magnifique sur le bassin du pays de Cize. Près du pont, la maison qui jouxte le clocher a abrité durant des siècles l'hôpital Sainte-Marie. L'église et l'hôpital faisait partie du même ensemble, selon une architecture hospitalière classique (voir l'hôpital de Pons en Charente-Maritime). Ces hôpitaux médiévaux étaient ouverts à tous, « pauvres, passants, pèlerins ». Il est inexact de dire qu'ils étaient construits pour les pèlerins de Compostelle.
Bâtie en stylegothique rayonnant sur des basesromanes, l'église présente unenef à deux bas-côtés, deux étages de tribunes, des piliers élancés, sans autre décor que la recherche de la ligne et unchœur polygonal. Elle possède un portail et deschevets ogivaux, uneabside à cinq pans.
L'église possède également unorgue datant du milieu duXIXe siècle et dont lefacteur futVincent Cavaillé-Coll. Il est composé de deux claviers (grand orgue etrécit) et d'un pédalier. Il fut l'objet d'une restauration de 2002 à 2004 et, à cette occasion, il fut surmonté de la statue de saint François-Xavier, patron de la Navarre.
L'église de l'Assomption depuis la rue d'Espagne.
L'église de l'Assomption depuis les rives de la Nive.
Saint-Jean-Pied-de-Port au cinéma, à la télévision et à la radio
Jean Barbier, né en 1875 à Saint-Jean-Pied-de-Port et décédé en 1931 àSaint-Pée-sur-Nivelle, est un prêtre et écrivain basque d'expression navarro-labourdine ;
Jean-Baptiste Pétré, (Saint-Jean-Pied-de-Port, 1896-1959), Résistant, chef régional de l’Armée Secrète à Marseille[88].
De gueules au château d'argent senestré de saintJean-Baptiste de carnation, nimbé et vêtu d'or, la main droite appuyée sur le château et tenant de la main gauche une croix haute d'or ornée d'une banderole d'argent chargée de l'inscription SAN JVAN en lettres capitales de sable, le château soutenu de chaînes d'or posée en orle en croix et en sautoir, chargées en cœur d'une émeraude au naturel, et saint Jean soutenu d'un agneau couché d'argent[89].
Détails
Paul Raymond[47] note que le sceau de la ville représentait en 1785 saint Jean-Baptiste, la main droite appuyée sur une tour crénelée, avec la légendeSello y armas de San-Juanis.
J.-Y. Grégoire & L. Laborde-Balen,Le Chemin de Saint-Jacques en Espagne : De Saint-Jean-Pied-de-Port à Compostelle : Guide pratique du pèlerin, Ibos, Rando Éditions,, 239 p.(ISBN2-84182-224-9)
↑Dans les sites Natura 2000, lesÉtats membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[26].
↑Les ZNIEFF detype 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Saint-Jean-Pied-de-Port comprend trois villes-centres (Saint-Jean-le-Vieux, Saint-Jean-Pied-de-Port etUhart-Cize) et quatre communes de banlieue.
↑Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
• nnn (... km) =point d'entrée nnn dans la province et distance minimale de ... km jusqu'à Santiago.
(... km : col à hhh m) =distance de ... km à Santiago et passage d'un point haut à hhh mètres. (... km : j. ccc ) =distance de ... km à Santiago et jonction avec le chemin jacquaire ccc. | = séparateur de jalons ordinaires. |(municipio)> = entrée dans unmunicipio complexe (nom dumunicipio), c'est à dire dans unconcello en Galice, ou dans unvalle ou uncendea en Navarre bascophone jusqu'à Cizur Menor. || = départ d'une ou plusieurs variantes ; (fin var.) = fin d'une ou plusieurs variantes et retour sur itinéraire unique. (hc : . km) =écart de . km aller, hors chemin. (var. nnn : + .. km) =variante nnn qui rallonge de .. km au total.
nnn (... km) • =point de sortie nnn de la province et distance minimale de ... km jusqu'à Santiago.